pathologie tumorale

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02.11.2014 Views

- PATHOLOGIE TUMORALE. Le dépistage d’un cancer au stade de carcinome in situ permet d'envisager un traitement qui conduit à un taux de curabilité de 100 % puisqu’il n’y aura jamais de métastases. Un cancer in situ peut persister plusieurs années, mais son évolution vers le cancer invasif est quasiment inéluctable s’il est négligé. Selon les organes, le dépistage repose sur les données cliniques (sein, peau), sur la cytologie (col utérin) ou sur l’histologie (maladie inflammatoire chronique du tube digestif). E) PRINCIPES DU TRAITEMENT DES LÉSIONS PRE- CANCÉREUSES Ou bien on traite les lésions précancéreuses, le plus souvent par exérèse, ou bien on les soumet à une surveillance étroite qui permettra de dépister le cancer dès son apparition au stade où il est curable. En principe, l’exérèse des lésions précancéreuses est proposée lorsqu’elle est possible et que les risques et les inconvénients de l’exérèse sont moindres que ceux d’une éventuelle transformation maligne. En pratique, les choses sont très nuancées et dépendent du caractère localisé des lésions ou au contraire de leur caractère multiple ou diffus, de la qualité de la surveillance qu’on peut proposer au malade, des réactions et de la psychologie de celui-ci, et enfin du risque de transformation cancéreuse qui est généralement chiffrable pour une lésion précancéreuse donnée. Quelques exemples illustreront ces faits. Tout le monde admet qu’il faut enlever les adénomes coliques dès qu’ils sont dépistés car leur exérèse par voie endoscopique est facile et sans danger. On admet, de même, qu’il faut faire une colectomie totale si ces adénomes sont multiples. Les lésions de dysplasie de bas grade de l’épithélium malpighien du col de l’utérus seront en général surveillées ou traitées localement (laser), alors que les lésions de haut grade feront le plus souvent l’objet d’une exérèse locale (conisation). Par ailleurs, la visibilité en colposcopie de la jonction entre l’exocol et l’endocol intervient également dans les choix thérapeutiques. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-22

- PATHOLOGIE TUMORALE. Lame de travaux-pratiques : Carcinome in situ du col utérin Le carcinome in situ du col utérin est une tumeur maligne qui reste limitée au revêtement épithélial du col utérin, sans dépasser la membrane basale, partout respectée. Les lésions de carcinome in situ sont situées à la jonction entre l’exocol et l’endocol utérins, plus ou moins visibles dès le faible grossissement. À une extrémité de la pièce on retrouve l'épithélium exocervical malpighien de revêtement, non kératinisé. À l'autre extrémité l'endocol est tapissé par un épithélium cylindrique mucipare à une couche, avec des glandes mucineuses associées visibles dans le chorion. A grossissement moyen, la limite est abrupte en surface entre l’épithélium anormal et l’épithélium sain, qu'il soit malpighien ou mucipare. L'épithélium anormal présente une organisation architecturale d'ensemble d'allure malpighienne, mais Il existe une anarchie dans la disposition des couches cellulaires avec perte de la maturation progressive normalement visible dans les couches supérieures. Les lésions qui remontent le long de l’endocol colonisent les glandes endocervicales par remplacement de leur épithélium d'origine. Dans tous les champs examinables l'épithélium anormal reste séparé du chorion conjonctif par une membrane basale continue que ce soit en surface ou au sein des récessus glandulaires et il n'y a jamais d'image d'envahissement autonome du tissu conjonctif. A fort grossissement les cellules de l'épithélium anormal présentent tous les caractères cytologiques de malignité. Elles ont un rapport nucléo-cytoplasmique augmenté. Leur noyau est volumineux, irrégulier et hyperchromatique. De nombreuses figures de mitoses sont observées sur toute la hauteur du revêtement épithélial, atteignant le tiers supérieur. Au total on est en présence d'un authentique carcinome épidermoïde, mais qui reste constamment séparé du chorion par une membrane basale. Tant que cette membrane basale n'est réellement pas franchie, ce carcinome ne métastasera pas. Il s'agit d'une lésion pré-invasive qui doit être traitée rapidement par ablation. Mais le traitement chirurgical se cantonnera à la partie cervicale de l'utérus laissant intactes les possibilités reproductives de la patiente. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-23

- PATHOLOGIE TUMORALE.<br />

Le dépistage d’un cancer au stade de carcinome in situ permet d'envisager un<br />

traitement qui conduit à un taux de curabilité de 100 % puisqu’il n’y aura jamais de<br />

métastases. Un cancer in situ peut persister plusieurs années, mais son évolution<br />

vers le cancer invasif est quasiment inéluctable s’il est négligé.<br />

Selon les organes, le dépistage repose sur les données cliniques (sein, peau),<br />

sur la cytologie (col utérin) ou sur l’histologie (maladie inflammatoire chronique du<br />

tube digestif).<br />

E) PRINCIPES DU TRAITEMENT DES LÉSIONS PRE-<br />

CANCÉREUSES<br />

Ou bien on traite les lésions précancéreuses, le plus souvent par exérèse, ou<br />

bien on les soumet à une surveillance étroite qui permettra de dépister le cancer dès<br />

son apparition au stade où il est curable.<br />

En principe, l’exérèse des lésions précancéreuses est proposée lorsqu’elle est<br />

possible et que les risques et les inconvénients de l’exérèse sont moindres que ceux<br />

d’une éventuelle transformation maligne.<br />

En pratique, les choses sont très nuancées et dépendent du caractère localisé<br />

des lésions ou au contraire de leur caractère multiple ou diffus, de la qualité de la<br />

surveillance qu’on peut proposer au malade, des réactions et de la psychologie de<br />

celui-ci, et enfin du risque de transformation cancéreuse qui est généralement<br />

chiffrable pour une lésion précancéreuse donnée.<br />

Quelques exemples illustreront ces faits.<br />

Tout le monde admet qu’il faut enlever les adénomes coliques dès qu’ils sont<br />

dépistés car leur exérèse par voie endoscopique est facile et sans danger. On<br />

admet, de même, qu’il faut faire une colectomie totale si ces adénomes sont<br />

multiples.<br />

Les lésions de dysplasie de bas grade de l’épithélium malpighien du col de<br />

l’utérus seront en général surveillées ou traitées localement (laser), alors que les<br />

lésions de haut grade feront le plus souvent l’objet d’une exérèse locale (conisation).<br />

Par ailleurs, la visibilité en colposcopie de la jonction entre l’exocol et l’endocol<br />

intervient également dans les choix thérapeutiques.<br />

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