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Le Parapet - Bouquiniste de Paris

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<strong>Le</strong> <strong>Parapet</strong><br />

N°29<br />

Mai 2001<br />

Syndicat <strong>de</strong>s <strong>Bouquiniste</strong>s Professionnels <strong>de</strong>s Quais <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

1 rue <strong>de</strong> la Basse Roche 91140 Villebon-sur-Yvette<br />

Tél : 01 60 10 35 01<br />

Fax 01 60 10 52 33<br />

Mail : pg.alain@freesurf.fr


Sommaire<br />

<strong>Le</strong> billet du prési<strong>de</strong>nt .............................................................................................................................. 2<br />

I. LA PLUIE FAIT DES CLAQUETTES… ......................................................................................... 2<br />

II. BIBLIOGRAPHIE GOURMANDE ................................................................................................. 6<br />

III. ANNONCES ..................................................................................................................................... 9<br />

Ont participé à ce bulletin : Laurence, Véronique et Alain<br />

1


<strong>Le</strong> billet du prési<strong>de</strong>nt<br />

L’hiver a été doux, c’est à dire qu’il a plu tout le temps, et qu’il a été bien difficile<br />

pour les plus vaillants d’entre nous d’ouvrir régulièrement leurs boites.<br />

Alors pour certains bouquinistes qui supportent moins bien les intempéries, cet<br />

hiver a parfois eu un goût amer <strong>de</strong> défaite.<br />

Et quels que soient leur courage et leur détermination, les dommages causés aux<br />

livres et aux gravures par les bourrasques en ont fait renoncer beaucoup.<br />

Alors chacun a pris avec philosophie ses quartiers d’hiver, qui <strong>de</strong>vant ses casseroles<br />

pour se consoler <strong>de</strong> bonne chère, comme notre Véronique, qui <strong>de</strong>vant ses rayons <strong>de</strong> livres<br />

(rayons <strong>de</strong> soleil !) pour y dénicher <strong>de</strong> belles flaques d’eau, <strong>de</strong> l’eau claire <strong>de</strong> la poésie,<br />

comme Laurence.<br />

Vous lirez avec délectation dans ce numéro les résultats <strong>de</strong> leurs recherches.<br />

Et moi, comme un cheveu sur la soupe, disons une brindille en travers dans le<br />

caniveau, je viens rappeler à nos adhérents que c’est le moment, toujours difficile, <strong>de</strong><br />

s’acquitter <strong>de</strong>s cotisations annuelles auprès d’Alain Mehul, Véronique <strong>Le</strong> Goff, ou Alain<br />

Ryckelynck (adresse sur la couverture) par un chèque <strong>de</strong> 250 F à l’ordre du Syndicat, ou en<br />

espèces.<br />

Je sais, ça manque <strong>de</strong> poésie. Mais le printemps arrive, chargé <strong>de</strong> bourgeons, <strong>de</strong><br />

passants souriants, et <strong>de</strong> soleil (pour ce <strong>de</strong>rnier point, on peut rêver !). Il vous ai<strong>de</strong>ra — et<br />

moi aussi — à regar<strong>de</strong>r ces inconvénients d’une humeur égale.<br />

Alain RYCKELYNCK<br />

I. LA PLUIE FAIT DES CLAQUETTES…<br />

Quizz réalisé par Laurence <strong>Le</strong>fèvre<br />

… C’est une chanson <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Nougaro !<br />

Et si je vous donne les extraits <strong>de</strong> poèmes et <strong>de</strong> chansons qui suivent, saurez-vous<br />

les rendre à leurs auteurs ? (la solution – aqueuse bien sur – est en fin d’article)<br />

1 Quand la pluie étalant ses immenses traînées<br />

D’une vaste prison imite les barreaux<br />

2


Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées<br />

Vient tendre ses filets au fond <strong>de</strong> nos cerveaux<br />

2 Du bout <strong>de</strong> l’horizon accourt avec furie<br />

<strong>Le</strong> plus terrible <strong>de</strong>s enfants<br />

Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs<br />

3 C’est une pluie <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil terrible et désolée (…)<br />

Tout simplement <strong>de</strong>s nuages<br />

Qui crèvent comme <strong>de</strong>s chiens<br />

4 Mais écoutez l’averse ; il pleut, il mouille ;<br />

tant en mon cœur qu’en celui <strong>de</strong>s grenouilles.<br />

5 Il pleure dans mon cœur<br />

Comme il pleut sur la ville.<br />

Quelle est cette langueur<br />

Qui pénètre mon cœur ?<br />

6 Encore un été trop court<br />

Et septembre s’achève.<br />

<strong>Le</strong> ciel au loin est plus lourd,<br />

Un nuage s’élève.<br />

7 Quand le ciel se couvre subitement, c’est qu’il a un découvert à couvrir<br />

soudainement. Poil au firmament.<br />

8 La pluie ne cesse <strong>de</strong> tomber,<br />

3


Viens plus près <strong>de</strong> moi.<br />

9 Il pleut sur notre aurore,<br />

Sur les oies, les tambours,<br />

Sur le Tambour-Major<br />

Mais pas sur notre amour !<br />

10 Tip et tap et tip top tip<br />

Et tip tip et tip<br />

Et tip top tap<br />

Voilà ce qu’on entend la nuit<br />

C’est la chanson <strong>de</strong> la pluie !<br />

11 Du mois <strong>de</strong> septembre au mois d’août<br />

Faudrait <strong>de</strong>s botts’ <strong>de</strong> caoutchouc<br />

Pour patauger dans la gadoue<br />

La gadoue, la gadoue, la gadoue.<br />

12 Un p’tit coin d’parapluie<br />

Contre un coin d’paradis<br />

13 Monsieur Youssouf a perdu son parapluie<br />

Monsieur Youssouf, on lui a volé son parapluie.<br />

Il y avait une pomme d’ivoire à son parapluie<br />

Ce qui m’est entré dans l’œil c’est le bout d’un parapluie.<br />

14 Faut rigoler, faut rigoler<br />

Avant qu’le ciel nous tomb’ sur la tête !<br />

4


15 Capuchons pèlerines et imperméables<br />

Que la pluie est humi<strong>de</strong> et que l’eau mouille et mouille !<br />

16 <strong>Le</strong>s gens qui n’ont plus rien à faire<br />

Se suivent dans la rue comme<br />

Des wagons <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer<br />

17 Sombres et ruisselantes, les autos arrivent du large comme <strong>de</strong>s squales à la<br />

curée du grand naufrage.<br />

18 L’escadron <strong>de</strong>s nuages a largué les amarres. Ça a fait un grand et long charroi <strong>de</strong><br />

nues qui montaient vers le nord.<br />

19 Je passais au bord <strong>de</strong> la Seine<br />

Un livre ancien sous le bras.<br />

20 La pluie nous sécha.<br />

21 Va, tournons la page<br />

<strong>Le</strong> printemps revient<br />

En bel équipage<br />

22 Il y a du soleil dans la rue.<br />

Moi j’aime le soleil mais j’aime pas les gens (…)<br />

Ça dégoûte presque autant qu’la pluie.<br />

Vérifiez que vous aviez <strong>de</strong>viné juste :<br />

5


1 Bau<strong>de</strong>laire, Spleen, <strong>Le</strong>s Fleurs du Mal<br />

2 La Fontaine, <strong>Le</strong> chêne et le roseau<br />

3 Prévert, Barbara, Paroles<br />

4 Paul Fort, Canzone, Ron<strong>de</strong>s et Balla<strong>de</strong>s françaises<br />

5 Paul Verlaine, Romances sans paroles<br />

6 Guy Béart<br />

7 Pierre Dac, Pensées<br />

8 Gilbert Bécaud<br />

9 Maurice Fombeure, Enfin la pluie, A chat petit.<br />

10 Charles Trénet<br />

11 Serge Gainsbourg<br />

12 Georges Brassens<br />

13 Max Jacob, La pluie, <strong>Le</strong>s pénitents en maillot rose<br />

14 Boris Vian, Nos ancêtres les Gaulois<br />

15 Raymond Queneau, Il pleut, <strong>Le</strong>s ziaux<br />

16 Boris Vian, Fugue<br />

17 Léon-Paul Fargue, <strong>Le</strong> piéton <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

18 Jean Giono, Regain<br />

19 Guillaume Apollinaire, Alcools<br />

20 Robert Desnos, Un jour qu’il faisait nuit<br />

21 Mouloudji, Chanson pour Youki<br />

22 Boris Vian, Valse jaune<br />

II. BIBLIOGRAPHIE GOURMANDE<br />

Extrait <strong>de</strong> "La Gourmandise" <strong>de</strong> Philippe Jost, <strong>Le</strong> Pré aux Clercs, 1998<br />

6


« COMMENT MANGEAIT-ON A PARIS AU XVIème SIECLE »<br />

Jérôme LIPPOMANO (1538-1591)<br />

Voici le tableau <strong>de</strong>s mœurs gastronomiques françaises que faisait l’ambassa<strong>de</strong>ur<br />

vénitien Jérôme Lippomano, en 1577.L’école <strong>de</strong> cuisine a suivi la scolastique. Un maître<br />

queux, transformant les aliments par la cuisson, peut déjà se laisser gui<strong>de</strong>r par sa<br />

fantaisie et son inspiration. Dans la capitale 1 on peut acheter <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s toutes rôties,<br />

<strong>de</strong>s mets à réchauffer, <strong>de</strong>s sauces toutes prêtes : « On trouve <strong>de</strong> tout, à toute heure, en<br />

tout lieu », rapporte le diplomate dans sa lettre à son gouvernement. <strong>Le</strong>s Français déjà,<br />

même les pauvres, « ne dépensent pour nulle autre chose aussi volontiers que pour<br />

manger et pour faire ce qu’ils appellent bonne chère ».<br />

<strong>Le</strong>s français mangent peu <strong>de</strong> pain et <strong>de</strong> fruit, mais beaucoup <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> ; ils en<br />

chargent la table <strong>de</strong> leurs banquets. Elle est, au reste, bien rôtie et bien assaisonnée<br />

d’ordinaire.<br />

On aime en France, plus qu’ailleurs, les pâtisseries, c’est-à-dire la vian<strong>de</strong> cuite<br />

dans la poêle ; dans les villes et même dans les villages, on trouve <strong>de</strong>s rôtisseurs et <strong>de</strong>s<br />

pâtissiers qui débitent toutes sortes <strong>de</strong> mets tout prêts, ou du moins arrangés <strong>de</strong> manière<br />

qu’il ne leur manque que la cuisson. Il y a une chose qui m’a paru longtemps incroyable,<br />

c’est qu’un chapon, une perdrix, un lièvre coûtent moins, tout prêts, bardés et rôtis,<br />

qu ‘en les achetant tout vifs au marchés ou dans les environs <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. Cela vient que les<br />

rôtisseurs, les prenant en gros, les ont à bas prix et peuvent les revendre <strong>de</strong> même ; il leur<br />

suffit <strong>de</strong> gagner huit à dix <strong>de</strong>niers, pourvu que leur argent circule et leur rapporte tous les<br />

jours quelque chose.<br />

<strong>Le</strong> porc est l’aliment accoutumé <strong>de</strong>s pauvres gens, mais <strong>de</strong> ceux qui sont vraiment<br />

pauvres. Tout ouvrier, tout marchand, si chétif qu’il soit, veut manger, les jours gras, du<br />

mouton, <strong>de</strong> chevreuil, <strong>de</strong> la perdrix aussi bien que les riches, et les jours maigres, du<br />

saumon, <strong>de</strong> la morue, <strong>de</strong>s harengs salés qu’on apporte <strong>de</strong>s Pays-Bas et <strong>de</strong>s îles<br />

septentrionales en très gran<strong>de</strong> abondance. <strong>Le</strong>s magasins <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> en regorgent. On mange<br />

aussi du beurre frais et du laitage. <strong>Le</strong>s légumes y sont à foison, spécialement les pois<br />

blancs et verts ; ceux-ci sont plus tendres et d’une cuisson facile. Quant aux autres<br />

espèces <strong>de</strong> légumes, on n’en fait pas grand usage ; en quelques endroits, on mange un peu<br />

<strong>de</strong> lentilles, et <strong>de</strong>s fèves presque jamais.<br />

1 La province ne le cédait en rien à la capitale pour la provision <strong>de</strong>s victuailles ni la mise en scène du repas. Témoin, ce<br />

menu <strong>de</strong> mariage seigneurial servi à Georges <strong>de</strong> Ribeaupierre et Elisabeth <strong>de</strong> Halfenstein, à Ribeauvillé (Alsace), en 1543<br />

7


1 er service<br />

Un pâté contenant trois perdrix vivantes.<br />

Chevreuil moucheté <strong>de</strong> raisins <strong>de</strong> Corinthe.<br />

Soupe aux œufs.<br />

Tête <strong>de</strong> brochet, tenant un lis entre ses <strong>de</strong>nts (pour symboliser l’innocence <strong>de</strong> la mariée et<br />

la fougue <strong>de</strong> son époux).<br />

Brochet lardé.<br />

Bœuf au raifort.<br />

Tarte surmontée <strong>de</strong>s figues d’Adam et d’Eve, mais en habits <strong>de</strong> cour au lieu <strong>de</strong> la feuille <strong>de</strong><br />

vigne traditionnelle.<br />

Pâtés chauds <strong>de</strong> poulets.<br />

Chapons rôtis.<br />

2 ème service.<br />

Tour laissant échapper du vin blanc et <strong>de</strong>s petits brochets.<br />

Carpe en sauce.<br />

Tête <strong>de</strong> veau dorée.<br />

Choucroute garnie <strong>de</strong> foie.<br />

Pâté <strong>de</strong> chevreuil.<br />

Mouton entier, laissant échapper du vin rouge, en guise <strong>de</strong> sang, par une blessure faite au<br />

cou.<br />

Tourte d’aman<strong>de</strong>s au lard.<br />

Saumon froid.<br />

3 ème service<br />

Pâtés <strong>de</strong> mésange.<br />

Venaison en sauce.<br />

8


Une maison en pâtisserie.<br />

Ecrevisses.<br />

Cochon <strong>de</strong> lait.<br />

Marmela<strong>de</strong> aux œufs.<br />

Un aigle, rempli <strong>de</strong> gelée, en pâtisserie dorée.<br />

Tartes aux pommes.<br />

Souplette <strong>de</strong> poissons.<br />

III. ANNONCES<br />

Recherche<br />

Etienne TABOUROT : Bigarrures et touches du seigneur <strong>de</strong>s accords.<br />

Plusieurs éditions <strong>de</strong> 1572 à 1640, et peut-être ensuite encore.<br />

Téléphonez à Joël Martin : 01 69 07 02 46<br />

9

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