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RAPPORT - Prebat 2

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l’ordre de la centaine de millions de degré, pour libérer l’énergie résultant de la<br />

formation de noyaux atomiques d’hélium par fusion de noyaux atomiques de<br />

deutérium et de tritium, énergie incommensurablement plus importante que celle<br />

mobilisée pour le chauffage du plasma.<br />

A l’échelle de l’histoire de l’humanité, qui dépend encore à 80 % des<br />

énergies fossiles, il existe donc une sorte de course de vitesse entre, d’un côté,<br />

l’extinction progressive de ces ressources anciennes, et de l’autre, le<br />

développement de nouveaux systèmes énergétiques qui vont nécessiter une grande<br />

quantité d’énergie pour leur mise au point et leur mise en route. Si l’humanité<br />

consomme trop vite ses ressources anciennes, ou si elle tarde trop à développer les<br />

nouveaux systèmes énergétiques, elle risque de voir tomber l’énergie courante<br />

disponible en dessous d’un seuil l’empêchant de mener à bien les solutions de<br />

relais.<br />

Cette dernière perspective justifie une mobilisation générale de la<br />

communauté politique internationale, et par contrecoup, de la communauté<br />

scientifique mondiale ; heureusement, la mobilisation de celle-ci s’est déjà<br />

produite, par le biais de la préoccupation du changement climatique. Depuis<br />

l’adoption, à la Conférence de Rio 1 en 1992, de la Convention sur le climat posant<br />

la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et la signature du<br />

protocole de Kyoto en 1997, l’urgence d’un investissement massif dans les<br />

nouvelles technologies de l’énergie fait consensus sur la planète.<br />

Il s’agit néanmoins de répartir l’effort de recherche entre ces nouvelles<br />

technologies, en tenant compte de la vitesse d’émergence de chacune au stade<br />

industriel, de manière que le supplément d’offre d’énergie que chacune apporte<br />

vienne, à temps, répondre à une évolution de la demande d’énergie. Ainsi, il serait<br />

peu pertinent de concentrer exclusivement tout l’effort de recherche sur la seule<br />

fusion nucléaire, malgré son potentiel extraordinaire, car elle ne sera disponible au<br />

mieux qu’à la fin du XXIe siècle, alors que la demande mondiale d’énergie va<br />

exploser dans les prochaines décennies.<br />

Au niveau de chaque stratégie nationale, l’ajustement de l’effort de<br />

recherche à l’évolution anticipée de la demande d’énergie se pose dans les mêmes<br />

termes qu’au niveau mondial, mais en tenant compte des particularités et des<br />

atouts du contexte géographique et économique local. Ainsi, la Finlande, petit<br />

pays couvert à 80% de forêts, complète son choix nucléaire par un engagement<br />

marqué dans la production de biodiesel de deuxième génération, lui permettant de<br />

valoriser sa richesse en biomasse. Le Sud-Ouest des États-Unis, et<br />

particulièrement la Californie, très ensoleillés, foisonnent logiquement de<br />

Clean’Tech à la pointe des technologies de l’énergie solaire.<br />

1 Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Elle s’est tenue à Rio de Janeiro, au<br />

Brésil, du 3 au 14 juin 1992, et a réuni les représentants de 178 pays, dont 110 chefs d'État et de<br />

gouvernement.

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