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RAPPORT - Prebat 2

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en mode centralisé, surtout s’agissant de la production d’électricité, en revanche,<br />

la France, dans la mesure où elle tire 90% de son électricité de l’énergie<br />

nucléaire et des barrages hydrauliques, n’est pas directement concernée.<br />

C’est un point que vos rapporteurs ont déjà tenu à souligner dans le rapport de<br />

mars 2006 précité (p.92).<br />

De là, la cohérence de la position française sur cette question, qui<br />

s’organise principalement dans la perspective de la coopération internationale : de<br />

même que la France a su gagner des positions de premier rang mondial dans<br />

l’industrie pétrolière où elle n’avait pas d’autre avantage comparatif que son<br />

excellence scientifique et technologique, de même elle peut mobiliser cette<br />

excellence pour aider les nations encore dépendantes de leurs énergies fossiles, et<br />

en premier lieu ses voisines de la Communauté européenne, à évacuer, puis<br />

enfouir, le gaz carbonique qui n’aura pas pu être éliminé autrement. Cette aide<br />

sera pour partie publique, dans le cadre de programmes internationaux, tant qu’il<br />

s’agira de mettre au point des prototypes. Ensuite, une fois disponible<br />

commercialement et prise en main par les acteurs privés, la technologie fera<br />

l’objet, depuis la France, d’un « marché potentiel à l’export ».<br />

En ce qui concerne la recherche, l’industrie française ne manque en effet<br />

pas d’atouts, puisque le transport et l’injection souterraine relèvent, selon les<br />

indications de Pierre-René Bauquis, de techniques déjà bien maîtrisées en France.<br />

Le captage suppose encore des recherches pour en optimiser le rendement et le<br />

coût, ce qui justifie notamment l’expérimentation du procédé de « l’oxycombustion<br />

» sur le site de Lacq, décrite par M. Didier Mosconi, directeur de la<br />

stratégie de Total, lors de son audition du 5 juin 2008 ; et il faut étudier les<br />

conditions de la résistance des réservoirs dans la durée, au niveau des parois<br />

géologiques, des conduits métalliques, et des scellements en ciment.<br />

S’agissant, lorsqu’on en viendra à la commercialisation de cette<br />

technologie, de la réalité d’un « marché potentiel à l’export », celle-ci dépendra de<br />

l’intensité de la demande des industries étrangères pour la mettre en œuvre, des<br />

efforts technologiques déjà accomplis sur place, notamment en faveur du<br />

« charbon propre », de la part que les acteurs français auront pris à ces efforts<br />

au titre de la coopération internationale, et surtout des possibilités offertes par<br />

la géologie d’exploiter des réservoirs souterrains, avec l’accord des populations.<br />

a) Quelques ordres de grandeur<br />

Les émissions excédentaires de gaz carbonique du fait de l’activité<br />

industrielle sont évaluées par le GIEC à 29 milliards de tonnes de CO 2 . Or, les<br />

dispositifs déjà en service à Weyburn au Canada, Sleipner en Norvège, In-Salah<br />

en Algérie, et les projets en cours (FutureGen aux États-Unis), sont calés sur une<br />

capacité d’injection en sous-sol de l’ordre du million de tonnes de CO 2 par an.<br />

L’écart est donc d’un facteur mille, ce qui signifie qu’un recours non marginal à<br />

cette technologie suppose des milliers d’installations à l’échelle de la planète.

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