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RAPPORT - Prebat 2

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de l’IFP à des acteurs étrangers était pratique courante, et qu’il fallait y voir<br />

l’occasion, pour l’économie française, de bénéficier de flux monétaires entrants<br />

sous forme de royalties ; la communauté de recherche britannique n’a pas de<br />

réflexe de rétention nationale de ses résultats comme la communauté française. M.<br />

Ngô a décrit un modèle de fuite internationale sans royalties, en prenant le cas<br />

d’un laboratoire d’Orsay spécialisé dans l’étude des plasmas, dont les travaux<br />

régulièrement publiés sont peu exploités en France, mais suivis de près au Japon,<br />

où ils sont directement utilisés pour faire évoluer la technologie des écrans.<br />

M. Ngô a encore observé que les entreprises françaises allaient chercher<br />

l’offre de recherche là où elle était disponible dans le monde, tandis que les<br />

laboratoires français avaient des difficultés à travailler avec des industriels<br />

étrangers. M. Mandil a indiqué que ces difficultés étaient surmontables à terme si<br />

elles relevaient de l’autocensure.<br />

M. Birraux, évoquant le cas des États-Unis, a expliqué que les autorités<br />

fédérales sont en droit d’y confisquer des résultats scientifiques au motif qu’ils<br />

intéressent la sécurité de la défense. M. Ngô a signalé que les autorités militaires<br />

françaises pouvaient de même bloquer la vente de certains résultats à des intérêts<br />

étrangers ; il a fait référence à un cas où le CEA s’était vu ainsi refuser le droit de<br />

vendre des résultats à Siemens. Les membres du comité de pilotage ont analysé<br />

ces modes de contrôle des fuites vers l’étranger des travaux financés sur des fonds<br />

nationaux comme foncièrement désincitatifs ; en outre, le blocage pendant quatre<br />

ou cinq ans d’un résultat n’empêche pas sa diffusion, puisqu’il laisse aux<br />

laboratoires étrangers concurrents le temps de rattraper leur retard : ce blocage a<br />

donc surtout pour effet de faire perdre une avance technologique qui aurait pu se<br />

traduire par un avantage économique.<br />

2°) Modèles pouvant servir de points de comparaison<br />

Les membres du comité de pilotage ont confirmé l’intérêt de l’étude du<br />

modèle américain pour le pilotage de l’effort de recherche, M. Mandil ayant<br />

observé qu’il s’agissait d’un dispositif intégré où l’on considérait la recherche<br />

comme un élément de la politique de l’énergie, sous le contrôle du département de<br />

l’énergie, alors qu’en France la recherche dans le domaine de l’énergie est<br />

considérée comme un élément de la politique de la recherche, sous le contrôle du<br />

ministère chargé de la recherche.<br />

M. Langlois a expliqué que si plusieurs stratégies nationales de recherche<br />

avaient été adoptées en Allemagne au cours des dernières années, c’était moins<br />

l’indice d’une politique structurée que d’une difficulté à mettre en cohérence les<br />

options stratégiques allemandes avec le refus de l’énergie nucléaire. M. Mandil a<br />

ajouté que l’effort de cohérence était d’autant plus grand en Allemagne que le<br />

pilotage des recherches relevait, selon l’énergie concernée, de ministères différents.<br />

M. Ngô a signalé en outre que les modes de gestion de la recherche allemande,

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