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RAPPORT - Prebat 2

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Si ce dernier argument relatif à une arrivée trop tardive de la technologie<br />

est sans doute à relativiser, ne serait-ce qu’en raison de l’importance du charbon<br />

dans les sources d’émission du gaz carbonique, et de la disponibilité pour au<br />

moins deux siècles de cette ressource, l’argument relatif à l’effet d’éviction est à<br />

considérer avec intérêt. De fait, il ne faut pas qu’un trop grand effort sur le captage<br />

et stockage du CO 2 se fasse au détriment des autres voies d’adaptation du système<br />

énergétique, en France comme ailleurs, et les 25 millions d’euros de crédits<br />

budgétaires prévus, dans le cadre du programme 188 (Recherche sur l’énergie) au<br />

budget 2009 paraissent déjà une somme importante en regard par exemple des 10<br />

millions d’euros alloués à la recherche sur le stockage de l’énergie, technologie<br />

pourtant cruciale pour le développement des énergies renouvelables et les moteurs<br />

du futur.<br />

d) Un « marché potentiel à l’export » ?<br />

Le cœur du débat français sur l’intérêt d’investir dans cette technologie<br />

tient dans cette formule : un « marché potentiel à l’export ». C’est cette formule<br />

qui sert d’argument unique dans le rapport du Comité opérationnel sur la<br />

recherche du Grenelle de l’environnement (p.10) ; elle fait écho à la position prise<br />

par la Commission « Energie » du Centre d’analyse stratégique : « il conviendrait<br />

d’ajouter l’accentuation de l’effort de démonstration sur la captation et le<br />

stockage du dioxyde de carbone … pour permettre à l’industrie française, qui<br />

détient de nombreuses compétences en ce domaine, de jouer un rôle éminent dans<br />

le monde. » (p.148).<br />

Les défenseurs de cette approche rappellent que l'industrie française a su<br />

montrer par le passé qu'elle pouvait se forger une position de premier rang<br />

mondial dans divers segments du secteur pétrolier, alors même que le pays n'était<br />

pas lui-même producteur d'hydrocarbures.<br />

Il existe cependant plusieurs manières pour l’industrie française de se<br />

hisser à « un rôle éminent dans le monde ». La notion de « marché potentiel à<br />

l’export » peut renvoyer à un schéma commercial agressif, très consommateur de<br />

crédits publics, dont les retombées pour la collectivité nationale risquent in fine<br />

d’être assez limitées ; en effet, une posture conquérante peut se révéler très<br />

contreproductive dans un domaine perçu comme relevant directement de la<br />

solidarité humaine face au changement climatique.<br />

En l’occurrence, si vos rapporteurs ont adhéré, dans leur rapport de mars<br />

2006, à l’idée que la séquestration du CO 2 constituait « un domaine d’excellence<br />

de la recherche et de l’industrie française » (p. 349), ils n’en demeurent pas moins<br />

convaincus que c’est en s’illustrant sur la scène de la coopération internationale, et<br />

non pas en se plaçant dans une perspective de guerre commerciale, que la France<br />

dispose des meilleures chances pour développer son offre de services aux autres<br />

pays du monde.

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