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Conférence de Mr Raoul Pantanella, enseignant et rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.
Jeudi 14 mars 2002, CDDP la Rochelle.
Itinéraires de découverte et travail transversal : pour une pédagogie de l'autonomie
Voir :
" Croisement de disciplines au collège " (pour mettre en œuvre les IDD), livre édité par le réseau CNDP.
Cahiers pédagogiques n° 366, 369, 385, 395, 400, 401.
Toutes ces références ont été commandées pour le CDI du collège D'Archiac.
Pédagogie de l'autonomie.
Les nouveaux dispositifs (TPE, IDD, TC, PD, AI…)visent à aboutir à une autonomie réelle de l'élève : quels changements cela implique- t'il dans la classe au quotidien ?
Plan de la conférence :
Qu'est-ce que l'autonomie ?
L'école est-elle contre l'autonomie ?
Pour l'autonomie intellectuelle.
1/ L'autonomie est la capacité à se construire des règles et des méthodes, à développer ses capacités d'initiative. C'est le but poursuivi par les parents, les professeurs, tous les
éducateurs.
[ pédagogue (étym.) : esclave qui conduit l'enfant sur le chemin de la scola (loisir)]
L'acquisition de l'autonomie est une difficulté pour les enfants, hormis les enfants " Camif ".
Comment devient-on autonome ?
Sur un axe de formation, il s'agit de passer et de maîtriser les étapes suivantes :
objectifs de découverte
objectifs de maîtrise} : zone d'autonomie
objectifs de transfert} : zone d'autonomie
objectifs d'expression} : zone d'indépendance
Ces compétences sont à construire tout au long de l'apprentissage.
2/ L'école actuelle ne favorise pas toujours l'accès à l'autonomie qui ne s' acquiert pas forcément.
a- il y a trop d'échec scolaire :
1. Le système d'évaluation est trop sommatif, trop binaire (bon ou pas bon, oui ou non) : il n'y a pas de gradation des réussites.
2. Le système est fondé sur la compétition : trop de contrôles et un contrôle sommatif continuel ( changer de système).
3. Le système est culpabilisant, basé sur l'erreur.
Seule, la réussite fait réussir : il faut favoriser la réussite avant même qu'elle soit possible , créer l'école de la réussite.
b- Le système scolaire est infantilisant et peu responsabilisant ; or, l'élève peut choisir, créer, travailler avec les autres, libérer son esprit d'initiative.(Cf loi d'orientation de 1989 :
l'élève est au centre…).

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Le système est opaque pour l'élève : 1 h = 1 prof= 1 salle= 1 discipline…leur expression est bridée. Or, on peut leur confier leur apprentissage, leur donner plus de responsabilités
dans cet apprentissage.
c- Le système est fondé sur la pédagogie de la transmission : il fabrique des élèves scolaires.
Modèle traditionnel :
Professeurs + savoirs
Elève
Feed-back ou cours " dialogué "
Ce système est également opaque pour le maître : les seuls retours sont ceux qu'il attend. L'élève doit poser les bonnes questions et décoder ce que le maître attend de lui. Le dialogue
pédagogique traditionnel est à l'inverse de celui de la vie : celui qui sait pose des questions à celui qui ne sait pas ! Or, on n'apprend que si on réussit à se poser des questions : toute
leçon doit être une réponse à une question que l'élève s'est posée.
Le modèle traditionnel est économique, autoritaire, fondé sur le cours magistral, chronophile ; les programmes sont dimensionnés au cours magistral. Ce modèle ressortit à un modèle
philosophique grec, à une idée de la connaissance innéiste, platonicienne : " je n'ai pas à construire le savoir, il existe en dehors de moi, on me le dévoile. " Au contraire, le savoir se
construit par l'activité de l'élève dans une pédagogie constructiviste.
3/ Il faut différencier l'acte pédagogique, faire varier les paramètres qui décrivent tout acte pédagogique.
P1 P2 P3 P4 P5 P6
Objectifs et
programmes
Temps,
rythmes,
espace
Situations
d'apprentissage
(ou groupement
d'élèves) et
dispositifs
d'apprentissage
Les taches
(exercices
et devoirs)
Evaluation,
notation
Relation,
communication
P1 : Quelle est la part de l'autonomie de l'élève dans l'élaboration des programmes et des objectifs ?
Les IDD doivent bénéficier d'une pédagogie active : l'élève doit choisir 1 sujet qui l'intéresse ainsi que le niveau de l'objectif à atteindre (" trop bas, ça ne m'intéresse pas ; trop haut, je
n'y arriverai pas ").
P3 : Etre en mesure de maîtriser la pédagogie de groupe est la condition pour une maîtrise de l'apprentissage .
Il faut aller au-delà de nos résistances pour un renouvellement du plaisir d'enseigner : savoir former les groupes, répartir les rôles des élèves, expliquer les règles.
Comment s'organiser pour que l'élève fasse ses apprentissages personnels, individuels, dans un travail de groupe ? C'est toute la problématique des IDD, notamment pour l'évaluation
dans laquelle il sera primordial de valoriser les capacités de l'élève. Dans une pédagogie de la situation problème, il faudra rendre le travail désirable, souhaitable ; faire varier les
codes (écrit, oral, gestuel, graphique…). IDD= liberté de création et d'expression.
P5 : Evaluation ou règle des 5 R
1. repérage des réussites}professeur ( équilibrer les 2)
2. repérage des erreurs}
3. reconnaissance des erreurs et des réussites}élève
4. remédiation aux erreurs} élève
5. réajustement des stratégies en fonction des besoins de l'élève}élève + professeur
Il faut tacher d'instaurer de la souplesse dans l'évaluation et sortir du système " cours-application-contrôle ".
P6 : Relation et communication [ cf Carl Rogers.- Liberté pour apprendre.- Dunod.]
3 concepts, 3 attitudes du maître sont à adopter :
1. Accueil ou éducabilité (Meirieu) : tout élève peut apprendre , faire ce pari et lui donner envie d'être là. (effet Pygmalion).
2. Se tenir à la bonne distance ou empathie : comprendre sans juger ce que l'élève ressent, vit, comprend ou pas.
3. Authenticité ou congruence : trouver la situation d'apprentissage adéquate, pour l'élève et pour l'enseignant (je suis le maître mais aussi un être humain).

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Les IDD, mais aussi la classe, sont le lieu et le temps pour mettre en œuvre cette pédagogie : si elle n'existe pas en classe, elle n'existera pas en
IDD. Pour que les élèves puissent travailler en groupe, il faut que les enseignants arrivent à travailler en équipes pédagogiques réelles. Un travail
important est à effectuer sur la valorisation de l'oral : travailler la capacité de prise de parole en public.