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RAPPORT - Prebat 2

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8. La recherche sur le captage et le stockage du CO 2<br />

Le captage et stockage du gaz carbonique est l’arme de dernier recours<br />

contre les excès d’émission de gaz carbonique : il s’agit de récupérer directement<br />

ce gaz à la sortie des cheminées d’usine pour ensuite l’enfouir dans des cavités en<br />

sous-sol.<br />

En dépit d’une désignation sous la forme d’un sigle pouvant donner<br />

l’impression d’une sophistication scientifique, CSC en français, ou CCS en anglais<br />

(Carbone Capture and Storage), le principe en est extrêmement simple, presque<br />

d’esprit Shadok : il s’agit de lutter contre l’excès de gaz à effet de serre en le<br />

pompant !<br />

Sa désignation complexe contribue à entretenir une certaine confusion<br />

autour de l’objet de cette technologie. Ainsi la réticence de certains pays membres<br />

de la Communauté à s’engager sur le « Paquet-Climat » européen en décembre<br />

2008, très largement liée à la prise de conscience du coût de mise en œuvre du<br />

CSC, était illustrée à la télévision française par une présentation des pollutions<br />

locales et des atteintes à la santé engendrées dans ces pays par l’exploitation du<br />

charbon, alors que l’enjeu essentiel du CSC concerne la création d’un stockage<br />

souterrain de gaz carbonique.<br />

Le CSC est d’ailleurs présenté comme une technologie de l’énergie, alors<br />

qu’en soi, il ne procure aucun apport nouveau d’énergie ; sauf à le coupler avec un<br />

effort distinct d’efficacité énergétique, il induit au contraire une consommation<br />

supplémentaire d’énergie, celle devant permettre le fonctionnement de tout le<br />

dispositif, depuis la capture jusqu’à l’injection souterraine, en passant par le<br />

transport. Vos rapporteurs avaient du reste bien souligné cette particularité dans le<br />

titre de leur rapport de mars 2006, qui faisait un sort à part au CSC : « Les<br />

nouvelles technologies de l’énergie et la séquestration du dioxyde de carbone ».<br />

Par rapport aux autres instruments de la panoplie technologique de lutte<br />

contre le changement climatique, à savoir les économies d’énergie et le<br />

développement des énergies non carbonées (nucléaire comprise, bien sûr), le CSC<br />

présente une autre différence : c’est le seul de ces instruments qui découplent<br />

l’effort de réduction des émissions de gaz carbonique et le renforcement de<br />

l’indépendance énergétique. Car il permet certes l’évacuation souterraine du gaz<br />

carbonique dans les pays qui exploitent toujours des réserves d’énergies fossiles,<br />

et dont l’économie repose encore crucialement sur cette forme d’énergie carbonée,<br />

les États-Unis au premier chef ; mais il conforte aussi l’utilisation des énergies<br />

carbonées dans les pays qui les importent, avec même le risque d’accroître<br />

leur dépendance énergétique, puisque l’implantation d’un dispositif de CSC<br />

impose un supplément de consommation d’énergie.<br />

A cet égard, si le CSC devrait sans doute contribuer à assurer, à l’échelle<br />

mondiale, l’acceptabilité sociale des énergies fossiles pour leur utilisation locale

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