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RAPPORT - Prebat 2

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La France doit aussi tenir compte de ses particularités et de ses atouts pour<br />

ajuster, aux différentes échéances, la répartition de ses efforts de recherche en<br />

énergie, et c’est là une dimension à prendre en compte dans sa « stratégie<br />

nationale de la recherche énergétique ».<br />

Les retombées économiques<br />

Mais la recherche ne peut pas s’envisager seulement du point de vue de<br />

l’intérêt de l’humanité. Certes, elle comporte une composante de connaissances<br />

fondamentales qui justifie une mobilisation coopérative de tous les chercheurs du<br />

monde. Cependant, la mise au point des procédés industriels suppose un<br />

investissement qui ne peut se financer qu’avec une perspective de chiffres<br />

d’affaires. A l’aval des filières de recherche, au stade de la mise au point<br />

industrielle, les pays se retrouvent en concurrence pour l’installation des unités de<br />

production, et les emplois et les recettes fiscales que celles-ci procurent.<br />

Il convient dès lors de combiner une ouverture mondiale totale en matière<br />

de recherche fondamentale à une démarche sélective, guidée par un objectif bien<br />

pragmatique de rentabilité, en matière de recherche appliquée.<br />

Il est important que la France soit présente sur la scène mondiale de la<br />

recherche fondamentale, dans l’énergie comme dans les autres domaines. Les<br />

moyens publics qu’elle consacre à cette noble tâche au service de l’humanité<br />

doivent cependant demeurer à l’échelle de sa taille économique mondiale ; elle<br />

s’engage déjà bien au-delà de cette contribution proportionnelle, car la recherche<br />

publique y représente 0,9% du PIB contre 0,7% au Japon. De toute façon, au<br />

niveau le plus fondamental de la recherche scientifique, la force de frappe est<br />

fonction de l’intensité de la coopération internationale. Un des symboles de cette<br />

collaboration mondiale est l’accord international ayant permis la création du site<br />

d’ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) à Cadarache. A une<br />

échelle plus réduite, on peut encore citer la participation de l’IRDEP (Institut de<br />

recherche et développement sur l'énergie photovoltaïque) et de l’Université de<br />

Picardie (laboratoire menant des recherches sur les batteries) au Global Climate<br />

and Energy Project de l’Université de Stanford, financé par le mécénat de quatre<br />

grands groupes mondiaux (Toyota, Schlumberger, Exxon Mobil, General<br />

Electric).<br />

Cependant, les investissements publics dans la recherche appliquée<br />

doivent reposer sur des considérations beaucoup plus sélectives, car ils<br />

interviennent dans un contexte de concurrence : si une solution alternative<br />

s’impose finalement sur le marché mondial, a fortiori sur le marché français, tout<br />

le soutien antérieurement accordé au développement de la solution nationale est<br />

perdu. Cette situation a été illustrée par le célèbre échec du second « Plan calcul »<br />

de 1971, montrant l’impossibilité d’une reconquête nationale d’un marché<br />

mondial fortement concurrentiel comme celui des ordinateurs.

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