C’est quoi un refuge ? De la première cabane construite par l’homme pour pouvoir pratiquer l’alpinisme jusqu’aux <strong>refuges</strong> modernes à la pointe de la technologie, ce chapitre vous perm<strong>et</strong>tra de mieux comprendre une partie de la culture montagne portée par ces bâtiments d’altitude Grandir ENSEMBLE 10
1.1 Des <strong>refuges</strong>, des histoires des publics Voir l’étymologie détaillée du mot Refuge en annexe Félix Regnault <strong>et</strong> Henri Pass<strong>et</strong> au refuge en 1892 http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1418893 1.1.1 L’histoire des <strong>refuges</strong> Partie de simples abris naturels vaguement aménagés, l’histoire des <strong>refuges</strong> suit ensuite l’histoire de l’alpinisme <strong>et</strong> de la conquête progressive des somm<strong>et</strong>s. En fonction de leur implantation, de l’altitude, de l’accès, de l’usage ou des matériaux, les <strong>refuges</strong> offrent des architectures singulières <strong>et</strong> variées. n D’abord des hôtelleries, des hospices <strong>et</strong> des monastères Pendant des siècles, <strong>et</strong> en dehors des vallées, la montagne n’était ni parcourue, ni habitée en permanence. Seulement quelques audacieux bergers en quête d’alpages d’été, chasseurs de chamois, chercheurs de cristaux, colporteurs, <strong>et</strong>c. se risquèrent dans ces zones inconnues au-dessus des forêts en se protégeant dans des abris naturels ou des rudimentaires cabanes de pierres sèches… Seuls les grands axes de communication perm<strong>et</strong>tant de traverser les Alpes <strong>et</strong> les Pyrénées verront, pour la sécurité des voyageurs, la construction en altitude d’abris de secours dès l’Antiquité puis, à partir de la Renaissance, d’hôtelleries, d’hospices <strong>et</strong> de monastères au niveau des grands cols : Mont Cenis, Grand <strong>et</strong> P<strong>et</strong>it Saint-Bernard, Simplon... Dès le milieu du 18 ème siècle, c’est dans la région du Mont-Blanc que se produisit l’élan décisif qui aboutira en deux siècles à un véritable équipement de la montagne. n Un « temple de la nature » En juin 1741, les Anglais Pocok <strong>et</strong> Windham visitent la vallée de Chamonix, <strong>et</strong> vont contribuer à faire connaître la vallée <strong>et</strong> ses glaciers. De nombreux visiteurs suivront <strong>et</strong>, pour accompagner c<strong>et</strong>te convergence, des auberges seront construites aux passages obligés des touristes venus admirer les « sublimes horreurs » : au col de Balme, à la Pierre Pointue, au col de Voza… C’est au Montenvers, au pied de ce qui deviendra la Mer de Glace que le premier refuge est construit en 1776, un « Temple de la nature » pour Charles Blair… Puis c’est le Mont-Blanc qui capte toutes les attentions. Les diverses tentatives d’ascension font apparaître le besoin de disposer sur ses voies d’accès longues <strong>et</strong> exposées d’abris intermédiaires. C’est ainsi que Bénédict de Saussure m<strong>et</strong> en place des cabanes rudimentaires au pied de l’Aiguille du Goûter dès 1785, puis aux Grands Mul<strong>et</strong>s en 1786. En 1853, inauguration de la première cabane des Grands Mul<strong>et</strong>s sur la voie d’ascension depuis Chamonix. C’est le premier refuge sur la route du Mont Blanc, la cabane Saussure n’était qu’un abri précaire. n Dans les Pyrénées Dans les Pyrénées, dès 1877, le CAF s’intéressa à l’aménagement d’abris qui perm<strong>et</strong>taient un hébergement aux excursionnistes. C<strong>et</strong>te annéelà, Henry Russel avec l’appui du CAF réalise au pied du Cylindre du Marboré un abri à vocation touristique <strong>et</strong> non plus pastorale <strong>et</strong> en 1882 dans la première grotte du Vignemale. En 1886, un refuge est construit sous une dalle C’est quoi un refuge ? 1 11