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Enquête
PRATIQUES
DÉPENSES DES ENTREPRISES EN ÉNERGIE
Comment alléger la facture ?
L’actualité vient le rappeler presque quotidiennement.
Les prix de l’électricité, du gaz, de l’eau, de l’essence suivent
une courbe ascendante. Les sociétés ne peuvent donc négliger
un poste de dépense devenu important. Eclairage
sur les mesures possibles et celles qui sont déjà prises
par quelques entreprises bretonnes.
Photo : © iMate - Fotolia.com
Les commerces devront éteindre les enseignes lumineuses
de 1h à 6h du matin à partir du 1 er juillet ; un prêt à 2 %
sera fourni aux entreprises de moins de 50 salariés désireuses
de financer des travaux d’énergies ; une réflexion sera menée
pour rendre obligatoire l’extinction des éclairages extérieurs et
intérieurs des bureaux… Voilà quelques unes des 27 mesures
annoncées par le ministère de l’écologie, en décembre, pour parvenir
à réduire la consommation énergétique des Français de
20 %, entreprises compris, d’ici 2020.
Est-ce à dire que le gouvernement est obligé de forcer la main
des entreprises pour les forcer à adopter des comportements
moins énergivores ? A l’Ademe Bretagne, Patrick Danvert,
conseiller technique au pôle énergie, affirme qu’il observe une
“prise de conscience grandissante à mesure que la cherté de
l’énergie augmente”. Au premier rang des acteurs dont le besoin
de réduire la voilure se fait sentir : les industries. D’après un
document du groupement d’intérêt public Bretagne environnement,
après avoir augmenté de 13 % entre 2000 et 2007, la
courbe de la consommation énergétique totale des industries en
Bretagne suit une phase descendante. L’Ademe Bretagne a
accompagné de nombreuses industries, comme des laiteries ou
l’usine PSA-La Janais, qui ont remplacé leur chaufferie au gaz
par du bois. C’est toutefois sur le process que les industries peuvent
réaliser les plus grandes économies.
EDF et Véolia expérimentent l’effacement industriel
Dans le cadre du pacte électrique breton, depuis le début de l’année,
EDF, en partenariat avec Veolia Eau Centre Ouest, teste la
capacité de sites industriels à réduire leur consommation électrique.
Quatre sites de Veolia expérimentent “l’effacement industriel”,
un procédé simple qui vise à réduire les consommations
qui peuvent l’être et les décaler en dehors des pointes. L’objectif
est de “lisser” la courbe de consommation sur la journée.
L’industrie représente plus de 25 % de la consommation électrique
de Bretagne. EDF estime que l’effacement sur ces 4 sites
permettra d’économiser la puissance nécessaire pour alimenter
2000 foyers (hors chauffage) en simultané.
Du côté des entreprises de service, “les économies à réaliser
concernent surtout le chauffage”, rappelle Gilles Petitjean, directeur
de l’Ademe régionale. Performance Bretagne environnement
(PBE), une opération pilotée par l’Union des entreprises de
Bretagne, est chargée de sensibiliser les cadres et chefs d’entreprise
aux enjeux environnementaux. Dans le cadre du pacte
électrique breton, PBE effectue en une demi-journée des prédiagnostics
énergétiques gratuits, axés particulièrement sur la
consommation d’électricité. “Charge aux entreprises, à partir
de nos résultats, de demander un diagnostic complet à un professionnel”,
explique Sylvie Letouche, coordinatrice régionale du
réseau. L’Ademe peut subventionner à 50 % les diagnostics
énergétiques.
Pour les entreprises qui ont les moyens d’investir, les sources
d’économies se nichent dans le bâti. “Il vaut parfois mieux
construire quelque chose de nouveau que d’essayer d’améliorer
l’existant”, affirme Guy Laurent, technicien de l’Ademe spécialisé
dans le bâtiment. Un groupe comme le Crédit agricole, à
Rennes, s’est fait remarquer en construisant un bâtiment Haute
qualité environnementale en bordure de rocade, dans le nouveau
quartier de La Courrouze. Pour Guy Laurent, “un beau siège
contribue à l’image de marque, mais pas seulement. Cela peut
avoir une incidence sur le chiffre d’affaires. Lorsqu’on travaille dans
un beau bâtiment, dans de bonnes conditions, l’absentéisme est
moins fort, c’est certain.”
■ François Neliaz
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°212 • FÉVRIER-MARS 2012
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