pathologie tumorale

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- PATHOLOGIE TUMORALE. 2) Variations qualitatives le tissu conjonctif du stroma possède certaines propriétés réactionnelles du tissu conjonctif normal. Il peut s’y produire une réaction inflammatoire. Celle-ci surviendra, par exemple, lors de la destruction du tissu tumoral par une irradiation. La nécrose des cellules tumorales déclenche une réaction exsudative. Il peut même se produire une réaction à corps étrangers autour de squames de kératine élaborées par la tumeur. Dans certaines tumeurs, la réaction inflammatoire du stroma est une réaction tuberculoïde. Quelques tumeurs ont un stroma riche en cellules lymphocytaires ou plasmocytaires, ce qui peut être la manifestation d’une réaction immunitaire. Cet aspect va parfois de pair avec un pronostic meilleur. D. - HISTOIRE NATURELLE DES TUMEURS MALIGNES L’extension d’un cancer à tout l’organisme commence par la modification radicale d’une population cellulaire dont la descendance va constituer le cancer. Il s’écoule un grand nombre d’événements encore imparfaitement définis entre la modification cellulaire initiale et l’évolution fatale. Il y a tout d’abord une période de latence clinique qui peut durer des années et au cours de laquelle, le diagnostic le cancer ne peut être posé. Puis survient une phase locale, souvent latente cliniquement mais morphologiquement détectable et enfin, une phase de généralisation. La durée de cette évolution est très variable et dépend pour partie de la vitesse propre de prolifération de la population tumorale. Cependant, on a pu démontrer pour quelques cancers déterminés, l’existence d’un processus lésionnel dont toutes les étapes morphologiques sont connues et dont le déroulement chronologique varie peu. Ces étapes morphologiques traduisent l’accumulation d’altérations génétiques dans les cellules néoplasiques intéressant en particulier des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeur. Ce processus débute par une lésion pré-cancéreuse pour aboutir à un cancer invasif. 1. - LES LÉSIONS PRE-CANCÉREUSES : DYSPLASIE, NÉOPLASIE INTRA-ÉPITHÉLIALE Ces lésions ont été très étudiées dans un double but : mettre en évidence les phénomènes qui précèdent la cancérisation et assurer la prévention du cancer. A) DÉFINITION / TERMINOLOGIE Il s’agit de lésions dont l’étude anatomo-clinique a montré qu’elles pouvaient être le point de départ de cancers avec une fréquence qui exclut la coïncidence. Elles sont bien décrites d’un point de vue morphologique au niveau des épithéliums, où elles correspondent à la dysplasie épithéliale. Ce terme de dysplasie (acquise) peut être considéré, au niveau des épithéliums, comme synonyme de lésion précancéreuse. Cependant, le terme de dysplasie (constitutionnelle) peut également désigner certaines maladies constitutionnelles à caractère malformatif. C’est pour ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-18

- PATHOLOGIE TUMORALE. cela que le terme de dysplasie épithéliale tend à être remplacé par celui de néoplasie intra épithéliale. B) FACTEURS DE RISQUE, CONDITIONS PRÉNÉOPLASIQUES La dysplasie épithéliale se développe préférentiellement sur certaines conditions pathologiques. Ces conditions, variables selon les organes, constituent des conditions prénéoplasiques et permettent de définir des populations à risque de cancer. Les conditions prénéoplasiques peuvent être : - un hamartome : Un exemple fréquent est celui des nævus naevocytaires qui peuvent dans certains cas se transformer en mélanomes malins. - une cicatrice de brûlure : Les cancers cutanés sont plus fréquents sur les anciennes cicatrices de brûlures ou sur les fistules chroniques en peau saine. - une dystrophie : La fréquence du cancer du sein est accrue de façon modérée chez les patientes porteuses d'une dystrophie mammaire scléro-kystique. On parlera alors plutôt de facteur de risque. - une inflammation chronique : maladies inflammatoires chroniques : rectocolite ulcéro-hémorragique ou cholangite sclérosante par exemple. - une métaplasie : métaplasie intestinale de l’estomac, métaplasie glandulaire de l’œsophage (endobrachyoesophage), métaplasie malpighienne des bronches... - Enfin, certaines tumeurs considérées comme bénignes constituent en fait des lésions précancéreuses car elles possèdent un risque d’évolution vers le cancer en l’absence de traitement. Il s’agit notamment des adénomes du côlon et du rectum. En fait, ces lésions ne sont pas à proprement parlé une condition prénéoplasique car l’épithélium de ces tumeurs bénignes est déjà néoplasique et par définition siège de lésions de dysplasie. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-19

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cela que le terme de dysplasie épithéliale tend à être remplacé par celui de néoplasie<br />

intra épithéliale.<br />

B) FACTEURS DE RISQUE, CONDITIONS PRÉNÉOPLASIQUES<br />

La dysplasie épithéliale se développe préférentiellement sur certaines<br />

conditions pathologiques. Ces conditions, variables selon les organes, constituent<br />

des conditions prénéoplasiques et permettent de définir des populations à risque de<br />

cancer.<br />

Les conditions prénéoplasiques peuvent être :<br />

- un hamartome :<br />

Un exemple fréquent est celui des nævus naevocytaires qui peuvent dans<br />

certains cas se transformer en mélanomes malins.<br />

- une cicatrice de brûlure :<br />

Les cancers cutanés sont plus fréquents sur les anciennes cicatrices de<br />

brûlures ou sur les fistules chroniques en peau saine.<br />

- une dystrophie :<br />

La fréquence du cancer du sein est accrue de façon modérée chez les<br />

patientes porteuses d'une dystrophie mammaire scléro-kystique. On parlera alors<br />

plutôt de facteur de risque.<br />

- une inflammation chronique :<br />

maladies inflammatoires chroniques : rectocolite ulcéro-hémorragique ou<br />

cholangite sclérosante par exemple.<br />

- une métaplasie :<br />

métaplasie intestinale de l’estomac, métaplasie glandulaire de l’œsophage<br />

(endobrachyoesophage), métaplasie malpighienne des bronches...<br />

- Enfin, certaines tumeurs considérées comme bénignes constituent en fait<br />

des lésions précancéreuses car elles possèdent un risque d’évolution vers le cancer<br />

en l’absence de traitement. Il s’agit notamment des adénomes du côlon et du<br />

rectum. En fait, ces lésions ne sont pas à proprement parlé une condition<br />

prénéoplasique car l’épithélium de ces tumeurs bénignes est déjà néoplasique et par<br />

définition siège de lésions de dysplasie.<br />

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