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RAPPORT - Prebat 2

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Insistant sur le préalable incontournable à un effort d’organisation<br />

stratégique que constitue ce classement des technologies selon leur degré de<br />

maturité, M. Leban a observé que le rapport sur la stratégie nationale de mai 2007<br />

faisait bien une place à une dimension prospective et de calendrier pour les<br />

technologies nucléaires, mais le faisait un peu moins pour les autres technologies<br />

de l’énergie. A l’inverse, le rapport Chambolle s’était parfaitement conformé à<br />

cette démarche.<br />

La perspective temporelle est déterminante, car la puissance publique aura<br />

un rôle incitatif d’autant plus important que l’échéance paraîtra lointaine pour les<br />

entreprises. Mais un autre élément joue pour justifier un soutien de l’État, c’est<br />

l’incertitude de pouvoir aller jusqu’à la commercialisation, même lorsque la<br />

technologie se trouve dans l’une des étapes avancées du cycle [développement,<br />

démonstration, premier déploiement, déploiement de masse]. M. Leban a cité<br />

l’exemple de la technologie de la capture du carbone, qui, à l’inverse de l’énergie<br />

photovoltaïque de troisième génération, toujours en phase de recherche pour une<br />

utilisation économique à grande échelle, n’engendre aucun doute quant à la<br />

possibilité de sa mise au point technique finale, indépendamment du fait qu’elle ne<br />

pourra avoir véritablement un impact sur l’effet de serre qu’en étant déployée<br />

massivement ; mais, en tout état de cause, il faut le temps de lever des difficultés<br />

techniques (réaliser une capture du CO 2 sûre et économique dans une centrale<br />

IGCC 1 avec capture, qui mélange usine électrique et usine chimique n’est pas<br />

chose simple) et la technologie peut se trouver stoppée à une étape du cycle de<br />

développement par un refus social, lié aux inquiétudes suscitées par le stockage<br />

souterrain. Toute technologie peut ainsi être interrompue dans son développement,<br />

et ce risque peut entraîner une prudence des entreprises, que l’État doit prendre en<br />

compte dans sa stratégie de recherche.<br />

Sur ces bases, on peut considérer que la technologie des éoliennes par<br />

exemple, parvenue aujourd’hui au stade du déploiement de masse, mérite des<br />

incitations publiques de type « feed-in tariffs » là où elle n’est pas totalement<br />

compétitive, mais n’a pas vocation à drainer massivement des fonds publics sur le<br />

long terme.<br />

Par ailleurs, les technologies utilisées de façon centralisée, comme celles<br />

de production d’électricité ou d’hydrogène, coexistent avec des technologies<br />

répondant à des besoins très décentralisés, comme les pompes à chaleur. Les<br />

premières mobilisent des financements très importants pour la mise au point de<br />

démonstrateurs, à des niveaux dissuasifs pour des investisseurs privés.<br />

L’intervention publique devient alors incontournable pour la poursuite du<br />

développement.<br />

Les trois critères de temps pour arriver sur le marché (time to market),<br />

d’incertitude sur la commercialisation et de mode d’utilisation des technologies<br />

1 Integrated Gasification Combined Cycle : Centrale à gazéification intégrée du charbon.

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