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Témoignage - Vivre l’aventure du refuge, en hiver aussi !
La sortie en refuge
Christophe Gerrer, chargé de l’éducation à l’environnement
et au territoire au Parc naturel régional du
Queyras.
C’est en 2006 que la politique d’éducation à l’environnement
et au territoire –ETT- du Parc naturel régional
du Queyras –PNRQ- a été relancée. Si l’action vers les
scolaires en est immédiatement un pilier fondamental –
action visant TOUS les enfants-, il est rapidement apparu
qu’une politique cohérente devait aussi investir d’autres
champs éducatifs, comme le loisir des jeunes notamment.
C’est ainsi que sont nés « Les petits week-ends en montagne
», imaginés sur un principe simple : permettre aux
enfants de 8-12 ans 1 d’un territoire de (re)partir à la découverte
de leur montagne, avec une cerise sur le gâteau
toutefois : l’aventure du refuge.
Après une première expérience estivale, l’équipe formée
de deux accompagnatrices en montagne, du responsable
du secteur « Jeunes et familles » de l’Association Culturelle
Sociale et Sportive du Queyras –ACSSQ- et du technicien
du PNRQ en charge de l’EET a rapidement souhaité décliner
cette aventure dans une version hivernale. L’aventure
commençait !
Le premier enseignement à tirer de cette expérience très
riche, est qu’il aura fallu quatre années à cette équipe
constituée d’adultes expérimentés en matière d’encadrement
de jeunes, et tous professionnels diplômés de la
montagne, pour trouver une formule pleinement satisfaisante.
Mais quel beau cheminement !
En hiver, plus encore qu’en été, le premier point qui requiert
une préparation sans faille et une attention soutenue est
la sécurité du groupe...
La neige, le risque d’avalanche, le froid rapidement
intense, la durée courte du jour ne permettent aucune
improvisation. Les choix du refuge et de l’itinéraire sont
donc déterminants. Nous avons opté pour le refuge de la
Blanche à Saint Véran, accessible par un itinéraire piétons/
raquettes et ski de fond damé, et donc sécurisé. Il va sans
dire que notre vigilance redouble les jours précédents la
sortie (consultation quotidienne du Bulletin Risque Avalanche
–BRA- de Météo France via internet).
Un pilier de cette priorité absolue à la sécurité est le gardien
du refuge. Avant la première édition, nous sommes
montés le rencontrer, lui présenter le projet, discuter,
échanger, boire un verre...
Son engagement entier dans le projet est un sésame précieux
et INDISPENSABLE. Nous savons, pendant toute la
montée vers le refuge (3h30 à pied, entre 2000 et 2500
mètres d’altitude, en février) qu’à la moindre difficulté,
par téléphone satellite ou par liaison radio, nous pouvons
l’appeler, et qu’il sera là en quelques minutes, avec sa
moto neige et son expérience de la montagne. Et depuis
quatre ans, nous avons recours à ses services : après 16
heures, nous nous retrouvons à l’ombre, la température
chute très rapidement, et les enfants les plus jeunes
(nous avons beaucoup de 8/10 ans) peuvent souffrir très
vite du froid. A chaque édition, le gardien et son équipe
sont donc descendus pour donner l’ultime coup de pouce
qui permettra à tous d’arriver au refuge. Merci donc au
gardien du refuge de la Blanche, et à toute son équipe
pour leur investissement dans ce projet, qui ne pourrait
exister sans leur soutien.
Un autre point qui a donné bien du fil à retordre à
l’équipe est la gestion des affaires personnelles...
Une réflexion a abouti à la mise au point d’un trousseau
minimal, communiqué aux parents. Une ultime vérification
s’imposera toujours avant le départ, chacun ayant
une bonne raison d’y ajouter quelque chose ! Notre idée
étant de travailler sur l’autonomie en montagne, la première
année, chacun a porté ses affaires dans son sac à
dos. Cela s’est révélé trop éprouvant pour nos « petits »,
qui doivent déjà gérer le cocktail « effort/froid ».
Notre idée suivante a donc été de travailler avec un
musher et des chiens de traineaux, pour assurer le portage
de nos bagages jusqu’au refuge. Nous nous sommes
aussi dit que cela permettrait aux enfants de découvrir
cette activité. Mais conduire un traineau sur une piste damée,
parfois en devers, avec des passages sur des glacières,
requiert des compétences spécifiques et reste du domaine
de compétences de professionnels, formés à la fois à cette
discipline sportive, et à la pédagogie. Depuis 2013, nous
travaillons avec un musher diplômé, avec qui nous avons
également pris le temps d’une préparation commune importante.
Il vient lui-même accompagné de deux personnes
supplémentaires. Cette équipe formée et expérimentée
assure le portage des sacs et de la nourriture jusqu’au
refuge, ainsi qu’une découverte de l’activité. En terme de
préparation, de nombreux autres partenaires sont également
contactés et informés : le service des pistes et les
pisteurs –circuler avec un traineau n’est pas autorisé partout-,
la Commune, la Communauté de Communes.
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1 - La tranche des 8/12 ans, facilement mobilisables, a été retenue pour ces premières expériences
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