la légende des siecles
la légende des siecles la légende des siecles
Fit, sous son dur talon, un tas d'arceaux rompus Du monument bâti pour l'affreux duc Lupus, Arracha la statue, et porta la colonne Du munster de Strasbourg au pont de Wasselonne, Et là, fier, la jeta dans les étangs profonds; On vante Éviradnus d'Altorf à Chaux-de-Fonds; Quand il songe et s'accoude, on dirait Charlemagne; Rôdant, tout hérissé, du bois à la montagne, Velu, fauve, il a l'air d'un loup qui serait bon; Il a sept pieds de haut comme Jean de Bourbon; Tout entier au devoir qu'en sa pensée il couve, Il ne se plaint de rien, mais seulement il trouve Que les hommes sont bas et que les lits sont courts; Il écoute partout si l'on crie au secours; Quand les rois courbent trop le peuple, il le redresse Avec une intrépide et superbe tendresse; Il défendit Alix comme Diègue Urraca; Il est le fort, ami du faible; il attaqua Dans leurs antres les rois du Rhin, et dans leurs bauges Les barons effrayants et difformes des Vosges; De tout peuple orphelin il se faisait l'aïeul; Il mit en liberté les villes; il vint seul De Hugo Tête-d'Aigle affronter la caverne; Bon, terrible, il brisa le carcan de Saverne, La ceinture de fer de Schelestadt l'anneau
De Colmar et la chaîne au pied de Haguenau Tel fut Éviradnus. Dans l'horrible balance Où les princes jetaient le dol, la violence, L'iniquité, l'horreur, le mal, le sang, le feu, Sa grande épée était le contre-poids de Dieu. Il est toujours en marche, attendu qu'on moleste Bien des infortunés sous voûte céleste, Et qu'on voit dans la nuit bien des mains supplier; Sa lance n'aime pas moisir au râtelier; Sa hache de bataille aisément se décroche; Malheur à l'action mauvaise qui s'approche Trop pres d'Éviradnus, le champion d'acier! La mort tombe de lui comme l'eau du glacier. Il est héros; il a pour cousine la race Des Amadis de France et des Pyrrhus de Thrace. Il rit des ans. Cet homme, à qui le monde entier N'eût pas fait dire Grâce! et demander quartier, Ira-t-il pas crier au temps: Miséricorde! Il s'est, comme Baudoin, ceint les reins d'une corde; Tout vieux qu'il est, il est de la grande tribu; Le moins fier des oiseaux n'est pas l'aigle barbu. Qu'importe l'âge? il lutte. Il vient de Palestine, Il n'est point las. Les ans s'acharnent; il s'obstine. III DANS LA FORÊT
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Arracha <strong>la</strong> statue, et porta <strong>la</strong> colonne<br />
Du munster de Strasbourg au pont de Wasselonne,<br />
Et là, fier, <strong>la</strong> jeta dans les étangs profonds;<br />
On vante Éviradnus d'Altorf à Chaux-de-Fonds;<br />
Quand il songe et s'accoude, on dirait Charlemagne;<br />
Rôdant, tout hérissé, du bois à <strong>la</strong> montagne,<br />
Velu, fauve, il a l'air d'un loup qui serait bon;<br />
Il a sept pieds de haut comme Jean de Bourbon;<br />
Tout entier au devoir qu'en sa pensée il couve,<br />
Il ne se p<strong>la</strong>int de rien, mais seulement il trouve<br />
Que les hommes sont bas et que les lits sont courts;<br />
Il écoute partout si l'on crie au secours;<br />
Quand les rois courbent trop le peuple, il le redresse<br />
Avec une intrépide et superbe tendresse;<br />
Il défendit Alix comme Diègue Urraca;<br />
Il est le fort, ami du faible; il attaqua<br />
Dans leurs antres les rois du Rhin, et dans leurs bauges<br />
Les barons effrayants et difformes <strong>des</strong> Vosges;<br />
De tout peuple orphelin il se faisait l'aïeul;<br />
Il mit en liberté les villes; il vint seul<br />
De Hugo Tête-d'Aigle affronter <strong>la</strong> caverne;<br />
Bon, terrible, il brisa le carcan de Saverne,<br />
La ceinture de fer de Schelestadt l'anneau