Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
1.1.2<br />
L’évolution de<br />
l’architecture<br />
<strong>et</strong> de la gestion des<br />
ressources en refuge<br />
n De la pierre, du bois <strong>et</strong> de l’huile<br />
de coude…<br />
Les premiers abris ‘<strong>refuges</strong>’ étaient très sommaires,<br />
souvent humides <strong>et</strong> mal isolés, mais<br />
ils perm<strong>et</strong>taient néanmoins de faire étape sur<br />
l’itinéraire des ascensions.<br />
« Où couche-t-on au Montenvers ? On y couche<br />
dans un Château : un grand bloc de granit, porté là<br />
par le glacier est assis sur une de ses faces, tandis<br />
qu’une autre face se relève en faisant un angle<br />
aigu avec le terrain, <strong>et</strong> laisse ainsi un espace vide<br />
au-dessous d’elle. Le berger industrieux a pris la<br />
face saillante de ce granit pour le toit <strong>et</strong> le plafond<br />
de son château, la terre pour son parqu<strong>et</strong>. Il s’est<br />
préservé des vents coulis en entourant c<strong>et</strong> abri<br />
d’un mur de pierres sèches ». Horace Benedict de<br />
Saussure, 1767.<br />
Henry Russell fait construire dans les Pyrénées<br />
l’abri au pied du Cylindre, un simple<br />
mur adossé à la paroi rocheuse<br />
(1877). Plus tard, ennemi déclaré<br />
de toute construction qui, selon lui,<br />
défigure la montagne, il opte pour<br />
les grottes creusées dans la roche (les<br />
sept grottes Russell, dans le massif<br />
du Vignemale, resteront des<br />
exemples sans suite). On construit<br />
alors, à l’instigation de Léonce<br />
Lourde-Rocheblave, des <strong>refuges</strong> dits<br />
« ogivaux » en raison de leur forme,<br />
élevés avec les matériaux pris sur<br />
place, massifs, avec peu d’ouvertures,<br />
destinés avant tout à isoler du froid<br />
sans autre souci de confort.<br />
Illustration : Cled’12 (rencontres citoyennes Montagne 2012)<br />
Les habitations pastorales <strong>et</strong> constructions en<br />
pierre venues plus tard étaient généralement<br />
plus confortables mais il n’était pas toujours<br />
évident de trouver les matériaux de construction<br />
sur place… <strong>et</strong> encore moins de les acheminer !<br />
L’usage du bois va perm<strong>et</strong>tre la préfabrication<br />
des <strong>refuges</strong>, transportés par morceaux pour un<br />
montage sur site. C<strong>et</strong>te technique s’est développée<br />
progressivement, notamment en Vallouise<br />
où quelques exemples ont été conservés <strong>et</strong><br />
rappellent c<strong>et</strong>te véritable épopée en matière<br />
de portage. Le chantier peut alors être préparé<br />
dans la vallée : les pièces de bois sont dimensionnées<br />
pour être transportées à dos d’hommes <strong>et</strong><br />
Refuge Lemercier à Pelvoux / PNE<br />
de mul<strong>et</strong>s… <strong>et</strong> le montage est organisé pendant<br />
la (courte) période de l’été, propice au chantier<br />
sur le site.<br />
Après la Seconde Guerre mondiale <strong>et</strong> l’essor de<br />
la randonnée de haute montagne, on construit<br />
alors des <strong>refuges</strong> qui ressemblent plus à des<br />
maisons ou des chal<strong>et</strong>s, munis de grandes baies<br />
pour profiter du paysage.<br />
C’est quoi un refuge ?<br />
1<br />
13