RAPPORT - Prebat 2

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05.11.2014 Views

— 16 — Sous ces deux en-têtes, figure la liste des principaux thèmes de recherche en cours : - d’un côté, la fission nucléaire de quatrième génération, l’exploitation de la biomasse, l’énergie photovoltaïque, et le captage et stockage du gaz carbonique ; - de l’autre, le stockage de l’énergie, la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments et les transports, le développement de la pile à combustible et de la production d’hydrogène, et l’étude de réseaux de distribution « intelligents » combinant au mieux les demandes et les offres décentralisées d’énergie. La fusion thermonucléaire est mentionnée et renvoyée à une perspective temporelle plus lointaine que 2050. Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que ces six pages tiennent lieu de stratégie nationale de recherche énergétique, puisque l’ancien site Internet de la DGEMP 1 les présente sous l’intitulé : « La synthèse de la stratégie nationale sur la recherche dans le domaine de l’énergie. » Pourtant, la forme rédactionnelle retenue se place elle-même en deçà de l’ambition de fixer une stratégie, puisqu’elle reste dans une tonalité de document préparatoire : « quelques domaines prioritaires peuvent être identifiés », est-il écrit deux fois. Il n’est même pas indiqué si l’ordre dans lequel les thèmes sont cités correspond ou non à une forme de classement. Cette prudence est à rapprocher du ton plus sûr adopté par le rapport du Comité opérationnel sur la recherche du Grenelle de l’environnement lorsqu’il aborde « la question énergétique » : « Les priorités nouvelles sont claires : développement des efforts de recherche notamment sur le solaire, la capture des gaz à effet de serre, les biocarburants de seconde génération, avec des actions transversales (qu’on retrouve dans le domaine des transports) sur le stockage de l’énergie (batteries), l’électronique de puissance et les matériaux. » (p.8). Le ton est différent parce que certainement l’assise intellectuelle est plus solide : d’un côté, il s’agit sans doute de l’ébauche d’un document qui aurait dû avoir une portée politique ; de l’autre, il s’agit d’une réponse pleine d’élan et d’allant d’un comité de personnalités qualifiées, auxquelles une lettre de mission ministérielle demande directement de « décliner de façon opérationnelle les conclusions du Grenelle en matière de recherche […] et de proposer en conséquence une stratégie nationale de recherche sur les thématiques suivantes : changement climatique ; nouvelles technologies de l’énergie ; transports propres ; soutien aux démonstrateurs technologiques ; bâtiments écologiques ». 1 « http://www.industrie.gouv.fr/energie/recherche/f1e_rech.htm »

— 17 — La liste des priorités de cette autre stratégie est à peu près la même que celle de mai 2007 1 sous réserve de trois nuances : - la pile à combustible n’est mentionnée au titre de la propulsion des véhicules que pour les transports lourds ou publics ; - l’accent est mis sur l’importance de la recherche sur les composants de puissance pour la gestion de l’énergie ; - une simple veille technologique est préconisée pour les énergies éoliennes, géothermiques et marines. Mais, globalement, il s’agit déjà d’une stratégie à la fois plus affirmée et plus affinée. Fait défaut dans les deux cas, au-delà des analyses et explications ad hoc qui justifient la mise en avant de chacun des domaines présentés comme prioritaires, une démarche systématique par critères, qui permette de donner un fondement objectif à la répartition des moyens budgétaires entre les différentes priorités et, éventuellement, à une évolution de cette répartition. En outre, s’agissant d’un domaine où la dimension temporelle est cruciale, il manque une présentation par « Road Map », permettant d’avoir une vue synthétique sur l’émergence successive des technologies. 2. Les caractéristiques attendues d’une stratégie La lecture des six pages de synthèse sur la stratégie nationale de recherche énergétique ne permet pas de retrouver ce qui fait habituellement les traits caractéristiques d’une stratégie : - d’abord, l’affirmation politique déterminée des orientations choisies ; - ensuite, la mention des critères pris comme références pour établir ces orientations ; - enfin, les travaux ayant permis de choisir les orientations au vu des critères retenus. Une stratégie a en effet pour fonction de fournir un guide pour l’avenir, et elle n’est utile qu’en étant validée, expliquée, et justifiée. 1 La stratégie préconisée par le comité opérationnel sur la recherche n’omet ni les axes prioritaires relatifs à l’énergie nucléaire (prolongement de la durée des réacteurs, gestion durable des déchets radioactifs), ni ceux relatifs aux énergies fossiles (amélioration de l’efficacité énergétique, production de produits propres, amélioration des taux de récupération à l’extraction).

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Sous ces deux en-têtes, figure la liste des principaux thèmes de recherche<br />

en cours :<br />

- d’un côté, la fission nucléaire de quatrième génération, l’exploitation de la<br />

biomasse, l’énergie photovoltaïque, et le captage et stockage du gaz<br />

carbonique ;<br />

- de l’autre, le stockage de l’énergie, la réduction de la consommation<br />

d’énergie dans les bâtiments et les transports, le développement de la pile à<br />

combustible et de la production d’hydrogène, et l’étude de réseaux de<br />

distribution « intelligents » combinant au mieux les demandes et les offres<br />

décentralisées d’énergie.<br />

La fusion thermonucléaire est mentionnée et renvoyée à une perspective<br />

temporelle plus lointaine que 2050.<br />

Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que ces six pages tiennent lieu de<br />

stratégie nationale de recherche énergétique, puisque l’ancien site Internet de la<br />

DGEMP 1 les présente sous l’intitulé : « La synthèse de la stratégie nationale sur la<br />

recherche dans le domaine de l’énergie. »<br />

Pourtant, la forme rédactionnelle retenue se place elle-même en deçà de<br />

l’ambition de fixer une stratégie, puisqu’elle reste dans une tonalité de document<br />

préparatoire : « quelques domaines prioritaires peuvent être identifiés », est-il<br />

écrit deux fois. Il n’est même pas indiqué si l’ordre dans lequel les thèmes sont<br />

cités correspond ou non à une forme de classement.<br />

Cette prudence est à rapprocher du ton plus sûr adopté par le rapport du<br />

Comité opérationnel sur la recherche du Grenelle de l’environnement lorsqu’il<br />

aborde « la question énergétique » :<br />

« Les priorités nouvelles sont claires : développement des efforts de<br />

recherche notamment sur le solaire, la capture des gaz à effet de serre, les<br />

biocarburants de seconde génération, avec des actions transversales (qu’on<br />

retrouve dans le domaine des transports) sur le stockage de l’énergie (batteries),<br />

l’électronique de puissance et les matériaux. » (p.8).<br />

Le ton est différent parce que certainement l’assise intellectuelle est plus<br />

solide : d’un côté, il s’agit sans doute de l’ébauche d’un document qui aurait dû<br />

avoir une portée politique ; de l’autre, il s’agit d’une réponse pleine d’élan et<br />

d’allant d’un comité de personnalités qualifiées, auxquelles une lettre de mission<br />

ministérielle demande directement de « décliner de façon opérationnelle les<br />

conclusions du Grenelle en matière de recherche […] et de proposer en<br />

conséquence une stratégie nationale de recherche sur les thématiques suivantes :<br />

changement climatique ; nouvelles technologies de l’énergie ; transports propres ;<br />

soutien aux démonstrateurs technologiques ; bâtiments écologiques ».<br />

1 « http://www.industrie.gouv.fr/energie/recherche/f1e_rech.htm »

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