pathologie tumorale

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02.11.2014 Views

- PATHOLOGIE TUMORALE. diagnostic de malignité en est rendu très difficile. 1) La différenciation d’une tumeur est son degré de ressemblance avec un tissu normal ou, d’une façon plus générale, la présence de caractères morphologiques qui permettent d’indiquer l’origine de la tumeur. Ces caractères distinctifs peuvent être liés à l’agencement des cellules tumorales, ou à leurs propriétés fonctionnelles caractérisées par des sécrétions visibles sur les préparations histologiques. Exemples: Un cancer né à partir des glandes de Lieberkühn de l’intestin (adénocarcinome lieberkühnien) sera identifié sur deux critères: • l’agencement des cellules tumorales qui reproduira des glandes de Lieberkühn, • la sécrétion de mucus analogue au mucus intestinal. Cette sécrétion de mucus pourra persister et permettre d’identifier la tumeur même lorsque les cellules auront perdu l’aptitude à s’agencer en tubes. Dans ce cas, le degré de différenciation est moins élevé que dans le cas précédent. Une tumeur hépatocytaire pourra être rattachée à son origine si les cellules tumorales s’agencent en travées analogues aux travées hépatiques ou si elles élaborent de la bile, bien que ne formant pas de travées reconnaissables; ou bien encore si les cellules tumorales sécrètent de l'alpha-foetoprotéine, comme les hépatocytes fœtaux. On trouvera d’autres exemples de différenciation dans le chapitre consacré aux carcinomes. 2) En pratique, on utilise les termes suivants • un cancer bien différencié est celui qui a une image proche de celle d’un tissu normal; • un cancer peu différencié a une image plus ou moins éloignée de celle d’un tissu normal mais présente des caractères qui permettent d’indiquer son origine; • un cancer indifférencié est un cancer dont on ne peut préciser la nature sur la simple morphologie (il peut s’agir d’un sarcome, d’un carcinome, d’un mélanome voire d’un lymphome). Ces termes sont consacrés par l’usage mais réfèrent uniquement à l’histologie conventionnelle. 3) Certaines explorations complémentaires (immunohistochimie, immunofluorescence, microscopie électronique, histo-enzymologie) permettent dans certains cas de préciser l’histogenèse de tumeurs qui paraissent indifférenciées. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-16

- PATHOLOGIE TUMORALE. Exemples: / mise en évidence par la microscopie électronique de granulations neuro- sécrétoires dans le cancer à petites cellules du poumon; / mise en évidence par des techniques immunohistochimiques de cytokératine dans les carcinomes peu différentiés, de Protéine S1OO dans les mélanomes achromiques, etc. 4) Il est important de préciser la différenciation tumorale pour deux raisons: • plus la tumeur est différenciée et meilleur est son pronostic. C’est une règle générale qui comporte de nombreuses exceptions; • certains traitements sont électivement adaptés à certains types tumoraux. Rattacher à un de ces types une tumeur qui paraît indifférenciée peut donc avoir d’importantes implications thérapeutiques. B) LE STROMA C’est l’ensemble du tissu conjonctif et des vaisseaux qui servent de charpente à la tumeur et assurent ses apports nutritifs. Le stroma n’est pas lui-même tumoral, il est sous la dépendance du tissu tumoral dont les cellules peuvent, par exemple, élaborer des substances qui vont favoriser la pousse des vaisseaux. Il est d'usage de réserver le terme de stroma au support conjonctif des tumeurs malignes et de ne pratiquement pas l'utiliser dans le cas des tumeurs bénignes, mais sur le plan des concepts rien ne s'y opposerait. C’est dans les carcinomes invasifs que le stroma est le plus nettement individualisé. Il y a cependant un stroma dans les sarcomes et notamment des vaisseaux. Les variations morphologiques du stroma sont multiples, certaines d’entre elles sont caractéristiques d’un type tumoral donné et auront donc une valeur séméiologique pour le diagnostic de variété tumorale. 1) Variations quantitatives certains carcinomes très différenciés ont un stroma qui peut être exactement proportionné à la prolifération épithéliale. Dans les tumeurs endocriniennes le stroma comporte souvent des capillaires sinusoïdes semblables à ceux d’une glande endocrine normale (stroma adaptatif). Plus souvent, le stroma est disproportionné à la prolifération épithéliale: • lorsqu’il est relativement peu abondant, la tumeur sera molle, souvent nécrosée, semblable macroscopiquement à du tissu cérébral. C’est le cancer que l’on caractérisera macroscopiquement d’ « encéphaloïde ». • à l’inverse, lorsqu’il est très abondant, riche en fibres collagènes et sclérosé, la tumeur sera dure et rétractée, c’est le squirrhe. Cette rétraction, comparable à celle de certaines cicatrices pathologiques est liées à la présence de nombreux myofibroblastes. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE PAGE VI-17

- PATHOLOGIE TUMORALE.<br />

Exemples: / mise en évidence par la microscopie électronique de granulations<br />

neuro- sécrétoires dans le cancer à petites cellules du poumon; / mise en évidence<br />

par des techniques immunohistochimiques de cytokératine dans les carcinomes peu<br />

différentiés, de Protéine S1OO dans les mélanomes achromiques, etc.<br />

4)<br />

Il est important de préciser la différenciation <strong>tumorale</strong> pour deux raisons:<br />

• plus la tumeur est différenciée et meilleur est son pronostic. C’est une règle<br />

générale qui comporte de nombreuses exceptions;<br />

• certains traitements sont électivement adaptés à certains types tumoraux.<br />

Rattacher à un de ces types une tumeur qui paraît indifférenciée peut donc<br />

avoir d’importantes implications thérapeutiques.<br />

B) LE STROMA<br />

C’est l’ensemble du tissu conjonctif et des vaisseaux qui servent de charpente à<br />

la tumeur et assurent ses apports nutritifs. Le stroma n’est pas lui-même tumoral, il<br />

est sous la dépendance du tissu tumoral dont les cellules peuvent, par exemple,<br />

élaborer des substances qui vont favoriser la pousse des vaisseaux. Il est d'usage de<br />

réserver le terme de stroma au support conjonctif des tumeurs malignes et de ne<br />

pratiquement pas l'utiliser dans le cas des tumeurs bénignes, mais sur le plan des<br />

concepts rien ne s'y opposerait.<br />

C’est dans les carcinomes invasifs que le stroma est le plus nettement<br />

individualisé. Il y a cependant un stroma dans les sarcomes et notamment des<br />

vaisseaux.<br />

Les variations morphologiques du stroma sont multiples, certaines d’entre elles<br />

sont caractéristiques d’un type tumoral donné et auront donc une valeur<br />

séméiologique pour le diagnostic de variété <strong>tumorale</strong>.<br />

1) Variations quantitatives<br />

certains carcinomes très différenciés ont un stroma qui peut être exactement<br />

proportionné à la prolifération épithéliale. Dans les tumeurs endocriniennes le stroma<br />

comporte souvent des capillaires sinusoïdes semblables à ceux d’une glande<br />

endocrine normale (stroma adaptatif).<br />

Plus souvent, le stroma est disproportionné à la prolifération épithéliale:<br />

• lorsqu’il est relativement peu abondant, la tumeur sera molle, souvent<br />

nécrosée, semblable macroscopiquement à du tissu cérébral. C’est le cancer<br />

que l’on caractérisera macroscopiquement d’ « encéphaloïde ».<br />

• à l’inverse, lorsqu’il est très abondant, riche en fibres collagènes et sclérosé,<br />

la tumeur sera dure et rétractée, c’est le squirrhe. Cette rétraction,<br />

comparable à celle de certaines cicatrices pathologiques est liées à la<br />

présence de nombreux myofibroblastes.<br />

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