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RAPPORT - Prebat 2

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sûre. Par ailleurs, le succès, à partir de 2004, de la Prius de Toyota, voiture<br />

hybride qui utilise une batterie Nickel-Métal Hydrures (NiMH), a ouvert la voie<br />

au concept de véhicule hybride rechargeable.<br />

Pourtant, ce n’est pas seulement un effet temporaire de poussée<br />

technologique des batteries qui forme la conviction de vos rapporteurs que le<br />

« moteur à hydrogène » n’a pas vocation à équiper l’automobile du futur,<br />

autrement que sur des marchés de niche. Ce sont les limites techniques auxquelles<br />

se heurterait une telle généralisation. Ces limites ont été soulignées par Pierre-<br />

René Bauquis, lors de son audition du 17 avril 2008. Elles interviennent à chacun<br />

des stades de la filière qui serait mise en place.<br />

► Au stade de la production, l’enjeu majeur consiste à mettre au point<br />

une technique non émettrice de gaz à effet de serre, car à ce jour, les<br />

expérimentations de PEM utilisent essentiellement de l’hydrogène obtenu par<br />

reformage du gaz naturel, qui consiste à casser les molécules du méthane pour en<br />

éliminer justement le carbone ; en outre, ce type d’opération mobilise<br />

généralement près de deux fois plus d’énergie qu’elle ne permet d’en récupérer<br />

sous forme d’hydrogène pur.<br />

Les recherches sur les réacteurs de quatrième génération prévoient des<br />

réacteurs fonctionnant à haute température, qui pourraient fournir alors électricité<br />

et chaleur pour de l’électrolyse massive à haute température, d’un rendement<br />

très efficace. Mais, outre que la disponibilité de tels réacteurs dépend des résultats<br />

de la recherche nucléaire, cette solution consisterait à instituer une filière<br />

énergétique où l’électricité initiale servirait à fournir une électricité finale via un<br />

vecteur de stockage ; une telle configuration serait finalement équivalente à celle<br />

de l’emploi de batteries rechargeables, mais grevé des pertes de conversion liées<br />

au passage par un vecteur intermédiaire. Dans la mesure où les rendements de<br />

conversion du vecteur « hydrogène », à partir de l’électricité puis pour restituer<br />

celle-ci, sont estimés à environ 30 à 50%, alors que ceux des batteries, pour la<br />

charge et la décharge, atteignent 70 à 90%, ce qui correspond à un rendement final<br />

de l’ordre de 10 à 25% pour les « moteurs à hydrogène », et de 50 à 80% pour les<br />

batteries, il n’est pas certain que l’électrolyse massive soit la manière la plus<br />

efficace d’utiliser l’énergie nucléaire pour promouvoir la traction électrique de<br />

l’automobile.<br />

► Au stade du transport, l’usage de canalisations pour ce gaz léger<br />

qu’est l’hydrogène s’avère très peu efficace en comparaison d’une circulation de<br />

carburants liquides, du simple fait des lois de la thermodynamique : le coût de la<br />

logistique de transport rapporté à l’unité d’énergie transporté est en effet dix fois<br />

supérieur, car, pour une même pression, la quantité d’énergie transportée est dix<br />

fois moindre.<br />

La solution d’une production décentralisée de l’hydrogène à partir<br />

d’une énergie renouvelable au niveau de chaque station d’approvisionnement<br />

permettrait en théorie de contourner la double difficulté de la production de masse,

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