30.10.2014 Views

Télécharger le numéro - Bretagne Economique

Télécharger le numéro - Bretagne Economique

Télécharger le numéro - Bretagne Economique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DOSSIER<br />

Le centre de recherche de Technicolor sera inauguré en 2012. Réalisé par OTI (filia<strong>le</strong> du groupe Legendre),<br />

il est l’une des premières constructions sur la nouvel<strong>le</strong> ZAC des Champs Blancs (30 ha) située entre Rennes et Cesson-Sévigné (35)<br />

de ses liens avec la recherche. Je note un prix du terrain quand<br />

même assez é<strong>le</strong>vé sur <strong>le</strong>s plus grandes agglomérations : cela<br />

repousse aussi <strong>le</strong>s implantations industriel<strong>le</strong>s qui sont souvent<br />

de plain-pied et veu<strong>le</strong>nt garder de la réserve foncière”.<br />

Obligation de devenir économe<br />

Au-delà des témoignages, <strong>le</strong> constat est clair. A moyen terme,<br />

il y aura pénurie de foncier en <strong>Bretagne</strong>. La région compte déjà<br />

plus de 1 250 ZA (zones d’activité). L’étude menée par la CCI<br />

de <strong>Bretagne</strong> démontre que <strong>le</strong>s 173 ZIR (zones d’intérêt régional)<br />

sont occupées à 89 % et 27 % sont tota<strong>le</strong>ment saturées.<br />

Plus de 200 ha d’extension sont prévus ainsi que 415 ha de projets<br />

de nouvel<strong>le</strong>s ZIR, pour un besoin annuel évalué à 393 ha.<br />

Si <strong>le</strong> secteur résidentiel a pris conscience de cet état de fait, <strong>le</strong>s<br />

politiques d’économie du foncier d’entreprises en sont encore<br />

aux balbutiements. Avec des exceptions ! Ainsi, la communauté<br />

de communes Hardouinais Mené, située dans <strong>le</strong>s Côtes<br />

d’Armor (entre Saint Méen et P<strong>le</strong>met) : “En 2003-2004, la fermeture<br />

de France Volail<strong>le</strong>, qui employait 350 salariés, a créé un<br />

brutal traumatisme et <strong>le</strong>s élus<br />

ont voulu attirer de nouvel<strong>le</strong>s<br />

activités, raconte Emmanuel<br />

Drotz, animateur économique.<br />

Trois ZA ont été aménagées.<br />

Pragmatiques, <strong>le</strong>s élus ont<br />

accepté de nouvel<strong>le</strong>s industries<br />

sur la zone équipée d’une station<br />

d’épuration tandis que cel<strong>le</strong> de<br />

Merdrignac, plus urbaine, a été<br />

dédiée au commerce. Nos trois<br />

ZA sont p<strong>le</strong>ines à 95 %, des<br />

extensions sont prévues. Le<br />

volontarisme des élus est essentiel<br />

pour <strong>le</strong> chef d’entreprise qui<br />

a besoin d’un interlocuteur dans<br />

la recherche du foncier, pour <strong>le</strong><br />

vo<strong>le</strong>t administratif, la mobilisation<br />

de financements publics, <strong>le</strong>s<br />

ressources humaines et <strong>le</strong> suivi<br />

au quotidien. Nous sommes à moins de 5 euros <strong>le</strong> m 2 , c’est aussi<br />

un moyen de rendre des projets mobi<strong>le</strong>s. Nous réfléchissons avec<br />

<strong>le</strong>s porteurs de projets à une utilisation économe de la terre. Nous<br />

n’avons aucun intérêt à mettre en péril <strong>le</strong> monde agrico<strong>le</strong> puisque<br />

nos industries ont besoin de <strong>le</strong>ur production pour tourner”.<br />

La quête de la cohérence<br />

Photo : Cabinet Christian Devil<strong>le</strong>rs<br />

“La communauté de communes Au Pays de la Roche aux fées<br />

(CCPRAF) en Il<strong>le</strong>-et-Vilaine a fait <strong>le</strong> constat en 2006 qu’il y avait<br />

un déficit dans la lisibilité des projets d’aménagement de ZA et<br />

qu’on vendait au gré des opportunités”, rappel<strong>le</strong> Yannick Bourien,<br />

chargé de l’action économique. El<strong>le</strong> a donc engagé une réf<strong>le</strong>xion<br />

pour définir une stratégie globa<strong>le</strong> de développement et de commercialisation.<br />

Grâce à un audit extérieur, el<strong>le</strong> s’est donné une vision à moyen<br />

terme pour proposer une offre foncière adaptée aux besoins des<br />

entreprises. El<strong>le</strong> a choisi de ne pas spécialiser ses ZA et de ne<br />

pas multiplier <strong>le</strong>s sites mais de valoriser l’existant.<br />

“Dans la réponse apportée aux entreprises, poursuit Yannick<br />

CHANTIER MARÉE HAUTE, CONSTRUCTEUR DE BATEAUX DE COURSE ET DE PLAISANCE TRÉGUNC (29)<br />

Quand <strong>le</strong>s élus manquent à l’appel<br />

Créé, il y a 8 ans dans son jardin<br />

sur 150 m 2 , <strong>le</strong> chantier naval Marée Haute<br />

emploie aujourd’hui 11 salariés (bientôt<br />

16) et bénéficie de fortes perspectives<br />

de croissance. Toujours en location chez<br />

un privé, son dirigeant Serge Calvez<br />

avoue n’avoir jamais trouvé de bâtiment<br />

relais sur la ZA de Poldohan. Il partage<br />

aujourd’hui 10 000 m 2 avec 2 autres<br />

constructeurs dans un bâtiment situé sur<br />

3 ha de terrain. “Malheureusement <strong>le</strong> bâtiment<br />

n’est plus aux normes et <strong>le</strong> propriétaire<br />

en demande environ 1 million<br />

d’euros. Je ne dispose pas des moyens<br />

nécessaires pour investir une tel<strong>le</strong> somme<br />

mais je suis prêt à contracter un créditbail.<br />

En l’absence de tout soutien d’élus,<br />

Région et conseil général, je me suis<br />

rebellé et ça commence à bouger. Mon<br />

activité requiert <strong>le</strong>s services d’un hivernage<br />

et la proximité de l’eau car mes<br />

bateaux sont quillés et mâtés. A Trégunc,<br />

Il n’existe aucune réserve foncière, <strong>le</strong>s<br />

terrains sont achetés par des particuliers<br />

qui font la culbute à la revente. Pour des<br />

raisons politiciennes, il n’a pas été prévu<br />

de ZA nautiques et cel<strong>le</strong>s qui ont vu <strong>le</strong> jour<br />

n’ont pas accès à la mer. Je pense qu’il<br />

existe des solutions mais qu’il n’y a pas de<br />

volonté de la part de nos élus. La seu<strong>le</strong><br />

option qui se présente à ce jour est<br />

d’acheter du terrain à un particulier à 40<br />

euros <strong>le</strong> m2 sans voieries ni réseaux<br />

divers. Nous sommes en négociation<br />

depuis un an déjà et par chance il nous fait<br />

un prix car c’est un passionné de voi<strong>le</strong>. De<br />

toute façon, c’est ça ou ma société est<br />

stoppée dans son développement”.<br />

28<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°212 • FÉVRIER-MARS 2012

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!