UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES ... - Toubkal

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UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES Rabat N° d’ordre : THÈSE DE DOCTORAT D’ETAT Présentée par Zouhra SAADI Discipline : Géologie Spécialité : Géodynamique des bassins sédimentaires LES BASSINS TRIASICO-JURASSIQUES DE LA HAUTE MOULOUYA ET DE LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN ATLAS (MAROC). CONTEXTE SEDIMENTAIRE ET MARQUEURS GEODYNAMIQUES Soutenue le : 16 JUIN 2012 Devant le jury Président : M. BOUTAKIOUT Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences Examinateurs : B. FEDAN Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique M. LAADILA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences M. AHMAMOU Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences G. ZAHOUR Professeur à l’Université Hassan II- Casablanca, Faculté des Sciences M. EL WARTITI Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences F. MEDINA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax: +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma

UNIVERSITÉ <strong>MOHAMMED</strong> V – <strong>AGDAL</strong><br />

FACULTÉ <strong>DES</strong> SCIENCES<br />

Rabat<br />

N° d’ordre :<br />

THÈSE DE DOCTORAT D’ETAT<br />

Présentée par<br />

Zouhra SAADI<br />

Discipline : Géologie<br />

Spécialité : Géodynamique des bassins sédimentaires<br />

LES BASSINS TRIASICO-JURASSIQUES DE LA HAUTE MOULOUYA ET<br />

DE LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN ATLAS (MAROC).<br />

CONTEXTE SEDIMENTAIRE ET MARQUEURS GEODYNAMIQUES<br />

Soutenue le : 16 JUIN 2012<br />

Devant le jury<br />

Président :<br />

M. BOUTAKIOUT Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />

Examinateurs :<br />

B. FEDAN Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique<br />

M. LAADILA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />

M. AHMAMOU Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />

G. ZAHOUR Professeur à l’Université Hassan II- Casablanca, Faculté des Sciences<br />

M. EL WARTITI Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />

F. MEDINA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique<br />

Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc<br />

Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax: +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma


AVANT-PROPOS<br />

Les travaux, dont les résultas sont rassemblés dans ce mémoire, ont été réalisés au<br />

Département des Sciences de la Terre de la Faculté des Sciences de Rabat-Agdal, où j’ai<br />

effectué mes études de 3éme Cycle depuis 1988, en collaboration avec le Département de<br />

Géologie de l’Institut Scientifique.<br />

Au terme de ce travail, il m’est agréable de remercier toutes les personnes ayant<br />

participé, de près ou de loin, à l’élaboration de cette thèse.<br />

Tout d’abord, je tiens à remercier les responsables actuels de notre Faculté : les<br />

Professeurs S. AMZAZI Doyen de la Faculté des Sciences-Université Mohammed V-Agdal et<br />

le Professeur E. JAAIDI chef du Département des Sciences de le Terre, qui m’ont permis de<br />

poursuivre mes études supérieures au sein de leur établissement.<br />

Toute ma reconnaissance et mes remerciements s’adressent, tout d’abord à mon<br />

Directeur de thèse B. FEDAN, Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat, qui a guidé,<br />

depuis le début ce travail. Il m’a proposé le sujet de recherche et a suivi l’évolution de mon<br />

travail depuis les prospections de terrain jusqu’aux phases finales de rédaction. Il a toujours<br />

porté de l’intérêt à mon travail et a suivi la progression de mes recherches. Il n’a pas cessé de<br />

me prodiguer conseils, critiques et jugements indispensables à la progression du mémoire de<br />

thèse. Qu’il trouve ici le témoignage de mon profond respect et ma vive gratitude.<br />

De même, je ne peux oublier Mr M. BOUTAKIOUT, Professeur à la Faculté de<br />

Sciences de Rabat, qui m’a bien accueilli dans son CEA, option "Environnements<br />

sédimentaires" et de m’avoir honoré en acceptant la présidence du Jury de ma thèse. De plus,<br />

c’est à lui que je dois la détermination des foraminifères. C’est à ce double titre que je lui dois<br />

mes remerciements en lui formulant mon profond respect.<br />

Il m’est très agréable d’exprimer une affectueuse et profonde gratitude à Mr M.<br />

LAADILA, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, dont la bonté et la sollicitude<br />

constante, réchauffent le cœur et m’ont redonné confiance pour mener à terme ce travail. Je<br />

lui exprime mes vifs remerciements pour ses précieux conseils, ses critiques instructives et<br />

son aide ; aussi je suis très heureuse de le voir parmi les membres de Jury de ma thèse.<br />

L’immense gratitude que je lui dois ne pourra être exprimé en quelques lignes.<br />

Je remercie vivement Mr M. AHMAMOU, Professeur à la Faculté des Sciences de<br />

Rabat, pour l’honneur q’il m’a fait en acceptant de faire partie du Jury et pour avoir mis à ma<br />

disposition des documents relatifs à la sédimentologie.<br />

Que Mr M. EL WARTITI, Professeur à la faculté des Sciences de Rabat, veuille bien<br />

recevoir l’expression de ma plus grande gratitude pour avoir accepter de juger ce travail.<br />

Il m’est particulièrement agréable de pouvoir remercier Mr G. ZAHOUR, Professeur à<br />

la faculté des Sciences de Casablanca, Ben M’Sik, à qui je dois la détermination des faciès<br />

volcano-sédimentaires, qui m’ont été d’une grande importance dans ce travail. Je le remercie<br />

également pour ses conseils, ses encouragements et pour la disponibilité qu’il a toujours<br />

montrée à mon égard. De plus, je lui suis très reconnaissante d’avoir accepté de siéger dans ce<br />

Jury.


Mes sincères reconnaissances et remerciements vont à Mr. F. MEDINA, Professeur à<br />

l’Institut Scientifique de Rabat, de m’avoir honoré en acceptant de siéger dans le Jury de ma<br />

thèse.<br />

Je remercie du fond du coeur Mr Carlos Sanz de Galdeano, qui m’a aidé pour la<br />

publication de mon article et donc pour m’avoir offert la chance d’être là aujourd’hui. Il a<br />

beaucoup contribué à mettre en forme mon espagnole très approximatif ; sans lui, j'aurais sans<br />

doute été découragé. Il a toujours été disponible pour prodiguer des conseils et des<br />

orientations pertinents. Merci pour sa confiance et pour sa précieuse aide aussi bien dans la<br />

traduction que les corrections des figures de l’Article. Pour tout cela et malgré l’éloignement<br />

qu’il trouve ici l’expression de ma plus profonde reconnaissance et de ma sincère amitié.<br />

Je suis très reconnaissante à Mr M. BOULIF, ancien Directeur de l’Ecole Nationale<br />

d’Agriculture de Mekhnès pour toute son aide et son soutien ; qu’il veuille bien accepter<br />

l’expression de ma plus profonde gratitude.<br />

Merci également à Mr T. BENZAINE, Directeur de la formation de l’ENA Meknès<br />

pour ses encouragements incessants.<br />

Mes remerciements les plus vifs sont adressés aux enseignants de la Faculté des<br />

Sciences de Meknès, en particulier à Mr SEHBI, ancien chef de Département de géologie, qui<br />

a mis à ma disposition le matériel du laboratoire-photos et pour ses conseils amicaux. A Mr.<br />

MAHMMOUDI, à qui j’exprime toute ma gratitude pour la détermination des lames minces<br />

sur les Lamprophyres et pour son amitié. Mr BADRA, Professeur à la Faculté des Sciences<br />

de Meknès, que je tiens à remercier vivement pour m’avoir consacrer son temps afin de<br />

m’initier au volcanisme et pour sa gentillesse. Je ne saurais oublier Mrs les Professeurs A.<br />

AMHOUD et M. EL KAMAR pour leur amitié et leurs aides à chaque fois que j’en avais<br />

besoin.<br />

Je voudrais remercier aussi les autorités locales des Provinces de Midelt, Boulemane<br />

et Khénifra, les responsables des services géologiques régionaux de Midelt et de Meknés ainsi<br />

que le Haut commissariat aux eaux et fôrets, pour leur aide et leur hospitalité.<br />

Merci à mes amis et mes collègues : FZ. El Alaoui, N. Soufiani, L. Benghali, J.<br />

Tamesna, A. Akasbi, M. El ouardi, S. Ghanimi, N. Alaoui, H. Zaimi, M. Drissi, M Talbi,<br />

Mimoun, Moukhtar, Abdellah et les chauffeurs de l’ENA (Mohamed, slimane et Hassan) pour<br />

leur amitié et pour la sympathie qu’ils m’ont toujours témoigné.<br />

Je voudrais rendre hommage et remercier vivement tous ceux qui ont permis le bon<br />

déroulement de ce travail plus particulièrement Saïd Houlych, gérant de la Société Cartinginfo<br />

et Abdeltif Lbasrini ainsi que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ici.<br />

Ce travail n’aurait pu être mené à bien sans la présence et le soutien de ma famille. Je<br />

pense plus particulièrement à mes parents, qui ont veillé sur moi depuis toujours, ceux qui<br />

m'ont fait confiance, qui m'ont soutenu sans faille et qui ont accepté mes choix sans pour<br />

autant toujours forcément les comprendre, merci. Mes remerciements vont à mon mari, qui a<br />

beaucoup contribué à la réalisation de ce travail grâce à son soutien et pour avoir supporté<br />

mes humeurs au gré de cette thèse. Merci pour avoir été mon appui tout simplement et pour<br />

m’avoir encouragé jusqu’au bout.<br />

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à mes frères, soeurs, neveux et<br />

nièces, qui m'ont toujours soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.<br />

Merci à tous et à toutes.


Dédicace<br />

A mes parents<br />

A mon mari<br />

Et à tous ceux que j’aime


RESUME<br />

Les bassins triasico-liasiques, de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du<br />

Moyen Atlas ont enregistré les modalités géodynamiques du rifting atlastique : un cadre<br />

extensif évolutif selon la direction d’ouverture SW-NE, une sédimentation continentale<br />

syntectonique et un volcanisme actif à caractère explosif. Au sein de ces bassins, les «argilites<br />

salifères supérieures », en particulier, montrent une organisation typique de remblaiement<br />

continental syntectonique à intercalations volcano-sédimentaires et volcano-détritiques; il<br />

s’agit d’épandages détritiques qui constituent des niveaux repères, à décroissance latérale. Ces<br />

niveaux témoignent du rôle concomitant de la mobilité des linéaments majeurs et de la<br />

dynamique sédimentaire en systèmes fluviatiles. Ces argilites salifères supérieures, à<br />

intercalations volcanoclastiques, sont organisées en trois formations : la F. de Tizi N’Rechou,<br />

la F. de Tizi N’Toumelba et la F. d’Aghbalou Oumlil.<br />

Les volcanoclastites, témoins d’un volcanisme explosif concomitant de la<br />

sédimentation, sont cantonnées dans des régions tectoniquement actives ; où elles sont<br />

épaisses et diversifiées : brèches, tufs lithiques, tufs cristallins, tufs vitreux, carbonates tufacés<br />

et argilites tufacées. Leur extension est fonction de la taille et de la densité des éléments ainsi<br />

que de la position des sources d’émission. Ce volcanisme tardif, en relation avec les phases<br />

ultimes du rifting, s’est manifesté par le rejeu des linéaments majeurs hercyniens et tardihercyniens.<br />

Ainsi, la période triasico-liasique est marquée par un contexte géodynamique<br />

extensif sous l’influence des stades prémices de l’ouverture de l’atlantique central et de la<br />

reconquête de la Téthys occidentale, dont les manifestations sont nettement exprimées au<br />

cours du Jurassique.<br />

Pendant le Lias inférieur et moyen, l’inondation marine a généré des dépôts<br />

essentiellement carbonatés qui reflètent une paléogéographie différenciée dont les grandes<br />

lignes sont dictées par les périodes transgressives et les phases d’émersion des seuils<br />

paléozoïques. Le Lias inférieur est marqué par l’instauration d’une plate-forme carbonatée<br />

tidale. Au Lias moyen, un changement paléogéographique survient avec l’individualisation de<br />

milieux profonds à céphalopodes que ceinturent de larges plate-formes peu profondes. Sur les<br />

bordures des seuils, la sédimentation tidalitique mixte, à influences continentales, persiste.<br />

La plate-forme carbonatée liasique est disloquée, au passage Lias moyen-Lias<br />

supérieur ; un épisode tectonique, provoque une réorganisation structurale et<br />

paléogéographique. Le paléoseuil de la Haute Moulouya et sa marge moyen atlasique<br />

émergent. Au Toarcien, la frange sud-est du Moyen Atlas méridionale est inondée, ce qui se<br />

traduit par le développement de platiers encrinitiques. Quant à la région de Midelt-Mibladène,<br />

organisée en plusieurs blocs, elle n’est que partiellement inondée. Les dépôts qui en dérivent<br />

sont organisés en séquences de comblement.<br />

Pendant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone à<br />

Laeviuscula) la région de Midelt-Mibladène, émergée, suit une évolution continentale. La<br />

réactivation du cadre structural préétabli est responsable du soulèvement de cette marge où les<br />

dépôts toarciens sont partiellement ou totalement érodés. Dès la zone à Laeviuscula, la région<br />

de Midelt-Mibladène est inondée par une incursion marine qui devient effective au cours de la<br />

zone à Sauzei. Elle se marque par l’ennoyage des structures préexistantes suite à une<br />

généralisation de la sédimentation marneuse matérialisée par : les marnes de Talsinnt. Cette<br />

remontée marine, perdure jusqu’au Bajocien supérieur et intéresse également la terminaison<br />

nord orientale de la bordure moyen atlasique.<br />

Mots clés : Maroc, Haute Moulouya, Moyen Atlas, Trias, Jurassique, volcanoclastites,<br />

Dynamique sédimentaire, géodynamique.


SOMMAIRE<br />

Avant-propos<br />

Résumé<br />

INTRODUCTION 3<br />

I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES 5<br />

II-HISTOIRE <strong>DES</strong> RECHERCHES 8<br />

III-RAPPEL 11<br />

IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE 25<br />

V-OBJECTIF DE L’ETUDE 28<br />

VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES 30<br />

VII-PLAN ADOPTE 32<br />

Première patrie : ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET ANALYSE<br />

SEDIMENTOLOGIQUE<br />

Chapitre 1 : Région de Boumia-Tizi n’Rechou 38<br />

Chapitre 2 : la bordure méridionale du Moyen Atlas 101<br />

Chapitre 3: Région d’Aouli-Sidi Ayad 137<br />

Chapitre 4: Région de Midelt-Mibladène 192<br />

Deuxième partie : SYNTESE REGIONALE 237<br />

INTRODUCTION 239<br />

I-CORRELATION A L’ ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 240<br />

TRIASICO-LIASIQUES<br />

II-CORRELATION A L’ ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 243<br />

TRIASICO-LIASIQUES<br />

III-LES FACIES-CLES 251<br />

Troisième partie : PARAMETRES ET GRADIENTS GEODYNAMIQUES<br />

I- EVOLUTION STRUCTURALE 265<br />

II-LES ETAPES D’EVOLUTION 277<br />

III- COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU 283<br />

DOMAINE ATLASIQUE<br />

CONCLUSIONS GENERALES 287<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 295<br />

LISTE <strong>DES</strong> FIGURES<br />

TABLE DE MATIIERES<br />

ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS<br />

2


INTRODUCTION<br />

3


I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES (Fig. 1)<br />

La région étudiée appartient au domaine atlasique et plus particulièrement au sous<br />

domaine des chaînes atlasiques (Michard, 1976).<br />

Cette région, où affleurent le socle paléozoïque et sa couverture méso-cénozoïque,<br />

appartient au domaine des chaînes atlasiques. Elle est composée de plusieurs secteurs qui sont<br />

diversement structurés. Les régions de Midelt-Mibladène, Aouli-sidi Ayad, Boumia-Tizi<br />

n’Rechou et la bordure méridionale du Moyen Atlas constituent les zones de transition entre<br />

le Haut Atlas et le Moyen Atlas " proprement dit " d’une part et le paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya d’autre part .<br />

A-La région de Midelt-Mibladène<br />

Cette région est encadrée par l’accident de Taddammout-Aouli et l’accident nord haut<br />

atlasique, qui la mettent en contact respectivement avec le socle paléozoïque (paléoseuil de la<br />

Haute Moulouya) et le versant nord du Haut Atlas central. Elle est organisée en une série de<br />

blocs, que séparent des accidents EW à ENE-WSW. Ces blocs, dont certains sont gauchis et<br />

d’autres sont ployés en grands rayon de courbure, sont disposés en paliers effondrés en allant<br />

du Nord vers le Sud.<br />

Au nord de Midelt, la couverture triasico-liasique forme un vaste plateau (plateau<br />

d’Adaghwal), qu’affectent des accidents longitudinaux SW-NE ; ce plateau, monoclinale peu<br />

penté vers le SE, et où il est transgressé par le Crétacé. Alors qu’au Sud de Midelt, les<br />

carbonates liasiques forment les pointements de Marraz Tissiliwyn et d’Amalou n’Boutsalli<br />

qui jalonnent la limite faillée entre deux blocs. Ce plateau est encadré par l’accident de<br />

Taddammout-Aouli et par la flexure faillée d’Amghouzif-Al Warraq. Le long de cette flexure<br />

affleurent le Toarcien et le Bajocien.<br />

B-La boutonnière de Zeïda-Aouli<br />

La cuvette de la Haute Moulouya est un bassin intramontane de forme triangulaire. Elle<br />

est encadrée par les reliefs moyen-atlasiques et haut-atlasiques ; à l’Est, elle se poursuit par le<br />

bassin de la Moyenne Moulouya. Elle est marquée par une grande structure antiforme, d’axe<br />

EW, dont le noyau est représenté par les boutonnières de Boumia et de Zeïda-Aouli.<br />

Cet élément structural majeur représenté par le paléoseuil de la Haute Moulouya, où<br />

affleure le socle cambrien granitisé et son tégument triasico-liasique, est délimité par les<br />

accidents de Tizi n’Rechou-Aït Oufella au NW et de Taddammout-Aouli au SE; comme il est<br />

encadré par la bordure méridionale du Moyen Atlas et la région de Midelt-Mibladène. Le<br />

socle paléozoïque, pénéplané, est découpé par un réseau de fractures tardi-hercyniennes (NS à<br />

NNE-SSW). Quant à la couverture, elle est représentée par les argilites triasico-liasiques et<br />

les carbonates liasiques, qui affleurent le long des lignaments majeurs.<br />

Cette couverture, bien conservée au NE d’Aouli où elle forme les plateaux d’Akebbab et<br />

de Douira-Anjil, constitue une bande étroite, qui longe le paléoseuil de la boutonnière de<br />

Zeïda-Aouli (Saâdi, 1996). Elle est réduite voire lacunaire au Nord d’Aouli-Sidi Ayad; où elle<br />

est marquée, quand elle affleure, par la lacune des argilites salifères supérieures. Alors qu'elle<br />

s'épaissit en allant vers l'est de la région du plateau d'Akebbab et Oued Moulouya, où<br />

réapparaissent et croissent les argilites salifères supérieures et le volcanisme associer. Elle est<br />

transgressée au Nord par le Crétacé et au NW par le Néogène.<br />

5


Fig.1 - La Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

(d’après Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)<br />

A- Carte de localisation.<br />

B- Carte géologique simplifiée :1-Contour géologique, 2-Anticlinal, 3-Synclinal,<br />

4-Faille, 5-Socle paléozoïque, 6-Trias, 7-Lias et Jurassique, 8-Crétacé, 9-<br />

Cénozoïque. FAO : Accident d’Aït Oufella, FTA : Accident de Taddammout-<br />

Aouli, FAA : flexure faillée d’ Amghouzif<br />

6


C-La boutonnière de Boumia-Tizi n’Rechou<br />

La région de Boumia-Tizi n’Rechou est composée essentiellement de socle paléozoïque<br />

granitisé, disposé en seuil, et de dépôts triasico-liasiques ; quant aux carbonates liasiques, ils<br />

forment de larges plateaux, légèrement gauchis au NW, et les cuestas qui ceinturent les<br />

boutonnières. A proximité de la localité de Boumia, les dépôts sont découpés par des<br />

accidents N-S, qui changent de direction en allant vers Tizi n’Rechou; où ils se parallélisent<br />

avec l’accident d’Aït Oufella et montrent une direction SW-NE à regard NW.<br />

La plupart des accidents, subméridiens à SW-NE, qui compartimentent le substratum, ont<br />

joué un rôle dans la morpho-structuraction des bassins triasico-liasiques.<br />

D-La bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

Le Moyen Atlas méridional, représenté par sa bordure SE, est séparé de la cuvette de la<br />

Haute Moulouya, à dépôts continentaux mio-pliocènes et quaternaires, par l’accident d’Aït<br />

Oufella. Il s’étend depuis Anjil Ikhatarn au NE jusqu’à Kerrouchène au SW. Le long de cette<br />

bordure, le Trias et le Jurassique du Moyen Atlas chevauchent les dépôts crétacés, néogènes<br />

et quaternaires du paléoseuil de la Haute Moulouya. Alors qu’entre Tizi N’Rechou au SW et<br />

Taouariit Tameziant au NE, affleurent largement le Lias carbonaté ainsi que les argilites<br />

triasico-liasiques.<br />

Alors que le socle paléozoïque, qui n’affleure que dans la boutonnière de Kerrouchène-<br />

Tanourdi ; il n’est représenté que par les pointements de Talaghine et d’Amalou Ignaoun. Il<br />

est surmonté par les conglomérats, les arkoses et les grès lie de vin, qui sont structurés en<br />

blocs basculés par un réseau d’accidents SW-NE. Le socle et son tégument détritique, sont<br />

drapés par les argilites salifères supérieures (Arsicault, 1973; Lorenz, 1976 ; Laville & al.,<br />

1995 ; Charroud, 1995).<br />

Les argilites salifères triasico-liasiques, sont cantonnées dans la terminaison SW,<br />

qu’entaille Oued Srou. Quant aux dépôts liasiques, dont l’âge s’échelonne du Lotharingien<br />

moyen à un Carixien élevé, sont essentiellement tidalitiques ; comme, ils sont caractérisés par<br />

le « faciès d’Itzer ». Ces dépôts forment de larges plateaux, ployés en plis de grands rayons de<br />

courbure, souvent disposés en échelons alternants ; ces structures plicatives forment la ligne<br />

de reliefs et débordent largement sur la Haute Moulouya. Les produits de démantèlement de<br />

leurs versants alimentent les gouttières synclinales, qui longent les chaînes atlasiques. Le<br />

Dogger et le Tertiaire marquent la terminaison NE ; alors que le Crétacé, il affleure largement<br />

au SW.<br />

Cette bordure moyen-atlasique est composée par des éléments structuraux variés ; et on<br />

distingue du SW vers le NE :<br />

-Les synclinaux d’ Aghbalou Oumlil et d’ Aït Oufella, à noyau crétacé, sont séparés par le<br />

seuil d’ Aït Lhaj, fortement plissé et affecté par une série d’accidents subméridiens. Alors<br />

qu’ils sont limités au NE par le seuil d’Ari amarkouz. Celui-ci est marqué par une<br />

amalgamation des structures.<br />

-A Akhnig, Mitre et Taouarda, les dépôts liasiques sont structurés en des plis anticlinaux<br />

et synclinaux. Ce tronçon est caractérisé par le volcan plio-quaternaire d’Am Laraïs, dont les<br />

émissions (coulées et cendres) recouvrent une partie de cette bordure moyen-atlasique comme<br />

ils s’épanchent largement au pied de la chaîne de la Moulouya.<br />

7


-Plus au Nord, on trouve la gouttière synclinal d’ Al Fayja.<br />

E- La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi<br />

La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi constitue l’élément structurale majeur de la<br />

terminaison SE de la bordure méridionale du Moyen Atlas. Cette boutonnière, ployée en un<br />

bombement dissymétrique, est allongée suivant une direction SW-NE (Lorenz, 1976). Elle<br />

s’étend sur la transversale Midelt-Khénifra ; et constitue la limite entre deux domaines<br />

structuraux différents, le Moyen Atlas plissé au Nord et le paléoseuil de la Haute Moulouya<br />

au Sud. Il est limité au Sud et au SE par l’accident sud Moyen Atlasique ; à l’Ouest par le<br />

massif central (zone d’Azrou-Khénifra).<br />

La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi, profondément entaillée par Oued Serrou,<br />

montre deux pointements de socle paléozoïque (Talaghine et Amalou Ignaoun). Elle est<br />

occupée essentiellement par les dépôts triasico-liasiques qui affleurent à la faveur d’un réseau<br />

de fractures post-liasiques, affectés par des failles (SW-NE à WSW-ENE, SE-NW et<br />

subméridiennes) ; ils sont "percés" par des lamprophyres post-jurassiques. Localement, dans<br />

la région de Sanwal et Tanourdi, le Crétacé repose directement sur les argilites salifères<br />

inférieures ; les basaltes, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques y sont<br />

lacunaires.<br />

F- L’accident d’Aït Oufella<br />

La bordure méridionale du Moyen Atlas est limitée au SE par l’accident d’Aït Oufella,<br />

qui la met en contact avec la Haute Moulouya. La zone de passage de cet accident, qui<br />

s’étend entre Tizi n’Rechou et Taourda, est soulignée par les argilites saliféres supérieures<br />

chargées en intercalations détritiques terrigènes et volcano-sédimentaires.<br />

L’accident d’Aït Oufella, au tracé sinueux, se ramifie en surface en plusieurs branches qui<br />

sont génératrices de structures plicatives :<br />

A Aït Oufella, la zone de passage de cet accident bordier est complexe ; elle est marquée<br />

par le chauvechement du Trias (basaltes, grés et argilites saliféres rouges) sur les marnocalcaires<br />

crétacés (affectées par des failles inverses) des gouttières synclinales individualisées<br />

au pied de la chaîne atlasique.<br />

Plus au NW, l’accident d’Aït Oufella limite au SE la boutonnière Kerrouchéne-Tanourdi<br />

qu’elle met en contact avec le socle paléozoïque granitisé affleurant à Tizi n’Rechou.<br />

Alors qu’au NE, dans la région d’Am Laraïs et de Tanourdi, certains branches de cet<br />

accident encadrent des écailles triasiques ou des brèches de démantèlement du versant de la<br />

chaîne. Les coulées de basalte et les cendres plio-quaternaires émises par le volcan d’Am<br />

Laraïs ont colmatée la zone de passage de l’accident.<br />

II-HISTORIQUE <strong>DES</strong> RECHERCHES<br />

La Haute Moulouya a été parcourue par de nombreux explorateurs dans des buts divers.<br />

Ainsi Barthoux a réalisé la première esquisse paléogéographique de la Haute Moulouya en<br />

1924 ; alors que Delhaye a réalisé en 1925 l’étude géologique des amas plombifères de la<br />

région de Mibladène.<br />

8


D’autres, en particulier, P. Russo (1926, 1928), Celerier et Charton (1925) et Daguin<br />

(1926) ont étudié l’extension des formations jurassiques en général et du Sinémurien en<br />

particulier dans la vallée de la Haute Moulouya.<br />

D’autres travaux, intéressants cette région et les secteurs avoisinants, ont constitué de<br />

bons documents de base pour les géologues, qui par la suite, se sont intéressés à cette région ;<br />

tels les travaux de Dubar (1932 à 1962), Dubar et Termier (1932-40), Fallot et Roch (1932),<br />

Roch (1932 et 1937) et Termier (1936).<br />

En (1941), la première carte géologique provisoire du Haute Atlas de Midelt au<br />

200.000éme a été levée par Dubar, et sa notice a été publiée en 1943. Par la suite, d’autres<br />

cartes au 200.000éme, ont été levées, dont celle de Dubar et Termier sur le Moyen Atlas<br />

septentrional et qui a été publiée en même temps que sa notice, en 1940 ; celle D’Emberger<br />

(1959-62), levée dans la boutonnière d’Aouli et des régions limitrophes ; et celle de Bouladon<br />

(1959) dans la région de Mibladène.<br />

Parmi les travaux qui ont le plus marqué la recherche dans cette région sont ceux de<br />

Dubar qui a analysé en 1934 le Toarcien du Haut Atlas de Midelt ; comme il a établi la<br />

zonation des ammonites du Lias en 1937. Ce même auteur a réalisé en 1942 une synthèse sur<br />

le Lias du Maroc, basée sur l'étude des brachiopodes ; alors qu’en 1943, il a qualifié le<br />

Toarcien de cette région par le terme de "faciès de Mibladène", et qu'il a défini par les marnes<br />

rouges du Toarcien inférieur que surmontent les carbonates bioclastiques du Toarcien moyen.<br />

En 1936, Termier, dans sa synthèse sur le Maroc central et le Moyen Atlas, a défini les<br />

termes d'accident d'Aït Oufella et de "faciès d'Itzer", comme étant respectivement le<br />

linéament qui délimite le Moyen Atlas de la Haute Moulouya; les intercalations de marnes,<br />

généralement rouges, qui caractérisent le Lias carbonaté de cette bordure moyen atlasique; ce<br />

faciès particulier a été défini plus en détail par Colo (1961-64), en se basant sur une coupe<br />

levée dans les gorges, situées au Nord immédiat d'Aït Oufella.<br />

Mousson (1954) a donné une description détaillée des basaltes tholéiitiques de la<br />

boutonnière de Boumia et les minéralisations associées. L'étude géochimique et<br />

géochronologique, ultérieure, de ces formations, réalisée par Fiechtner (1990-92) a permis de<br />

leur attribuer un âge Norien-Héttangien supérieur voire Sinémurien supérieur. Quant à<br />

Lachkar, Ouarhache et Charriére (2000), dans leur étude sur les nouvelles données<br />

palynologiques sur les formations sédimentaires associées aux basaltes triasiques du Moyen<br />

Atlas et de la Haute Moulouya, leur ont donné un âge Carnien supérieur-Norien.<br />

Felenc et Lenoble (1962-65) ont établi une synthèse de la paléogéographie au cours du<br />

Jurassique de la région de Mibladène. Alors qu’Amade (1962) et Panetier (1961) ont proposé<br />

les grands traits de la géologie de la boutonnière de Boumia.<br />

Les études géomorphologiques ont contribué, plus ou moins dans la reconnaissance des<br />

structures et des formations de le région, par l'apport de nouvelles données ; tel que Raynal<br />

(1952-61) qui s'est intéressé à toute la Moulouya; les cartes et la synthèse de Martin (1981)<br />

sur le Moyen Atlas et la bordure occidentale de la Haute Moulouya, et l'étude réalisée par<br />

Dutour (1985) dans la terminaison SW de la Haute Moulouya et plus précisément de la<br />

gouttière synclinale d’Arhbalou n’Serdane-Midelt et la boutonnière de Boumia.<br />

Dagallier (1973, 1974, et 1977) a axé ses travaux sur le Lias moyen de Mibladène, qu’il a<br />

analysé sur les plans sédimentologique et diagénétique ; travaux qui ont été repris par Laadila<br />

9


(1996), lors de son étude sur l’évolution sédimentologique et diagénétique du Lias inférieur et<br />

moyen du Moyen Atlas.<br />

Dagallier a aussi étudié le cadre structural ainsi que la mise en place des minéralisations<br />

de Plomb et de Barytine (1983, 1987 et 1993). Ganzeev et al. (1978) et Tchernych (1978) ont<br />

établi la localisation de ces gîtes minéraux ; comme ils ont mis en évidence la relation de ces<br />

minéralisations avec la structure profonde de la Haute Moulouya. Plus tard, ces travaux ont<br />

été repris et détaillés par El Jouani et al. (2001, 1996) et Jebrak et al. (1998).<br />

C’est à Arsicault (1972-73) et Lorenz (1976 ; 1988), que revient le mérite des premières<br />

études menées dans la boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi ; celles-ci ont été reprises en<br />

extension par Laville et al. (1995) ainsi que par A. Charroud (1995). Quant à Daragon et al.<br />

(1979), ils ont confirmé et précisé, par des études géologiques et géophysique, la zone de<br />

passage de la faille profonde de Kerrouchène.<br />

Quant aux travaux de Ouarhache (1993, 1995, 2000 et 2002), ils sont relatifs aux<br />

formations volcano-sédimentaires interstratifièes entre le complexe basaltique et les<br />

carbonates liasiques, dans les régions de Oued Kiss et de Tizi n’Rechou, qu’il a analysé sur<br />

les plans sédimentologique et pétrographique en se basant sur les levés de coupes dans la<br />

région ; comme il a proposé un modèle, qui retrace la genèse des bassins réceptacles de ces<br />

dépôts dans leur contexte structurale et volcanique. De plus, par une étude palynologique<br />

Ouarhache et collaborateurs (2000) leur ont attribué un âge Norien-Rhétien voire Lias<br />

inférieur.<br />

Des données récentes ont été amenées par les divers travaux, dans les différents secteurs<br />

d’étude, tels que ceux de : Letsch (1985), qui a abordé l’étude du Lias de la région de<br />

Taddammout-Mibladène, en se basant sur le levée d’une coupe dans la région ; de Benshili<br />

(1987), qui a mis en relief le passage du Toarcien-Bajocien dans la plaine d’Amghouzif ;<br />

d’Igmoullan (1987, 1992, 1993 et 1996) et Sadki (1992) qui se sont intéressés aussi bien à la<br />

stratigraphie, la paléontologie et la structurale pour établir l’évolution géodynamique du Haut<br />

Atlas central en général et du Haut Atlas de Midelt en particulier, au cours du Méso-<br />

Cénozoïque.<br />

Hauptman (1990) s’est intéressé à l’étude du Jurassique des régions de Tizi n’Rechou,<br />

d’Aït Oufella, d’Am Laaraïs et de Mibladène. Quant à Ensslin (1993), il a analysé le Crétacé<br />

de la bordure méridionale du Moyen Atlas et de la Haute Moulouya ; alors que l’évolution<br />

néogène du bassin de la Haute Moulouya est due à Morel et al. (1993), qui ont analysé aussi<br />

la structuration de ces domaines au cours de la tectogenèse atlasique.<br />

A la lumière de ces travaux sus-cités, nous avons réalisés, entre 1991 et 2001, plusieurs<br />

travaux dans la région de la Haute Moulouya, le versant nord du Haut Atlas central et la<br />

bordure méridionale du Moyen Atlas. Ils visaient à analyser les différents termes de la<br />

couverture triasico-jurassique, tout en précisant ses relations avec le socle cambrien. De plus,<br />

les différentes étapes de l’évolution méso-cénozoïques sont reconstituées, en les replaçant à<br />

chaque fois dans leurs cadres régional et général.<br />

Une carte détaillée, au 50.000éme (Saâdi & al., 2003), a été réalisée ; la datation des<br />

événements majeurs ayant marqués ces régions, basée sur différents types de marqueurs<br />

biostratigraphiques, a été définie (1996).<br />

Les argilites salifères rouges triasico-liasiques et leur semelle grossière sont analysées<br />

(1993, 1997, 2004) ; le complexe basaltique et les volcano-sédimentaires associés sont<br />

cartographiés et analysés (2004).<br />

10


Le Lias et le Dogger (1994, 1997, 1999 et 2001) sont interprétés en termes de tidal flat<br />

(Lias inférieur), faciès de Mibladène (Lias supérieur), marno-calcaires à Cancellophycus et<br />

marnes de Talsinnt (Bajocien inférieur).<br />

Le passage des argilites salifères rouges aux carbonates liasiques, est précisé (1996 et<br />

1997), les niveaux bioclastiques (niveau à Hesperithyris) et les détritiques terrigènes (Faciès<br />

d’Itzer et les niveaux assimilés), associés aux carbonates (1991,1996 et 2001), sont analysés<br />

et replacés dans leur cadre régional. La lacune des dépôts aaléniens est expliquée.<br />

Les facteurs ayant régi l’évolution trisico-jurassique sont inventoriés et leurs interactions<br />

mutuelles spécifiées, Ce qui nous a permis d’élaborer un modèle d’évolution géodynamique<br />

des secteurs étudiés (1996, 2001, 2006).<br />

III-RAPPELS<br />

A-Rappel sur l’âge des formations triasico-liasiques<br />

L’âge des séries rouges triasico-liasiques reste encore très complexe. Ces dépôts, où<br />

s’intercale un complexe basaltique, étaient considérés comme étant azoïques. Ils ont été tout<br />

d’abords rapportés au Permo-Trias (Termier, 1936 ; Termier & Dubar, 1934-40).<br />

En 1976, Michard leur a attribué un âge Trias supérieur, sans pour autant exclure la<br />

présence du Trias moyen vers la base et surtout de l’Infralias au sommet. D’autres travaux<br />

(Beauchamp, 1982 ; Cailleux & al., 1982, ,1983 ; El Wartiti, 1984 ; 1990; El Wartiti &<br />

al., 1998 ; Saber & al., 1995; Vanhouten, 1976, 1977), qui ont intéressé plusieurs régions du<br />

Maroc, ont permis de faire la part du Trias et du Permien. En tenant compte que, dans le<br />

détail, les limites des séries sédimentaires dans chaque bassin peuvent être diachrones (in<br />

Medina, 1996).<br />

La série rouge inférieure a été rapportée au Trias supérieur, avec une précision relative<br />

(Michard, 1976). Dans la Haute Moulouya, Ellenberger & Schmitt (in Schmitt, 1976) ont<br />

signalé dans cette formation une ichnofaune et un os de proto-mammifère qu’ils ont rapporté<br />

au Keuper moyen à supérieur.<br />

En général les niveaux les plus bas, datés de façon certaine, ont donné un âge carnien<br />

dans le domaine méséto-atlasique (Baudelot & al., 1990 ; Biron & Courtinat, 1982 ;<br />

Cousminer & Manspeizer, 1976 ; Lemarrec & Taugourdeau-Lantz, 1983 ; Taugourdeau-<br />

Lantz, 1978 ; Sabaoui, 1987) et ne dépassant pas le Norien infèrieur (Brugman, 1983 ; Moy &<br />

Traverse, 1986).<br />

Lachkar & al. (2000) ont repris l’étude du problème dans la terminaison SW du Moyen<br />

Atlas (région d’Aouli) où ils ont récoltés des associations microfloristiques d’âge Norien.<br />

Quant à l’âge absolu du complexe basaltique, déterminé par méthode K-Ar, il s’étend de<br />

60 à 215 Ma (Bertrand, 1973 ; Bertrand & Prioton, 1975 ; Hailwood & Mitchel, 1971 ;<br />

Manspiezer, 1981 ; Manspiezer & al., 1978 ; Mitiaev & al. ; 1978 Pachtre & al., 1985 ; Puffe<br />

R & Manspiezer, 1973 ; Thuizat & Montigny, 1977 ; WestphaL & al.,1979) correspondant à<br />

une période qui s’étend du Trias terminal à la fin du Crétacé. Des mesures paléomagnétiques<br />

faites par Hailwood & Mitchel (1971) et Bonifay & Sichler (1971) ont confirmé ces résultats.<br />

11


Des travaux plus récents ont affiné cet âge. Ainsi Manspeizer & al. (1978), ont trouvé<br />

pour les coulées, un âge isotopique moyen de 186 8Ma (Lias inférieur).<br />

Aussi en utilisant la méthode 40 Ar/ 39 Ar, Sebai & al. (1991) et Fiechtner & al. (1992) ont<br />

donné des âges compris entre 193 ,7 6,2 et 210,4 2 ,1 Ma, ce qui correspond à la période<br />

Rhétien-Sinémurien.<br />

Quand aux études palynologiques, effectuées sur les niveaux de calcaires silicifiés et<br />

hématitisés intercalés dans les basaltes ou surmontant ces derniers, ils indiquent un âge Trias<br />

supérieur (Carnien supérieur-Norien inférieur et moyen : Baudelot & al., 1986, 1990 ; Biron<br />

& Courtinat , 1982 ; Cousminer & Manspeizer, 1976 ; Crasquin & al., 1997 ; Lachkar & al.<br />

2000 ; Taugourdeau-Lantz, 1978) voire Lias inférieur (Baudelot & al., 1986,1990 ; Moy &<br />

Traverse, 1986 ; Sabaoui, 1987).<br />

Pour les couches rouges supérieures, leur âge n’est pas bien connu aussi Termier H. &<br />

Termier G. (1948) leurs ont attribué un âge triasique ; quant à Lucas (1962), il les a daté du<br />

Keuper-Infralias. En 1979, Rakus a utilisé le terme Infralias pour ces formations du fait<br />

qu’elles sont situées au dessous des carbonates liasiques (Sinémurien supérieur). Le même<br />

auteur les a rapporté en 1986 au Rhétien-Héttangien grâce aux lamellibranches récoltés dans<br />

le Haut Atlas oriental.<br />

Ultérieurement la palynologie a permis de les dater du Sinémurien (Courtinat & Algouti,<br />

1985) ou de l’Hettangien-Sinémurien (Baudelot & Charriére, 1983 ; Baudelot & al., 1990 ;<br />

Sabaoui, 1987).<br />

Récemment dans la région de Boutkhoubaye (bordure ouest de la Haute Moulouya),<br />

Lachkar & al. (2000) ont récoltés au dessus des basaltes une microflore d’âge Norien-Rhétien<br />

voire Lias inférieur.<br />

Dans le présent travail on va adopter des âges relativement précis, en nous basant sur les<br />

données précitées et sur lesquelles se sont mis d’accord plusieurs auteurs. Ainsi un âge Trias<br />

supérieur (Carnien supérieur-Norien basal) pourra être attribué aux argilites saliféres<br />

inférieures.<br />

Quand aux basaltes, comme le montrent aussi bien les données palynologiques que<br />

radiométriques, on peut les qualifier de triasico-liasiques (Norien inférieur-Lias basal).<br />

Alors que les argilites rouges supérieures, elles seraient d’âge Lias inférieur (antérieur au<br />

Sinémurien supérieur) et seraient probablement d’âge (?)Héttangien-Sinémurien inférieur<br />

voire Sinémurien inférieur.<br />

B-Rappel sur les roches volcanoclastiques<br />

1-Définition<br />

D’une manière générale, le terme de "volcano-sédimentaire" pourrait s'appliquer à<br />

n'importe quel sédiment renfermant du matériel volcanique en proportion importante. Mais on<br />

réserve plutôt le terme aux dépôts élaborés par des processus où le volcanisme est dominant.<br />

Il implique donc la contemporanéité de la sédimentation et du phénomène volcanique.<br />

12


Alors que on appelle volcano-détritique toute roche sédimentaire dont une partie des<br />

éléments Figurés sont de nature volcanique, mais issus de la désagrégation de roche<br />

volcanique anciennes.<br />

Aussi le terme de volcanoclastite, introduit par Fisher (Volcanoclastics, 1961) ou roches<br />

pyroclastiques ou pyroclastites, peut être appliqué à tout dépôt ou roche, formé en partie ou<br />

en majorité, de débris volcaniques issus de l’expulsion de matériaux volcaniques (Fisher,<br />

1966 ; Schmid, 1981). Par définition, leurs constituants primaires sont surtout volcaniques<br />

(pyroclastes) ; seuls les phénomènes de transport et de dépôt sont semblables à ceux qui sont<br />

à l’origine des formations sédimentaires.<br />

L’étude de ce type de roche a été longtemps négligé du fait de la complexité de leur<br />

origine, de leur faible importance volumétrique et leur intérêt économique secondaire.<br />

Schmid (1981) a subdivisé les volcanoclastites en trois catégories : les épiclastites, les<br />

pyroclastites et les roches mixtes (Fig. 2).<br />

2-Les épiclastites<br />

Ce sont des roches qui comportent des éléments volcaniques produits par des éruptions<br />

antérieures à leur formation. Elles sont issues de la désagrégation mécanique, sous l’effet des<br />

agents d’érosion, de formations volcaniques préexistantes et de dépôts divers. La nature du<br />

ciment et les structures sédimentaires, enregistrés, sont des critères en faveur de leur cachet<br />

purement sédimentaire. Leur classification est basée sur la taille des éléments et la nature de<br />

ces éléments et du ciment. Les éléments volcaniques sont simplement pris en compte dans<br />

son nom comme les autres clastes, en fonction de leurs caractéristiques physiques et<br />

minéralogiques.<br />

3-Les pyroclastites<br />

a-définition<br />

Les roches pyroclastiques sont des roches sédimentaires qui contiennent une proportion<br />

significative de pyroclastes, c’est à dire d’éléments directement issus d’un volcanisme<br />

contemporain de leur dépôt (Scmid, 1981 ; Slansky, 1992). Elles résultent donc de processus<br />

à la fois éruptifs et sédimentaires. Les pyroclastes sont issus de processus de fragmentation<br />

d’un matériel solide ou liquide (magma) par détente de gazs et éjections à partir d’un évent<br />

(Chalot-Prat & al., 1978 ; Goer De Herve, 1985 ; Chalot-Prat,1990 ; Berkhli, 1993).<br />

Pour caractériser lithologiquement un dépôt pyroclastique, on utilise classiquement des<br />

diagrammes triangulaires; dont les pôles sont les trois catégories suivantes (Wright & al.,<br />

1980) :<br />

-Les fragments vésiculés du magma juvénile (« juvenile vesiculated fragments ») qui<br />

résultent directement de l’éruption explosive du magma et consistent notamment en ponces<br />

fortement vésiculées (in Youbi, 1998). Dans un même dépôt pyroclastique, on peut observer<br />

plusieurs stades de vésiculation depuis les textures ponceuses jusqu’aux textures scoriacées et<br />

aux textures compactes (fragments non vésiculés du magma juvénile).<br />

-Les cristaux font aussi partie du magma juvénile (magma porphyrique) et se présentent<br />

en fragments ou libres.<br />

-Les fragments lithiques (polycristallins) sont les éléments clastiques les plus denses des<br />

dépôts pyroclastiques. On peut les subdiviser en deux sous-types (in Youbi, 1998) :<br />

13


+Les fragments lithiques cogénétiques qui correspondent à des clastes non vésiculés du<br />

magma juvénile. Ils englobent en partie les enclaves homéogènes<br />

+Les fragments lithiques non juvéniles ou enclaves énallogènes qui ne sont que des<br />

fragments de roches arrachés par le magma lors de son ascension ou son explosion et/ou<br />

entraînés lors de la mise en place (cas de coulées et déferlantes pyroclastiques). Les premiers<br />

sont appelés lithoclastes accidentels (« accidental lithics »)<br />

b-Classifications et nomenclatures des roches pyroclastiques<br />

Le critère de la classification des roches pyroclastiques pourrait être la taille des grains<br />

(Fisher, 1966c ; Fisher & Schmincke, 1978 ; Wright & al., 1980) ; la classification est dite<br />

lithologique. On peut aussi faire une classification génétique ; celle-ci permet de définir deux<br />

groupes distincts, celui où les pyroclastites se forment dans un contexte subaquatique et celui<br />

où elles se mettent en place par écoulement ou par retombées dans l’air ou dans l’eau.<br />

On peut aussi envisager d’autres subdivisions, en prenant en considération, par exemple,<br />

leur température de formation, leur composition minéralogique et chimique, etc…. (Fisher &<br />

Schmincke, 1978 in Girod).<br />

α-Classification génétique<br />

Les premiers vrais essais de classification génétique des dépôts pyroclastiques, proposés<br />

par Sparks & Walker (1973), ont été complétés par Wright & al. (1980). Cette classification<br />

est tripartite (Cas & Wright, 1987 ; Fisher, 1961, 1966, 1979 ; Fisher & Schmincke, 1984 ;<br />

MC Phie & al., 1993 ; Sheridan, 1979 ; Smith, 1979 ; Sparks, 1976 ; Sparks & Wilson, 1976 ;<br />

Walker, 1983). Elle est basée sur le mode de mise en place des dépôts, et on distingue : les<br />

dépôts de retombées aériennes, les dépôts de déferlantes pyroclastiques et les dépôts de<br />

coulées pyroclastiques.<br />

-Les dépôts pyroclastiques de retombées aériennes (« pyroclastic fall deposits ») prennent<br />

naissance quand le matériel volcanique est éjecté de façon explosive d’un évent vers<br />

l’atmosphère sous forme d’une colonne éruptive (in Youbi, 1998). Ce type de dépôt moule la<br />

topographie préexistante et montre une diminution d’épaisseur et de la taille des pyroclastes<br />

avec l’éloignement de la source d’émission ; aussi ils sont stratifiés, bien classés et riches en<br />

structure sédimentaire (litage à lamines horizontales et granoclassement : Duffield & al.,<br />

1979).<br />

-Les dépôts de déferlantes pyroclastiques (« pyroclastic surge deposits ») résultent du<br />

mouvement latéral (par gravite) sur une pente topographique, de pyroclastes sous forme de<br />

suspensions faiblement concentrées dans un fluide (le rapport gaz/fragments pyroclastiques<br />

est élevé ; in Youbi, 1998). Du fait du régime d’écoulement turbulent, ce type de dépôt,<br />

souvent lité, montre plusieurs structures sédimentaires : stratification entrecroisée, lamination,<br />

Figures de charges et d’impacts, Figures de chenalisation (Boucarut & Crevola, 1972 ; Crowe<br />

& Fisher, 1973; Fisher & Waters, 1970 ; Fisher & al., 1983 ; Schmincke & al., 1973 ; Waters<br />

& Fisher, 1971 ; Wholetz & Sheridan, 1979).<br />

-Les dépôts de coulées pyroclastiques (« pyroclastic flow deposits ») impliquent un<br />

mouvement latéral des pyroclastes. Ils sont masqués par le caractère de suspension plus<br />

dense (rapport gaz/fragments pyroclastiques est relativement faible), leur température<br />

beaucoup plus élevée, leur état physique partiellement ou totalement fluidalisé et leur régime<br />

d’écoulement laminaire (Sparks, 1976; Wilson, 1980 ; in Youbi, 1998). Ces dépôts sont mal<br />

classés, sans stratification interne dans une même unité d’écoulement.<br />

14


β-Classification suivant leur source d’origine<br />

Dans cette classification, on distingue trois termes (in Bourdier, 1994) :<br />

-Pyroclastes néogènes = juvéniles, « frais », correspondants au magma de l’éruption ;<br />

-Pyroclastes paléogènes = provenant d’une éruption antérieure<br />

-Pyroclastes énallogène = xénolites<br />

γ-Classification lithologique<br />

Elle est fondée sur les critères retenus pour les roches détritiques : granulométrie et<br />

caractère meuble ou consolidé, texture des éléments juvéniles, proportion et nature des<br />

xénolites sans tenir compte de la composition. Tous ces critères concourent pour une<br />

reconstitution du mécanisme éruptif et une interprétation génétique.<br />

Les coupures introduites par Fisher (1961 et 1966) sont bien établies dans l’usage<br />

(Schmid, 1981) et présentent l’avantage d’être calquées sur les coupures utilisées pour les<br />

formations sédimentaires détritiques.<br />

Les pyroclastes, débris de roches magmatiques éjectés par les volcans, sont appelés<br />

cendres lorsqu’ils ont la taille des lutites (cendres fines) ou des arénites (cendres grossières),<br />

lapillis pour des tailles de 2 à 64mm, et blocs ou bombes lorsqu’ils sont plus gros. Les blocs,<br />

fragments de matériel volcanique déjà induré, ont des formes anguleuses ; celles des bombes<br />

évoquent par contre une formation à partir d’un magma encore plus ou moins en fusion<br />

(Fig. 2).<br />

Chalot-Prat & al. (1978) ont introduit deux modifications sur cette classification (Fig. 3):<br />

-la limite de la classe entre lapillis et blocs volcaniques ou bombes a été abaissée de 64<br />

mm à 32 mm, dans le but de ne faire apparaître aucune discontinuité entre la classification des<br />

épiclastes et celles des pyroclastes<br />

-la coupure au sein des roches issues d’un mélange d’épiclastites et de pyroclastites a été<br />

ramenée de 50% à 25% ; une tuffite devant contenir plus de 25% d’éléments pyroclastiques,<br />

une roche tufacée moins de 25%.<br />

En outre ces classifications (Schmid, 1981 ; Chalot-Prat & al., 1978 ; Fisher &<br />

Schmincke, 1984) tiennent compte aussi de la cohésion des pyroclastes en appelant<br />

« pyroclastic rocks » celles qui sont consolidées, et « tephra » celles qui ne le sont pas. Ils<br />

appellent encore « agglomerate » les pyroclastites à blocs et bombes dans lesquelles les<br />

éléments arrondis sont majoritaires.<br />

c-Les principaux faciès pyroclastiques<br />

α-Les brèches volcaniques<br />

Les brèches volcaniques sont constituées de blocs de lave d’origines diverses : éléments<br />

pyroclastiques, galettes pelitiques plates et rares fragments de roches sédimentaires. Ces<br />

éléments, dont la taille moyenne dépasse 64mm, ont une forme angleuse à contours flous, soit<br />

arrondies et montrent une disposition perpendiculaire à la base ; quant à la matrice, elle est<br />

faite de cendres, lapillis, argiles, calcaires……etc. Les caractères généraux varient non<br />

seulement avec le volcan originel, mais aussi avec les modalités de sédimentation (dépôt<br />

directement autour du centre volcanique ou remaniement par les eaux et le vent).<br />

15


Les brèches pyroclastiques correspondent à des avalanches de blocs mélangés à des<br />

lapillis et à des cendres lors des explosions volcaniques (Fig. 5, in Berkhli, 1993).<br />

β-Les tufs<br />

Ce sont des roches clastiques consolidées, issues de l’agglomération de pyroclastites<br />

presqu’exclusivement, et dont la taille est comprise entre 0,06 et 2mm. En général, ce type de<br />

dépôt résulte de projection à l’air libre et à sec.<br />

En s’éloignant de plus en plus du cratère, se succéderont des tufs à lapillis, des tufs à<br />

cristaux et des tufs cendraux (Fig. 5, in Berkhli, 1993).<br />

D’après leur composition et en adoptant la nomenclature de F. J. Petitjohn (1957), R.<br />

Schmid (1981) a subdivisé les tufs en trois classes (Fig. 4) : tufs à cristaux, tufs cristallins et<br />

tufs lithiques.<br />

-Les tufs lithiques sont formés de fragments de roches volcaniques ou de l'encaissant<br />

remaniés au cours de l’éruption.<br />

-Les tufs à cristaux ou tufs cristallins se forment quand une partie du magma à<br />

commencée à cristalliser avant l’éruption. Ils sont composés de cristaux souvent automorphes<br />

entiers ou en fragements, qui proviennent de la désintégration explosive d’une lave à<br />

cristallisation avancée. Ils sont représentés par des plagioclases (quelques microns à 1mm)<br />

parfois zonés, fragmentés et très altérés ; des feldspaths alcalins fragmentés et altérés ; du<br />

quartz parfois corrodé ; des amphiboles, biotites, pyroxènes et minéraux accessoires<br />

(épidotes, apatite, chlorite, calcite ; occupant 10 à15 % du volume de la roche). Ils montrent<br />

aussi des vésicules écrasés, étirés et incurvés et un fond de verre volcanique. Ces dépôts sont<br />

soit interstratifiés ou massifs, à laminations plane et parallèle.<br />

-Les tufs vitreux : les particules se présentent sous forme d’éclats de lave vitreuse,<br />

échardes, de cheveux de pélé, de grains de lave massive ou bulleuse…..etc. La faible densité<br />

d’une grande partie de ces composants explique les irrégularités granulométriques observées<br />

dans les séquences granoclassées. Ils sont issus de la désagrégation de laves.<br />

Schmid (1981) a proposé un diagramme triangulaire (Fig. 4) qui permet de subdivisé les<br />

tufs en fonction de la proportion relative des trois constituants: débris lithiques, cristaux<br />

(surtout des feldspaths et du quartz, euhédreux et zonés) et les fragments de lave vitreuse<br />

volcanique. Entre les trois types de tufs, sus-cités, existent des formes intermédiaires tels<br />

que :<br />

-Les tufs à cristaux et lapillis qui sont soit massifs ou stratiformes et montrent parfois un<br />

granoclassement. Les éléments ont une taille de 2 à 6 mm et représentent 20 à 30 % du<br />

volume de la roche. Ils sont de nature variée.<br />

-Les tufs à lapillis, dont les éléments les plus abondants ont un diamètre supérieur ou<br />

égal à 2 mm; alors que le ciment occupe 50% du volume de la roche. Ces horizons résultent<br />

probablement de la chute de projection en milieu aqueux et sous faible tranche d’eau.<br />

16


Fig. 2-Classification de Schmid (1981)<br />

17


Fig. 3-Classification de Chalot-Pratt & LeGall 1987<br />

Fig. 4-Classification des roches pyroclastiques (Schmid, 1981).<br />

18


-Les tufs à ponces, lapillis et cristaux, appelés aussi tufs grossiers montrent : des<br />

fragments de roches volcaniques (20%) de taille comprise entre 1 et 20 cm; les lapillis<br />

(diamètre ≥ 3 mm) forment 10% du volume de la roche ; les ponces vacuolaires (15%) ont<br />

une taille qui varie de 0,25 et 6mm. Les phénocristaux de plagioclases, parfois fragmentés,<br />

forment 15 à 20 % de la roche.<br />

-Les tufs cendreux ou cendres sont interstratifiés, et montrent des laminations parallèles,<br />

stratification très fine, plane et oblique, très bon classement, Figures de charges et de<br />

slumping. Ils sont composés de cristaux isolés de taille inférieure ou égale à 2mm. Le dépôt<br />

des cendres se forment par accrétion, à l’air libre en milieu riche en vapeur d’eau (Boucarut &<br />

Crevola, 1972 ; in Chalot-Prat & al., 1978)<br />

4-L’environnement de dépôt des séries pyroclastiques<br />

Suite à l’explosion volcanique, précédant l’arrivée de coulées de laves, les produits<br />

transportés par la colonne éruptive vont être déposés selon leur taille et leur densité (Fig. 5).<br />

a-Les brèches pyroclastiques correspondent à des avalanches, de blocs mélangés à<br />

des lapillis et à des cendres lors d’explosion volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ; Smith,<br />

1986 ; Schneider, 1990) ; elles témoignent du dépôts directement autour du centre volcanique.<br />

b-Les tufs résultent de retombées pyroclastiques, à la suite d’explosions<br />

volcaniques précédant l’arrivée de coulées de lave. Les produits transportés par la colonne<br />

éruptive vont être déposés selon leur taille et leur densité. En s’éloignant de plus en plus de<br />

cratère, se succéderont les tufs à lapillis, les tufs lithiques, les tufs lithiques et cristallins, les<br />

tufs à cristaux et les tufs cendreux (Fisher & al., 1984 ; Goër De Herve, 1985).<br />

-Les tufs cendreux proviennent d’explosion violente ; ils correspondent soit à du verre<br />

soufflé par le dégazage ou étiré de cheveux de pelée. Ils se forment par accrétion à l’air libre<br />

en milieu riche en vapeur d’eau (Boucarut & Crevola, 1972). Ces cendres, très fines peuvent<br />

rester longtemps en suspension dans l’air ou dans l’eau et se déposer en dernier ; comme elles<br />

peuvent-être transportées très loin de la source volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ; Cas<br />

& Wright, 1987).<br />

-Les tufs à cristaux sont formés de cristaux automorphes entiers ou en fragments qui<br />

proviennent de la désintégration explosive d’une lave à cristallisation avancée.<br />

-Les tuffites, si elles comportent un faible pourcentage d’épiclastes, indiqueraient des<br />

retombées en masse de projections aériennes en milieu aqueux sous faible tranche d’eau.<br />

Alors que si leur pourcentage en épiclastes est élevé, elles seraient issues de la reprise<br />

immédiate où longtemps après l’éruption de dépôts pyroclastiques non consolidés (Chalot-<br />

Prat & Le Gall, 1978). Dans les tuffites, on peut distinguer comme pour les tufs : des tuffites<br />

de cendres, des tuffites de lapillis, des tuffites de cendres et lapillis et des tuffites de blocs et<br />

lapillis.<br />

19


20<br />

Fig. 5-Environements des volcano-sédimentaires (in, Berkhili, 1993)


5-Les roches mixtes<br />

Ce sont des roches clastiques consolidées. Pour Chalot-Prat & al. (1978), elles sont<br />

issues de l’agglomération de plus de 25% de pyroclastites ; alors que pour Schmid (1981) et<br />

Fisher & Schminke (1984) ; elles renferment 25 à 75 % de pyroclastes. Ces roches sont<br />

constituées à la fois de pyroclastes et d'épiclastes (Fisher & Schmincke, 1984 ; Schmid,<br />

1981). Le caractère pyroclastique des fragments est conservé, sans que pour celà on puisse<br />

affirmer qu’il s’agît de produits issus de projections directes ou remaniés (Chalot-Prat & al.,<br />

1978).<br />

6-Altération et Néogénése<br />

L’abondance des minéraux et des verres instables, dans les dépôts volcaniques, fait que<br />

leur évolution est souvent rapide et diversifiée ; il s’ensuit que l’histoire diagénétique cache<br />

fréquemment la composition initiale de la roche (Lucas & al., 1976).<br />

L’évolution diagénétique des dépôts volcano-sédimentaires peut aboutir à la<br />

recristallisation plus ou moins totale des particules en produits d’altération divers : silice<br />

cristalline ou amorphe, phyllites (chlorite, vermiculite, montmorillonite…..etc), zéolithes,<br />

voire calcite par désilicification, etc…… ; ce dernier cas est fréquent en milieu calcaire, ce<br />

qui explique la difficulté de détection de traces d’un volcan lointain par exemple. Cette<br />

substitution par la calcite peut laisser des traces de fantômes de cristaux (Lucas, 1976).<br />

D’autre part, l’altération porte très souvent sur les verres basiques, les plagioclases<br />

basiques et les cristaux de pyroxènes, d’amphiboles, d’olivine, de biotite……etc.<br />

En plus, de la disparition des minéraux, l’évolution diagénétique entraîne souvent une<br />

cimentation précoce des dépôts, des concentrations chimiques locales (accidents silicieux,<br />

ferrugineux, manganésifères, concentrations métallifères,….etc) ou de minéraux néogènes.<br />

Les quartz rhyolithiques ou les grains de mésostase acide sont par contre stable.<br />

7- Les intérêts<br />

Les dépôts pyroclastiques, et les minéraux lourds associés, qui sont de grande extension et<br />

de faible épaisseur, peuvent-être d’excellents repères stratigraphiques.<br />

Ils montrent aussi un intérêt paléogéographique dû fait que le volcanisme peut favoriser la<br />

fossilisation d’anciens sols, participer à l’enfouissement de paléoreliefs continentaux ou<br />

marins, modifier brutalement la bathymétrie, entraînant corollairement des variations dans la<br />

flore et dans la faune associées (édifices construits par exemple).<br />

Dans un milieu continental, les flancs des volcans sont propices à l’installation de<br />

vertébrés et de végétaux, susceptibles d’être facilement fossilisés au cours d’éruptions<br />

volcaniques. Ces dépôts sont propices à l’agriculture (Lucas & al., 1976).<br />

B-Rappel sur les milieux alluviaux<br />

Les dépôts alluviaux sont influencés par trois grands facteurs : le climat, la nature du<br />

substrat du bassin et le contexte structural.<br />

21


En fonction de leur nature et de leur morphologie, trois type de dépôts alluviaux peuvent<br />

être distingués (Allen, 1965) : les cônes alluviaux, les rivières en tresses et les rivières à<br />

méandres.<br />

1-Cônes alluviaux<br />

Les matériaux transportés par un torrent sont déposés quand la vitesse diminue, c'est à<br />

dire lorsque le cours d'eau arrive dans une plaine. Ils forment un éventail lobé, le cône de<br />

déjection torrentiel. Chaque lobe correspond à l'étalement des matériaux d'une crue (Fig. 6 et<br />

7); ceux-ci sont granoclassés d'amont en aval, les éléments fins sont emportés le plus loin. Au<br />

pied d'un relief, les cônes de déjection de torrents voisins peuvent se joindre et constituer un<br />

glacis de piémont continu.<br />

Fig. 6-Organisation générale d'un cône de<br />

déjection torrentiel; les chiffres désignent<br />

les lobes successifs<br />

Les cônes de déjection se forment au pied de massifs montagneux et le long<br />

d’escarpement de failles (Allen, 1965 ; Delfaud, 1984), généralement en bordure de grabens<br />

actifs. Les sédiments s’accumulent sous forme de cônes ou d’éventails aplatis dont l’extension<br />

est relativement restreinte; néanmoins, sa puissance peut être énorme lors de la coalescence<br />

des cônes alluviaux et dans le cas de bassins tectoniquement très actifs avec une subsidence<br />

synsédimentaire (Allen, 1965). Les cônes torrentiels anciens sont identifiés par des<br />

conglomérats à matrice abondante et dont les galets sont plus ou moins imbriqués, associés à<br />

des grès en lentilles constitués de litages entrecroisés. Les parties fines, limons et argiles,<br />

peuvent montrer des horizons pédogénétiques. En générale les cônes sont constitués de<br />

sédiments grossiers, et les conglomérats sont fréquents. Les dépôts s’organisent le plus<br />

souvent en granulométrie décroissante de l’amont, ou zone apicale, vers la zone distale.<br />

Dans la zone proximale des cônes, les dépôts sont très grossiers, hétérogènes et mal triés.<br />

La sédimentation s’effectue fréquemment par accumulation de coulées boueuses qui déposent<br />

des conglomérats massifs, souvent avec une matrice argilo-silteuse (Delfaud, 1984). Ces<br />

sédiments peuvent s’imbriquer avec des dépôts de chenaux, toujours grossiers, mais plus<br />

organisés en séquences granodécroissantes vers le haut, avec un litage interne et mieux<br />

classés.<br />

Vers l’aval du cône, les coulées boueuses sont rares, et les dépôts de chenaux et de crue<br />

prédominent. Les sédiments sont sableux à conglomératiques, avec de fréquents ravinements,<br />

et structures de courant. La zone la plus distale est marquée soit par des silts et argiles de<br />

plaine d’inondation, avec des dépôts de chenaux épars, soit par des évaporites, ou<br />

éventuellement par des dépôts côtiers lacustres ou marins.<br />

22


Fig. 7-(A) : coupe longitudinale simplifiée dans un cône de déjection: (1) coulées boueuses,<br />

(2) galets, (3) sables et graviers, (4) limons. (B): détail.<br />

Dans un bassin actif avec rajeunissement tectonique du relief, les séquences s’épaississent<br />

vers le haut. Puis au fur et à mesure que l’érosion réduit le relief, s’il n’y a pas de<br />

rajeunissement tectonique, les sédiments s’organisent en séquences granodécroissantes et<br />

stratodécroissantes.<br />

2-Rivières en tresse<br />

Elles se forment dans les zones à fort gradient topographique et/ou lorsque le débit est très<br />

variable ; elles sont rapides. Elle se distingue par une faible sinuosité du lit majeur, un régime<br />

de crue brutale et la présence d’un réseau complexe de chenaux séparés par des barres, qui<br />

deviennent obliques (transversales) dans les courbes; leur forme dépend de la charge et du<br />

débit. Elles sont constituées de galets imbriqués qui tombent en avalanche en aval, de<br />

graviers, de sable à litage entrecroisé (Fig. 8). Elles sont souvent ravinées par le déplacement<br />

des chenaux.<br />

Les dépôts sont grossiers (conglomérats et sables), avec des figures sédimentaires de forte<br />

énergie et de nombreuses surfaces d’érosion ; ils montrent des épaisseurs importantes (10 à<br />

30m) et des extensions latérales très grandes (pouvant atteindre des dizaines de kilomètres).<br />

Les chenaux se marquent par des séquences à base érosive, des dépôts grossiers et des<br />

stratifications de type festons.<br />

23


A<br />

B<br />

Fig. 8-A : Principaux types de barres fluviatiles; (1) chenal droit; (2) chenaux en tresse. B :<br />

séquence du système fluviatile en tresse (Delfaud, 1984)<br />

Les barres forment le sommet des séquences et représentent la partie sommitale du<br />

remplissage des chenaux. Ils sont constitués de sédiments plus fins : sable fin à grossier, des<br />

stratifications souvent obliques de type tabulaire, des rides et des lamines parallèles.<br />

Il édifie des séquences stratocroissantes, à base plane, et montre de bas en haut (Delfaud,<br />

1984): des stratifications croisées en berceau, des stratifications planes, des argiles à<br />

pédogenèse.<br />

3-Sédimentation des réseaux à méandres<br />

Elles se forment dans des plaines alluviales à faible gradient. Ces rivières sont marquées<br />

par un plus fort pourcentage d’argile et de silt. Elles sont caractérisées par un chenal unique,<br />

très sinueux, encadrés par des levées et des plaines d’inondation à dépôts laminaires fins.<br />

La sédimentation (Fig. 9) se fait sur la rive convexe sous forme d'une barre de méandre ;<br />

qui s'accroît latéralement en même temps que la migration du méandre (accrétion latérale).<br />

Elle est constituée de sable disposé en litage oblique de grande taille (litage epsilon). Le fond<br />

du chenal est pavé de galets (channel lag). Si une levée est crevée pendant une crue, des<br />

sables se répandent dans la plaine d'inondation sous forme d'un microdelta de crevasse<br />

(crevasse splay).<br />

Les séquences de rivières à méandre sont positives (séquence stratodécroissante :<br />

Delfaud, 1984): elles débutent par un pavage de galets et se terminent par des limons de<br />

plaine d'inondation montrant des traces de sols et de végétation.<br />

24


A<br />

B<br />

Fig. 9-Dépôts dans un méandre (A) et séquence du système fluviatile à méandre (B) ;<br />

Delfaud (1984).<br />

Les séquences (Delfaud, 1984), dites de "point–bar", stratodécroissantes, à base<br />

ravinante, zone d’accrétion majeure à litage oblique et termes supérieurs fins, planes, à rides,<br />

silts, argiles et paléopédogenèses.<br />

IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE<br />

L’analyse séquentielle<br />

L’analyse séquentielle est à la fois une technique scientifique et une méthode objective<br />

qui permet, à la suite des observations sédimentologiques, d’associer les dépôts<br />

sédimentaires entre eux dans un cadre géodynamique et de hiérarchiser des successions des<br />

termes lithologiques ou des faciès : les séquences.<br />

La notion de séquence sédimentaire est due à Klupfel (1917) ; elle a été développée par<br />

Lombard (1956) qui a introduit le concept de « série virtuelle ».<br />

J. Delfaud (1963 et 1972) a défini la série naturelle comme « une suite de faciès<br />

rencontrés dans une formation ou dans un type de sédiment et qui doit être indépendamment<br />

des théories génétiques, en considérant uniquement l’ordre réel de succession des faciès dans<br />

la nature ». Cette suite de faciès est la séquence élémentaire.<br />

En 1973 et 1986, J. Delfaud a proposé une hiérarchie scalaire des séquences<br />

sédimentaires, comprenant sept ordres (1 à 7) et a établi un parallélisme entre échelles<br />

séquentielle, eustatique et biologique ( Fig. 10) dans cette échelle :<br />

-L’ordre 1 correspond à la séquence élémentaire : est une séquence unité qui traduit un<br />

simple phénomène sédimentaire ;<br />

-Les ordres 2 et 3 sont les mésoséquences qui traduisent des évolutions<br />

paléogéographiques (progradation-accrétion) ;<br />

25


Fig. 10-Analyse séquentielle<br />

A- Typologie scalaire des séquences sédimentaires d’après Delfaud, 1986<br />

et Kazi-Tani, 1986)<br />

B- Parallélisme entre échelles séquentielle, eustatique et biologique.<br />

26


-Les ordres 4 à 7 sont les mégaséquences qui correspondent aux phénomènes généraux<br />

(eustatisme, climat, subsidence et tectonique).<br />

En 1973, D. Fournie relance à nouveau la notion de séquence virtuelle de Lombard et<br />

utilise une démarche mathématique pour expliquer l’analyse séquentielle.<br />

Une autre démarche objective et celle de N. Kazi-Tani (1986). Cet auteur a défini<br />

l’analyse séquentielle comme discipline scientifique qui étudie les relations entre la trame<br />

texturale des faciès et l’agencement structural des séquences. Il propose une échelle de<br />

séquences basée sur l’approche « rythmo-stratigraphic » ou stratigraphie séquentielle qui<br />

comprend neuf ordres (de 0 à 8) et traduit des phénomènes géodynamiques suffisamment<br />

généraux pour être corrélables à travers plusieurs bassins<br />

En ce qui concerne la sédimentation de plate-forme (Fig. 11), deux types fondamentaux<br />

de séquences d’échelle moyenne (mésoséquences) ont été définis :<br />

-La séquence klupfélienne (Klupfel) qui correspond au comblement d’une vasière<br />

externe par des sédiments d’énergie croissante, au fur et à mesure que la bathymétrie décroît.<br />

C’est une séquence granocroissante.<br />

Fig. 11-Modèle de genèse de séquences de 3 éme ordre en fonction de l’environnement.<br />

I. Fosse turbiditique<br />

II. Plate-forme externe<br />

III. Plate-forme interne<br />

IV. Domaine continental<br />

27


-La séquence quercynoise (Delfaud) qui correspond à l’évolution, par comblement, des<br />

domaines internes dont l’énergie décroît avec la bathymétrie. Cette séquence<br />

granodécroissante a été définie par l’auteur dans la sédimentation carbonatée.<br />

Une bonne correspondance peut-être établie entre les échelles séquentielles, eustatiques et<br />

biologiques (DELFAUD, 1986).<br />

V-OBJECTIF DE L’ETUDE<br />

Plusieurs études ont été réalisées par notre groupe, entre 1999 et 2006 sur les dépôts<br />

triasico-jurassiques de la bordure méridionale du Moyen Atlas et de la Haute Moulouya. Elles<br />

visaient l’analyse des différents termes de cette couverture, tout en précisant leur relation<br />

avec le socle cambrien. De plus, les différentes étapes de l’évolution méso-cénozoïque sont<br />

reconstituées en les replaçant à chaque fois dans leur cadre régional et général.<br />

Nous avons effectué une analyse fine du «faciès d’Itzer» que nous avons cartographié,<br />

daté par encadrement et replacé dans son cadre régional.<br />

De plus, le découpage des carbonates liasiques de la bordure moyen-atlasique a été<br />

révisé. Par la suite la dynamique triasico-liasique du paléoseuil de la Haute Moulouya a été<br />

retracée. Puis nous avons contribué à l’étude de la région de Midelt-Mibladène au cours du<br />

Lias et du Bajocien.<br />

Cependant, certains axes de recherches ont été traités sommairement. Alors nous nous<br />

sommes proposé d’y remédier dans le présent travail.<br />

Ainsi la carte au 50.000 éme , préétablie en 1996, a été affinée et complétée en intégrant les<br />

régions de Boumia-Tizi n’Rechou et d’Aouli-Sidi Ayad.<br />

L’évolution tectono-sédimentaire des différentes successions lithologiques, qui<br />

s’échelonnent du Trias au Jurassique, est détaillée par l’analyse macroscopique (cartographie,<br />

lever de coupes lithostratigraphiques, échantillonnage serré), suivie par des analyses et<br />

traitement au laboratoire (confection de lames minces et de sections polies, lavages,<br />

déterminations de la macrofaune et de la microfaune). Plus de vingt-sept coupes ont été<br />

levées (Fig. 12), 280 lames minces et 10 lavages sont analysés au microscope et à la loupe.<br />

La détermination des organismes, collectés, a permis un callage biostratigraphique le plus<br />

fiable possible. Les associations de faciès reconnus sont regroupées en séquences d’échelles<br />

variées qui sont subordonnées à des discontinuités sédimentaires diverses.<br />

Cette étude a intéressé particulièrement :<br />

- les argilites salifères et leur semelle détritique grossière qui sont analysées.<br />

-les argilites saliféres supérieures et les volcano-sédimentaires associés, déjà découverts<br />

d’abord dans la région d’El Hajeb-Agouraï (Formation de Oued Defali : Chalot-Prat & al.,<br />

1985), ensuite dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas (Formation<br />

d’Oued Kiss et Formation de Tizi N’ Ghachou : Ouarhache & al., 2000 ; Ouarhache, 1993,<br />

1995, 2002), sont cartographiés dans toute la région afin de définir leur extension spatiotemporelle<br />

; ils sont analysés en apportant : des éléments d’observations systématiques et de<br />

détail qui permettent d’établir la typologie des faciès volcano-sédimentaires et d’approcher<br />

les conditions de leur genèse et de leurs évolutions. Elles sont replacées dans leur cadre<br />

régional ; puisqu’elles constituent elles-mêmes un outil dans la reconstitution<br />

paléogéographique des milieux sédimentaires et la compréhension des mécanismes<br />

28


tectoniques qui leur ont donné naissance. Ceci contribuera à une meilleure compréhension du<br />

contexte géodynamique globale du pourtour du paléoseuil de la Haute Moulouya et de son<br />

influence sur les dépôts triasico-liasiques. Pour celà on va adopter une nouvelle nomenclature<br />

en subdivisant les argilites salifères supérieures en trois formations : Formation de Tizi<br />

N’Rechou et Formations équivalentes, Formation de Tizi N’Toumelba et Formation<br />

d’Aghbalou Oumlil ; elles correspondent aux membres : a, b et c de la Formation de Tizi<br />

N’Ghachou (Ouarhache, 2002).<br />

- le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques est précisé.<br />

-la stratigraphie des carbonates liasiques, et des passées détritiques terrigènes qui leur sont<br />

associés (faciès d’Itzer et niveaux assimilés), et des dépôts toarciens (faciès de Mibladène) et<br />

bajociens (marnes et marno-calcaires à cancellophycus et marnes de Talsinnt), est précisée.<br />

-Des corrélations lithostratigraphiques et biostratigraphiques sont établies à l’échelle<br />

locale et régionale afin de proposer des reconstitutions paléogéographiques.<br />

Ce travail est donc une contribution à la connaissance des sédiments des différentes<br />

formations tiasico-jurassiques. Il permet de définir les modalités de dépôt de ces séries,<br />

d’établir des reconstitutions tectono-sédimentaires des milieux de dépôts et de réaliser des<br />

comparaisons entre les différents secteurs étudiés.<br />

Fig. 12-Carte de localisation des coupes<br />

1-Dépôts triasico-jurassiques, 2-Socle paléozoïque, 3-Moyen Moulouya,<br />

4-Moyen Atlas méridional, 5-Goutiéres synclinales,<br />

6-Région de Midelt-Mibladène, 7-Haut Atlas<br />

29


Après l’inventaire des facteurs ayant régi l’évolution triasico-jurassique et la spécificité de<br />

leur interactions, on a pu proposé et discuté les principales étapes de l’évolution<br />

géodynamique de cette région.<br />

Enfin un modèle est élaboré.<br />

VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES<br />

A-Introduction<br />

Dans cette partie nous allons étudier pétrographiquement les principaux faciès des<br />

formations volcaniques rencontrés dans la région.<br />

B-Les roches volcaniques<br />

Elles sont représentées dans notre secteur par le complexe basaltique et les lamprophyres<br />

jurassico-crétacés.<br />

1-Les basaltes<br />

Ils sont définis, essentiellement, sur la base de leur texture et de leur composition<br />

minéralogique.<br />

L’étude microscopique et macroscopique a permis de distinguer cinq faciès :<br />

a-Basaltes microlitiques porphyriques (Ph. 1 et 2, Pl. 1)<br />

Ce premier type de basaltes est plus répandu à Tourarine (TR/ B ), Boutkhoubaye (BK 24 ),<br />

Aghbalou Oumlil (OL 1 ) et Sidi Mohamed Ben Ali (BL 4’ et BL 2 ). Ils sont verdâtres ou vertjaunâtre<br />

à fond souvent opacifié (OL 1 , BK 4 , et TR/ B ) et d’aspect fluidale (BL 4’ ) ; et sont<br />

souvent prismés.<br />

>Paragenèse primaire : plagioclases + clinopyroxénes + opaques.<br />

>Paragenèse secondaire : oxydes de fer.<br />

Les éléments comprennent:<br />

-des plagioclases, représentés par des microlites et des phénocristaux, qui se présentent<br />

sous forme de lattes ou en aiguilles et de taille qui varie de (1mm à 3mm). Ils représentent<br />

20% à 30% du volume total de la roche. Ils sont isolés ou groupés en agglomérats de deux à<br />

plusieurs individus. Quand ils sont frais et limpides, ils montrent une mâcle polysynthétique.<br />

-des clinopyroxénes (OL 1 ) de taille (0,25 à 0,5mm) à biréfringence forte ; ils montrent un<br />

seul plan de clivage (section longitudinale). Il s’agit vraisemblablement d' Augite.<br />

-des orthopyroxènes (2 à 30%) frais, partiellement ou totalement micritisés ; ils montrent<br />

un clivage unique à extinction droite, et dont la biréfringence est faible. Leur forme est<br />

tabulaire, alors que leur taille varie entre 0,5 et 1,5 mm. Il s’agit probablement de l'Enstatite.<br />

-des olivines (pouvant former jusqu’ à 40% du volume de la roche), rarement altérées,<br />

partiellement ou totalement micritisées, de taille variant entre 0,1 et 2,5 mm.<br />

-des fragments de lave, vitreuse recristallisée (0 à 10%), opacifiés et séricitisés. Ils sont<br />

soit en formes de filaments, soit en forme d’amas; leur taille est comprise entre 0,5 et 3 mm.<br />

-des opaques de formes arrondies ou amiboïdes, et de taille pouvant atteindre 0,1mm.<br />

30


-des fantômes de ferro-magnésiens (moins de2%), complètement opacifiés, de taille<br />

0,5mm.<br />

La mésostase (10 à 68%) est constituée de microlites de plagioclases en aiguilles de taille<br />

inframillimétrique; ils sont emballés et noyés soit dans un fond vitreux recristallisé (OL 14 ) ou<br />

dans un fond complètement ou partiellement opacifié (BL 4 , TR/ B ). Elle peut montrer des<br />

vacuoles remplies de chlorite ou de calcite (BL 4 ) ou de silice (BK 11’ ).<br />

b-Basaltes microlitiques porphyriques localement doléritiques (Ph. 3, Pl. 1)<br />

Il a été défini à Sidi Lahbib (SL 4 ) et (BL 3 ), et se présente en basaltes à billes verdâtres,<br />

vacuolaires à (BL 3 ), altérés et recoupés par des veinules calcitiques à (SL 4 ).<br />

Dans ces basaltes les élément sont représentés par :<br />

-des plagioclases qui représentent 80% (Sidi Aït Lahbib) à 93% (BL 3 ) du volume de la<br />

roche. Ils pouvant atteindre plus de 3mm, et se présentent sous forme de lattes ou sous formes<br />

quadrangulaires. Les phénocristaux (20%), sont soit isolés ou groupés en un ou plusieurs<br />

individus; ils sont maclés (macle polysynthétique) et peuvent être partiellement calcitisés.<br />

Localement, apparaissent entre les cristaux, des plages totalement opacifiés ou des opaques<br />

cubiques ou rappelant par leur forme d’anciens ferromagnésiens complètement opacifiés.<br />

-des pyroxénes souvent chloritisés (3%).<br />

La mésostase (5%), à fond opacifié, renferme 60% de microlites de plagioclases très fins<br />

de taille inférieure ou égale à 0,25mm ; comme, ils montrent localement (SL 4 ) une certaine<br />

fluidité. Elle est parcourue de fissures anastomosées, remplies de chlorite (SL 4 ) ou de calcite<br />

et/ou de silice néoformée ou de calcite avec les parois tapissées d’oxydes de fer (BL 3 et BL 4 ).<br />

c-Basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques (Ph. 4, Pl. 1)<br />

Ils sont définis à Oued Moulouya (OM 2a ) et à Ifri Ichabar (IF 2 ) de texture microlitique<br />

peu porphyrique localement doléritique, parfois vacuolaire (IF 2 ). La roche comporte :<br />

-des microlites de plagioclases (60% à 80%) de taille inframillimétrique et pouvant<br />

atteindre 0,25mm. Ils sont en forme de baguettes, et peuvent êtres séricitisés et/ou chloritisés.<br />

-des opaques 6%.<br />

-cristaux de pyroxénes, souvent chloritisés.<br />

La mésostase (10% à 40%), opacifiée, montre des microfractures de chlorite et des<br />

vacuoles elliptiques remplies de silice ; comme, elle est parcourue de filonnets à deux types<br />

de remplissage :<br />

-des filonnets remplis de silice néoformée tapissant les parois et de calcite remplissant le<br />

cœur.<br />

-des filonnets, dont les parois sont tapissés d’oxydes de fer et alors que la calcite remplie<br />

le cœur. Cette deuxième famille de filonnets recoupe la première. Les différents types de<br />

remplissage permettent d’identifier trois phases successives : une phase de silicification suivit<br />

d’un phénoméne d’oxydation, puis une calcitisation finale (phénomènes<br />

d’hydrothermalisme).<br />

d- Basaltes xénolithiques (Ph. 5, Pl. 1)<br />

Ces basaltes sont issus d’une émission volcanique explosive. Ils sont post-basaltes<br />

triasico-liasique; ils ont été reconnus à Adarhal (AR 2 ). Ce sont des basaltes xénolithiques à<br />

texture microlitique localement doléritique. Ils renferment :<br />

31


-des fragments de basaltes microlitiques porphyriques à pyroxéne (15 à 20%). Ce sont des<br />

enclaves issues de l’arrachement par le magma hôte lors de son ascension alors qu’ils étaient<br />

encore à l’état chaud. Ils montrent une forme sinueuse et diffuse et sont de taille variant entre<br />

5 mm à pluridécimétrique.<br />

-des pyroxènes 5% montrant deux plans de clivages orthogonaux<br />

-des lattes de plagioclases (6%) de forme quadrangulaire, dont la taille peut atteindre 1,5 à<br />

3 mm. Ils peuvent être partiellement ou complètement calcitisées ou chloritisées.<br />

La mésostace représente 20% du volume de la roche.<br />

e-Basaltes doléritiques (Ph. 6, Pl. 1)<br />

Ce sont des basaltes prismés frais qui ont été définis à Ifri Ichabar, Boutkhoubaye et<br />

Tanourdi (20 à 30 m). Ils ont une texture doléritique. Ils sont formés par :<br />

-des microlites de plagioclases (85%) de taille inframillimétriques disposés en rosace<br />

(subophitique).<br />

-des pyroxènes (5%). Il s’agit d' Augite partiellement ou totalement altérée en<br />

amphibole. Ils peuvent englober des plagioclases (texture ophitique), soit ils remplissent les<br />

interstices entre les plagioclases (texture intersertale).<br />

La mésostase (10%) est représentée par des opaques (oblitérant les espaces interstitiels :<br />

texture intergranulaire) ou par des amphiboles (résultant de l’altération d’anciens pyroxénes)<br />

2-Dykes<br />

On trouve ce type de faciès dans la région de Boutkhoubaye (B 1 , B 2 , B 3 ) et Tanourdi (D 1 ,<br />

D 2 et D 3 ). Il s’agit de Lamprophyres alcalins à phénocristaux de pyroxène «vert» (cristaux<br />

pléochroïques) ; phénocristaux de pyroxène incolore ; mégacristaux d’amphibole<br />

pléochroïque ; phénocristaux de biotite (à clivage et extinction droite et pléochroïsme<br />

directe) ; olivine (parfois) ; opaques et imprégnations de calcite (B 1 ).<br />

Ces dykes intrusifs sont caractérisés par le pyroxène « vert » (comm. Orale Mr.<br />

Mahmmoudi) ; ils sont post-triasiques voire passage Jurassique-Tertiaire (mise en place<br />

tardive). A Tanourdi (D 1 ), ce faciès alcalin est plus fin et correspond probablement à la<br />

bordure de l’intrusion.<br />

VII-PLAN ADOPTE<br />

Ce travail comprend quatre parties en plus de l’introduction et des conclusions générales.<br />

-Dans l’introduction, les secteurs étudiés (la bordure méridionale du Moyen Atlas, région<br />

de Midelt-Mibladène, région de Boumia-Tizi n’ Rechou, région d’ Aouli-Sidi Ayad) sont<br />

présentés et replacés dans leur cadre régional, de plus leurs subdivisions structurales sont<br />

définies ; l’historique des recherches est retracé ; les volcanoclastites sont rappelées ; les<br />

objectifs et les méthodes préconisées sont retracés ; les terminologies adoptées sont<br />

inventoriées ; enfin les problèmes sont posés<br />

-La première partie, organisée en quatre chapitres, relate à partir d’une description<br />

détaillée des coupes levées, les caractéristiques lithostratigraphiques et biostratographiques<br />

des dépôts mésozoïques dans la bordure méridionale du Moyen Atlas, région de Midelt-<br />

Mibladène, région de Boumia-Tizi n’ Rechou, région d’ Aouli-Sidi Ayad ; les découpages<br />

32


formationnelles et chronostratigraphiques sont élaborés ; l’analyse faciologique est affinée ;<br />

les discontinuités sédimentaires sont définies ; l’identification des séquences<br />

sédimenthologiques (à différentes échelles) est réalisée ; les milieux de dépôts sont<br />

reconstitués ; les modalités et principaux paramétres de la sédimentation sont définis.<br />

-La deuxième partie englobe les corrélations des coupes levées à l’échelle régionale : dans<br />

la bordure méridionale du Moyen Atlas, la région de Midelt-Mibladène, la région de<br />

Boumia-Tizi n’ Rechou, la région d’ Aouli-Sidi Ayad ; ces corrélations reflètent les<br />

changements de faciès et les variations de puissance; les relations spatio-temporelles entre les<br />

différentes formations ainsi que l’influence de la mobilité du cadre morphostructural sur<br />

l’organisation des dépôts sont définis ; elle comprend aussi la récapitulation des faciés-clés<br />

de la région (les volcanoclastites, les faciès rouges et les carbonates).<br />

-La troisième partie est relative à l’évolution géodynamique : les grandes unités<br />

structurales sont mise en évidence; les différentes étapes de l’évolution triasico-jurassique<br />

sont relatées; les différents paramétres et gradients géodynamiques sont inventoriés et leurs<br />

interactions mutuelles sont définies ; les comparaisons avec les autres secteurs du domaine<br />

atlasique (le Haut Atlas et le Moyen Atlas) sont réalisées.<br />

-Les conclusions générales servent de récapitulatifs des principaux résultats.<br />

33


PREMIERE PARTIE<br />

ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET ANALYSE<br />

SEDIMENTOLOGIQUE<br />

35


INTRODUCTION<br />

A l’échelle régionale, malgré la nette différenciation morphostructurale et<br />

paléogéographique et les nombreuses variations latérales observées dans le remplissage<br />

sédimentaire triasico-jurassique, les argilites salifères supérieures se distinguent par leur<br />

homogénéisation lithologique apparente et par leur répartition générale dans l’ensemble des<br />

bassins triasico-liasiques. D’épaisseur plurimétrique à pluridécamétrique, elles reposent sur<br />

le complexe basaltique par un contact faillé ou par une nette discordance que matérialise une<br />

surface de ravinement ou de réactivation à laquelle sont associées des fentes remplies<br />

d’argilites rouges.<br />

Les argilites salifères supérieures renferment des niveaux gréso-conglomératiques à<br />

éléments épiclastiques et des niveaux pyroclastiques, qui conduisent à les subdiviser en trois<br />

formations : Formation de Tizi N’Rechou (et formation équivalentes: Formation de Boumia<br />

entre Boumia-Aouli, Formation de Tawrirt entre Tawrirt-Boutkhoubaye et Formation d’Aït<br />

Lhaj sur la bordure méridionale du Moyen Atlas), Formation de Tizi N’Toumelba et<br />

Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

Les carbonates tidalitiques liasiques sont datés du Lotharingien moyen-Carixien élevé<br />

voire Domérien probable (Saâdi, 1996; Saâdi & al., 2003). Ils sont caractérisés par le "faciès<br />

d’Itzer" (Carixien : biozones C 1 -C 2 ) ; qui les subdivise en carbonates anté-Itzer (CAI) et<br />

carbonates post-Itzer (CPI).<br />

Quant aux dépôts du Toarcien et du Dogger, ils sont cantonnés dans la région de Midelt-<br />

Mibladéne.<br />

37


Chapitre 1 LA REGION DE BOUMIA- TIZI N’RECHOU<br />

I- Etude stratigraphique et analyse sédimentologique<br />

Les dépôts triasico-liasiques, épais et discordants sur le socle paléozoïque, débutent par<br />

les détritiques grossiers de base (conglomérats, arkoses et grès lie de vin). Cet épisode<br />

détritique syntectonique est drapé par des argilites silteuses rouges à évaporites où s'intercale<br />

un complexe basaltique. Les carbonates liasiques coiffent toute cette succession.<br />

A-Les détritiques grossiers de base, dont l’épaisseur peut atteindre 100m et qui<br />

ravinent le socle paléozoïque granitisé et schistosé, sont composés essentiellement d'arkoses<br />

grossières à stratifications obliques.<br />

B-Les argilites saliféres inférieures (100 à 200m), datées du Carnien-Norien supérieur,<br />

sont silteuses à la base ; comme elles montrent différents types d’intercalations (arkoses<br />

grossières bioturbées, à stratifications obliques, pseudo-litées, granodecroissantes ; arkoses<br />

fines litées ; argilites rougeâtres consolidées à la base, et marmorisées au sommet et argilites<br />

verdâtres bioturbées). Un liseré d’argilites noirâtres coiffe ces dépôts.<br />

C-Le complexe basaltique<br />

Le complexe basaltique, décamétrique à pluridécamétrique, est rapporté au Norien<br />

supérieur-Lias basal, est microlitique ou à tendance doléritique. Il est généralement altéré à<br />

billes et montre de rares niveaux à pillow-lavas ainsi que des faisceaux prismés. Notons que<br />

localement des niveaux de calcaires silicifiés et hématitisés s'y développent.<br />

D-les argilites salifères supérieures<br />

Les argilites salifères supérieures, bien développées au NW (150m), sont organisées en<br />

trois formations.<br />

1-La Formation de Tizi n’Rechou (10 à 100m) est structurée en deux membres :<br />

•Le membre inférieur (5 à 45m) repose sur le complexe basaltique, par le biais d’un<br />

conglomérat chenalisé à stratifications, oblique et entrecroisée, et à fragment de grés rouges,<br />

d'argilites rougeâtres, de basaltes et de concrétions siliceuses ; ou par deux niveaux de<br />

calcaires silicifiés et hématitisés. Il débute par : des brèches pyroclastiques violacées à traces<br />

de tubules de dégazage localement à stratification oblique, des conglomérats à stratifications<br />

oblique ou entrecroisée, des tufs grossiers noirâtres à stratification diffuse. Cette semelle, qui<br />

montre un niveau pédogénétique à concrétions silicifiées gris-verdâtre, est surmontée par des<br />

brèches pyroclastiques marron-grisâtre que coiffent des tufs lithiques et cristallins, à traces de<br />

terriers, et des conglomérats à stratification oblique et entrecroisée. Ces dépôts passent<br />

latéralement à des argilites rouge-brique à lentilles de tufs fins, lapilli-tufs, argilites verdâtres,<br />

calcaires tufacés et calcaires silicifiés et ferrugénisés.<br />

Ce membre est couronné par des conglomérats à stratifications obliques et entrecroisées,<br />

des marnes tufacées grisâtres ou des dolomies tufacées.<br />

38


Fig. 13- Région de Boumia (détail dans les coulées basaltiques)<br />

A.- Coupe dans les dépôts triasico-liasiques.<br />

B.- Détails du complexe basaltique.<br />

C.- Détails de la succession des horizons d’une coulée basaltique (coulée 3).<br />

Le membre supérieur (5 à 55m) débute par une alternance de passées d’argilites tufacées<br />

rouge-brique et de conglomérats à stratification oblique en auges, à passées de tufs cristallins<br />

et lithiques et brèches pyroclastiques gris-verdâtre. Viennent ensuite des cendres verdâtres,<br />

des tufs lithiques et cristallins, des tufs lithiques gris-violacé lités, des tufs cristallins noirâtres<br />

ou gris-verdâtre, des tufs vitreux lités, des conglomérats et microconglomérats rougeâtres que<br />

séparent des argilites rougeâtres tufacées.<br />

Dans ces dépôts s’intercalent : des brèches de calcaires tufacés blanchâtres ou grisverdâtre,<br />

des siltites ferruginisées, des calcaires et des dolomies tufacées beiges, des niveaux<br />

pédogénétiques et des lentilles de tufs rougeâtres.<br />

Ce membre est couronné par des calcrêtes carbonatées et des argilites rouge-brique à<br />

lentilles concrétionnées.<br />

39


Fig. 14- Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />

la région de Boumia-Tizi n’Rechou<br />

40


2-La Formation de Tizi n’Toumelba (jusqu’à 20m) est composée essentiellement<br />

de cendres vert-jaunâtre à fauves, organisés en un ou plusieurs niveaux plurimétriques,<br />

séparées par des passées d’argilites rougeâtres tufacées à tufs grossiers ou vitreux souvent<br />

lités où s’intercalent des niveaux pédogénétiques.<br />

3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (5 à 22m) est formée d’argilites rouge-brique<br />

où s’intercalent des lentilles d’argilites tufacées consolidées rougeâtres, de tufs cristallins<br />

et/ou lithiques, des passées de grés argileux et des niveaux de conglomérats à galets<br />

d’argilites verdâtres et éléments basaltiques ou dolomitiques ; elle est coiffée par une passée<br />

d’argilites verdâtres. Cette formation est coiffée par une passée d’argilite verdâtres ou<br />

localement par une alternance d’argilites consolidées versicolores et de calcaires argileux ;<br />

que surmontent les carbonates tidalitiques du Lias inférieur.<br />

E-La Formation de Lissit, dont seule la base est levée (3 à 54m), est représentée par<br />

les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen. Elle débute par : des calcaires<br />

bioclastiques tufacés jaunâtres, des dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires, une<br />

alternance d’argilites verdâtres et de dolomies tufacées feuilletées jaunâtres à bivalves et<br />

brachiopodes et des dolomies bioclastiques. Viennent ensuite, des calcaires et des dolomies<br />

oolitiques et Bioclastiques grisâtres et tufacées jaunâtres essentiellement à brachiopodes,<br />

gastéropodes et foraminifères.<br />

Alors que dans la région de Boumia, les carbonates liasiques, pelliculaires, sont datés du<br />

Carixien inférieur et moyen, ils ravinent les argilites salifères supérieures. Le Carixien<br />

inférieur est caractérisé par Opisoma bourcarti Dub., et Spiriferina alpina et Lima sp.. Il<br />

débute par une alternance argilo-dolomitique ou par des dolomies bioclastiques à<br />

stratifications obliques, oolites, bivalves, gastéropodes et encrines. Il se termine<br />

essentiellement par une alternance de dolomies, souvent laminitiques, et d'argilites<br />

rougeâtres ; où s'intercalent des dolomies bioclastiques à bivalves à tests épais.<br />

41


II-COUPE DE TIZI N’ TOUMELBA (les coupes Tt)<br />

Les argilites salifères supérieures sont marquées dans la région de Tizi n’Toumelba par<br />

des volcano-sédimentaire qui forment un chenal d’extension 150 à 200 m et d’épaisseur<br />

variée pouvant atteindre plus de 100 m dans l’axe du chenal et seulement une vingtaine de<br />

mètre sur ses bordures.<br />

Ces dépôts sont recoupés par deux dykes (Tt20 et Tt21) avec :<br />

-Tt 20 d’épaisseur 7 cm et orienté N70, 75 NNW<br />

-Tt 21 épais de 5 cm et de direction N45, subvertical<br />

Ces dykes sont à remplissages essentiellement carbonatés. Il s’agit de calcaires tufacés à<br />

fragments de basaltes microlitiques porphyriques (10 à 15%) et de taille moyenne (0,80mm)<br />

pouvant atteindre 4 mm à Tt 21 , cristaux de plagioclases (10%) ; fragments de lave vitreuse<br />

10% ; oolites ; gravelles ; agrégats ; plages de silice néoformée ; opaques ; bivalves et<br />

échinodermes (Tt 20 ). Ces éléments, à contours irréguliers, sont liés par un ciment<br />

dolomicrosparitique (Tt 20 ) ou sparitique (Tt 21 ).<br />

Dans cette région trois coupes ont été levées : Tt 1 dans l’axe du chenal et Tt 2 et Tt 3 sur ses<br />

bordures.<br />

A-COUPES Tt 1<br />

1-Présentation de la coupe<br />

L’étude de la coupe Tt 1 montre les passages respectifs des basaltes doléritiques aux<br />

argilites salifères supérieures et de celles-ci aux carbonates liasiques. De plus, elle nous a<br />

permis d’étudier les niveaux volcano-sédimentaires intra-argilites supérieures.<br />

2-les formations (Fig. 15 et 16)<br />

Dans cette région affleurent bien : le complexe basaltique, les argilites salifères<br />

supérieures, très développées et représentées par des dépôts détritiques pyroclastiques, et les<br />

carbonates liasiques. Ces dépôts, très variés sur le plan faciologique, sont organisés en quatre<br />

formations :<br />

a-La Formation de Tizi n' Rechou (niveaux 1 à 8 ; 56m)<br />

Cette formation, essentiellement argileuse, est organisée en deux membres :<br />

-Le membre inférieur (niveau 1 ; 21 m) est formé par des argilites rouge-brique à<br />

lentilles de tufs fins. Il se termine par des argilites rouge-brique à passées décimétriques<br />

d’argilites verdâtres et de dolomie tufacée (niveau 1) à cristaux fins de plagioclases, gravelles,<br />

oxydes de fer et chlorite.<br />

-Le membre supérieur (niveaux 2 à 8; 35m) est composé de deux unités :<br />

+l’unité basale (niveau 2 ; 20m) est formée par des argilites rouge-brique à passées<br />

décimétriques d’argilites verdâtres. Dans sa partie médiane, s’intercale une passée<br />

décimétrique de croûte dolomitique verdâtre (niveau 2) ; il s’agit de dolomie gréseuse à<br />

quartz néoformé,<br />

42


Fig.15-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Toumelba<br />

43


+l’unité sommitale (niveaux 3 à 8 ; 15m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

* des argilites rouge-brique à lentilles de tufs fins que coiffe une croûte décimétrique de<br />

calcaire argileux feuilleté rougeâtre.<br />

* des argilites feuilletées rouge-brique (2,50m) à passées de tufs fins et passées<br />

décimétriques de calcrêtre noire (niveau 3). Ces calcrêtes sont des dolosparites tufacées à<br />

traces de terriers ( ?) ; fragments de basaltes et une faible proportion de cristaux de feldspaths<br />

plagioclases dont la taille varie entre (0,1 et 0,25 mm) ; rares fragments de lave vitreuse ;<br />

opaques abondants ; nombreuses gravelles ferruginisées.<br />

* le niveau 4, pluridécimétrique et à base ravinante, est représenté par des dolomies<br />

gréseuses gris-violacée à plages de quartz néoformé, oxydes de fer, fragments de basaltes à<br />

fond opacifié et granules de chlorite, que coiffe des argilites rouge-brique (1m).<br />

* une barre pluridécimétrique (niveau 5), à base ravinante, de conglomérat polygénique à<br />

ciment micritique et fragments centimétriques (40%) de carbonates et de basaltes doléritiques<br />

à fond opacifié et chloritisé, de formes émoussées, entourés d’un film calcitique et dont la<br />

taille varie de (0,5 à 3 mm pouvant atteindre le centimétre) et à gravelles ferruginisées.<br />

* des argilites rouge-brique, pluridécimétrique, que coiffe un banc décimétrique de<br />

conglomérat polygénique à fragments de basaltes.<br />

*2 m d’argilites rouge-brique à passées chenalisées de microconglomérats polygéniques<br />

(niveau 6) à ciment carbonaté et à fragments centimétriques de : calcaire ; d’argilites<br />

verdâtres et de basaltes doléritique (40%) de formes émoussées, gravelles, agrégats à<br />

éléments volcaniques, oxydes de fer, chlorite, plages de dolosparite à cristaux xénomorphes et<br />

plages d’argilites.<br />

* des argilites tufacées noirâtres à éléments centimétriques de basaltes.<br />

*des tufs lithiques et cristallins rouge-brique (niveau 7 ; 2m) à cristaux de plagioclases<br />

(35%), de taille comprise entre (0,1 et 1 mm); fragments fins de lave vitreuse (40%); opaques<br />

(15%) et oxydes de fer (en proportion élevée). Ces éléments, de formes anguleuse et sinueuse,<br />

sont liés par au ciment (20%) microsparitique localement ferruginisé.<br />

*des argilites tufacées rouge-brique à lentilles de calcaires beiges. Elles sont coiffées par<br />

un banc décimétrique de dolomie tufacée beige (niveau 8) à fragments de basaltes (6%) de<br />

taille millimétrique à centimétrique et de formes anguleuse et émoussée ; fragments fins de<br />

lave vitreuse (4%) de forme anguleuse et de taille (0,25 et 0,5 mm); gravelles ; oolites et<br />

granules de chlorite. Les fragments lithiques montrent un début de dolomitisation.<br />

b- La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveaux 9 à 11 ; 18,50m) est formée<br />

essentiellement par des cendres fauves. Elle débute par des tufs lithiques (niveau 9; 13m) à<br />

fragments de lave vitreuse (60%) à rares microlites de plagioclases, de taille<br />

inframillimétrique; des fragments de basaltes doléritiques (20%) à fond opacifié et de taille<br />

comprise entre (0,3 et 3mm); des opaques ; des fantômes de ferro-magnésiens, souvent<br />

chloritisés, de taille inférieur à 0,25mm. Les éléments, de forme sinueuse, sont cimentés par<br />

une dolomicrosparite. Ils sont surmontés par des tufs cendreux gris-verdâtre (niveaux 10 et<br />

11) à géodes micritisées (Tt 10 ) et stratification oblique (Tt 11 ), organisés en trois barres<br />

stratocroissantes, pluridécimétriques et chenalisées, que séparent des passées,<br />

pluridécimétriques à métriques, d’argilites tufacées noirâtres. Ces tufs renferment des<br />

fragments : de basaltes microlitiques, localement porphyriques (40% ; niveau 11); de basaltes<br />

doléritiques à fond opacifié (20% : niveaux 10 et 11); de cristaux de plagioclases (20% :<br />

niveau 11) ; de lave vitreuse; d’opaques (5%) et de plages de silice néoformée, de micrite<br />

(niveau 11) et d’argilites (niveau 10). Les éléments, présentant des formes anguleuse,<br />

sinueuse et diverticulée, ont une taille inférieure au centimètre (niveau 11) ; ils sont liés par un<br />

ciment dolosparitique (niveau 11) ou argileux (niveau 10).<br />

44


c-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (16m) est formée par des argilites rougebrique<br />

à lentilles de tuf cendreux, passée décimétrique d’argilites tufacées et des argilites<br />

consolidées.<br />

Elle est ravinée par les carbonates liasiques.<br />

d-La Formation de Lissit<br />

Cette formation, dont seule la base est levée, est représentée par trois mètres de calcaires<br />

grenus bioclastiques gris-clairs (niveau 12). Il s’agit d’un packstone à oolites, bivalves,<br />

brachiopodes et granules d’oxyde de fer.<br />

3- Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts de la coupe Tt 1 , sont<br />

représentées par :<br />

α-des discontinuités sédimentaires mineures, matérialisées par des : diastèmes,<br />

changements brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières, surfaces de<br />

ravinement et calcrêtes.<br />

β-des discontinuités sédimentaires majeures sont en nombre de quatre:<br />

-la première coiffe le complexe basaltique triasico-liasiques.<br />

-les deuxième et troisième sont matérialisées par des surfaces de ravinement. Elles<br />

affectent simultanément le membre supérieur de la Formation de Tizi n’Rechou et la<br />

Formation de Tizi n’ Toumelba.<br />

-la quatrième est une surface de ravinement qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />

4- Les faciès<br />

Plusieurs faciès ont étés définis sur cette coupe :<br />

-calcrêtes noires.<br />

-argilites rouge-brique consolidées ou feuilletées; argilites rouge-brique ou verdâtres.<br />

-conglomérats polygéniques à ciment carbonaté ; microconglomérats monogéniques<br />

rouge-brique à ciment carbonaté.<br />

-dolomies gréseuses gris-violacée ou verdâtres.<br />

-calcaires argileux feuilletés rougeâtres.<br />

-calcaires grenus bioclastiques gris-clairs à bivalves et brachiopodes.<br />

-argilites consolidées tufacées rouge-brique ; argilites tufacées noirâtres.<br />

-tufs lithiques et cristallins rouge-brique à ciment carbonaté ; tufs cendreux fauves à<br />

ciment carbonaté ; tufs cendreux gris-verdâtre à stratification oblique et ciment carbonaté ;<br />

tufs cendreux rouge-brique à géodes et ciment argileux.<br />

45


Fig. 16 – Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Toumelba<br />

(coupe Tt 1 )<br />

46


5- Associations de faciès et séquences sédimentaires (Fig. 17)<br />

a- les séquences de 2 ème ordre.<br />

Les argilites saliféres supérieures de la coupe Tt 1 sont organisées en sept séquences<br />

positives.<br />

types :<br />

α -la Formation de Tizi n’Rechou est structurée en quatre séquences de deux<br />

-type 1, montre la succession suivante : des conglomérats à éléments centimétriques à<br />

décimétriques de basalte et de carbonates ; des argilites à lentilles de microconglomérats à<br />

éléments centimétriques de basaltes, de calcaires et d’argilites verdâtres ; des argilites<br />

tufacées à lentilles de dolomies tufacées ; un niveau dolomitique noduleux et tufacé.<br />

Cette séquence, définie au sommet de la Formation Tizi n’Rechou, débute par des faciès<br />

du système fluviatile en tresse proximale. Ils sont relayés par des faciès de plaine<br />

d’inondation qu’alimentent des chenaux étroits et très peu profonds. Les horizons carbonatés<br />

traduisent une émersion de la région où se développent des phénomènes d’encroûtement liés à<br />

une activité pédogénétiques importante en climat tropical chaud à aride.<br />

-le type 2 débute par des niveaux de volcano-sédimentaires fins que surmontent des<br />

argilites rouge-brique à rares passées verdâtres. Elles sont coiffées par des croûtes<br />

dolomitiques. Les variantes de cette séquence se marquent par : un enrichissement en<br />

calcrêtes et niveaux pédogénétiques (troisième séquence) ; en lentilles de tufs fins (deuxième<br />

séquence) ou par l’absence des passées verdâtres (première séquence).<br />

Ce type, représenté par les trois premières séquences, est caractéristique d’une plaine<br />

d’inondation soumise à un climat chaud à aride.<br />

β- les Formations de Tizi n’Toumelba et d’ Aghbalou Oumlil sont structurées en<br />

trois séquences.<br />

-La première séquence, à base ravinante, débute par des volcano-sédimentaires, que<br />

coiffent des argilites tufacées où s’intercalent des passées de tufs cendreux. Cette séquence<br />

indique l’installation d’un milieu fluviatile en tresse distale. Elle est définie sur la Formation<br />

de Tizi n’Toumelba.<br />

-La deuxième séquence, chenalisée, est formée par à la base des volcano-sédimentaires<br />

grossier à stratification oblique, que surmontent des argilites rougeâtres plurimétriques à<br />

lentilles de volcano-sédimentaires fins. Elle est couronnée par un niveau d’argilites<br />

consolidées tufacées.<br />

Cette séquence, à cheval sur les Formations de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil,<br />

traduit une sédimentation s’effectuant d’ abord par le dépôt de sédiments grossiers dans le<br />

fond d’un chenal, par des phénomènes de creusement et de remplissage et installation de<br />

barres longitudinales du système fluviatile en tresse. Après quoi la sédimentation s’effectue<br />

dans des chenaux distributeurs étroits et peu profonds. Ces chenaux alimentent la marge<br />

d’une plaine d’inondation.<br />

-La troisième séquence, formée entièrement d’argilites rouge-brique à rares passées<br />

consolidées, est définie dans le sommet de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Ces dépôts sont<br />

issus de la décantation lors d’un hydrodynamisme nul et sous climat tropical à dominante<br />

humide.<br />

47


Fig. 17-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques deTizi n’Toumelba<br />

(coupe Tt 1 )<br />

48


- les séquences de 3 ème ordre.<br />

Les argilites saliféres supérieures sont agencées au 3 ème ordre en trois mésoséquences<br />

positives.<br />

-La première mésoséquence, que clôture une surface ravinante, englobe le membre<br />

inférieur et les deux tiers basals du membre supérieur de la Formation de Tizi n’Rechou.<br />

Cette mésoséquence, à dominante argileuse, est marquée par un enrichissement en calcrêtes et<br />

niveaux pédogénétiques (à valeur de paléosols). Les séquences élémentaires montrent que les<br />

apports terrigènes grossiers sont rares; alors que l'alimentation argileuse est développée. Ces<br />

faciès attestent de l'installation d'une plaine d’inondation, souvent émergée.<br />

-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface ravinante, est à «cheval» sur la<br />

Formation de Tizi n’Rechou et la Formation de Tizi n’Toumelba. Elle débute par des faciès<br />

du système fluviatile relativement proximale puis distale.<br />

-La troisième mésoséquence, qui comprend le sommet de la Formation de Tizi n’<br />

Toumelba et la Formation d’Aghbalou Oumlil, débute par des faciès du système fluviatile en<br />

tresse proximal que relaye une plaine d’inondation; alimentée, à la base par des chenaux peu<br />

profonds en climat semi-aride à aride et rubéfiant.<br />

6-Conclusion<br />

Au niveau de la coupe Tt 1 affleurent essentiellement les argilites saliféres supérieures ;<br />

qui débutent par des argilites rouge-brique, plurimétriques. Cette sédimentation s'effectue par<br />

décantation dans une plaine d’inondation soumise à des phénomènes d’encroûtement liés à<br />

une activité pédogénétique importante sous climat chaud à aride (calcrêtes). Les rares termes,<br />

relativement grossiers, correspondraient à une alimentation détritique fugace lors des crues<br />

fluviatiles par des chenaux peu profonds.<br />

Viennent ensuite des faciès fluviatiles en tresse proximale que relayent des chenaux<br />

étroits et peu profonds mis en place par ruissellement superficiel dans la plaine alluviale.<br />

Cette association de faciès traduit donc une décroissance progressif de l'hydrodynamisme; qui<br />

s'affirme au sommet par l’installation d’un milieu plat pratiquement émergé de type plaine<br />

d’inondation soumise à un climat tropical humide (absence des niveaux à paléosols).<br />

A cette sédimentation détritique est associée un volcanisme explosif éphémère lors du<br />

dépôt de la Formation de Tizi n’Rechou, devient importante avec la Formation de Tizi<br />

n’Toumelba ; puis se tarit lors de l’installation de la plaine d’inondation d’Aghbalou Oumlil.<br />

Les pyroclastites, représentées généralement par des cendres, seraient issues d’explosions<br />

violentes et se forment par simple accrétion à l’air libre en milieu riche en vapeur d’eau<br />

(Boucarut & al., 1972). Ils peuvent être restés longtemps en suspension dans l’air ou dans<br />

l’eau ; comme elles peuvent êtres issus d’une source lointaine. L’abondance de la calcite,<br />

comme liant, dans ces roches, parfois accompagnées de minéraux opaques exprimerait,<br />

probablement une altération hydrothermale vraisemblablement précoce (Badra, 1993).<br />

Le développement des argilites rouge-brique, plurimétriques, de la Formation de Tizi<br />

n’Rechou témoignent de longues périodes d’accalmie tectonique de la région avec installation<br />

de plaine d’inondation sous un climat tropical chaud à saisons alternées humides et sèches.<br />

Quand aux dépôts grossiers, peu développés dés le sommet de Tizi n’Rechou, ils seraient<br />

liés à un rajeunissement des reliefs bordiers et à une activation des processus d’érosion suite à<br />

une tectonique synsédimentaire. Le rejeu de ces accidents serait à l’origine de l’apparition des<br />

projections des pyroclastites dés le sommet de la Formation de Tizi n’ Rechou.<br />

49


Par la suite une accalmie tectonique et volcanique est indiquée par le retour à des<br />

conditions de plaine d’inondation (Formation d’Aghbalou Oumlil) Après quoi, la hausse<br />

eustatique du Lias inférieur se traduit par l’installation brutal d’ un environnement de type<br />

tidal flat où se sont déposés des faciès essentiellement subtidaux.<br />

L’évolution liasique de la région de Tizi n’Toumelba est sous le contrôle de plusieurs<br />

facteurs : l’hydrodynamisme, le climat, la morphologie de l’arrière pays et du fond de bassin,<br />

de la tectonique et du volcanisme associé.<br />

B-Coupe Tt 2<br />

1-Présentation de la coupe<br />

La coupe Tt 2 montre le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques.<br />

2-les formations (Fig. 18)<br />

Les dépôts de la coupe Tt 2 sont regroupés en deux formations: la Formation argileuse<br />

d’Aghbalou Oumlil et la Formation carbonatée de Lissit.<br />

a-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (10,50m) est composée par des argilites<br />

rouge-brique (10m) que coiffe une passée d’argilites verdâtres (niveau 1; 0,20 cm) à granules<br />

d’oxyde de fer, quartz détritique silteux et chlorite.<br />

b-La Formation de Lissit (niveaux 2 à 7 ; 13m) peut être subdivisée en trois<br />

membres :<br />

-Le membre inférieur (niveau 2 à 4 ; 3m) débute par un banc décimétrique, à base<br />

ravinante, de dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires (niveau 2). Il s’agit d’une<br />

dolomicrosparite à pelletoïdes, gravelles, quartz détritique silteux et oxydes de fer. Vient<br />

ensuite une barre, pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires tufacés gris-violacé<br />

(niveau 3) lumachelliques au sommet, que coiffe une surface irrégulière bioturbée. Il s’agit<br />

d’un packstone tufacé à la base (niveau 3a) à gravelles, oolites (souvent micritisées), bivalves,<br />

échinides, agrégats (niveau 3a), granules d’oxyde de fer, plages de dolosparite à cristaux<br />

automorphes à subautomorphes, encapuchonnés. Ces calcaires renferment aussi des<br />

pyroclastes à bords anguleux et sinueux, représentant 15% du volume de la roche (niveau<br />

3a) ; ils sont formés par des fragments de basaltes microlitiques porphyriques (1mm); des<br />

cristaux de plagioclases et des fragments de lave vitreuse.<br />

Vient ensuite un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire lumachellique grisviolacé,<br />

que coiffent des argilites rouge-brique à passées centimétriques d’argilites verdâtres.<br />

Ils sont surmontés par une barre métrique, à base ravinante de dolomie lumachellique (niveau<br />

4), violacée à la base et grisâtre au sommet, à brachiopodes, gastéropodes et bivalves. Le<br />

sédiment originel serait un calcaire de texture packstone.<br />

Ce terme est couronné par un banc pluridécimétrique de calcaires lumachelliques<br />

grisâtres.<br />

-Le membre moyen (niveaux 5 à 7 ; 9,50m) est formé par des dolomies lumachelliques<br />

grisâtres à herring-bones structures. Il s’agit d’une dolosparite, à cristaux xénomorphes à<br />

subautomorphes, à bivalves, échinides, oolites allongées parfois composites (niveau 6),<br />

gravelles et granules d’oxyde de fer. Le sédiment originel serait un calcaire de texture<br />

packstone.<br />

50


-Le membre supérieur, dont seule la base est représentée, débute par un banc<br />

pluridécimétrique de calcaire lumachellique grisâtre.<br />

3- Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies sur la coupe de Tizi n’Toumelba (Tt 2 ),<br />

sont représentées par :<br />

-des discontinuités mineures matérialisées par des : diastèmes, changements brusques de<br />

la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières bioturbées et surfaces de ravinement.<br />

-une discontinuité majeure représentée par une surface de ravinement à laquelle est<br />

subordonnée une variation brusque de la lithologie, qui sépare les Formations d’Aghbalou<br />

Oumlil et de Lissit.<br />

4- Les faciès<br />

Six faciès ont été reconnus sur la coupe Tt 2 :<br />

-les argilites rouge-brique ou verdâtres.<br />

-les dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires.<br />

-les dolomies lumachelliques violacées ou grisâtres à brachiopodes, gastéropodes et<br />

bivalves ; dolomies lumachelliques grisâtres à herring-bones structures et bivalves.<br />

-les calcaires tufacés gris-violacé ou grisâtres.<br />

5- Association de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les dépôts de la coupe Tt 2<br />

variés.<br />

sont agencés en séquences d'ordre, de type et de polarité<br />

a- les séquences de 2 ème ordre<br />

Les dépôts du Lias inférieur et moyen sont organisés en deux séquences tidalitiques de<br />

type chenal de marée. Ce type de séquences débute par des dolomies bioclastiques et<br />

oolitiques à brachiopodes que surmontent des carbonates oolitiques à herring-bones<br />

structures. Il est coiffé par des argilites rougeâtres. Ce type de séquence peut être tronqué au<br />

sommet (la deuxième séquence)<br />

b- les séquences de 3 ème ordre<br />

Les dépôts de Tt 2 sont organisés en deux mésoséquences.<br />

- la première mésoséquence, dont seul le sommet est levé, est entièrement argileuse. Elle<br />

atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat chaud et rubéfiant.<br />

- la deuxième mésoséquence, entièrement carbonatée, englobe les deux séquences de<br />

chenal de marée et témoigne de l'installation d'un environnement de type tidal-flat où règnent<br />

des conditions subtidaux.<br />

51


Fig. 18-Evolution sédimentologique des dépôts<br />

Triasico-Liasiques de Tizi n’Toumelba<br />

(coupe Tt 2 )<br />

6- Conclusion<br />

Les dépôts liasiques de Tt 2 sont représentés par les argilites salifères supérieures et les<br />

tidalites liasiques.<br />

Ils sont structurés en deux mésoséquences qui attestent de l'instauration au Lias basal<br />

d'une plaine d'inondation, soumise à un climat chaud rubéfiant. Alors qu'au Lias inférieur et<br />

moyen se développe une plate forme carbonatée de type marais maritime, témoin de<br />

l'inondation de la région lors de la remontée eustatique du Lias.<br />

52


C-La coupe Tt 3<br />

1- Présentation de la coupe.<br />

Sur la coupe Tt 3 affleurent les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Ces dépôts, puissants de 16,50m, sont organisés en deux formations.<br />

2-Les formations (Fig. 19)<br />

a-la Formation d’Aghbalou Oumlil (9,50m)<br />

Cette formation, discordante sur Le complexe basaltique, est formée par des argilites<br />

rouge-brique à passées volcano-sédimentaires, que surmontent deux passées<br />

pluridécimétriques, à bases ravinantes, de conglomérats à galets centimétriques de basaltes et<br />

d’argilites verdâtres, séparées par des argilites tufacées rouge-brique (2m). Viennent ensuite<br />

des argilites rouge-brique à passées chenalisées de conglomérats à fragments décimétriques<br />

de basalte, d’argilites et de calcaires argileux.<br />

b-La Formation de Lissit (niveaux 1 à 4; 7m) est organisée comme suit:<br />

-4m (niveau 1) d’une alternance d’argilites verdâtres et de dolomies feuilletées jaunâtres a<br />

passées bioclastiques. Il s’agit de dolomies tufacées à bivalves ; brachiopodes ; fragments de<br />

basaltes microlitiques porphyriques de forme anguleuse ; cristaux de plagioclases ; fragments<br />

de tuffite ; agrégats à cristaux de feldspath plagioclase et oxydes de fer.<br />

-un banc pluridécimétrique de calcaire tufacé bioclastique jaunâtre (niveau 2) de texture<br />

grainstone à bivalves, échinides, ostracodes, gastéropodes de grande taille, oolites, gravelles,<br />

granules d’oxydes de fer et pyroclastites. Ces dernières, de formes anguleuses, représentent<br />

10% du volume de la roche ; elles sont formées de cristaux de plagioclases et de fragments de<br />

basaltes microlitiques porphyriques.<br />

-des marnes jaunâtres à passées de calcaires laminitiques jaunâtres.<br />

-le niveaux 3 (3m), est une barre métrique à base ravinante, de calcaires lumachelliques<br />

jaunâtres à brachiopodes, gastéropodes, bivalves et échinides. Il s’agit de calcaire tufacé de<br />

type packstone à grainstone à oolites, gravelles, fragments de basaltes doléritiques (taille 0,5 à<br />

0,8mm), cristaux de feldspaths plagioclases (5%), granules d’oxydes de fer et plages de silice<br />

néoformée.<br />

-des calcaires tufacés lumachelliques jaunâtres (niveau 4 ; 2m) de type packstone à<br />

bivalves, brachiopodes, échinides, oolites, gravelles, cristaux de plagioclases (5%) de forme<br />

arrondie, des fragments émoussés de basaltes doléritiques et granules d’oxydes de fer.<br />

3-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la coupe Tt 3 ont enregistré divers types de discontinuités<br />

sédimentaires :<br />

-les discontinuités sédimentaires mineures sont représentées par des : diastèmes, joints<br />

argileux, variations brusques de la lithologie, surfaces irrégulières et surfaces de ravinement.<br />

-la discontinuité sédimentaire majeure, matérialisée par une surface de ravinement, qui<br />

sépare les argilites saliféres supérieures des carbonates liasiques.<br />

53


Fig. 19- Evolution sédimentologique des dépôts<br />

triasico-liasiques de Tizi n’Toumelba<br />

(coupe Tt 3 )<br />

54


4-Les faciès<br />

Différents faciès sont reconnus et définis sur la coupe Tt 3 :-argilites rouge-brique ou<br />

verdâtres.<br />

-marnes jaunâtres.<br />

-conglomérats polygéniques.<br />

-calcaires feuilletés jaunâtres ; calcaires argileux laminitiques et bioclastiques jaunâtres à<br />

brachiopodes, bivalves, gastéropodes et échinides.<br />

-dolomies tufacées laminitiques jaunâtres et bioclastiques à brachiopodes et bivalves.<br />

-argilites tufacées rouge-brique.<br />

5-Associations de faciès et séquences sédimentaires.<br />

a- Les séquences de 2 ème ordre<br />

Les dépôts de la coupe Tt 3 sont organisés en cinq séquences, dont les trois premières sont<br />

détritiques et les deux dernières tidalitiques.<br />

- la première séquence, tronquée à la base, est entièrement argileuse.<br />

-Les deuxième et troisième séquences, granodécroissantes, débutent par des<br />

conglomérats à élément centimétriques à pluridécimétriques, de basaltes, d'argilites et de<br />

calcaires argileux et à matrice argileuse verdâtre, que coiffent des argilites rougeâtres.<br />

-La quatrième, de type estran, débute par des calcaires bioclastiques et laminitiques;<br />

viennent ensuite des calcaires laminitiques que coiffent des argilites rougeâtres.<br />

- La cinquième séquence, à base ravinante, est de type chenal de marée. Elle est tronquée<br />

au sommet et comporte des calcaires lumachelliques.<br />

b- les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en deux mésoséquences.<br />

-La première mésoséquence, négative, et formée par les argilites salifères supérieures<br />

que coiffe une surface de ravinement. Elle atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation,<br />

qu’alimentent des chenaux fluviatiles éphémères.<br />

-La deuxième mésoséquence, positive et à base ravinante, englobe une séquence d'estran<br />

à la base et de chenal de marée au sommet. Elle atteste de l'installation d'un environnement de<br />

type tidal-flat suite à la remontée eustatique du Lias inférieur.<br />

6-Conclusion<br />

Les dépôts la coupe Tt 3 sont subdivisés en deux formations: les argilites saliféres<br />

supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Les dépôts des argilites salifères supérieures sont agencés au 2 ème ordre en séquences<br />

positives, grossières à la base et fines au sommet. Celles-ci sont ordonnées en une<br />

mésoséquence négative qui atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation soumise à des<br />

influences fluviatiles temporaires.<br />

Les carbonates liasiques sont organisés en séquences tidalitiques de deux types :<br />

séquences de chenal de marée et d’estran ; avec une dominance de faciès essentiellement<br />

intertidaux à la base et subtidaux au sommet, qui s’enchaînent en une mésoséquence<br />

positive ; ils traduisent l’instauration des conditions tidales (tidal-flat), de plus en plus<br />

marines, suite à une remontée eustatique progressive.<br />

55


III-LA COUPE DE TIZI N’ RECHOU (COUPE TN)<br />

A- Présentation de la coupe<br />

La coupe TN est levée dans la région de Tizi n’Rechou, où affleurent largement les<br />

argilites salifères supérieures, caractérisées par des volcanoclastites.<br />

B-Les formations (Fig. 20 et 21)<br />

1- La Formation de Tizi n' Rechou (niveaux 1 à 19 ; 70,70m)<br />

Cette formation, discordante sur le complexe basaltique, est organisée en deux membres :<br />

a- Le membre inférieur (niveaux 1 à 8; 44,50m)<br />

Ce membre est structuré en deux unités :<br />

-L’ unité basale est formée d’argilites rouge-brique (15m)<br />

-L’ unité sommitale (1 à 8 ; 10,50m), à base ravinante, est organisée comme suit :<br />

+ des tufs lithiques rougeâtres, lités et chenalisés, à stratifications obliques (niveau 1). Ils<br />

sont organisés en bancs décimétriques à pluridécimétriques, à base ravinante, que séparent<br />

des passées centimétriques d’argilites rouge-brique. Ces tufs montrent des éléments Figurés<br />

variés (plus de 70%), à contours irréguliers et dont la taille est comprise entre 0,1 et 1 mm; ils<br />

sont représentés par : des fragments de basalte à microlites de plagioclases et fond opacifié;<br />

cristaux isolés de plagioclases ; fragments de lave vitreuse hématitisée (plus de 10%) ;<br />

paillettes grisâtres (probablement d’anciens feldspaths potassiques sérécitisés) ; pyroxène<br />

altéré (chloritisé), oxydes de fer et pyrite. Ces éléments, à contours irréguliers, sont<br />

partiellement épigénéisés (cristaux de dolosparite subautomorphes à clivage net) ; comme ils<br />

sont liés par un ciment (30%) sparitique.<br />

+le niveau 2 (1,50m) est un lapilli-tuf lithique grisâtre à stratifications oblique ou<br />

horizontale au sommet. Ils sont formés de fragments : de basaltes doléritique (plus de 50%);<br />

de lave vitreuse ; de pyroxène altéré et d’opaques. Ces éléments, de taille moyenne comprise<br />

entre 0,08 à 3cm et à contours irréguliers, sont souvent ferruginisés ou entourés d’un film de<br />

calcite palissadique et/ou d’un liseré de silice néoformée ; ils sont liés par une sparite (moins<br />

de 25%), ou localement par une microsparite.<br />

+les niveaux 3 et 4, dont l’épaisseur cumulée est de 1,80m, sont représentés par des tufs<br />

lithiques grisâtres à stratification oblique à la base. Les éléments, de taille comprise entre<br />

(0,25 et 4,5 mm), présentent des contours irréguliers. Ils sont représentés par des fragments<br />

de : lave vitreuse (60% au niveau 3 et 28% au niveau 4), parfois chloritisés ; de basalte<br />

doléritique (20% au niveau 3 et 30% au niveau 4), dont la taille peut atteindre 0,3mm, sont<br />

souvent entourés par un film palissadique ; de phénocristaux d'orthose de forme anguleuse<br />

(niveau 3), de taille moyenne (0,20 mm); d’opaques (2 à 3%) représentés essentiellement par<br />

des pyrites et des hématites ; de lamelles de chlorite dont la taille varie entre 0,25 et 3 mm,<br />

résultant de la pseudomorphose d’éléments ferromagnésiens ; de plages micritisées (niveau<br />

4 : 8%) que drape une gangue ferruginisée et plages d’éléments grisâtres (issus probablement<br />

de la divétrification de certains éléments volcaniques). Le liant (20% au niveau 3 et 40% au<br />

niveau 4) est sparitique (niveau 4), micritique ou chloriteux (niveau 3).<br />

+une barre pluridécimétrique (niveau 5), à base ravinante, de micrite tufacée gris-violacée<br />

à : fragments de basaltes (5%) de taille pouvant atteindre 3cm ; fantômes de plagioclases de<br />

56


taille comprise entre (0,1 et 1,25mm), albitisés, hématisés ou chloritisés; fragments de lave<br />

vitreuse de taille (0,1 à 1,25 mm) et rares granules d’oxydes de fer et plages microsparitiques.<br />

+niveau 6, épais de 2m, est un tuf lithique rouge-brique, à ciment (30%) argilo-carbonaté.<br />

Les éléments Figurés (70%), à contours irréguliers, sont composés : de fragments de basalte<br />

doléritique (60%), dont la taille varie de 0,10 à 1,25mm à fond opacifié ; de microlites de<br />

plagioclases à fond hématitisé ; de fragments de lave vitreuse ; de rares cristaux de chlorite ;<br />

d’opaques (5 à 10%) et de plages argileuses qu’entoure une gangue ferruginisée.<br />

+une barre pluridécimétrique (niveau 7) de tufs fins vitreux rougâtres (70%) et à géodes.<br />

Ils montrent: des cristaux isolés de plagioclases, dont la taille est inférieure à 0,2mm ; des<br />

fragments de basaltes doléritiques, à fond opacifié, de taille qui varie entre (0,1 et 0,25 mm);<br />

des opaques (1 à 2%) ; des plages d’argilites et de chlorite et des oxydes de fer. Ces éléments,<br />

de forme anguleuse, sont liés par un ciment argilo-carbonaté (20%).<br />

+des marnes tufacées gris-verdâtre (niveau 8 ; 2,5m).<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 9 à 19 ; 49, 65m) est organisé en trois unités :<br />

- la première unité est formée d’argilites rougeâtres (26m) est composée par des argilites<br />

rougeâtres qui montrent au sommet des passées d’argilites consolidées et trois bancs<br />

décimétriques de calcaires micritiques (niveau 9) très bioturbés à fragments argileux,<br />

opaques, oxydes de fer et plages de silice néoformée.<br />

- la deuxième unité (niveaux 10 à 17 ; 17,45m) est organisée comme suit :<br />

+des argilites rouge-brique (6m) où s’intercalent deux passées pluridécimétriques<br />

d’argilites consolidées.<br />

+des argilites feuilletées rouge-brique à passées de calcaires tufacés gris-verdâtre (niveau<br />

10 ; 0,60m) de type packstone à oolites souvent micritisées, cristaux de plagioclases, oxydes<br />

de fer, chlorite et cristaux automorphes de dolosparite.<br />

+des argilites rouge-brique (2,90m) à passées pluridécimétriques de tufs lithiques<br />

pseudolités (niveau 11). Le pseudolitage est souligné par une alternance de sparite (40%) et<br />

de microsparite (60%). Les éléments, rouges ou verts et aux limites irrégulières, sont<br />

représentés par des fragments : de basaltes doléritiques, à fond opacifié (30%), de taille<br />

comprise entre (0,1 et 2mm) ; de lave vitreuse (20%), dont la taille moyenne est de 0,25mm ;<br />

des cristaux isolés de plagioclases (5 à 10%) dont la taille peut atteindre (0,45mm) ;<br />

d’opaques (plus de 5%) dont la taille varie entre 0,1 et 0,25mm ; de cristaux de chlorite<br />

(0,5mm) qu’ entoure une gangue d’oxyde de fer.<br />

+une barre métrique (niveau 12), à base ravinante, de tufs lithiques gris-rosâtre<br />

pseudolaminitiques, à stratification entrecroisée et à matrice calcaire (50%). Les éléments, à<br />

bords irréguliers et de taille comprise entre (0,25 et 1 mm), sont représentés par des<br />

fragments : de basaltes (30%), qu’entoure une calcite palissadique ; de lave vitreuse (20%) ;<br />

d’opaques; de paillettes de chlorite à gangue ferruginisée ; de plages de micrites partiellement<br />

ferruginisées. Elle est coiffée par une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées<br />

rougeâtres, marmorisées et litées (paléosol).<br />

+des argilites rouge-brique où s’intercalent deux passées décimétriques de calcaires<br />

tufacés lités (niveau 13) de type packstone dolomitisé à lithoclastes ferruginisés, quartz<br />

détritique silteux, granules d’oxydes de fer (en proportion élevée), chlorite et plagioclases.<br />

Ces éléments Figurés sont granoclassés et montrent un certain fluage.<br />

+le niveau 14 (0,60m) est un tuf lithique grossier granoclassé à matrice sparitique (10%)<br />

et à éléments, de formes irrégulière voir anguleuse, représentés par des fragments de lave<br />

vitreuse (20%) ; fragments de basalte doléritique (60%) à fond hématitisé (taille varie entre<br />

0,1 et 3mm), baguettes de plagioclases isolés (10%) dont la taille peut atteindre 0,5mm ;<br />

clinopyroxéne altéré ; chlorite ; lithoclastes micritiques et opaques.<br />

57


Fig. 20-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Rechou<br />

58


+un tuf à lapillis (niveau 15 ; 1m) à fragments de basalte microlitique porphyrique<br />

localement doléritique (80%) entourés d’un liseré ferruginisé et dont la taille varie entre 0,5<br />

et 4 mm; cristaux de plagioclases ; éléments vitreux à structure en flammes mèches; chlorite<br />

et oxydes de fer en forte proportion. Ces éléments, à structures en choux fleur et limites<br />

diffuses, sont liés par une sparite.<br />

+une brèche de calcaire tufacé blanchâtre (niveau 16 ; 0,25m), à base ravinante ; il s’agît<br />

de mudstone à rares cristaux de plagioclases (taille moyenne 0,25mm), granules d’oxydes de<br />

fer (en proportion élevée) et de chlorite.<br />

+des argilites rouge-brique (3m) à passées décimétriques de siltites ferruginisées (niveau<br />

17) à phénocristaux de quartz (taille 0,06mm), galets argileux partiellement ou totalement<br />

oxydés ; quartz détritique fin. Le liant est argilo-carbonaté.<br />

- la quatrième unité (niveaux 18 et 19 ; 6m) débute par un tuf lithique gris-rougeâtre<br />

(niveau 18) à ciment carbonaté (sparite ou microsparite). Il montre des : fragments de basalte<br />

doléritique (40%), à bords irréguliers et auréolés de silice ou calcite, dont la taille varie entre<br />

0,3 et 2mm ; fragments de lave vitreuse pyroxène altéré ; lithoclastes micritiques ferruginisés<br />

et oxydes de fer (en proportion élevée). Vient ensuite une barre métrique, chenalisée, d’une<br />

autobrèche lithique (niveau 19), gris-violacée, litée ou à contournements à : fragments de<br />

basaltes, dont la taille est comprise entre 0,008 à 1,50 mm, à bords irréguliers qu’entoure un<br />

film d’oxydes de fer ou de calcite; rares microlites de plagioclases isolés; fragments<br />

micritisés et oxydes de fer en proportion élevée. Cette unité est coiffée par des argilites rougebrique<br />

(3m) à concrétions et lentilles de tuf fin que couronne un niveau pédogénétique<br />

(niveau à poupées à valeur de paléosol).<br />

2-La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveaux 20; 31m)<br />

Cette formation débute par des argilites rouge-brique (11m) où s’intercalent deux passées<br />

métriques de tufs cristallins et une passée d’argilites consolidées marmorisées. Vient ensuite<br />

un tuf cristallin jaunâtre (niveau 20, 6m) essentiellement à cristaux isolés de feldspaths<br />

potassiques porphyriques (45%) ; fragments de basalte microlitique localement doléritique<br />

(7%) de taille comprise de 0,25 et 3mm ; échardes de verre (5%) de texture vitroclastique<br />

(lave vésiculée) ; lithoclastes micritiques (2 à 3%) ; pyroxène altérés (ferromagnésiens<br />

complètement opacifiés ou chloritisés) ; opaques de formes variées (cubiques, amiboïdes,<br />

allongés ou rectangulaires) et chlorite. Le liant (40%) est une dolosparite à cristaux<br />

subautomorphes qu’affectent des microfissures remplies de silice.<br />

3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (niveaux 21 à 24 ; 17,0m)<br />

Cette formation débute par des argilites rouge-brique (16m) où s’intercalent deux passées<br />

pluridécimétriques de tufs cristallins (niveau 21) jaunâtres à: cristaux de feldspaths<br />

plagioclases (60 à 70%) à extrémités effilées; rares cristaux de feldspaths potassiques ;<br />

fragments de basaltes(4%) à plagioclases dissouts et à fond opacifié; fragments de lave<br />

vitreuse (4%) à extrémités irrégulières ; opaques (2%) de forme cubique ou allongée;<br />

lithoclastes micritisés ; chlorite ; oxydes de fer en proportion élevée. Ces éléments sont liés<br />

par une matrice (20%) dolosparitique fine à plages de micrite et à aspect bréchique. Vient<br />

ensuite une alternance d’argilites rouge-brique à passées décimétriques de tuf cristallin et<br />

lithique fauve (niveaux 22 et 23) à: microlites isolés de plagioclases (50%) ; fragments de<br />

basalte doléritique (23%), dont la taille est comprise entre 0,25 et 3mm et à fond opacifié ;<br />

opaques (3 à 4%) ; lithoclastes de micrite à gangue ferruginisée (2 à 3%). Ces éléments, à<br />

limites irrégulières, sont liés par une dolosparite fine (20%) à plages de dolomicrite. Cette<br />

formation se termine par une passée pluridécimétrique de marnes verdâtres<br />

(niveau 24).<br />

59


4-La Formation de Lissit (niveaux 25 à 32 ; 44m)<br />

Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen, est<br />

organisée en deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (niveaux 25 à 30 ; 21,5m) débute par un tuf cristallin<br />

(niveau 25) à ciment carbonaté (50%) et à cristaux de plagioclases (30%) de taille comprise<br />

entre (0,05 et 0,5mm) de formes anguleuses et en éclats aigus; opaques amiboïdes (2%) et<br />

fragments micritiques; que surmontent des calcaires oolitiques gris-blanchâtre (niveaux 26 et<br />

27), à stratification oblique au sommet (niveau 27). Il s’agit d’un packstone à oolites,<br />

bivalves, échinides, gastéropodes (niveau 27) et oxydes de fer. Viennent ensuite des calcaires<br />

gris-violacé (niveau 28), lités et pseudo-vacuolaires à la base et argileux au sommet à oolites,<br />

recristallisées ou entourées d’oxydes de fer, échinides et granules d’oxydes de fer. Ils sont<br />

surmontés par des calcaires bioclastiques lités (niveau 29) de texture packstone à géodes,<br />

brachiopodes, oolites abondants, bivalves et oxydes de fer.<br />

Ce membre est coiffé par des calcaires argileux bioclastiques grisâtres (niveau 30) à<br />

brachiopodes (Rhynchonelles), oncholites et bivalves.<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 31 à 32 ; 32m), à base ravinante, est formé de<br />

calcaires lités de texture grainstone à oolites abondantes, gastéropodes, foraminifères (niveau<br />

31), oxydes de fer et glauconie (niveau 32).<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les dépôts de la coupe TN ont enregistré différents types de discontinuités sédimentaires.<br />

Les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées par des : diastèmes,<br />

changements brusques de la lithologie, joints marneux ou argileux, surfaces de ravinement et<br />

niveaux pédogénétiques (paléosols).<br />

Les discontinuités sédimentaires majeures sont représentées par :<br />

-la discordance qui sépare le complexe basaltique des argilites saliféres supérieures.<br />

-quatre surfaces de ravinement que soulignent des changement de faciès importants : les<br />

deux premières affectent la Formation de Tizi n’Rechou ; la troisième affecte la Formation de<br />

Tizi n’Toumelba ; et la quatrième est la surface ravinante qui sépare les carbonates liasiques<br />

des argilites saliféres supérieures.<br />

D-Les faciès<br />

Les faciès reconnus et définis le long de la coupe TN sont :<br />

- des niveaux pédogénétiques ; des argilites consolidées rougeâtres marmorisées et litées ;<br />

des argilites rouge-brique à concrétions calcaires.<br />

-des siltites ferruginisées ; des argilites rouge-brique lités ; des argilites rougeâtres ou grisverdâtre.<br />

-des marnes verdâtres ;<br />

60


Fig. 21-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Rechou<br />

(coupe TN)<br />

61


-des calcaires gris-verdâtre lités ; des calcaires gris-violacé lités et pseudo-vacuolaires;<br />

des calcaires argileux gris-violacé ; des calcaires oolitiques gris-blanchâtre à stratification<br />

oblique ; des calcaires argileux bioclastiques grisâtres à brachiopodes et oncholites ; des<br />

calcaires bioclastiques lités à géodes et à brachiopodes.<br />

-des autobrèches lithiques gris-violacée, litées et à contournements.<br />

-des lapilli-tufs lithiques à stratification oblique; des tufs à lapillis; des tufs lithiques à<br />

stratification oblique et ciment carbonaté ou chloriteux ; des tufs lithiques à éléments vitreux<br />

et ciment carbonaté parfois à stratification oblique; des tufs cristallins et lithiques jaunâtres;<br />

des tufs lithiques rouge-brique à ciment argilo-carbonaté; des tufs cristallins jaunâtres à<br />

ciment carbonaté; des tufs à éléments vitreux rougeâtres et à ciment argilo-carbonaté ou<br />

carbonaté ; des tufs à éléments vitreux et à pseudolitage<br />

- des brèches de calcaires tufacés blanchâtres ou gris-violacé;<br />

-des marnes tufacées gris-verdâtre<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les faciès sus-cités sont ordonnés en séquences de puissance et de composition interne<br />

différentes.<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre<br />

a-Les argilites saliféres supérieures de TN sont ordonnées en huit séquences,<br />

dont quatre types ont été définis.<br />

-Le premier type est formé par des volcano-sédimentaires grossiers à stratifications,<br />

oblique à la base et entre-croisée au sommet que coiffe une micrite tufacée. Ce type peut<br />

comporter des intercalations argileuses et être coiffé par des argilites à passées silteuses. Il<br />

correspond aux deuxième et cinquième séquences ; et caractérise des faciès de milieu<br />

fluviatile en tresse proximal. Avec toutefois la cinquième séquence relativement plus distale<br />

-Le deuxième type débute par une barre plurimétrique de volcano-sédimentaires<br />

grossiers, que surmonte une autobrèche lithique, chenalisée et litée. Viennent ensuite des<br />

argilites rouge-brique concrétionnées et d'argilites consolidées et marmorisées.<br />

Ce type de séquence, qui caractérise des dépôts fluviatiles en tresse distale, est défini par<br />

la sixième séquence.<br />

-Le troisième type, à base ravinante, est représenté par la troisième séquence de la<br />

Formation de Tizi n' Rechou et de la séquence à "cheval" sur la Formation de Tizi<br />

n'Toumelba et d'Aghbalou Oumlil (septième séquence). Il débute par de rares niveaux<br />

volcano-sédimentaires grossiers couronnent des argilites, tufacées à la base. Ce type de<br />

séquence peut montrer des variantes: absence d'argilites tufaceés, présence d'intercalations<br />

pyroclastiques dans les argilites sommitales. Il indique l'installation de chenaux distributeurs<br />

en bordure d'une plaine d’inondation.<br />

-Le quatrième type est formé, essentiellement, par des argilites rougeâtres à<br />

intercalations carbonatées et pyroclastiques (rares). Ce type, qui correspond aux, première,<br />

quatrième et huitième, séquences de cette coupe, témoigne de l'installation d'une plaine<br />

d'inondation en climat tropical aride et d’une activité pédogénétique importante (abondance<br />

des niveaux à paléosols).<br />

62


Fig. 22-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Tizi n’Rechou<br />

(coupe TN)<br />

63


-Les carbonates liasiques sont ordonnés en deux séquences tidalitiques de type<br />

chenal de marée. Ces séquences, souvent tronquées au sommet, débutent par des calcaires<br />

oolitiques à stratification entrecroisée que coiffent des calcaires lités.<br />

2- Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les séquences de 2 éme ordre sont ordonnées en cinq mésoséquences positives.<br />

-La première mésoséquence, définie à la base du membre inférieur de la Formation de<br />

Tizi N'Rechou, est coiffée par une surface de ravinement. Elle est entièrement argileuse et<br />

traduit l'installation d'une plaine d'inondation.<br />

-La deuxième mésoséquence est à cheval sur les membres inférieur et supérieur de la<br />

Formation de Tizi n’Rechou. Elle débute par des faciès grossiers que surmontent des argilites<br />

rougeâtres. Ces dernières montres de nombreuses intercalations carbonatées. Elle atteste de<br />

l'instauration du système fluviatile en tresse proximal qui évolue progressivement à une<br />

plaine d’inondation, épisodiquement émergée (présence des niveaux à paléosols).<br />

-La troisième mésoséquence englobe le sommet de la Formation de Tizi n’Rechou et la<br />

base de la Formation de Tizi n’Toumelba. Elle témoigne de l’installation de faciès du système<br />

fluviatile en tresse plus distale que la précédente.<br />

-La quatrième mésoséquence est formée par le sommet de la Formation de Tizi n’<br />

Toumelba et Formation d’ Aghbalou Oumlil. Elle débute par des faciès de plaine<br />

d’inondation sous climat chaud et humide sur laquelle déborde de temps à autre des chenaux<br />

distributeurs peu profonds.<br />

-La cinquième mésoséquence, tronquée au sommet, est formée par deux séquences de<br />

chenal de marée et atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat, caractérisé<br />

essentiellement par des faciès subtidaux, suite à la remontée eustatique du Lias.<br />

F-Conclusion<br />

Dans la région de Tizi n’Rechou affleurent essentiellement les argilites salifères<br />

supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Les argilites saliféres supérieures sont regroupées en quatre mésoséquences positives.<br />

Elles attestent, généralement de l’instauration de dépôts du système fluviatile en tresse qui<br />

évoluent à des faciès de plaine d’inondation rarement inondée lors des grands crus fluviatiles.<br />

Ces dépôts de ces détritiques à dominante fine, sont concomitants d’émissions<br />

volcaniques sporadiques : importantes aux sommets des membres inférieur et supérieur de la<br />

Formation de Tizi n’Rechou et lors du dépôt de la Formation de Tizi n’Toumelba et rares<br />

ultèrierement. Cette activité reprend lors du dépôt des premiers carbonates tidalitiques du Lias<br />

inférieur. Elle se traduit par l’émission d’éléments pyroclastiques variés : fragments de lave<br />

vitreuse à contours sinueux et structure vitroclastique et les fragments de basaltes à contours<br />

sinueux et en choux fleur.<br />

A la base de la coupe les fragments de basaltes doléritiques sont de trois types (comm.<br />

Orale Zahour):<br />

-Le premier type, à contours émoussés, proviendrait de la désagrégation des dépôts<br />

volcaniques anciens plus ou moins "frais"<br />

64


-Le deuxième type, à contours anguleux et fond opacifié, serait issu de l'arrachement lors<br />

de l'explosion des émissions volcaniques. La ferruginisation serait due à l'altération longue de<br />

ces éléments.<br />

-Le troisième type, à contours anguleux et en choux fleurs, serait issu d’émission récente<br />

avec probablement une désagrégation et transport presque sur place.<br />

Aussi la facture pyroclastique est soulignée par la présence de lave vitreuse à structure<br />

vitroclastique, indique la pulvérisation et chute des éléments; ainsi que leur refroidissement<br />

rapide.<br />

Dans les niveaux supérieurs, la présence de fragments vitreux (échardes de verre) et des<br />

feldspaths potassiques rappelle des émissions volcaniques acides. Il est probable, qu'à un<br />

moment donné de l'histoire de ce bassin, un centre d'émission de laves acides se situerait au<br />

niveau du bassin et fonctionnerait en même temps que l'arrivée par transports des éléments de<br />

basaltes doléritiques (émoussées) et des minéraux de source basique un peu lointaine. Cette<br />

épisode qui se situe au sommet de la coupe TN, se déroule juste avant l'installation de la plate<br />

forme carbonatée liasique; et on pourrait la lier à l'effondrement de la région, suite au rejeu<br />

des failles anciennes (failles distensives) et la restructuration du bassin de Tizi n'Rechou.<br />

L'évolution de la région de Tizi n'Rechou est régit par le climat, la tectonique,<br />

l’hydrodynamisme et le volcanisme explosif.<br />

IV- LA COUPE DE TIZI N’RECHOU (coupe TZ)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe TZ est située dans la région de Tizi n’Rechou, à Aït Brahim. Dans cette région<br />

affleurent bien les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures.<br />

B-les formations (Fig. 23)<br />

1-La formation basale, très variée sur le plan faciologique, peut être subdivisée en<br />

trois membres.<br />

a-Le membre inférieur, discordant sur le socle paléozoïque (granite rose de la<br />

Moulouya et les schistes paléozoïques), est formé par des arkoses (5m) à grains<br />

millimétriques à décimétriques, de quartz et à lentilles à stratification oblique, où s’intercalent<br />

une passée pluridécimétrique d’argilites silteuses rougeâtres.<br />

b-Le membre moyen, épais de 10m, est formé par des argilites silteuses rougeâtres<br />

à lentilles d’arkoses à grains millimétriques à centimétriques de quartz. Elle se termine par<br />

un banc pluridécimétrique, à base ravinante, d’arkoses grossières.<br />

c-Le membre supérieur est formé par des argilites rougeâtres (35m).<br />

65


Fig. 23-Coupe lithostrarigraphique dans les argilites inférieures de Tizi n’Rechou<br />

66


2-La formation supérieure<br />

Cette formation, épaisse de 117m, est structurée en trois membres<br />

a-Le membre inférieur (21m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

-des arkoses (3m), organisées en bancs pluridécimétriques, chenalisées à stratifications<br />

obliques, que séparent des passées pluridécimétriques d’argilites marmorisées consolidées et<br />

bioturbées.<br />

-9m d’arkoses très bioturbées (ayant subi une forte pédogenèse), à éléments anguleux<br />

verdâtres, organisées en deux barres plurimétriques que séparent une passée métrique<br />

d’argilites rougeâtres.<br />

-2m d’argilites rouge-brique, que coiffe un liseré d’argilites verdâtres bioturbées (niveau<br />

pédogénétique)<br />

-arkoses (2m), massives à la base et litées au sommet et à rares passées à stratification<br />

oblique ; elles sont organisées en barres stratodécroissants, métriques à pluridécimétriques,<br />

que séparent des passées décimétriques d’argilites rouge-brique.<br />

-deux barres, plurimétriques, d’arkoses massives, pseudo-litées granocroissantes (grains<br />

de quartz millimétriques à centimétriques à la base et centimétriques à décimétriques au<br />

sommet).<br />

b-Le membre médian (16m) débute par des argilites consolidées rouge-brique à<br />

passées chenalisées décimétriques d’arkoses et d’argilites consolidées litées. Viennent<br />

ensuite des argilites rouge-brique, à passées consolidées qui montrent au sommet des lentilles<br />

et passées décimétriques, chenalisées, d’arkoses rosâtres fines, rarement litées (à grains<br />

millimétriques de quartz).<br />

Ce membre est coiffé par une barre (1,50m), à base ravinante, d’arkoses à stratification<br />

oblique et litage horizontal ; que couronne une passée pluridécimétrique, d’arkoses rosâtres.<br />

c-Le membre supérieur (80m) est formé d’argilites rouge-brique que coiffe le<br />

complexe basaltique.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe TZ, les discontinuités sédimentaires mineures sont de règle ;<br />

elles sont matérialisées par des diastèmes, des joints argileux, des changements brusques de la<br />

lithologie, des surfaces irrégulières et des surfaces de ravinement.<br />

Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont matérialisées par :<br />

-la surface de ravinement qui sépare le granite paléozoïque des argilites saliféres<br />

inférieures.<br />

-la surface de ravinement qui coiffe la Formation basale, et à laquelle est subordonnée un<br />

changement brusque de la lithologie.<br />

-les deux surfaces de ravinement qu’affectent la Formation sommitale, la première le<br />

membre inférieur et la deuxième coiffe le membre médian.<br />

67


D-Les faciès<br />

Les dépôts triasiques de la coupe TZ présentent des caractéristiques faciologiques très<br />

variées. Parmi les faciès reconnus et définis on peut citer :<br />

-argilites pédogénétiques verdâtres ; argilites marmorisées consolidées rougeâtres et<br />

rouge-brique; argilites consolidées litées rouge-brique ; argilites silteuses consolidées rougebrique<br />

et rougeâtres.<br />

-arkoses consolidées très bioturbées (paléosol)<br />

-arkoses massives rosâtres; arkoses à litage horizontal et/ou à stratification oblique;<br />

arkoses à grains millimétriques à pluridécimétriques de quartz.<br />

E- Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

1- Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 24)<br />

Les séquences de 2 éme ordre, positives, montrent une puissance, une composition et une<br />

organisation interne différentes en fonction de leur position sur la coupe.<br />

a-La Formation basale est structurée en deux séquences.<br />

-La première séquence est formée par des arkoses à stratification oblique; que<br />

surmontent des argilites silteuses rougeâtres à lentilles d’arkoses. Elle comprend à la base des<br />

faciès du système fluviatile en tresse proximal. Ils sont relayés par des faciès caractéristiques<br />

de la marge d’une dépression humide (plaine d’inondation), alimentée par des chenaux étroits<br />

et très peu profonds.<br />

-La deuxième débute par une barre à base ravinante d’arkose que surmontent des argilites<br />

rougeâtres. La sédimentation se fait essentiellement par décantation dans une plaine<br />

d’inondation ;<br />

b- La Formation sommitale est agencée en cinq séquences de 2 ème ordre où trois<br />

types sont définis.<br />

-Le premier type à base ravinante, montre la succession suivante: des arkoses à<br />

stratification oblique; des arkoses, litées à la base; des argilites rougeâtres.<br />

Cette séquence, dont les faciès attestent d’un milieu fluviatile en tresse proximal, est<br />

représentée par les premières, troisième et cinquième séquences. Les variantes de cette<br />

séquence se marquent par : le développement du terme lité, l’enrichissement à la base de<br />

passées d’argilites marmorisées, apparition d’argilites silteuses, souvent consolidées au<br />

sommet.<br />

-Le deuxième type est composé par des arkoses altérées à passées consolidées d’arkoses<br />

que surmontent des argilites rouge-brique, verdâtres très bioturbées (niveau à "poupées") au<br />

sommet. Il caractérise la deuxième séquence et indique un milieu fluviatile en tresse distale.<br />

-Le troisième type est défini par la quatrième séquence; cette séquence, à base ravinante,<br />

débute par une passée d’arkoses consolidées; que coiffent des argilites rouge- brique à<br />

passées et niches arkosiques. Il témoigne de l’installation d’une plaine d’inondation<br />

qu'alimentent des chenaux distributeurs étroits et peu profonds.<br />

68


Fig. 24-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques<br />

de Tizi n’Rechou (coupe TZ).<br />

69


2-Séquences de 3 ème ordre<br />

Les dépôts de la coupe TZ sont agencés au 3 ème ordre en quatre mésoséquences positives.<br />

-La première, à base ravinante, est formée par des faciès grossiers à la base et fin au<br />

sommet. Elle atteste d ‘abord de l’instauration d’un système fluviatile en tresse proximal que<br />

coiffent des dépôts de chenaux dans une plaine d’inondation avec une granodécroissance et<br />

une stratodécroissance des dépôts grossiers. Ils sont relayés par des dépôts plus fins; qui<br />

atteste de l’installation des faciès fins de plaine d’inondation.<br />

-La deuxième, que coiffe un niveau pédogénétique (niveau à poupées), est composée par<br />

des faciès du système fluviatile en tresse proximal à la base et relativement distal au sommet.<br />

-La troisième, coiffée par une surface de ravinement, est à cheval sur les membres<br />

inférieur et supérieur de la Formation sommitale. Elle comprend des arkoses grossières à<br />

stratification oblique, litées à la base, et fines au sommet. Elles sont surmontées par des<br />

argilites rougeâtres à passées silteuses et lentilles d’arkoses rosâtres fines. Cette<br />

mésoséquence témoigne de l’installation d’un système fluviatile en tresse proximal que<br />

relayent des faciès de plaine d’inondation.<br />

-La quatrième mésoséquence est tronquée au sommet.<br />

F-Conclusion<br />

Dans la région de Tizi n’Rechou, les argilites salifères inférieures sont discordantes sur le<br />

socle paléozoïque granitisé et schistosé.<br />

Ces argilites, qui peuvent atteindre plus de 200m, montrent à la base et dans la partie<br />

médiane des dépôts grossiers, matérialisés par des arkoses qui attestent de l’érosion active du<br />

relief avoisinant (paléoseuil de la Haute Moulouya). Ces arkoses sont marquées par de<br />

nombreuses structures sédimentaires : stratifications oblique ou lenticulaire, litage horizontal,<br />

niveaux consolidés, trace d’une pédogenèse importante.<br />

Elle sont agencées en quatre mésoséquences positives, comportant chacune à la base un<br />

terme grossier réduit et au sommet des argilites rougeâtres plurimétriques. Elles témoignent<br />

donc de l’instauration d’une plaine d’inondation sous climat humide (absence des paléosols);<br />

soumise à une influence fluviatile éphémère (système fluviatile en tresse).<br />

70


V-COUPE DE TAWRIRT (COUPE TW)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe TW est levée sur le versant sud de Tawrirt, au NW de Boumia. Dans cette<br />

région affleurent bien les argilites salifères supérieures et les volcano-sédimentaires associés.<br />

Les dépôts triasico-liasiques, à caractères faciologiques variés, peuvent-être subdivisés en<br />

quatre formations.<br />

B-Les formations (Fig. 25 et 26)<br />

1-La Formation de Tawrirt (niveaux 1 à 10 ; 58m)<br />

Cette formation peut-être subdivisée en deux membres :<br />

a-le membre inférieur (niveaux 1 à 5 ; 14,50 m), dont seul le sommet, est levé<br />

montre le succession verticale suivante :<br />

-des tufs grossiers noirâtres à stratification oblique "diffuse" (7,50 m), organisés en trois<br />

barres plurimétriques, chenalisées, où s’intercale un niveau pluridécimétrique pédogénétique,<br />

à concrétions silicifiées, gris-verdâtre (niveau 1). Il s’agît d’une dolomicrosparite à<br />

dolosparite à cristaux xénomorphes imbriqués hypidiotopiques à oxydes de fer.<br />

-le niveau 2 est représenté par une barre, pluridécimétrique à base ravinante, de brèche<br />

pyroclastique, marron grisâtre à noirâtre, granodécroissante et stratodécroissante, à<br />

stratification oblique, à dominante argileuse au sommet. Elle est formée par 30% de<br />

fragments de basalte doléritique à fond opacifié, de taille comprise entre 0,1mm et 3 mm,<br />

atteignant parfois le décimètre et de forme angulaire à subangulaire; (40%) de fragments de<br />

lave vitreuse de formes sinueuses, entièrement ou partiellement chloritisés ; des opaques et de<br />

rares fragments d’argilites ferruginisées. Quant au ciment, il est sparitique.<br />

-une barre pluridécimètrique, à base ravinante, de tuf cristallin et lithique gris-verdâtre,<br />

grossier à la base et à lamines fines au sommet (niveau 3). Ils sont formés de plus de 60% de<br />

plagioclases; (10%) de fragments de lave vitreuse, souvent chloritisée ; (15%) de fragments<br />

de basalte doléritique, souvent opacifiés, à contours irréguliers et dont la taille moyenne est<br />

de 0,1 à 2 mm pouvant atteindre rarement le centimètre ; (5%) d’opaques. Les éléments, à<br />

épigéneisation et chloritisation poussées, sont liés par un ciment microsparitique (5%).<br />

-une barre métrique de tuf grossier, chenalisée, gris-verdâtre, à éléments centimétriques de<br />

basalte.<br />

-deux barres pluridécimétriques granodécroissantes (niveaux 4 et 5), à bases ravinantes,<br />

de tufs gris-verdâtre ; qui montrent chacune une semelle décimétrique grossière que<br />

surmontent des tufs cristallins et lithiques, lités et à stratification oblique (niveau 4). Ces tufs,<br />

à ciment microsparitique (20%), comportent (30 à 40%) de plagioclases de forme anguleuse<br />

parfois calcitisés et séricitisés; (20 à 30%) de fragments de basalte doléritique à contours<br />

anguleux (niveau 4); 20% de fragments de lave vitreuse, de formes sinueuses; d’opaques; de<br />

rares fragments de roches pyroclastiques (niveau 4 : éléments inalogènes pouvant atteindre un<br />

centimètre).<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 10 ; 45,10 m) est formé par une alternance<br />

d'argilites, souvent tufacées, et de tufs grossiers. Il est subdivisé en quatre unités.<br />

-la première unité montre l'organisation verticale suivante:<br />

71


Fig. 25-Coupe lithostratigraphique de Tawrirt<br />

72


+1m d'argilites rouge-brique, tufacées à la base.<br />

+le niveau 6 est représenté par une barre plurimétrique, chenalisée, de tufs, grossiers à la<br />

base et fins feuilletés et à stratification oblique au sommet. Ces tufs cristallins et lithiques<br />

sont formés de 40% de cristaux de plagioclases en formes de baguettes anguleuses; 20% de<br />

fragments de basalte opacifiés à formes anguleuses; 20% de fragments de lave vitreuse et à<br />

ciment carbonaté (20%)<br />

+des argilites tufacées rouge-brique (1m) que surmonte une passée pluridécimètrique, à<br />

base ravinante, de tufs cristallins et lithiques gris-violacé à éléments de basalte.<br />

+des argilites rouge-brique (5m) où s'intercalent des passées, pluridécimétriques à<br />

métriques, d'argilites tufacées et litées.<br />

+une barre plurimétrique, à base ravinante, de tufs grossiers, à stratifications oblique à la<br />

base et horizontale au sommet et granodécroissants.<br />

+une passée métrique d'argilites rouge-brique, tufacées à la base.<br />

+le niveau 7, à base ravinante, est formé de lapilli-tuf lithique et cristallin, gris-clair et fin<br />

à la base, gris-foncé à boules décimétriques à pluridécimétriques de basalte au sommet. Ils<br />

sont formés de fragments, à bords dentelés, de lave vitreuse (40%), partiellement ou<br />

totalement chloritisées, de forme sinueuse ; de fragments de basalte doléritique (20%),<br />

localement opacifiés, à bords dentelés et de taille comprise entre 0,3 et 0,8mm; de cristaux de<br />

plagioclases (20%), partiellement ou totalement épigénéisés ; d’opaques (5%) ; de biotites à<br />

clivage tordu. Ces éléments sont liés par un ciment microsparitique (10%). Ce niveau est<br />

encadré par deux passées pluridécimétriques à métriques d’argilites rouge-brique, tufacées à<br />

la base.<br />

-la deuxième unité (niveaux 8 à 10 ; 12m) est structurée comme suit :<br />

+le niveau 8, pluridécimétrique à base irréguliére, est représenté par un tuf cendreux<br />

marron à cristaux de plagioclases (40%); fragment de lave vitreuse (15%), de forme sinueuse<br />

et de taille moyenne (0,1mm) ; fragments de basaltes opacifiés (20%), de forme anguleuse et<br />

dentelée (taille inférieure à 0,3 mm) et d’opaques (5%). Quant au liant, il est représenté par<br />

une microsparite (20%).<br />

+6m d’argilites rouge-brique, tufacées à la base, où s’intercalent deux lentilles de tufs<br />

cendreux.<br />

+des tufs cristallins gris-foncés à gris-violacé (niveau 9) à cristaux isolés de plagioclases<br />

(50%), souvent calcitisés ; fragments de basalte opacifié (5%), à contours irréguliers;<br />

fragments de lave vitreuse (5%) ; opaques (10%). Le ciment est microsparitique (30%). Ces<br />

tufs sont organisés en deux barres, pluridécimétriques à métriques à bases irrégulières, que<br />

sépare une passée métrique d’argilites rouge-brique.<br />

+1m d’argilites rouge-brique.<br />

+une barre pluridécimétrique de tuf vitreux lité (lave autobréchifiée), où s’intercalent des<br />

lamines noirâtres et des lamines verdâtres (niveau 10); il est formé de fragments de lave<br />

vitreuse (60%) opacifiée, de forme sinueuse rappelant des flammèches (texture vitroclastique<br />

en forme d’Y); de fragments de basaltes (7%) de texture microlitique porphyrique, souvent<br />

opacifiés; des cristaux isolés de plagioclases (29%), des opaques un fantôme d’un minéral<br />

opacifié et chloritisé à clivage tordu rappelant une ex-biotite. Le liant est calcaire (3%).<br />

-la troisième unité est composée de 10m d’argilites rouge-brique.<br />

-la quatrième unité (6,50m) débute par une barre pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />

tuf cristallin noirâtre et friable, que surmontent des argilites rouge-brique (2m). Viennent<br />

ensuite des tufs grossiers gris-verdâtre (1,50m), organisés en trois niveaux, dont le dernier<br />

renferme des nodules silicifiées.<br />

73


Fig. 26-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tawrirt<br />

(coupe TW)<br />

74


2-La Formation deTizi n’ Toumebla (25m)<br />

Cette formation, marquée par une variation lithologique locale, est subdivisée en trois unités :<br />

a-l’unité basale (10m) est formé d’argilites rouge-brique où s’intercalent deux<br />

passées, pluridécimétriques à métriques, de tufs vitreux lités.<br />

b- l’unité médiane (8,80m)<br />

Cette deuxième unité, aux caractéristiques faciologiques très variés, est organisée comme<br />

suit :<br />

+un banc décimétrique de tuf vitreux, qu'encadrent deux croûtes centimétriques à<br />

concrétions calcaires (niveaux à paléosols) ;<br />

+un banc décimétrique d’argilites consolidées rougeâtres, que coiffe une calcrête ;<br />

+un niveau pluridécimétrique, à base irrégulière, de tuf cristallin et lithique à<br />

stratifications oblique et horizontale, où s’intercalent des lamines verdâtres ;<br />

+5 m d’argilites tufacées rouge-brique, où s’intercale une lentille d’argilites consolidées.<br />

Elles passent latéralement à un conglomérat chenalisé à stratification oblique et fragments<br />

centimétriques à pluridécimétriques de basalte et d’argilites ;<br />

c-l’unité sommitale (6,20m) débute par des argilites rouge-brique (2m), à passées<br />

décimétriques de tufs vitreux gris-verdâtre ; que coiffent des argilites consolidées et<br />

concrétionnées (niveau pédogénétique). Viennent ensuite des argilites tufacées marron à<br />

éléments, millimétriques à centimétriques, de basalte ; elles sont organisées en deux passées<br />

métriques que coiffent des passées pluridécimétriques d’argilites rouge-brique. Notons que la<br />

deuxième passée est couronnée par un niveau pédogénétique. Cette unité se termine par un tuf<br />

grossier (2m) que surmontent des tufs vitreux lités.<br />

3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />

Cette formation est composée par des argilites rouge-brique (5m) à lentilles de tufs fins.<br />

4-La Formation de Lissit<br />

Cette formation, dont on n’observe que la base, est formée de calcaires, lumachelliques<br />

gris à gris-rosâtre à bivalves, brachiopodes et polypiers isolés. Ils sont organisés en bancs<br />

stratodécroissants à passées pluridécimétriques de calcaires laminitiques rosâtres et à<br />

structures oeillées.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, définies dans les dépôts de Tawrirt, sont représentées<br />

par :<br />

-les discontinuités mineures matérialisées par des : diastèmes, changements brusques de<br />

la lithologie, joints argileux, surfaces ondulées, niveaux pédogénétiques concrétionnés,<br />

calcrêtes, croûtes, surfaces de ravinement, surfaces durcies irrégulières.<br />

-les discontinuités sédimentaires majeures sont représentées par trois surfaces de<br />

ravinement : les deux premières affectent le membre supérieur de la Formation de Tawrirt ;<br />

alors que la troisième sépare les argilites salifères supérieures des tidalites liasiques.<br />

75


D-Les faciès<br />

Parmi les faciès inventoriés et définis dans les dépôts triasico-liasiques de Tawrirt, on<br />

peut citer :<br />

-les niveaux pédogénétiques gris-verdâtre à concrétions silicifiés ; les argilites<br />

consolidées et concrétionnées (niveaux pédogénétiques); les argilites consolidées rougeâtres.<br />

- les argilites rouge-brique; les argilites rouge-brique litées.<br />

- les conglomérats chenalisés polygéniques à éléments de basalte et d’argilites ; les<br />

conglomérats monogéniques lités à éléments de basalte.<br />

- les calcaires laminitiques rosâtres à structures oeillées ; les calcaires lumachelliques gris<br />

ou gris-rosâtre à brachiopodes, polypiers et gastéropodes.<br />

- les brèches pyroclastiques marron grisâtre.<br />

- les laplli-tufs lithiques et cristallins gris-clairs.<br />

- les tufs grossiers noirâtres ou gris-verdâtre à stratification oblique ou horizontale ; les<br />

tufs grossiers gris-verdâtre à nodules silicifiées<br />

- les tufs cendreux marron.<br />

- les tufs cristallins gris-verdâtre lités, localement à stratifications oblique ou horizontale;<br />

les tufs cristallins gris-foncés ou gris-violacé.<br />

- les tufs vitreux lités.<br />

- les argilites tufacées rouge-brique ou marrons.<br />

E- Association de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les faciès, ainsi définis, sont agencés en séquences, de puissance et polarité variées. Elles<br />

sont subordonnées aux discontinuités sédimentaires précitées.<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre<br />

Les séquences de 2ème ordre, positives, montrent une organisation interne différente<br />

suivant leur position sur la coupe.<br />

a-La Formation de Tawrirt est structurée en cinq séquences :<br />

-La première séquence, à base ravinante, débute par des brèches et à stratification<br />

oblique et se termine par des dépôts volcano-sédimentaires grossiers à stratification oblique et<br />

entrecroisée. Ce type de séquences, qui est défini à la base de la Formation de Tawrirt, est<br />

caractérisé par des faciès qui ont subi un faible transport et une sédimentation proximale<br />

correspondant à la partie basale d’un cône de déjection.<br />

-Les deuxième et troisième séquences, à bases ravinantes, débutent par des barres de<br />

volcano-sédimentaires, que relayent des argilites rougeâtres où s’intercalent des tufs fins<br />

stratodécroissants. Ces séquences sont caractérisées par des faciès du système fluviatile en<br />

tresse proximale, qui évoluent en un milieu de chenaux distributeurs en bordure d’une plaine<br />

d’inondation (Oujidi, 1993). La deuxième séquence est formée par des faciès relativement<br />

plus distaux.<br />

-La quatrième séquence est composée de faciès tour à tour du système fluviatile distal et<br />

de plaine d’inondation. Ce type de séquences est formé par à la base des volcanosédimentaires<br />

fins que coiffent des argilites rougeâtres à passées litées.<br />

76


Fig. 27-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de<br />

la région Tawrirt (coupe TW).<br />

77


-La cinquième séquence, identique à la précédente, est tronquée au sommet.<br />

b- Les Formations de Tizi n’ Toumelba et d’ Aghbalou Oumlil sont organisées<br />

en trois séquences granodécroissantes.<br />

- la première débute par des volcano-sédimentaires grossiers; que surmontent des<br />

argilites rougeâtres où s’intercalent des passées de volcano-sédimentaires fins, lités. Elle est<br />

coiffée par des calcrêtes et des niveaux argileux consolidés et très bioturbés (à valeur de<br />

paléosols).<br />

- les deuxième et troisième séquences montrent la succession suivantes : des volcanosédimentaires<br />

grossiers et fins, des argilites rougeâtres à passées de volcano-sédimentaires<br />

fins. La deuxième séquence est marquée par le développement de niveaux pédogénétiques.<br />

Ces séquences indiquent l’installation du système fluviatile en tresse en zone distale que<br />

relayent des chenaux distributeurs, étroits et très peu profonds (Oujidi, 1993), en bordure de<br />

plaine d’inondation (première et troisième séquences) ou par des faciès de plaine<br />

d’inondation sous à un climat chaud et humide, et soumise à des émersions fréquentes<br />

(développement des niveaux pédogénétiques : deuxième séquence). La première séquence est<br />

relativement plus proximale que les deux suivantes.<br />

2- Les séquences de 3 ème ordre<br />

Les argilites salifères supérieures sont structurées en trois mésoséquences positives :<br />

-La première mésoséquence est formée par à la base des brèches, organisées en barres<br />

plurimétriques que relayent des argilites rougeâtres à passées consolidées et litées. Cette<br />

séquence que coiffe une surface de ravinement atteste de l’installation d’un cône de déjection,<br />

qui évolue en un système fluviatile en tresse relativement proximal.<br />

-La deuxième mésoséquence comprend à la base des faciès de système fluviatile en<br />

tresse proximale et se termine par une dominance de faciès de plaine d’inondation<br />

qu’alimentent des chenaux distributeurs étroits et peu profonds (Oujidi, 1996).<br />

-La troisième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est caractérisée par<br />

un enrichissement en argilites rougeâtres de plaine d’inondation. Elle serait formée lors<br />

d’écoulement laminaire de fluides dont l’énergie décroît progressivement d’un système<br />

fluviatile en tresse relativement proximal puis distale.<br />

F -Conclusion<br />

Dans la région de Tawrirt affleurent bien les argilites salifères supérieures et les volcanosédimentaires<br />

associés, que ravinent les carbonates liasiques. Trois formations y sont définies.<br />

La Formation de Tawrirt, aux caractéristiques faciologiques variées, a enregistré divers<br />

types de discontinuités sédimentaires. Les dépôts grossiers à la base et fins au sommet,<br />

traduisent l’installation de cône de déjection que relayent des faciès du système fluviatile en<br />

tresse proximal à la base et de plus en plus distal vers au sommet ; ils sont couronnés par des<br />

faciès de plaine d’inondation, dont les bordures connaissent le développement de chenaux<br />

distributeurs.<br />

78


Ces dépôts détritiques sont concomitants d’un volcanisme explosif. Les pyroclastites<br />

grossières (brèches et tufs grossiers) attestent de la proximité de l’évent de la région de<br />

Tawrirt.<br />

Les Formations de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil sont caractérisées par des<br />

faciès du système fluviatile en tresse essentiellement distale que relayent des faciès de plaine<br />

d’inondation. Elles sont marquées par l’abondance de niveaux fins lités, de pyroclastites<br />

fines, d’argilites tufacées, de calcrêtes et des niveaux pédogénétiques. Les niveaux lités<br />

caractérisent la décroissance de l’hydrodynamisme du courant à la fin de chaque cycle de crue<br />

(bas régime fluviatile).<br />

La présence des pyroclastites et des argilites tufacées attestent de la persistance de<br />

l’activité volcanique et témoignent : les premières de retombées de projections volcaniques à<br />

secs ou sous faible tranche d’eau dans des plaines d’inondation (Chalot-Prat & al., 1989) ;<br />

alors que les deuxièmes de la décantation de boue basaltique restée longtemps suspendue<br />

dans l’eau ou dans l’air. Les niveaux de calcrêtes et les niveaux pédogénétiques indiqueraient<br />

l’émersion d’une plaine d’inondation soumise à un climat tropical à saisons alternativement<br />

chaudes et humides.<br />

L’évolution de la région de Tawrirt très complexe est guidée par le climat, la tectonique et<br />

la morphologie de l’arrière pays.<br />

79


VI-LA COUPE DE BOUTKHOUBAYE (COUPE BK)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

Cette coupe est levée au voisinage du village de Boutkhoubaye au Sud de Kerrouchène le<br />

long de cette coupe affleurent bien les argilites salifères et les volcano-sédimentaires associés.<br />

Elle nous a permis aussi de montrer le passage des argilites salifères supérieures aux<br />

carbonates liasiques. Dans cette zone, les dépôts triasico-liasiques sont affectés par des<br />

lamprophyres alcalins d’âge post-triasique voire passage Jurassique-Tertiaire (comm. orale<br />

Mahmmoudi)<br />

B-Les formations<br />

Les dépôts de cette région, très variés sur le plan faciologique, peuvent être subdivisés en<br />

trois formations : la Formation de Tawrirt (dépôts fluviatiles à dominante volcanosédimentaire),<br />

la Formation de Tizi n’ Toumelba très réduite (volcano-sédimentaire et à<br />

nombreuses intercalations argileuses) et la Formation d’Aghblou Oumlil (presqu’ entièrement<br />

détritique).<br />

1- La Formation de Tawrirt (niveaux 1 à 10 ; 28,50m)<br />

Cette formation repose sur le complexe basaltique. Ce dernier est de texture microlitique<br />

porphyrique, localement doléritique, qu’affectent des niveaux carbonatés silicifiés et<br />

ferrugénéisés à traces circulaires (terriers ou dégazage). Cette formation, caractérisée par des<br />

dépôts volcano-sédimentaires, est organisée en deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (niveaux 1à 6 ; 13,80m)<br />

Il montre l’organisation verticale suivante :<br />

-le niveau 1, épais de 5m, est représenté par une brèche violacée et chenalisée à<br />

stratification oblique à ciment carbonaté (40%) ; elle comporte plus de 60% d’éléments, dont<br />

la taille peut atteindre le décimètre ; ils sont représentés par : des fragments de basaltes à<br />

texture microlitique à tendance doléritique de taille comprise entre (0,9 et 2,5mm), à fond<br />

opacifié, alors que leurs contours anguleux sont ferruginisés; des fragments de lave vitreuse<br />

lenticulaires, chloritisés ou opacifiés, ou formant des traînées vitreuses totalement calcitisées;<br />

des plagioclases ( séricitisés et chloritisés) et des opaques.<br />

-des tufs fins à matrice argileuse rougeâtre (4m) où s’intercale une barre plurimétrique<br />

d’un conglomérat (niveau 2; 2m), à base ravinante et à stratifications entrecroisée et oblique<br />

en auges, à ciment (80%) carbonaté et argileux et à fragments de basalte de texture<br />

doléritique (moins de 20 %), à fond opacifié et de taille moyenne (0,25mm); lave vitreuse<br />

chloritisée ; opaques abondants et de taille (0,25 mm) et fantômes de ferro-magnésiens<br />

(chloritisés)<br />

-des calcaires tufacés (niveau 3 ; 1,50mm) à fragments de basaltes (moins de 5%) de<br />

texture doléritique à microlites de plagioclases enchevêtrés et de taille comprise entre 0,5 et 3<br />

mm; fragments de lave vitreuse montrant un début de calcitisation ; opaques ; oxydes de fer<br />

en proportion élevée. Ces éléments baignent dans un ciment sparitique<br />

-le niveau 4, métrique et à base ravinante, est une brèche pyroclastique à ciment calcitisé<br />

et chloritisé, à fragments de lave vitreuse (en formes de flammes mèche); fragments de<br />

basaltes doléritiques (80%), partiellement ou totalement opacifiés, de taille moyenne (3mm)<br />

et à contours irréguliers et opaques. Le ciment, occupant 20% du volume de la roche, est<br />

sparitique.<br />

80


Fig. 28-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />

Boutkhoubaye (coupe BK).<br />

81


-des tufs lithiques et cristallins à stratification oblique et lentilles bréchiques ; que<br />

surmontent des cendres verdâtres (niveau 5).<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 10; 14,70m)<br />

Ce membre est formé de deux unités:<br />

- l’unité basale (niveaux 6 à 9 ; 6m) est caractérisée par une alternance d’argilites rougebrique<br />

et de niveaux volcano-sédimentaires. Elle est structurée comme suit :<br />

+des conglomérats (niveau 6) à fragments de basaltes doléritiques (25%), dont la taille<br />

varie entre 1 et 2,5 mm et à contours émoussés; opaques (5%) ; fragments de lave vitreuse,<br />

émoussés et arrondis souvent chloritisés. Le ciment est argilo-carbonaté.<br />

+des argilites tufacées rouge-brique à passées décimétriques d’argilites tufacées<br />

consolidées rouge-brique.<br />

+le niveau 7, à base ravinante, est représenté par un conglomérat à stratification<br />

entrecroisée à éléments millimétriques à centimétriques de basaltes et à matrice carbonatée<br />

hématitisée noire. Il comporte des fragments de basalte (50%) à fond opacifié et de taille<br />

moyenne (1mm); des fragments de lave vitreuse chloritisée (22%) et de forme arrondie et des<br />

opaques (8%). Le ciment (20%) est une sparite hématitisée.<br />

+une passée pluridécimétrique d’argilites tufacées rouge-brique.<br />

+une barre pluridécimétrique, à base irrégulière, de tufs cristallins et lithiques gris-violacé<br />

(niveau 8), à passées litées; à fragments de lave vitreuse (40%), à contours opacifiés et fond<br />

chloritisé; opaques (5%); cristaux de plagioclases (25%), calcitisés ; fragments de basalte<br />

doléritique (10%) à fond opacifié. Le liant (20%) est une sparite ferruginisée.<br />

+le niveau 9, pluridécimétrique et à base ravinante, est une brèche pyroclastique verdâtre<br />

à stratification oblique. Les éléments (80%), de taille pouvant atteindre 1cm et aux contours<br />

sinueux ou aplatis rarement émoussés, sont formés par des fragments : de lave vitreuse; de<br />

basalte doléritique et d’opaques ; ils sont liés par un ciment (20%) carbonaté et chloriteux. Il<br />

est encadré par deux passées pluridécimétriques d’argilites consolidées rouge-brique, tufacées<br />

au sommet.<br />

-l’ unité sommitale (niveaux 10 ; 9m) débute par une brèche pyroclastique gris-verdâtre,<br />

plurimétrique, à stratification entrecroisée "diffuse" et à éléments centimétriques de basaltes.<br />

Elle est surmontée par des argilites tufacées rouge-brique que ravinent des cendres verdâtres<br />

(niveau 10) ; il s’agit de tufs cristallins et lithiques à fragments : de basaltes doléritiques<br />

(10%) à fond opacifié; de lave vitreuse (50%), de forme sinueuse et lenticulaire ; de cristaux<br />

de plagioclase (20%), calcitisés et d’opaques (5%). Le ciment est une calcite ferruginisée.<br />

Elle se termine par des argilites tufacées rouge-brique à lentilles d’argilites consolidées.<br />

2-La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveau 11; 2,50m)<br />

Cette formation débute par des tufs lithiques et cristallins verdâtres (niveau 11), lités à la<br />

base. Ils montrent des fragments de basalte doléritique (10%) à fond opacifié, de taille<br />

inférieure 2mm; cristaux isolés de plagioclases (60%), partiellement ou totalement calcitisés ;<br />

fragments fins de lave vitreuse (10%) à contours sinueux et opaques (5 à 10 %). Le liant est<br />

une calcite ferruginisée.<br />

Elle se termine par une passée pluridécimétrique d’argilites tufacées rouge-brique à<br />

lentilles consolidées.<br />

82


3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (5,50m) débute par une passée d’argilites<br />

rouge-brique à lentilles d’argilites tufacées consolidées et litées ; que coiffent des argilites<br />

rouge-brique à noirâtres, à passées pluridécimétriques, à base ravinante, d’argilites<br />

consolidées tufacées rouge-brique. Elles sont couronnées par une passée décimétrique<br />

d’argilites verdâtres.<br />

4-La Formation de Lissit (niveaux 12 et 13)<br />

Cette formation, dont seule la base est levée, est représentée par les carbonates tidalitiques<br />

du Lias inférieur et moyen. Elle débute par un calcaire tufacé jaunâtre (niveau 12a) à rares<br />

éléments volcaniques (cristaux de plagioclases et fragments de basaltes), rares opaques et à<br />

plages d’argiles. Il est relayé par des tufs cristallins jaunâtres à cristaux de plagioclases (70%)<br />

et fragments de lave vitreuse (10%), à contours anguleux. Le ciment est une microsparite<br />

Vient ensuite un tuf cristallin et lithique (niveau 12b) lité à bois fossiles; plagioclases<br />

(30%) de taille comprise entre (0,01m et 0,5 mm) et à contours anguleux ; opaques (2 à 3%) ;<br />

fragments de basalte de taille moyenne (2,5 mm) et de forme sinueuse; fragments de lave<br />

vitreuse de forme diverticulée et dentelée, formant des traînées (texture vitroclastique) et des<br />

échardes de verre aplatis (lave visiculée et canaliculée à lithophyses. Le ciment est carbonaté.<br />

Elle se termine par une alternance marno-calcaire à bois fossiles et gastéropodes<br />

(niveau 13 ; 1m). Les calcaires sont des sparites tufacées jaunâtres à plagioclases (10%) ;<br />

oxydes de fer; chlorite et gravelles.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Plusieurs types de discontinuités sédimentaires sont reconnus et définis sur la coupe BK,<br />

elles sont matérialisées par :<br />

-les discontinuités sédimentaires mineures qui sont représentées par des diastèmes,<br />

variations brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières, surfaces de<br />

ravinement.<br />

-les discontinuités sédimentaires majeures sont matérialisées par trois surfaces de<br />

ravinement : les deux premières affectent la Formation de Tawrirt ; alors que la troisième<br />

sépare les argilites salifères supérieures des carbonates liasiques.<br />

D-les faciès<br />

Divers types de faciès sont reconnus et définis :<br />

-argilites rouge-brique, noirâtres ou verdâtres.<br />

-conglomérats à ciment carbonaté et stratifications oblique et entrecroisée ; conglomérats<br />

à stratification oblique en auges et à ciment carbonaté, argileux et hématitisé.<br />

-brèches pyroclastiques à ciment calcaires et chloriteux ; brèches pyroclastiques à<br />

stratification oblique et entrecroisée à ciment carbonaté et chloriteux.<br />

-tufs cristallins et lithiques gris-violacé ou verdâtres ; tufs cristallins et lithiques à bois<br />

fossiles; tufs fins à matrice argileuse rouge.<br />

-cendres verdâtres ;<br />

-argilites tufacées consolidées et/ou litées ; argilites tufacées rouge-brique ;<br />

-calcaires tufacés jaunâtres ; calcaires tufacés à bois fossiles et gastéropodes.<br />

83


E-Association de faciès et séquences sédimentaire<br />

Les dépôts triasico-liasiques de Boutkhoubaye sont organisés en plusieurs séquences dont<br />

la polarité, la puissance et l’organisation interne, changent.<br />

1- Les séquences de 2 ème ordre<br />

Le long de la coupe BK, on a défini huit séquences de 2 ème ordre.<br />

-Les deux premières séquences, à bases ravinantes, sont formées par des conglomérats à<br />

stratification oblique et en auges que surmontent des volcano-sédimentaires fins jaunâtres. La<br />

deuxième est coiffée par des calcaires tufacés rougeâtres (à valeur de paléosols). Ces faciès<br />

sont caractéristiques d’un cône de déjection sous climat aride.<br />

-Les troisième et quatrième séquences, à bases ravinantes, montrent la succession<br />

suivante : des conglomérats, des cendres lités et des argilites consolidées rougeâtres. Le terme<br />

lité peut être lacunaire (quatrième séquence).<br />

Ces dépôts du système fluviatile en tresse proximal avec: creusement du chenal lors des<br />

fortes crues suivie d’une chute de l’hydrodynamisme de crue se traduisant d'abord par le<br />

dépôt de niveaux lités puis la décantation dans un milieu de plaine d’inondation. Les faciès<br />

de la quatrième séquence sont relativement distaux.<br />

-La cinquième séquence, à base ravinante, débute par des brèches à stratification<br />

oblique; et se termine par des volcano-sédimentaires fins et des argilites tufacées rougeâtres à<br />

lentilles d’argilites consolidées (paléosols). Ces faciès sont caractéristiques d’un système<br />

fluviatile en tresse proximale.<br />

-La sixième séquence débute par des tufs fins, et lités à la base; viennent ensuite des<br />

argilites tufacées qui montrent au sommet des lentilles d’argilites consolidées tufacées. Ces<br />

faciès se sont mis en place dans une zone basse avale dans un paysage de plaine d’inondation,<br />

alimentée par des chenaux étroits peu profonds qui s’observe dans des régions semi-arides.<br />

-La septième séquence est entièrement argileuse et à passées consolidées. Elle traduit<br />

l’installation d’une plaine d’inondation soumise à un climat chaud à aride en régime<br />

rhéxistasique.<br />

-La huitième séquence, à base ravinante, est de type estran. Elle est tronquée au sommet<br />

et débute par des calcaires bioclastiques à bois fossiles et gastéropodes où s’intercalent des<br />

passées laminitiques. Ces faciès intertidaux attestent de l’installation d’un environnement de<br />

type tidal-flat.<br />

2-Les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont regroupées en trois mésoséquences positives<br />

-La première mésoséquence, que coiffe une surface ravinante, montre des dépôts<br />

grossiers à la base et fins au sommet. Cette séquence, qui englobe les deux<br />

premières.séquences de 2 éme ordre, est formée par des dépôts grossiers à stratification oblique<br />

en auges, qui témoignent de l’installation de cône de déjection.<br />

84


Fig. 29-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région de<br />

Boutkhoubaye (coupe BK)<br />

85


-La deuxième mésoséquence, granodécroissante, englobe des séquences élémentaires ;<br />

qui montrent chacune des faciès grossiers à la base, souvent à stratification oblique en auges,<br />

et au sommet des faciès fins généralement lités. Elle indique la diminution de<br />

l’hydrodynamisme du milieu de dépôt depuis un système fluviatile en tresse proximale à un<br />

système relativement distale; qui s'affirme avec l'installation d'une plaine d'inondation.<br />

-La troisième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, débute par des<br />

dépôts grossiers à stratifications oblique et entrecroisée et se termine par des argilites<br />

rougeâtres, très abondantes au sommet. Elle atteste de l'installation d'un système fluviatile en<br />

tresse proximale que relaye une plaine d'inondation. Ces faciès indiquent que l'érosion est<br />

active à la base, suite à un hydrodynamisme important et sous un climat tropical à saisons<br />

alternées (en phase rhéxistasique). Au sommet, la dominance des argilites indique une<br />

accalmie de l'érosion ou un aplanissement des reliefs avoisinants (sources nourricières) et<br />

dépôts par décantation sous climat chaud à aride.<br />

F- Conclusion<br />

Le long de la coupe BK affleurent essentiellement les argilites salifères supérieures et<br />

volcano-sédimentaires associés.<br />

Les dépôts, grossiers à la base et fins au sommet, sont agencés au 2 ème ordre en séquences<br />

granodécroissantes qui sont regroupées en mésoséquences positives. Ils montrent une<br />

diminution de l’hydrodynamisme de crue fluviatile depuis le dépôt des faciès de cône de<br />

déjection à des faciès fluviatiles en tresse proximal, puis distal; que coiffe une plaine<br />

d’inondation. Les dépôts grossiers sont dus à un rajeunissement des reliefs et à une activation<br />

des processus d’érosion, suite à une tectonique synsédimentaire favorisant l’installation d’une<br />

pente suffisamment forte pour faciliter des écoulements boueux<br />

Dans ces dépôts la présence de fragments de lave vitreuse en forme de flammes mèches<br />

(texture vitro clastique: témoins de la mise en place de la lave à l’état chaud eutaxitique,<br />

commun. Orale Zahour), lenticulaires ou à contours sinueux ou dentelés témoigne que les<br />

dépôts des sédiments de dégradation sont concomitants à une émission des produits<br />

volcaniques (volcanisme explosif).<br />

Les pyroclastes, grossiers à la base, deviennent de plus en plus fins en montant dans la<br />

série. Ils indiquent probablement plusieurs phases d'émission volcanique: la première serait<br />

issue d'un centre d'émission voisin du bassin et qui l'alimente lors du dépôt de la Formation de<br />

Tawrirt. Cette source se tarit progressivement. Une deuxième phase, qui est à l'origine des<br />

pyroclastes fins, a probablement débutée avant la fin de la première phase, puisqu'on trouve<br />

en association avec les laplli-tufs et les tufs lithiques, des argilites tufacées et des tufs fins.<br />

Cette deuxième phase correspondrait soit à une source lointaine, ou à des produits restés<br />

longtemps en suspension lors d'émissions précédentes.<br />

Par la suite, une accalmie tectonique et volcanique s’affirme avec l’installation d’une<br />

plaine d’inondation lors du dépôt de la Formation d’ Aghbalou Oumlil. Une troisième phase<br />

de volcanisme explosif a commencé à la base de la Formation de Lissit, lors du dépôt des<br />

carbonates tidalitiques. Elle se matérialise par des fragments de basaltes de forme sinueuse et<br />

des fragments de lave vitreuse de forme diverticulée et des échardes.<br />

86


VII-COUPE DE BOUMIA (BM)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe BM, située au Sud immédiat de Boumia, est localisée à l’Est de Tabelkhirt. Elle<br />

est levée sur la rive droite d’Oued Kiss<br />

B- Les formations (Fig. 30)<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la coupe BM, épais de 40m, sont organisés en deux<br />

formations : la Formation de Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil ; alors que la<br />

Formation de Tizi n’Toumelba y est lacunaire.<br />

1-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 5; 11,50m)<br />

Cette formation repose sur le complexe basaltique par le biais de deux niveaux de<br />

calcaires silicifiés marron. Elle est formée de deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (niveaux 1 à 4 ; 6m) débute par une brèche pyroclastique<br />

violacée (niveau 1) à fragments de basaltes doléritiques (20%) à fond opacifié, contours<br />

anguleux et sinueux, et de taille pouvant atteindre (2,5mm) ; à fragments de lave vitreuse<br />

(20%), localement calcitisée, de formes sinueuse ou rubanée de lave complètement opacifiée ;<br />

des opaques (oxydes de fer) pouvant se concentrer en aiguilles (forme dendritique) et en amas<br />

disséminés dans le ciment (60%) qui est calcitique et chloriteux.<br />

Vient ensuite une passée, pluridécimétrique, d’argilites violacées, que surmontent des tufs<br />

grossiers lithiques gris (niveau 3) à traces de terriers, organisés en bancs décimétriques à<br />

pluridécimétriques, que séparent des niveaux carbonatés microgrenus silicifiés et ferruginisés<br />

noirâtres (niveau 2). Les tufs sont formés de fragments : de lave vitreuse (30 %) de formes<br />

anguleuses et sinueuses ; de basaltes doléritiques (40%) de taille inframillimétrique inférieure<br />

à (3mm) et de forme irrégulière; d’opaques (5%) et de fantômes de ferro-magnésiens (5%).<br />

Le ciment est microsparitique (20%).<br />

Ce membre est coiffé par une barre métrique, à base ravinante, de tuf lithique et cristallin<br />

marron (niveau 4), à stratification oblique, à cristaux isolés de feldspaths plagioclases (40%)<br />

et de rares cristaux d’orthoses de taille qui varie entre (0,75mm et 1mm); de fragments de<br />

lave vitreuse (10%), localement chloritisée et de formes sinueuses; d’opaques (2 à 3%) ;<br />

quelques fragments de basaltes opacifiès de taille comprise entre (0,1 et 2 mm) ; d’oxydes de<br />

fer (en proportion élevée). Quant au ciment (50%), il est microsparitique.<br />

b-Le membre supérieur (niveau 5 ; 5,50 m) est structuré comme suit:<br />

-des argilites rouge-brique où s’intercalent deux niveaux pluridécimétriques chenalisés, de<br />

tufs, grossiers rougeâtres à la base et fins et à stratification oblique au sommet. Elles sont<br />

coiffées par un niveau pédogénétique (niveau à poupées).<br />

-une barre métrique, à base ravinante, de conglomérat rougeâtre à stratification oblique<br />

(lamines orientées N110, 15 NE) à fragments centimétriques à décimétriques, de basaltes,<br />

d’argilites et de calcaires silicifiés, et à matrice argileuse rougeâtre.<br />

-un banc pluridécimétrique, de tuf fin rougeâtre lité.<br />

-le niveau 5, métrique et à base ravinante, est représenté par des calcaires tufacés à<br />

fragments, de formes sinueuses et anguleuses, de lave vitreuse (5 à 7%); de basaltes<br />

microlitiques porphyriques ; d’opaques; d’agrégats, de bioclastes et de lithoclastes<br />

ferruginisés.<br />

87


Fig. 30-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />

Boumia (coupe BM).<br />

88


2-La Formation d’Aghalou Oumlil<br />

Cette formation débute par des argilites rougeâtres (2m), à passées décimétriques<br />

d’argilites tufacées consolidées rougeâtres et à passées décimétriques de tufs fins rougeâtres.<br />

Elles sont surmontées par 20m d’argilites rouge-brique que transgressent les carbonates<br />

tidalitiques du Lias inférieur et moyen<br />

3-La Formation de Lissit (20m ; Saâdi, 1996)<br />

Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, débute par des<br />

dolomies calcareuses bréchifiées organisées en bancs décimétriques ; que surmontent une<br />

alternance d’argilites rougeâtres et de dolomie bioturbée rosâtre dont les toits sont coiffés par<br />

des surfaces irrégulières encroûtées. Viennent ensuite des argilites rougeâtres à intercalations<br />

variées : dolomies bioclastiques, dolomies stromatolithiques, argilites consolidées à traces de<br />

racines et de terriers et dolomies et dolomies argileuses bioturbées. Elle est transgressée par<br />

un conglomérat mio-pliocéne.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Plusieurs discontinuités sédimentaires sont reconnues et définies sur la coupe BM. Elles<br />

sont représentées par:<br />

Les discontinuités mineures qui sont matérialisées par des : diastèmes, variations<br />

brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques.<br />

Les discontinuités majeures sont représentées par :<br />

-la surface de ravinement qui sépare le complexe basaltique des argilites supérieures.<br />

-la surface de ravinement, à laquelle est subordonnée une variation brusque de la<br />

sédimentation, et qui affecte le sommet du membre inférieur de la Formation de Boumia.<br />

-le niveau à poupées (à valeur de paléosol) qui affecte le membre supérieur de la<br />

Formation de Boumia.<br />

-le changement brusque de la lithologie qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />

D-Les faciès<br />

Sept types de faciès ont été reconnus et définis sur la coupe BM :<br />

-niveaux pédogénétiques; niveaux carbonatés hématitisés et silicifiés; argilites<br />

consolidées à traces de racines et de terriers<br />

- argilites violacées, rougeâtres ou rouge-brique;<br />

-dolomies et dolomies argileuses bioturbées; dolomies stromatolithiques ; dolomies<br />

bioclastiques<br />

-conglomérats rougeâtres à stratification oblique.<br />

-brèches pyroclastiques violacées<br />

-tufs grossiers lithiques gris ou rougeâtres; tufs lithiques et cristallins marrons à<br />

stratification entrecroisée ; tufs fins à stratification oblique ; tufs fins lités rougeâtres ;<br />

-calcaires tufacés.<br />

-argilites tufacées consolidées rougeâtres.<br />

89


E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 31)<br />

Les dépôts de Boumia sont structurés au 2 ème ordre en six séquences positives, dont la<br />

composition interne change.<br />

-La première séquence débute par des carbonatés silicifiés et ferruginisés que<br />

surmontent des brèches. Elle est coiffée par des argilites rougeâtres.<br />

-La deuxième séquence est formée par une alternance de volcano-sédimentaires grossiers<br />

et de calcaires silicifiés et hématitisés.<br />

Ces deux séquences formées essentiellement de faciès grossiers, seraient probablement<br />

indicatrices de dépôt de cône de déjection.<br />

-Les troisième et quatrième séquences, à base ravinante, sont granodécroissantes et<br />

stratodécroissantes. Elles sont formées par des volcano-sédimentaires granoclassés à<br />

stratification oblique, à éléments millimétriques à pluridécimétriques, de basaltes et de<br />

calcaires silicifiés et hématitisés. La première séquence est tronquée au sommet, alors que la<br />

deuxième, coiffée par des argilites, est couronnée par un niveau pédogénétique. Ces faciès se<br />

seraient déposés dans un système fluviatile en tresse relativement proximal ; que relayent des<br />

faciès de plaine d’inondation en climat semi-aride à aride.<br />

-La cinquième séquence, à base ravinante, montre la succession suivante : des<br />

conglomérats à stratification oblique ; volcano-sédimentaires fins, à stratification oblique à la<br />

base et à matrice argileuse ; calcaires tufacés. Ces faciès indiquent l’installation d’un système<br />

fluviatile en tresse proximale.<br />

-La sixième séquence débute par des argilites à rare passées d’argilites consolidées<br />

tufacées et de volcano-sédimentaires fins que coiffent des argilites rougeâtres. Elle témoigne<br />

de la décantation des faciès fins dans une plaine d’inondation en climat tropical humide<br />

(absence des niveaux pédogénétiques).<br />

2-Les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en trois mésoséquences positives<br />

-La première mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />

alternance de volcano-sédimentaires grossiers à la base et fins au sommet, et de calcaires<br />

silicifiés et ferruginisés. Les niveaux carbonatés épigenèises traduiraient des phénomènes<br />

d’encroûtement liés à une activité pédogénétique ou à un battement de nappes phréatiques qui<br />

se développe sur les lobes inactifs des cônes de déjection<br />

(Oujidi, 1996).<br />

-La deuxième mésoséquence, peu épaisse, est coiffée par un niveau pédogénétique (à<br />

valeur de paléosol). Elle est formée par des faciès du système fluviatile en tresse proximal<br />

que coiffent des faciès de plaine d’inondation.<br />

90


Fig. 31-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de<br />

la région de Boumia (coupe BM)<br />

91


-La troisième mésoséquence, que coiffe un niveau carbonaté tufacé (à valeur de<br />

paléosol), est formée par des faciès du système fluviatile en tresse de plus en plus distale. Ils<br />

se seraient déposés dans des barres transversales à la base après retrait ou migration latérale<br />

du transit principal. Après quoi l’hydrodynamisme du milieu chute et se traduit par la<br />

décantation dans un milieu de plaine d’inondation sous climat chaud hydrolysant.<br />

F- Conclusion<br />

Les dépôts triasico-liasiques de Boumia sont représentés par le complexe basaltique, les<br />

argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Les argilites salifères reposent sur les basaltes par le biais de calcaires silicifiés et<br />

hématitisés. Elles sont formées par des dépôts détritiques grossiers à la base (conglomérats à<br />

stratification oblique en auges) et fins au sommet (argilites rougeâtres) ; auxquelles sont<br />

associés des éléments de projection volcanique. Les dépôts sont représentés par des faciès<br />

pyroclastiques (brèches, tufs lithiques et / ou cristallins, des calcaires tufacés et des argilites<br />

tufacées) et des faciès détritiques (conglomérats et argilites). Ils témoignent de l’activité<br />

volcanique explosive parallèlement à la sédimentation détritique, issue de la dégradation des<br />

reliefs en voie de surrection (arrière pays et substratum). La concentration des pyroclastes,<br />

dans les formations de base, révèle des retombées abondantes et rapides sous faible tranche<br />

d’eau de projections d’affinité tholéiitique et de la proximité des bouches éruptives (Badra,<br />

1993).<br />

Les dépôts de cette coupe s’ordonnent en trois mésoséquences positives : La première<br />

témoigne de l’installation d’un cône de déjection; quand aux deux suivantes, qui montrent des<br />

faciès grossiers à la base et fins au sommet, attestent d’abord d’un dépôt dans des chenaux<br />

distributeurs étroits et peu profonds qu’alimentent la marge d’un environnement de type<br />

plaine d’inondation. Par la suite, une chute de l’hydrodynamique, se traduit par installation de<br />

faciès distaux d’une dépression humide assez plate et très étendue (plaine d’inondation).<br />

92


VIII-Evolution spatio-temporelle<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />

Dans cette région, qui s'étend au SE de la faille d’Aït Oufella, affleure essentiellement le<br />

socle paléozoïque granitisé ainsi que les arkoses, les grès lie de vin, les argilites salifères<br />

inférieures, les basaltes et les argilites salifères supérieures. Quant aux carbonates, ils forment<br />

de larges plateaux légèrement gauchis au NW, ainsi que les cuestas qui ceinturent la<br />

boutonnière de Boumia au SW et au Sud. Le Crétacé affleure au SW et au NE; où il repose<br />

respectivement sur les carbonates liasiques et les argilites salifères. Alors que les dépôts<br />

cénozoïques, ils reposent : sur les argilites saliféres au cœur de la boutonnière de Boumia,<br />

sur le Crétacé au NE et au SW ; sur le complexe basaltique et les carbonates liasiques au Sud.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures (Carnien<br />

supérieur-Norien basal), sont réduits (30m) dans la région de Boumia, et peuvent atteindre<br />

200m dans la région de Tizi n'Rechou. Ils reposent sur le socle paléozoïque par<br />

l’intermédiaire des détritiques grossiers de base (arkoses grossières à nombreuses structures<br />

sédimentaires : bioturbations, niveaux pédogénétiques ; stratification oblique, pseudo-litage).<br />

Viennent ensuite les argilites rougeâtres et rouge-brique (80m), localement silteuses et litées à<br />

passées d'arkoses, que coiffe localement un liseré d'argilites noirâtres.<br />

Ces dépôts sont organisés en des mésoséquences positives (granodécroissantes), formées<br />

par des dépôts grossiers, du système fluviatile en tresse proximale, que relayent des dépôts<br />

fins du système fluviatile en tresse distale voire souvent à des plaines d'inondation.<br />

L'extension limitée des dépôts grossiers (absence des dépôts de piémonts) dans ces couches<br />

atteste de la faible dénivellation des reliefs riverains aux bassins de sédimentation. Ce<br />

paysage aplani est le résultat de l'érosion vigoureuse du Permien, qui a affecté les reliefs<br />

érigés lors de l'orogenèse hercynienne. Les changements de faciès peuvent-êtres lier aussi à<br />

une remontée eustatique du niveau marin entraînant un blocage des apports détritiques<br />

grossiers.<br />

Les variations d'épaisseur et les changements de faciès, qui caractérisent ces dépôts,<br />

témoignent d'une paléogéographie différenciée sous un régime rhéxistasique à saisons<br />

alternées et en climat tropical chaud rubéfiant, probablement à saisons alternées.<br />

Le complexe basaltique (Norien-Lias basal), dont l’épaisseur peut atteindre une<br />

centaine de mètres, est formé par des basaltes microlitiques à pyroxène et olivine. Ils sont<br />

généralement altérés à billes, et montrent localement des faisceaux prismés (photo 1, pl. VI),<br />

des niveaux à pillow-lavas (photo 2, pl. VI) et des carbonates silicifiés et ferruginisés.<br />

Localement, dans la région de Boumia (Aït Ouchrif et au Sud du village de Boumia), les<br />

surfaces de certaines coulées sont perforées voire taraudées (ces fentes seraient probablement<br />

dus à l’échappement de gaz ou à des traces de terriers : photo 1, pl. VI).<br />

Ces épanchements basaltiques indiquent le début des manifestations de la distension<br />

mésozoïque ; ils seraient montées à la faveur des accidents majeurs de la région selon le<br />

modèle d'un volcanisme fissurale (Oujidi, 1994), comme en témoignent les dykes à<br />

remplissage de basalte (Boutkhoubaye et Awrire). Puis, les laves se seraient épanchées dans<br />

un milieu subaérien ou sous une très faible tranche d'eau comme en atteste la présence des<br />

Pillow-lavas et les intercalations sédimentaires.<br />

93


Les argilites salifères supérieures<br />

Les argilites salifères supérieures (Héttangien (?)-Sinémurien inférieur), très développés au<br />

NW (150m à Tawrirt et Tizi n'Rechou) et réduites au SE (Boumia), sont marquées par des<br />

pyroclastites. Elles sont organisées en trois Formations (Fig. 32 et 33):<br />

La Formation de Tizi n'Rechou et Formations équivalentes (10 à 100m) débutent au<br />

SE (Fig. 33) par des dépôts grossiers (conglomérats polygéniques à fragments de basaltes,<br />

grés et argilites ; brèches très bioturbées à concrétions siliceuses et fragments de basaltes) à<br />

nombreuses structures sédimentaires (stratifications obliques diffuse et stratifications obliques<br />

en auges) ; ils sont séparés par des passées d’argilites consolidées et concrétionnées (à valeur<br />

de paléosols) des calcaires tufacés, des calcaires silicifiés et hématitisés et des argilites<br />

tufacées violacées, Ils sont relayés au NW par des dépôts essentiellement argileux rougebrique<br />

à rares lentilles de tufs et/ou de calcaires tufacés. Ces dépôts, que coiffent des niveaux<br />

pédogénétiques ou un calcaire tufacé, caractérisent au SE des cônes de déjection que relayent<br />

des faciès du système fluviatile en tresse; attestant du démantèlement intense des reliefs<br />

avoisinants; alors rajeunis, ils alimentent à chaque flot saisonnier en détritiques grossiers<br />

(faible transport), les zones subsidentes adjacentes. En revanche, le développement au NW du<br />

détritisme fin atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation réceptacle d'épandages<br />

fluviales, éloignée de la zone nourricière; et ayant subi de multiples phases pédogénétiques.<br />

Les variations d'épaisseurs et les changements de faciès importants (Fig. 34), que présentent<br />

ces dépôts, témoignent de la réactivation du cadre paléogéographique préexistant (dépôt sous<br />

contrôle tectonique) sous climat tropicale humide à saisons alternées et en régime<br />

rhéxistasique.<br />

Ils sont surmontés (membre supérieur) au NW par des argilites rougeâtres ou grisverdâtre,<br />

où s’intercalent des passées d’argilites bioturbées, concrétionnées ou à nodules<br />

siliceuses, des carbonates tufacés, des calcrêtes et de rares lentilles de conglomérats, tufs lités<br />

et dolomies gréseuses à traces de contournements. Ils attestent de l’installation d’une plaine<br />

d’inondation marquée par plusieurs phases d’émersion (niveaux pédogénétiques à valeur de<br />

paléosols). Ils sont relayés latéralement au SE par des dépôts grossiers (brèches,<br />

conglomérats à stratifications obliques et tufs grossiers) que coiffent des argilites souvent<br />

tufacées et à passées de tufs fins localement concrétionnées.<br />

Les dépôts grossiers, couronnés par des niveaux pédogénétiques et des calcrêtes, sont<br />

agencés, en des séquences fluviatiles en tresse proximale et distale. Avec toutefois une<br />

variation dont l’épaisseur : réduites à Boutkhoubaye (coupe BK) et dilatées à Tawrirt (coupe<br />

TW). Elles indiquent une subsidence croissante du bassin dans le même sens. La variation de<br />

faciès et des épaisseurs témoigne d’un dépôt sous contrôle tectonique et de la réactivation du<br />

canevas morphostructural préétabli ainsi que de la poursuite de la même dynamique<br />

sédimentaire que précédemment, traduisant une recrudescence de l'érosion des reliefs accusés<br />

environnants, en voie de surrection.<br />

Ils nourrissent un bassin intracontinental dissymétrique (Fig. 32 et 33) montrant un<br />

approfondissement graduel qui s'effectue en paliers successifs en allant du SE vers le NW et<br />

dont l'axe d'approfondissement maximal serait situé à Tawrirt.<br />

Parallèlement à ces faciès de dégradation, se déposent des pyroclastites, issues<br />

d'émissions volcaniques explosives. A la base de la Formation de Tizi n’Rechou, se déposent<br />

des pyroclastites grossières, abondantes au SE où elles témoignent de la proximité de la<br />

bouche principale de l'émission volcanique (accident à l'aplomb de Tawrirt et de Boumia).<br />

Alors qu’au NW, elles sont réduites à quelques passées de tufs fins et d’argilites tufacées.<br />

94


95<br />

Fig. 32-Corrélation des dépôts triasico-liasiques des coupes de la région<br />

de Boumia-Tizi n’Rechou. cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.


Elles se seraient formées par des avalanches (Fisher & Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ;<br />

Schneider, 1990) ou par une fragmentation du magma lors de son ascension et résulteraient de<br />

projections à l'air libre ou à sec (Chalot-prat & al., 1978) et leur chute s'est effectuée en<br />

milieu aérien ou subaérien ou sous faible tranche d'eau (tufs à lapilli).<br />

L'abondance des échardes de verre atteste d’un transport par fluidisation gazeuse de<br />

fragments volcaniques (Parson, 1969). Alors que l'abondance des cristaux de plagioclases, au<br />

sommet du membre inférieur, atteste de la désintégration explosive d'une lave à cristallisation<br />

avancée (Lucas & al, 1976).<br />

La concentration des pyroclastites dans le membre inférieur de la Formation de Tizi n'<br />

Rechou révèlent des retombées abondantes et rapides sous faible tranche d'eau. Ces<br />

conditions persistent jusqu’au sommet du membre supérieur ; néanmoins, elles sont<br />

interrompues au SE par des périodes d’accalmie qui se traduisent par le dépôt par simple<br />

décantation d’argilites tufacées. Exceptionnellement, au NW (Tizi n’Rechou) se développent<br />

au sommet du membre supérieur des pyroclastites grossières attestant probablement de<br />

l'apparition d'une nouvelle source d'émission, dont rares sont les produits qui parviennent<br />

jusqu'à Tizi n'Toumelba; au-delà de laquelle on ne les retrouve plus (absents à Tanourdi et<br />

Kerrouchène).<br />

La Formation de Tizi n'Toumelba, lacunaire à Boumia, réduite à Boutkhoubaye et<br />

développée ailleurs, est caractérisée essentiellement par des cendres jaunes fauves. On assiste<br />

là une inversion de la situation installée auparavant; les pyroclastites, absentes à Boumia<br />

voire rares à Boutkhoubaye et Tawrirt, sont plus abondantes au NW (Tizi n'Toumelba) et<br />

marquées par une dominance de fragments de laves et de cristaux. Ils proviennent<br />

d'explosions violentes (Poirier & al., 1994) d’une lave à cristallisation avancée, et se forment<br />

par accrétion à l'air libre en milieu riche en vapeur d'eau (Boucarut & Crevola, 1972). Ces<br />

cendres fins peuvent rester longtemps en suspension dans l'air ou dans l'eau et se déposer en<br />

dernier; ou sont transportées très loin de la source volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ;<br />

Cas & Wright, 1987). Ils attestent soit de l'éloignement de la bouche d'émission, ou du dépôt<br />

par accrétion des éléments peu denses, longtemps après une phase d'émission ultérieure.<br />

La Formation d’Aghbalou Oumlil, réduite à Boutkhoubaye et épaisse à Boumia, montre<br />

une extension régionale. Elle est composée d’argilites rouge-brique à rares passées :<br />

d’argilites consolidées et tufacées, de grés argileux, de conglomérats polygéniques (à<br />

fragments de basaltes, d’argilites et de dolomies) et de tuf cristallins (Tawrirt, Tizi n’Rechou<br />

et Tizi n'Toumelba). Elle est souvent coiffée par des argilites verdâtres ou noirâtres.<br />

Avec la Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 33), se généralisent des faciès<br />

essentiellement argileux, témoignant de l'instauration d’une plaine d'inondation sous un<br />

climat hydrolysant. Ces dépôts fins, déposés dans un schéma paléogéographique différencié<br />

(Fig. 34), attestent d’une homogénéisation paléogéographique, d’une accalmie volcanique et<br />

tectonique ; ainsi que de la chute de l’érosion suite à l’adoucissement du climat (climat<br />

chaud) et de la diminution de l’énergie de l’hydrodynamisme fluvial.<br />

Quant aux argilites verdâtres, elles attestent d'une mise à l'eau de la région et de<br />

l'instauration d’un environnement de type sebkha. Cette incursion marine s'affirme avec le<br />

dépôt des carbonates tidalitiques du Lias inférieur. Le passage des argilites salifères<br />

supérieures aux carbonates liasiques est progressif (rive droite de Oued Kiss et Tizi<br />

n'Toumelba) ou brutal (Boumia, Boutkhoubaye, Tawrirt, Tizi n'Toumelba).<br />

96


97<br />

Fig. 33-Bassin de Boumia-Tizi n’Rechou : A-Répartition et géométrie des corps sédimentaires.<br />

B-Séquences types : 1- séquence de plaine d’inondaton; 2-Séquence fluviatile en tresse; 3- séquence de cône.


Fig. 34-Région de Boumia-Tizi n’Rechou : profil paléogéographique<br />

et morphostructuraion en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de<br />

cône, 3-Dépôts fluviatils en tresse proximal, 4-Dépôts fluviatils en tresse distal,<br />

5-Plate forme carbonatée, 6-Plaine d’inondation<br />

La Formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, de type<br />

tidal flat. Ils sont formés par des carbonates bioclastiques tufacés à laminites, gastéropodes et<br />

bois fossiles. Viennent ensuite, des calcaires bioclastiques et des dolomies laminitiques à<br />

structures oeillées ; que séparent des passées d’argilites, localement ligniteuses. Ils sont<br />

organisés en séquences de type sebkha (Boumia), à lignites (Boutkhoubaye) et de chenal de<br />

marée (Tawrirt, Tizi n'Rechou et Tizi n'Toumelba) ; et attestent d’une homogénéisation<br />

paléogéographique relative, qui se traduit par l'installation d'une plate-forme tidale suite à<br />

l'augmentation du niveau eustatique du Lias inférieur et moyen. Une faible activité<br />

volcanique perdure à la base de ces carbonates avec des retombées de rares niveaux<br />

pyroclastiques (Tizi n'Rechou et Boutkhoubaye) représentés par des carbonates tufacés<br />

bioclastiques. Cette ultime émission volcanique est à mettre en relation avec la réactivation<br />

des linéaments majeurs de la région (persistance du régime distensif triasico-liasique).<br />

Après quoi toute la région est ennoyée, suite à la remontée eustatique du Sinémurien<br />

supérieur, et elle évolue en tant que plate-forme carbonatée tidale, de type marais maritime.<br />

B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />

Dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou, la couverture méso-cénozoïque du socle<br />

paléozoïque, est composée essentiellement d'argilites salifères triasico-liasiques, où<br />

s'intercalent des coulées basaltiques; quant aux carbonates tidaux, ils sont réduits et<br />

transgressés par le Mio-Pliocène ou le Crétacé.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures (Carnien supérieur-<br />

Norien basal), qui reposent sur le socle paléozoïque granitisé et schistosé, traduisent d’abord<br />

une érosion active du socle paléozoïque, érigé en horst, et d’un hydrodynamisme fluviale<br />

important, dont la chute se traduit par une diminution de la granulométrie au dépend d’un<br />

enrichissement en argilites. Ce détritisme fin atteste de l’instauration d’une plaine<br />

d’inondation, localement confinée.<br />

Le complexe basaltique (Norien-Lias basal), généralement altérés à billes, se présente<br />

localement en faisceaux prismés; comme ils montrent des niveaux de calcaires silicifiés et<br />

ferruginisés. Tous ces caractères attestent d’une mise en place sous faible tranche d’eau.<br />

98


Fig. 35-Les argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi n’Rechou :<br />

paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />

99


Les argilites salifères supérieures reposent localement sur le complexe basaltique par le<br />

biais d’un ou plusieurs niveaux de calcaires silicifiés et hématitisés ; elles sont formées par<br />

des dépôts détritiques ; auxquelles sont associées des pyroclastites.<br />

Les dépôts sont structurés en mésoséquences positives, débutant chacune par des dépôts<br />

grossiers que relayent des dépôts de plus en plus fins au sommet. Le matériel grossier,<br />

représenté par des conglomérats et microconglomérats à galets de basaltes (issus du<br />

remaniement local du complexe basaltique sous-jacent) ; auxquels sont associés des volcanosédimentaires<br />

grossiers (où la facture pyroclastites est conservée). La matrice, localement<br />

immature, est argileuse ou cendreuse.<br />

Ces dépôts grossiers, déposé en chenaux, s’organisent en séquences dont la tendance<br />

globale est strato- et granodécroissante (Fig. 35). Ils s’accumulent sous forme de cônes de<br />

déjection ; et attestent d’une tectonique active de l’aire de dépôt avec une subsidence<br />

synsédimentaire (Allen, 1965) et de l’érosion importante de l’arrière pays en voie de<br />

surrection. Ils traduisent également un dépôt aux pieds des massifs montagneux, le long des<br />

escarpements de failles (Fig. 34).<br />

Ces dépôts sont contrôlés par une activité tectonique continue, qui se manifeste par<br />

saccades à la base de chaque mésoséquence et sous climat humide, donnant lieu à une<br />

sédimentation grossière ramenée sur une faible distance par des courants torrentiels d’une<br />

source proche. Ces cônes progradent comme des lobes à chenaux emboîtés et migrants,<br />

intercalés vers le haut par des silts et des niveaux pédogénétiques, témoins de périodes<br />

d’accalmie tectonique et érosive.<br />

Les termes supérieurs montrent un enrichissement en matériels de plus en plus fins<br />

(granodécroissance progressive) qui traduisent une baisse de l’énergie de transport et de<br />

l’activité tectonique. Ils attestent d’une atténuation des reliefs et de l’instauration d’abord de<br />

cônes plus distaux qui évolue en un système fluviatile en tresse. Après quoi, les dépôts siltoargileux<br />

prennent le relais. Ils sont les témoins du débordement et l’ennoyage des structures<br />

préexistantes, avec l’instauration d’une plaine d’inondation suite à la chute de l’énergie<br />

hydrodynamique et de l’atténuation de l’érosion des reliefs bordiers.<br />

La sédimentation et le régime d’écoulement sont contrôlés par des inondations répétitives<br />

sur une plaine d’inondation très étendue. Les discontinuités du sommet des séquences<br />

correspondent à des périodes d’émersion, exprimée par des horizons pédogénétiques, des<br />

encroûtements carbonatés et des calcrêtes.<br />

Quant aux pyroclastites, elles sont grossières à la base; elles attestent de l’activité<br />

d’évents situés à l’aplomb des bassins de dépôts, matérialisés par les failles bordières<br />

(volcanisme fissural); Alors qu'au sommet, ces volcano-clastites sont fines et matérialisées<br />

par des cendres et des argilites tufacées ; elles seraient issues de sources plus lointaines ou<br />

déposées tardivement par simple décantation, après êtres restées plus longtemps en<br />

suspension dans l’aire ou dans l’eau (Fisher et Schmincke, 1984 ; Cas et Wright, 1987).<br />

Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates tidalitiques du Lias est soit<br />

brutal ou progressif, avec un enrichissement en carbonates bioclastiques tufacés. Ils attestent<br />

de l’instauration de la plate forme carbonatée liasique, où se différentient des milieux tidaux<br />

variés. Les changements de faciès et les variations importantes des épaisseurs traduisent la<br />

restructuration du cadre morphostructurale préétabli, suite à une remobilisation des accidents<br />

bordiers, en attestent les pyroclastites qui marquent les premiers niveaux carbonatés<br />

100


Chapitre 2 LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN<br />

ATLAS<br />

I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique (Fig. 36 et 37)<br />

Les dépôts triasico-jurassiques de la bordure SE du Moyen Atlas sont représentés<br />

essentiellement par les argilites salifères rouges, le complexe basaltique et les carbonates<br />

liasiques. Le long de cette bordure moyenne atlasique, particulièrement active durant le Trias<br />

supérieur, se sont individualisés des bassins et des blocs basculés, guidés par des failles<br />

normales. Les argilites salifères, par leur organisation lithologique et par leur épaisseur,<br />

soulignent cette morphostructuration et la dynamique sédimentaire associée.<br />

A-Les argilites saliféres inférieures (Carnien supérieur-Norien inférieur), discordantes<br />

sur le socle paléozoïque et puissantes de 350m, débutent par une brèche, polygénique et<br />

hétérométrique à éléments, centimétriques à plurimétriques, d’arkose, grés et schistes.<br />

Viennent ensuite: des grès, des argilites rouges à gypse disséminé (Tabet & al, 1979), des<br />

siltites et des argilites grisâtres à noirâtres où s'intercalent des dolomies légèrement indurées<br />

et taraudées.<br />

B-Le complexe basaltique est composé de basaltes doléritiques verdâtres, altérés à<br />

billes et à faisceaux prismés. Il montre de rares intercalations sédimentaires lenticulaires,<br />

carbonatés ou argileux, souvent ferruginisés et minéralisés.<br />

C-Les argilites salifères supérieures (40 à 120m)<br />

Ces argilites, plurimétriques, sont organisées en trois formations (Fig.: Formation d’Aït<br />

Lhaj, Formation de Tizi n’Toumelba et Formation d'Aghbalou Oumlil. Notons que les deux<br />

premières formations, très développés au SW, sont lacunaires au NE, entre Aït Oufella et<br />

Touariit Tomakrant, où la troisième formation sert de transition entre le complexe basaltique<br />

et les carbonates liasiques.<br />

La Formation d’Aït Lhaj (45 à 75m) est organisée en deux membres :<br />

•Le membre inférieur (47m) repose localement sur le complexe basaltique par le biais<br />

d’un ou plusieurs niveau (x) de carbonates silicifiés et ferruginisés. Il débute par des brèches<br />

pyroclastiques, organisées en barres plurimétriques à stratification oblique, séparées par des<br />

passées d'argilites tufacées noires ou rouge-brique. Elles sont surmontées par une alternance<br />

de brèches pyroclastiques et de tufs grossiers ou fins gris-verdâtre, où les niveaux<br />

pédogénétiques sont de règle. Ce membre est coiffé par des argilites noirâtres,<br />

concrétionnées et tufacées.<br />

•Le membre supérieur (26m) débute par une brèche, que surmonte une alternance de<br />

tufs gris-verdâtre et d’argilites rougeâtres localement tufacées. Elles sont coiffées par des tufs<br />

fins lités qui sont chargés en tufs grossiers verdâtres, carbonates silicifiés et hématitisés et<br />

d’argilites tufacées. Ce membre se termine par des argilites à rares passées volcanosédimentaires<br />

consolidées (tufs lithiques et tufs fins lités).<br />

101


Fig. 36-Log stratigraphique synthétique de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />

102


La Formation de Tizi N’Toumelba (30 à 40m) est composée essentiellement de cendres<br />

meubles jaunâtres, lités au sommet, où s'intercalent des passées d'argilites rougeâtres ou<br />

noirâtres, des niveaux pédogénétiques et des passées de dolomies concrétionnées verdâtres à<br />

rognons de silex.<br />

La Formation d'Aghbalou Oumlil (13m) est formée d'argilites rougeâtres, localement<br />

évaporitiques et intègre des passées : de grés rouges, de tufs fins verdâtres, d’argilites<br />

verdâtres et de dolomies laminitiques.<br />

Plus au NE, cette formation de puissance plurimétrique, repose directement sur le<br />

complexe basaltique (Mitre et Oued Akhnig). Le passage de ces argilites aux carbonates<br />

liasiques est brutal ou progressif. Ce passage est net ; il se manifeste clairement dans la<br />

morphologie de la région par la mise en place de barres chenalisées de dolomies bioclastiques<br />

oolitiques, localement tufacées.<br />

D-Les carbonates liasiques (Fig. 37)<br />

La bordure méridionale du Moyen Atlas (Fig. 1) se caractérise par une série sédimentaire,<br />

essentiellement carbonatée (Formation de Lissit), dont les caractéristiques faciologiques<br />

particulières diffèrent de celles des autres régions du Moyen Atlas, de positions, centrale et<br />

septentrionale (Colo 1961, El Arabi 1987, Fedan 1989, Charrière 1990, Hauptman 1990,<br />

Echarfaoui 1991, Akhssas 1993, Laadila 1996).<br />

Les carbonates liasiques sont représentés par des tidalites, dont l'âge s'échelonne du<br />

Lotharingien moyen à un Carixien élevé, voire Domérien (Saâdi, 1996 ; Saâdi & al., 2003).<br />

Ils sont caractérisés par trois passées d'argilites : les deux premières sont d'extension limitée;<br />

la troisième, d'extension régionale, est qualifiée de "Faciès d'Itzer" (Termier 1936). Ce faciès<br />

particulier, qui peut être suivi le long de la bordure sud-est du Moyen Atlas, permet de<br />

subdiviser les carbonates liasiques en "carbonates anté-Itzer" et "carbonates post-Itzer"<br />

(Saâdi 1996).<br />

+Les carbonates anté-Itzer (Lotharingien moyen voire Carixien: biozone C 1 ). Ils<br />

débutent par des calcaires oncholitiques et bioclastiques (essentiellement à brachiopodes<br />

Lotharingien) et des faciès oolithiques à stratifications obliques et entrecroisées. Ces<br />

carbonates chenalisés, localement tufacés, sont organisés en barres que séparent localement<br />

des passées volcano-sédimentaires.<br />

Le Carixien inférieur (Saâdi, 1996) est marqué au SW, par une passée, pluridécimétrique<br />

d’ argilites rougeâtres, verdâtres au sommet. Il débute par des carbonates bioclastiques<br />

(essentiellement à Mégalodon sp. et Lithios sp.) que séparent des dépôts à dominante<br />

laminitique et à structures oeillées. Il se termine par une alternance d'argilites verdâtres,<br />

localement rougeâtres et évaporitiques, et de carbonates laminitiques et stromatolitiques à<br />

passées bréchiques et à structures oeillées.<br />

Les carbonates anté-Itzer sont coiffés par une discontinuité sédimentaire d'extension<br />

régionale, dont la matérialisation change d'une région à l'autre : surface émersive à mudcraks,<br />

surface irrégulière ferruginisée et encroûtée, surface bréchifiée, surface karstifiée et<br />

hard-ground (Saâdi, 1996).<br />

103


Fig. 37-Log stratigraphique synthétique du Lias inférieur et moyen de la Haute Moulouya<br />

et de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />

104


+Les carbonates post-Itzer, datés du Carixien supérieur (biozone C 2 )-Domérien voire<br />

Toarcien, ravinent localement le faciès d'Itzer (Bou Iziar, Oued Akhnig, Mitre, Taouarda et<br />

Taouariit Tameziant). Ils sont caractérisés par "le niveau à Hesperthyris", qui forme un ou<br />

plusieurs horizons au NE ; alors qu’il se biseaute en allant vers le SW (Aït Lhaj et Aghbalou<br />

Oumlil).<br />

Ils débutent par une alternance, plus ou moins régulière, d'argilites verdâtres, localement<br />

versicolores (Oued Akhnig), et de dolomies à dominante stromatolitiques. Viennent ensuite<br />

des dépôts dynamiques, calcaires et dolomitiques, qui montrent des intercalations de marnes<br />

ou d'argilites, verdâtres ou bleuâtres, à lignites et charbon (Aït Qbal Lahlam et Aït Lhaj), de<br />

dolomies laminitiques et stromatolitiques à lentilles bréchiques (Aït Atman, Bou Iziar, Aït<br />

Oufella et Taouarda) et géodes (Aït Lhaj) .<br />

Le sommet des carbonates post-Itzer est marqué par une alternance plus ou moins<br />

régulière d'argilites verdâtres, localement rougeâtres (Aït Oufella, Bou Iziar et Aït Atman) et<br />

de dolomies stromatolithiques, de dolomies bioturbées, de dolomies bréchiques, de dolomies<br />

laminitiques et à rides de courant (Aït Oufella et Aït Lhaj). Ils sont coiffés, à Aït Oufella, par<br />

des argilites versicolores (Domérien probable), riches en concrétions férrugineuses, qui<br />

montrent des intercalations de dolomies cargneulisées.<br />

Ils se terminent par une barre de calcaire ou de dolomie encrinitique fauve (Aït Atman et<br />

Aït Oufella), d'extension régionale, attribuée au Toarcien (?). Les carbonates post-Itzer sont<br />

transgressés par le Crétacé.<br />

105


II-LA COUPE D’AGHBALOU OUMLIL (COUPE OL)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe OL est située au SSW du village d’Itzer, et plus exactement au Nord immédiat<br />

de la maison forestière d’Aghbalou Oumlil.<br />

B-les formations (Fig. 38 et 39)<br />

Le long de cette coupe, affleurent les basaltes traisico-liasiques ; les argilites saliféres<br />

supérieures, où s’intercalent les dépôts volcano-sédimentaires, et les carbonates liasiques.<br />

Le complexe basaltique (33m) est représenté par à la base des basaltes verdâtres<br />

(niveau 1) de texture microlitique porphyrique à microlites et phénocristaux de plagioclases<br />

dont la taille peut atteindre 1 mm ; ils sont isolés ou groupés en agglomérats de deux à<br />

plusieurs individus ; ils sont limpides et à mâcle polysynthétique ; des phénocristaux de<br />

clinopyroxène de taille (0,25 à 0,5 mm) à biréfringence forte et montrant un seul plan de<br />

clivage sur la section longitudinale. Les opaques sont de forme arrondies ou amiboïdes, de<br />

taille inférieure ou égale à 0,1mm (fantômes d’olivine altérée). Quant à la mésostase, elle<br />

montre des microlites de plagioclases noyés dans un fond vitreux ferruginisé.<br />

Viennent ensuite des basaltes verdâtres, altérés à billes où s’intercalent des niveaux,<br />

décimétriques, de calcaires ferruginisés et silicifiés (niveau 2).<br />

Quant aux argilites saliféres supérieures, à caractères faciologiques variés, elles peuvent<br />

être subdivisées en trois formations<br />

1-La Formation d’ Aït El Haj (47m)<br />

Cette formation peut être subdivisée en deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (15m) débute par des tufs grossiers jaunâtres à<br />

stratifications obliques ; que coiffent des tufs fin lités jaunâtres. Ils sont surmontés par une<br />

brèche à blocs, décimétriques à pluridécimétriques, de basalte verdâtre et à matrice<br />

pyroclastique fine.<br />

Ce terme est coiffé par des tufs, grossiers à la base et fins lités au sommet. Il est clôturé<br />

par une passée décimétrique d’argilites consolidées et très bioturbées (à valeur de paléosol).<br />

b-Le membre supérieur (32m)<br />

Ce membre débute par des tufs fins verdâtres où s’intercale une barre, chenalisée, de tufs<br />

grossiers lithiques marron, consolidés à la base. Vient ensuite une passée pluridémétrique<br />

d’argilites rouge-brique ; que surmontent des argilites rougeâtres, tufacées et consolidées à la<br />

base ; que surmonte une alternance de tufs fins verdâtres et d’argilites rougeâtres (dont le<br />

pourcentage augmente vers le sommet). Ils sont coiffés par un niveau pluridécimétrique, à<br />

base ravinante, de tuf fin consolidé violacé très bioturbé (niveaux à poupées à valeur de<br />

paléosol).<br />

Ce membre est clôturé par des tufs fins verdâtres lités; que coiffent des argilites rougebrique,<br />

plurimétriques, à rares passées décimétriques de tufs consolidés.<br />

106


Fig. 38-Coupe lithostratigraphique d’Aghbalou Oumlil<br />

107


2-la Formation de Tizi n’Toumelba (25m)<br />

Elle est formée par la succession suivante:<br />

-16m de tufs lithiques gris-violacé à éléments millimétriques de basalte et à matrice<br />

argileuse rougeâtre. Ils sont consolidés dans la partie médiane.<br />

-des argilites tufacées, noirâtres à la base et rougeâtres et très bioturbées au sommet<br />

(niveau pédogénétique).<br />

-un niveau pluridécimétrique d’argilites verdâtres concrétionnées et noduleuses, et<br />

feuilletées, qu’encadrent deux surfaces de ravinement.<br />

-le niveau 3, pluridécimétrique, est une dolomie chenalisée et concrétionnée (noduleuse)<br />

verdâtre à rognons de silex. Il s’agit d’une dolosparite à cristaux xénomorphes,<br />

hypidiotopiques à plages de silice, oxydes de fer et gravelles.<br />

-un niveau pluridécimétrique de tuf fin, à éléments millimétriques, de basalte et à matrice<br />

argileuse.<br />

-des argilites tufacées consolidées rougeâtres que coiffent des argilites noirâtres<br />

-un niveau plurimétrique de tufs fins lités verdâtres.<br />

-des tufs fins (4m) à matrice argileuse rougeâtre, où s’intercalent des passées<br />

décimétriques de tufs consolidés et lités.<br />

3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />

Cette formation, épaisse de 13m, est formée par des argilites rouge-brique où s’intercale<br />

une passée de tufs fins verdâtres.<br />

4-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />

Cette formation, dont seule la base est levée, est caractérisée par les carbonates liasiques.<br />

Ils montrent la succession suivante :<br />

-(6m) d’argilites rouges où s’intercale une passée lenticulaire de dépôts volcanosédimentaires.<br />

-deux barres carbonatées lumachelliques (niveaux 4 et 5) ; que sépare un joint d’argilites<br />

rougeâtres à galets de basaltes. La première (niveau 4), puissante de 2m, est composée de<br />

dolomies lumachelliques chenalisées, à stratifications entrecroisées et à lentilles de volcanosédimentaires<br />

; il s’agit d’une dolosparite tufacée à cristaux subautomorphes à automorphes,<br />

imbriqués, à clivage net. Le sédiment originel serait un calcaire lumachellique de texture<br />

wackestone à packstone à gastéropodes, bivalves, brachiopodes (Spiriferina sp.), pellets,<br />

gravelles, ooïdes, cristaux isolés de plagioclases (6%) de formes quadrangulaires en éclats,<br />

fragments basaltiques (1%) de taille comprise entre (0,1 et 0,25mm), plages de micrite et<br />

d’argiles (3%), glauconie, oxydes de fer en proportion élevée. La deuxième (niveau 5 ;<br />

0,80m) est formée de dolomies tufacées lumachelliques à gastéropodes, pectinidés,<br />

brachiopodes (Hesperithyris sp. et Rhynchonelle moghrabiensis), bivalves, bois fossiles,<br />

oncholithes, oolites souvent ferruginisées, pellets, gravelles, agrégats, lithoclastes, cristaux<br />

isolés de plagioclases (5%), en éclats ou en macle tordue, fragments de basaltes microlitiques<br />

localement porphyrique (0,5%) à fond chloritisé et opacifié, de taille qui varie entre 0,25 et<br />

2mm, glauconie, oxydes de fer en proportion élevée et quartz authigène.<br />

Ces éléments souvent ferruginisés ou silicifiés, sont liés par une dolosparite à cristaux<br />

xénomorphes à subautomorphes, limpides à clivage net et encapuchonnés (texture<br />

xénotopique à sub-idiotopique)<br />

108


Fig. 39-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghbalou Oumlil<br />

(coupe OL).<br />

109


-des argilites rouges (6m) à passées, centimétriques à décimétriques, de dolomies<br />

tufacées, chenalisées et granoclassées (niveau 6) renfermant des fragments micritiques ; des<br />

ooïdes ; des fragments de cristaux de plagioclases (10%) de formes anguleuses, en éclats<br />

tordus et à extinction roulante et à nombreuses microfractures ; des fragments de basaltes<br />

(moins de 1%), à fond opacifié et de taille inférieure à 0,25 mm ; des lithoclastes argileux de<br />

forme arrondies à elliptiques<br />

C- Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe OL, les discontinuités sédimentaires, d’expression locale, sont<br />

fréquentes et matérialisées par : des joints, diastèmes, changements brusques de la lithologie,<br />

surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques à valeur de paléosol (niveaux à poupées)<br />

Quant aux discontinuités sédimentaires, d’expression régionale, elles sont en nombre de<br />

quatre :<br />

-La première est matérialisée par la surface qui ravine le complexe basaltique.<br />

-La deuxième, qui affecte le membre supérieur de la Formation d’Aït Lhaj, est représentée<br />

par une surface de ravinement.<br />

-La troisième est la surface de ravinement qui sépare les Formations d’Aït Lhaj et de Tizi<br />

n’Toumelba.<br />

-La quatrième, à laquelle est subordonnée un changement brusque de la lithologie,<br />

souligne la base des carbonates liasiques.<br />

D-Les faciès<br />

Le long de la coupe OL plusieurs types de faciès sont définis :<br />

-argilites rougeâtres très bioturbées et consolidées; argilites feuilletées concrétionnées<br />

verdâtres; argilites rouge-brique, rougeâtres ou noirâtres ;<br />

-dolomies concrétionnées verdâtres à rognons de silex ; dolomies argileuses ;<br />

-argilites consolidées tufacées rougeâtres ou noirâtres ; argilites rougeâtres à galets de<br />

basalte ;<br />

-dolomies tufacées lumachelliques chenalisées, à stratifications entrecroisées et lentilles<br />

de tufs fins ; dolomies tufacées lumachelliques ; dolomies tufacées granoclassées ;<br />

-tufs fins consolidés violacés à matrice argileuse rougeâtre ; tufs fins consolidés violacés<br />

et très bioturbées; tufs fins à matrice argileuse rougeâtre ; tufs fins verdâtres, gris-violacé ;<br />

tufs fins lités verdâtres ou jaunâtres ; tufs fins à rares éléments grossiers ;<br />

-tufs lithiques marron ou gris-violacé à matrice argileuse rougeâtre; tufs grossiers<br />

jaunâtres à stratification oblique et/ou granoclassés ;<br />

-brèches pyroclastiques verdâtres à matrice fine.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les argilites salifères supérieures sont structurées en séquences de composition interne, de<br />

polarité et de puissance variées.<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 40).<br />

Le long de la coupe OL, on a défini sept séquences de 2 éme ordre :<br />

110


Fig. 40-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques<br />

d’Aghbalou Oumlil (coupe OL)<br />

111


-Les deux premières, granodécroissantes, débutent par des volcano-sédimentaires<br />

grossiers que couronnent des tufs lités. La deuxième séquence est coiffée par un niveau<br />

pédogénétique (à valeur de paléosol). Ces faciès sont caractéristiques d’une zone relativement<br />

distale d’un cône de déjection. Le changement brutal de la granulométrie indique une<br />

variation rapide dans l’énergie du milieu où s’effectue le dépôt des produits pyroclastiques.<br />

L’existence des niveaux pédogénétiques indique une période d’accalmie de l’énergie du<br />

milieu sous un climat aride.<br />

-Les troisième et cinquième séquences, à bases ravinantes, débutent par du volcanosédimentaires<br />

grossiers à la base. Viennent ensuite des argilites rougeâtres où s’intercalent de<br />

nombreux niveaux pédogénétiques. Ces faciès caractérisent un système fluviatile en tresse<br />

proximal en climat aride.<br />

-Les quatrième et sixième séquences, débutent par des argilites rougeâtres à rares<br />

passées de tufs grossier. L’abondance des niveaux fins à litage plan témoigne d’une<br />

sédimentation lors de la décroissance progressive de l’hydrodynamisme du courant à la fin de<br />

chaque cycle de crue. Ces faciès sont caractéristiques de chenaux distributeurs en bordure de<br />

plaine d’inondation. La base des séquences comprend une granulométrie plus ou moins<br />

grossière, avec une stratocroissance des niveaux argileux qui indiquent la diminution de la<br />

dynamique fluviatile du système distale (fin des crues) et envahissement de la plaine<br />

d’inondation.<br />

- La septième séquence, formée essentiellement par des argilites rougeâtres, atteste de<br />

l’installation, par simple décantation, des dépôts fins de plaine d’inondation.<br />

b-Les séquences de 3 ème ordre<br />

Les dépôts liasiques d’Aghbalou Oumlil sont regroupés en trois mésoséquences positives.<br />

-La première mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, englobe des<br />

dépôts grossiers à la base et fins et lités au sommet. Elle atteste de la décroissance progressive<br />

de l’hydrodynamisme du courant fluvial et le dépôt de cônes de déjection, rétrogradants.<br />

-La deuxième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, est marquée par<br />

l’augmentation du pourcentage d’argilites. Elle témoigne de l’installation à la base d’un<br />

système fluviatile en tresse proximale que relayent des faciès de zones de plus en plus<br />

distales; ces derniers annoncent l’instauration d’une zone basse avale dans une plaine<br />

d’inondation alimentée par des chenaux peu profonds.. Elle est formée par les trois dernières<br />

séquences de 2 éme ordre.<br />

-La troisième mésoséquence, que ravinent les carbonates liasiques, est identique à la<br />

précédente. Elle témoigne aussi de la décroissance de l’énergie du milieu, qui s’affirme au<br />

sommet, par l’instauration d’une plaine d’inondation sous climat rubéfiant.<br />

F- Conclusion<br />

Le long de la coupe d’Aghbalou Oumlil affleurent, essentiellement, le complexe<br />

basaltique, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Le complexe basaltique, représenté par des basaltes de texture microlitique porphyrique,<br />

est altéré à billes au sommet et montre de nombreuses intercalations décimétriques de<br />

carbonates ferruginisés et silicifiés.<br />

112


Les argilites salifères supérieures, rapportées au Lias inférieur, sont marquées par des<br />

dépôts détritiques et des dépôts volcanoclastiques (volcanisme explosif contemporains à la<br />

sédimentation).<br />

Elles débutent par des dépôts essentiellement grossiers (conglomérats et volcanosédimentaires);<br />

que coiffent des argilites rougeâtres et volcano-sédimentaires fins souvent à<br />

litage horizontale. Ils sont agencés en deux séquences granodécroissantes, caractéristiques de<br />

cônes de déjection. Cette sédimentation serait liée à un rajeunissement des reliefs bordiers et<br />

qui sont soumis à une érosion vigoureuse, dont la dénivellation est forte par rapport aux aires<br />

de dépôt, réceptacles des détritiques grossières, en climat à saisons alternées (chaude et<br />

humide) et sous régime rhéxistasique.<br />

Le somment de la Formation d’Aït Lhaj et la Formation de Tizi n’Toumelba, sont<br />

caractérisés par des volcano-sédimentaires, relativement grossiers (éléments essentiellement<br />

centimétriques) souvent lités et à matrice argileuse rougeâtre. Ils sont séparées par des<br />

argilites rougeâtres ou rouge-brique, rarement noirâtres ou verdâtres souvent tufacées, et dont<br />

le pourcentage augmente vers le sommet.<br />

Ces dépôts sont structurés en séquences, à bases ravinantes, caractéristiques d'un système<br />

fluviatile en tresse, alternativement proximale et distale. Elles attestent de la persistance des<br />

conditions préétablies, avec toutefois une diminution de la dénivellation de la surface<br />

topographique des zones nourricières (reliefs bordiers), en attestent les dépôts détritiques,<br />

relativement plus fins, de la base de ces séquences. Celles-ci sont clôturées par des argilites<br />

qui indiquent la chute de l’énergie du milieu et de la mise en place des sédiments par simple<br />

décantation dans une plaine d’inondation. Ce milieu plat et très étendu est soumis à une<br />

importante activité pédogénétique (abondance des niveaux très bioturbés à valeur de<br />

paléosols ; dolomie concrétionnée noduleuse à rognons de silex, argilites consolidées ;<br />

argilites très bioturbées (niveaux à poupées) ; argilites concrétionnées voire noduleuses).<br />

Ces processus de sédimentation sont liés à un rajeunissement des reliefs bordiers et à une<br />

activation du processus d’érosion suite à une tectonique synsédimendataire. Le rejeu de ces<br />

accidents tardi-hércyniens serait à l’origine d’un volcanisme explosif qui se traduit par des<br />

retombées d’éjectas parallèlement à la sédimentation détritique de la Formation d’Aït Lhaj et<br />

de Tizi n’Toumelba.<br />

Ces pyroclastites sont représentées essentiellement par : des brèches, des tufs lithiques des<br />

tufs cristallins et des tufs vitreux peu abondants. Les pyroclastites grossières (brèches et tufs<br />

lithiques) sont restreints à un petit nombre d’horizons à la base de la coupe OL ; elles<br />

témoignent de l’éloignement relatif de ce secteur du centre émersif, soit à la faible production<br />

des blocs liée à une violence atténuée des éruptions lorsque l’évent est situé en milieu sous<br />

aquatique de profondeur réduite.<br />

Les tufs cristallins et tufs vitreux appuient la première hypothèse, vue leur faible densité,<br />

qui leur permet de rester longtemps en suspension dans l’air ou dans l’eau, ou provenir<br />

probablement de source lointaine.<br />

L’abondance des tufs cristallins atteste de la désintégration explosive d’une lave à<br />

cristallisation avancée. Ces phases sont interrompues momentanément par l’émission de tufs<br />

vitreux (de faible extension) et qui indique la pulvérisation et chute des éléments ainsi que<br />

leur refroidissement rapide.<br />

L’alternance des pyroclastites et des dépôts détritiques atteste des périodes de retours au<br />

calme interrompant le processus d’explosion.<br />

113


Par la suite, une accalmie tectonique et volcanique se traduit par le retour à des conditions<br />

de plaine d’inondation d’Aghbalou Oumlil et à l’arrêt des émissions volcaniques. Ce<br />

détritisme fin atteste de l’arrêt de l’érosion, active auparavant, sous un climat rubéfiant.<br />

Les argilites salifères supérieures se chargent progressivement en barres carbonatées,<br />

représentées par des dolomies tufacées lumachelliques et à stratification entrecroisée<br />

essentiellement à brachiopodes, oncholithes et bois fossiles. Ils attestent de l’instauration<br />

d’une plate forme carbonatée de type tidal flats dés le Lias inférieur suite à une remontée<br />

eustatique progressive. Elle est marquée par le développement de milieux intertidaux à la<br />

base et subtidaux au sommet. Ces dépôts de haute énergie sont contemporains d’une nouvelle<br />

phase de volcanisme explosif, dont les pyroclastites sont essentiellement représentées par des<br />

cristaux de plagioclases tordus, issus de la désintégration explosive d’une lave à cristallisation<br />

avancée et riche en gaz.<br />

Entre ces barres carbonatées s’intercalent des passées d’argilites tufacées correspondants<br />

à la décantation de boues basaltiques associées à des retombées de projections volcaniques à<br />

sec ou sous faible tranche d’eau, dans une plaine d’inondation<br />

Les dépôts de la région d’Aghbalou Oumlil sont régis par la tectonique à laquelle est<br />

associée un volcanisme explosif, par le climat et les reliefs de l’arrière pays.<br />

114


III-LA COUPE D’AIT LHAJ (LH)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe d’Aït Lhaj est levée au niveau de la retenue du barrage d’Aït Lhaj, sur la rive<br />

gauche d’oued Aqqa n’Tichout.<br />

L’étude de la coupe d’Aït Lhaj est intéressante puisqu’elle montre le passage du complexe<br />

basaltique aux argilites salifères supérieures et de ces dernières aux carbonates liasiques<br />

(Saâdi, 1996). De plus, elle nous a permis d’étudier les volcano-sédimentaires associées aux<br />

argilites.<br />

B-Les formations (Fig. 41 et 42)<br />

Les dépôts de la coupe LH, très variés sur le plan faciologique, peuvent être subdivisés<br />

en : Formation d’Aït Lhaj, Formation de Tizi n’Toumelba ; la Formation d’Aghbalou Oumlil<br />

et la Formation carbonatée de Lissit.<br />

1-La Formation d’Aït Lhaj (47m)<br />

Cette formation, reposant sur le complexe basaltique (30 m) par le biais d’une surface de<br />

ravinement, est organisée en deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (25,50m) repose sur le complexe basaltique par le biais<br />

d’un niveau, pluridécimétrique, de calcaire hématitisé et silicifié que surmonte une brèche, à<br />

éléments essentiellement pluridécimétriques, de basaltes verdâtres à matrice volcanosédimentaire<br />

fine marron et à stratification oblique. Elle est recouverte par une passée<br />

pluridécimétrique d’argilites consolidées rougeâtres, où s’intercale une lentille de tufs fins.<br />

Vient ensuite une brèche granodécroissante (7m) à stratification oblique, à éléments<br />

centimétriques à décimétriques, de basaltes verdâtres et à matrice de volcano-sédimentaire<br />

fin ; qu’affecte des dykes neptuniens<br />

Ils sont surmontés par des tufs grossiers jaunâtres à stratification oblique,<br />

stratodécroissants, que coiffent deux barres plurimétriques, à bases ravinantes, de<br />

conglomérats à stratification oblique et à éléments de basalte décimétriques à<br />

pluridécimétriques (première barre), ou centimétriques à décimétriques (deuxième barre) et à<br />

matrice de fine jaunâtre.<br />

Ce membre est couronné par des argilites tufacées concrétionnées noirâtres, que coiffent<br />

des argilites consolidées rouges (niveaux pédogénétiques)<br />

b-Le membre supérieur (20m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

-une brèche granodécroissante (2m), à éléments centimétriques à pluridécimétriques, de<br />

basaltes que couronnent des tufs fins ;<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées tufacées rouge-brique ;<br />

-deux barres pluridécimétriques, à bases ravinantes, de tufs fins gris-verdâtre, consolidés<br />

au sommet ;<br />

-un niveau de calcaires silicifiés et hématitisés noirâtres ;<br />

-des conglomérats verdâtres (5m) à lentilles d’argilites rougeâtres ;<br />

115


Fig. 41-Coupe lithostratigraphique d’Aït Lhaj<br />

116


-un niveau pluridécimétrique d’argilites noirâtres tufacées, à galets centimétriques de<br />

basalte ;<br />

-deux barres plurimétriques, à base ravinante, de conglomérats que séparent des argilites<br />

rougeâtres (0,50 m) ;<br />

-des argilites consolidées rouge-brique concrétionnées à valeur de paléosol.<br />

-une alternance de conglomérats et de tufs fins lités (6m), où s’intercale un niveau<br />

décimétrique pédogénétique.<br />

2-La Formation de Tizi n’Toumelba (39m)<br />

Cette formation est composée de tufs fins meubles jaunâtres (cendres). Ils sont surmontés<br />

par des argilites tufacées noirâtres (13m), à passées de tufs fins ; que coiffe un niveau<br />

plurimétrique d’argilites consolidées tufacées noirâtres (à valeur de paléosol) Elle est<br />

couronnée par des tufs fins lités.<br />

3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (12,50 m)<br />

Elle est formée par des argilites rouge-brique, qui montrent à la base deux niveaux de tufs<br />

fins, dont le premier est plurimétrique et le deuxième pluridécimétrique.<br />

4-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />

Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques est progressif ; il se<br />

fait par un enrichissement en niveaux carbonatés, représentés par des calcaires et des<br />

dolomies bioclastiques et tufacées à gastéropodes, bivalves, oolites ; que coiffent des croûtes<br />

de dolomie argileuse bioclastique beige (calcrêtes). Ces carbonates sont séparés par des<br />

niveaux, pluridécimétriques à métriques, de grés-dolomitiques jaunâtres à rides de courant et<br />

de volcano-sédimentaires rouges à galets de basalte ; que coiffent des croûtes de dolomie<br />

argileuse rouge à la base ou de grés-dolomitique jaunâtre à rides de courant au sommet.<br />

Viennent ensuite (Saâdi, 1996) des dolomies grisâtres à gris-rosâtre, bioclastiques à la<br />

base (bivalves et gastéropodes), organisées en barres métriques à plurimétriques. Il s’agît de<br />

dolomicrosparite à dolosparite de texture idiotopique à hypidiotopique, à plages de sparite,<br />

granules d’oxydes de fer et fantômes d'éléments Figurés (ooïdes, pellets et bivalves). Le<br />

sédiment originel serait un calcaire de texture wackestone.<br />

Elles sont surmontées par des dolomies bioclastiques grises à bivalves (Pecten sp. entre<br />

autre), gastéropodes, brachiopodes (Spiriferina sp., Rhynchonella moghrabiensis DUB. et<br />

Davidsonnella sp.) et oncholithes. Ce niveau, que coiffe un niveau de remaniement, montre<br />

une association de brachiopodes caractéristique du Lotharingien (Sinémurien sup.).<br />

Ces dépôts sont couronnés par des dolomies bioclastiques grises, bioturbées au sommet, à<br />

polypiers isolés, radioles d’échinides, brachiopodes (Terebratula mediterranea CANAVARI,<br />

Spiriferina sp. gr. Rostrata et Davidsonella sp.), bivalves (Pinna sp., pectinidés et huîtres) et<br />

gastéropodes. Elles sont organisées en bancs centimétriques à pluridécimétriques,<br />

stratocroisants où s’intercalent une passée décimétrique de dépôts volcano-sédimentaires et<br />

un niveau de remaniement ;<br />

117


Fig. 42-Analyse sédimenthologique et volcano-sédimentaire d’Aït Lhaj<br />

(coupe LH).<br />

118


C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Dans la coupe LH, les discontinuités sédimentaires locales sont abondantes et<br />

représentées par des diastèmes, variations brusques de la lithologie, joints argileux et<br />

marneux, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques (à valeur de<br />

paléosol)<br />

Quand aux discontinuités d’extension régionale, elles sont en nombre de quatre :<br />

-La discontinuité qui affecte le sommet du complexe basaltique à laquelle est subordonnée<br />

un niveau de calcaires ferruginisés et hématitisés ;<br />

-Le niveau pédogénétique sus-jacent au membre inférieur de la Formation de Boumia.<br />

-La surface de ravinement qui sépare la Formation de Boumia de la Formation de Tizi<br />

n’Toumelba.<br />

-La surface de ravinement qui coiffe la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle souligne le<br />

changement brusque de la lithologie du passage argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />

liasiques.<br />

D-Les faciès<br />

Les dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj sont essentiellement de type volcanosédimentaire.<br />

Parmi les faciès inventoriés et définis, on peut citer :<br />

-les argilites consolidées rougeâtres très bioturbées ; les argilites consolidées<br />

concrétionnées rouge-brique; les calcaires hématitisés et silicifiés ; les calcrêtes dolomitisées<br />

rougeâtres ;<br />

-les argilites rougeâtres ou rouge-brique ;<br />

- les grés-dolomitiques jaunâtres à rides de courant ;<br />

- les dolomies bioclastiques gris à gris-rosâtre à brachiopodes et oncholites ; les dolomies<br />

bioclastiques grises.<br />

- les argilites consolidées tufacées noires ; les argilites tufacées concrétionnées noires ; les<br />

argilites tufacées noires ;<br />

- les calcaires et dolomies bioclastiques tufacées à oolites et gastéropodes ; les calcaires et<br />

des dolomies bioclastiques et tufacées à gastéropodes, bivalves, oolites<br />

- les tufs fins verdâtres ou jaunâtres ; les tufs fins consolidés ; les tufs fins lités ;<br />

- les tufs grossiers verdâtres ou jaunâtres.<br />

-les brèches à matrice tufacée fine marron ; les brèches à stratification oblique ou<br />

entrecroisée à matrice tufacée fine jaunâtre ;<br />

E- Les associations de faciès et les séquences.<br />

Les argilites saliféres supérieures de la coupe d’Aït Lhaj sont structurées en séquences<br />

d’ordres et de composition interne variés.<br />

1- Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 43)<br />

reconnus :<br />

a- La Formation d’Aït Lhaj est agencée en huit séquences, où deux types ont été<br />

-Le type 1, dont deux exemples ont étés reconnus, pour illustrer ce type de séquences.<br />

119


+Le premier exemple, à base ravinante, est granodécroissant et stratodécroissant. Il<br />

débute par des dépôts volcano-sédimentaires et détritiques grossiers. Vient ensuite une barre<br />

plurimétrique de volcano-sédimentaires à stratification oblique. Ce type de séquences peut<br />

être coiffé d’un niveau d’argilites très bioturbées ; il caractérise un environnement de cône de<br />

déjection en zone proximale.<br />

+Le deuxième exemple, à base ravinante, est formé par une alternance, de volcanosédimentaires<br />

grossiers à litage oblique et de volcano-sédimentaires fins à stratification<br />

oblique, que coiffent deux niveaux d’argilites noirâtres tufacées concrétionnées et très<br />

bioturbées (niveaux pédogénétiques à valeurs de paléosols).<br />

Cet exemple, qui caractérise les deuxième et troisième séquences, présente les variantes<br />

suivantes : il peut-être réduit et coiffé par un niveau carbonaté silicifié et hématitisé. Le<br />

changement brutal de la granulométrie dans ce type de séquences indique une variation rapide<br />

dans l’énergie du milieu, où s’effectue le dépôt. Ces faciès seraient caractéristiques de cônes<br />

de déjection en zones relativement distale. Les niveaux pédogénétiques attestent de<br />

l’aridification du climat et de l’émersion du milieu.<br />

-Le type 2, à base ravinante, est formé par une alternance de volcano-sédimentaires<br />

grossiers à stratification oblique et de dépôts fins lités. Cette séquence caractéristique d’un<br />

milieu fluviatile en tresse proximale, avec une variation brutale de l’énergie du milieu : élevé<br />

à la base et faible au sommet. Elle est définie par les quatrième et cinquième séquences.<br />

b-Les Formation de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil sont organisées en<br />

trois séquences positives :<br />

-Les deux premières, à bases ravinantes, débutent par de volcano-sédimentaire fins que<br />

relayent des argilites rougeâtres. Le premier terme de ce type de séquence peut-être lité ; alors<br />

que son sommet peut-être représenté par des argilites tufacées que coiffe un niveau consolidé<br />

(à valeur de paléosol).<br />

Ces séquences résultent d’un écoulement laminaire à énergie moyenne, suivis d’une chute<br />

de l’énergie hydrodynamique, responsable du dépôt de la plaine d’inondation soumise à un<br />

climat chaud rubéfiant. Elle caractérise un système fluviatile en tresse distale.<br />

-La troisième séquence, à base ravinante, est à dominante argileuse. Elle traduit un<br />

épandage sous une très faible tranche d’eau ou en milieu plat, pratiquement émergé (plaine<br />

d’inondation), alimenté par des chenaux peu profonds (rares niveaux de volcanosédimentaires<br />

fins) qui s’observent dans des régions semi-arides.<br />

2- les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en trois mésoséquences positives de puissance et<br />

composition interne variées.<br />

-La première mésoséquence, grano et stratodécroissante, est formée par des brèches à<br />

stratifications oblique et entrecroisée à la base, et par du volcano-sédimentaires fins au<br />

sommet ; elle est coiffée par un niveau pédogénétique (à valeur de paléosol). Cette séquence<br />

traduit une sédimentation de cônes de déjections respectivement rétrogradant (les deux<br />

premières séquences) ; que relaye un système fluviatile en tresse proximale (la quatrième<br />

séquence). Elle atteste donc d’une différenciation des reliefs de l’arrière pays sous un climat<br />

chaud rubéfiant voire aride (présence de profils pédogénétiques).<br />

120


Fig. 43-Evolution sédimenthlogique des dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj<br />

(coupe LH)<br />

121


-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, débute par des<br />

dépôts grossiers de cônes de déjections et se termine par des faciès du système fluviatile en<br />

tresse proximale.<br />

-La troisième mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, débute par des<br />

faciès du système fluviatile en tresse relativement proximale que relayent des dépôts de plaine<br />

d’inondation, qui connaît une alimentation détritique fugace lors des crues par des chenaux<br />

peu profonds.<br />

F-Conclusion<br />

Sur la coupe LH, on relève une granodécroissance et stratodécroissance des dépôts<br />

détritiques et volcano-sédimentaires ; ils sont grossiers à la base et des dépôts plus fins au<br />

sommet. Ces derniers indiqueraient un retrait du transit détritique au dépend de l’avancée de<br />

la mer peu profonde et de l’installation de la plaine d’inondation d’abord puis des carbonates<br />

liasiques.<br />

L’abondance des paléosols et de la couleur rouge suggère un paléoclimat tropical chaud à<br />

saisons alternativement sèches et humides.<br />

Cette sédimentation détritique a évolué d’un dépôt de cône de déjection à un système<br />

fluviatile en tresse, d’abord proximale puis distale, puis à une plaine d’inondation. Elle atteste<br />

au début de la forte dégradation par une érosion vigoureuse de l’arrière pays de cette région.<br />

Des cours d’eau, à crues saisonniers, assuraient le transport des produits de démantèlement et<br />

les déposent plus au moins loin dans le bassin d’Aït Lhaj.<br />

Les dépôts fins sommitaux attestent de l’accalmie de cette désagrégation mécanique ou de<br />

la chute de l’hydrodynamisme du milieu fluviatile.<br />

Cette sédimentation détritique est concomitante à des dépôts pyroclastiques. Ceux-ci<br />

seraient issus de violentes éruptions volcaniques, qui alimentaient cette région en éjectas<br />

volcaniques ; qui seraient plus au moins remaniés dans les dépôts fluviatiles.<br />

Les pyroclastites, grossières à la base, sont représentées par des brèches volcaniques et<br />

des tufs lithiques. Elles sont témoins de la proximité de la bouche éruptive de la région d’Aït<br />

Lhaj. Quand aux cendres et argilites tufacées, qui restent longtemps en suspension dans l’air<br />

ou dans l’eau, ils se seraient déposés plus tard par décantation.<br />

Après quoi, la remontée eustatique du Sinémurien se traduit par l’installation progressive<br />

de la plate forme liasique de type tidal flat.<br />

L’évolution la région d’Aït Lhaj est régit par le climat, la tectonique, la morphologie de<br />

l’arrière pays et du milieu de dépôts.<br />

122


IV-Evolution spatio-temporelle<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />

La bordure méridionale du Moyen Atlas, qui s'étend depuis Anjil Ikhatarn au NE jusqu'à<br />

Kerrouchène au SW, est séparée de la cuvette de la Haute Moulouya, à dépôts continentaux<br />

mio-pliocènes et quaternaires, par l'accident d'Aït Oufella, qui s'étend de Tizi n'Rechou à<br />

Taouarda.<br />

La corrélation, réalisée à partir des coupes étudiées le long de cette bordure du Moyen<br />

Atlas, montre que les affleurements sont essentiellement des dépôts triasico-jurassiques; ils<br />

sont représentés par les argilites saliféres rouges et les carbonates liasiques. Notons que les<br />

dépôts triasico-liasiques affleurent largement dans la région de Kerrouchène qui est entaillée<br />

profondément par Oued Serrou.<br />

Les détritiques grossiers de base, épais de 100 à 150m, sont formés essentiellement par<br />

des conglomérats, des arkoses et des grés lie de vin. Ils montrent de nombreuses structures<br />

sédimentaires: niveaux pédogénétiques, traces de racines, fentes de dessiccation,<br />

stratifications entrecroisée et oblique.<br />

Ces dépôts sont organisés en séquences granodécroissantes (positives); qui attestent de<br />

l'instauration d’un système fluviatile en tresse, qu’entrecoupent plusieurs phases d'émersions.<br />

Ils montrent une évolution depuis des dépôts de cônes de déjection à des dépôts de plaine<br />

d'inondation très étendue et peu pentée.<br />

Les argilites salifères inférieures (Carnien-Norien inférieur), n'affleurent que<br />

localement en trois pointements en bordure occidentale du bassin de Kerrouchène au niveau<br />

de la boutonnière de Kerrouchène et dans les vallées des Oueds Assif Ichour et Assif-n-<br />

Marrout dans la partie nord orientale (Ouarhache, 2002).<br />

Ces argilites, épaisses de 350 à 800m (A. Charroud, 1995), débutent par des grés et des<br />

argilites évaporitiques rougeâtres à gypse disséminé, que coiffent des siltites et des argilites<br />

grisâtres à rares intercalations dolomitiques Elles montrent de nombreuses variations<br />

d'épaisseurs et témoignent de l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat tropical<br />

chaud et rubéfient, sur un cadre paléogéographique différencié.<br />

Le complexe basaltique (Norien supèrieur-Lias basal) peut atteindre 225m (Lorenz,<br />

1976), avec l'épaisseur moyenne des coulées qui varie de quelques centimètres à 100m (Tabet<br />

& al., 1999). Ces basaltes, de texture microlitique à tendance doléritique, sont souvent altérés<br />

à billes ou prismés; comme ils montrent localement des intercalations de carbonates<br />

ferruginisés et minéralisés. Ils se seraient mis en place sur un milieu plat très étendu et<br />

rarement inondé (présence des niveaux carbonatés).<br />

Les argilites salifères supérieures (Fig. 44 et 45)<br />

Les argilites salifères supérieures (Héttangien (?)-Sinémurien inférieur), puissantes de<br />

quelques mètres à 40m dans la partie occidentale du bassin de Kerrouchène et au NE du<br />

Moyen Atlas et de 120m au SW du Moyen Atlas, sont lacunaires dans la partie centrale et<br />

nord orientale du bassin de Kerrouchène, à Oued Akhnig (Saâdi, 1996), où les carbonates<br />

liasiques transgressent directement le complexe basaltique et à Tanourdi et Sanwal où le<br />

conglomérat de base infra-Crétacé transgresse directement les argilites salifères inférieures.<br />

123


.<br />

Fig. 44-Corrélation des dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale<br />

du Moyen Atlas (cf. Fig. 12 pour la légende de la carte).<br />

124


Fig. 45-Bordure méridionale du Moyen Atlas. A-Répartition et géométrie<br />

des corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine d’inondation;<br />

2-séquence fluviatile en tresse; 3-séquence de cône.<br />

125


Ces argilites reposent sur le complexe basaltique (Fig. 44) avec lequel, elles montrent un<br />

contact faillé (Mitre et Aït Oufella : Fig. 1) ou une surface de ravinement (Aghbalou Oumlil,<br />

Aït Lhaj, Oued Akhnig). Elles sont organisées en trois formations ; dont seule la troisième<br />

(Formation d’Aghbalou Oumlil) affleure à l’échelle de toute la région.<br />

La Formation d'Aït Lhaj (équivalente de la formation de Tizi n’Rechou), repose sur le<br />

complexe basaltique par le biais d'un ou de plusieurs niveaux de calcaires ferruginisés et<br />

hématitisés. Elle est formée au NE (Fig.45) par des dépôts grossiers (des brèches altérées<br />

strato-décroissantes et de conglomérats à stratification oblique) ; où s’intercalent des argilites<br />

rougeâtres, argilites tufacées noirâtres ou rougeâtres, niveaux pédogénétiques, calcaires<br />

ferruginisés et silicifiés et tufs lithiques Ils caractérisent des milieux de cônes de déjection à la<br />

base et fluviatiles en tresse proximaux au sommet (Fig. 45). Ces dépôts sont plus distaux à<br />

Aghbalou Oumlil (SW), où les termes sommitaux sont relayés par des argilites rougeâtres<br />

Ces dépôts, qui montrent des variations d'épaisseur et des changements de faciès, attestent<br />

du rajeunissement des reliefs bordiers en voie de surrection et d’une activation des processus<br />

d'érosion suite à une tectonique synsédimentaire. Cette dégradation est favorisée par un climat<br />

à tendance humide favorable à un hydrodynamisme fluvial élevé.<br />

L’abondance des niveaux pédogénétiques dans le membre supérieur, traduit des périodes<br />

d’émersion temporaire suite à un réchauffement climatique (climat tropical à tendance<br />

chaude) et chute de l’énergie fluviatile.<br />

Cette association de faciès traduit une décroissance progressive de l'hydrodynamisme<br />

dans le temps et aussi dans l’espace ; où les dépôts sont drainés du NE vers le SW (Fig. 46).<br />

Parallèlement, la diminution progressive des éjectas, du NE vers le SW, conduit à<br />

rechercher le centre éruptif du côté d’Aït Lhaj où les pyroclastites sont représentées<br />

essentiellement par des brèches pyroclastiques. Alors qu’au SW (Aghbalou Oumlil), elles<br />

sont relayées par des tufs fins lités et d’argilites tufacées ; là, elles attestent de l’éloignement<br />

de la bouche d’émission ou de l’accrétion de ces pyroclastites longtemps après une phase<br />

d’émission volcanique antérieure.<br />

La Formation de Tizi n'Toumelba est formée par des dépôts à granulométrie<br />

relativement fine (taille des grés) où prédominent des cendres meubles litées jaunâtres. Ils<br />

sont intercalés par des passées d'argilites rougeâtres ou noirâtres généralement tufacées et des<br />

niveaux pédogénétiques (niveaux argileux concrétionnés et très bioturbés, calcaires très<br />

bioturbés à rognons de silex).<br />

Avec la Formation de Tizi n’Toumelba, les conditions, établies au sommet de la<br />

formation de Tizi n’Rechou, persistent: énergie fluviatile relativement faible, conséquente<br />

d’une érosion faible sous climat Tropical à saisons alternées, chaudes et humides ; aussi la<br />

même source d’émission, volcanique, connue auparavant à l’aplomb d’Aït Lhaj, continue à<br />

être active.<br />

La Formation d'Aghbalou Oumlil, qui s'étend depuis Aghbalou Oumlil au SW jusqu'à<br />

Taouariit Tamokrant au NE, est formée d'Argilites rougeâtres, localement évaporitiques<br />

(Taouariit Tamokrant), ou à passées de grés rouge (Mitre, Aït Lhaj, Oued Akhnig), d’argilites<br />

verdâtres (Mitre) et de dolomies laminitiques (Aghbalou Oumlil, Mitre et Taouariit<br />

Tamokrant).<br />

126


Fig. 46- Bordure méridionale du Moyen Atlas : profil paléogéographique<br />

et morpho-structuration en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de<br />

cône, 3-Dépôts fluviatils en tresse proximal, 4-Plate forme carbonatée, 5-Plaine<br />

d’inondation, 6-Niveaux pédogénétiques.<br />

Ce détritisme fin, d’extension régional, atteste de l’instauration d'une plaine d'inondation,<br />

où la sédimentation se fait par simple décantation, suite à la chute de l’énergie du milieu<br />

fluviatile et sous un climat chaud à tendance aride Il témoigne de l’accalmie volcanique,<br />

tectonique et érosive ou de la dénivellation des reliefs bordiers qui se traduit par l’ennoyage<br />

des structures préexistantes.<br />

Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques et progressif ou<br />

brutal<br />

La Formation de Lissit (Fig. 47 et 48)<br />

La Formation de Lissit est représentée par les carbonates liasiques du Lotharingien<br />

moyen-Carixien élevé voire Domérien probable (Saâdi, 1996; Saâdi & al., 2003). Ils sont<br />

caractérisés par le "faciès d’Itzer" (Carixien : biozones C 1 -C 2 ) ; qui les subdivise en<br />

carbonates anté-Itzer (CAI) et carbonates post-Itzer (CPI).<br />

-Les carbonates anté-Itzer (base du Lotharingien moyen-supérieur voire Carixien<br />

inférieur). Essentiellement carbonaté au NE (entre Aït Oufella et Taouariit Tamokrant), ils<br />

débutent au SW (Aghbalou Oumlil et Aït Lhaj) par une alternance de dolomies bioclastiques<br />

tufacées à stratification entrecroisée, essentiellement à brachiopodes, et d’argilites tufacées<br />

rougeâtres à galet de basaltes et lentilles de dolomies tufacées. (Fig. 47 et Fig. 48: types 3a et<br />

4a). Les carbonates anté-Itzer (Fig. 47) sont structurés à la base en des séquences tidalitiques<br />

rétrogradantes (Fig. 47) de types estran (Fig. 48: type 3) et chenal de marée (Fig. 48: type4).<br />

Elles attestent de la transgression du Tidal flat par des marées importantes ; qui se traduisent<br />

par des chenaux progressant sur cet estran très étendu et peu penté; ils s’emboîtent en des<br />

onlaps très étendus de grande épaisseur.<br />

127


Fig. 47-Corrélations du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />

CAI, carbonates anté-Itzer ; CPI, carbonates post-Itzer ; NH, niveau à Hesperithyris<br />

(cf. Fig. 12 pour la légende de la carte).<br />

128


Fig. 48-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale<br />

du Moyen Atlas : séquences de sebkha (1) et à lignites (2).<br />

129


Fig. 48 (suite)-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale<br />

du Moyen Atlas : séquences d’inondation et de comblement des milieux de<br />

type d’estran (3) et chenal de marée (4).<br />

130


Ces dépôts tidalitiques attestent de l'instauration d'un environnement de type tidal flat<br />

sous climat chaud et en régime biostasique, suite à la remontée eustatique du Lias inférieur.<br />

Ils sont marqués par le développement de milieux subtidaux et intertidaux au Lotharingien<br />

moyen-Carixien basal qui évoluent en un environnement supratidal au Carixien inférieur<br />

(biozone C 1 ). La présence des récurrences argileuses, qui marquent essentiellement le secteur<br />

SW, indique la proximité d'un rivage et d'une terre ferme.<br />

Ces dépôts montrent des variations d'épaisseurs et des changements de faciès notables ;<br />

qui attestent d’un approfondissement graduel s'effectuant en paliers successifs, en allant du<br />

SW vers le NE. Ils traduisent la réactivation du canevas structural préétabli, dont est témoin<br />

les pyroclastites des premiers niveaux carbonatés. Cette reprise timide du volcanisme explosif<br />

correspond à l’ultime manifestation volcanique, de la base du Lias inférieur ; elle est en<br />

relation avec le rejeu des accidents majeurs et de la poursuite de la distension triasico-liasique<br />

lors du dépôt des prémices de la plate forme carbonatée. Elle est synchrone de la remontée<br />

eustatique du Lias. Ce volcanisme se tarit plus tard.<br />

Viennent ensuite des séquences de sebkha (Fig. 48 : type 1) ; qui attestent de la régression<br />

marine, se manifestant par des dépôts évaporitiques et une abondance de discontinuités<br />

(niveaux pédogénétiques, surfaces à mud-craks, niveaux à tipis et brèches de tempêtes). Avec<br />

le sommet des carbonates anté-Itzer, on assiste à une homogénéisation paléogéographique,<br />

qui se traduit par l’instauration d’environnements supratidaux (développement des séquences<br />

de type 1). Ils sont les prémices de l’émersion généralisée du secteur. Celle-ci, se manifeste<br />

par le dépôt du faciès d’Itzer (Carixien biozones C 1 -C 2 ).<br />

Le faciès d’Itzer (Fig. 49)<br />

Le faciès d'Itzer repose sur les carbonates anté-Itzer par le biais d'une discontinuité<br />

sédimentaire d'extension régionale, dont la matérialisation change d'une région à l'autre:<br />

surface émersive à fentes de dessiccation, surface karstifiée colmatée par des argilites rouges,<br />

surface de ravinement ferruginisée, surface bioturbée et surface durcie encroûtée.<br />

La composition du faciès d’Itzer et son organisation ainsi que sa puissance changent d'une<br />

coupe à l'autre. Essentiellement détritique à la base, il matérialise l'émersion prolongée de<br />

cette bordure moyenne atlasique ; ainsi que la phase de l'érosion météorique importante qu'ont<br />

subi les carbonates anté-Itzer. Notons que cette émersion, diachrone d'un secteur à l'autre, est<br />

tardive dans le secteur SW. Viennent ensuite les argilites rougeâtres du Carixien (biozone C 1 ),<br />

conséquentes de l'instauration d'une plaine d'inondation, réceptacle d'épandages fluviatiles<br />

(coupe Mi) et siège de transformations pédogénétiques multiples (Aït Qbal Lahlam et<br />

Taouariit Tameziant).<br />

Ce détritisme fin caractérise un régime rhéxistasique en périodes pluvieuses et sèches<br />

alternées (Saâdi, 1996). Ce type de sédimentation, qui témoigne de dessiccations et de<br />

rubéfactions importantes, est concomitant d'un épisode tectonique. Le démantèlement des<br />

reliefs avoisinants, alors rajeunis, alimente à chaque flot saisonnier en détritiques les zones<br />

subsidentes adjacentes. Après cet épisode émersif, le faciès d'Itzer se termine par des argilites<br />

verdâtres (Carixien supérieur : biozone C 2 ), qui attestent d'une remise en eau de cette région<br />

où certains blocs ont connu des émersions épisodiques (Aït Qbal Lahlam et Taouariit<br />

Tameziant).<br />

Dés le sommet du faciès d’Itzer s’instaure des faciès sebkhaïques (type 1) sont les<br />

témoins d’une nouvelle remontée eustatique dés le Carixien supérieur (biozone C2).<br />

Localement, au SW se développent des faciès ligniteux (type 2), qui attestent de l’abondance<br />

des paysages à Mangroves.<br />

131


132<br />

Fig. 49-Le Faciès d’Itzer de la bordure méridionale du Moyen Atlas : organisation<br />

et relation avec l’émerssion régionale intra-carixienne


Les changements de faciès et les variations d'épaisseur traduisent une instabilité du<br />

tréfonds, marquant la réactivation des structures préexistantes. Le passage du faciès d'Itzer<br />

aux carbonates post-Itzer est graduel (Aït Qbal Lahlam, Aït Lhaj et Oued Akhnig: coupe<br />

KH 1 ) ou brutal (Taouariit Tameziant, Aït Oufella, Aït Otman, Miter et Taouarda).<br />

-Les carbonates post-Itzer (Fig. 47)<br />

Après le dépôt du faciès d'Itzer (Saâdi, 1996; Saâdi & Fedan, 1999 a), les conditions de<br />

sédimentation changent du tout au tout. On assiste alors à une homogénéisation<br />

paléogéographique qui se marque par une généralisation de faciès tidaux (carbonates post-<br />

Itzer du Carixien supérieur (biozone C 2 -Domérien). Ils sont caractérisés dans le secteur NE<br />

par un niveau lumachellique à brachiopodes le "niveau à Hesperithyris".<br />

La remise en eau, annoncée par les argilites verdâtres du faciès d'Itzer, s'affirme avec<br />

l'instauration de la plate-forme carbonatée du Carixien (biozone C 2 ) sous un régime<br />

biostasique. Elle débute par le développement d'un milieu supratidal qui évolue, suite à une<br />

accentuation de la subsidence et à une reconquête marine, en un estran très étendu. Les<br />

périodes d'inondation maximale de cette bordure moyen-atlasique correspondent à des marées<br />

exceptionnelles qui recouvrent ces estrans (Fig. 47). Ces incursions marines épisodiques sont<br />

génératrices d’épandages bioclastiques et oolitiques qui s’intègrent dans des séquences<br />

rétrogradantes de type chenal de marée (Fig. 48: type 4a). Cette dynamique sédimentaire se<br />

généralise au cours du Carixien élevé et le Domérien inférieur. Durant le Domérien supérieur,<br />

la progradation marine et l’exhaussement relatif de la région sont favorables à la<br />

généralisation de milieux supratidaux (Fig. 48: type 1) et annoncent l’émersion et<br />

l'instauration d'une plaine d'inondation. L'évolution jurassique de cette bordure moyenatlasique<br />

s'achève avec le développement de platiers encrinitiques doméro-toarciens. Ce<br />

retour à un régime marin atteste d'un ennoyage éphémère de cette région, au début du cycle<br />

toarcien.<br />

B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />

La bordure méridionale du Moyen Atlas (Fig. 1) se caractérise par une couverture,<br />

essentiellement liasique, dont les caractéristiques faciologiques particulières diffèrent de<br />

celles des autres régions du Moyen Atlas, de position septentrionale (COLO, 1961; Charriére,<br />

1990; Echarfaoui, 1991; El Arabi, 1987; Hauptman, 1990; Akhssas, 1993; Laadila, 1996).<br />

Les dépôts triasico-liasiques sont formés par la succession de deux ensembles<br />

lithostratigraphiques majeurs : les argilites salifères supérieures et les carbonates tidalitiques.<br />

Les argilites supérieures, rapportées au Lias inférieur, reposent sur le complexe<br />

basaltique par le biais d'un ou de plusieurs niveau (x) de calcaire (s) hématitisé (s) et<br />

ferruginisé (s). Elles sont structurées en trois formations : formation d’Aït Lhaj (équivalente<br />

de la formation de Tizi n’Rechou), formation de Tizi n’Toumelba et formation d’Aghbalou<br />

Oumlil (Fig. 50).<br />

La formation d’Aït Lhaj débute au NE par des dépôts grossiers à éléments constitutifs<br />

anguleux, séparées au sommet par des niveaux relativement plus fin. Ces dépôts sont<br />

organisés en séquences progradantes, à base ravinante, grano- et strato-décroissantes. Elles<br />

sont de puissances plurimétriques à pluridécamétrique et formées de dépôts grossiers à la base<br />

et de plus en plus fins au sommet. Les termes bréchiques de base sont formés par des<br />

éléments dus au remaniement local des basaltes sous-jacents et de pyroclastites grossières,<br />

issues d’un volcanisme explosif ; dont la matrice est fine et généralement formée de cendres<br />

marron-verdâtre.<br />

133


Fig. 50-Les argilites saliféres supérieures de la bordure méridionale du Moyen Atlas:<br />

paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />

134


Ces décharges grossières, progradantes, attestent du démantèlement des reliefs bordiers en<br />

voie de surrection ; elles caractérisent le développement des milieux de cône de déjection à<br />

l’aplomb des escarpements montagneux. La dégradation mécanique des reliefs érigés est sous<br />

contrôle tectonique ; comme elle est régit par un climat humide responsable de l’élévation des<br />

crus des cours d’eau (facteurs d’érosion et de transport). La tendance grano-décroissante<br />

progressive des sédiments montre une évolution vers un réseau en tresse proximal.<br />

Ces dépôts sont coiffés par des niveaux pédogénétiques matérialisés par : des argilites<br />

consolidées et concrétionnées et des calcaires silicifiés et hématitisés ; ils traduisent des<br />

phases émersives de la région et les arrêts momentanés de la dégradation en climat chaud et<br />

rubéfiant.<br />

Les termes suivants (membre supérieur de la formation d’Aït Lhaj) sont marqués par une<br />

alternance argilo-conglomératique, avec prédominance des conglomérats et abondances de<br />

niveaux pédogénétiques. Ils sont structurés en séquences progradantes, grano- et<br />

stratodécroissantes à deux pôles, montrant la dualité entre les dépôts du système fluviatile et<br />

de plaine d’inondation ; et donc de l’avancée du détritisme fin.<br />

La succession des séquences élémentaires, dénonce l’installation d’un réseau fluviatile en<br />

tresse, où les chenaux se relaient et s’emboîtent. La granodécroissance atteste de la<br />

diminution de l’énergie hydrodynamique faisant réduire l’alimentation en détritiques<br />

grossiers. Les niveaux pédogénétiques reflètent des phases d’émersion accompagnée de phase<br />

d’arrêt de l’érosion qui alternent avec les phases de démantèlement ; en accord avec une<br />

alternance de périodes climatiques humides, où le réseau fluviatile est important et son<br />

énergie élevée, responsable des apports grossiers, et de périodes chaudes où l’énergie fluviale<br />

diminue brusquement et s’installent des phases d’émersion soulignée par des horizons<br />

épigénéisés.<br />

La formation de Tizi n’Toumelba est formée de dépôts à éléments relativement plus fins<br />

(prédominance des éléments de la taille des grés). Elle est marquée essentiellement par une<br />

dominance des cendres fauves, qui attestent d’une activité volcanique importante. Le<br />

détritisme fin est marqué par l’abondance d’argilites tufacées.<br />

Il va s’affirmer au sommet des argilites saliféres supérieures par la Formation d’Aghbalou<br />

Oumlil. Elle est formée par des argilites rouge-brique, où les niveaux grossiers sont rares<br />

voire absents (chenaux distributeurs quasi-absents). Ce détritisme fin atteste du débordement<br />

et l’ennoyage des structures préexistantes suite à une homogénéisation relative ; comme il<br />

traduit l’instauration d’une plaine d’inondation sous régime rhéxistasique en climat chaud et<br />

rubéfiant. Elles sont coiffées généralement par des argilites verdâtres, localement,<br />

évaporitiques (Taouariit Tamokrant), qui reflètent un changement dans les conditions de<br />

sédimentation, avec l’installation d’un milieux sebkhaïque suite à la remontée eustatique qui<br />

devient plus franche avec le développement de la plate forme carbonatée liasique.<br />

Les argilites saliféres supérieures sont organisées en mésoséquences progradantes, où les<br />

dépôts sont grossiers à la base et de plus en plus fins au sommet. A ces dépôts détritiques sont<br />

associées des pyroclastiques issues d’un volcanisme explosif. Les pyroclastites montrent une<br />

variation granulométriques, qui se fait dans le même sens que la grano-décroissance détritique<br />

(Fig. 50). Elles sont grossières à la base des mésoséquences ; indiquant l’activité importante<br />

des évents ; sources du volcanisme explosif (aplomb des failles). Alors qu’au sommet des<br />

mésoséquences, on note le dépôt de niveaux à rares pyroclastites fines ; qui se mettent en<br />

place généralement loin de la source d’émission ou longtemps après une émission volcanique<br />

ancienne. Ces roches volcaniques seraient à mettre en relation avec le rejeu des accidents<br />

135


préexistants ; cette tectonique continue, qui est également à l’origine des décharges<br />

détritiques, s’accentue épisodiquement (base des mésoséquences).<br />

L’association d‘éléments issus de la dégradation des basaltes sous-jacents et de<br />

pyroclastites issues d’un volcanisme explosif, alimentent des bassins en voie de subsidence<br />

(effondrement qui migre du NE vers le SW) ; organisés en zones hautes et zones effondrées.<br />

Avec la formation d’Aghbalou Oumlil, on assiste à une accalmie volcanique, tectonique<br />

et érosive, qui traduit le débordement et l’ennoyage des structures préexistantes avec<br />

l’instauration d’une plaine d’inondation. Celle-ci, évolue en un domaine sebkhaïque dés le<br />

début de la transgression liasique.<br />

Le passage de ces argilites aux carbonates liasiques est brutal ou progressif.<br />

La Formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, rapportés au<br />

Lotharingien moyen- Carixien élevé voire Domérien.<br />

Au cours du Lias inférieur et moyen, La bordure méridionale du Moyen Atlas a suivi une<br />

évolution marine qu’entrecoupent des épisodes émersifs plus ou moins prolongés ; la<br />

première de faible extension est intra-Lotharingien, la deuxième généralisée est carixienne,<br />

elle est matérialisée par le développement du "Faciès d’Itzer" ; et la troisième coiffe les<br />

carbonates tidalitiques liasiques, et prélude à l’émersion de la région avant la crise toarcienne.<br />

Elle est marquée par le développement d’une plate forme carbonatée tidalitique; où<br />

s’intercalent des dépôts terrigènes qui s’amenuisent en allant du SW vers le NE. Ce détritisme<br />

liasique résulte de l’interférence des variations eustatiques avec la dynamique du tréfonds. Il<br />

st alimenté par les produits du démantèlement des seuils érigés avoisinants.<br />

Quant aux dépôts carbonatés, ils sont organisés en séquences rétrogradantes de types<br />

variés : séquences de chenal de marée, d’estran et de sebkha ; elles se répartissent<br />

différemment dans le temps et dans l’espace. Ils traduisent les hausses eustatiques, que<br />

connaît la région, dont le maximum est atteint au Carixien.<br />

La transgression s’affirme au Carixien et atteint un maximum d’inondation avec l’avancée<br />

des cordons oolithiques et bioclastiques (niveaux à Hesperithyris) ; qui s’intègrent dans des<br />

séquences de chenal de marée.<br />

Après quoi, le niveau marin "recule" et se marque par le retour d’abord à des conditions<br />

sebkhaïques et ensuite d’une nouvelle période d’émersion de la région<br />

136


Chapitre 3 LA REGION D’AOULI-SIDI AYAD<br />

I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique<br />

Dans la région d’Aouli-Sidi Ayad, les dépôts triasico-liasiques rouges reposent sur un<br />

socle paléozoïque granitisé et sont transgressés par les carbonates liasiques. Ces dépôts,<br />

discordants sur le socle paléozoïque plissé et métamorphisé, avec lequel ils présentent<br />

localement un contact faillé, sont représentés essentiellement par les argilites salifères<br />

rougeâtres, où s’intercale un complexe basaltique ; d’où la distinction d’argilites inférieures et<br />

supérieures.<br />

A-Les détritiques grossiers de base<br />

Sur le socle paléozoïque repose, en discordance nette, un conglomérat (0 à 10 m) à<br />

éléments de socle (schistes, quartz filoniens et amphibolites) baignant dans une matrice<br />

gréseuse rouge.<br />

Plus à l’ouest de Ksar Aouli, sur les granitoïdes, se déposent des arkoses qui comportent<br />

des conglomérats à éléments de granite, des grès et des argilites.<br />

B-Les argilites salifères inférieures (30m) sont chargées à la base en intercalations de<br />

grés quartzeux et feldspatho-quartzitiques, de conglomérats et de dolomies gréseuses. Au<br />

sommet, elles montrent des passées d’argilites versicolores généralement feuilletées, des<br />

niveaux d’argilites consolidées (niveaux pédogénétiques) et d’argilites rougeâtres ou<br />

noirâtres. Elles sont coiffées par des calcrêtes microplissées gris-verdâtre à noirâtres,<br />

feuilletées au sommet, que séparent des argilites verdâtres; au NE de Boulaâjoul, elles sont<br />

couronnées par une alternance d’argilites rougeâtres ou blanchâtres et de niveaux d’argilites<br />

consolidées rougeâtres.<br />

Localement, les basaltes et les argilites salifères supérieures sont lacunaires, et les<br />

argilites inférieures sont transgressées par le conglomérat de base du Crétacé (Oued Kiss et<br />

Assif Boulaâjoul) ou recouvert par des placages quaternaires (Dhar Al Khach).<br />

Le passage de ces argilites inférieures aux basaltes sus-jacents est généralement plat,<br />

rarement irrégulier avec des Figures de charges (bordure orientale de la boutonnière de Zeïda-<br />

Aouli, à Akebbab et au NE de Boulaâjoul.<br />

C-Le complexe basaltique est épais de 150 m, dans la région de ksar Aouli où il est<br />

organisé en plusieurs coulées. Il débute par un niveau pluridécimétrique où se mélangent des<br />

éléments de basaltes et d’argilites.<br />

Il s'agît de basaltes à billes verts, bruns ou gris, prismés ou altérés, souvent affectés par<br />

des fentes de tailles et de formes variées, à remplissage siliceux et de dykes décimétriques à<br />

pluridécimétriques à remplissage varié (silice et argilites rouges) et souvent à épontes<br />

recristallisées (Ifri Ichabar). Dans ce complexe basaltique s’intercalent localement des<br />

niveaux silicifiés et ferruginisés (Tourarine) et une passée d’argilites rougeâtres (Aghanbou<br />

Ou Foullous). Une surface de ravinement, généralement à fentes remplies d’argilites<br />

rougeâtres, coiffe ce complexe.<br />

137


D-Les argilites salifères supérieures (Fig. 51)<br />

Dans cette région, les argilites salifères supérieures, marquées par des dépôts volcaniques<br />

à facture pyroclastiques (Ouarhache, 1993 ; 1995 ; 2002 ; Ouarhache & al., 1999 ; Saâdi &<br />

al., 1997b ; 1999b ; 2004a et b ; 2006), sont organisées en deux formations : la Formation de<br />

Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

1-La Formation de Boumia est composée de deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (1 à 21 m) débute par une brèche pyroclastique,<br />

monogénique et hétérométrique, à ciment siliceux, que surmonte un conglomérat à éléments<br />

de basaltes, matrice argileuse rougeâtre et à stratification oblique et entrecroisée. Il admet<br />

dans la partie médiane une passée plurimétrique d’argilites rougeâtres, chargées en volcanosédimentaires<br />

; comme elle montre localement (Oued Moulouya) à la base une récurrence de<br />

basalte microlitique. Il est coiffé par des tufs fins lités, ou localement par des argilites<br />

rougeâtres.<br />

b-Le membre supérieur<br />

Le membre supérieur (10 à 40m) débute par des barres chenalisées stratodécroissantes de<br />

conglomérats monogéniques à stratification oblique en auges et à éléments de basaltes et/ou<br />

de brèches pyroclastiques, que séparent des passées d’argilites rougeâtres, généralement<br />

tufacées et/ou consolidées.<br />

Leur succèdent soit des argilites rougeâtres à tufs grossiers noirâtres à stratification<br />

oblique diffuse qu’intercalent des carbonates palustres, des grés et des niveaux<br />

pédogénétiques ; soit des barres chenalisées de conglomérats polygéniques, à galets de<br />

basaltes et d’argilites rougeâtres, à stratification oblique et entrecroisée et à rares passées de<br />

tufs fins lités, d’argilites tufacées consolidées et concrétionnées et de niveaux pédogénétiques.<br />

2-La Formation d’Aghbalou Oumlil<br />

La Formation d’Aghbalou Oumlil, dont le passage avec la Formation de Boumia est<br />

progressif, est lacunaire au NW et réduite sur la rive gauche d’Oued Moulouya. Ailleurs, elle<br />

est composée d’argilites rougeâtres ou rouge brique où se développent des passées de tufs<br />

grossiers, fins au sommet, de calcaires argileux et de calcaires lités rosâtres. Leur succèdent<br />

des argilites feuilletées versicolores, que coiffent des argilites verdâtres.<br />

E-La Formation de Lissit (6 à 25m) repose soit sur le complexe basaltique au NW,<br />

soit sur la formation d’Aghbalou Oumlil avec laquelle, elle montre un passage brutal ou<br />

progressif. Les argilites feuilletées, rougeâtres ou verdâtres, se chargent en concrétions<br />

calcaires, localement riches en lignites, et en passées de dolomies ou de calcaires<br />

bioclastiques. Cette alternance est marquée par divers types d’intercalations : tuf cristallin à<br />

ciment argileux, niveaux pédogénétiques et pseudonoduleux, argilites à mud-craks, tuffite<br />

grossière et grés à éléments de basaltes. Viennent ensuite des lumachelles à bivalves à tests<br />

épais (Mégalodontidés), bois fossiles et stromatolites à structures oeillées. Une passée<br />

d’argilites rosâtres consolidées, dolomitisées et ferruginisées, drape ces carbonates.<br />

138


Fig. 51-Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />

la région Aouli-Sidi Ayad<br />

139


II-LES COUPES DE OUED MOULOUYA<br />

Le long du lit de Oued Moulouya ; et plus précisément à l’Est immédiat du village de<br />

Aouli, deux coupes sont levées. Il s’agit des coupes OM 1 et OM 2 . Le long de ces coupes<br />

affleurent bien les argilites saliféres supérieures et les volcano-sédimentaires associés. Alors<br />

que les carbonates liasiques, ils sont pelliculaires et forment le sommet des falaises.<br />

A-Coupe OM 1<br />

1-Présentation de la coupe<br />

La coupe OM I est levée au SE du plateau d’Akebbab sur la rive sud de Oued Moulouya ;<br />

elle intéresse le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques.<br />

2-Les formations (Fig. 52)<br />

Le complexe basaltique altéré à billes, gris-rougeâtre est recouvert par des dépôts à<br />

dominante détritique qui évoluent aux carbonates. Ces dépôts aux caractéristiques<br />

faciologiques variés, sont organisés en trois formations : la Formation de Boumia, la<br />

Formation d’Aghbalou Oumlil et la Formation de Lissit.<br />

a-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 4 ; 10m)<br />

Cette Formation est structurée en deux membres :<br />

-Le membre inférieur (1 à 2a; 1,50m) transgresse le complexe basaltique. Il débute par<br />

des brèches pyroclastiques vert-grisâtre, pluridécimétriques, à géodes (niveau 1). Ces brèches<br />

d’explosion sont formées de 40% de fragments de basaltes microlitiques porphyriques et<br />

vacuolaires, à fond opacifié et microlites fines de plagioclases, chloritisées, albitisées ou<br />

calcitisées et à contours sinueux et de taille (0,2 à 2,50 mm) ; 20% de fragments lithiques<br />

holofeldspathiques ; 1% de fragments de cristaux de plagioclases de taille (0,25 mm). Le<br />

liant, sparitique (40%), montre de nombreuses vacuoles elliptiques ou arrondies tapissées de<br />

calcite et de silice néoformée. Viennent ensuite des basaltes verdâtres (niveau 2a ; 0,50m) de<br />

texture microlitique très peu porphyrique localement doléritique : à microlites (80 %) de<br />

plagioclases en baguettes et de taille comprise entre 0,1 et 0,25 mm, parfois séricitisées et/ou<br />

chloritisées ; à cristaux de pyroxénes chloritisés et opaques (6%). La mésostase (10 %) est<br />

chloritisée et séricitisée.<br />

-Le membre supérieur (niveaux 2b à 4 ; 8,50m montre l’organisation verticale suivante :<br />

+une brèche pyroclastique gris-verdâtre (niveau 2b) à ciment micritique (80 %). Les<br />

éléments, représentant 20 % du volume de la roche, sont formés par des fragments de basaltes<br />

microlitiques à fond opacifié et chloritisé, à microlites fines, chloritisées et séricitisées ; de<br />

taille qui varie de 0,25 et 3 mm et à contours sinueux ; des cristaux de plagioclases et des<br />

opaques.<br />

+un niveau pluridécimétrique, à base irrégulière, d’argilites rouge-brique, tufacées à la<br />

base, et à galets décimétriques à pluridécimétriques, de basaltes verdâtres (niveau 3). Ces<br />

galets sont formés de basaltes de texture microlitique à très peu porphyrique, localement<br />

doléritique, passant latéralement à une texture microlitique porphyrique, localement<br />

doléritique à anciens fantômes de ferro-magnésiens, chloritisés et opacifiés, formés de<br />

l’association de biotite et d’Albite, ou de biotite, Albite et oxydes de fer et à microfissures<br />

remplies de silice néoformée et/ou de calcite.<br />

140


Fig. 52-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />

(coupe OM 1 )<br />

141


+des argilites tufacées consolidées rouge-brique bréchifiées (niveau 4), organisées en<br />

deux barres pluridécimétriques à bases ravinantes, comportent des fragments de basaltes<br />

microlitiques très peu porphyriques localement doléritiques (5 %) dont la taille varie entre<br />

(0,5 et3mm), de forme sinueuse et à limites diffuses ; des plages de silice néoformée et de<br />

plages de dolosparite à cristaux subautomorphes imbriqués et à clivage net.<br />

+des argilites rouge-brique où s’intercale une passée pluridécimétrique, à base ravinante,<br />

d’argilites tufacées rouge-brique à éléments, centimétriques à pluridécimétriques, de basaltes.<br />

+une brèche chenalisée (1,50m), à éléments centimétriques à décimétriques de basaltes,<br />

de forme angulaire à subarrondie. La matrice est formée d’argilites rouge-brique.<br />

+des argilites rouge-brique, consolidées à la base et feuilletées au sommet et à lentilles de<br />

brèche à éléments, centimétriques à décimétriques, de basaltes.<br />

+des argilites tufacées rouge-brique à galets de basaltes verdâtres et à passées consolidées<br />

d’argilites tufacées rouge-brique.<br />

b- La Formation d’ Aghbalou Oumlil (2m)<br />

Cette formation est composée d’ argilites rouge-brique que coiffe une passée<br />

pluridécimétrique d’argilites verdâtres.<br />

c- La Formation de Lissit (niveaux 5 à 7).<br />

Cette formation, dont seule la base est levée (plus de 25m), est représentée par les tidalites<br />

liasiques. Elle comporte deux membres :<br />

-Le membre inférieur (niveaux 5 à 7 ; 5,80m) est formé d’une alternance de lentilles,<br />

décimétriques à pluridécimétriques, d’argilites rougeâtres, localement verdâtres et de barres, à<br />

bases ravinantes, pluridécimétriques à plurimétriques, stratocroissantes, de dolomies verdâtres<br />

à grisâtres. Ces carbonates sont des dolomicrites (niveau 7b), des dolomicrosparites (niveaux<br />

5 et 6) ou des dolosparites (niveau 7a) à cristaux xénomorphes, clivés, hypidiotopiques,<br />

imbriqués ; à gravelles, oolites (niveau 7b); pellets et pelletoïdes (niveau 7b); agrégats;<br />

ostracodes (niveau 7b) et oxydes de fer. Le sédiment originel serait un calcaire de texture<br />

packstone à wackestone.<br />

-Le membre supérieur débute par des calcaires grisâtres, organisés en trois barres,<br />

plurimétriques, stratocroissantes ; que surmontent des marnes verdâtres (1m) à lentilles<br />

décimétriques de calcaires argileux qui se biseautant latéralement. Il se termine par des barres<br />

pluridécamétriques de carbonates grisâtres.<br />

3-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts argileux et volcanosédimentaires<br />

de la coupe OM 1 , sont représentés par :<br />

-des discontinuités mineures, qui sont matérialisées par des diastèmes, changements<br />

brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières et surfaces de ravinement.<br />

-des discontinuités majeures sont représentées par :<br />

+La discordance qui coiffe le complexe basaltique.<br />

+La surface de ravinement, à laquelle est subordonnée un changement brusque de la<br />

lithologie. Elle souligne la base des carbonates liasiques.<br />

142


4-Les faciès<br />

Le long de la coupe OM 1, différents types de faciès sont inventoriés :<br />

-les basaltes verdâtres de texture microlitiques très peu porphyriques localement<br />

doléritiques.<br />

-les brèches pyroclastiques gris-verdâtre à liant micritique ; les brèches pyroclastiques<br />

vert-grisâtre à géodes et à matrice sparitique; les brèches à matrice argileuse rouge-brique.<br />

-les argilites tufacées où l’on distingue : les argilites rouge-brique à galets de basaltes<br />

verdâtres ; les argilites consolidées rouge-brique, bréchifiées ; les argilites rouge-brique à<br />

galets d’argilites consolidées rouge-brique tufacées.<br />

-les argilites consolidées rouge-brique ; les argilites rouge-brique ou verdâtres ; les<br />

argilites feuilletées rougeâtres.<br />

-les marnes verdâtres.<br />

-les dolomies verdâtres ou grisâtres.<br />

-les calcaires argileux ; les calcaires grisâtres.<br />

5-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les faciès, ainsi inventoriés, s’agencent en plusieurs séquences, qui sont subordonnées<br />

aux discontinuités sédimentaires précitées. Ces séquences sont de polarité et d’ordre variés.<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 53)<br />

Les dépôts de la coupe OM 1 sont regroupés en six séquences de 2 éme ordre.<br />

-La première séquence, à base irrégulière, débute par des volcano-sédimentaires<br />

grossiers à géodes ; que surmontent des calcaires tufacés et des argilites tufacées à galets<br />

décimétriques à pluridécimétriques de basalte.<br />

-La deuxième séquence est formée par des argilites dolomitisées et ferruginisées. Elles<br />

sont surmontées par des argilites, tufacées à éléments, centimétriques à décimétriques, de<br />

basalte.<br />

-La troisième séquence, à base ravinante, est formée par des brèches, à éléments<br />

centimétriques à décimétriques, et à matrice argileuse rougeâtres ; que surmontent des<br />

argilites tufacées rougeâtres, consolidées à la base, et litées et à lentilles de brèches tufacées<br />

au sommet.<br />

-La quatrième séquence, à base ravinante, est formée d’ argilites tufacées feuilletées<br />

rougeâtres ; que surmontent des argilites à lentilles et galets de basaltes.<br />

-La cinquième séquence est formée par des argilites rougeâtres à la base et verdâtres au<br />

sommet.<br />

-La sixième séquence, de type estran et à base ravinante, est formée par des calcaires<br />

oolitiques, à agrégats et pellets que surmontent des dolomies à granules d’oxydes de fer ; que<br />

coiffe une passée de marnes verdâtre à lentilles de calcaires argileux.<br />

143


Fig. 53-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Oued Moulouya<br />

(coupe OM 1 )<br />

144


Les premières et troisièmes séquences, à bases ravinantes et à dépôts grossiers seraient<br />

caractéristiques de faciès du système fluviatile en tresse proximal. Alors que les deuxième,<br />

quatrième et cinquième séquences, elles se seraient déposées dans un milieu fluviatile en<br />

tresse en zone distale. La sixième séquence indique l’installation d’une plaine d’inondation en<br />

climat tropical humide (absence des niveaux pédogénétiques).<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les séquences de 2 éme<br />

mésoséquences.<br />

ordre sont agencées à une échelle moyenne en quatre<br />

-Les deux premières mésoséquences, que coiffent des surfaces de ravinement, sont<br />

positives. Elles sont formées par des séquences continentales de 2 éme ordre qui indiquent une<br />

évolution d’un système fluviatile en tresse proximal puis distal. Elle témoigne de l’érosion<br />

intense des reliefs de l’arrière pays (phase rhéxistasique). L’existence des pyroclastes<br />

témoigne d’un volcanisme explosif parallèlement à la sédimentation.<br />

-La troisième mésoséquence serait formée par des faciès essentiellement argileux. Elle<br />

traduit l’installation d’ abord d’un système fluviatile distale ; après quoi, se développe une<br />

plaine d’inondation en climat tropical humide, où la sédimentation se fait par décantation des<br />

particules fines.<br />

-La quatrième mésoséquence, tronquée au sommet, témoigne de l’installation d'un<br />

environnement de type tidal flat, suite à la remontée eustatique du Lias sous régime<br />

biostasique en climat tropical aride.<br />

6-Conclusion<br />

Le long de la coupe OM 1, affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères<br />

supérieures et la base des carbonates liasiques.<br />

Les argilites salifères supérieures, réduites, montrent de nombreuses récurrences<br />

d’émission effusive basaltiques (à tendance doléritique) et des faciès pyroclastiques, témoins<br />

de l’activité pérenne du volcanisme triasico-liasique suite à la réactivation des failles<br />

préexistantes.<br />

Les dépôts détritiques sont agencés en séquences fluviatiles en tresse d’abords proximaux,<br />

puis distaux que relayent d’une plaine d’inondation sous climat tropical à saisons alternées<br />

chaude et humide.<br />

Les carbonates liasiques tidalitiques, sont agencés en séquences d’estran. Ils témoignent<br />

de l’instauration d’un environnement de type marais maritime lors de l’inondation de la<br />

région en phase biostasique, avec arrêt des apports détritiques et de l’activité volcanique.<br />

Les dépôts de la coupe OM 1 sont contrôlés par le climat, l’eustatisme et la tectonique.<br />

145


B-La coupe OM 2<br />

1-Présentation de la coupe<br />

La coupe OM 2 est levée aussi le long de la cluse de Oued Moulouya, à l'Ouest de la coupe<br />

OM 1 et au SE du plateau d’Akabbab.<br />

Cette coupe intéresse essentiellement les argilites saliféres supérieures et les volcanosédimentaires<br />

associés. Ces dépôts, triasico-liasiques aux caractéristiques faciologiques très<br />

variées, sont subdivisés en trois formations.<br />

a-La Formation de Boumia (Fig. 54)<br />

Cette formation (63m) est structurée en deux membres :<br />

α-Le membre inférieur (21m)<br />

Il repose sur le complexe basaltique par le biais d’une brèche (12 m) à éléments,<br />

décimétrique à pluridécimétrique, de basaltes que surmontent des argilites rougeâtres à<br />

passées lenticulaires de volcano-détritiques relativement fins. Ce membre se termine par des<br />

conglomérats chenalisés (6m) à stratifications oblique et entrecroisée.<br />

β-Le membre supérieur (42m)<br />

Ce membre est subdivisé en trois unités.<br />

-la première unité (22m) est organisée comme suit:<br />

+argilites rougeâtres que ravine une barre (1,50m) de brèche pyroclastique verdâtre à<br />

éléments centimétriques à décimétriques de basaltes ;<br />

+argilites rouge-brique à passées décimétriques de tufs fins et d'argilites consolidées<br />

rouge-brique;<br />

+brèches pyroclastiques à éléments, centimétriques à décimétriques, de basaltes, sont<br />

organisées en trois barres chenalisées, pluridécimétriques à plurimétriques,<br />

stratodécroissantes et séparées par des argilites tufacées rougeâtres, pluridécimétriques, à<br />

éléments centimétriques à décimétriques, de basaltes ;<br />

+argilites tufacées rouge-brique, à passées consolidées.<br />

+tufs grossiers noirâtres (8m) à stratification oblique à la base à calcrêtes et niveaux à<br />

poupées ;<br />

+une barre chenalisée pluridécimétrique, de tufs consolidés rougeâtres, que surmontent<br />

des argilites tufacées rougeâtres.<br />

+ une barre métrique, chenalisée, de brèche à éléments centimétriques à décimétriques, de<br />

basaltes et à matrice argileuse rougeâtre.<br />

-la deuxième unité (11m) débute par des argilites rougeâtres consolidées tufacées à la<br />

base et riches en concrétions calcaires et galets d'argilites rougeâtres. Vient ensuite une barre<br />

pluridécimétrique, chenalisée, de calcaire micritique gris à galets d’argilites rougeâtres ;<br />

auxquelles fait suite une passée, pluridécimétrique, d'argilites consolidées tufacées rougeâtres<br />

à éléments de basaltes. Elles sont coiffées par une alternance de brèches, chenalisées, à<br />

éléments centimétriques à décimétriques, et de niveaux décimétriques à plurimétriques<br />

d'argilites rougeâtres.<br />

146


Fig. 54-Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />

(coupe OM 2 )<br />

147


-la troisième unité (10m) est formée par des argilites tufacées noirâtres consolidées et<br />

concrétionnées (à valeur de paléosols).<br />

b-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />

Cette formation, épaisse de 10m, est composée d’argilites rouge-brique ; que coiffent des<br />

argilites verdâtres.<br />

c-La Formation de Lissit (13m), représentée par les carbonates liasiques et dont<br />

seule la base est levées, débute par des calcaires argileux grisâtres où s’intercalent des<br />

argilites verdâtres.<br />

2-Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe OM 2 , les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées<br />

par des : diastèmes, joints argileux, changements brusques de la lithologie, surfaces<br />

irrégulières, surfaces de ravinement et niveaux à poupées.<br />

Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont représentées par quatre<br />

surfaces de ravinement : la première coiffe le complexe basaltique, les deuxième et troisième<br />

affectent la base du membre supérieur de la Formation de Boumia. La quatrième souligne la<br />

base des carbonates liasiques.<br />

3-Les faciès<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la coupe OM 2 présentent des caractéristiques<br />

faciologiques très variés, parmi lesquels sont reconnus et définis:<br />

-des niveaux pédogénétiques (niveaux à poupées) ; des argilites consolidées riches en<br />

concrétions calcaires; des argilites consolidées rouge-brique ;<br />

-des argilites rougeâtres, rouge-brique, verdâtres ou noirâtres ;<br />

-des calcaires gris à galets d'argilites rougeâtres; des calcaires et des calcaires argileux<br />

grisâtres ;<br />

-des conglomérats à éléments de basalte et à stratifications oblique et entrecroisée ;<br />

-des argilites consolidées tufacées rouge-brique, rougeâtres ou noirâtres ; des argilites<br />

tufacées rougeâtre;<br />

-des tufs grossiers noirâtres à stratification oblique; des tufs consolidés rougeâtres ; des<br />

tufs fins marron à stratification entrecroisée; des tufs jaunâtres.<br />

-des brèches verdâtres ou jaunâtres<br />

4-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les faciès, ainsi définis, sont agencés en séquences de puissance et de polarité variées.<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 55)<br />

Les dépôts liasiques de la coupe OM 2 sont regroupés en huit séquences de 2 éme ordre.<br />

-La première séquence formée par une brèche que coiffent des niveaux chenalisés de<br />

tufs lenticulaires, que séparent des argilites. Cette séquence, à base ravinante, caractérise un<br />

cône de déjection.<br />

148


Fig. 55-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Oued Moulouya<br />

(coupe OM 2 )<br />

149


-Les deuxième et quatrième séquences sont formées par une alternance de brèches et de<br />

volcano-sédimentaires grossiers chenalisés à stratification oblique ; que surmontent des tufs<br />

consolidés, puis des brèches à matrice argileuse ; coiffées par des argilites concrétionnées où<br />

s’intercale un banc de calcaire. Ces séquences caractérisent des faciès du système fluviatile<br />

proximale. La troisième séquence est du même type que les précédentes, néanmoins les<br />

faciès qu’elle montre sont relativement plus distaux<br />

-Les cinquième et sixième séquences sont caractéristiques du système fluviatile distal.<br />

Ce type de séquences débute par une alternance de brèches et d’argilites rougeâtres Elles sont<br />

surmontées par des argilites tufacées rougeâtres ; que coiffent des argilites noirâtres à passées<br />

consolidées.<br />

-La septième séquence est entièrement argileuse.<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Quatre mésoséquences positives ont été définies sur la coupe OM 2<br />

-La première mésoséquence, englobe le membre inférieur et la base du membre<br />

supérieur de la Formation de Boumia. Elle est formée par des faciès de cône de déjection à la<br />

base que coiffent des faciès du système fluviatile proximal.<br />

-La deuxième mésoséquence comprend les deux tiers du membre supérieur de la<br />

Formation de Boumia. Elle est formée par des faciès à dominante grossière, à la base, et fine<br />

au sommet. Elle comprend des faciès du système fluviatile en tresse proximal à la base et<br />

distal au sommet.<br />

-La troisième mésoséquence, que coiffe la surface de ravinement des carbonates<br />

liasiques, est à "cheval" sur les Formations de Boumia et d’ Aghbalou Oumlil. Elle débute par<br />

des faciès du système fluviatile en tresse; que coiffent des faciès de plaine d’inondation<br />

soumise à un climat hydrolysant.<br />

-La quatrième mésoséquence, où seule la base est levée, est carbonatée. Elle atteste de<br />

l'instauration de la plate-forme carbonatée tidale suite à l'immersion de la région et de la<br />

hausse eustatique du Lias.<br />

5-Conclusion<br />

Les dépôts de la région de Oued Moulouya (coupe OM 2 ) sont représentés par les argilites<br />

salifères supérieures et les carbonates liasiques. Les argilites salifères sont marquées par des<br />

pyroclastites de taille et de nature variées. Ils attestent de l'activité volcanique qui se poursuit<br />

au cours de la sédimentation : ce volcanisme explosif est actif à la base et atteste de la<br />

proximité d’un évent et se tarit progressivement. Les argilites salifères supérieures et les<br />

volcanoclastites associés, sont subdivisées en deux formations :<br />

La Formation de Boumia montre une évolution des faciès de cône de déjection à des<br />

faciès du système fluviatile proximal puis distal. Ces faciès attestent de l'érosion active de<br />

l'arrière pays et de l'important réseau hydrographique, existant dans la région, parallèlement à<br />

une activité volcanique pérenne.<br />

150


Ces faciès, grossiers où s’intercalent des faciès argileux à nombreux niveaux<br />

pédogénétiques, attestent de l’alternance de phases d’érosion et de phases d’accalmie où se<br />

met en place une plaine d’inondation soumise à de nombreuses phases d'émersion (climat<br />

chaud à aride).<br />

La Formation d'Aghbalou Oumlil est représentée par des argilites plurimétriques,<br />

rougeâtres à la base et verdâtres au sommet. Elle atteste de l'avènement d'une plaine<br />

d'inondation puis son immersion progressive ; qui s’affirme avec l’instauration des carbonates<br />

tidalitiques du Lias (Formation de Lissit). Ceux-ci témoignent de l'instauration d'une plate<br />

forme carbonatée de type marais maritime suite à une hausse eustatique.<br />

L'évolution liasique de la région de Oued Moulouya est sous le contrôle de plusieurs<br />

facteurs: la tectonique, de l'arrière pays et du climat (biorhéxistasie).<br />

151


III- COUPES D’AOULI<br />

A-Présentation des coupes<br />

Dans la région d'Aouli, affleurent bien les argilites salifères inférieures, le complexe<br />

basaltique, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Deux coupes ont été levées au NE du village de Aouli, sur la falaise d’Akebbab ; la<br />

première (AH) montre le passage des argilites salifères inférieures au complexe basaltique.<br />

Quant à la deuxième (HA), elle est levée dans le Trias-Lias d’Aghouch, et montre : le passage<br />

des basaltes aux argilites salifères supérieures d’une part et aux carbonates liasiques d’autre<br />

part.<br />

B-La coupe HA<br />

1-Les formations (Fig. 56)<br />

Les dépôts de la coupe HA peuvent être subdivisés en deux formations représentées.<br />

a-Les argilites saliféres inférieures, dont seule le sommet est levé, sont<br />

structurées en deux membres :<br />

-Le membre inférieur débute par des argilites rougeâtres que coiffe des argilites<br />

verdâtres. Vient ensuite une alternance d’argilites rougeâtres et verdâtres, généralement,<br />

feuilletées que coiffe un niveau pédogénétique.<br />

-Le membre supérieur (7m) débute par des argilites, rougeâtres à la base, verdâtres dans<br />

la partie médiane et versicolores au sommet ; elles sont coiffées par une passée<br />

pluridécimétrique d’argilites consolidées feuilletées rougeâtres (à valeur de paléosol). Elles<br />

sont surmontées par des argilites rosâtres à passées verdâtres à la base et rouge-brique<br />

marmorisées au sommet. Vient ensuite une alternance de calcrêtes feuilletées et microplissées<br />

gris-verdâtre à noirâtres et de niveaux pluridécimétriques d’argilites, verdâtres à la base et<br />

noirâtres au sommet.<br />

b-Le complexe basaltique, présentant un contact plat ave les argilites inférieures<br />

qu’ils surmontent, sont représentés par des basaltes verdâtres à billes (plus de 12m), altérés au<br />

sommet (desquamation importante).<br />

2-Les discontinuités sédimentaires<br />

Le long de la coupe (HA), les discontinuités sédimentaires, inventoriées et définies, sont<br />

matérialisées par :<br />

-la discontinuité majeure, représentée par un contact plat et des calcrêtes microplissées,<br />

elle sépare les argilites saliféres inférieures du complexe basaltique.<br />

-les discontinuités mineures représentées par : des diastèmes, variations brusques de la<br />

lithologie, joints argileux, calcrêtes et niveaux pédogénétiques.<br />

152


Fig. 56-Evolution sédimentologique des dépôts triasiques d’Aouli<br />

(coupe HA).<br />

153


3-Les faciès<br />

Quatre types de faciès sont reconnus sur la coupe HA :<br />

-niveaux pédogénétiques ; argilites consolidées feuilletées rougeâtres ; calcrêtes<br />

feuilletées, microplissées, noirâtres ou gris-verdâtre ;<br />

-argilites feuilletées verdâtres ; argilites rouge-brique marmorisées; argilites verdâtres,<br />

noirâtres, rosâtres, rougeâtres ou versicolores.<br />

4-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les argilites inférieures de la coupe HA sont d’ordre et de composition variée.<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre<br />

-Les trois premières sont composées par une alternance d’argilites rouges ou vertes,<br />

localement versicolores, que coiffent des argilites rougeâtres feuilletées. Les deuxième et<br />

troisième séquences sont couronnées par un niveau pédogénétique.<br />

-La quatrième séquence débute par des argilites rosâtres à passées verdâtres ; que coiffe<br />

une alternance d’argilites verdâtres ou noirâtres et de calcrêtes microplissées.<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Cette mésoséquence est formée d’argilites rouges et versicolores que coiffe une alternance<br />

d’argilites vertes et de calcrêtes microplissées. Elle atteste de l’installation d’une plaine<br />

d’inondation soumise à de nombreuses phases d’émersion (abondance des niveaux à<br />

poupées). Les marmorisations seraient dues à des activités pédogénétiques; qui suggère aussi<br />

que l’aire de dépôt était relativement humide avec une végétation plus ou moins développée.<br />

Les calcrêtes témoignent de l’augmentation des phénomènes d’encroûtement par une activité<br />

pédogénétique importante (Spay Anderson, 1980). Quant aux argilites noires, elles<br />

témoignent du confinement du milieu de sédimentation. Pour les microplissements, ils<br />

correspondraient à la charge et à une cuisson du matériel suite à l’épanchement des premières<br />

coulées de lave sur un matériel encore plastique.<br />

5-Conclusion<br />

Les argilites saliféres inférieures de la coupe HA (Carnien supérieur-Norien ; Ouarhache,<br />

2002) sont formées par des argilites rougeâtres à passées d’argilites verdâtres, versicolores ou<br />

rosâtres. Certains niveaux sont consolidés, feuilletés ou très bioturbés (niveaux à poupées à<br />

valeur de paléosols). Elles sont coiffées par une alternance d’ argilites verdâtres et noirâtres et<br />

de calcrêtes plissotées. Ces dépôts sont regroupés en une mésoséquence négative, qui englobe<br />

quatre séquences de 2 éme ordre. Ces sédiments attestent d’un dépôt par décantation dans une<br />

dépression (plaine d’inondation) souvent exondée et soumise à des phénomènes<br />

d’encroûtement sous climat chaud et aride.<br />

154


C-LA COUPE AH<br />

1-Présentation de la coupe<br />

Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères<br />

supérieures, les volcano-sédimentaires associés et les carbonates liasiques.<br />

2-Les formations (Fig. 57 et 58)<br />

Le complexe basaltique est formé par des basaltes verdâtres (30m), souvent altéré à billes,<br />

où s’intercalent deux coulées de basaltes "frais". Ils sont coiffés par un faisceau de basaltes<br />

prismés (7m).<br />

Quant aux dépôts sus-jacents, à caractères faciologiques variés, ils sont subdivisés en trois<br />

formations :<br />

a-La Formation de Boumia (32m)<br />

Cette première formation, essentiellement volcano-sédimentaire, peut être subdivisée en<br />

deux membres :<br />

-Le membre inférieur (21m), reposant sur le complexe basaltique par le biais d’une<br />

brèche pyroclastique grisâtre altérée (altération perdescendum) à éléments de basaltes<br />

pouvant atteindre un diamètre supérieur à 5cm.<br />

Viennent ensuite des conglomérats monogéniques et polymétriques, à éléments<br />

centimétriques à pluridécimétriques, de basalte désorganisé à stratification oblique en auges.<br />

Ils sont couronnés par des tufs fins lités granodécroissants.<br />

-Le membre supérieur (21m) est structuré comme suit :<br />

+des conglomérats à éléments centimétriques à pluridécimétriques, désorganisés, à<br />

stratification oblique en auges, sont organisés en barres pluridécimétriques à plurimétriques,<br />

chenalisées, stratodécroissantes, que séparent des argilites rougeâtres ;<br />

+une alternance de barres, plurimétriques à métriques, chenalisées de conglomérats et de<br />

tufs fins ;<br />

+des argilites consolidées tufacées rouge-brique (2m) à concrétions de calcaires argileux<br />

jaunâtres ;<br />

+un niveau pluridécimétrique, à base ravinante, de brèches pyroclastiques, désorganisées ;<br />

+(2m) de tufs fins lités à lentilles de tufs grossiers ;<br />

+une alternance (5,50m) d’argilites rougeâtres et de brèches pyroclastiques ;<br />

+le niveau (1a) est représenté par un tuf cristallin et lithique à ciment dolosparitique<br />

(50%) à cristaux automorphes ferruginisés. Les éléments (50%) sont représentés par des<br />

fragments de basaltes doléritiques (5%), partiellement opacifiés, à contour diffus, irréguliers<br />

et anguleux et de taille variant de 0,25 et 1,5 mm ; des fragments de cristaux isolés gris (40%)<br />

de plagioclases et feldspaths potassiques à mâcle Carlsbad et biréfringence faible (Sanidine) ;<br />

ils sont entourés par une auréole noire ; ils ont une taille qui varie de 0,1 à 0,5mm, et sont en<br />

forme d’éclats aigus ; des opaques (5%) ; des plages de micrites (fragments d’anciens<br />

ferromagnésiens micritisés) ; des fragments d’un minéral vert (Augyte ou Aegyrinite) et des<br />

plages d’argiles.<br />

155


Fig. 57-Coupe lithostratigraphiqque d’Aouli<br />

156


-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (niveaux 1b à 3 ; 11,50m) montre<br />

l’organisation verticale suivante :<br />

+6m d’argilites rouge-brique, litées à la base ;<br />

+des calcaires argileux rouge-violacé (niveau 1b), il s’agit d’un packstone à oolites,<br />

lithoclastes, gastéropodes, granules d’oxydes de fer et quartz détritique silteux. Ils sont<br />

organisés en quatre bancs pluridécimétriques, à bases ravinantes, que séparent des joints<br />

d’argilites rougeâtres ;<br />

+3m d’argilites rouge-brique;<br />

+des calcaires laminitiques roses (niveau 2), qu’intercalent des joints d’argilites rougebrique.<br />

Il s’agit de packstone/mudstone dolomitisé à oolites, lithoclastes, oxydes de fer et<br />

quartz détritique silteux ;<br />

+un niveau pluridécimétrique d’argilites feuilletées rouge-brique (niveau 3).<br />

c-La Formation de Lissit (niveaux 4 à 10 ; 8,60m)<br />

Cette formation est composée de deux membres :<br />

-Le membre inférieur (niveaux 4 à 7 ; 4m) débute par des dolomies argileuses<br />

blanchâtres pseudo-noduleuses (niveau 4b) à bois fossiles que séparent des marnes feuilletées<br />

ligniteuses verdâtres (niveau 4a). Vient ensuite une barre métrique, à base ravinante, de<br />

dolomies grisâtres (niveau 5) que coiffe une surface irrégulière ferruginisée. Il s’agît d’une<br />

dolosparite à cristaux automorphes impriqués (texture idiotopique) à lithoclastes<br />

dolomicritiques et ferruginisés. Elles sont surmontées par un banc pluridécimétrique de<br />

dolomies argileuses beiges pseudo-noduleuses à bivalves.<br />

Ce membre est couronné par des marnes verdâtres feuilletées qui passent progressivement<br />

à des calcaires argileux blanchâtres.<br />

-Le membre supérieur (niveaux 8 à 10 ; 4,50m) montre à la base des dolomies grisâtres<br />

(2m) à ooïdes et lithoclastes que coiffent des calcaires laminitiques gris-rosâtres (niveau 9), à<br />

structures oeillées ; il s’agit de packstone dolomitisé à oolites, lithoclastes, pelletoïdes, quartz<br />

détritique et oxydes de fer. Ils sont surmontés par un banc métrique de dolomies gris-rosâtres<br />

(niveau 10) riches en bois fossiles à lithoclastes et oxydes de fer.<br />

Viennent ensuite des calcaires grisâtres laminitiques à la base, que couronne une surface<br />

ravinante ferruginisée (Saâdi, 1996).<br />

3-les discontinuités sédimentaires<br />

Dans les dépôts de la coupe de AH, différents types de discontinuités sédimentaires sont<br />

enregistrées<br />

-les discontinuités majeures sont représentées par trois surfaces de ravinement : la<br />

première sépare le complexe basaltique des argilites saliféres supérieures. La deuxième<br />

affecte le membre supérieur de la Formation de Boumia ; alors que la troisième, elle souligne<br />

la base des carbonates liasiques.<br />

-les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées par : des diastèmes ;<br />

changements brusques de la lithologie ; joints marneux et argileux ; surfaces irréguliers ;<br />

surfaces de ravinement ; surfaces irrégulières ferruginisées et surfaces ravinantes ferruginisée<br />

157


Fig. 58-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aouli<br />

(coupe AH)<br />

158


4-Les faciès<br />

A Aouli, différents types de faciès sont reconnus et définis :<br />

-conglomérats désorganisés à stratification entrecroisée ;<br />

-argilites rougeâtres ou rouge-brique ; argilites feuilletées rouge-brique ;<br />

-marnes feuilletées verdâtres riches en lignites ;<br />

-dolomies laminitiques rosâtres ; dolomies argileuses pseudo-noduleuses blanchâtres à<br />

bois fossiles ; dolomies argileuses pseudo-noduleuses beiges à bivalves ; dolomies grisâtres<br />

ou gris-rosâtres ;<br />

-calcaires laminitiques gris-rosâtres à structures oeillées ; calcaires laminitiques ; calcaires<br />

argileux rouge-violacés ou blanchâtres ; calcaires micritiques grisâtres ;<br />

-brèche pyroclastique altérée ;<br />

-tuf cristallin et lithique ; tufs fins lités ;<br />

-argilites rouge-brique tufacées à concrétions de calcaires argileux jaunâtres ;<br />

5- Association de faciès et séquences sédimentaires.<br />

Les faciès, ainsi inventoriés s’agencent en plusieurs séquences qui sont subordonnées aux<br />

discontinuités sédimentaires précitées. Ces séquences sont de polarité et d’ordre variés.<br />

a- les séquences de 2 ème ordre (Fig. 59)<br />

On distingue sept séquences de 2 ème ordre, dont quatre types ont été définis :<br />

-Le premier type, stratodécroissant, débute par des brèches altérées (altération<br />

perdescendum) que surmontent des conglomérats à stratification oblique en auges. Il est<br />

coiffé par des tufs fin lités. Cette séquence, définie à la base de la Formation de Boumia,<br />

caractérise des dépôts de cône déjection.<br />

-Le deuxième type est formé par des brèches que coiffent des tufs fins lités à lentilles de<br />

brèches. Il est couronné par une alternance d’argilites rougeâtres et de brèches. Ce type, qui<br />

caractérise les deuxième, troisième et quatrième séquences, montre des variantes : l’absence<br />

du terme lité, absence des interlits argileux de la base, développement de conglomérats à<br />

stratification oblique an auges, dépôt au sommet d’un niveau d’argilites consolidées tufacées<br />

à concrétions calcaires. Ce type de séquence atteste de l’instauration d’un système fluviatile<br />

en tresse proximale ou relativement distale (les deuxième et quatrième séquences).<br />

-Le troisième type débute par une brèche et se termine par des argilites où s’intercalent, à<br />

la base des tufs grossiers et des argilites litées. Cette séquence, où les éléments grossiers sont<br />

réduits, serait caractéristique du système fluviatile distal. Elle est définie par la cinquième<br />

séquence.<br />

-Le quatrième type débute par une alternance de calcaires argileux et d’argilites rougebrique,<br />

que coiffent une passée plurimétrique d’ argilites rouge-brique. Ce type, défini par la<br />

sixième séquence, caractérise un milieu de type plaine d’inondation soumise à un climat<br />

tropical à saisons alternées chaude et humide.<br />

159


Fig. 59-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d’Aouli<br />

(coupe AH).<br />

160


- les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre s’ordonnent en trois mésoséquences positives.<br />

-La première, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, est formée par des faciès<br />

essentiellement grossiers avec l'apparition de quelques interlits argileux au sommet. Elle<br />

atteste de l’installation d’abord d’un cône de déjection puis d’un système fluviatile en tresse<br />

proximale. Elle traduit une évolution continentale avec l’installation des conditions de climat<br />

tropical à saisons alternées, favorisant les cycles de rhexistasie avec le rajeunissement des<br />

reliefs de l’arrière pays.<br />

-La deuxième mésoséquence englobe deux séquences granodécroissantes. Elle est<br />

formée par des faciès du système fluviatile proximale à la base et relativement distale au<br />

sommet.<br />

-La troisième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, comprend des faciès<br />

grossiers à la base et fins au sommet. Elle atteste de la présistance des conditions<br />

préexistantes à la base qui évolue au sommet en une plaine d’inondation.<br />

-La quatrième mésoséquence, tronquée au sommet, débute par des séquences de sebkha.<br />

Elle atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat, marqué par des faciès peu<br />

profonds (essentiellement supratidaux).<br />

6-Conclusion<br />

A Aouli, les dépôts sont représentés, essentiellement, par les argilites saliféres supérieures<br />

et les pyroclastites associées. Elles sont généralement grossières à la base attestant de<br />

l’érosion active des reliefs émergés avoisinants sous un climat tropical à saisons alternées<br />

(phase rhéxistasique) et de l’activité volcanique continue (volcanisme explosif) parallèlement<br />

à la sédimentation.<br />

Quant aux sédiments fins, qui augmentent vers le sommet, ils attestent de l’arrêt de<br />

l’érosion ou de l’aplanissement des reliefs bordiers. Ces faciès qui se déposent par<br />

décantation, attestent de la chute de l’hydrodynamisme, d’un changement climatique et d’une<br />

accalmie tectonique et volcanique.<br />

Ces dépôts, à caractères faciologiques variés, sont agencés en quatre mésoséquences<br />

positives. Ces dépôts sont composés de faciès de cône de déjection que relayent des faciès du<br />

système fluviatile en tresse proximale. Elles traduisent l’évolution d’un système fluviatile en<br />

tresse, de plus en plus distale ; qui se tarissent avec l’avènement d’une plaine d’inondation.<br />

Le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques est progressif. Il se<br />

marque par un enrichissement des argilites en carbonates noduleux à bois fossiles à passées<br />

de marnes ligniteuses. Ces carbonatés attestent de l’ennoyage de la plaine d’inondation avec<br />

l’augmentation de la tranche d’eau. Ils sont marqués par des faciès peu profonds qui<br />

traduisent le début de l’édification de la plate forme carbonatée néritique.<br />

L’évolution de la région d’Aouli est régie par le climat, la morphologie de l’arrière pays,<br />

la tectonique et les fluctuations hydrodynamiques marines et fluviatiles.<br />

161


IV- LA COUPE D’AGHANBOU OU FOULLOUS (AF)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

Cette coupe est levée au Nord du village d’Aouli et dans le Trias-Lias d’Akebbab. Le<br />

long de cette coupe affleurent : le complexe basaltique, les argilites salifères supérieures et les<br />

carbonates liasiques.<br />

B-Les formations (Fig. 60 et 61)<br />

Le complexe basaltique, épais de plus de 53m, est formé de basaltes prismés sur lesquels<br />

reposent des basaltes altérés verdâtres à billes, "frais" dans les 10 mètres supérieurs. Au sein<br />

de ce terme s’intercale une passée pluridécimétrique d’argilites rouge-brique.<br />

Ces argilites saliféres supérieures (63m) sont organisées en trois formations :<br />

1-La Formation de Boumia.<br />

Cette première formation est structurée en deux membres :<br />

a-Le membre inférieur (10m) débute par une brèche pyroclastique<br />

polymétriques, à base ravinante, à ciment siliceux, que coiffe un conglomérat, à éléments<br />

centimétriques à décimétriques, de basaltes et à matrice argileuse rougeâtre.<br />

b-Le membre supérieur (15m) débute par des argilites rouge-brique à passées<br />

décimétriques de grès roux, que surmontent des argilites consolidées tufacées rougeâtres à<br />

passées d’argilites silteuses consolidées et niveaux pédogénétiques. Vient ensuite une<br />

alternance de conglomérats lenticulaires et d’argilites rouge-brique, où s’intercalent des tufs<br />

fins lités.<br />

2-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (10m), débute par des argilites rouge-brique<br />

(2m), que surmontent des argilites rougeâtres à passées pluridécimétriques, stratodécroissants,<br />

de tufs grossiers à la base et fins au sommet (granodécroissants). Elle est couronnée par des<br />

argilites versicolores (4m).<br />

3-La Formation de Lissit (25m)<br />

Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen, est<br />

organisée en deux membres :<br />

a-le membre inférieur (15m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

-des calcaires argileux blanchâtres à violacés (2m), organisés en bancs pluridécimétriques,<br />

que coiffe une surface sommitale durcie encroûtée et très bioturbée ;<br />

-des argilites rougeâtres, pluridécimétrique, à concrétions de calcaires argileux violacés<br />

-un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires cargneulisés jaune-violacés,<br />

stromatolitiques au sommet, que coiffe une surface plane encroûtée.<br />

-des marnes, verdâtres à la base et rougeâtres feuilletées et à concrétions calcaires au<br />

sommet.<br />

-deux niveaux pluridécimétriques de calcaires argileux gris-violacé, dont la base est très<br />

bioturbée (niveau pédogénétique), intercalés par des passées d’argilites rougeâtres.<br />

-un joint décimétrique d’argilites verdâtres.<br />

162


Fig. 60-Coupe lithostratigraphique d’Aghanbou Ou Foullous<br />

163


Fig. 61-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghanbou Ou Foullous<br />

(coupe AF)<br />

164


-le membre supérieur (20m) est une alternance de calcaires massifs grisâtres et<br />

de calcaires argileux beiges, à joints d’argilites verdâtres.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe AF, les dépôts Triasico-jurassiques ont enregistré différents<br />

types de discontinuités sédimentaires.<br />

Parmi les hiatus mineurs, on peut citer : les diastèmes, changements brusques de la<br />

lithologie, joints argileux et marneux, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement, surfaces<br />

planes encroûtées, surfaces durcies encroûtées à poupées et niveaux à poupées.<br />

Quant aux hiatus majeurs, ils sont matérialisés par :<br />

-La discordance qui sépare le complexe basaltique des argilites salifères supérieures.<br />

-Les deux surfaces du ravinement qui affectent respectivement le membre supérieur de<br />

la Formation de Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

-La surface ravinante qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />

D-Les faciès<br />

Sur la coupe d’Aghanbou Ou Foullous différents types de faciès sont inventoriés :<br />

-des niveaux à poupées ;<br />

-des conglomérats à matrice argileuse ;<br />

-des grés roux ;<br />

-des argilites silteuses consolidées rougeâtres ; des argilites rouge-brique, versicolores,<br />

rougeâtres ou verdâtres ; des argilites rougeâtres à concrétions de calcaires argileux violacés ;<br />

-des marnes feuilletées à concrétions calcaires ; des marnes rougeâtres feuilletées ; des<br />

marnes verdâtres ;<br />

-des calcaires cargneulisés jaune-violacés ; des calcaires cargneulisés stromatolitiques<br />

jaune-violacés ; des calcaires argileux blanchâtres, violacés, beiges ou gris-violacé ; des<br />

calcaires grisâtres ;<br />

-des argilites consolidées tufacées rouges ;<br />

-des tufs grossiers ; des tufs fins ; des tufs fins lités ;<br />

-des brèches, monogéniques et polymétriques, à ciment siliceux.<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les différents faciès sus-cités sont agencés en séquences de polarité, puissance et<br />

composition variées.<br />

a-Les séquences de 2éme ordre (Fig. 62)<br />

α-Dans les argilites salifères supérieures sont définies sept séquences de 2 éme<br />

ordre où quatre types ont été reconnus.<br />

-Le première type, défini par la première séquence, est composé par des faciès grossiers<br />

seraient caractéristiques d’un cône de déjection.<br />

-Le deuxième type, défini par les deuxième et septième séquences, est formé par une<br />

alternance d’argilites rouge-brique et de grés rouges que surmontent des argilites rougebrique<br />

à passées consolidées, tufacées et bioturbées (paléosols) et d’argilites silteuses. Il peut<br />

montrer des variantes : absence de niveaux pédogénétiques et des grés (septième séquence)<br />

165


Ces faciès sont caractéristiques d’une plaine d’inondation soumise à des émersions répétitives<br />

en climat c chaud à aride.<br />

-Le troisième type, défini par les troisième, quatrième et cinquième séquences, à base<br />

ravinante, est représenté par des conglomérats à stratifications obliques et de tufs fins lités,<br />

que séparent des argilites rouge-brique. Ces faciès grossiers sont témoins de l’installation<br />

d’un système fluviatile en tresse proximal.<br />

-Le quatrième type, caractéristique de la sixième séquence et à base ravinante, débute<br />

par des tufs granodécroissants et stratodécroissants qu’intercalent des niveaux stratocroissants<br />

d’argilites rougeâtres.<br />

β-Les carbonates liasiques sont structurés en séquences tidalitiques de deux<br />

types : séquences de sebkha et d’estran.<br />

-La séquence de sebkha, où les discontinuités sédimentaires sont de règle, montre la<br />

succession suivante : des calcaires argileux, des argilites rougeâtres à concrétions calcaires,<br />

des calcaires cargneulisés et stromatolitiques que coiffe une surface plane encroûtée, des<br />

marnes feuilletées à concrétions calcaires, des calcaires argileux à passés bioturbées (niveaux<br />

à paléosols), des argilites verdâtres. Elle est reconnue à la base des carbonates liasiques.<br />

-La séquence d’estran est formée par des barres de calcaires grisâtres où s’intercalent<br />

des calcaires argileux beiges. Elle est définie au sommet des carbonates liasiques.<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Trois mésoséquences positives sont reconnues le long de la coupe AF.<br />

-La première mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, est à "cheval" sur le<br />

membre inférieur et le membre supérieur de la Formation de Boumia. Elle montre, à la base,<br />

des faciès de cône de déjection, qui témoignent de l’érosion active de l’arrière pays. Ils sont<br />

relayés par des faciès fins déposés par décantation dans une plaine d’inondation sous climat<br />

chaud rubéfiant.<br />

-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />

alternance de conglomérats à stratification oblique en auges, des volcano-sédimentaires<br />

laminitiques et d’argilites rougeâtres. Ces faciès attestent d’abord de la sédimentation dans<br />

un fond de chenal fluviatile par des phénomènes de creusement et de remplissage, puis la<br />

diminution progressif de l’hydrodynamisme du courant à la fin de chaque cycle de crue, qui<br />

sont répétitive avant la chute de l’hydrodynamisme à laquelle fait suite la décantation des<br />

particules fines dans une dépression humide de type plaine d’inondation.<br />

-La troisième mésoséquence, que ravine les carbonates liasiques, traduit l’instauration<br />

d’un système fluviatile que relaye un environnement plat de type plaine d’inondation,<br />

soumise à un climat chaud à humide en phase rhéxistasique.<br />

-La quatrième débute par une séquence de sebkha que relayent des séquences d’estran.<br />

Elle témoigne de l’installation d’un tidal flat suite à l’inondation du milieu en phase<br />

biostasique et sous climat chaud et aride.<br />

166


Fig. 62-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques d’Aghanbou Ou Foullous<br />

(coupe AF)<br />

167


F- Conclusion<br />

Le long de la coupe AF affleurement essentiellement le complexe basaltique, les argilites<br />

salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />

Le complexe basaltique, très développé, est prismés à la base et altéré à billes dans la<br />

partie médiane, où s’intercalent une passé d’argilites rouge-brique.<br />

Les argilites salifères supérieures sont organisées en quatre types de séquences de 2 éme<br />

ordre qui s’organisent en deux mésoséquences positives. Ces séquences grossières, à la base,<br />

et fines au sommet, attestent de l’installation, d’abord d’un cône de déjection (première<br />

mésoséquence) ou de système fluviatile en tresse proximale que relaye une plaine<br />

d’inondation. Les premiers faciès attestent de l’érosion active des reliefs préexistants. Après<br />

quoi, la diminution progressif de l’hydrodynamisme se traduit par l’accroissement du<br />

pourcentage des argilites qui se déposent par décantation dans une plaine d’inondation<br />

humide (absence de niveaux pédogénétiques).<br />

Cette sédimentation détritique, qui s’effectue sous climat tropical à saisons alternées et en<br />

phase rhéxistasique, est concomitante à un volcanisme explosif à l’origine de pyroclastites de<br />

faciès variés (brèches, tufs grossiers ou fins, carbonates et argilites tufacées), témoins d’une<br />

activité pérenne des évents voisins du bassin de dépôt et de la réactivation des failles<br />

bordiéres qui véhiculent ce type de magma.<br />

Après quoi, une inondation généralisée de la région se traduit par le dépôt des carbonates<br />

liasiques de la Formation de Lissit. Ces faciès tidalitiques attestent de l’installation de la plate<br />

forme carbonatée de type marais maritime en climat tropical aride (phase biostasique).<br />

168


V-COUPE D’AQBAB AMELLAL (COUPE AB)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe AB est située au Nord du village d’Aouli. Dans cette coupe, les argilites<br />

salifères supérieures y sont lacunaires ; alors que le complexe basaltique est transgressé par<br />

les carbonates liasiques.<br />

B-Les formations (Fig. 63)<br />

Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique et les carbonates liasiques. Le<br />

terme basaltique débute par des basaltes tholéiitiques prismés, que surmontent 15m de<br />

basaltes altérés à billes. Quant aux carbonates liasiques, représentée par la Formation de<br />

Lissit, ils sont organisés en deux membres :<br />

1-Le membre inférieur (niveaux 1 à 5 ; 4,50m) est structuré comme suit:<br />

-le niveau 1, à base ravinante et de puissance pluridécimétrique, est un calcaire argileux<br />

gris. Il s’agit d’un mudstone à fantômes d’éléments arrondis (oolites ?), quartz détritique<br />

silteux et granules d’oxydes de fer. Il est surmonté de marnes gris-verdâtre (niveau 2) ;<br />

-une barre (niveau 3 ; 1,50 m) de calcaires, bioclastiques gris-violacé à la base et<br />

stromatolitiques beiges à géodes calcitisées au sommet ; que coiffe une surface ondulée et<br />

encroûtée. Il s’agit d’un packstone (niveau 3a) à wackestone (niveau 3b) à lamellibranches à<br />

test épais, oolites, lithoclastes, gravelles et quartz détritique silteux ;<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites rouge-brique, feuilletées au sommet et à lamines<br />

blanchâtres (niveau 4) ;<br />

-des calcaires laminitiques blanchâtres à structures oeillées (niveau 5 ; 1m), organisés en<br />

quatre niveaux pluridécimétriques. Il s’agit de packstone à grainstone à pellets, pelletoïdes,<br />

gravelles, agrégats, oolites (parfois composites), ostracodes, foraminifères, oxydes de fer et<br />

quartz silteux. Ils sont coiffés par une surface irrégulière ferrugineuse que surmontent des<br />

marnes violacées.<br />

2-Le membre moyen (niveaux 6 à 9 ; 10m), qui débute par des calcaires argileux<br />

gris-violacé à bois fossiles, est formé par quatre barres :<br />

-la première barre (niveau 6), plurimétrique, est représentée par des calcaires massifs gris<br />

à grains fins, de texture packstone (niveau 6b) à wackestone (niveau 6a) à lamellibranches,<br />

lithoclastes, gravelles, oolites et plages dolosparitiques (niveau 6b) à cristaux automorphes à<br />

subautomorphes et à clivage net ;<br />

-la deuxième barre (niveau 7; 3 m) est représentée par des dolomies violacée, massives<br />

gris- violacées à la base (niveau 7a) et grenues pseudolaminitiques (niveau 7b) au sommet. Il<br />

s’agit de dolomicrite (niveau 7b) à dolomicrosparite (niveau 7a) à lamellibranches, fantômes<br />

d’éléments arrondis (oolites ?), oxydes de fer et plages de dolosparite à cristaux automorphes<br />

à subautomorphes à clivage net ;<br />

-la troisième barre (niveau 8), pluridécimétrique, est formée par des calcaires massifs grisviolacé<br />

de texture packstone (niveau 8b) à wackestone (niveau 8a) à lamellibranches à test<br />

épais, gravelles, oolites (niveau 8b), pelletoïdes et granules d’oxydes de fer ;<br />

-la quatrième barre (niveau 9 ; 2,50m) est un calcaire bioclastique à lamellibranches<br />

(essentiellement Megalodon sp.), oolites, pelletoïdes, granules d’oxyde de fer et plages de<br />

dolosparite à cristaux automorphes à subautomorphes et à clivage net.<br />

169


Fig. 63-Evolution sédimentologiste des dépôts triasico-liasiques d’Aquabab Amellal<br />

(coupe AB)<br />

170


3-Le membre supérieur (niveaux 10 à 12 ; 3m) débute par des calcaires<br />

laminitiques blanchâtres à structures oeillées (niveau 10 ; 1m). Il s’agit de packstone<br />

(niveaux 10b et 10c) à mudstone (niveau 10a) à lamellibranches, ostracodes, oolites (niveau<br />

10b), pelletoïdes, lithoclastes et quartz détritique silteux. Ils sont surmontés par un banc<br />

pluridécimétrique, à base ravinante et surface sommitale irrégulière et encroûtée, de dolomie<br />

blanchâtre à structures oeillées (niveau 11). Il s’agit d’une dolosparite à dolomicrosparite à<br />

fantômes d’éléments et granules d’oxyde de fer. Viennent ensuite des calcaires argileux<br />

blanchâtres, organisés en bancs décimétriques que séparent des interlits décimétriques de<br />

marnes grisâtres.<br />

Il se termine par des calcaires beiges à structures oeillées (niveau 12), organisés en<br />

trois barres métriques que séparent des joints marneux rougeâtres ou grisâtres. Ils sont de<br />

type grainstone à packstone à oolites (généralement micritisés), pellets, pelletoïdes,<br />

ostracodes, lamellibranches, glauconie, oxydes de fer et quartz détritique silteux (en faible<br />

proportion). Ils sont coiffés par des calcaires laminitiques beiges à structures oeillées à la<br />

base et argileux grisâtres dans la partie médiane.<br />

C- Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe AB, les discontinuités sédimentaires mineures sont de règle. Elles<br />

sont matérialisées par : des diastèmes, joints marneux et argileux, changements brusques de la<br />

lithologie, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement, surfaces irrégulières ou ondulées et<br />

encroûtées et surfaces irrégulières et ferruginisées.<br />

Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont représentées par une surface<br />

de ravinement, à laquelle est subordonnée la lacune des argilites saliféres supérieures, et qui<br />

met en contact le complexe basaltique et les carbonates liasiques.<br />

D- Les faciès<br />

A Aquebab Amellal, plusieurs types de faciès sont reconnus :<br />

-argilites rouge-brique ; argilites feuilletées rouge-brique et à lamines blanchâtres ;<br />

-marnes gris-verdâtre, violacées, grisâtres ou rougeâtres ;<br />

-calcaires argileux grisâtres, calcaires et dolomies gris à gris-violacé ;<br />

-calcaires stromatolitiques beiges à géodes calcitisées et lamellibranches à tests épais ;<br />

calcaires laminitiques blanchâtres à structures œillées; calcaires et dolomies grenus<br />

pseudolaminitiques gris-violacé ; calcaires et dolomies blanchâtres à structures oeillées.<br />

-calcaires bioclastiques gris-violacé à Megalodon sp.; calcaires gris-violacé à bois<br />

fossiles.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires (Fig. 63)<br />

Les carbonates liasiques de la coupe AB sont agencés en séquences d’ordre, de type et de<br />

polarité variés.<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre<br />

Le Lias inférieur et moyen est organisé en séquences tidalitiques où deux types sont<br />

définis : Les séquences d’estran et les séquences de sebkha.<br />

171


-type 1 : Séquence d’estran<br />

Ce type de séquence, à base ravinante, est composé de calcaires oolitiques et bioclastiques<br />

à Mégalodontidés que surmontent des calcaires oolitiques à laminites et structures oeillées.<br />

Ce type de séquences, qui caractérise les deuxième et troisième séquences, peut-être tronqué<br />

au sommet et montrer des barres dolomitiques à pseudolaminites.<br />

-type 2 : Séquence de sebkha<br />

Ce deuxième type de séquence débute par des calcaires oolitiques à bivalves,<br />

stromatolites et géodes; que surmontent des calcaires laminitiques, bivalves et agrégats. Ils se<br />

terminent par des marnes violacées. Ce type caractérise la première séquence.<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les dépôts liasiques d’Aquabab Amellal sont regroupés en une mésoséquence positive,<br />

organisée en une séquence de sebkha et deux séquences d’estran. Cette formation, à base<br />

ravinante, atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat où règnent des<br />

conditions supratidales à la base et intertidales au sommet.<br />

F- Conclusion<br />

Les carbonates liasiques d’Aquabab Amellal reposent directement sur le complexe<br />

basaltique. Ils sont représentés par des dépôts argilo-carbonatés du Lias inférieur et moyen.<br />

Ces dépôts sont caractérisés par des faciès tidalitiques, essentiellement, bioclastiques à<br />

Mégalodon sp. Ils sont structurés en trois séquences de sebkha et d’estran.<br />

A l’échelle moyenne, ils forment une mésoséquence positive, qui atteste de l’instauration<br />

d’une plate forme carbonatée de type tidal-flat, qui s’approfondie progressivement. La région,<br />

qui a joué le rôle d’un haut fond au cours du Lias basal (lacune des argilites saliféres<br />

supérieurs), est inondée lors de hausse eustatique du Lias.<br />

172


VI-LA COUPE DE TOURARINE (COUPE TR)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe de Tourarine est située au NW de Bou Tazart. Dans cette région, le complexe<br />

basaltique est transgressé directement par les carbonates liasiques ; alors que les argilites<br />

salifères supérieures y sont lacunaires.<br />

B-Les formations (Fig. 64)<br />

Le complexe basaltique, épais de plus 21,50 m, débute par des basaltes prismés ; que<br />

surmontent des basaltes altérés verdâtres à billes (13,50m), où s’intercale un niveau<br />

pluridécimétrique de calcaire noir silcifié et hématitisé. Il se termine par des basaltes altérés<br />

(8m) gris à veines et fentes remplies de silice.<br />

Il s’agit d’un basalte microlitique à ancienne texture vitreuse porphyrique (niveau 1). Les<br />

éléments, entourés d’une auréole opacifiée, sont représentés par (10%) de cristaux de<br />

plagioclases, (40%) d’olivines, localement micritisées de taille qui varie entre 0,1 et 2,5 mm ;<br />

(30%) d’orthopyroxènes, à clivage net, biréfringence faible, de forme tabulaire et de taille est<br />

comprise entre 0,5 mm et 1,5 mm et à (10%) de fragments de lave vitreuse recristallisée,<br />

opacifiée (hématitisée) et séricitisée, en forme de filaments, ou d’amas et de taille comprise<br />

entre 0,5 à 3 mm. La mésostase (10%) est partiellement ou totalement opacifiée.<br />

1-La Formation de Lissit<br />

Les dépôts liasiques, à caractères faciologiques variés, peuvent être regroupés en deux<br />

membres :<br />

a-Le membre inférieur (niveaux 2 à 8 ; 5m), discordant sur le complexe<br />

basaltique, montre la succession verticale suivante :<br />

-le niveau 2 pluridécimétrique est une tuffite grossière à cristaux dont les éléments sont<br />

représentés par : (27%) de feldspaths plagioclases de taille qui varie entre 0,05 mm et 0,25<br />

mm, souvent micritisés ou calcitisés, de forme quadrangulaire, tordue, long de 0,5 mm et<br />

large de 0,25 mm ; 30% de fragments micritisés (anciens orthopyroxènes à une seule famille<br />

de clivage); (3%) d’opaques. Quant au liant (40%), il est représenté par une calcite<br />

hématitisée.<br />

-un banc pluridécimétrique de calcaire rose (niveau 3) à structures oeillées de type<br />

mudstone à pelletoïdes, gravelles et granules d’oxyde de fer. Il est surmonté par un joint<br />

décimétrique d’argilites rouge-brique.<br />

-des calcaires (0,50m), beiges à la base (niveau 4a) et lumachelliques gris au sommet<br />

(niveau 4b) ; ils sont coiffés par une surface irrégulière bioturbée. Il s’agit d’un packstone<br />

dolomitisé à oolites, ostracodes (niveau 4b), gravelles, lithoclastes, quartz détritique silteux,<br />

granules d’oxyde de fer et plages de dolosparites à cristaux automorphes à subautomorphes à<br />

clivage net (texture hypidiotopique)<br />

-une passée pluridécimétrique de grès à éléments basaltiques que ravine un banc de<br />

dolomie blanchâtre (niveau 5 ; 0,30m) à structures oeillées et à rares fantômes d’éléments ( ?)<br />

-des dolomies grisâtres à structures oeillées (niveaux 6 et 7 ; 2m) organisées en bancs<br />

stratodécroissants (pluridécimétriques à la base et décimétriques au sommet). Il s’agit de<br />

dolomicrosparite à granules d’oxyde de fer et quartz détritique silteux.<br />

173


Fig. 64-Evolution sédimentologique des dépôts<br />

triasico-liasiques de Tourarine (coupe TR)<br />

174


-le niveau 8 est représenté par des dolomies gris-blanchâtre, argileuses au sommet. Il<br />

s’agit d’une dolomicrite à granules d’oxyde de fer, quartz détritique fin (en proportion élevée)<br />

et glauconie.<br />

b-le membre supérieur (niveau 9 ; 1,50 m), à base ravinante, est représenté par des<br />

calcaires gris massifs à la base (niveau 9a) et lumachelliques à mégalodontités et bois fossiles<br />

au sommet (niveau 9b). Il s’agit de wackestone à packstone à gravelles, bivalves, oolites<br />

(recristallisées), oxydes de fer et manganèse.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires mineures, définies dans les dépôts carbonatés de la<br />

coupe de Tourarine, sont représentées par : des diastèmes, changements brusques de la<br />

lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières bioturbées, surfaces de ravinement et surfaces<br />

irrégulières ferrugineuses.<br />

Une seule discontinuité sédimentaire d’importance régionale est reconnue sur la coupe<br />

TR ; elle est caractérisée par la surface de ravinement qui coiffe le complexe basaltique. Elle<br />

est soulignée par la lacune des argilites saliféres supérieures.<br />

D- Les faciès<br />

Les différents faciès reconnus et définis sur la coupe TR sont :<br />

-basaltes prismés verdâtres ; basaltes microlitiques grisâtres altérés à billes et à veines et<br />

fentes à remplissages siliceux ;<br />

-tuffite grossière cristallines et à matrice carbonatée et ferruginisée ;<br />

-argilites rouge-brique ;<br />

-grès à éléments volcaniques ;<br />

-calcaires silicifiés et hématitisés; calcaires rosâtres à structures oeillées ; calcaires<br />

massifs gris ou beiges ; calcaires lumachelliques gris à bois fossiles et Mégalodontidés.<br />

-dolomies blanchâtres ou grisâtres à laminites et structures oeillées ; dolomies et dolomies<br />

argileuses gris-blanchâtre ;<br />

E- Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre<br />

Le long de la coupe TR les argilites salifères supérieures y sont lacunaires; et les<br />

carbonates liasiques transgressent directement le complexe basaltique.<br />

Les carbonates liasiques sont organisés en deux séquences tidalitiques de deux types :<br />

-La première de type estran débute par des calcaires bioclastiques à lumachelliques (au<br />

sommet) que surmontent des dolomies litées à structures oeillées. Elle est coiffée par des<br />

dolomies argileuses gris-blanchâtres.<br />

-La deuxième de type chenal de marée, à base ravinante, est tronquée au sommet. Elle<br />

débute par une lumachelle à lithiotis sp. et Mégalon sp.<br />

2-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les séquences de 2 éme ordre sont organisées en une seule mésoséquence. Celle-ci,<br />

tronquée au sommet, atteste de l’installation d’un environnement de type tidal-flat.<br />

175


F- Conclusion<br />

Dans la région de TR affleurent essentiellement des basaltes tholéiitiques, que<br />

transgressent les carbonates liasiques.<br />

Les basaltes, très altérés, montrent des intercalations de calcaires silicifiés et ferruginisé et<br />

des fentes remplies de silice. Les fragments de lave vitreuse en forme de filaments témoignent<br />

de la mise en place et l’aplatissement à l’état chaud lors d’un magma explosif.<br />

Les carbonates liasiques reposent sur les basaltes par le biais d’une tuffite grossière à<br />

cristaux tordus de feldspaths plagioclases, qui attestent de la facture pyroclastique d’un<br />

magma explosif. Elle indiquerait des retombées en masse de projections volcaniques<br />

aériennes, en milieu aqueux et très peu profond.<br />

Après quoi, toute la région suit une évolution continentale. Au Lias inférieur et moyen<br />

l’inondation de la région suite à la remontée eustatique se traduit par le dépôt de faciès<br />

essentiellement intertidaux à la base et subtidaux au sommet. Ils sont organisés en deux types<br />

de séquences tidalitiques (séquence d’estran à la base et de chenal de marée au sommet). Ils<br />

attestent de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat en climat tropical aride et en<br />

phase biostatique.<br />

176


VII-LA COUPE D’IFRI ICHABAR (COUPE IF)<br />

A-Présentation de la coupe (IF) est levée sur la rive droite de Oued Sehb bni Oura, au<br />

SE de Taouarda. Sur cette coupe les carbonates tidalitiques du Lias transgressent le complexe<br />

basaltique.<br />

B-Les formations (Fig. 65)<br />

Le long de cette coupe affleurent essentiellement le complexe basaltique et les<br />

carbonates liasiques. Quant aux argilites saliféres supérieures, elles sont réduites à une passée<br />

pluridécimétrique.<br />

Le complexe basaltique, organisé en plusieurs coulées plurimétriques, débute par des<br />

basaltes prismés (niveau 1 ; 30m) de type basaltes doléritiques localement sub-ophitiques à<br />

microlites de plagioclases (85%) de taille inframillimétrique, et généralement disposés en<br />

rosace (texture subophitique) ; pyroxènes (5%) de teinte brune (altérés en amphibole) et<br />

englobant les cristaux de plagioclases (texture intérsertale) ; ils peuvent aussi se présenter en<br />

petits cristaux dans les interstices entre les plagioclases.<br />

Quant à la mésostase (10%), elle est représentée par les opaques en proportion élevée et<br />

oblitérant les espaces interstitiels (texture intergranulaire) et localement par des amphiboles<br />

(issues de l’altération d’anciens pyroxénes)<br />

Il se termine par des basaltes altérés à billes (niveau 2 ; 50m) à fantômes de plagioclases,<br />

enduits de malachite, cavités remplies de chlorite et silice, et ferruginisation dendritique ; ils<br />

sont affectés par des fentes de taille et forme différentes à remplissage siliceux et par trois<br />

dykes, décimétriques à pluridécimétriques, orientés NW-SE (niveau 3). Ces dykes sont des<br />

basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques et vacuolaires (vacuoles<br />

elliptiques remplies de silice) à microlites de plagioclases (60%) de taille inframillimétrique,<br />

noyés dans une mésostase opacifiée (40%). Ils sont parcourus par des microfissures de<br />

chlorite et par des filonnets à remplissage calcitique et dont les parois sont tapissées soit par<br />

de la silice néoformée ou par des oxydes de fer.<br />

Quant aux argilites salifères supérieures, elles sont réduites à une passée<br />

pluridécimétrique qui se biseaute latéralement. Elles sont transgressées par des dépôts<br />

liasiques à dominante carbonatée. Ces tidalites liasiques sont regroupées dans la Formation de<br />

Lissit qui repose, généralement, sur le complexe basaltique par le biais d’une surface de<br />

ravinement. Elle est organisée en deux membres.<br />

1-Le membre inférieur (niveaux 4 à 12 ; 12m) est structuré en trois unités :<br />

a-l’unité basale (niveaux 4 à 9 ; 3m) est structurée comme suit :<br />

-le niveau 4, pluridécimétrique et à base ravinante, est un calcaire rougeâtre à structures<br />

oeillées de type packstone à bivalves, pelletoïdes, oolites, quartz détritique silteux (en<br />

proportion élevée), oxydes de fer et glauconie.<br />

-le niveau 5a, métrique, est un tuf cristallin à ciment argileux (60%) et à fragments de<br />

cristaux de plagioclases (40%), de formes anguleuses ou en éclats acérés, aigus et pointus ;<br />

des opaques (2%) et des fragments de basaltes (1%) à fond opacifié.<br />

-des argilites feuilletées rosâtres et à lamines d’argilites verdâtres.<br />

-un banc centimétrique, de calcaire argileux rougeâtre (niveau 5b) de texture packstone à<br />

gravelles, pelletoïdes, agrégats, oolites, bivalves, quartz détritique silteux et oxydes de fer (en<br />

proportion élevée).<br />

177


Fig. 65-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques<br />

d’Ifri Ichabar (coupe IF)<br />

178


-des dolomies, argileuses à la base (niveau 6a) et bioclastiques et à structures oeillées au<br />

sommet (niveau 6b) ; elles sont organisées en deux bancs pluridécimétriques que sépare un<br />

joint argileux à mud-craks. Il s’agit de dolomicrite à dolomicrosparite à fantômes d’éléments<br />

et granules d’oxyde de fer. Ces dolomies, à base ravinante, sont coiffées par une croûte<br />

décimétrique carbonatée blanchâtre.<br />

-des argilites rouge-brique (0,70m) où s’intercalent au sommet des calcaires en plaquettes.<br />

-le niveau 7, pluridécimétrique, de calcaire stromatolitique jaunâtre, argileux à la base, et<br />

à structures oeillées au sommet. Il est de texture packstone à pellets, pelletoïdes, granules<br />

d’oxydes de fer, quartz détritique silteux, glauconie (?) et plages de dolosparite à cristaux<br />

subautomorphes à clivage net. Il est clôturé par une croûte décimétrique de dolomicrite<br />

(niveau 8) à lamellibranches, granules d’oxyde de fer, glauconie et plages de silice<br />

néoformée.<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées feuilletées, violacées et ferruginisées<br />

à la base (niveau 9a), verdâtres et chloritisées au sommet (niveau 9b), montrant un début de<br />

dolomitisation (cristaux automorphes zonés).<br />

b-l’unité sommitale (niveau 10 et 12; 9m) débute par un niveau chenalisé,<br />

pluridécimétrique, de dolomies argileux gris-verdâtre à la base (niveau 10a), chaotiques<br />

caverneuses et grisâtres (niveau 10b) à oolites (niveau 10b), gravelles et oxydes de fer. Le<br />

sédiment originel serait un packstone (niveau 10b) à wackestone (niveau 10a). Viennent<br />

ensuite des dolomies massives lumachelliques à bivalves et structures oeillées (niveau 11),<br />

que coiffent des argilites consolidées rosâtres, dolomitisées et ferruginisées (niveau 12).<br />

2-Le membre supérieur (niveaux 13 à 15 ; 8m)<br />

Ce membre, entièrement carbonaté, est organisé comme suit :<br />

-des calcaires argileux blanchâtres (niveau 13 ; 1m), organisés en bancs<br />

pluridécimétriques;<br />

-un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires en plaquettes violacés et à<br />

structures oeillées (niveau 14) de type packstone/mudstone<br />

-une barre métrique, à base ravinante, de calcaires (niveau 14) stromatolitiques à la base,<br />

lumachelliques à Megalodon sp. dans la partie médiane, et laminitiques à bivalves au<br />

sommet. Il s’agit de packstone à bivalves à tests épais (niveaux 15b et 15c), gastéropodes,<br />

ostracodes, lithoclastes recristallisés (niveau 15a), granules fines d’oxyde de fer (15a et 15b),<br />

dendrites de manganèse et quartz détritique silteux (faible proportion).<br />

-des calcaires argileux gris-violacé à structures oeillées, organisés en bancs décimétriques<br />

à pluridécimétriques à passée métrique de calcaire gris à structures oeillées.<br />

-2m de calcaires laminitiques à stromatolitiques grisâtres<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Au niveau de la coupe IF, les dépôts triasico-liasiques ont enregistré différents types de<br />

discontinuités sédimentaires :<br />

-Parmi les hiatus mineures on peut citer : diastèmes, changements brusques de la<br />

lithologie, joints marneux, joints argileux à mud-cracks, surfaces irrégulières, surfaces de<br />

ravinement et croûtes carbonatées.<br />

-Alors que les hiatus majeurs sont en nombre de deux :<br />

179


-La surface irrégulière à laquelle est subordonnée la lacune de la Formation de Boumia et<br />

la base de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle met en contact le complexe basaltique et les<br />

dépôts sus-jacents<br />

-La surface irrégulière qui coiffe le membre inférieur de la Formation de Lissit. Elleest<br />

soulignée par une variation brusque de la lithologie.<br />

D-Les faciès<br />

Les dépôts de la coupe IF présentent des caractéristiques faciologiques très variées.<br />

Parmi lesquels on a reconnu et défini:<br />

-les basaltes prismés doléritiques localement subophitiques ; les basaltes altérés à billes ;<br />

les basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques et vacuolaires ;<br />

- les tufs cristallins à ciment argileux ;<br />

-les argilites rouge-brique ; les argilites consolidées feuilletées violacées ou verdâtres ; les<br />

argilites feuilletées rosâtres à lamines d’argilites verdâtres ; les argilites à mud-cracks ;<br />

-les calcaires stromatolitiques jaunâtres à structures oeillées ; les calcaires argileux<br />

stromatolitiques jaunâtres ; les calcaires en plaquettes violacés à structures oeillées ; les<br />

calcaires laminitiques à bivalves ;<br />

-les calcaires et calcaires argileux à structures oeillées ; - les calcaires argileux rouges ; les<br />

calcaires argileux blanchâtres ;<br />

-les dolomies argileuses gris-verdâtre ;<br />

-les dolomies à structures oeillées ; les dolomies bioclastiques à bivalves ; les dolomies<br />

caverneuses chaotiques gris ;<br />

-les calcaires lumachelliques à mégalodontidès.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 65)<br />

Le long de la coupe IF, les dépôts liasiques de la formation de Lissit sont structurés en<br />

quatre séquences tidalitiques.<br />

-La première débute par des calcaires rouges à structure oeillées, que coiffe des argilites<br />

feuilletées rosâtres à lamines verdâtres.<br />

-La deuxième, où les croûtes calcaires et les mud-craks sont de règle, est une séquence de<br />

sebkha Elle montre la succession suivante : dolomies bioclastiques à bivalves et structures<br />

oeillées, alternance de calcaires en plaquettes et d’argilites rouge-brique, des calcaires et<br />

calcaires argileux à passées laminitiques et stromatolitiques, calcaires à structures oeillées et<br />

argilites consolidées laminitiques.<br />

-Les troisième et quatrième séquences, à bases ravinantes, sont des séquences d’estran.<br />

Elles sont formées par des calcaires et calcaires argileux à structures oeillées et des calcaires<br />

stromatolitiques. Elles peuvent-êtres tronquées au sommet et coiffées par des argilites<br />

consolidées rosâtres.<br />

180


-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les séquences tidalitiques de 2 éme ordre sont regroupées en deux mésoséquences positives.<br />

-La première mésoséquence est définie par la Formation d’Aghbalou Oumlil et le<br />

membre inférieur de Lissit. Elle débute des faciès de plaine d’inondation que surmontent des<br />

faciés supratidaux et intertidaux. Cette mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de<br />

ravinement, atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation à la base et de l’émersion de la<br />

région. Après quoi, elle évolue en un milieu de marais maritime, suite à une remontée du<br />

niveau marin et de l’inondation de la région d’Ifri Ichabar.<br />

-La deuxième mésoséquence, carbonatée et tronquée au sommet, atteste de la persistance<br />

des conditions tidalitiques préétablies.<br />

F- Conclusion<br />

Au niveau de la coupe IF affleurent le complexe basaltique et les carbonates liasiques.Les<br />

basaltes sont prismés à la base et altérés à billes au sommet. Ces basaltes microlitiques,<br />

localement doléritiques et vacuolaires, sont affectés par des dykes doléritiques et des<br />

microfissures et fentes à remplissage varié (chlorite, calcite…etc.)<br />

Les carbonates liasiques de types tidal-flat sont organisés en séquences tidalitiques de<br />

type estran et sebkha, agencées en deux mésoséquences positives. Elles attestent de<br />

l’instauration d’un milieu de marais maritimes suite à l’inondation de la région.<br />

181


VIII-Evolution spatio-temporelle<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />

Dans la région d’Aouli-Sidi Ayad, la couverture triasico-jurassique, est représentée par les<br />

argilites triasico-liasiques. Elles jalonnent les accidents majeurs et ceinturent les boutonnières<br />

paléozoïques. Ils affleurent largement le long de la bordure septentrionale de la boutonnière<br />

de Zeïda-Aouli où ils sont encadrés par le socle paléozoïque et les carbonates liasiques. Sur<br />

cette marge, les dépôts, aux caractéristiques faciologiques variées, sont représentés par : les<br />

détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures, le complexe basaltique et les<br />

argilites salifères supérieures». Ils sont transgressés au Nord par le Crétacé et au NW, par le<br />

Néogène.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures, débute par un<br />

terme clastique grossier (conglomérats, arkoses et grès grossiers) et comporte différents types<br />

d’intercalations (grès, dolomies gréseuses, argilites feuilletées verdâtres, argilites versicolores<br />

et niveaux pédogénétiques). Viennent ensuite les argilites inférieures, représentées par des<br />

argilites silteuses rougeâtres qui attestent de l’installation d’une plaine d’inondation Ces<br />

dépôts évoquent un remplissage sédimentaire en milieux de cônes alluviaux progradants. Elle<br />

se termine par des argilites noirâtres, de mares temporaires à caractères palustres, où se<br />

développent des calcrêtes feuilletées microplissées.<br />

Ces dépôts montrent des variations d’épaisseurs et des changements de faciès notables,<br />

traduisant un cadre tectono-sédimentaire mobile et l’instauration d’une paléogéographie<br />

différenciée. L’extension intracontinentale donne naissance à une remobilisation des<br />

paléostructures. Le découpage en horsts et grabens conditionne la répartition et l’organisation<br />

du remplissage sédimentaire. Les épandages clastiques sont générés par un réseau fluviatile<br />

intermittent à forte charge. L’érosion des zones bordières, en phases rhéxistasiques, engendre<br />

des cônes alluviaux proximaux et alimente en détritiques grossiers immatures, d’extension<br />

limitée, les zones subsidentes au voisinage des linéaments actifs.<br />

La généralisation des dépôts fins (argilites rougeâtres, localement silteuses) est brutale.<br />

Les marqueurs sédimentaires traduisent l’instauration d’une plaine d’inondation sous un<br />

climat tropical à saisons alternées sèches et humides.<br />

Localement, les basaltes et les argilites salifères supérieures sont lacunaires, et les argilites<br />

inférieures sont transgressées par le conglomérat de base du Crétacé (Oued Kiss et Assif<br />

Boulaâjoul) ou recouvert par des placages quaternaires (Dhar Al Khach). Le passage de ces<br />

argilites inférieures aux basaltes sus-jacents est généralement irrégulier avec des figures de<br />

charges (bordure orientale de la boutonnière de Zeïda-Aouli, à Akebbab et au NE de<br />

Boulaâjoul).<br />

182


Fig. 66-Passage argilites infèrieures-complexe basaltique<br />

(Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

Le complexe basaltique (Fig. 66)<br />

Le complexe basaltique, rapporté au Norien inférieur-Lias basal, est très développé au<br />

nord et NW de la boutonnière d’Aouli (150m) et aux environs de ksar Aouli<br />

Ce complexe, généralement altéré, est organisé en plusieurs coulées superposées, dont<br />

l’épaisseur varie entre 10 et 80m (activité volcanique polyphasée). Il débute par un « niveau<br />

mélange » à éléments de basaltes et d’argilites (Photo 3, pl. VI). Il est composé de basaltes à<br />

billes, localement prismé, qu’affectent des dykes et des fentes à remplissage de nature variée<br />

(silice et calcite). Les épanchements sont bien individualisés grâce à la présence d’horizons<br />

intercalés sous formes de cuirasses, manifestant le refroidissement rapide, caractérisés par des<br />

calcaires silicifiés et ferruginisés et des argilites rougeâtres. Ces basaltes se seraient<br />

probablement mis en place à l'aire libre (en atteste la présence des coulées prismées) et/ou<br />

sous une faible tranche d'eau (niveaux carbonatés interstratifiés).<br />

Les argilites salifères supérieures, rapportées à l’Héttangien supérieur (?)-Sinémurien<br />

inférieur (Fiechtner, 1990; Fiechtner et al., 1992), sont pelliculaires (12m) sur la berge sud<br />

d’Oued Moulouya (coupe OM 1 ), dilatées (72m) sur sa berge nord et relativement plus<br />

réduits au SE (Aghanbou Ou Foullous) ; alors qu’elles se biseautent en allant vers le NW<br />

(Tourarine et Aquabab Amallal), où le complexe basaltique est transgressé par les carbonates<br />

du Lias inférieur et moyen ou par le Crétacé.<br />

A l’issue de la corrélation des différentes coupes levées le long de la région étudiée (Fig.<br />

67), il ressort l’individualisation au NNW d’une région haute, marquée par la lacune des<br />

argilites salifères supérieures ; alors que vers le SSE, ces argilites sont plus développées.<br />

183


Ces argilites montrent localement à la base une passée de basalte effusif (rive droite<br />

d’Oued Moulouya). Cette récurrence basaltique, de faible amplitude (3 à 5m), pourrait être<br />

l’équivalent de la troisième phase d’émission volcanique triasico-liasique du Haut Atlas<br />

(article Mahmoudi et al., en cours de publication). Quant aux argilites, elles sont composées<br />

par des dépôts détritiques, auxquels sont associés des roches pyroclastiques issues d'émissions<br />

volcaniques explosives. Elles sont organisées en deux formations: la Formation de Boumia et<br />

la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

La Formation de Boumia (équivalente de la formation de Tizi N’Rechou)<br />

débute par des dépôts grossiers, plurimétriques, monogéniques et hétérométriques<br />

(conglomérats à stratification entrecroisée, brèches à ciment siliceux). Vient ensuite une<br />

alternance de conglomérats et d’argilites rougeâtres où s’intercalent : tufs, niveaux<br />

pédogénétiques, grès, calcrêtes. Elle se termine par des argilites rougeâtres, localement à<br />

passées de tufs.<br />

Les corrélations verticales des dépôts de la Formation de Boumia, montrent une<br />

dominance de détritiques, grossiers à la base ; organisés en séquences continentales, réduites<br />

et tronquées au NNW et développées au SSE (coupe OM 2 ). Elles témoignent (Fig. 68) de<br />

l’édification de cônes de déjection qui évoluent vers un système fluviatile en tresse<br />

proximale. Ce régime persiste à Aghanbou Ou Foullous jusqu’au sommet de la Formation de<br />

Boumia ; où il est rarement interrompu par des périodes d’accalmie tectonique et érosive, se<br />

traduisant par le développement de plaine d’inondation. Ces dépôts indiquent une érosion<br />

active, décroissante, des reliefs avoisinants sous climat tropical à saisons alternées et à<br />

tendance chaude, favorisant les cycles rhéxistasiques ; ainsi que l'importance du réseau<br />

hydrographique existant dans la région.<br />

Ces dépôts, développés sur la rive droite de Oued Moulouya et réduits sur sa rive gauche<br />

et à Aghanbou Ou Foullous, nourrissent un bassin continental dissymétrique, dont<br />

l’approfondissement graduel s’effectue par paliers successif en allant du NNW vers le SSE ;<br />

le maximum de subsidence est atteint sur la berge Nord de Oued Moulouya (coupe OM 2 ).<br />

Les variations latérale et verticale des faciès et des épaisseurs des dépôts (Figs 68 et 69)<br />

expriment trois phases d’effondrement, migrant du SSE vers le NNW ; et qui crée des<br />

gouttières réceptacles de cette sédimentation mixte (détritique et volcaniques). Parallèlement,<br />

au SSE, où se sont instaurer des gouttières relativement profondes, le régime "agressif"<br />

d’auparavant, s’atténue au sommet de la Formation de Tizi n’Rechou, se traduisant par<br />

l’avènement des faciès du système fluviatile distale et de plaine d’inondation.<br />

Le long de cet inventaire sédimentaire, on note la persistance des dépôts volcanosédimentaires,<br />

ce qui atteste de la permanence de l’activité volcanique à caractère explosif en<br />

relation avec la réactivation des paléoaccidents.<br />

Les pyroclastiques grossières sont générées par avalanches (brèches) ou par fragmentation<br />

du magma lors de son ascension (Fisher et Schmincke, 1984 ; Schneider, 1990). Ces<br />

volcanoclastites résulteraient des projections à l’air libre ou à sec (tufs) et des mises en place<br />

en milieux aériens ou sous une faible tranche d’eau (Chalot-Prat et al., 1978) ; elles attestent<br />

de la proximité de la bouche principale des émissions volcaniques (Badra, 199) ; qui se<br />

situerait à l’aplomb de la rive nord de Oued Moulouya (accident de Taddammout-Aouli :<br />

photo 4, pl. VI).<br />

La Formation de Boumia passe graduellement à celle d' Aghbalou Oumlil.<br />

184


185<br />

Fig . 67-Corrélation des dépôts triasico-liasques de la région de Aouli-Sidi Ayad<br />

cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.


186<br />

Fig. 68-Bassin d’Aouli-Sidi Ayad. A-Répartition et géométrie des corps sédimentaires.<br />

B-Séquences types : 1-séquence de plaine d’inondation ; 2-séquence du systéme fluviatile<br />

en tresses; 3-séquence de cône.


Fig. 69-Région d’Aouli-Sidi Ayad : profil paléogéographique et morphostructuration<br />

en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de cône, 3-Dépôts fluviatils<br />

en tresse proximaux, 4-Dépôts fluviatils en tresse distaux, 5-Plate forme<br />

carbonatée, 6-Plaine d’inondation, 7-Niveaux pédogénétiques.<br />

La Formation d'Aghbalou Oumlil, lacunaire au NNW, réduite sur la rive sud de Oued<br />

Moulouya (coupe OM 1 ), est relativement développée ailleurs. Elle est composée<br />

essentiellement d’argilites rougeâtres ou rouge-brique, localement tufacées où se développent<br />

des calcaires lités (Aouli) et des niveaux pedogénitique. Elle se termine par des argilites<br />

versicolores ou verdâtres.<br />

Cette Formation traduit une homogénéisation paléogéographique et assure tour à tour le<br />

comblement des gouttières résiduelles, le débordement et l’ennoyage des paléoreliefs<br />

résistants (Fig. 69). Le remblaiement des plaines d’inondation, sous un climat rubéfiant,<br />

s’effectue dans un contexte d’accalmie tectonique et d’arrêt de l’activité volcanique, preuves<br />

de la fin de la période synrift. Les rares passées d’argilites tufacées, témoignent d’un dépôt<br />

par simple décantation de fines particules basaltiques restées longtemps en suspension dans<br />

l'air ou dans l'eau et qui sont issues des émissions volcaniques antérieures ou de source<br />

lointaine et déposées sous une faible tranche d'eau (Fisher et Schmincke, 1984 ; Cas et<br />

Wright, 1987).<br />

La Formation de Lissit<br />

La Formation de Lissit transgresse au NNW directement le complexe basaltique ; ailleurs,<br />

elle repose sur les argilites saliféres supérieures avec lesquelles, elle présente un passage<br />

brutal ou localement progressif (régions d’Aouli). Elle est matérialisés par les carbonates<br />

tidalitiques du Lias inférieur, totalement dolomitisés : dolomies argileuses tufacées<br />

bioclastiques et dolomies feuilletées jaunâtres et/ou à structures oeillées. Elles sont intercalées<br />

par des argilites ligniteuses, des niveaux pédogénétiques, des marnes à mud-cracks, un tuf<br />

cristallin, une tuffite et des calcaires lumachelliques à bivalves à tests épais.<br />

Cette première récurrence carbonatée dénote une mise à l'eau de la région d’Aouli-Sidi<br />

Ayad ; qui se traduit par le développement de la plate forme carbonatée bien différenciée,<br />

régie par un climat tropical aride et par un régime biostasique. Ce tidal-flat montre un<br />

approfondissement progressif ; avec l’instauration d’un paysage essentiellement sebkhaïque ;<br />

relayé localement (Ifri Ichabar) par une plaine d’inondation.<br />

187


188<br />

Fig. 70-Passage des argilites saliféres supérieures aux tidalites liasiques au travers<br />

du paléoseuil de la Haute Mouloya : expression de la transgression carixienne


Après quoi, toute la région est ennoyée par les dépôts carbonatés tidalitiques du Lias<br />

moyen. Ils se traduisent par la généralisent d’un estran ; avec le développement locale d’un<br />

chenal de marée (Tourarine) ou de sebkha (Aït Ouchrif) . Les changements de faciès et les<br />

variations d'épaisseur, que montrent ces dépôts, attestent de la réactivation du canevas<br />

morphostructural préétabli ; d'où l'instauration de milieux variés, essentiellement, intertidaux<br />

et supratidaux ailleurs.<br />

Les niveaux pyroclastiques, rares (un tuf cristallin à Ifri Ichabar et une tuffite à<br />

Tourarine), témoignent de l’accalmie de l’activité volcanique.<br />

B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation (Fig. 71)<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la région d’Aouli-Sidi Ayad sont représentés,<br />

essentiellement, par les argilites salifères ; où s’intercale le complexe basaltique. Quant aux<br />

carbonates liasiques, ils sont réduits et peu fossilifères.<br />

Les argilites salifères supérieures, lacunaires au NNW et au Nord et très épaisses au SSE<br />

où elles sont marquées par des dépôts pyroclastiques, témoins d’un volcanisme explosif<br />

parallèle à la sédimentation. Elles sont regroupées en deux formations: les Formations de<br />

Boumia et d'Aghbalou Oumlil.<br />

La formation de Boumia est formée par des dépôts mixtes (détritiques et pyroclastiques),<br />

grossiers à la base et de plus en plus fins au sommet. Ils sont regroupés en des séquences<br />

strato- et grano-décroissantes, dont la tendance est progradante. Ces séquences (Fig. 71),<br />

developpées à Oued Moulouya (coupe OM 2 ) et réduites à Aghanbou Ou Foullous, traduisent<br />

un effondrement progressif du SSE vers le NNW, suite à la réactivation des failles bordiéres<br />

du secteur. Elle est à l’origine de la création de bassins, structurés en gouttiéres montrant une<br />

subsidence migratoire. Ces gouttiéres siéges d’une sédimentation mixte (détritique et<br />

volcano-clastique).<br />

Les dépôts du membre inférieur sont structurés en des séquences continentales<br />

caractéristiques d’abord de milieux de cônes de déjection ; qui évoluent dans le temps à un<br />

milieu fluviatile en tresse proximale. Elles sont générées par : une tectonique active à<br />

l’origine de la mise en relif des zones bordiéres érigées ; qui vont alimentées en détritiques<br />

grossiers les zones effondrées ; une énergie hydrodynamique élevée, qui a véhiculé sur une<br />

faible distance cette décharge détritique issue de source proche, et un climat humide propice à<br />

un réseau fluviatile important. Ce membre est marqué à la base par des bréches<br />

pyroclastiques ; elles attestent de la proximité de l’évent à l’origine d’un volcanisme explosif.<br />

Ce magmatisme fissurale confirme la réactivation des accidents préexistantes, dont<br />

l’activation intense à la base, s’attenue au sommet.<br />

Avec le dépôt du membre supérieur, les même conditions définies auparavant persistent,<br />

avec néanmoins un certains ralentissement des paramétres géodynamiques. Les dépôts<br />

grossiers sont limités à quelques barres de faibles épaisseurs ; elles sont intercalées par des<br />

dépôts relativement plus fins (éléments de la taille des microconglomérats et des grès). Ils<br />

sont organisés en des séquences du systéme fluviatile en tresse souvent distale et localement<br />

proximale. Elles expriment une accalmie de l’érosion ou une atténuation des reliefs. Ces<br />

séquences sont souvent marquées par une abondance de niveaux pédogénétiques (niveaux<br />

concrétionnés et bioturbés et calcrêtes), témoins de périodes d’émersions, parfois prolongées.<br />

189


Fig. 71-Les argilites salifères supérieures de la région d’Aouli-Sidi Ayad :<br />

paramétres sédimentaires et modalités de dépôts.<br />

190


Quant aux pyroclastites, elles sont variées et représentées par des niveaux grossiers<br />

(bréches et tufs lithiques). Ils sont épisodiques mais de faibles épaisseurs. Alors que les<br />

argilites tufacées sont plus abondantes. Ce qui traduit une activité volcanique pérenne ; les<br />

bréches et les tufs grossiers, attestent de la proximité de la source d’émission. Alors que les<br />

argilites tufacées, elles se seraient déposées longtemps après l’émission volcanique ou<br />

provenir de sources lointaines.<br />

La Formation d’Aghbalou Oumlil est caractérisée par un détritisme fin, témoins de<br />

l’instauration d’une plaine d’inondation. Elle atteste d’une homogénéisation<br />

paléogéographique suite à une accalmie tectonique, érosive et volcanique ; ainsi que d’un<br />

réchauffement climatique, associée à une remontée eustatique.<br />

Cette avancée marine se traduit plus tard avec le dépôt des argilites verdâtres du sommet<br />

de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle s’affirme avec l’instauration de la plate forme<br />

carbonatée liasique de type tidal falt.<br />

191


Chapitre 4 LA REGION DE MIDELT-MIBLADENE<br />

I - PRESENTATION <strong>DES</strong> LOGS STRATIGRAPHIQUES<br />

SYNTHETIQUES<br />

Dans la région de Midelt-Mibladène, les dépôts triasico-jurassiques, s'étageant du Trias<br />

supérieur jusqu'au Bajocien inférieur, forment la bande étroite orientée NE-SW (plateau<br />

d’Adghwal) qui sépare le socle paléozoïque (dôme d’Adar Akorar) du Synclinal crétacé d’Ari<br />

Bou Hou. Les carbonates du Lias inférieur et moyen de cette région sont cactérisés par le<br />

niveau à Hesperityris et deux passées plurimétriques d’argilites rouges à la base et vertes au<br />

sommet, la première intra-Lias inférieur et la deuxième est carixienne (Faciés d’Itzer). Le<br />

Toarcien pelliculaire, est composé par le faciès de Mibladène. Quant au Dogger, il est très<br />

developpé et représenté par l’Aalénien et le Bajocien inférieur<br />

A-Le socle paléozoïque<br />

Les terrains paléozoïques affleurent dans la boutonnière d’Aouli, située au Nord immédiat<br />

de Midelt. Ils sont représentés par un massif granitique et son encaissant schisteux, peu<br />

métamorphisé. Ces dépôts, rapportés au Cambrien, sont représentés par des schistes, des<br />

amphiboloschistes et des quartzites. Quant au massif cristallin (granite de la Moulouya), il est<br />

représenté par un granite mésocrate, souvent migmatitique où s’individualisent des filons de<br />

granite rose aplitique.<br />

B-Les détritiques grossiers de base (Fig. 72)<br />

Le Trias, essentiellement argileux, est discordant sur le socle paléozoïque, plissé et<br />

métamorphisé, avec lequel, il présente localement un contact faillé. Dans le secteur de<br />

Midelt-Mibladène, il comporte une semelle conglomératique métrique à plurimétrique, à<br />

éléments du socle. Il s'agît d'un conglomérat très ferrugineux à éléments de quartz laiteux, de<br />

schistes et de barytine, qui sont cimentés par un grés rouge-violacé. Ces détritiques grossiers<br />

de base montrent des stratifications entrecroisées et horizontales (Lissit); comme il est<br />

caractérisé par des intercalations de microconglomérats à rides symétriques et d'arkoses à<br />

matrice rougeâtre.<br />

Dans la région de Zeïda, le Trias débute par des arkoses rosâtres ou blanchâtres (pouvant<br />

atteindre 800 m) à ciment de barytine, où se développent des niveaux d’arkoses litées à<br />

granoclassement inverse, à stratifications obliques et entrecroisées et microrides. Notons que<br />

ces arkoses drapent localement les granites (route Zeïda-Midelt) et comportent des<br />

intercalations de grés et de marnes.<br />

C-Les argilites salifères inférieures (Fig. 72), d'épaisseur variable (5 m à Lissit, 25 m<br />

à Bou Selloum et plus de 400 à Zeïda), débutent par une alternance d’arkoses en plaquettes et<br />

d’argilites feuilletées rouge-brique (Lissit), une alternance argilo-grèseuse (Zeïda) ou par un<br />

conglomérat (3m) à éléments de schistes et de quartz laiteux.<br />

Le sommet de ces argilites est marqué à Bou Selloum par le développement de calcaires<br />

blancs et d'argilites noirâtres plissotées.<br />

192


Fig. 72-Région de Lissit : contact détritiques grossiers de base avec<br />

le socle paléozoïque<br />

D-Le complexe basaltique n'affleure qu'au pied de la falaise liasique où il est<br />

représenté par des basaltes à billes altérés verdâtres et affectés localement par des dykes à<br />

remplissage siliceuxc (Adarhal).<br />

E-Les argilites salifères supérieures<br />

Dans cette région, les argilites salifères affleurent le long de l’accident de Taddammout-<br />

Aouli ; elles sont organisées en deux formations :<br />

•La Formation de Boumia, réduite ou lacunaire, repose sur le complexe basaltique ; elle<br />

est formée par une alternance d’argilites rougeâtres et de dolomies argileuses ou de tufs<br />

lithiques et/ou cristallins ; où s’intercalent des passées d’argilites consolidées tufacées,<br />

d’argilites noirâtres, conglomérat et grés. Localement, elles montent à la base une<br />

réccurrences de quelques métres de basaltes microlitiques porphyriques à pyroxéne et olivine.<br />

•La Formation d’Aghbalou Oumlil, plurimétrique, est représentée par des argilites<br />

rougeâtres, localement évaporitiques ; elles sont chargées en passées de tufs cristallins<br />

feuilletées gris-violacé, argilites consolidées tufacées rougeâtres, argilites noirâtres,<br />

détritiques grossiers, dolomies, calcaires argileux jaunâtres et cargneules.<br />

Cette formation est recouverte par les carbonates tidalitiques liasiques ; le changement de<br />

paysage est total, il s’opère brutalement ou graduellement par l’installation de barres<br />

stromatolitiques à rares passées bioclastiques.<br />

193


F-Les carbonates liasiques sont matérialisés par la Formation de Lissit (Fig. 37).<br />

Ils sont caractérisés par le "Hesperithyris" d'extension régionale. Dans la région d'Aouli-<br />

Mibladène, ce niveau repère, sert de limite entre Lias inférieur et moyen; il nous a permis<br />

d'adopter la subdivision suivante: le niveau à Hesperithyris, les carbonates anté-niveau à<br />

Hesperithyris, les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Saâdi & al., 1993; Saâdi, 1996;<br />

Saâdi & Fedan, 1997a).<br />

Les carbonates anté-niveau à Hesperithyri (Lias inférieur), épais de 25 à 80m, sont<br />

représentés par des carbonates tidaux, marqués par le développement des laminites, des<br />

stromatolites, de barres bioclastiques (bivalves, gastéropodes et bois fossiles) et d'argilites<br />

gypsifères et ligniteuses. Ils sont caractérisés par une passée plurimétrique d'argilites<br />

évaporitiques, rouges à la base et vertes au sommet, équivalentes du « faciès d'Itzer ».<br />

Le niveau à Hesperithyris (1 à 5 m), d’extension régionale et datés du Lias moyen (Du<br />

Dresnay 1987), montre un aspect caverneux et bréchique. Ce niveau repère, essentiellemnt à<br />

brachiopodes (Hesperithyris renierii Catullo, H. renierii var. sinuosa Dubar, Rhynchonellidae<br />

et Spiriferina sp.), est très fossilifère: brachiopodes, gastéropodes, échinodermes, polypiers<br />

isolés, bivalves (Opis cf.. provocordinata, Pinna sp., pectinidés), encrines et bois fossiles.<br />

Les carbonates post-niveau à Hesperithyris, dont l’épaisseur dépasse 100m et rapportés<br />

au Carixien infèrieur-Carixien supérieur voire Domérien (?), débutent par des carbonates<br />

tidaux, essentiellement stromatolitiques et laminitiques à structures oeillées et lentilles de<br />

brèches, que séparent des passées centimétriques à décimétriques d'argilites verdâtres. Ils sont<br />

marqués par des niveaux bioclastiques, métriques à plurimétriques, à brachiopodes,<br />

foraminifères (Pseudopfendina butterlini : Carixien, biozone C1 ; Septfontaine 1986),<br />

oncholites, polypiers isolés, bivalves et gastéropodes; ils montrent, localement, une passée<br />

plurimétrique d'argilites, rougeâtres à la base et vertes au sommet, correspondant au "faciès<br />

d'Itzer" Carixien du Moyen Atlas.<br />

Ils sont surmontés par des marno-calcaires (Carixien supérieur-Domérien), riches en<br />

Mégalodon sp., Oncholithes et foraminifères (Pseudocyclammina liasica et Lituosepta<br />

compressa : biozones C 2 -D, Septfontaine 1986). Viennent ensuite des argilites rougeâtres où<br />

s'intercalent des dolomies violacées à noires peu fossilifères.<br />

G-Le Toarcien (Fig. 73)<br />

Le Lias supérieur (5 à 17 m) est représenté par "le faciès de Mibladène", marneux à la<br />

base et calcaire au sommet. Dans la région d’Al warraq, il affleure largement et forme des<br />

buttes témoins qui longent la route reliant Midelt à Mibladène. Alors que dans la plaine<br />

d’Amghouzif, il constitue une large bande, ceinturant le Lias carbonaté.<br />

Le Toarcien inférieur est composé de marnes rouges, appelées classiquement « couches<br />

de Mibladène » ; comme, elles sont armées de bancs de calcaires, gréseux à la base et<br />

chenalisés au sommet.<br />

Quant au Toarcien moyen-supèrieur, il est représenté par une barre carbonatée<br />

bioclastique à ammonites, brachiopodes, échinides, polypiers isolés et traces de zoophycos,<br />

localement à coraux (région de Midelt-Aïn Outat) où s’intercalent des calcaires noduleux.<br />

194


Fig. 73-Log stratigraphique synthétique du Lias supérieur et du Bajocien de la région<br />

de Midel-Mibladène<br />

195


H-Aalénien est généralement lacunaire voire très réduit. Lorsqu’il existe, il se présente<br />

par les mêmes faciès que ceux du Toarcien moyen-supérieur (plaine d’Adaghwal). Il peut être<br />

également formé de marno-calcaires gris-noirs à bélemnites et à nombreux niveaux<br />

charbonneux.<br />

I- Bajocien inférieur (zone à Laeviuscula et base de la zone à Sauzei ; Fig. 73)<br />

La base du Bajocien inférieur, peu épaisse, est représentée par des marnes et des marnocalcaires<br />

à Cancellophycus. Localement, elle débute par une brèche de calcaire bioclastique à<br />

ammonites (base de la zone à sauzei) que surmonte une alternance plus ou moins régulière de<br />

bancs, décimétriques à pluridécimétriques, de calcaires à surfaces sommitales bioturbées et<br />

ferruginisées et de lits décimétriques de marnes verdâtres.<br />

Localement, les dépôts de l’ Aalénien et du Bajocien inférieur se traduisent par des<br />

placages ferrugineux à ammonites, bélemnites et nodules algaires.<br />

Ils affleurent largement dans la plaine d’Amghouzif (SW de Jbel Aouli) ainsi que dans la<br />

région d’Al Warraq ; ailleurs ils sont lacunaires.<br />

J-Le Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à<br />

Humphriesianum ;Fig. 73)<br />

Le sommet du Bajocien inférieur, épais de 23 à 44 m, affleure essentiellement dans la<br />

plaine d’Amghouzif; il débute localement par des marno-calcaires à bélemnites et ammonites.<br />

Il est généralement représenté par les marnes de Talsinnt, qui s’épaississent du NW vers le<br />

SE. Elles sont matérialisées par des marnes verdâtres à la base et rougeâtres au sommet, où<br />

s’intercale localement, un complexe de calcaires bioclastiques et lités à Cancellophycus et<br />

ammonites (d’aspect turbiditique).<br />

Le sommet des marnes de Talsinnt est chargé en bancs de calcaires bioclastiques à faunes<br />

benthiques, passées de marnes versicolores ou rouges, ou de marnes à Posidonomies et à rares<br />

ammonites. Ces marnes bajociennes forment le noyau de l’anticlinal d’Ari Aouli ; où elles<br />

sont recouvertes en discordance par un conglomérat polymétrique et polygénique qui est<br />

rapporté à l’infra-cénomanien (Felnec & Lenoble, 1962).<br />

196


I- COUPE DE TAGHBALOU N’AIT SIDI LAHBIB (COUPE SL)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe SL est levée dans la région de Taddammout, plus précisément près de<br />

l’ancienne mine de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib.<br />

B-Les formations (Fig. 74)<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la coupe SL, puissants de 31m, sont structurés en deux<br />

formations :<br />

1-La Formation de Boumia<br />

Cette première formation, entièrement argileuse, est formée de trois membres:<br />

a-Le membre inférieur (6m) débute par des argilites consolidées rougeâtres à<br />

passées décimétriques à pluridécimétriques, à base ravinante, d’argilites consolidées<br />

rougeâtres d’aspect bréchifié (niveau 1; 1,50m) à quartz détritique fin (en proportion élevée),<br />

manganèse et à plages de dolosparite. Elles sont coiffées par une passée pluridécimétrique<br />

d’argilites rouge-brique.<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 2 à 4 ; 23m)<br />

Ce deuxième membre, à dominante volcano-sédimentaire, montre l’organisation verticale<br />

suivante :<br />

-le niveau 2, pluridécimétrique et à base ravinante, est représenté par une dolomicrosparite<br />

à plages de quartz néoformé, plages de dolosparite et oxydes de fer (en proportion élevée) ;<br />

-des volcano-sédimentaires (10m), altérés, verdâtres parcourus de nombreuses veinules de<br />

calcite ;<br />

-des dolomies tufacées (niveau 3 ; 6m), organisées en bancs décimétriques. Il s’agit d’une<br />

dolosparite, à cristaux automorphes à subautomorphes parfois zonés, à fragments de basalte<br />

(15%) à fond hématitisé ; feldspaths plagioclases calcitisés, de taille comprise entre (0,25 mm<br />

et 1mm) ; opaques (de forme rappelant des titanomagnétiques) ; fantômes de ferromagnésiens<br />

entourés d’une auréole d’oxydes de fer et parcourue de microfractures d’oxydes de fer<br />

(rappelant la forme des amphiboles) et à fond chloritisé. Alors que le liant, occupant 85% du<br />

volume de la roche, est dolosparitique;<br />

-5m de volcano-sédimentaires verdâtres très altères (chloritisés) et à nombreuses veinules<br />

de calcite ;<br />

-le niveau 4, puissant de 5m, est composé de basaltes altérés, de texture microlitique<br />

porphyrique localement doléritique ; ils sont formés par des : plagioclases (93%) à mâcle<br />

polysynthétique et de taille supérieure ou égale à 3mm, opaques (2%) de forme cubique<br />

(rappelant des ferromagnésiens complètement opacifiés), pyroxènes et plages de calcite. Ces<br />

éléments montrent une certaine fluidité ; alors que la mésostase, réduite (5%), est parcourue<br />

de fissures anastomosées remplies d’oxydes de fer et de chlorite.<br />

2-La Formation d’Aghbalou Oumlil, puissant de 10,70 m, débute par une passée<br />

pluridécimétrique d’argilites consolidées rouge-brique que surmontent des argilites violacées<br />

(10m). Elles sont coiffées par une alternance de bancs décimétriques de calcaire argileux<br />

violacés et de lits pluridécimétriques de marnes azoïques versicolores.<br />

197


Fig. 74-Evolution sédimentologique des dépôts triasicoliasiques<br />

de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib (coupe SL)<br />

198


3-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />

Cette formation (niveaux 5 et 6 ; 1,20m), dont seule la base est levée, est représentée par<br />

les carbonates liasiques. Ils débutent par un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />

dolomicrosparite argileuse chaotique (niveau 5) à lithoclastes ; auquelle fait suite une barre<br />

métrique de calcaires gris-violacé à stratification oblique (niveau 6). Il s’agit d’un packstone<br />

à oolites, bivalves, échinides, lithoclastes, ostracodes, quartz détritique silteux fins et rares<br />

granules d’oxyde de fer.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts de la coupe SL, sont<br />

représentées par :<br />

-des discontinuités sédimentaires locales, matérialisées par des diastèmes, changements<br />

brusques de la lithologie, joints argileux et surfaces de ravinement.<br />

-des discontinuités sédimentaires majeures, représentées par :<br />

*le changement brusque auquel est subordonné le niveau de calcaire silicifié et ferruginisé<br />

(à valeur de paléosol), qui souligne le sommet du membre inférieur de la Formation de<br />

Boumia.<br />

*le niveau argileux consolidé à valeur de paléosol qui sépare la Formation de Boumia de<br />

la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

*la surface de ravinement qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />

D-Les faciès<br />

Les dépôts triasico-liasiques de la région de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib sont représentés<br />

par les types de faciès suivants :<br />

-basaltes à texture microlitique porphyrique ;<br />

-volcano-sédimentaires verdâtres très altérés à nombreuses veinules calcitiques ;<br />

-dolomies tufacées verdâtres ;<br />

-argilites consolidées rougeâtres ; argilites rougeâtres, rouge-brique ou violacées;<br />

-dolomies verdâtres ; dolomies argileuses chaotiques ;<br />

-calcaires gris-violacé à stratification oblique.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre<br />

La base de la coupe de Boumia est structurée en trois séquences de même type. Elles<br />

débutent chacune par des argilites consolidées, à bases ravinantes, que coiffent des argilites<br />

rougeâtres.<br />

2-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les argilites saliféres supérieures de la coupe SL sont organisées en deux<br />

mésoséquences : la première englobe le membre inférieur de la Formation de Boumia ; alors<br />

que la deuxième est formée par la Formation d’ Aghbalou Oumlil. Ces séquences attestent de<br />

l’instauration d’une plaine d’inondation, réceptacle d’un détritisme fin, souvent exondée<br />

(présence de niveaux consolidés et bréchifiés). Elle est soumise à un climat chaud rubéfiant.<br />

199


F-Conclusion<br />

Le long de la coupe SL, alors que les argilites inférieures et le complexe basaltique sont<br />

lacunaires, les argilites supérieures reposent sur le socle paléozoïque par un contact faillé.<br />

Elles sont formées essentiellement par des argilites rougeâtres à nombreux niveaux<br />

consolidés (à valeur de paléosol). Elles attestent de l’instauration d’une plaine d’inondation<br />

souvent exondée et soumise à un climat chaud rubéfiant.<br />

Dans la partie médiane s’intercale un complexe volcano-sédimentaire, altéré et affecté de<br />

nombreuses veinules de calcite. Ils attestent d’émissions volcaniques explosives qui<br />

devancent une émission effusive timide. Celle-ci est représentée par des basales microlitiques<br />

porphyriques localement doléritiques, dont les éléments montrent une certaine fluidité. On<br />

note l’absence des éléments du granit ; alors qu’il constitue le substratum (haut fond)<br />

avoisinant ; c’est encors un argument en faveur du dépôt synsédimentaires des éléments<br />

pyroclastiques<br />

Les argilites saliféres supérieures sont transgressées par les carbonates liasiques qui<br />

débutent par des dolomies chaotiques surmontés par des dépôts dynamiques et bioclastiques à<br />

Speriferina sp., bivalves à tests épais.<br />

200


II-LA COUPE D’ADARHAL (AR)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe AR est levée sur la rive gauche de Oued Adarhal, au Nord de Midelt et à l’Est<br />

d’Ighiz n’Imnayn.<br />

Dans cette région affleurent bien les carbonates du Lias inférieur et moyen au sein<br />

desquels s’intercale une passée plurimétrique d’argilites, rouges à la base et vertes au<br />

sommet, riches en gypse (équivalent non par l’ âge mais par le faciès du "Faciès d’ Itzer" du<br />

Moyen Atlas : Saâdi, 1996) .<br />

B-Les formations (Fig. 75)<br />

Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères triasicoliasiques<br />

et les carbonates liasiques.<br />

Les basaltes verdâtres altérés à billes sont recoupés par des dykes doléritiques de 500m de<br />

long et 1m de large ; d’où se détachent des veinules plus siliceuses ; leurs sommets présentent<br />

des Figures diagénètiques concentriques (Saâdi, 1996).<br />

Quant aux dépôts triasico-liasiques et liasiques, à caractères faciologiques variés, ils<br />

peuvent être regroupés en trois formations : la Formation de Boumia, la Formation d’<br />

Aghbalou Oumlil et la Formation de Lissit.<br />

1-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 2 ; 3,50m)<br />

Cette formation débute par un tuf cristallin et lithique gris (proche d’une brèche<br />

d’explosion : niveau 1a). Les éléments sont représentés par : 45% de cristaux de plagioclases<br />

entièrement micritisés en forme d’éclats acérés, (30%) de fragments de basalte doléritique ou<br />

microlitique peu porphyrique, localement doléritique à fond vitreux, à contours sinueux,<br />

diffus et en forme de choux fleur, (4%) d’opaques et des gravelles ferruginisées. Ces<br />

éléments, de taille comprise entre 0,25 et 2,5 mm, baignent dans un ciment micritique à<br />

microsparitique (20%) correspondant à du verre calcitisé et hématitisé.<br />

Viennent ensuite des tufs cristallins gris (niveau 1b), organisés en bancs lenticulaires. Ils<br />

sont formés par : 55% de cristaux quadrangulaires de plagioclases, souvent micritisés, leur<br />

taille varie entre 0,05 et 0,25mm (avec une dominance des élément de taille 0,1mm) ; 5%<br />

d’opaques (pyrite) et de rares fragments de basalte doléritique à fond opacifiés et 7% de<br />

gravelles. Ces éléments sont liés par une microsparite (40%) hématitisée parcourue par des<br />

microfractures anastomosées à remplissage calcitique.<br />

Ils sont surmontés par un basalte xénolithique gris-violacé (niveau 2) à texture<br />

microlitique à tendance doléritique. Ils renferment des plagioclases (60%) sous forme de<br />

lattes quadrangulaire dont la taille varie entre 1,5 à 3mm, mâclées partiellement ou<br />

totalement, calcitisées ou chloritisées. Les xénolites de basalte (20%), de texture microlitique<br />

porphyrique à pyroxéne, ont une taille millimétrique (5mm) à pluridécimétrique et des formes<br />

sinueuses à contours diffus.<br />

La mésostase est peu abondante (20%).<br />

201


Fig. 75-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d Adarhal<br />

(coupe AR)<br />

202


2- La Formation d’Aghbalou Oumlil (niveaux 3 ; 10m)<br />

Cette formation montre l’organisation verticale suivante :<br />

-des argilites rouge-brique (5,50m) à passées pluridécimétriques d’argilites consolidées<br />

rouge-brique. Elle montre dans la partie médiane une passée pluridécimétrique d’argilites<br />

tufacées consolidées rouge-brique à éléments millimétriques de basalte.<br />

-des calcaires argileux jaunâtres (niveau 3), organisés en bancs pluridécimétriques, sont<br />

de type mudstone à quartz détritique silteux, oxydes de fer et manganèse.<br />

-des argilites rouge-brique (4m) à passées pluridécimétriques d’argilites consolidées<br />

rouge-brique.<br />

3- La Formation de Lissit (niveaux 4 à 11; 10m)<br />

Cette formation, qui ravine les argilites salifères supérieures, est représentée par les<br />

carbonates liasiques. Elle est organisée en trois membres :<br />

a-le membre basal (niveaux 4 à 7 ; 3m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

-une barre métrique (niveau 4), à base ravinante, de calcaires bioclastiques jaunâtres et à<br />

structures oeillées, laminitiques au sommet (niveau 4b). Il s’agit d’un wackestone à<br />

lithoclastes, bivalves, oolites micritisées (niveau 4a), quartz détritique fin et oxydes de fer ;<br />

-le niveau 5, pluridécimétrique est un calcaire laminitique jaunâtre à structures oeillées. Il<br />

est de texture packstone à bivalves, oolites, pelletoïdes, lithoclastes, quartz détritique silteux,<br />

oxydes de fer et dendrite de manganèse ;<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées rouge-brique, pseudo-noduleuses au<br />

sommet ;<br />

-des calcaires argileux jaunâtres à structures oeillées (niveaux 6 et 7) de texture mudstone<br />

(niveau 7) à wackestone (niveau 6) à lithoclastes, pellets et pelletoïdes, oolites micritisées<br />

(niveau 6), quartz détritique silteux fin et oxydes de fer. Ils sont organisés en deux bancs<br />

pluridécimétriques que sépare une passée décimétrique d’argilites rouge-brique.<br />

b-Le membre médian (niveau 8 ; 5,50m), débute par une passée pluridécimétrique<br />

d’argilites rouge-brique, à lentilles d’argilites consolidées rouge-brique au sommet. Elles sont<br />

surmontées par une barre métrique chenalisée (niveau 8) de calcaires bioclastiques jaunâtres à<br />

bivalves à tests épais (Mégaladon sp. et Lithotis sp.), laminitiques à la base.<br />

Il est coiffé par des argilites rouge-brique (3m) que couronne une passée<br />

pluridécimétrique d’argilites verdâtres à lentilles consolidées au sommet.<br />

c-Le membre supérieur (niveaux 9 à 11 ; 1,50m) est formé par : à la base un banc<br />

pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire micritique verdâtre (niveau 9). Il s’agit d’un<br />

mudstone à bivalves et quartz détritique silteux fins. Il est raviné par un banc<br />

pluridécimétrique de calcaire jaunâtre (niveau 10), laminitique à la base et bioclastique au<br />

sommet ; il est de texture wackestone à lithoclastes, bivalves, pelletoïdes et oxydes de fer.<br />

Vient ensuite une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres.<br />

Ce membre est coiffé par une barre pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire<br />

micritique jaunâtre (niveau 11) de texture wackestone à pellets, pelletoïdes, bivalves, oolites<br />

micritisées, oxydes de fer, quartz détritique fin, et plages de dolosparite à cristaux<br />

automorphes à subautomorphes.<br />

203


C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Plusieurs hiatus sédimentaires ont été reconnus sur la coupe AR :<br />

-les hiatus majeurs sont représentés par deux surfaces de ravinement : la première sépare<br />

le complexe basaltique des argilites supérieures ; et la deuxième met en contact les argilites<br />

supérieures et les carbonates liasiques.<br />

-quant aux hiatus mineurs, ils sont matérialisés par des diastèmes, joints argileux et<br />

marneux, changements brusques de la lithologie, surfaces de ravinement et surfaces planes<br />

encroûtées.<br />

D-Les faciès<br />

Les faciès reconnus et définis sur cette coupe sont :<br />

-les basaltes doléritiques verdâtres altérés à billes ; les basaltes xénolithiques gris<br />

violacés ;<br />

- les tufs cristallins et lithiques gris ; les tufs cristallins gris ;<br />

- les argilites tufacées consolidées rouge-brique ;<br />

- les argilites consolidées rouge-brique ou verdâtres ; les argilites consolidées pseudonoduleuses<br />

rouge-brique ; les argilites rouge-brique ou verdâtres ;<br />

- les calcaires argileux jaunâtres ;<br />

- les calcaires laminitiques jaunâtres ; les calcaires laminitiques à structures oeillés ;<br />

- les calcaires bioclastiques verdâtres ou jaunâtres ; les calcaires bioclastiques jaunâtres à<br />

structures oeillées.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les dépôts liasiques d'Adarhal sont organisés en séquences de polarité et de composition<br />

interne variée.<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 75)<br />

Les dépôts de AR sont structurés en six séquences :<br />

-La première séquence, positive, débute par du volcano-sédimentaires grossiers à<br />

stratification oblique et lenticulaire que surmontent du volcano-sédimentaires fins.<br />

-Les deuxième et troisième, à bases irrégulières, débutent par des calcaires argileux<br />

jaunâtres que surmontent des argilites rouge-brique à passées consolidées.<br />

-Les quatrième et cinquième séquences sont tidalitiques de type sebkha. Elle débute<br />

par des calcaires bioclastiques à structures oeillées, des calcaires argileux à structures oeillés<br />

et des argilites rougeâtres. Elles peuvent-être tronquées et montrer une augmentation des<br />

niveaux argileux (cinquième séquence)<br />

-La sixième séquence, tronquée au sommet, est de type estran.<br />

204


2- Les séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont agencées en deux mésoséquences positives:<br />

-La première mésoséquence est formée essentiellemnt par des argilites rougeâtres à<br />

passées consolidées (paléosols) et rares niveaux volcano-sédimentaires. Elle atteste de<br />

l'instauration d'une plaine d'inondation, témoin de l’émersion de la région soumise à un climat<br />

rubéfiant.<br />

-La deuxième mésoséquence, tronquée au sommet, est formée par deux séquences de<br />

sebkha. Elle atteste de l'installation de marais maritime suite à la remontée eustatique du Lias.<br />

F-Conclusion<br />

Le long de la coupe AR affleurent : le complexe basaltique, les argilites saliféres<br />

supérieures et les carbonates liasiques.<br />

La Formation de Boumia est formée par des tufs cristallins et lithiques qui témoignent<br />

d'un volcanisme explosif concomitant à la sédimentation et qui précède une émission effusive<br />

réduite se traduisant par l’installation d’un basalte xénolithiques.<br />

Alors que la Formation d' Aghbalou Oumlil, à dominance argileuse, atteste de<br />

l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat aride, soumise à de nombreuses phases<br />

émersives (niveaux pédogénétiques).<br />

La Formation de Lissit, argilo-carbonatée, est à dominante laminitique et à rares passées<br />

bioclastiques à Mégalodontidés. Ces dépôts de type tidal-flat sont organisés au 2éme ordre en<br />

trois séquences (deux de type sebkha et une d’estran). Elles sont agencées en mésoséquences<br />

positives, témoins de l'installation d'une plate forme carbonatée tidalitique. Dans ce milieu se<br />

déposent des faciès essentiellement supratidaux à continentaux.<br />

205


III-LA COUPE DE LA LAVERIE (COUPE LV)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe (LV) est située au Nord-Ouest de Mibladène au Nord immédiat de la laverie de<br />

la mine de Mibladène. Elle nous a permis d’étudier les carbonates tidalitiques sous-jacents à<br />

l’équivalent du "faciès d’Itzer"; qui reposent par contact faillé sur le socle paléozoïque.<br />

B-Les formations (Fig. 76)<br />

Au niveau de la coupe LV, les dépôts, argilo-carbonatés à la base et carbonatés au<br />

sommet, sont subdivisés en deux membres.<br />

1-Le membre inférieur (niveaux 1 à 3 ; 3m)<br />

Ce membre, dont on n’observe que le sommet, débute par une alternance de bancs<br />

pluridécimétriques de calcaires et de calcaires argileux beiges ou jaunâtres (niveaux 1 et 2),<br />

que séparent des passées pluridécimétriques d’argilites rouge-brique à passées d’ argilites<br />

consolidées. Les calcaires sont de type mudstone à gravelles, granules d’oxydes de fer, quartz<br />

détritique silteux et manganèse.<br />

Viennent ensuite des argilites verdâtres, organisées en passées centimétriques à<br />

décimétriques où s’intercalent un banc pluridécimétrique de calcaires micritiques grisverdâtre<br />

(niveau 3) de texture mudstone à gravelles, oxydes de fer et quartz détritique silteux ;<br />

et que coiffe une surface irrégulière encroûtée.<br />

Ce membre se termine par un banc décimétrique de calcaire argileux vert-jaunâtre,<br />

couronné par une surface irrégulière encroûtée ferruginisée.<br />

2-Le membre supérieur (niveaux 4 à 14 ; 12m)<br />

Ce membre montre l’organisation verticale suivante :<br />

-3m de calcaires à passées laminitiques et à structures oeillées (niveaux 4 à 6). Il s’agit de<br />

wackestone (niveau 4) à mudstone (niveaux 5 et 6) à gravelles, pelletoïdes, lamellibranches<br />

(niveau 6), ostracodes (niveau 5) et granules d’oxyde de fer en forte proportion. Ils sont<br />

coiffés par une surface gondolée et encroûtée.<br />

-deux barres de dolomies grisâtres ou gris-verdâtre (niveaux 7 et 8 ; 3,50m). Il s’agit de<br />

dolomicrosparite à fantômes d’éléments (lamellibranches, oolites), granules d’oxyde de fer<br />

(niveau 7) et plages de dolosparite à cristaux automorphes et ferruginisés (niveau 7). Elles<br />

sont couronnées par une surface encroûtée.<br />

-5m de calcaires laminitiques (niveaux 9 à 14) et/ou à structures oeillées (niveau 10) gris à<br />

gris-verdâtre (niveaux 11 et 13), vert-jaunâtre (niveau 10) ou beiges (niveau 12). Ils sont de<br />

type mudstone (niveau 10) ou wackestone à packstone (niveaux 12 et 13) à lamellibranches<br />

(niveaux 12 et 13), ostracodes (niveau 12), foraminifères imperforés (niveau 13 : Hauranidés :<br />

Haurania desertata et Lituolidés du Sinémurien-Carixien), oolites (niveau 13), gravelles,<br />

oxydes de fer, manganèse (niveaux 10 et 11) et plages de dolosparite à cristaux<br />

subautomorphes. Ils sont organisés en bancs pluridécimétriques à métriques où s’intercalent<br />

des bancs pluridécimétriques de dolomies grisâtres (niveaux 9 et 14). Il s’agit de<br />

dolomicrosparite à fantômes d’éléments (gravelles, oolites et lamellibranches), oxydes de fer,<br />

plages de dolosparite à cristaux automorphes ferruginisées et à plages de silice néoformée<br />

(niveau 14). Le sédiment originel serait un calcaire de texture wackestone à packstone.<br />

206


Fig. 76-Evolution sédimentologique du Lias moyen de<br />

la laverie de Mibladène (coupe LV)<br />

207


C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts carbonatés de la<br />

laverie, sont représentées par : des diastèmes; joints argileux, changements brusques de la<br />

lithologie, des surfaces de ravinement, surfaces irrégulières encroûtées, surfaces irrégulières<br />

encroûtées et ferruginisées et surfaces gondolées encroûtées.<br />

D-Les faciès<br />

Dans les dépôts liasiques de la laverie, plusieurs types de faciès sont définis :<br />

-argilites rouge-brique ; argilites consolidées rouge-brique.<br />

-dolomies grisâtres ou gris-verdâtre.<br />

-calcaires et calcaires argileux vert-jaunâtre ou beiges ; calcaires micritiques gris-verdâtre.<br />

-calcaires laminitiques et/ou à structures oeillées, gris-verdâtre, vert-jaunâtre ou beiges.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires.<br />

a- séquences de 2 ème ordre (Fig. 76)<br />

Les dépôts liasiques de la Formation de Lissit sont agencés en trois séquences tidalitiques<br />

de deux types.<br />

-Le premier type est une séquence de type sebkha. Cette séquence incomplète, est<br />

formée par une alternance de calcaires et calcaires argileux et d'argilites rouge-brique à passée<br />

verdâtre ou sommet. Il est défini dans le membre inférieur.<br />

-Le deuxième type, correspondant à des séquences d'estran, est reconnu dans le membre<br />

supérieur. Il est représenté par des dolomies oolitiques à bivalves; des calcaires laminitiques<br />

et / ou à structures oeillées et des dolomies stromatolitiques.<br />

b- séquences de 3 ème ordre<br />

Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en une mésoséquence positive. Elle est<br />

représentée par le sommet des carbonates anté-Itzer et organisée en une séquence de sebkha<br />

et deux séquences d'estran. Cette mésoséquence atteste de l'instauration d'une plate forme<br />

carbonatée tidalitique où se développent des faciès essentiellement supratidaux et intertidaux.<br />

F-Conclusion<br />

Le long de la coupe LV affleurent seulement le sommet des carbonates anté-Itzer. Ces<br />

carbonates tidalitiques d’âge Carixien inférieur, à dominante laminitique, structures oeillées<br />

et passées argileuses, sont agencés en trois séquences tidalitiques (de type sebkha et d’estran),<br />

qui s’ordonnent en une mésoséquence positive. Ils caractérisent un environnement tidalitique<br />

en climat chaud à aride et sous régime biostasique.<br />

208


IV-COUPE DE JBEL BOU SELLOUM (COUPE BS)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

Elle est levée sur Jbel Bou Selloum dans la cluse de Oued Bou Adil à l’est de Sidi<br />

Abdelatif. Dans cette région affleurent bien les dépôts du Lias inférieur et moyen, au sein<br />

desquels s’intercale une passée plurimétrique d’argilites, rouges à la base et vertes au sommet<br />

("Faciès d’ Itzer").<br />

B-Les formations (Fig. 77)<br />

Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum, représentés par la Formation de Lissit, sont très<br />

variés sur le plan faciologique. Ils peuvent être subdivisés en trois membres : le premier,<br />

argilo-carbonaté correspond aux carbonates anté-Itzer ; le deuxième essentiellement argileux<br />

est le faciès d’ Itzer et le troisième carbonaté matérialisé par les carbonates post-Itzer.<br />

1-Les carbonates anté-Itzer (niveaux 1 à 11 ; 20,50m) sont composés de trois<br />

unités :<br />

a-l’unité basale (niveaux 1 et 2 ; 7,50m) montre l’organisation verticale suivante :<br />

-des argilites consolidées rose-violacées (0,30m) ; que coiffe une surface irrégulière<br />

encroûtée et ferruginisée<br />

-des argilites verdâtres (1m) où s’intercale un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />

dolomie noirâtre, stromatolitique, que coiffe une surface irrégulière encroûtée et minéralisée à<br />

barytine. Elles sont surmontées par des argilites consolidées rouge-brique.<br />

-un banc pluridécimétrique de calcaire argileux violacé, qu’encadrent deux joints<br />

d’argilites verdâtres<br />

-des argilites versicolores (2m) à passées, pluridécimétriques stratocroissantes, d’argilites<br />

consolidées rouge-brique. Ces passées, à bases ravinantes, sont coiffées par des surfaces<br />

irrégulières ferruginisées.<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres à lentilles d’argilites rougeâtres.<br />

-le niveau 1 est représenté par des calcaires micritiques gris en plaquettes (1 m). Il s’agit<br />

d’un packstone/mudstone à ostracodes, lamellibranches, foraminifères (Dentalina sp.,<br />

Nodosaria sp. et Siphovalvulina sp.) et quartz détritique silteux.<br />

-des calcaires grenus bioclastiques grisâtres (niveau 2), organisés en bancs décimétriques.<br />

Il s’agit d’un grainstone à lithoclastes, pelletoïdes, oolites, foraminifères à test<br />

microgranulaire (Hoyenella sp., Planesepta compressa HOTTINGER et Orbitopsella<br />

primaeva HENSON : Carixien biozone C 1 de Septfontaine, 1986), gastéropodes,<br />

lamellibranches, échinodermes, oxydes de fer, quartz détritique, plages de silice néoformée et<br />

de sparite.<br />

b-l’unité médiane (niveaux 3 à 5 ; 6 m)<br />

Elle débute par des argilites versicolores, consolidées et ligniteuses au sommet. Vient<br />

ensuite une altérance de bancs décimétriques de dolomies argileuses gris-verdâtre à bois<br />

fossiles et de passées, centimétriques à pluridécimétriques, d’argilites verdâtres. Les<br />

dolomies sont représentées par des dolomicrosparites à gravelles, quartz détritique silteux<br />

(niveau 4), oxyde de fer et plages de silice néoformée (niveau 3).<br />

209


Elle se termine par des argilites verdâtres (1m) où s’intercalent deux bancs<br />

pluridécimétriques de calcaires gris-verdâtre, feuilletés au sommet (niveau 5) de texture<br />

packstone à pellets, oolites, gravelles, lamellibranches et oxydes de fer (en faible proportion).<br />

c-l’ unité sommitale (niveaux 6 à 11 ; 7, 50 m) montre la succession suivante :<br />

-le niveau 6, pluridécimétrique et à base ravinante, est une dolomie stromatolitique<br />

grisâtre, que coiffe une surface irrégulière ferrugineuse. Il s’agit d’une dolosparite à cristaux<br />

subautomorphes à xénomorphes hypidiotopiques, à clivage net, parfois zonés et à granules<br />

d’oxyde de fer.<br />

-des argilites verdâtres (1,50 m) où s’intercalent des niveaux, pluridécimétriques, de<br />

dolomies stromatolitiques grisâtres, coiffés souvent par une surface irrégulière ferrugineuse.<br />

Elles sont couronnées par des dolomies noirâtres (niveau 7).<br />

-des calcaires (niveau 8) et des dolomies stromatolitiques grisâtres ou noirâtres,<br />

qu’encadrent des joints d’argilites verdâtres. Les calcaires sont de texture packstone à<br />

gastéropodes, ostracodes, lamellibranches à tests fins, pellets, oolites, quartz détritique fin et<br />

granules d’oxyde de fer.<br />

-le niveau 9 est composé de calcaire micritique noirâtre que coiffe une croûte<br />

centimétrique de calcaire grenu noirâtre. Il s’agit d’un grainstone à ostracodes, gastéropodes,<br />

lamellibranches, bryozoaires, foraminifères, échinodermes, annélides, pellets, pelletoïdes,<br />

agrégats et oolites.<br />

-des calcaires argileux verdâtres en plaquettes (1m), que séparent des joints d’argilites<br />

verdâtres. Ils sont coiffés par une dolomie stromatolitique noire (niveau 10), représentée par<br />

une dolomicrosparite à plages de dolosparite à cristaux automorphes à subautomorphes, zonés<br />

et entourés d’un liseré ferrugineux.<br />

-une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres où s’intercalent des calcaires en<br />

plaquettes, riche en bois fossiles.<br />

-deux niveaux, pluridécimétriques à bases ravinantes, de calcaires argileux verdâtres<br />

lenticulaires, que sépare un joint décimétrique d’argilites verdâtres.<br />

-le niveau 11, pluridécimétrique à base ravinante, est une dolomie massive gris-violacée<br />

coiffée par une surface irrégulière, encroûtée, ferruginisée et minéralisée. Il s’agit d’une<br />

dolosparite à cristaux subautomorphes ferruginisés, à clivage net et souvent zonés.<br />

2-Le faciès d’ Itzer (32m), entièrement argileux, débute par des argilites rouge-brique<br />

(25m) qui montrent à la base un niveau pluridécimétrique d’argilites consolidées. Elle sont<br />

surmontées par des argilites verdâtres (7m).<br />

3-Les carbonates post-Itzer (niveaux 12 à 19 ; 17,50m) sont organisés en deux<br />

unités :<br />

a-l’unité basale (niveaux 12 à 18 ; 11m), riche en passées laminitiques, montre<br />

l’organisation verticale suivante :<br />

-un banc pluridécimétrique de calcaire micritique noirâtre que coiffe un joint décimétrique<br />

d’argilites ligniteuses verdâtres ;<br />

-des calcaires laminitiques grisâtres (niveau 12), organisés en deux bancs<br />

pluridécimétriques. Il s’agit de packstone à ostracodes, pellets, pelletoïdes, oolites, quartz<br />

détritique fin (en proportion élevée) et granules d’oxyde de fer ;<br />

-le niveau 13, pluridécimétrique et à base ravinante, est une dolomie grisâtre. Il s’agit<br />

d’une dolomicrite à rare pelletoïdes, quartz détritique fin et granules d’oxyde de fer. Ce<br />

niveau est encadré par deux passées décimétriques d’argilites verdâtres, ligniteuses à la base ;<br />

210


Fig. 77-Evolution sédimentologique des dépôts liasiques de<br />

Jbel Bou Selloum (coupe BS)<br />

211


-un banc pluridécimétrique de calcaire pseudo-noduleux noirâtre que coiffe une surface<br />

irrégulière à polygones de dessiccation ;<br />

-des calcaires micritiques (2,70m), souvent laminitiques, gris-verdâtre (niveau 18),<br />

organisés en bancs pluridécimétriques à métriques, que séparent au sommet des passées<br />

décimétriques d’argilites ou de marnes feuilletées gris-verdâtre ;<br />

-un niveau, pluridécimétrique, de calcaire stromatolitique grisâtre, que coiffe une surface<br />

ravinée.<br />

c-l’unité sommitale (niveau 19 ; 6m), dont seule la base est levée, est formée de<br />

dolomies bioclastiques caverneuses (moules creux) gris-verdâtre à bois fossiles, organisées en<br />

bancs pluridécimétriques. Il s’agit d’une dolomicrite à lamellibranches, pelletoïdes, quartz<br />

détritique silteux et oxydes de fer.<br />

C-Les discontinuités sédimentaires<br />

Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts liasiques de la coupe<br />

BS, sont représentées par :<br />

-des discontinuités mineures, matérialisées par : des diastèmes, changements brusques de<br />

la lithologie, joints argileux ou marneux, surfaces irrégulières, surfaces irrégulières<br />

ferrugineuses, surfaces encroûtées à barytine, surfaces irrégulières encroûtées et<br />

ferrugineuses, croûtes calcaires, surfaces irrégulières à polygones de dessiccation, surfaces<br />

irrégulières à ripple-marks et surfaces de ravinement.<br />

-des discontinuités d’importance régionale s’expriment de la façon suivante :<br />

+la surface de ravinement qui affecte les carbonates anté-Itzer.<br />

+la surface irrégulière encroûtée ferrugineuse et minéralisée qui coiffe les carbonates<br />

anté-Itzer.<br />

+la variation brusque de la lithologie qui sépare le faciès d’ Itzer des carbonates post-<br />

Itzer.<br />

+la surface de ravinement, à laquelle est subordonnée la variation lithologique brutale et<br />

qui affecte les carbonates post-Itzer.<br />

D-Les faciès<br />

Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum, essentiellement de type tidal-flats, sont<br />

représentés par des faciès intertidaux voire supratidaux et continentaux. Notons que le faciès<br />

subtidaux y sont peu représentés.<br />

Parmi les faciès inventoriés et définis, on peut citer :<br />

-argilites consolidées rose-violacées ou rouge-brique ; argilites consolidées ligniteuses<br />

versicolores ; argilites verdâtres, versicolores ou rougeâtres ; argilites ligniteuses verdâtres ;<br />

argilites charbonneuses; argilites feuilletées gris-verdâtre.<br />

- marnes feuilletées gris-verdâtre<br />

- dolomies stromatolitiques grisâtres ou noirâtres.<br />

-dolomies massives noires ou gris-violacée ; dolomies argileuses gris- verdâtres à bois<br />

fossiles ; dolomies bioclastiques caverneuses gris-verdâtre à bois fossiles.<br />

-calcaires stromatolitiques gris, gris-verdâtre ou noirâtres ; calcaires feuilletés grisverdâtres<br />

; calcaires laminitiques gris ; calcaires en plaquettes et à bois fossiles ; calcaires<br />

pseudonoduleux noirs ; calcaires laminitiques chenalisés à bois fossiles ;<br />

-calcaires argileux violacés ; calcaires argileux lenticulaires verdâtres ;<br />

212


-calcaires gris-verdâtre, grisâtres ou noirâtres ; calcaires gris-verdâtre ou noirâtres et à<br />

bois fossiles ; calcaires bioclastiques grisâtres.<br />

-des calcaires fins grisâtres (niveau 14) de texture packstone à lamellibranches, gravelles,<br />

pellets, quartz détritique silteux et granules d’oxyde de fer. Ils sont coiffés par une surface<br />

irrégulière à ripple-marks que surmonte un joint décimétrique d’argilites verdâtres ;<br />

-des calcaires gris-verdâtre à noirâtres, stromatolitiques à la base (niveau 15) et riches en<br />

bois fossiles (tronc d’arbres, tiges, poches de charbon) au sommet (niveau 16), organisés en<br />

trois bancs pluridécimétriques. Il s’agit de mudstone (niveau 15) à packstone (niveau 16), à<br />

lamellibranches, pelletoïdes, gravelles (niveau 16), granules d’oxyde de fer et quartz<br />

détritique silteux ;<br />

-le niveau 17, épais de 1,50m et à base ravinante, est composé de calcaire laminitique<br />

noirâtre chenalisé à bois fossile. Il est organisé en bancs décimétriques que séparent des joints<br />

d’argilites ligniteuses ;<br />

-des argilites verdâtres (0,60 m), charbonneuse à la base, à lentilles de calcaires argileux à<br />

bois fossiles ;<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum sont agencés en séquences de polarité et de<br />

composition interne variées.<br />

1-Séquences de 2 éme ordre<br />

a-Les carbonates anté-Itzer sont structurés en quatre séquences tidalitiques de<br />

deux types :<br />

-Le type 1 : Séquence de sebkha est à dominante stromatolitique et à passées argileuses.<br />

Les surfaces irrégulières et ferruginisées y sont de règle. Elle peut-être coiffée par des<br />

argilites verdâtres à lentilles d’ argilites rougeâtres (première séquence). Ce type est<br />

caractéristique des première et troisième séquences.<br />

-Le type 2 : Séquence d’estran<br />

Ce type montre la succession suivante : des calcaires bioclastiques, des calcaires argileux<br />

en plaquettes que séparent des joints d’argilites verdâtres, des dolomies stromatolitiques, des<br />

argilites verdâtres où s’intercalent des calcaires en plaquettes et des calcaires argileux<br />

lenticulaires. Ce type est défini par les deuxième et quatrième séquences.<br />

b-Les carbonates post-Itzer sont organisés en trois séquences.<br />

-La première est une séquence de sebkha. Elle est formée par des calcaires micritiques,<br />

laminitiques au sommet. Viennent ensuite des dolomies à passées noduleuses que coiffent des<br />

calcaires stromatolitiques.<br />

-La deuxième, à base ravinante, est une séquence d’estran. Elle montre la succession<br />

suivante : des calcaires à bois fossiles, des calcaires laminitiques à bois fossiles que séparent<br />

des joints d’argilites ligniteuses, des argilites verdâtres charbonneuses, des calcaires<br />

laminitiques que séparent des marnes feuilletées, des calcaires stromatolitiques<br />

-La troisième séquence est de type chenal de marée. Elle est tronquée au sommet. Cette<br />

séquence débute par des calcaires lumachelliques et oolitiques à bois fossiles.<br />

213


2-Séquences de 3 éme ordre<br />

Les dépôts tidalitiques de Bou Selloum sont ordonnés en cinq mésoséquences positives.<br />

-Les deux premières mésoséquences, définies dans les carbonates anté-Itzer, englobe à<br />

la base une séquence de sebkha et au sommet une séquence d’estran. Ces mésoséquences,<br />

coiffées par des surfaces de ravinement, montrent des faciès supratidaux à la base et<br />

intertidaux au sommet. Elles attestent de l’instauration d’un tidal-flat progressivement<br />

immergé.<br />

-La troisième mésoséquence, définie par le faciès d’Itzer, est entièrement argileuse. Elle<br />

atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation, témoin de l’émersion de la région.<br />

-La quatrième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />

séquence de sebkha à la base et une séquence d’estran au sommet. Elle affecte la base des<br />

carbonates post-Itzer. Elle est témoin du retour aux conditions tidalitiques et de l’inondation<br />

de la région.<br />

- La cinquième mésoséquence, dont le sommet est tronqué, montre une séquence de<br />

chenal de marée à la base. Elle atteste de la persistance des conditions tidalitiques, avec un<br />

maximum d’inondation du milieu.<br />

F– Conclusion<br />

Les dépôts de Jbel Bou Selloum (Carixien inférieur et moyen: biozones C 1 -C 2 ) sont<br />

représentés essentiellement par des carbonates où s’intercale une importante passée argileuse<br />

(équivalente par le faciès et l’âge avec le "faciès d'Itzer" du Moyen Atlas : Saâdi, 1996).<br />

Les carbonates anté-Itzer sont ordonnés en quatre séquences tidalitiques. Ils forment deux<br />

mésoséquence positives, qui traduisent respectivement, l’évolution d'un environnement<br />

supratidal à un environnement intertidal (avec une dominance des faciès supratidaux à la base<br />

et intertidaux au sommet).<br />

Les argilites, de puissance plurimétrique, rouge à la base et vertes au sommet, attestent de<br />

l'instauration d'une plaine alluviale, témoin de l'érosion des reliefs émergés avoisinants sous<br />

un climat tropical à saisons alternées chaude et humide (phase rhéxistasique).<br />

Les carbonates post-Itzer, presque entièrement carbonatés, débutent par des calcaires<br />

laminitiques et stromatholitiques. Ces faciès sont caractéristiques de milieux supratidaux où<br />

prolifèrent les tapis algaires. Ils sont interrompus, épisodiquement par des dépôts riche en<br />

matière organique (carbonates à bois fossile et marnes ligniteuses voire charbonneuses). Ces<br />

dépôts sont structurés en séquences de sebkha et d'estran, agencés en une mésoséquence<br />

transgressive. Elle indique l’installation d’une plate forme carbonatée tidale à faciès<br />

supratidaux aux sommets<br />

Ces carbonates sont coiffés par des épandages oolitiques et bioclastiques, qui sont<br />

véhiculés par des chenaux tidaux lors des grandes marées. Ils sont organisés en une séquence<br />

de chenal de marée, et indiquent l’inondation maximale de la région étudiée.<br />

214


V-LA COUPE D’ALMOU N’ BOUTSALLI (AL)<br />

A-Présentation de la coupe<br />

La coupe (AL) est située à Almou n’Boutsalli, au SE immédiat de Midelt. Dans cette<br />

région affleurent bien le Lias moyen, le Toarcien et le Bajocien.<br />

B-Les formations (Fig. 78)<br />

Les dépôts liasiques et bajociens de la région d’Almou n’Boustalli se présentent sous<br />

divers faciès. Ils sont organisés en trois formations : la Formation de Lissit, représentée par<br />

les tidalites du Lias moyen, le faciès de Mibladène du Toarcien et les marnes de Talsinnt du<br />

Bajocien inférieur<br />

1-La Formation de Lissit (niveaux 1 à 5 ; 3,70 m)<br />

Cette formation, qui représente le sommet des carbonates post-niveau à Herperithyris<br />

(Saâdi, 1996), est formée par des calcaires bioclastiques grisâtres (niveaux 1 et 3) où<br />

s’intercalent des passées pluridécimétriques de calcaires gris en plaquettes (niveaux 2 et 4).<br />

Les niveaux bioclastiques sont de type packstone à gastéropodes, lamellibranches, algues<br />

(dasycladacées: niveau 3), foraminifères (Reophax sp., Paleomayncina termieri<br />

HOTTINGER et Ammobaculites : niveau 1b ; Haurania deserta, Haurania amiji HENSON,<br />

Valvulina sp. entre autre, Siphovalvulina sp. , Hoyenella sp. et Plani involuta Carinata :<br />

niveau 3) ; ostracodes, structures oeillées (niveau 1b), oolites ( niveaux 1a et 3) pellets,<br />

pelletoïdes, gravelles (niveau 1b), quartz détritique silteux (en proportion élevée), granules<br />

d’oxyde de fer (niveau 1a) et plages de sparite. L’association de foraminifères est<br />

caractéristique du Pleinsbachien (Carixien moyen supérieur : biozone C 2 ). Quant aux<br />

calcaires en plaquettes, ce sont des packstone (niveau 2) à grainstone (niveau 4) à<br />

foraminifères (Paleomayncina termieri HOTTINGER et Haurania deserta : niveau 2),<br />

lamellibranches, échinodermes (niveau 2), épines d’échinides, algues (Cayeuxia sp.), pellets,<br />

pelletoïdes, oolites (niveau 4), granules d’oxyde de fer et quartz détritique silteux (en<br />

proportion élevée).<br />

Cette formation est clôturée par un banc pluridécimétrique de calcaires gris (niveau 5) de<br />

type grainstone à foraminifères (Haurania amiji, Haurania deserta, Valvulina sp.,<br />

Siphovalvulina sp., Pleomayncina Termieri HOTTINGER, Planesepta compressa : biozone<br />

C 2 -D, Carixien-Domérien), ostracodes, lamellibranches, gastéropodes, algues, pellets,<br />

pelletoïdes, rares granules d’oxyde de fer et de quartz détritique silteux.<br />

2-Le faciès de Mibladène (niveaux 6 à 13 ; 15m)<br />

Cette formation, marneuse à la base et carbonatée au sommet, est structurée en deux<br />

membres.<br />

a- Le membre inférieur (10m), entièrement marneux, est représenté par « les<br />

couches de Mibladène » du Toarcien inférieur (Saâdi, 1996).<br />

b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 13 ; 5m), rapporté au Toarcien moyensupérieur<br />

voire Aalénien (Saâdi, 1996), montre la succession verticale suivante :<br />

215


Fig. 78-Evolution sédimentologique des dépôts du Lias et du Dogger de<br />

Almou n’Boutsalli (coupe AL)<br />

216


-le niveau 6 est composé de calcaire encrinitique marron (1m) de type grainstone à<br />

brachiopodes, lamellibranches, échinides, gastéropodes, ostracodes, oolites (ferruginisées ou<br />

à cortex recristallisés), foraminifères fixés et encroûtés (Nobecularia sp. et Ophtalmidium) et<br />

granules abondants d’oxydes de fer.<br />

-des calcaires bioclastiques noduleux violacés (niveau 7 ; 0,30m) de type grainstone à<br />

brachiopodes (Rhynchonellidès et Térébratulidès), polypiers isolés, gastéropodes,<br />

lamellibranches, échinides, foraminifères, gastéropodes, ostracodes, agrégats, gravelles,<br />

oolites allongées et microfissures soulignées par des oxydes de fer.<br />

-des calcaires bioclastiques grisâtres (niveaux 8 et 9 ; 0,90 m) de texture grainstone à<br />

ammonites (niveau 9 : Hildoceras sp., Dactylioceras sp.), bivalves, gastéropodes, polypiers<br />

isolés, foraminifères , essentiellement des Nodosariidés à tests hyalins représentés par divers<br />

types d’ enroulement , genres unisériés (planispiralés: Lenticulina sp. ; droit : Nodosaria sp.<br />

et arqué : Dentalina sp.), échinides, ostracodes, agrégats, gravelles, oolites (proto-oolites à<br />

cortex recristallisés ou ferruginisés et oolites composites) et oxydes de fer (niveau 9).<br />

-un banc, pluridécimétrique, de calcaire bioclastique bioturbé grisâtre que coiffe une<br />

passée décimétrique de calcaires grenus rouge-brique en plaquettes.<br />

-des calcaires grenus bioclastiques, marrons à la base et gris verdâtres au sommet,<br />

essentiellement à bivalves, sont organisés en deux bancs pluridécimétriques et à bases<br />

ravinantes.<br />

-des calcaires grenus bioclastiques gris-violacé, pseudonoduleux aux sommet (niveau 12),<br />

structurés en trois bancs pluridécimétriques. Il s’agit de grainstone à ammonites (niveaux 10<br />

et 11), bivalves (Pecten sp. entre autres), encrines, échinides (bordure silicifiée),<br />

foraminifères (Lenticulina sp. et Nodosaria sp.), gastéropodes, ostracodes, gravelles<br />

(localement ferruginisées : niveau 10), oolites (cortex parfois recristallisés et à noyaux<br />

généralement ferruginisés : niveau 12) et oxydes de fer (en proportion élevée). Ils sont coiffés<br />

par une surface ferrugineuse durcie.<br />

-une croûte décimétrique de calcaire bioclastique chaotique ferrugineux (niveau 13) à<br />

galettes algaires, gastéropodes, bivalves et lithoclastes ; que clôture une surface ravinante<br />

voire taraudée.<br />

3-Les marnes de Talsinnt (niveaux 14 à 16 ; 15,20 m)<br />

Cette formation, rapportée au Bajocien inférieur (zones à Sauzei et Humphriesianum)<br />

voire base du Bajocien supérieur (Saâdi, 1996), débute par une passée décimétrique de<br />

marnes verdâtres remaniant galettes et bélemnites (niveau 14). Elle est surmontée par des<br />

marnes schisteuses verdâtres d’âge Bajocien inférieur (zone à Sauzei : Igmoullan, 1993), où<br />

s’intercale une passée décimétrique de calcaire feuilleté verdâtre (niveau 16) ; il s’agit de<br />

calcaire gréseux à bivalves, foraminifères, ostracodes, gravelles, pelletoïdes, quartz détritique<br />

silteux (en forte proportion), glauconie et granules d’oxyde de fer.<br />

C- Les discontinuités sédimentaires<br />

Dans les dépôts jurassiques de la coupe AL, les discontinuités sédimentaires sont<br />

fréquentes.<br />

Deux discontinuités sédimentaires majeures sont reconnues et définies :<br />

-La surface irrégulière à laquelle est subordonné un changement brusque de la lithologie<br />

et qui marque le passage des tidalites liasiques aux « couches de Mibladène » du Toarcien<br />

inférieur.<br />

217


-La surface plane durcie ferrugineuse qui coiffe la barre calcaire du Toarcien moyensupérieur<br />

et que surmonte une croûte de calcaire chaotique ferrugineux à galettes et<br />

bélemnites. A ce hiatus est subordonnée la lacune d’une partie du Toarcien moyen-supérieur,<br />

de l’Aalénien et du Bajocien inférieur (zones à Discites, Laeviuscula et base de la zone à<br />

Sauzei).<br />

Quant aux discontinuités sédimentaires mineures, elles sont matérialisées par des<br />

diastèmes, joints marneux et argileux, variations brusques de la lithologie, surfaces de<br />

ravinement et surface plane ferrugineuse durcie.<br />

D- Les faciès<br />

Dans les dépôts d’Almou n’ Boutsalli, plusieurs types de faciès sont reconnus :<br />

-argilites rougeâtres ;<br />

-marnes verdâtres ; marnes bioclastiques verdâtres à galettes et bélemnites ;<br />

-calcaires en plaquettes grisâtres ou rougeâtres; calcaires gréseux feuilletés verdâtres ;<br />

-calcaires gris-verdâtre, gris-violacé ou grisâtres ;<br />

-croûte de calcaires chaotiques, ferrugineux et bioclastiques à galettes algaires,<br />

gastéropodes, bivalves et lithoclastes<br />

-calcaires bioclastiques où on distingue : des calcaires bioclastiques à bivalves et<br />

gastéropodes, marrons ou gris ; des calcaires encrinitiques marrons ; des calcaires grenus<br />

bioclastiques pseudonduleux gris-violacé ; des calcaires bioclastiques noduleux violacés à<br />

brachiopodes, polypiers, bivalves et gastéropodes ; des calcaires bioclastiques gris bioturbés ;<br />

des calcaires bioclastiques gris à polypiers isolés et bivalves et des calcaires bioclastiques<br />

gris-violacé à ammonites, gastéropodes et bivalves.<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />

Les dépôts jurassiques d’Almou n’Boutsalli sont structurés en séquences d’ordre, de<br />

puissance et de composition interne variée.<br />

1- Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 78)<br />

a-La Formation de Lissit, dont seul le sommet est levé, est organisée en une<br />

séquence d’estran. Elle est formée par des calcaires bioclastiques et des calcaires en<br />

plaquettes.<br />

b-Le faciès de Mibladène, daté du Toarcien, est structurée en trois séquences :<br />

-La première est entièrement marneuse; elle correspond aux couches de Mibladène.<br />

-La deuxième débute par des calcaires encrinitiques que surmontent des calcaires<br />

bioclastiques à ammonites et à intercalations noduleuses. Elle se termine par un calcaire très<br />

bioturbé que coiffe un calcaire rouge-brique en plaquettes.<br />

-La troisième, à base ravinante, est formée des calcaires bioclastiques, essentiellement à<br />

bivalves, que surmontent des calcaires bioclastiques à ammonites, échinides et bivalves. Elle<br />

est couronnée par une croûte de calcaire bioclastique chaotique et ferruginisé.<br />

218


2-Les séquences de 3 éme ordre<br />

Les dépôts liasiques et bajociens de la coupe AL sont regroupés en trois mésoséquences<br />

de polarité variée.<br />

-La première mésoséquence, datée du Lias moyen, est incomplète. Elle atteste de<br />

l’instauration d’une plate forme carbonatée de type tidal-flat.<br />

-La deuxième, datée de Toarcien, est de type Klupfélien. Elle montre une semelle de<br />

marnes rougeâtres ("couches de Mibladène") que surmonte une barre de calcaires<br />

bioclastiques à encrines, ammonites et bivalves. Elle est couronnée par une croûte de<br />

calcaires bioclastiques chaotiques ferrugineux à galettes algaires que coiffe une surface de<br />

ravinement. Elle indique l’ouverture du milieu, suite à la dislocation de la plate forme<br />

vomérienne et l’installation des conditions de vasière au Toarcien moyen-supérieur.<br />

-La troisième, rapportée au Bajocien inférieur (zone à Sauzei), est tronquée au sommet.<br />

Elle débute par des marnes vertes à galettes et bélemnites ; que surmontent des marnes<br />

verdâtres (marnes de Talsinnt). Elle témoigne de l’instauration d’une vasière subsidence lors<br />

de la remise en eau qui fait suite la lacune de l’Aalénien et du Bajocien inférieur (zones à<br />

Discites et Laeviuscula) ; et de l’installation d’une vasière très profonde voire bassin,<br />

réceptacle des marnes de la zone à Sauzei.<br />

F-Conclusion<br />

Au niveau de la coupe AL affleurent, essentiellement, le Toarcien et le Bajocien inférieur<br />

(zone à Sauzei).<br />

Le Lias moyen tidalitique est surmonté par un Toarcien marneux à la base et calcaire au<br />

sommet ("faciès de Mibladène"). Les marnes de vasière du Toarcien inférieur traduisent une<br />

remontée eustatique concomitante à la dislocation de la plate forme carbonatée domèrienne.<br />

L’évolution de cette vasière est bloquée lors de l’instauration de la plate forme carbonatée<br />

du Toarcien moyen-supérieur. Les dépôts toarciens sont organisés en une mésoséquence de<br />

type Klupfélien.<br />

Durant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zones à Discites et à Laeviuscula), la région<br />

d’Amghouzif suit une évolution continentale, suite à une remontée des fonds sous-marins<br />

et/ou à la chute eustatique. La remise à l’eau dés le Bajocien inférieur (zone à Sauzei) se<br />

traduit par le dépôt des marnes de Talsinnt ; elles témoignent de l’instauration d’une vasière<br />

très subsidente.<br />

L’évolution de la région AL est régit par plusieurs facteurs l’eustatisme, la morphologie<br />

du fond sous-marin, le climat et la subsidence.<br />

219


VI-Evolution spatio-temporelle<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />

Au Sud et SE du paléoseuil de la Haute Moulouya, la couverture triasico-jurassique forme<br />

un vaste plateau qu'affectent des accidents longitudinaux SW-NE ; alors qu’au NW où elle est<br />

réduite, elle montre un contact faillé avec le socle paléozoïque. Le long de ce linéament<br />

majeur, qui s’étend depuis Taddammout jusqu’à Aouli, affleurent bien les argilites triasicoliasiques<br />

et les carbonates liasiques. Quant aux dépôts toarciens et bajociens, ils soulignent la<br />

flexure faillée d’Amghouzif et d’Al Warraq. Au SE, cette couverture est transgressée par le<br />

Crétacé.<br />

Les argilites salifères inférieures, dont l’épaisseur est très variée (5m à Lissit, 200m au<br />

NW de Mibladène et peuvant atteindre 400m à Zeïda), débutent par une semelle grossiére (les<br />

détritiques grossiers de base). Ces argilites rougeâtres, généralement silteuses montrent<br />

différents types d’intercalations : arkoses en plaquettes, argilites feuilletées rouge-brique<br />

(Lissit ; Fig. 72), versicolores et marmorisées (Zeïda), grés-calcareux rouge-brun à<br />

stratifications oblique ou horizontale (région de Mibladène) et gypse massif saccharoïde ou<br />

fibreux, blanchâtre ou rosâtre (Zeïda et NW de Mibladène).<br />

Localement (Bousselloum), le sommet de ces argilites montre des passées de calcaires<br />

blancs ou d'argilites noirâtres plissotées.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures présentent des<br />

variations d’épaisseur importantes et des changements de faciès notables ; comme elles<br />

montrent également les indices d’une tectonique synsédimentaire. On assiste là à<br />

l’instauration d’une paléogéographie différenciée, suite à la naissance d’un cadre<br />

morphostructural nouveau organisé en zones hautes et zones basses.<br />

Les dépôts grossiers de base (Fig. 72 ; photos 1 et 2, pl. II), riches en éléments du socle,<br />

suggèrent des périodes d’érosion intense des zones bordières, alimentant en détritiques les<br />

zones subsidentes qui longent les accidents, sous un climat tropical à saisons alternées chaude<br />

et humide. Ce démantèlement des reliefs anciens et érigés, marque la réactivation tectonique<br />

des accidents tardi-hercyniénnes et la mise en affleurement des massifs granitiques et du socle<br />

schisteux. Ces dépôts de cône de déjection, de faible extension, témoignent d’une<br />

paléogéographie différenciée sous un régime rhéxistasique.<br />

Après quoi une accalmie tectonique et érosive se traduit par des dépôts à dominante<br />

argileuse, attestant de l’instauration d’une plaine d’inondation que marquent de rares<br />

récurrences carbonatées, gréseuses et gypsifères. Les grès à stratifications oblique et<br />

entrecroisée suggèrent un environnement épicontinental à forte énergie hydrodynamique ;<br />

alors que le gypse témoigne du confinement d'un milieu peu profond sous un climat chaud,<br />

avec une influence marine probable (Fedan,1988). Les différentes structures et Figures<br />

sédimentaires : niveaux pédogénétiques, calcrêtes, traces de pluies (Ourhache, 2003)<br />

confirment l’instauration d’une sédimentation littorale dans un milieu peu profond de type<br />

plaine d’inondation. Quand aux plissotements, ils se forment par compaction différentielle<br />

entraînant l’échappement d’eau, sous l’effet de charge de la coulée sous-jacente, alors que le<br />

matériel est encors gorgé d’eau (photo 5, pl. VI).<br />

220


Le complexe basaltique<br />

Le passage des argilites infra-basaltiques aux basaltes sus-jacents, est généralement plat,<br />

rarement irrégulier. Localement, les basaltes reposent sur les argilites inférieures par le biais<br />

d’un niveau bréchiques où se mélange les éléments d’argilites noires et de roches volcaniques<br />

(photo 5, pl. VI).<br />

Ces basaltes (Norien supérieur au Lias basal) ne sont connus que localement dans la<br />

région de Midelt-Mibladène, au pied de la falaise liasique (60m) ; alors qu’ils sont lacunaires<br />

au NE de Oued Bou Adil, et réduits plus au Sud, où leur puissance ne dépasse guère une<br />

dizaine de mètres à Sidi Imiter et une cinquantaine de mètres à Oued Adarhal.<br />

Il sont souvent altérés à billes (structures en choux fleur : desquamation ; photo 6 et pl.<br />

VI), et montrent localement un niveau à pillow-lavas, des faisceaux prismés et des fentes et<br />

microfissures à remplissage siliceux, calcitique et chloritique (Sidi Aït Lahbib ; photo 1, pl.<br />

VII); comme, ils peuvent être affectés par des dykes neptuniens (Adarhal), qui attestent de la<br />

proximité des accidents bordiers.<br />

La vésicularité importante, occupant 5% du volume de la roche (Igmoullan, 2003),<br />

matérialisée par des pores (de taille comprise entre 0,5 et 10 mm), suggère une mise en place<br />

dans un milieu aquatique peu profond, en sont témoins aussi les pillow-lavas et niveaux<br />

sédimentaires intercalés.<br />

Les argilites salifères supérieures (Fig. 79)<br />

Dans cette région, où la couverture triasico-liasique forme un vaste plateau, les argilites<br />

salifères peu épaisse affleurent le long de l’accident de Taddammout-Aouli<br />

Les argilites saliféres supérieures, rapportées au Lias basal (? Héttangien-Sinémurien),<br />

reposent sur le complexe basaltitique par un contact faillé (laverie de Mibladène,<br />

Bousselloum) ou par le biais d'une surface taraudée, à laquelle sont associées des fentes<br />

remplies d’argilites rougeâtres (Lissit) ; elles sont organisées en deux formations:<br />

La Formation de Boumia, réduite ou lacunaire, repose sur le complexe basaltique. Elle<br />

est une alternance (de quelques métres d’épaisseur) d’argilites rougeâtres et de conglomérat,<br />

dolomies argileuses ou de tufs lithiques et/ou cristallins. A la base de ces argilites se<br />

développent localement une récurrence de magma effusive basaltique (1 à 5m: Adarhal et<br />

Sidi Aït Lahbib). Il s’agit de basaltes souvent altérés, de texture microlitique, localement<br />

doléritique (Adarhal ; photos 3 et 5, pl. I). Ce volcanisme effusif correspondrait à la troisiéme<br />

émission volcanique triasico-liasique du Haut Atlas.<br />

Les tufs grossiers, où on note l'absence des clastes du socle et des basaltes sous-jacents,<br />

témoignent d'une pulvérisation du magma à l'air libre et à sec ou en milieu peu profond de<br />

faible à moyenne énergie de type fluviatile. Le pourcentage de pyroclastes, dont la forme est<br />

quadrangulaire, sinueuse ou en choux-fleurs, atteste de l’approche de la source d’émission<br />

(volcanisme fissurale vehiculé par la faille de Taddammout-Aouli)..<br />

Le passage de la Formation de Boumia à celle d’Aghbalou Oumlil est progressif.<br />

La Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 79) est composée par des argilites rougeâtres,<br />

localement évaporitiques (Taddammout et Lissit), cargneulisés (Taddammout), dolomitiques<br />

(coupes AD, TI, TM et LI) ou pédogénétiques (coupe TI).<br />

221


Les argilites supérieures, marquées à la base par la présence de roches pyroclastiques et<br />

des détritiques grossiers, de faible extension, sont organisées en séquences continentales<br />

progradantes. Ces décharges grossières sont de faible extension, témoignant de l'évolution de<br />

milieux de cônes de déjection à une plaine d’inondation. Elles indiquent d’ abord une érosion<br />

active des reliefs avoisinants sous climat tropical à saisons alternées et à tendance chaude,<br />

favorisant les cycles rhéxistasiques. Après se généralisent des argilites silteuses rougeâtres.<br />

L’abondance des sédiments fins, dans la Formation d'Aghbalou Oumlil, atteste de<br />

l'accalmie de l'érosion et/ou de l’atténuation des reliefs, de la chute de l'énergie du milieu et<br />

dudépôt par décantation ; ils sont également gérés par un changement climatique (climat<br />

tropical chaud rubéfiant) et une accalmie tectonique. La Formation d’Aghbalou Oumlil<br />

traduit l'instauration d'une plaine d'inondation et du lessivage des reliefs évolués. Les<br />

changements d’épaisseurs que présente cette formation et les changements de faciès, qui la<br />

caractérisent, expriment une paléogégraphie différenciée.<br />

La Formation de Lissit<br />

La formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques liasiques. Dans la<br />

région de Midelt-Mibladène, ces carbonates sont caractérisés par un niveau lumachellique<br />

esssentiellement à brachiopodes : "niveau à Hesperityris" ; ils sont subdivisés en "Carbonates<br />

anté-niveau à Hesperityris " et "Carbonates post- niveau à Hesperityris ".<br />

Les argilites salifères sont coiffées par la première récurrence carbonatée du Lias inférieur<br />

(base des Carbonates anté-Itzer), avec lesquels, elles montrent un passage brutal<br />

(Taddammout et Mibladène) ou progressif (Lissit).<br />

Fig. 79–Région de Midelt-Mibladéne : profil paléogéographique et<br />

morphostructuration en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts<br />

de cône, 3-Plate forme carbonatée, 4-Plaine d’inondation, 5-Evaporites<br />

222


Ces carbontes sont représentés par une barre plurimétrique de dolomies (LV) ou par une<br />

altérnance de carbonates stromatolitiques et d’argilites, localement évaporitiques (BA et LI).<br />

Cette premiére reccurence carbonatée dénote une mise à l’eau de la région de Midelt-<br />

Mibladène. Il en résule le developpement d’une plate forme carbonatée tidalitique bien<br />

différenciée ; où se developpent des milieux sebkhaïques (Fig. 80). Les changements de<br />

faciés et les variations d’épaisseurs, que montrent ces dépôts, sont dictés par la réactivation de<br />

canevas morphostructural préétabli (en est témoins aussi les indices d’une tectonique<br />

synsédimentaires : failles synsédimentaires et discordancs progressive).<br />

Cet avénement carbonaté, avorte et il est relayé par un épisode à sédimentation argileuse<br />

généralisée. Ces faciès argileux rougeâtres, d’épaisseurs variées, montrent localement des<br />

lentilles gréseuses et des passées carbontées. Ils traduisent le developpement d’une plaine<br />

d’inondation, témoins de l’émersion lotharingienne.<br />

Viennent ensuite des argilites verdâtes, à passées carbontées, localement évaporitiques<br />

(Laverie de Mibladène et Adarhal). Elles attestent de la remise à l’eau de la région, qui est<br />

soumise encors à un confinement plus ou moins prononcé<br />

Le Sommet des carbonates "anté-niveau à Hesperithyris" (Fig. 81) du Lias inférieur<br />

sont essentiellement agencés en séquences d'estran, avec toutefois le développement de<br />

séquences à lignites à LI (Fig. 82, type 2), témoins de l’installation d’une mangrove littorale.<br />

Au sommet de la coupe TM, on note la mise en place d’une séquence de sebkha (Fig. 82, type<br />

1) marquant un confinement local. Ces dépôts s’amenuisent en allant du NE vers le SW. Cette<br />

configuration paléogéographique est localement guidée par un cadre morphostructural plus ou<br />

moins actif ; comme elle est régie également par un climat tropical aride sous un régime<br />

biostasique, ayant favorisé le developement d’un couvert végétale important.<br />

Le "niveau à Hesperithyris", que caractérise la fréquence des brachiopodes transportés<br />

et accumulés, s'intègre dans des séquences de chenal de marée (Fig. 82, type 4); il traduit une<br />

remontée marine rapide et le maximum d’inondation de la région.<br />

Les "carbonates post-niveau à Hesperithyris",de type Tidal-flat, très épais à Lissit et<br />

réduits à Taddammout. Dés la base du Carixien (biozone C 1 ) ; ces dépôts s’ integrent dans<br />

une séquence de Chenal de marée, qui englobe le "niveau à Hesperityris". Le retour à des<br />

conditions intertidales pendant le Carixien (biozones C 1 -C 2 ) se traduit par la généralisationdes<br />

carbonates laminitiques et les épandages bioclastiques à la base, puis par des marno-calcaires<br />

à Mégalodontidés au sommet. Cette évolution tidale est entrecoupéepar des intervalles plus<br />

marins que carctérisent des dépôts, organisés en séquences de Chenal de marée (Coupes TS et<br />

LI); comme, ils sont interrompus, à Bou Selloum, par des séquences de sebkha.<br />

Au sommet du Carixien (biozones C 2 -D), cette évolution est relayée par un épisode<br />

émersif ayant favorisé le developpement d’une plaine d’inondation : Faciès d’Itzer. Il<br />

matérialise une émersion intra-carixienne de la région. Aprés quoi (passage Carixien-<br />

Domérien), la région connaît une nouvelle remontée eustatique avant la crise Toarcienne.<br />

Au passage Lias moyen-Lias supérieur, on assiste à une émersion généralisée de la<br />

région Midelt-Mibladène et à sa restructuration. Il en résulte la naissance de cadres,<br />

paléogéographique et structural, nouveaux suite à la dislocation de la plate-forme carbonatée<br />

et/ou à une remontée eustatique relative.<br />

223


224<br />

Fig. 80-Le passage des argilites saliféres supérieures aux tidalitiques supérieur liasiques de la région<br />

de Midelt-Mibladéne ; mise en évidence de l’émersion lotharingienne


225<br />

Fig. 81-Le Lias inférieur et moyen de la région de Midelt–Mibladène : position des deux phases<br />

d’émersions régionales (intra-lotharingienne (FI) et intra-carixienne (Faciès d’Itzer) et de la phase<br />

d’inondation maximale (niveau à Hesperithyris : NH).


Fig. 82-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la Haute Moulouya : séquences<br />

d’inondation et de comblement des milieux de type séquences de sebkha (1); séquence à<br />

lignites (2); séquences d'estran (3) ; séquence de chenal de marée (4).<br />

226


Dès le Domérien supérieur et pendant tout le Toarcien inférieur (Fig. 83), la région<br />

est recouverte par des épandages détritiques fins (couches de Mibladène) qui s'accumulent<br />

dans les zones subsidentes. Ce détritisme fin dénote l'instauration de conditions rhéxistasique.<br />

Ce régime de vasière est bloqué par le développement d'une plate-forme carbonatée au<br />

Toarcien moyen-supérieur voire Aalénien (Amghouzif et Adarhal).<br />

Le faciès de Mibladène est organisé en des séquences rétrogradantes (Fig. 84), regroupées<br />

en une séquence klupfélienne, qui est complète ou tronquée au sommet. Elle montre<br />

d'importants changements de faciès et de variations d'épaisseur notables, en relation avec une<br />

paléogéographie différenciée dans un contexte tectonique actif (failles normales<br />

synsédimentaires à Amghouzif). Cette mobilité se traduit par une tectonique en blocs basculés<br />

ayant induit la structuration de cette région en zones hautes et zones basses très subsidentes.<br />

Pendant l'Aalénien et la base du Bajocien (zone à Discites et base de la zone à<br />

Laeviuscula ; Fig. 83), la région de Taddammout-Mibladène-Aouli suit une évolution<br />

continentale, suite à une remontée des fonds sous-marins et/ou un épisode régressif. Les<br />

dépôts toarciens ont été partiellement ou totalement érodés. La réactivation du cadre<br />

structural préétabli entraîne la restructuration de la région.<br />

La remise à l'eau n'est assurée que partiellement pendant la zone à Laeviuscula et la base<br />

de la zone à Sauzei. Les dépôts qui en résultent sont représentés par les marno-calcaires à<br />

Cancellophycus et à céphalopodes, très développés à Amghouzif (coupes : AA et AM),<br />

réduits à Adarhal et Al Warraq et lacunaires localement à Amghouzif (coupe AG) et Almou<br />

n’Boutselli. Ils sont organisés en séquences d'ouverture (Fig. 85) attestant d'un<br />

approfondissement des milieux de dépôts. Une réactivation du canevas structural préétabli<br />

peut entraîner une réorganisation des blocs responsables d'inversions de situations notables.<br />

Pendant le Bajocien inférieur, la remise à l'eau de la région, amorcée dès la zone à<br />

Laeviuscula devient effective pendant la zone à Sauzei. Elle se marque par un ennoyage des<br />

structures préexistantes suite à une généralisation de la sédimentation marneuse (marnes de<br />

Talsinnt) ; qui marque la transgression maximale qui recouvre la région. Ce régime de<br />

vasières très subsidentes se maintient jusqu'à la base du Bajocien supérieur.<br />

B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />

Dans la région de Midelt-Mibladène, la couverture triasico-jurassique affleure largement<br />

entre le plateau d’Akebbab au NE et Taddammout au SW (Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)<br />

Les argilites saliféres supérieures de la région de Midelt-Mibladène, dont l’épaisseur croît<br />

du SW vers le NE, sont représentées par des argilites silteuses rouges, souvent riches en<br />

évaporites, attribuées au Lias inférieur. Ces argilites montrent des variations d’épaisseur<br />

important et des changements de faciès notables ; comme elles traduisent localement un<br />

certain confinement.<br />

On assiste là à l’installation d’une paléogéographie différenciée suite à la réactivation du<br />

canevas morpho-structural préétabli, organisés en zones hautes et zones basses. L’érosion des<br />

zones bordières, en phases rhéxistasiques, alimentent les zones subsidentes en dépôts<br />

volcano-détritiques et volcano-sédimentaires. Alors que la réactivation des failles bordières,<br />

témoins de la poursuite de la distension triasico-liasique, génère les émissions volcaniques<br />

de nature variée : effusive de faible amplitude, qui serait à mettre en relation avec la troisième<br />

phase du Haut Atlas, et explosive qui serait l’échos du volcanisme triasico-liasique.<br />

227


228<br />

Fig. 83-Le Lias-Dogger de la région de Midelt-Mibladène : Expressio régionales de la crise<br />

toarcienne (couches de Mibladène) et de la transgression bajocienne (Marnes de Talsinnt)


Fig. 84-Séquences du Toarcien de la région de Midelt-Miblmadène<br />

(Légende cf. Fig. 84)<br />

229


Fig. 85-Séquences du Dogger de la région de Midelt-Miblmadène<br />

(Légende cf. Fig. 84)<br />

230


Fig. 85 (suite)-Séquences du Dogger de la région de<br />

Midelt-Miblmadène (Légende cf. Fig. 84)<br />

231


Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques sus-jacents est<br />

brutal ou progressif.<br />

La transgression liasique, qui a débutée dés le Sinémurien, s’installe progressivement<br />

dans la région de Midelt-Mibladène. Elle se traduit par l’installation de conditions tidales,<br />

qu’entrecoupent des épisodes émersifs.<br />

Dés le Lias inférieur, se développent des paysages sebkhaïques qui dénotent la mise en<br />

eau de la région. Cette phase carbonatée "timide" est interrompue par une première phase de<br />

retrait marin, favorable à l’installation d’une plaine d’inondation ; elle exprime une émersion<br />

générale de la région au cours du Lotharingien.<br />

Après quoi, une nouvelle hausse eustatique, plus "franche", se traduisant par le<br />

développement d’un tidal-flat, où se développent des faciès variés, organisés en des séquences<br />

rétrogradantes. Ces séquences d’inondation et de comblement sont de type estran, à la base, et<br />

chenal de marée au sommet. Ces derniers, intègrent le "niveau à cours" ; ce niveau<br />

lumachellique, que caractérise la fréquence des brachiopodes transportés et accumulés, traduit<br />

une remontée marine rapide au Carixien (biozone C 1 ) et le maximum d’inondation de la<br />

région.<br />

Le retour à des conditions intertidales traduit une baisse relative du niveau eustatique, qui<br />

est bien marqués au sommet des carbonates post-niveau à Hesperithyris, par les<br />

bouleversements qui ont affectés la sédimentation (émersion, chenalisation…). Ils préludent à<br />

l’émersion généralisée qu’a connu cette région ; au Carixien supérieur (biozone C2) et qui<br />

s’exprime par le développement du "Faciès d’Itzer". Il est suivi par une nouvelle hausse<br />

relative du niveau marin avant la crise toarcienne.<br />

Au passage Lias moyen-Lias supérieur, la plate forme carbonatée est disloquée par un<br />

épisode tectonique responsable de la restructuration de la région étudiée. Il en résulte<br />

l’apparition de cadres, structural et paléogéographique, nouveaux, organisés en plusieurs<br />

blocs. Dans les zones subsidentes se dépose le faciès de Mibladène du Toarcien, dont les<br />

dépôts sont organisés en des séquences rétrogradantes. Ils témoignent de l’inondation<br />

partielle de la région.<br />

Pendant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zones à Discites et base de la zone à<br />

Laeviuscula), la région de Midelt-Mibladène suit une évolution continentale. La réactivation<br />

du cadre structural préétabli est responsable de la restructuration de cette région où les dépôts<br />

toarciens sont partiellement ou totalement érodés.<br />

Dés la zone à Laeviuscula, le secteur est inondée par une incursion marine qui devient<br />

effective avec la zone à Sauzei. Elle s’exprime par l’installation d’une vasière généralisée qui<br />

perdure jusqu’au Bajocien supérieur.<br />

Les bouleversements paléogéographique et sédimentaires, qui caractérisent le Bajocien,<br />

reflètent l’accentuation des événements tectono-eustatiques amorcés dés le Toarcien. Le<br />

canevas structurale et paléogéographique ; hérités ou néoformés, ont contrôlé la répartition<br />

des dépôts, qui montrent des changements de faciès et des variations d’épaisseurs<br />

232


C- Evolution différentielle du Toarcien et de l’Aalénien de la marge méridionale<br />

du paléoseuil de la Haute Moulouya et sa relation morphostructurale avec le<br />

bassin du Haut Atlas.<br />

La corrélation des coupes dans la région de Midelt le long du transect NS (marge<br />

septentrionale du Haut Atlas : région de Foum Ikis ; paléoseuil de la Haute Moulouya :<br />

régions de Midelt-Aïn Outat et de Taddammout-Mibladène-Amghouzif), montre que :<br />

Le sommet des "carbonates post-Itzer" (Pleinsbachien: biozone C 2 -D) sont caractérisés<br />

par des dépôts tidalitiques, peu épais. Ceux-ci sont formés, à la base, par des calcaires<br />

bioclastiques à bivalves à test épais, gastéropodes et foraminifères (Everticyclammina sp.) et<br />

des calcaires oncholitiques à thalles d’algues (Paléodasycladus sp.), bivalves et gastéropodes.<br />

Alors qu’au sommet se développent une alternance de calcaires laminitiques et<br />

stromatolitiques à structures oeillées, brèches de tempêtes, et d'argilites rougeâtres.<br />

Au NE de Midelt (Al Warraq) et au Sud immédiat de Marraz Tissiliwiyn, ces dépôts sont<br />

organisés en séquences tidalitiques de deux types : séquence de Chenal de marée et séquence<br />

d’Estran. Elles attestent de l’instauration d’une plate forme carbonatée de type marais<br />

maritime. Ils passent latéralement au Sud (zone de passage de l’accident nord haut atlasique)<br />

à des dépôts de haute énergie et des dépôts récifaux (Foum Ikis : Igmoullan, 2003).<br />

Les carbonates post-niveau à cours sont coiffés par une discontinuité sédimentaires de<br />

grande extension, matérialisée par : une surface ferrugineuse et bioturbée, croûte ferruginisée<br />

ou une surface bréchifiée à éléments de calcaire micritique gris-verdâtre.<br />

Au passage Lias moyen-Lias supérieur, on assiste à une émersion généralisée et à la<br />

restructuration de la région, suite à la dislocation de la plate forme carbonatée liasique par<br />

l'épisode tectonique qui marque le passage Domérien-Toarcien, entraînant l'individualisation<br />

de bassins subsides et l’instauration d’un paléoseuil qui souligne la zone de passage de<br />

l’accident nord haut atlasique. Cette terre ferme sépare la région de Midelt-Mibladène-Aouli<br />

au Nord du bassin haut atlasique au Sud. Les zones instables, organisés en rides et<br />

dépocentres, sont délimitées par des accidents vivants et encadrées par des zones stables. Ils<br />

sont organisés en une mosaïque de blocs, dont la réactivation au cours du temps, a guidé la<br />

sédimentation toarço-aaléno-bajocienne.<br />

Au Toarcien, les dépôts sont marqués par une variété faciologique importante d’une<br />

région à l’autre voire le long d’une même région.<br />

Dans la région de Foum Ikis, le Toarcien inférieur est caractérisé par des marnes<br />

silteuses à brachiopodes qu’arment des bancs de calcaires, gréseux à la base et chenalisés au<br />

sommet que surmontent des marnes et marno-calcaires à ammonites du Toarcien moyen<br />

(zone à Bifrons :Igmoullan, 2003), témoins d’une subsidence accrue.<br />

233


Fig. 86-Le Toarcien et l’Aalénien de la marge méridionale du paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya et sa relation morphostructurale avec le bassin du Haut Atlas : évolution<br />

différentielle (coupes IK, OT et FL modifiées d’ Igmoulan, 1993). Pour la légende de<br />

la carte cf. Fig. 12.<br />

234


Or les régions de Taddammout-Mibladène-Amghouzif et la bordure septentrionale de<br />

Midelt-Aïn Outat, émergées au Toarcien inférieur, suivent une évolution continentale qui<br />

aboutit au développement « des couches de Mibladène ». Elles sont matérialisées par des<br />

épandages détritiques qui s’accumulent dans les zones subsidentes. Ce détritisme fin provient<br />

de l’érosion active de l’arrière pays aux reliefs évolués. Ce régime de vasière est bloqué dés le<br />

Toarcien moyen, par le développement d'une plate forme carbonatée (calcaires bioclastiques<br />

essentiellement à céphalopodes, brachiopodes et localement à coraux: région de Midelt-Aïn<br />

Outat). Ces conditions marines franches persistent au cours du Toarcien supérieur voire<br />

l'Aalénien dans la région de Taddammout-Mibladène-Amghouzif.<br />

Quant aux dépôts aaléniens, ils ne sont représentés que dans la région de Foum Ikis par<br />

des marno-calcaires à ammonites et Cancellophycus, où elle se continue pendant la zone à<br />

Laeviuscula néanmoins sans trace de Cancellophycus. Alors que les autres domaines,<br />

surélevés, et structurés en blocs basculés ; ils sont complètement émergés durant l'Aalénien et<br />

la base du Bajocien (zone à Discites) voire même la base de la zone à Laeviuscula (région de<br />

Taddammout-Mibladène-Amghouzif).<br />

L'incursion marine de la zone à Laeviuscula se traduit sur la bordure méridionale de la<br />

région de Midelt-Aïn Outat par des placages ferrugineux à ammonites. Alors que dans les<br />

régions de Foum Ikis et Taddammout-Mibladène-Amghouzif, qui jouent le rôle de gouttières<br />

à effondrement continu, elles sont le siége d’une sédimentation calcaire et marno-calcaire à<br />

Cancellophycus voire à céphalopodes. Elle perdure jusqu’à la base de la zone à Sauzei.<br />

L’inondation de ces régions devient effective au cours de la zone à Sauzei. Elle se<br />

marque par l’ennoyage des structures préexistantes suite à une généralisation de la<br />

sédimentation marneuse matérialisée par : les marnes de Talsinnt (région de Taddammout-<br />

Mibladène-Amghouzif), dont le sommet est chargé, en bancs de calcaires bioclastiques à<br />

faunes benthiques et en passées de marnes à Posidonies et à rares ammonites (région de<br />

Midelt-Aïn Outat) et des marnes très dilatées où s’intercalent un complexe turbiditique<br />

(Foum-Ikis). Ces marnes attestent de l’inondation maximale, qu’a connu la région, et qui est<br />

d’âge bajocien inférieur.<br />

Au cours de la zone à Humphriesianum, l’envasement se poursuit dans les régions de<br />

Taddammout-Mibladène-Amghouzif, de Foum Ikis et de Midelt-Aïn Outat, avec le<br />

développement de marnes, où apparaissent des dépôts marno-calcaires alternants, très<br />

bioclastiques, indicateurs, d’une tendance à l’émersion. Cette diminution de la bathymétrie<br />

s’affirme au Bajocien supérieur avec le développement du calcaire corniche.<br />

Ultérieurement, ces domaines sont presque totalement exondés, à l’exception de la<br />

bordure méridionale de la région de Midelt-Aïn Outat, où se sont installées des gouttières très<br />

subsidentes, plus ou moins confinée, signe d'une sédimentation détritique silico-clastique et<br />

terrigène.<br />

235


236


DEUXIEME PARTIE<br />

SYNTHESE REGIONALE<br />

237


238


INTRODUCTION<br />

La description et l’interprétation des coupes analysées montrent que la couverture<br />

triasico-jurassique de la région étudiée est composée de dépôts aux caractéristiques<br />

faciologiques différentes et aux puissances variées. Ces dépôts, où se côtoient détritiques<br />

terrigènes, volcano-sédimentaires, évaporites et carbonates, s’étagent du Trias supérieur au<br />

Dogger. . Ils sont très réduits voire lacunaires au droit du paléoseuil de la Haute Moulouya,<br />

très développés dans le Moyen Atlas et dans la région de Mibladène-Aouli-Sidi Ayad où ils<br />

sont bien conservés.<br />

Les dépôts triasico-liasiques reposent sur un socle paléozoïque granitisé et sont<br />

transgressés par les carbonates liasiques. Ils sont représentés essentiellement par des argilites<br />

silteuses rouges où s’intercale un complexe basaltique et qui comportent une semelle de<br />

détritiques grossiers. La série argileuse supra-basaltique, malgré sa monotonie apparente,<br />

montre dans le détail une hétérogénéité lithologique, due à la présence de divers types<br />

d’intercalations. Ces argilites, où prédominent les détritiques grossiers, issus de la<br />

dégradation essentiellement de magma anciens (épiclastes à fragments de basaltes), sont<br />

marquées par des éléments volcaniques à facture pyroclastique. Ces derniers sont les témoins<br />

d’un volcanisme explosif concomitant à la sédimentation.<br />

Du Lias inférieur au Dogger, la région étudiée a été le siége d’une sédimentation<br />

carbonatée, où s’intercalent localement des passées terrigènes. Ces passées argileuses<br />

plurimétriques, rougeâtres à la base et généralement verdâtres au sommet, ont fait l’objet de<br />

plusieurs travaux de recherches. Elles ont été étudiées, aussi bien de point de vue<br />

cartographique, sédimentologiste que chronostratigraphique.<br />

Notre analyse, basée sur des levées cartographiques et des études sédimentologiques, dans<br />

la totalité des secteurs d’étude (Saâdi, 1996 ; Saâdi & al., 1991 à 2004), nous a permis de<br />

distinguer quatre principales passées plurimétriques argileuses de grande extension : La<br />

première est intra-Lias inférieur, la deuxième correspond au «faciès d’Itzer» d’ âge Carixien,<br />

la troisième est représentée par le «faciès de Mibladène» du Toarcien; alors que la quatrième<br />

est matérialisé par les «marnes de Talsinnt».<br />

Ces faciès argileux s’intercalent dans des faciès carbonatés de nature variée: Les<br />

carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen sont structurés au 2 éme ordre en séquences<br />

en séquences tidalitiques de quatre type: sebkha, lignites, estran et chenal de marée. Quant au<br />

Toarcien et au Dogger, ils sont cantonnés dans la région de Taddammout-Mibladène-Aouli.<br />

Ils sont représentés par le faciès de Mibladène toarço-aalénien, ainsi que par les marnes et<br />

marno-calcaires à Cancellophycus et les marnes bajociennes de Talsinnt.<br />

L’évolution mésozoïque de la région est complexe. Cette complexité réside dans le<br />

comportement du socle, qui se reflète dans les répliques sédimentaires aux influences<br />

continentales et marines, ainsi que dans la pluralité des facteurs géodynamiques.<br />

Par les corrélations suivantes nous visons à retracer l’évolution géodynamique comparée<br />

des différents secteurs de cette région, et de définir les facteurs de contrôle.<br />

239


I-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS<br />

TRIASICO-LIASIQUES<br />

L’organisation spatio-temporelle des dépôts triasico-jurassiques de la région étudiée<br />

retrace l’évolution du paléoseuil de la Haute Moulouya et des bassins bordiers, creusés<br />

pendant la période du rifting. Ces zones subsidentes, sont le sièges d’une sédimentation mixte<br />

(détritique et volcano-sédimentaire), marquée par des dépôts, aux caractéristiques<br />

faciologiques et aux puissances variées, ayant enregistrés les multiples modalités<br />

d’organisation et d’architecture des aires sédimentaires. La complexité réside dans les<br />

répliques sédimentaires aux influences continentales et marines ainsi que dans la pluralité des<br />

facteurs géodynamiques.<br />

Les argilites saliféres, affleurent largement dans les boutonnières coalescentes de Boumia<br />

et de Zeïda-Aouli, ainsi que le long de la vallée de Oued Srou ; comme elles soulignent aussi<br />

les zones de passage des accidents majeurs. Elles sont interrompues par un complexe<br />

basaltique, d’où la distinction des argilites inférieures et des argilites supérieures.<br />

Les détritiques grossiers de base, discordants sur le socle paléozoïque, sont très<br />

puissants à proximité et à l’aplomb des accidents majeurs. Ils traduisent l’instauration de<br />

cônes alluviaux proximaux que séparent des phases d’arrêts momentanés de la sédimentation<br />

(niveaux à paléosols témoins d’une pédogenèse active). Ils représentent le début de<br />

démantèlement de zones hautes séparant ces bassins et des reliefs résiduels. Ce remblaiement<br />

syntectonique se fait sous climat rubéfiant. Toutefois, des périodes de pénéplanation,<br />

synchrones des phases de sédimentation fluviatiles actives, ont favorisé le développement de<br />

plaine d’inondations éphémères.<br />

Les argilites salifères inférieures, épaisses de plusieurs dizaines de mètres dans la Haute<br />

Moulouya, sont très dilatées (100 à 400m) dans la vallée de Oued Srou. Ces argilites silteuses<br />

traduisent l’instauration de plaine d’inondation qu’alimentent des produits d’érosion des<br />

reliefs de l’arrière-pays et qui sont drainées par un système fluviatile dense et complexe. Ce<br />

type d’évolution dénote un climat tropical chaud, rubéfiant, probablement à saisons alternées,<br />

sous un régime rhéxistasique. De plus, le développement des évaporites est à mettre en<br />

relation avec un confinement morpho-structural.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures ont enregistrés les<br />

marqueurs d’une tectonique synsédimentaire qui reflète la mobilité du tréfonds ainsi que<br />

l’activité de bordure. On assiste là à une réactivation du cadre structural préétabli, qui se<br />

manifeste également par la mise en place d’importants épanchements basaltiques et<br />

doléritiques.<br />

Le complexe basaltique (Norien supérieur-Lias basal), décamétrique à<br />

pluridécamétrique, est représenté par des basaltes à billes, souvent altérés et à faisceaux<br />

prismés Il débute souvent par un "niveau mélange" à éléments de basaltes et d’argilites<br />

(Lissit) ; comme il montre des intercalations carbonatées (Boumia, SW du Moyen Atlas et<br />

Tourarine) et argileuses, des dykes et des fentes à remplissage siliceux ou calcitique. Il<br />

traduit, par les structures qu’il présente et par le cortège faciologique des niveaux<br />

sédimentaires intercalés, un épanchement dans des milieux subaquatiques ou aériens.<br />

240


Les argilites salifères supérieures<br />

A une échelle régionale (Fig. 87), après la mise enplace du complexe basaltique, le cadre<br />

structural préétabli est réactivé, en attestent les variations d’épaisseurs et les changements de<br />

faciès notables que montrent les argilites supérieures. En conséquence de cette mobilité, le<br />

paléoseuil de la Haute Moulouya, individualisé, est érigé en seuil entre Ifri Ichabar et<br />

Aquabab Amalal (Fig. 87), et qui sépare la région d’Aouli-Sidi Ayad des régions plus<br />

subsidentes de Boumia-Tizi n’Rechou et du Moyen Atlas où les argilites supérieures sont<br />

organisées en trois formations : Formation de Tizi N’Rechou (et formations équivalentes),<br />

Formation de Tizi N’Toumelba et Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />

•Le long de la Formation Tizi N’Rechou (Fig. 88 et 89), les dépôts sont organisés en<br />

séquences continentales qui témoignent de l'évolution des milieux de cônes de déjection à un<br />

système fluviatile en tresse proximal. Ils indiquent une érosion active des reliefs avoisinants sous<br />

climat tropical à saisons alternées, favorisant les cycles rhéxistasiques ; ainsi que l'importance du<br />

réseau hydrographique existant dans la région.<br />

A ces dépôts détritiques sont associées des pyroclastites en relation avec une première<br />

manifestation volcanique ayant généré des brèches pyroclastiques soit par fragmentation d’un<br />

magma à l'état solide ou visqueux (Chalot-Prat, 1990), soit par explosion de la lave à proximité<br />

immédiate de l’évent (Fisher et Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ; Schneider, 1990 et Bourdier,<br />

1994). Les brèches pyroclastiques et les tufs se déposent au sein d’une sédimentation détritique<br />

syntectonique sous forme d’une alternance de pyroclastites grossières et fines. Le changement<br />

brutal de la granulométrie indique une variation rapide dans l’énergie du milieu où s’effectue le<br />

dépôt des pyroclastites (Badra, 1993). Les manifestations volcaniques impliquent la pérennité du<br />

contexte de rifting pendant la sédimentation.<br />

La première phase de cette mobilité est à l’origine des premières gouttières, où sont drainées<br />

les décharges grossières (phase de progradation) aux pieds des falaises à l’aplomb des failles<br />

(Fig. 89) Les périodes d’accalmie se traduisent par la recrudescence de l’érosion des reliefs et le<br />

transit des matériaux volcano-sédimentaires qui se répartissent dans des couloirs en fonction du<br />

dispositif morphostructural préétabli. Localement, des plaines alluviales, réceptacles<br />

d’écoulement fluviatiles fins (Phase de progradation), s’instaurent et subissent des phases<br />

pédogénétiques multiples (mal conservées) La réactivation du cadre morphostructural et les<br />

conditions climatiques, plutôt humides, expliquent la part importante des apports<br />

conglomératiques.<br />

A la base de la Formation de Tizi N’Rechou, les pyroclastites grossières, issues d’émissions<br />

volcaniques explosives, sont abondantes et témoignent de la proximité de la bouche principale<br />

de l'émission volcanique (Fig. 89). Elles seraient formées par des avalanches (Fisher et<br />

Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ; Schneider, 1990), associés à des projections à l'air libre. Leur<br />

chute s'est effectuée en milieu aérien ou subaérien, sous faible tranche d'eau, (tufs à lapilli,<br />

Chalot-Prat et Le Gall, 1978, 1985). L'abondance des échardes de verre atteste d’un transport par<br />

fluidisation gazeuse de fragments volcaniques (Parsons, 1969). Alors que l'abondance des<br />

cristaux de plagioclases, au sommet du membre inférieur, atteste de la désintégration explosive<br />

d'une lave à cristallisation avancée (Lucas et al., 1976). La concentration des pyroclastites dans le<br />

membre inférieur de la Formation de Tizi N’ Rechou révèle des retombées abondantes et rapides<br />

sous faible tranche d'eau (Badra, 1993).<br />

241


242<br />

Fig. 87-Corrélation des dépôts liasiques du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions limitrophes le long d’un transect<br />

NW-SE (pour la légende cf. Fig. 12)


Les conditions persistent jusqu’au sommet du membre supérieur de la Formation de Tizi<br />

N’Rechou, dont les dépôts s’organisent en séquences fluviatiles en tresse proximale et distale.<br />

Les puissantes accumulations (phase progradante) se réalisent dans des bassins subsidents<br />

(Fig. 88 et 89). Le comblement est assuré par des écoulements intermittents à forte charge,<br />

favorisés par la réactivation du canevas morphostructural préétabli, assurant la surrection des<br />

épaulements et l’approfondissement graduel des dépressions qui s’effectue en paliers<br />

successifs du NW vers le SE (région d’Aouli-Sidi Ayad) ou du SE vers le NW (région de<br />

Boumia-Tizi N’Rechou) . La dynamique sédimentaire s’effectue également sous un climat<br />

relativement humide.<br />

Ces dépôts sont relayés par une phase de progradation qui se traduisent par l’instauration<br />

de faciès de plaine d’inondation éloignée des zones nourricières et ayant subi des phases<br />

pédogénétiques en climat chaud et aride.<br />

•Avec la Formation de Tizi N’Toumelba (Fig. 88 et 89), les conditions<br />

environnementales, établies auparavant se maintiennent. Les mêmes linéaments et les mêmes<br />

sources d’émission volcanique continuent d’être actifs. Cependant, on assiste à un<br />

changement dans le mode de formation des volcanoclastites. Les pyroclastites, localement<br />

abondantes, sont marquées par une dominance de fragments de laves et de cristaux. Ces<br />

éléments proviennent d'explosions violentes (Poirier et al., 1994) d’une lave à cristallisation<br />

avancée, et se forment par accrétion à l'air libre en milieu riche en vapeur d'eau (Boucarut et<br />

Crevola, 1972). Ces cendres fines peuvent rester longtemps en suspension dans l'air ou dans<br />

l'eau et se déposer en dernier; ou sont transportées très loin de la source volcanique (Fisher et<br />

Schmincke, 1984 ; Cas et Wright, 1987). Elles attestent soit de l'éloignement de la bouche<br />

d'émission ou du dépôt par accrétion des éléments peu denses, longtemps après une phase<br />

d'émission ultérieure.<br />

•La Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 88 et 89) est marquée par une homogénéisation<br />

paléogéographique avec l’instauration de larges plaines d’inondation, où la sédimentation<br />

s’étale latéralement par rapport à l’axe fluvial, suite à la chute de la compétence de<br />

l’écoulement. La diminution du taux des dépôts progradants favorise la décantation, sous un<br />

climat hydrolysant. Les indices des émissions volcaniques sont restreints à de rares lentilles et<br />

attestent d’une accalmie volcanique et tectonique. Les argilites tufacées prédominent et sont<br />

le produit de la décantation de fines particules basaltiques longtemps restées en suspension<br />

dans l'air ou dans l'eau et qui sont issues soit d’émissions volcaniques antérieures, soit de<br />

source lointaine et déposées sous une faible tranche d'eau (Cas et Wright, 1987).<br />

Cette formation est coiffée par des argilites verdâtres ; qui attestent d’un milieu réducteur.<br />

Elles annoncent l’ennoyage progressif, qui aboutit aux vasières littorales, à caractère<br />

évaporitique.<br />

II-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS<br />

JURASSIQUES<br />

Les carbonates liasiques (Formation de Lissit ; Fig. 75 et 76) confirment l’incursion<br />

marine, qui a débuté au sommet des argilites saliféres supérieures, et qui devient plus<br />

transgressive, en débordant l’ensemble des bassins triasico-liasiques. Ces faits sont liés à<br />

l'augmentation du niveau eustatique global au Lias inférieur et moyen. Une faible activité<br />

volcanique perdure à la base de ces carbonates avec des retombées de rares niveaux<br />

pyroclastiques représentés par des carbonates tufacés bioclastiques, des tufs cristallins et des<br />

tuffites.<br />

243


Fig. 88-Modèle de l’évolution verticale des dépôts liasiques. Impacts<br />

de l’hydrodynamisme et du climat sur l’organisation des dépôts<br />

244


Fig. 89-Modalités du remplissage fluviatile synrift du Lias basal : Indicateurs<br />

sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />

245


Dés le Sinémurien supérieur, les marges subsidentes du paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya érigé en horst, sont soumises à un régime néritique. Parallèlement l’activité<br />

volcanique se tarit et on assiste à l’instauration de la plate forme carbonatée de type tidal-flat.<br />

Le Lias inférieur (Figs. 90 à 92) est marqué par une phase de restructuration. Il en résulte<br />

l’individualisation de trois domaines suite à la réactivation des linéaments majeurs d'Aït<br />

Oufella et de Taddammout–Aouli. Le paléoseuil de la Haute Moulouya, surélevé, forme une<br />

terre émergée qui sépare le Moyen Atlas de la région de Taddammout–Mibladène–Aouli (Fig.<br />

90). Ces deux domaines subsidents évoluent en une plate-forme carbonatée tidale (tidal flats)<br />

que contaminent les produits de démantèlement du paléoseuil adjacent (détritisme fin<br />

marquant l’émersion de la région au cours du Lotharingien). L'instabilité de ces domaines est<br />

marquée par une tectonique en blocs basculés dont les marqueurs sont observables à toutes<br />

les échelles (Fedan et al. 1991, 1993, Saâdi 1996).<br />

Dans le Moyen Atlas s'instaurent des milieux subtidaux, voire intertidaux, où les dépôts<br />

sont agencés essentiellement en séquences de chenal de marée et d'estran. L'évolution de la<br />

région de Taddammout–Mibladène–Aouli s'est déroulée en trois épisodes sédimentaires :<br />

deux épisodes relatifs à la remontée marine, générateurs d’environnements tidaux, et un<br />

épisode d’émersion (émersion lotharingienne).<br />

Durant le Carixien inférieur (biozone C1), le régime néritique préétabli s'affirme et<br />

connaît une grande extension, marquant le maximum d’inondation ; il est caractérisé par<br />

l’avancée des cordons oolithiques et bioclastiques sur le Moyen Atlas et la région de Midelt-<br />

Mibladène et des niveaux à Tropidoceras sp. au travers du paléoseuil.<br />

Le paléoseuil de la Haute Moulouya émergé jusqu'alors, est recouvert par un dépôt<br />

pelliculaire transgressif. Les trois domaines, soumis à un régime néritique, ont connu des<br />

évolutions relativement différentes (Figs. 90 à 92). La région de Midelt-Mibladène,<br />

correspond à un tidal flat transgressif, dont le maximum d'approfondissement est atteint avec<br />

le dépôt du niveau à Hesperithyris, qui s'intègre dans une séquence de chenal de marée. Sur le<br />

paléoseuil s’instaure un environnement sebkhaïque, alors que sur ses bordures évoluent des<br />

estrans.<br />

En revanche, dans le Moyen Atlas s'instaure un paysage sebkhaïque qui évolue en une<br />

plaine d'inondation. Le long de cette bordure, les dépôts forment un éventail qui s'ouvre vers<br />

le NE. L’organisation sédimentaire est régie donc, au Carixien inférieur, par les variations<br />

eustatiques que la tectonique locale a perturbées. D'une région à l'autre, les polarités<br />

paléogéographiques sont subordonnées à l’importance des fluctuations marines.<br />

Dés le passage du Carixien inférieur au Carixien supérieur, la région connaît de<br />

grands bouleversements, qui préludent à l’instauration d’une émersion généralisée intracarixienne<br />

; elle se traduit par le dépôt du "Faciès d’Itzer", dont le développement est<br />

diachrone d’une région à l’autre.<br />

Au cours du Carixien supérieur (biozone C2), l'émersion du paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya marque un changement paléogéographique important ; seuls le Moyen Atlas et la<br />

région de Midelt-Mibladène étaient immergés (Fig. 91 et 92). Dans la région de Midelt-<br />

Mibladène persistent les conditions intertidales préétablies ; ce n'est qu'avec le Domérien que<br />

des indices d'émersion, plus ou moins prolongée, sont notables dans cette région qui va suivre<br />

une évolution continentale dès le Domérien supérieur.<br />

246


247<br />

Fig. 90-Corrélation du Lias inférieur et moyen du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions<br />

limitrophes le long d’untransect NW-SE. NH, niveau à Hesperityris (Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)


En revanche, le Moyen Atlas entame une phase d'ennoyage progressive avec le<br />

développement de milieux tour à tour supratidaux, intertidaux voire subtidaux. Le maximum<br />

d’inondation est atteint au Carixien supérieur. L'émersion finale se généralise également au<br />

sommet du Domérien.<br />

La sédimentation du Carixien supérieur–Domérien marque la continuité du régime<br />

carbonaté, lors d’une nouvelle remontée eustatique. La réorganisation des environnements<br />

littoraux entraîne un changement dans le dispositif paléogéographique.<br />

Les dépôts du Lias inférieur et moyen montrent les indices d’une activité tectonique<br />

synsédimentaire, qui est active dés le Sinémurien. Cette mobilité se généralise et atteint son<br />

paroxysme au passage Lias moyen-Lias supérieur. Cet épisode tectonique est responsable<br />

de l’apparition de cadres structurale et nouveaux. Le paléoseuil et sa marge moyenne<br />

atlasique émergent. La reconquête de cette dernière n’est assurée probablement qu’au<br />

Toarcien ( ?), avec le développement de platiers encrinitiques<br />

La région de Midelt-Mibladène, découpée en plusieurs blocs par des accidents<br />

longitudinaux, n’est inondée que partiellement au cours du Toarcien inférieur. Elle a été le<br />

siège du dépôt des couches de Mibladène (Fig. 91). Ces marnes traduisent une remontée<br />

eustatique, concomitante de la dislocation de la plate-forme carbonatée domérienne.<br />

L'évolution de cette vasière est bloquée lors du développement de la plate-forme carbonatée<br />

toarço-aalénienne, marquée par des dépôts noduleux qui attestent de la mobilité du tréfonds<br />

et /ou de l'existence de pentes. La complexité du cadre paléogéographique toarcien et la<br />

variété de la sédimentation associée reflètent une réactivation du cadre structural préétabli en<br />

régime transgressif.<br />

Pendant l'Aalénien et la base du Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone<br />

à Laeviuscula) toute la région étudiée émerge suite à une remontée des fonds sous-marins<br />

qui est subordonnée à un épisode régressif. Il en résulte une ablation partielle des dépôts<br />

toarciens, voire domériens. Au Bajocien inférieur, seule la région de Midelt-Mibladène est<br />

inondée. Une incursion marine la recouvre partiellement au cours de la zone à Laeviuscula et<br />

la base de la zone à Sauzei, d'où le dépôt des marno-calcaires à Cancellophycus et à<br />

céphalopodes (Fig 91).<br />

Les marnes de Talsinnt, de la zone à Sauzei, marquent le maximum transgressif qui se<br />

traduit par une homogénéisation paléogéographique suite à l’ennoyage et l'envasement des<br />

structures préexistantes. Ce régime de vasière, qui recouvre toute la région de Taddammout-<br />

Mibladène-Ahouli, englobe une partie du Moyen Atlas où à Boulemane même. Il perdure<br />

jusqu’au Bajocien supérieur.<br />

Les dépôts Bajociens, qui reposent sur un substratum différencié, montrent des variations<br />

d'épaisseurs d'une région à l'autre. La structuration en plusieurs blocs, initiée dès le Toarcien<br />

moyen-supérieur, s'affirme à l'Aalénien et au Bajocien. Après l’évolution bajocienne, la<br />

région étudiée, émerge. Elle n’a été recouverte que par la transgression crétacée, lors de la<br />

révolution atlantique.<br />

248


Fig. 91-Modalités d’installation des dépôts post-rift du Lias-Dogger: Indicateurs<br />

sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />

249


250<br />

Fig. 92-Schéma paléogéographique du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions bordières au<br />

cours du Lias inférieur-Carixien (d’après Saâdi et al., 2003)


III-LES FACIES-CLES<br />

Les dépôts mésozoïques de la Haute Moulouya et du Moyen Atlas méridional, aux<br />

caractéristiques faciologiques et aux puissances variées, sont marqués par des faciés-types,<br />

répliques sédimentaires des influences continentales et marines ainsi que des facteurs<br />

géodynamiques.<br />

A-Les volcanoclastites<br />

Dans les argilites salifères supérieures, les dépôts de dégradation, essentiellement, de<br />

magmas anciens (fragments de basalte), sont associés des éléments volcaniques à factures<br />

pyroclastiques.<br />

1-Caracteristiques pétrographiques<br />

-Les épiclastites<br />

Les épiclastites sont représentés par les conglomérats et microconglomérats ainsi que par<br />

les carbonates tufacés.<br />

•Les conglomérats et microconglomérats sont composés d’éléments variés à contours<br />

émoussés et arrondis souvent ferruginisés ou entourés par un film calcitique: fragments de<br />

basalte (5 à 40%, pl. II ph. 3, 4 et 5), de texture microlithique porphyrique à tendance<br />

doléritique rarement chloritisé, dont la taille moyenne varie entre 0,25 et 1,5mm; fragments<br />

de lave vitreuse, totalement chloritisés; fragments de plagioclases (plus de 13%), dont la taille<br />

varie de 0,25 à 1,25mm, localement micritisés; opaques (2 à 8%) dont la taille peut atteindre<br />

0,25mm; fantômes de ferromagnésiens chloritisés. Le liant, carbonaté et ferruginisé ou argilocarbonaté,<br />

est souvent affecté par une dolomitisation poussée; il renferme: gravelles<br />

ferruginisées (40% dont la taille est comprise entre 0,25 et 3mm, pl. I ph. 2), agrégats à<br />

éléments volcaniques, fragments d’argilites tufacées verdâtres (20%, taille: 0,25mm) et des<br />

plages de dolosparite à cristaux xénomorphes.<br />

•Les carbonates tufacés (pl. II ph. 6) , sont composés d’éléments arrondis, enrobés<br />

d’oxydes de fer, très variés: fragments de basaltes (1 à 15%) dont la taille est comprise entre<br />

0,1 et 2mm et de texture microlitique porphyrique ou doléritique, à fond opacifié, albitisé ou<br />

chloritisé et parfois à microlithes de feldspaths calcitisés; cristaux isolés de plagioclases (5 à<br />

13%), partiellement calcitisés, dont la taille varie entre 0,1 et 1,25mm; fragments de lave<br />

vitreuse, souvent épigénéisés, en faible proportion; agrégats à microlites de feldspaths<br />

ferruginisés et fragments de basaltes à fond opacifié; opaques (2%); fragments d’argilites<br />

tufacées (20%) dont la taille est comprise entre 0,25 et 1,25mm; gravelles (40%), parfois<br />

entièrement calcitisés ou ferruginisés. Le liant et les éléments non volcaniques représentent<br />

plus de 80% du volume total de la roche. Le liant, calcaire ou dolomitique, renferme oolithes,<br />

chlorite, oxydes de fer, lamellibranches, gastéropodes et échinides. Comme il montre une<br />

porosité importante (traces de dégazage); les pores sont tapissés de dolosparite automorphe et<br />

de silice néoformée.<br />

Les pyroclastites<br />

Les pyroclastites sont représentées par des faciès variés, qui se différencient par le type de<br />

leur ciment ainsi que par la nature et la taille des éléments Figurés. Selon la classification de<br />

Schmid (1981) et de Chalot-Prat et Le Gall (1978), les faciès suivants sont distingués : les<br />

brèches pyroclastiques, les tufs, les carbonates tufacés et les argilites tufacées.<br />

251


•Les brèches pyroclastiques, gris-violacée, marrons ou marron-grisâtre, sont formées<br />

d’éléments de nature variée et dont la taille moyenne est comprise entre 0,50 et 3,5mm. Les<br />

fragments de basalte (20 à 80%) sont de texture microlitique porphyrique. Les microlithes<br />

de plagioclases, généralement fins et de contours sinueux, irréguliers et en choux fleur, sont<br />

chloritisés, séricitisés, albitisés ou calcitisés, ou noyés dans un fond opacifié et/ou chloritisé ;<br />

comme ils peuvent être entourés par un film d'oxyde de fer ou de calcite. Les fragments de<br />

lave vitreuse (20 à 40%) sont : de forme sinueuse ou rubanée, aplatis et lenticulaires, en<br />

forme de flamme mèche ou en traînée de lave vitreuse (pl. III ph. 1, 2 et 3); ils peuvent être<br />

chloritisés, calcitisés ou opacifiés. Les cristaux de plagioclases isolés (1%), de taille 0,25mm,<br />

sont séricitisés ou chloritisés. Les opaques, en proportion élevée, peuvent se concentrer en<br />

aiguilles ou en amas disséminés dans le ciment (texture dendritique, pl. III ph. 3). Le ciment<br />

(10% à 60%), calcitique et/ou chloritique, montre localement, des gravelles d’argilites<br />

ferruginisées ou des plages micritiques recristallisées.<br />

•Les tufs différent par la taille et la nature des éléments qu’ils renferment ; on distingue:<br />

-Tufs à lapilli ou (lapilli-Tufs) sont grisâtres et localement à stratifications oblique diffuse<br />

ou horizontale. Ils sont composés de pyroclastes (70% à 90% du volume de la roche) variés,<br />

souvent opacifiés ou chloritisés: fragments de basalte doléritique (12 à 50%) dont la taille<br />

varie de 0,8 à 3,5mm; fragments de lave vitreuse (40%); cristaux de plagioclase (20%),<br />

partiellement ou totalement épigéneisés; opaques (5%) et fragments micritisés. Ces éléments,<br />

à contours irréguliers, sinueux, dentelés ou en choux fleur (pl. III ph. 4), montrent localement<br />

des structures en flamme mèche; ils sont entourés souvent par un film d'oxyde de fer, calcite<br />

palissadique et/ou un liseré de silice néoformée. Quant au ciment (10 à 25%), il est sparitique<br />

ou microsparitique.<br />

-Tufs lithiques. Ces tufs grossiers grisâtres (pl. IV ph. 3 et 4), localement à stratifications<br />

oblique ou plane, sont composés d’éléments variés (70 à 90% du volume de la roche dont la<br />

taille moyenne est 0,20mm): fragments de basalte (15 à 60%, taille comprise entre 0,10 et<br />

1,25mm), de texture doléritique ou microlitique et localement porphyrique, ils montrent des<br />

microlithes de plagioclases (30 à 40%) baignant dans un fond opacifié ; fragments de lave<br />

vitreuse (10 à 60%, taille comprise entre 0,25 et 0,80mm), hématitisés, chloritisés ou<br />

calcitisés, avec de rares phénocristaux de feldspaths (0,20 à 0,25mm); cristaux de plagioclase<br />

isolés (5 à 20%, taille inférieure à 0,50mm), sous forme de baguettes, entourés localement<br />

d’une gangue ferruginisée; opaques (3 à 5%, taille varie entre 0,10 et 0,25mm), représentés<br />

par des paillettes de chlorite à gangue ferruginisée, des hématites et des pyrites;<br />

pseudomorphoses de ferromagnésiens (5%) souvent chloritisés ou micritisés et dont la taille<br />

varie entre 0,2 et 0,50 mm. Ces éléments montrent localement un fluage (pl. IV ph 1 et 2) et<br />

sont de formes irrégulière, sinueuse ou anguleuse; ils sont liés par un ciment (20 à 60%)<br />

carbonaté, argilo-carbonaté, chlorito-carbonaté ou argileux. Ces tufs montrent une<br />

épigénéisation poussée, un début de diversification et des plages micritisées partiellement ou<br />

totalement ferruginisées et des fragments argileux à gangue ferruginisée.<br />

-Tufs cristallins et lithiques. Ces tufs fauves, grisâtres, marrons ou rouge-brique, à litage<br />

horizontale ou à stratification oblique, sont formés par: fragments de basaltes (2 à 30%, taille<br />

varie entre 0,10 et 1,50mm), sont de texture doléritique, ou microlitique peu porphyrique<br />

localement doléritique; fragments de lave vitreuse (0 à 40%, taille 0,10mm), à rares microlites<br />

de plagioclases inframillimétriques; cristaux de plagioclases (10 à 60%, taille varie entre 0,01<br />

et 0,50mm), de forme anguleuse, ils se présentent sous forme de baguettes ou d’éclats aigus,<br />

souvent séricitisés, calcitisés ou à gangue ferrugineuse; rares cristaux de feldspaths<br />

potassiques (taille varie entre 0,75 et 1mm); opaques (2 à 15%) de forme anguleuse, en<br />

baguettes, quadrangulaires ou en éclats aigus. Ces pyroclastes, localement chloritisés, se<br />

252


présentent sous diverses formes: sinueuse, anguleuse, à contours diffus, en choux-fleurs,<br />

dentelée, aplatie (structure vitroclastique, pl. IV ph. 5) ou lenticulaire. Ils sont liés par un<br />

ciment (10 à 50%) microsparitique, localement ferruginisé ou argilo-carbonaté, qui renferme<br />

des fragments d’augite aegyrinique, des lithoclastes de micrite (2 à 3%) à gangue<br />

ferruginisée, des oolithes à noyaux ferruginisés, épigéneisés ou chloritisés, des fantômes de<br />

ferromagnésiens souvent chloritisés (taille inférieure à 0,25mm) et localement des fragments<br />

de roches pyroclastiques (éléments inalogènes).<br />

-Tufs cristallins. Ces tufs fins, grisâtres, marrons, jaunâtres, violacés ou verdâtres, sont<br />

lités et localement consolidés, ils montrent rarement une matrice argileuse et sont composés<br />

par: des plagioclases (30 à 70%, taille varie entre 0,05 et 0,50mm), quadrangulaires, en éclats<br />

tordus ou anguleux, souvent micritisés ou calcitisés; fragments de lave vitreuse (5 à 30%) à<br />

contours irréguliers, anguleux ou à extrémités effilées (pl. II ph. 3), dentelés ou formant des<br />

«traînées» (vésicules à lithophyse, pl. IV ph. 6) ou des échardes aplaties; fragments de basalte<br />

(1 à 10%, taille varie entre 0,10 et 0,25mm) de forme irrégulière et sinueuse, de texture<br />

doléritique ou microlitique à tendance doléritique à plagioclases souvent dissous et fond<br />

opacifié; opaques (2 à 10%) amiboïdes, allongés, cubiques (pyrite) ou rectangulaires. Le<br />

ciment (20 à 80%) est carbonaté et hématitisé, argilo-carbonaté ou argileux et ferruginisé. Ces<br />

tufs cristallins montrent des microfissures tapissées de silice ou de calcite, d’anciens<br />

pyroxènes complètement opacifiés ou chloritisés, des plages micritiques (2 à 7%) parfois de<br />

formes arrondies ou elliptiques.<br />

-Tufs vitreux. Ils sont formés d’éléments dont la taille varie entre 0,01 et 0,25 mm et à<br />

gangue souvent ferruginisée; ils sont représentés par: fragments de laves vitreuses (60%),<br />

souvent opacifiés, de formes sinueuses rappelant les flammes mèches (texture vitroclastique<br />

en forme d’Y, pl. V ph. 1); fragments de basaltes (1 à 7%), opacifiés et de texture<br />

microlitique porphyrique; cristaux de plagioclases (30%, taille inférieure à 0,20mm) et<br />

opaques (1 à 2%). Le ciment (3 à 20%), carbonaté ou argilo-carbonaté, montre des plages de<br />

dolosparite ou de silice néoformée, des fragments argileux et des fragments de chlorite.<br />

•Les carbonates tufacés renferment des pyroclastes en faible proportion de formes<br />

anguleuses, sinueuses et lenticulaires, représentés par: fragments de basalte (1 à 7%, taille<br />

varie entre 0,1 et 2mm) montrent une texture microlitique porphyrique ou localement<br />

porphyrique et à fond opacifié ou chloritisé; cristaux de plagioclases (jusqu’à 6%), parfois<br />

calcitisés, de formes anguleuses, en éclats ou en mâcles tordues (pl. V ph. 3 et 4); fragments<br />

de lave vitreuse (jusqu’à 7%, taille varie entre 0,25 et 0,5 mm); des opaques. Le ciment ainsi<br />

que les éléments non volcaniques occupent 85 à 95% du volume total de la roche. Le ciment<br />

carbonaté (sparitique, dolosparitique ou dolomicritique), montre: gravelles, oolithes, agrégats,<br />

lamellibranches, lithoclastes ferruginisés, fragments argileux et plages de silice néoformée.<br />

•Les argilites tufacées, localement bréchifiées, sont formées par : fragments de basaltes<br />

(jusqu’à 5%, taille varie entre 0,5 et 3mm), aux contours sinueux et limites diffuses, sont de<br />

texture microlitique très peu porphyrique et localement doléritique; opaques. Le liant est<br />

argileux, ou localement dolomitisé et/ou ferruginisé, montre des plages de silice néoformée et<br />

des plages de dolosparite à cristaux imbriqués, subautomorphes à automorphes.<br />

253


2-Significations paléogeographique et structurale des volcanoclastites<br />

a-Inventaire des volcanoclastites<br />

La répartition des volcanoclastites triasico-liasiques, dans la région étudiée, est sélective<br />

dans le temps et dans l’espace.<br />

•Dans la région de Boumia-Tizi N’Rechou et le long de la bordure méridionale du<br />

Moyen Atlas (Fig. 93), la répartition des pyroclastites montre les aspects suivants:<br />

-La Formation de Tizi N’Rechou est caractérisée par l’abondance des brèches<br />

pyroclastiques, le développement des tufs lithiques (membre inférieur) et des tufs cristallins<br />

(sommet du membre inférieur), la présence des tufs vitreux (membre supérieur), l’existence<br />

des carbonates tufacés et des argilites tufacées (membre supérieur).<br />

-La Formation de Tizi N’Toumelba est marquée par les tufs et les argilites tufacées, ayant<br />

une extension régionale.<br />

-La Formation d’Aghbalou Oumlil est essentiellement riche en tufs cristallins et/ou<br />

vitreux, associés à de rares passées d’argilites tufacées qui intéressent également la base des<br />

carbonates liasiques.<br />

•Dans la région de Midelt-Aouli (Fig. 94), les dépôts pyroclastiques sont représentés,<br />

par les brèches, abondantes, essentiellement, à la base de la Formation de Tizi N’Rechou ; les<br />

tufs sont repartis dans le membre supérieur de la Formation Tizi N’Rechou et rares dans la<br />

Formation d’Aghbalou Oumlil ; les argilites tufacées sont omniprésentes dans les intervalles<br />

argileux (membre supérieur de la Formation de Tizi N’Rechou et la Formation d’Aghbalou<br />

Oumlil).<br />

b-Implications géodynamiques<br />

Les roches volcaniques à cachet pyroclastique, dont la nature et la répartition sont variées,<br />

seraient issues d’émissions volcaniques explosives concomitantes de la sédimentation. Ce<br />

volcanisme tardif est en relation avec les phases ultimes du développement du rift<br />

intracontinental. Il se manifeste le long des linéaments majeurs: l’accident de Taddammout-<br />

Aouli et l’accident de Tizi N’Rechou (Fig. 1). Il implique, par conséquent, leur réactivation et<br />

la maintenance de la subsidence tectonique lors du remplissage des bassins par les argilites<br />

salifères supérieures.<br />

L’étude comparative de la répartition des pyroclastites des régions étudiées<br />

(Fig. 93 et 94), montre que la nature des roches volcano-sédimentaires, varie d’une région à<br />

l’autre, voire au sein de la même région. Ces variations traduisent des phases d’émissions<br />

volcaniques diachrones, issues de différents évents.<br />

A la base de la Formation de Tizi N’ Rechou (et les formations équivalentes), l’abondance<br />

des pyroclastites grossières atteste d’une activité volcanique explosive active, elle est<br />

également le témoin de la proximité des évents le long des paléostructures actives.<br />

Ces volcanoclastites deviennent de plus en plus fines en s’éloignant des zones d’émission<br />

et en montant dans la série triasico-liasique; les tufs cristallins et les tufs vitreux prennent<br />

alors le relais ainsi que les argilites tufacées et les carbonates tufacés. Ce type de faciès atteste<br />

de l’éloignement de la source d’émission et la présence de larges plaines alluviales à caractère<br />

endoréique, où l’absence du renouvellement des eaux favorise la décantation des produits<br />

d’émissions antérieures qui sont en suspension.<br />

254


Fig. 93-Répartition des volcanoclastites dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou et<br />

le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

255


Fig. 94-Répartition des volcanoclastites dans la région de Midelt-Aouli<br />

256


B-Les faciès rouges<br />

A l’issue des travaux que notre groupe a entrepris (1991 à 2004) dans la Haute Moulouya,<br />

le Moyen Atlas et au toit du paléoseuil de la Haute Moulouya nous avons pu mettre en<br />

évidence:<br />

-au Lias inférieur et moyen, le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas et dans la<br />

région de Midelt-Mibladène deux à trois passées d’argilites, rouges à la base et généralement<br />

vertes au sommet; qui s’amenuisent latéralement, à l’exception de la passée supérieure (intra-<br />

Carixien) qui a une extension régionale et qui correspond au "faciès d’Itzer", d’âge carixien<br />

(biozones C1-C2).<br />

-Le Toarcien inférieur est caractérisé par les argilites rougeâtes des couches de<br />

Mibladène.<br />

-Le Bajocien est marqué par les marnes de Talsinnt rougeâtres à la base.<br />

1- Le Lias inférieur et moyen<br />

Le long du Moyen Atlas, les tidalites liasiques sont caractérisées par trois passées<br />

d’argilites: les deux premières sont d’extension limitée; alors que la troisième, d’extension<br />

régionale est qualifiée de Faciès d’Itzer (Termier, 1936). Ce faciès particulier, qui peut être<br />

suivi le long de la bordure SE du Moyen Atlas, permet de subdivisé les carbonates liasiques<br />

en "Carbonates anté-Itzer" et "Carbonates post-Itzer" (Saâdi, 1996).<br />

Les "Carbonates anté-Itzer" (Lotharingien moyen-Carixien inférieur) sont marqués au SW<br />

(entre Aït Qbal Lahlam et Aït Lhaj) par des intercalations argileuses; ces argilites silteuses<br />

rougeâtres se biseautent en allant vers le NE (entre Aït Oufella et Touariit Tameziant).<br />

Au Carixien inférieur (biozone C1) s’intercalent deux passées métriques (à Aït Oufella et<br />

Bou-Iziar) ou trois passées plurimétriques à (à Aghbalou Oumlil et Aït Lhaj) d’argilites<br />

rougeâtres. Ces argilites comportent des niveaux microconglomératiques chenalisés et des<br />

passées de dolomies argileuses à bois fossiles.<br />

Quant au "faciès d'Itzer" (Carixien: biozones Cl et C2 ; Fig. 49), il repose sur les<br />

carbonates anté-Itzer par le biais d'une discontinuité sédimentaire d'extension régionale, dont<br />

la matérialisation change d'une région à l'autre: surface émersive à fentes de dessiccation,<br />

surface karstifiée colmatée par des argilites rouges, surface de ravinement ferruginisée,<br />

surface bioturbée et surface durcie encroûtée. Ce faciès particulier du Lias moyen est<br />

représenté par des argilites rougeâtres à la base et verdâtres au sommet. Les argilites rouges<br />

sont caractérisées par de nombreux niveaux pédogénétiques à « poupées », des passées de<br />

dolomies argileuses silteuses (Oued Akhnig), des niveaux microconglomératiques chenalisés<br />

(Mitre), des intercalations d'argilites verdâtres (Aït Qbal Lahlam) ou bleuâtres (Aït Oufella).<br />

Les argilites verdâtres sont chargées, localement (Mitre), en passées carbonatées.<br />

A Midelt-Mibladéne, les carbonates anté-niveau à Hesperithyris (Sinémurien<br />

supérieur) montrent des passées plurimétriques d’argilites rougeâtres, localement (laverie de<br />

qualifiée) à intercalations carbonatées et gréseuses; que coiffent des argilites verdâtres,<br />

souvent évaporitiques et à passées carbonatées. Ces récurrences argileuses, lacunaires à TI, se<br />

biseautent en allant vers le SW. Quant aux carbonates post-niveau à Hesperithyris, présentent<br />

deux passées d’argilites plurimétriques. La première, intra-Carixienne, serait équivalentes du<br />

"faciès d’Itzer" du Moyen Atlas; alors que la deuxième, rapportée au Carixien supérieur-<br />

Domérien, est formée par des argilites rougeâtres armées de dolomies noirâtres ou violacées<br />

peu fossilifères.<br />

257


Dans la région de Boumia, le Carixien moyen montre une intercalation plurimétrique<br />

d'argilites rouges débutant par un niveau pédogénétique<br />

La composition de ces récurrences argileuses et leur organisation ainsi que leur puissance<br />

changent d’une région à l’autre voire d'une coupe à l'autre. Essentiellement rouges et silteuses<br />

à la base, elles matérialisent des épisodes d'émersion (périodes de retrait) plus ou moins<br />

prolongées qui se traduisent par l’instauration de plaines d’inondation, lors de phases de<br />

l'érosion météorique importante. Ces plaines d'inondation sont réceptacles d'épandages<br />

fluviatiles (Mitre) et sièges de dessiccations, de rubéfactions importantes et de<br />

transformations pédogénétiques multiples, témoins d’un long séjour en milieu continental.<br />

Ce détritisme fin caractérise un régime climatique tropical chaud et humide (Saâdi 1996).<br />

Après ces émersions prolongées, ces récurrences argileuses se terminent par des argilites<br />

verdâtres (Carixien supérieur), qui attestent d'une remise en eau lente et progressive de ces<br />

régions ; certaines régions ont connu des fluctuations répétitives.<br />

2- Le Lias supérieur Dés le Domérien supérieur et au cours du Toarcien inférieur,<br />

alors que le Haut fond de la Haute Moulouya, la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

(qualifiée, 1996) et la zone de passage de l’accident nord haut Atlasique (Igmoullan, 1993),<br />

suivent une évolution continentale, dans la région de Midelt-Mibladène, se déposent des<br />

marnes rouges qu’on qualifie de "couches de Mibladène" (photo 5, pl X). Ces marnes<br />

bioclastiques rougeâtres à gastéropodes et ostracodes, montrent localement une semelle de<br />

marnes bioclastiques verdâtres à foraminifères (Lenticulina acutiangulata), gastéropodes,<br />

bivalves et radioles d’échinides ; come elles sont coiffées par: une passée d’argilites<br />

verdâtres (Amghouzif), de calcaires argileux (Al Warraq) ou par un niveau pédogénétique à<br />

valeur de paléosol (Amghouzif).<br />

Ces épandages de détritisme fin dénote l’instauration de conditions rhéxistasique et<br />

l’instauration d’une vasière subsidente, suite à la dislocation de la plate forme carbonatée<br />

domérienne et à une remontée eustatique. Ce régime de vasière serait bloqué plus tard par le<br />

développement d’une plate-forme carbonatée au Toarcien moyen-supèrieur voire Aalénien.<br />

3-Dogger<br />

Le sommet du Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à<br />

Humphriesianum) est représenté par les "marnes de Talsinnt" (photo 8, pl. X), verdâtres à la<br />

base et rougeâtres au sommet; où s’intercalent localement un complexe de calcaires<br />

bioclastiques lités à Cancellophycus et ammonites, d’aspect turbiditique.<br />

Le sommet des marnes de Talsinnt est chargé en passées de calcaires bioclastiques à<br />

faune benthique et passées de marnes versicolores et rougeâtres (région d’Anjil-Tagnamas) ;<br />

et de marnes à Posidonomies et à rares ammonites (région de Midelt-Aïn Outat).<br />

Ces dépôts, d’extension locale (Midelt-Mibladène et région de Boulmane), témoignent de<br />

l’installation d’un régime de vasière au cours du maximum transgressif du Bajocien<br />

inférieur. Ils entraînent l’ennoyage et l’envasement des structures préexistantes et donc une<br />

homogénéisation paléogéographique qui perdure jusqu’à la base du Bajocien supérieur<br />

258


C-Les carbonates<br />

1-Les tidalites liasiques<br />

Au cours des temps triasico-jurassiques, le paléoseuil de la Haute Moulouya et ses marges<br />

(Moyen Atlas méridional et la région de Midelt-Mibladène) ont connu des évolutions<br />

relativement différentes.<br />

a- Région de Midelt-Mibladène<br />

Les carbonates liasiques, datés du Lias moyen (Du Dresnay, 1987), sont caractérisés par<br />

un niveau repère: "niveau à Hesperithyris"; ce niveau, bien repérable dans l’ensemble des<br />

dépôts liasiques et très fossilifère essentiellement à brachiopodes: Hesperithyris renierii<br />

CATULLO, H. renierii var. sinuosa DUBAR, Rhynchonellidae et Spiriferina sp., présente<br />

une extension régionale, d'où l'adoption des subdivisions suivantes: le niveau à Hesperithyris,<br />

les carbonates anté-niveau à Hesperithyris, les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Saâdi<br />

& al., 1993).<br />

Les argilites saliféres supérieures sont coiffées par une première récurrence carbonatée,<br />

représentée soit par une barre dolomitique, une alternance de dolomies noduleuses à bois<br />

fossiles et d’argilites ligniteuses ou une alternance de carbonates stromatholitiques et<br />

d’argilites évaporitiques. Elle dénote une mise à l’eau de la région, à l’origine du<br />

développement d’un tidal flat différencié : milieux généralement supratidaux voire<br />

localement (laverie de Mibladène) intertidaux à subtidaux. Cet avènement avorte<br />

ultérieurement et il est relayé par une plaine d’inondation.<br />

Celle-ci est ravinée par les carbonates anté-niveau à Hesperithyris (Lias inférieur).<br />

Epais de 25 à 60 m, ils sont représentés essentiellement par des carbonates tidaux de milieux<br />

essentiellement intertidaux, à dominante laminitiques, où divers faciès sont reconnus:<br />

dolomies stromatolitiques, dolomies pulvérulentes, dolomies bioclastiques à structures<br />

oeillées, des dolomies bréchifiées et ligniteux. Ces carbonates, où les hard-grounds sont de<br />

règle et qui montrent localement des passées plurimétriques d'argilites, sont agencés en<br />

séquences d’estran; néanmoins on note le développement d’une séquence de lignites à Lissit<br />

et d’une séquence de sebkha à Taddammout. Ils traduisent l’installation d’une plate forme<br />

tidale sous climat tropical aride en un régime biostasique ayant favorisé le développement<br />

d’un couvert végétal important.<br />

Le niveau à Hesperithyris (Carixien), puissant de 1 à 5 m est une dolomie bioclastique<br />

d’aspect caverneux et bréchique à faune diversifiée: brachiopodes, gastéropodes,<br />

échinodermes, polypiers isolés, bivalves (Opis cf. provocordinata, Pinna sp. pectinidés),<br />

encrines et bois fossiles. Il s’intègre dans des séquences de chenal de marée, dont il forme la<br />

base; il atteste de l’inondation maximale de cette région.<br />

Les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Carixien biozone C1-C2 et Domérien<br />

inférieur, dont la puissance dépasse les 100 m et à caractère tidalitique, attestent de la<br />

persistance des conditions instaurées dés le sommet du Lias inférieur.<br />

Ils débutent par des dépôts essentiellement intertidaux, qui sont agencés en séquences<br />

d’estran. Après quoi, se généralisent des faciès essentiellement supratidaux et continentaux<br />

organisés en séquences de sebkha. Notons que localement se développe une séquence de<br />

lignites (Ighiyz n’Imnayn) ou une séquence de chenal de marée (Lissit). Le retour de la mer et<br />

l’instauration des conditions intertidales pendant le Carixien supérieur-Domérien inférieur se<br />

259


traduit par la généralisation de dépôts carbonatés à dominante laminitiques et à épandages<br />

bioclastiques, et des marno-calcaires à Mégalodontidés au sommet.<br />

Cette évolution tidale est entrecoupée par des épisodes émersifs ayant favorisé le<br />

développement de plaines d'inondation. Elle est également perturbée par des épisodes<br />

transgressifs, générateurs d’intervalles plus marins.<br />

b- Le paléoseuil de la Haute Moulouya Le paléoseuil de la Haute Moulouya, n'est<br />

recouvert par une transgression pelliculaire qu'au Carixien inférieur. Il débute par des<br />

alternances argilo-dolomitiques ou par des dolomies, localement bioclastiques, structurés en<br />

séquences d'estran puis de sebkha. Ces dépôts traduisent l’installation d'environnements<br />

intertidaux qui évoluent en milieux supratidaux voire continentaux.<br />

c- La bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

Le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas, les carbonates liasiques sont<br />

représentés par des tidalites, dont l'âge s'échelonne du Lotharingien moyen à un Carixien<br />

élevé voire Domérien. Ils sont marqués par le "Faciès d’Itzer", qui les subdivise en<br />

"carbonates anté-Itzer" et "carbonates post-Itzer".<br />

Les carbonates anté-Itzer (Lotharingien moyen voire Carixien biozone C1) débute<br />

par des dolomies bioclastiques essentiellement à brachiopodes, oncholites, stratifications<br />

obliques et entrecroisées où s'intercalent des passées laminitiques et bioclastiques à<br />

mégalodontidés; ils sont ordonnés en séquences de chenal de marée et d’estran. Cette<br />

généralisation des carbonates plaide en faveur d'un régime biostasique sous un climat chaud<br />

et humide. Quant aux récurrences argileuses, qui caractérisent essentiellement le secteur SW,<br />

elles témoignent de la proximité d'un rivage et d'une terre émergée. Il se termine par une<br />

alternance de dolomies laminitiques ou stromatolitiques et d’argilites localement (Mitre)<br />

évaporitique. Ces dépôts, à rares niveaux bioclastiques à mégalodontidés et oncholites, sont<br />

agencés en séquences de sebkha qui attestent de l’instauration d’environnement supratidaux,<br />

prémices de l’émersion qu’à connue cette région au Carixien (biozones C1-C2) et qui s’est<br />

traduite par le dépôt du faciès d’Itzer.<br />

Les carbonates post-Itzer: Carixien (biozone C2)-Domérien voire Toarcien sont<br />

caractérisés par la présence du niveau à Hesperithyris qui forme un ou plusieurs horizons au<br />

NE. Ils débutent par une alternance argilo-dolomitique, à dominance stromatholitique,<br />

agencés en séquences de sebkha.Viennent ensuite des dépôts dynamiques (épandages<br />

bioclastiques et oolithiques), qui montrent des intercalations de dolomies laminitiques et<br />

stromatholitiques; ils sont organisés d’abord en séquences d’estran; puis en séquences de<br />

chenal de marée et de sebkha. Leur succèdent des faciès essentiellement oolithiques et<br />

bioclastiques, que coiffent des dolomies stromatholitiques ou laminitiques à rides de courant,<br />

des dolomies bioturbées et des dolomies bréchifiées ; ils sont structurés en séquences de<br />

chenal de marée que relayent des séquences de sebkha, prémisses de l’émersion de la région.<br />

2-Les carbonates toarço-aalèniens<br />

Les couches de Mibladène (Toarcien inférieur) sont coiffées par des calcaires oolitiques et<br />

bioclastiques à ammonites (Hildoceras sp., Catacoeloceras sp. , Hammatoceras sp.),<br />

brachiopodes (Terebratula jauberti Davidson, Rhynchonella méridionalis et Rhynchonalla<br />

bourchardi), échinides, polypiers, traces de zoophycos, bivalves (Pholadomya sp., Trigonia<br />

sp., Pecten cf. ambongoensis Thevenin, Lima sp. et Cténostreon sp.), foraminifères,<br />

bélemnites, encrines, algues, gastéropodes et localement à coraux (région de Midelt-Aïn<br />

260


Outat). Ces calcaires, rapportés au Toarcien moyen-supérieur voire Aalénien, sont<br />

représentés soit par une barre massive plurimétrique, ou organisés en bancs,<br />

pluridécimétriques à métriques, qu’intercalent des passées de calcaires bioclastiques<br />

noduleux; de calcaires bréchifiés bioclastiques; de calcaires argileux bioturbés lités rosâtres<br />

ou des calcaires argileux en plaquettes et à rares passées d’argilites verdâtres.<br />

Ces dépôts, où les surfaces ferruginisées sont de règle, sont coiffés par un hard-ground,<br />

une surface irrégulière ou une surface ferrugineuse à galettes algaires, lithoclastes et<br />

bélemnites. Ils traduisent l’installation d’une plate forme carbonatée en climat tropical aride<br />

et sous régime biostasique.<br />

3-Le calcaire corniche<br />

Sur les marno-calcaires, du Bajocien inférieur et moyen, reposent des calcaires<br />

organogènes qu’on appel "calcaire corniche" (photo 8, pl X).<br />

Ces calcaires, datés du Bajocien supérieur, sont organisés en trois barres de calcaires à<br />

coraux branchus, que séparent des calcaires bioclastiques essentiellement à madréporaires,<br />

brachiopodes (Charltonityris sp.), bivalves, échinodermes, gastéropodes et oncholites.<br />

Localement, ils sont intercalés par des marnes bioclastiques et/ou des calcaires en plaquettes.<br />

Le calcaire corniche, lacunaire dans la vallée d’Oued Ikis, réduit au Nord de Flilou à (2m) de<br />

calcaires oolitiques à stratification oblique (Igmoullan, 1993), peut atteindre (40m) entre<br />

Agerchawn et Flilou, et dans la région d’Aghbalou Ahlal.<br />

Ces dépôts attestent de l’installation d’une plate forme carbonatée néritique suite à une<br />

remontée des fonds sous-marins et/ou une baisse eustatique.<br />

261


262


TROISIEME PARTIE<br />

PARAMETRES ET GRADIENTS<br />

GEODYNAMIQUES<br />

263


264


I- L’EVOLUTION STRUCTURALE<br />

Introduction<br />

L’évolution géodynamique méso-cénozoïque de la région étudiée est polyphasée et<br />

complexe. Elle est régie par plusieurs facteurs ; elle a débuté lors de la dislocation du socle<br />

paléozoïque granitisé. La réactivation permienne et triasique des accidents hercyniens et<br />

tardi-hercyniens majeurs s’est effectuée dans un contexte distensif, lors du rifting triasicoliasique.<br />

Il s’ensuit l’individualisation de plusieurs secteurs, diversement structurés : certains sont<br />

stables d’autres sont tectoniquement actifs. Ce cadre structural, dont la réactivation au fil du<br />

temps a gouverné les étapes majeurs de cette évolution, est acquis dés le Trias supérieur.<br />

L’évolution méso-cénozoïque de cette région est marquée par des dépôts, aux<br />

caractéristiques faciologiques et aux puissances variés ; ayant enregistrés les effets des<br />

multiples événements tectoniques, les bouleversements paléogéographiques et les inversions<br />

structuraux. Elle est aussi caractérisée par plusieurs épisodes magmatiques.<br />

On note deux principaux types de déformations : le premier type, dont les marqueurs sont<br />

de règle, est en relation avec la réactivation du cadre structural préétabli ; il est<br />

synsédimentaire. Alors que le deuxième type, post-sédimentaire, traduit la structuration de<br />

cette région ainsi que son évolution postérieure.<br />

Une description des marqueurs des déformations successives, est faite au niveau de<br />

chaque secteur à l’échelle locale et cartographique. Elle va permettre de retrace l’évolution<br />

structurale, qui sera replacée dans son cadre régional.<br />

L’évolution structurale de cette région, très complexe, s’est déroulée en trois étapes<br />

majeures :<br />

1-Premiére étape est responsable de la dislocation du socle paléozoïque par une<br />

tectonique en blocs basculés qui a affectée la région au Trias supérieur. Cet épisode<br />

tectonique, guidé par la réactivation du réseau de fractures tardi-hercyniennes a induit un<br />

effondrement différentiel des différents secteurs. Il en résulte l’individualisation du haut fond<br />

de la Haute Moulouya, qu’encadrent des régions subsidentes (Midelt-Mibladène, bassin de<br />

Kerrouchéne et Moyen Atlas méridional), siéges d’une sédimentation plus dilatée et très<br />

diversifiée.<br />

Dés le Trias supérieur, le socle paléozoïque pénéplané, est découpé par un réseau de<br />

fractures (NS à NNE-SSW ; Fig. 95 et 96) qui sont réactivées en failles normales dés le<br />

Permien. Il s’ensuit sa structuration en grabens et demi-grabens que séparent des zones<br />

relativement stables. Ces régions subsidentes sont réceptacles de dépôts détritiques qui<br />

résultent du démantèlement des reliefs résiduels. Certaines failles sont scellées par ces<br />

épandages détritiques. Le socle ainsi structuré est érigé en Haut fond par rapport au Moyen<br />

Atlas, Haut Atlas et Moyenne Moulouya ; qui sont le siége d’une sédimentation plus dilatée<br />

et très diversifiée.<br />

265


Fig. 95-Coupe géologiques sérieés illustrant la structure de la boutonniére<br />

de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de passage de l’Accident d’Aït<br />

Oufella (FAO) et de région de Boumia-Tizi N’Rechou<br />

266


Le socle paléozoïque est recouvert, en discordance angulaire majeure, par les dépôts<br />

triasico-liasiques, représentés par les argilites rougeâtres triasico-liasiques. Dans la Haute<br />

Moulouya et le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas, les dépôts triasico-liasiques<br />

jalonnent les accidents majeurs : accident d’Aït Oufella (photo XI, pl. 3) et accident de<br />

Mibladène-Aouli (photo XI, pl. 2) et ceinture les boutonnières paléozoïques (boutonnières de<br />

Boumia et Zeïda-Aouli dans la Haute Moulouya et les pointements de Talaghine et<br />

d’Amalou Ignaoun au SW du Moyen Atlas). Ils sont représentés par les argilites rougeâtres<br />

où s’intercale un complexe basaltique.<br />

Les argilites infra-basaltiques montrent une semelle grossière, représentée par les<br />

détritiques grossiers de base (conglomérats, arkoses et grés lie de vin). Ces dépôts détritiques<br />

attestent de la phase érosive importante qui a façonné le paléozoïque de la Haute Moulouya et<br />

les reliefs résiduels, et dont les actions ont concouru à leur aplanissement. Leurs marges<br />

effondrées, organisées en blocs basculés, ont évolués en bassins, siéges d’une sédimentation<br />

continentale; comme elles traduisent localement un certain confinement. Les argilites infrabasaltiques<br />

et leur semelle grossière montrent des variations d’épaisseur importantes et des<br />

changements de faciès notables. Elles ont enregistré une déformation distensive, dont les<br />

marqueurs sont observables à toutes les échelles.<br />

Fig. 96-Structures distensives dans les détritiques grossiers de base et les argilites inférieure<br />

de Dhar El Khach (Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

267


En effet, dans la boutonniére de Kerrouchène-Tanourdi (Fig. 95) et dans la région<br />

d’Aouli-Sidi Ayad (Fig. 96), ces dépôts sont découpés par une mosaïque d'accidents vivants<br />

en plusieurs blocs, organisés en grabens, demi-grabens et horsts (photo 8, pl.XI). On assiste là<br />

à l’instauration d’une paléogéographie différenciée, suite à la naissance d’un cadre morphostructural<br />

organisé en zones hautes et zones subsidentes. La région de Midelt-Mibladène est<br />

découpée en blocs basculés, disposés en paliers successifs, délimités par des failles EW à<br />

ENE-WSW, effondrés en allant du Nord vers le Sud (Fig. 99) ; cette structuration, acquise<br />

dés le Trias supérieur, a contrôlé la paléogéographie ainsi que la répartition des corps<br />

sédimentaires.<br />

Le complexe basaltique, organisé en plusieurs coulées, est localement lacunaire ; comme<br />

il montre des épaississements locaux (région d’Aouli). Les basaltes et les intercalations<br />

sédimentaires associées peuvent être affectés par : des failles normales synsédimentaires, qui<br />

(Figs 97 et 98 C) ; des dykes (Ifri Ichabar) ; comme ils peuvent être parcourus par des fentes<br />

et microfissures à remplissage calcitique ou de silice néoformée (photo 6,pl.VII). Ce<br />

magmatisme fissurale, et les réseaux filoniens, attestent des événements distensifs qui ont<br />

marqué cette région au cours du passage Trias supérieur-Lias basal.<br />

Après la mise en place du complexe basaltique, le cadre structural préétabli est réactivé,<br />

comme en atteste la semelle des argilites saliféres supérieures, formée par des détritiques<br />

grossiers et volcano-sédimentaires Après quoi le haut fond de la Haute Moulouya, suit une<br />

évolution continentale pendant le Lias inférieur ; il alimentera au cours du Lias inférieur et<br />

moyen en détritiques les régions voisines, où s’instaure la plate forme carbonatée liasique.<br />

Les argilites saliféres supérieures reposent sur le complexe basaltique par le biais d’une<br />

discordance nette, mais souvent par un contact faillé<br />

Ces argilites, composées par des détritiques grossiers à la base et de plus en plus fins vers<br />

le sommet ; auxquels sont associés des pyroclastites issues de volcanisme explosif, sont<br />

marquées localement à la base par une nouvelle phase «timide» de magmatisme effusive qui<br />

est de très faible ampleur (Oued Moulouya, Adharal et Sidi Aït Lahbib). Cet épisode<br />

magmatique, qui pourrait être l’équivalent de l’unité supérieure reconnue sur le Haut Atlas<br />

(appuyé par les dernières études volcanologiques et géochimiques réalisées le long de «la<br />

deuxième ride»; Mahmoudi et Bertrand, article sous presse), matérialise le stade ultime des<br />

manifestations volcaniques triasico-liasiques concomitant du rifting de l’atlantique central.<br />

Alors que les détritiques grossiers, essentiellement à éléments de basalte, traduisent un<br />

rajeunissement des reliefs avoisinants (arrière pays) en voie de surrection suite à la<br />

réactivation du canevas structural préétabli ; ils nourrissent des bassins subsidents, comme ils<br />

sont organisés en séquences continentales caractéristiques souvent de cône de déjection qui<br />

témoigne donc du dépôt le long d’escarpement de failles, généralement en bordure de grabens<br />

actifs (Allen, 1965 ; Delfaud, 1984). Cette sédimentation détritique est associée à des<br />

pyroclastites grossières; qui attestent de la proximité des bouches principales des émissions<br />

volcaniques (accidents actives qui véhiculent ce volcanisme explosif : accident de<br />

Taddammout-Aouli et d’Aït Oufella); ils serait à mettre en relation avec la tectonique<br />

distensive fini-triasique.<br />

268


Fig. 97-Région d’Aghbalou Oumlil.<br />

A-Les dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale du Moyen<br />

Atlas Chevauchants le Crétacé et le Mio-Pliocéne de la Haute Moulouya.<br />

CAI : carbonates Anté-Itzer ; FI : Faciès d’Itzer ; CPI : carbonates post-Itzer ;<br />

FAO : faille d’Aït Oufella, MP : Mio-Pliocéne ; NSI : niveau sédimentaire<br />

intercalé.<br />

B-Structures distensives dans le complexe basaltique.<br />

269


Les argilites saliféres supérieures montrent des changements de faciès notables et des<br />

variations d’épaisseur importante: lacunaires au droit du paléoseuil, où les basaltes sont<br />

directement transgressés par les carbonates liasiques (Ifri Ichabar, Tourarine et Aqabab<br />

Amallal, ou par le Crétacé au NW de Boutazart); réduites sur le nord-est de la ride d’Aït<br />

Oufella (entre Aït Oufella et Taouarit Tameziant et Taddammout-Boumia) et développées<br />

ailleurs. On assiste là à l’instauration d’une paléogéographie différentiée suite à la naissance<br />

d’un cadre morpho-structural organisé en zones hautes et zones basses (Fig. 98 C).<br />

Le comblement est assuré par des écoulements intermittent à forte charge, favorisé par la<br />

réactivation du cadre morphostructural préétabli, assurant la surrection des épaulements et<br />

l’approfondissement graduel des dépressions qui s’effectue en paliers successifs (orientées du<br />

SE vers le NW dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou et dont l’axe d’approfondissement<br />

maximal serait situé à Tawrirt, et du NW vers le SE à Aouli-Sidi Ayad et dont l’axe de<br />

subsidence maximal est situé sur la berge nord de Oued Moulouya).<br />

Le sommet des argilites supérieures montre une dominance de détritisme fin, ainsi que<br />

l’absence des pyroclastites ; il traduit l’instauration d’une certaine homogénéisation de la<br />

sédimentation ; celle-ci, s’est effectuée sur un schéma paléogéographique différencié lors<br />

d’une période d’accalmie tectonique et volcanique.<br />

Après le dépôt des argilites saliféres supérieures, le Haut fond de la Haute Moulouya est<br />

exondé pendant le Lias inférieur et durant la base du Carixien. Erigé en horst, il alimente en<br />

détritiques ses marges qui sont soumises pendant le Lias inférieur à des conditions néritiques<br />

intermittentes. En effet, dés le Sinémurien, la région de Midelt-Mibladéne et la bordure<br />

méridionale du Moyen Atlas sont recouverts par une plate forme carbonatée de type tidal flat,<br />

bien différenciée, qui atteste de la mise à l’eau de ces régions. Cette incursion marine<br />

s’affirme au Carixien inférieur (lors du dépôt du niveau à Hesperithyris d’extension<br />

régionale) et on assiste là à l’ennoyage des structures préexistantes suite à l’inondation<br />

maximale de cette région. Le paléoseuil de la Haute Moulouya, émergé jusqu’alors, est<br />

recouvert par une transgression pelliculaire (Fig. 98 C) qui se traduit par l’instauration d’un<br />

environnement, essentiellement, sebkhaïque. Cette évolution tidale qui persiste jusqu’à la<br />

base du Domérien, est entrecoupée par des épisodes émersives ayant favorisé le<br />

développement de plaines d’inondation.<br />

L’évolution de cette plate forme carbonatée tidale est régie par un cadre morphostructural<br />

organisé en zones hautes et zones subsidentes. La réorganisation de certains blocs est<br />

responsable d’inversions de situations génératrices de milieux tidaux variés d’un secteur à<br />

l’autre de ces régions. L’instabilité tectonique s’exprime également par une déformation<br />

synsédimentaire, dont les marqueurs sont de règle, en relation avec la réactivation du cadre<br />

structural préétabli. En effet, la dynamique du tréfonds se marque par des changements de<br />

faciès et des variations d’épaisseurs, ainsi que par des structures tectono-sédimentaires :<br />

failles normales, qui sont génératrices de structures en horsts et grabens, discordance<br />

progressives qui passent latéralement à des discordances angulaires locales (Fig. 98 A et B),<br />

les brèches intra-formationnelles, les contournements et les flexures.<br />

Ainsi ces carbonates tidalitiques affleurent largement au Nord de Midelt, où ils forment le<br />

plateau d’Adarhal, tout en se biseautant, en allant du NE vers le SW, et du Nord au Sud. En<br />

revanche, au Sud de Midelt, ces carbonates tidalitiques liasiques forment les deux<br />

pointements de Marraz Tissiliwiyn et d’Almou n’Boutselli (Igmoullan, 1993 ; 1994 ; Saâdi,<br />

1996) qui jalonne la limite faillée entre deux blocs.<br />

270


Fig. 98-Coupes géologiques montrant Failles normales synsédimentaires;<br />

Discordance progressive et discordance angulaire.<br />

A-Dans les carbonates tidalitiques liasiques de la région de Tizi N’Imidar.<br />

B- Dans les carbonates tidalitiques liasiques de la région d’Ighrane N’Has-Taquatta’t<br />

C- Dans les dépôts triasico-liasiques de la région de Boumia.<br />

271


Alors que la corrélation des coupes levées le long de la bordure méridionale du Moyen<br />

Atlas montrent que les sédiments dessinent un éventail ouverts vers le NE (Fig. 47). Cette<br />

configuration simule, dans le détail, une organisation des dépôts en plusieurs blocs qui sont<br />

déposés en gradins effondres vers le NE.<br />

Aussi, ces carbonates sont contaminés par des récurrences argileuses d’extension<br />

régionales, Faciès d’Itzer entre autre, attestant de l’influence des bordures suite à un<br />

rajeunissement des reliefs. Ces décharges détritiques, témoignent de l’épisode émersifs qu’ont<br />

connu ces régions, tectoniques actives. En effet, les carbonates anté-Itzer sont affectés par des<br />

failles normales synsédimentaires en plusieurs blocs, qui sont disposés en gradins, demigrabins<br />

et horst. Cette phase tectonique, génératrices de gouttières synclinales réceptacles du<br />

Faciès d’Itzer (Fig. 98 A et B), perdure lors du dépôt des carbonates post-Itzer (Fig. 98 B), et<br />

se traduit par des failles normales, des discordances angulaires et des variations d’épaisseurs.<br />

Après le Lias inférieur et moyen, le Moyen Atlas est exondé ; cette émersion perdure<br />

jusqu’à la base du Crétacé supérieur, à l’exception de sa terminaison septentrionale qui est<br />

noyée par les marnes de Boulmane au Bajocien inférieur (zone à Sauzei). Il va joué le rôle<br />

d’un haut fond vis à vis de la transgression atlantique (Fedan, 1989).<br />

2-Deuxiéme étape<br />

Au passage Lias moyen-Lias supérieur, la mobilité se généralise et atteint son<br />

paroxysme ; elle est responsable de l’effondrement de la région de Midelt-Mibladène qui est<br />

découpée par des accidents longitudinaux en plusieurs blocs et s’accompagne de la lacune du<br />

Domérien terminal et de la base du Toarcien. La remobilisation différenciée de ces derniers<br />

entraîne la naissance d’un cadre structural nouveau organisé en zones hautes et zones basses<br />

plus subsidentes (Figs. 99). Cette phase tectonique est synchrone d’un épisode d’envasement<br />

et d’ennoyage des paléostructures au Toarcien inférieur (couches de Mibladène). Ce régime<br />

de vasière est bloqué par l’instauration de la plate forme carbonatée toarço-aalénienne. Les<br />

faciès de Mibladène montre d’importants changements de faciès et des variations d’épaisseurs<br />

notables, en relation avec une paléogéographie différenciée dans un contexte tectonique actif.<br />

Le passage Lias-Dogger (Figs. 99) est marqué par une accentuation des phases tectonoeustatiques.<br />

La réactivation du canevas structurale préétabli entraîne la dislocation de la barre<br />

carbonatée toarço-aaléenienne et l’apparition d’un cadre structural nouveau, organisé en rides<br />

et dépocentres. La région de Midelt-Mibladène émerge pendant l’Aalénien et la base du<br />

Bajocien (zone à Discites et base de la zone à Laeviuscula); parallèlement, les reliefs de cette<br />

région, ainsi créés, sont nivelés et soumis à l’érosion partielle ou totale des dépôts toarciens<br />

et aaléno-bajociens.<br />

La remise à l’eau n’est assurée que partiellement pendant la zone à Laeviuscula et la<br />

base de la zone à Sauzei, avec le dépôt dans les zones subsidentes de calcaires et marnocalcaires<br />

à Cancellophycus et céphalopodes (Fig. 99). Quant aux zones adjacentes, elles sont<br />

émergées et soumises à une intense érosion. La réactivation du canevas structural préétabli se<br />

traduit par des failles normales synsédimentaires et discordances progressives ; elle a entraîné<br />

une réorganisation des blocs responsables d’inversions de situations notables (Fig. 99).<br />

L’inondation de cette région, annoncée dés la zone à Laeviuscula, devient effective pendant<br />

la zone à Sauzei. Elle se marque par un ennoyage des structures préexistantes suite à une<br />

généralisation de la sédimentation marneuse (marnes de Talsinnt), d’épaisseur variée.<br />

272


Fig. 99-Coupes géologiques dans la région de Midelt-Mibladène<br />

A et B-Failles normales synsédimentaires et discontinuité progressive dans<br />

les calcaires et les marno-calcaires à cancellophycus bajociens.<br />

C-Structure d’ensemble.<br />

1-Socle ; 2-Trias supérieur-Lias inférieur ; 3 et 4-Lias inférieur et moyen,<br />

5-Toarcien, 6-Marnes de Talsinnt ; 7 et 8-Crétacé ; 9-Moi-Pliocène ; 10-Quaternaire<br />

273


Ce régime de vasières très subsidentes se maintient jusqu’à la base du Bajocien<br />

supérieur ; néanmoins, il est localement perturbé avec les arrivées turbiditiques<br />

Les couches de Mibladène, les marnes et marno-calcaires à Cancellophycus et les marnes<br />

de Talsinnt forment des éventails ouverts vers les zones effondrées. De plus, la base des<br />

marnes et marno-calcaires à Cancellophycus est affectée par des failles normales<br />

synsédimentaires délimitant des blocs organisés en horsts et grabens.<br />

3-Troisiéme étape<br />

Après la révolution bajocienne, la région de Midelt-Mibladène émerge. Elle n’a été<br />

inondée qu’au Crétacé supérieur (Fig 95) lors de la transgression cénomano-turonienne de<br />

dépendance atlantique. Le conglomérat classique infracénomanien ravine les marnes de<br />

Talsinnt et les termes sous jacents. Il est surmonté par les grés, argilites silteuses et marnes à<br />

évaporites du Crétacé inférieur, auxquels font suite les carbonates du Crétacé supérieur.<br />

Quant au haut fond de la Haute Moulouya, émergé du Carixien supérieur au Crétacé<br />

inférieur, a été façonné par des phases d’érosion et de démantèlement. Les termes triasicoliasiques<br />

sont alors incisés. Avec la transgression atlantique du Crétacé supérieur, le haut<br />

fond de la Haute Moulouya, déjà structuré, est submergé (Fig. 100), seule sa bordure<br />

septentrionale est ennoyée.<br />

Les dépôts albo-cénomiens reposent en discordance angulaire en allant de l’Est vers<br />

l’Ouest sur les carbonates liasiques, les argilites supérieures, le complexe basaltique, les<br />

argilites inférieures, ainsi que certains apophyses granitiques.<br />

Les dépôts crétacés, qui ont transgressés sur un substrat déjà structuré, sont affectés par<br />

une déformation synsédimentaires, dont les marqueurs sont observables à toutes les échelles.<br />

Cette mobilité traduit une réactivation du cadre structural préétabli, bien que certains<br />

accidents sont fossilisés.<br />

Fig. 100-Coupe géologique le long du transect Khénifra-Kerrouchène<br />

illustrant la structure d’ensemble de la région<br />

274


Fig. 101-Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique<br />

A-Coupe illustrant la structure de la bordure méridionale du Moyen Atls, de la zone de<br />

passage de l’accident d’Aït Oufella et de la gouttière synclinale cénozoïque d’Itzer-Anjil.<br />

B-Coupe illustrant la structure de la boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de<br />

passage de l’accident d’Aït Oufella et de la région de Boumia.<br />

(Cf. Fig. 99 pour la légende)<br />

Fig. 102-Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique<br />

A-Coupe géologique dans la région de Midelt<br />

B- Coupe géologique dans la région entre Midelt et Jbel Ayachi<br />

(Cf. Fig. 99 pour la légende)<br />

275


Après le Crétacé, toute la région étudiée est mise en relief et suit une évolution<br />

continentale. Dés la fin du Jurassique moyen, cette région a été soumise à un serrage auquel<br />

est lié un raccourcissement subméridien. Ce qui a induit un exhaussement généralisé, une<br />

accentuation des structures héritées et la restructuration de toute la région.<br />

Au cours des temps cénozoïques s’individualisent les chaînes atlasiques suite à une<br />

inversion structurale. La Haute Moulouya évolue alors en une région relativement subsidente<br />

que surplombent les chaînes atlasiques naissantes (versant nord du Haut Atlas et le versant<br />

sud du Moyen Atlas), d’où le qualificatif de paléoseuil de la Haute Moulouya.<br />

La tectonique atlasique se marque par l’accentuation des structures héritées qui sont<br />

exhaussées ; elle est également responsable de l’inversion structurale qui se traduit par<br />

l’individualisation de gouttières synclinales cénozoïques aux pieds des chaînes (Fig. 101); ces<br />

sillons marginaux, où s’accumulent les produits de démantèlement des reliefs, ont enregistré<br />

la tectonique atlasique en relation avec un serrage subméridien,sous forme d’ une déformation<br />

compressive ; elle affecte les différents termes de la série de remplissage. Quant à la<br />

surrection des chaînes qui en résulte, elle se traduit par le débordement de la couverture<br />

triasico-jurassique, décollée sur la Haute Moulouya (photo 3, pl.XI). Elle se manifeste<br />

également par les multiples phases de démantélement des reliefs dont les produits alimenten<br />

les sillons marginaux subsidents.<br />

Dans cetaines régions, où n’affleurent que les séries triasico-jurassiques et crétacés, la<br />

tectonique atlasique s’exprime par des déformations plicatives ou cassantes. Elle est marquée<br />

également par une réactivation du cadre structural préétabli qui s’accompagne d’un<br />

soulévement régional :<br />

a-Le paléoseuil est ployé en un antiforme de grand rayon de courbure (Fig. 95). Les<br />

accidents NE-SW à NNE-SSW qui l’affectent ainsi que sa couverture jurassico-crétacée sont<br />

repris en décrochement sénéstres.<br />

b-La structuration en blocs basculés de la région de Midelt-Mibladéne (Fig. 102) est<br />

préservée par la tectonique atlasique. Avec néanmois les déformations suivantes : certains<br />

blocs sont gauchis ; d’autres sont ployés en plis de grand rayon de courbure ; les accidents<br />

sont remobilisés en failles inverses, légérement décrochantes, bvien que ce soulévement<br />

atlasique ne compense pas l’éffondrement triasico-jurassique.<br />

c-Quant à la couverture de la bordure méridionale du Moyen Atlas, elle a enregistrée<br />

différentes déformations dues à la tectonique atlasique :<br />

-Sur la boutonniére de Kerrouchène-Tanourdi (Fig. 101B), les marqueurs de la<br />

distension triasico-liasique sont bien conservés, bien qu’elle soit ployée en un bombement.<br />

-La bordure méridionale du Moyen Atlas, qui déborde sur la Haute Moulouya, ; est<br />

affectée par une série de plis, à axe courbe ; ils sont disposés en échelons alternés (Fig.101A).<br />

Le coeur de certains plis synclinaux est formé de dépôts crétacés et cénozoïques ; cette<br />

déformation est due à un décrochement crustal majeur.<br />

-La ride de Taouariit Tamokrant simule un pli coffré, accidenté par une structure en<br />

fleur positive, expression dans la couverture d’un décrochement crustal en compression.<br />

Chaque étape de cette évolution est caractérisée par la création de structures nouvelles.<br />

Cependant, l’héritage, dont le rôle primordial, s’exprime par la réutilisation des lignes<br />

structurales majeures suivant différentes modalités.<br />

276


La tectonique est entretenue aucours des temps méso-cénozoïques. Son effet se surimpose<br />

à ceux des autres facteurs qu’il a modulé en les accentuant ou, au contraire, en les contrariant.<br />

II-LES ETAPES D’EVOLUTION (Fig. 103)<br />

Dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas, la période triasicoliasique<br />

est caractérisée par un contexte géodynamique d’ouverture (régime distensif) en<br />

relation avec le rifting atlantique. Cette mobilité est responsable de l’individualisation de<br />

bassins de type rift. La série de remplissage, bien que se développant en milieu continental,<br />

montre dans sa partie supérieure une influence marine due à l’avancée de la Téthys<br />

occidentale qui envahit sa marge sud, sous forme de transgressions lagunaires (Auboin et al.,<br />

1977).<br />

A-Etape triasico-liasique<br />

Le remplissage des bassins continentaux débute au Carnien supérieur-Norien supérieur<br />

par des épandages de cônes alluviaux à matériel peu évolué (détritiques grossiers de base)<br />

dans des dépressions longitudinales, témoignant de la dégradation des reliefs avoisinants en<br />

voie de surrection et donc de l’importance du contrôle tectonique dans la morphostructuration<br />

du tréfonds et dans l’organisation des dépôts. Ensuite, la généralisation des<br />

sédiments matures (argilites salifères) marque l’existence de réseaux fluviatiles bien<br />

développés, assurant le transit et la répartition des sédiments dans ces zones privilégiées,<br />

selon un paysage paléogéographique différencié, guidé par la topographie morpho-structurale.<br />

L’évolution de ces bassins est marquée par un épisode volcanique, d’âge Norien<br />

supérieur-Lias basal ; ce volcanisme effusif s’est exprimé par une série de coulées<br />

basaltiques en milieux aériens à sub-aquatiques (milieux peu profonds).<br />

Après la mise en place de ce complexe basaltique, le cadre structural préétabli est<br />

réactivé. Cette mobilité prédomine pendant le dépôt des argilites salifères supérieures (Lias<br />

basal) et agit par ultimes saccades d’extension qui se reflètent dans les variations<br />

d’épaisseurs, les changements de faciès. Ces argilites sont marquées par des pyroclastites<br />

issues d’un volcanisme explosif. Ce volcanisme tardif, qui représente l’ultime manifestation<br />

des éruptions volcaniques triasico-liasiques, serait à mettre en relation avec une tectonique<br />

distensive, qui s’est manifestée par le rejeu des accidents majeurs : accident de Tizi N’Rechou<br />

que matérialise le prolongement de l’accident d’Aït Oufella ; et l’accident de Taddammout-<br />

Aouli.<br />

En conséquence de cette remobilisation, s’individualisent des bassins dissymétriques ; qui<br />

s’approfondissent graduellement par paliers successifs: du SE vers le NW dans la région de<br />

Boumia-Tizi N’Rechou, le maximum d’approfondissement est atteint au NW. Par contre dans<br />

la région d’Aouli, l’axe de subsidence est situé au SE.<br />

Dans ces bassins s’effectue une sédimentation à caractère mixte (pyroclastiques et<br />

détritiques), organisée en trois formations: formation de Tizi N’Rechou, formation de Tizi<br />

N’Toumelba et formation d’Aghbalou Oumlil. Les deux premières sont lacunaires entre Aït-<br />

Oufella et Taouarirt-Tamokrant et au NW d’Aouli-Sidi Ayad.<br />

La formation de Tizi N’Rechou (ou formations équivalentes), est marquée par des<br />

dépôts grossiers au SW du Moyen Atlas et au SE de Boumia-Tizi N’Rechou, organisés en<br />

séquences de cône de déjection et fluviatiles en tresse ; ils traduisent une recrudescence de<br />

277


l’érosion des reliefs accusés en voie de surrections ; qui sont relayés entre Tizi N’Rechou et<br />

Tizi N’Toumelba par des faciès argileux de plaine d’inondation.<br />

Parallèlement, se mettent en place des pyroclastites grossiers qui témoignent de la<br />

proximité des bouches principales des émissions volcaniques. Ces évents se situent à<br />

l’aplomb de Boumia, Boutkhoubaye-Tawrirt, Aït Lhaj et berge nord de Oued Moulouya. Plus<br />

tard apparaît une nouvelle source d’émissions volcaniques, située à l’aplomb de la région de<br />

Tizi N’Rechou et dont les produits parviennent rarement jusqu’à Tizi N’ Toumelba, au-delà<br />

de laquelle on ne les retrouve plus (inexistants à Tanourdi et Kerrouchéne).<br />

Avec la formation de Tizi N’Toumelba, les mêmes évents connus auparavant, à<br />

l’aplomb d’Aït Lhaj et d’Oued Moulouya continuent à être actifs ; et sont à l’origine de la<br />

mise en place de cendres jaunâtres. Alors que la région de Boumia-Tizi N’Rechou, est<br />

marquée par une inversion de situation : l’absence de cendres au SW (à Boumia et entre<br />

Boutkhoubaye et Tawrirt) traduisent une accalmie des évents qui y étaient définis<br />

auparavant ; alors que leur abondance au NE (entre Tizi N’Toumelba et Tizi N’Rechou),<br />

atteste de l’activation des émissions explosives de l’évent à l’aplomb de Tizi N’Rechou.<br />

L’instauration de la formation d’Aghbalou Oumlil marque homogénéisation<br />

paléogéographique avec une accalmie volcanique et tectonique. Elle se traduit par le<br />

développement d’un détritisme fin témoin de l’installation d’une plaine d’inondation en<br />

climat hydrolysant.<br />

Le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques se fait de façon<br />

progressive (Aouli, Touariit Tamokrant, Lissit, Boutkhoubaye) ou brutal (Taddammout,<br />

Boumia, Oued Akhnig, Aghbalou Oumlil).<br />

Le Lias inférieur est marqué par une phase de restructuration et des inversions de<br />

situations, suite à la réactivation des linéaments majeurs d’Aït Oufella et de Taddammout-<br />

Aouli. Il en résulte l’individualisation de nouveaux bassins (NE du Moyen Atlas et la région<br />

de Midelt-Mibladène) que sépare le paléoseuil de la Haute Moulouya, érigé en seuil. Les<br />

domaines subsidents évoluent en une plate-forme carbonatée tidale (tidal flats) que<br />

contaminent les produits de démantèlement du paléoseuil adjacent. L'instabilité de ces<br />

domaines est marquée par une tectonique en blocs basculés dont les marqueurs sont<br />

observables à toutes les échelles. Elle se traduit aussi dans les premières assises carbonatées<br />

(Lias inférieur) par une émission volcanique «timide». Parallèlement, les conditions de<br />

sédimentation changent du tout au tout; la remontée eustatique globale du Lias entraîne<br />

l’installation progressive des environnements marins. Après quoi, on assiste alors à une<br />

homogénéisation paléogéographique relative qui se marque par la généralisation des faciès<br />

carbonatés tidaux du Lias inférieur et moyen sous un climat tropical sec et en régime<br />

biostasique (Kaoukaya, 2001; Saâdi, 1996; Saâdi, 2003).<br />

278


Fig. 103-Etapes d’évolution géodynamique<br />

279


Fig. 103 (suite)-Etapes d’évolution géodynamique<br />

FI : Faciès d’Itzer, NH : niveau à Hesperithyris,<br />

280


Au cours du Lias inférieur, le long du Moyen Atlas s'instaurent des milieux subtidaux,<br />

voire intertidaux, où les dépôts sont agencés essentiellement en séquences de chenal de marée<br />

et d'estran. Alors que l'évolution de la région de Midelt-Mibladène s'est déroulée en trois<br />

épisodes sédimentaires: développement d’un environnement sebkhaïque, épisode émersif et<br />

installation d’une plaine d’inondation, puis ennoyage et instauration d’un estran.<br />

Durant le Carixien inférieur (biozone C 1 ), les conditions tidalitiques préétablies<br />

s'affirment et connaîssent une grande extension. En effet, le Paléoseuil de la Haute Moulouya,<br />

émergé jusqu’alors, est recouvert par une transgression pelliculaire. Les trois domaines,<br />

soumis à un régime néritique, ont connu des évolutions relativement différentes. La région de<br />

Midelt-Mibladène, dont le maximum d'approfondissement est atteint avec le dépôt du niveau<br />

à Hesperithyris qui s’intègre dans des séquences de chenal de marée, évolue en tant<br />

qu’estran. En revanche, dans le Moyen Atlas s'instaure un paysage sebkhaïque qui évolue en<br />

une plaine d'inondation suite à un épisode emersif bien exprimé en allant du NE vers le SW le<br />

long de cette bordure, les dépôts forment un éventail qui s’ouvre vers le NE. Le Paléoseuil de<br />

la Haute Moulouya est marqué par des dépôts dolomitiques et argilo-dolomitiques qui<br />

ravinent le complexe basaltique ou les argilites salifères supérieures. Ces dépôts de la<br />

biozone C1 sont agencés essentiellement en séquences d’estran sur les bordures du haut fond<br />

dont le toit est occupé par des milieux sebkhaïques. L’architecture d’ensemble est régie au<br />

Carixien inférieur par les variations eustatiques la tectonique locale a perturbée. En effet la<br />

dynamique du tréfonds se marque par des changements de faciès et des variations<br />

d’épaisseurs. De plus, d’une région à l'autre, note des polarités paléogéographiques graduels<br />

en réponse à la réactivation du cadre morphostructural préétabli.<br />

Avec le Carixien supérieur (biozone C2), un changement paléogéographique<br />

important survient. Il est marqué par l'émersion du paléoseuil de la Haute Moulouya et par<br />

conséquent le retour à un contexte similaire à celui qui a régné pendant le Lias inférieur.<br />

Moyen Atlas et la région de Midelt-Mibladène étaient immergés. Dans la région de Midelt-<br />

Mibladène persistent les conditions intertidales préétablies; ce n'est qu'avec le Domérien que<br />

des indices d'émersion, plus ou moins prolongée, sont notables dans cette région qui va suivre<br />

une évolution continentale dès le Domérien supérieur. En revanche, le Moyen Atlas entame<br />

une phase d'ennoyage progressive qui est clôturée par le développement de milieux tour à<br />

tour supratidaux, intertidaux voire subtidaux. Le maximum d’inondation est atteint au<br />

Carixien supérieur avec le dépôt du niveau à Hesperithyris. Après quoi, se généralisent des<br />

supratidaux précurseurs de l’émersion qu’a connue cette région vers la fin du Domérien.<br />

La sédimentation carbonatée tidalitique du Lias inférieur et moyen montre des<br />

caractéristiques faciologiques qui sont spécifiques de chacune de ces régions. Elle est<br />

interrompue par des épisodes emersifs auxquels est subordonné le dépôt d’argilites rouges.<br />

Les périodes d’inondation maximale sont soulignées par le développement de niveaux<br />

bioclastiques ; elles assurent une uniformisation paléogéographique à une échelle régionale.<br />

Cette signature eustatique est modulée à plusieurs reprises par un contrôle structural en<br />

relation avec une activité tectonique pérenne.<br />

Ces dépôts montrent des indices d’une activité tectonique synsédimentaire qui a affecté la<br />

plate forme carbonatée liasique dés le Sinémurien. Cette mobilité se généralise et atteint son<br />

paroxysme au passage Lias moyen-Lias supérieur où elle s’accompagne de la lacune du<br />

Domérien terminal et de la base du Toarcien. Cet épisode tectonique est responsable de<br />

l’effondrement de la région de Midelt-Mibladène qui est découpée par des accidents<br />

longitudinaux en plusieurs blocs; la réorganisation de ces blocs en rides et dépocentres a<br />

guidé les évolutions toarcienne et aaléno-bajocienne. Quant au Paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya et sa marge moyen-atlasique, ils émergent.<br />

281


B-Etape toarcienne et aaléno-bajocienne<br />

L’évolution toarcienne. La reconquête marine de la frange sud-est du Moyen Atlas<br />

méridional se traduit par le développement de platiers encrinitiques. Quant à la région de<br />

Midelt-Mibladène, organisée en plusieurs blocs, elle n’est que partiellement inondée. Les<br />

dépôts Toarciens, représentés par le "Faciès de Mibladène", sont agencés en une séquence de<br />

comblement de type klûpfélien.<br />

Le Toarcien inférieur est marqué par la généralisation des marnes rouges (couches de<br />

Mibladène), ce qui traduit une homogénéisation paléogéographique suite à l’effacement des<br />

paléostructures par submersion. Ce flux de détritiques fins provient de l’érosion plus ou<br />

moins active de l’arrière-pays aux reliefs évolués sous un climat tropical à tendance tempérée<br />

et en régime rhéxistasique. Ce régime de vasière est interrompu par le développement de la<br />

plate forme carbonatée toarcienne (la barre carbonatée du Toarcien moyen-Supérieur).<br />

L’évolution aalénienne. La région de Midelt-Mibladène, émergée, est marquée pendant<br />

l’Aalénien par un épisode de restructuration qui est concomitant d’importantes phases de<br />

démantèlement. L’activité tectonique, dont les prémices sont notées au Toarcien, s’accentue<br />

et se généralise à toute la région. Elle entraîne la dislocation de la barre carbonatée toarcienne<br />

et l’apparition d’un cadre structural nouveau organisé en rides et dépocentres. Les reliefs de<br />

cette région, ainsi créés, sont nivelés; d’où l’érosion partielle ou totale des dépôts toarciens.<br />

-L’évolution bajocienne. La région de Midelt-Mibladène a suivi, durant la base du<br />

Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone à Laeviuscula), la même évolution<br />

que celle qu’elle avait connu à l’Aalénien. Pendant la zone à Laeviuscula et base de la zone à<br />

Sauzei, on assiste à une réactivation du cadre structural préétabli. Seuls les dépocentres sont<br />

inondés et envahis par les marnes et marno-calcaires à Cancellophycus et céphalopodes suite<br />

à une incursion marine qui devient effective avec la zone à Sauzei. Notons que les rides<br />

adjacentes sont émergées et soumises à une érosion intense. Au cours des zones à Sauzei et à<br />

Humphriesianum, on assiste à un effondrement généralisé de la région de Midelt-Mibladène.<br />

Le maximum transgressif, intra-Sauzei, se marque par le dépôt des marnes de Talsinnt. Cette<br />

remontée marine, la plus exprimée dans le Jurassique de la Haute Moulouya, perdure<br />

jusqu’au Bajocien supérieur et intéresse également la terminaison nord-orientale de la<br />

bordure moyen-atlasique. Les dépôts bajociens sont agencés en mésoséquences d’abord<br />

d’ouverture puis de comblement.<br />

Les bouleversements paléogéographiques et sédimentaires, qui caractérisent le Bajocien,<br />

reflètent l’accentuation des événements tectono-eustatiques amorcés dés la Toarcien. Ils<br />

traduisent la migration vers le sud des aires de dépôts et l’installation de gouttières<br />

subsidentes le long de la marge septentrionale du Haut Atlas de Midelt.<br />

C-Serrage atlasique<br />

Après l’épisode marine du Bajocien, toute la région est exondée. Elle a joué le rôle d’une<br />

terre ferme qui n’a été envahie qu’au Crétacé supérieur lors transgression cénomanoturonienne<br />

de dépendance atlantique (Ensslin, 1993 ; Charroud, 1990). Dés la fin du<br />

Jurassique moyen, cette région a été soumise au serrage atlasique qui s’exprime par la<br />

réactivation du cadre structural préétabli dès le Dogger et un exhaussement généralisé, une<br />

accentuation des structures héritées et la naissance de nouvelles structures. L’aboutissement<br />

de ce raccourcissement subméridien au Cénozoïque est l’inversion structurale qui se traduit<br />

par la naissance des chaînes atlasiques dont la couverture triasico-jurassique, décollée,<br />

déborde largement sur la Haute Moulouya relativement subsidentes. Les produits de<br />

démantèlement des reliefs, de type molassique, s’accumulent dans les gouttières synclinales,<br />

individualisées au pied des chaînes atlasiques. Les différents termes de la série de remplissage<br />

ont enregistré cette déformation compressive.<br />

282


III-COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU<br />

DOMAINE ATLASIQUE<br />

A-Les volcanoclastites<br />

Un volcanisme explosif infra-liasique, contemporain de la sédimentation des argilites<br />

salifères supérieures, a été découvert pour la première fois sur la bordure occidentale du<br />

Moyen Atlas par Chalot-Prat & al. (1985) et Ourhache & al. (1985). Cet empilement volcanosédimentaire,<br />

compris entre le complexe basaltique et les carbonates liasiques, a été<br />

appelé "Formation de Oued Defali". Plus tard, Ouarhache et al. (2000 ; 2002) ont découvert<br />

une formation équivalente dans deux autres régions : Au milieu de la chaîne entre Azrou et<br />

Aïn Leuh (El Hajeb-Agouraï : Oeud Kiss) ; et dans la zone charnière entre le Moyen Atlas et<br />

la Haute Moulouya (Taggonite et Tizi n’Rechou) ; et qu’ils ont appelé "Formation de Tizi<br />

n'Ghachou" (Ourhache 1993).<br />

Pour Ourhache et collaborateurs (1985 et 2003), ces manifestations volcaniques<br />

explosives seraient liées à des fractures majeures (accident sud-moyen atlasique, l’accident de<br />

Tizi n’Tretténe et la faille d’Adarouch) de direction SW-NE, parallèle aux structures<br />

hercyniennes. Leur jeu précoce est en failles normales lors de la distension triasique, en<br />

délimitant des sous-bassins et en contrôlant la sédimentation anté-épanchements basaltiques.<br />

Leur jeu postérieurement à ces épanchements volcaniques s’est traduit par l’ouverture de<br />

petits bassins intracontinentaux à sédimentation détritique grossière (plateau d’Akebbab, Tizi<br />

n’Rechou, Azrou et Causse d’El Hajeb), associé localement à des projections volcaniques<br />

(Oued Defali, Taggonite et Tizi n’Rechou).<br />

Par la suite, les travaux entrepris par notre équipe (1990 à 2006) dans la Haute Moulouya<br />

et la bordure méridionale du Moyen atlas, ont montré que ces volcanoclastites ont une plus<br />

grande extension puisqu’on les a trouvé non pas seulement dans les régions citées par<br />

Ourhache et al. (1985, 2002) de Tizi n’Rechou, mais aussi au SW du Moyen Atlas (Aghbalou<br />

Oumlil et Aït Lhaj), dans la région de Boumia (Boumia et El Mohorjid), dans la région<br />

d’Aouli- Sidi Ayad (de part et d’autre de Oued Moulouya, Ifri Ichabar, Aouli et Tourarine) et<br />

localement dans la région de Midelt-Mibladène (Adarhal et Sidi Aït Lahbib).<br />

Ces phases explosives devancent localement des émissions effusives de faible ampleur<br />

(épaisseur inférieure à 5m) à Oued Moulouya, Sidi Aït Lahbib et Adaghoual.Les<br />

volcanoclastites sont cantonnées dans les régions tectoniquement actives; où elles sont<br />

particulièrement puissantes et diversifiées. Ce volcanisme explosif est favorisé par la<br />

réactivation des linéaments majeurs (failles d’Aït Oufella, de Taddammout-Aouli, de<br />

Boutkhoubaye). Alors que leur répartition est guidée par leur taille qui diminue de plus en<br />

plus qu’on s’éloigne de la bouche d’émission.<br />

Elles sont représentées non pas seulement par des tufs et des tuffites à lapillis (Ourhache,<br />

2003) mais aussi par différents types de pyroclastites : allant des brèches et des tufs lithiques<br />

ou à lapillis (déposés à l’aplomb des failles) à des tufs fins (tufs cristallins et tufs vitreux)<br />

qu’on retrouve en abondance aux sommets des coupes (Formation de Tizi n’Toumelba) et<br />

loin des évents.<br />

On note aussi localement l’apparition de quelques niveaux pyroclastiques (tufs cristallins,<br />

carbonates tufacés bioclastiques, argilites tufacées) qui s’intercalent dans les carbonates du<br />

Lias inférieur (Lotharingien moyen). Ils témoignent de l’ultime manifestation volcanique<br />

synchrone de la remontée eustatique du Lias.A l’issue de nos investigations, on note que ces<br />

283


volcanoclastites disparaissent vers le NW (région de Sanwal-Tanourdi-Kerrouchène) et le NE<br />

(centre Aït Oufella et Taouariit Tamokrant).<br />

B-Faciès d’Itzer<br />

Les couches rouges du "faciès d’Itzer" traduisent un épisode émersif et proviendraient de<br />

l’érosion des dépôts triasico-liasiques du paléoseuil de la Haut Moulouya (Dubar, 1960-62).<br />

Elles seraient contemporaines des calcaires grumeleux carixiens du Haut Atlas (zone à Ibex :<br />

Dubar, 1960-62) ; leurs seraient, également équivalentes : les marnes rouges à passées<br />

conglomératiques de la Formation d’Aït Bazzi du SW de l’Atlas d’Azilal (SW de l’accident<br />

de Demnat : Jenny, 1988) ; et les marnes rouges d’Adoumaz dans l’Atlas de Beni Mellal<br />

(Souheil, 1996).<br />

On pourrait probablement lui rattaché l’unité à dominante de marnes rouges, localement à<br />

passées conglomératiques, intercalée d’une maniéré hétérochrone dans la Formation<br />

d’Aganane, et qui est d’âge Lias Moyen (Souheil, 1996) ; le membre marno-dolomitique de<br />

Septfontaine (1986) et la Formation de Talmest-Tazolt (Bouchwata, 1994).<br />

Pour Kaoukaya et al. (2001), ils ont défini au sein des dolomies litées de Jbel Boutazart<br />

une épaisse accumulation argileuse rougeâtre où se développent de rares dolomies gréseuses<br />

friables à lamines planes ou légèrement ondulées, d’âge Sinémurien.<br />

Nos travaux depuis (1990 à 2004) sur les carbonates tidaux du Lias inférieur et moyen de<br />

la couverture du paléoseuil de la Haut Moulouya. Nous ont permis de mettre en évidence, le<br />

long de la bordure SE du Moyen Atlas et de la région de Midelt- Mibladène, non pas une<br />

seule passée, comme on l’a vu dans les travaux sus-cités, mais deux à trois passées<br />

plurimétriques, d’argilites rougeâtres, généralement verdâtres au sommet. Deux de ces<br />

passées rapportées au Lias inférieur, s’amenuisent latéralement; quant à la passée supérieure,<br />

d’extension régionale et rapportée au Carixien, elle matérialise le "faciès d’Itzer".<br />

Cette passée, qu’on retrouve aussi bien dans la Haute Moulouya (région de Midelt-<br />

Mibladène), que le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas (s’étendant entre Tizi<br />

n’Rechou au SW jusqu’à Taouariit Tameziant au NE), nous a permis de subdiviser les<br />

carbonates du Lias inférieur et moyen en "Carabonates anté-Itzer" et "Carbonates post-Itzer".<br />

A l’issue des travaux entrepris, "le faciès d’Itzer" est daté par encadrement du Carixien<br />

(biozones C1-C2), avec :<br />

Les "carbonates anté-Itzer" s’étendent du Lotharingien moyen-supérieur au Carixien<br />

inférieur (biozone C 1 ), ils sont datés par les brachiopodes (Spiriferina praerostrata Flam.,<br />

Spiriferina sp. Var. alpina, Spiriferina gr. alpina, Terebratula mediterranea Canav. Var.<br />

pectita Dub, T. aff. Semiarata Dub., Zeilleria cf. arethusa Di-Stefano, Rynchonella<br />

moghrabiensis Dub., Hesperithyris sp., Dividsonella sp.; les forminiféres (Orbitopsella<br />

primaeva, Pseudopfendina butterlini: biozone C 1 de Septfontaine, 1986) et les bivalves à tests<br />

épais (Opis cf. provocordinata, Pinna sp., Opisoma cf. bourcarti Dub., Aulacothyris sp. et<br />

Diceras sp.).<br />

Alors que les "carbonates post-Itzer" sont datés du Carixien supérieur (biozone C 2 )<br />

voire Domérien probable (?) par les foraminifères (Orbitopsella praecursor, Lituosepta<br />

compressa: Biozone C 2 de Septfontaine 1986), les brachiopodes (Spiriferina gr. Rostrata,<br />

Spiriferina sp. cf. moeschi HAAS, Hesperithyris sp. cf. renierii Catullo, H. sp. cf. Sinuosa<br />

Dub., Hesperithyris renierii Catullo, Terebratula punctata), les bivalves à test épais<br />

284


(Aulacothyris resupinsta Sowerby, Gervilleioperna sp., Gervilleioperna termierii Dub.,<br />

Pecten cf. Dieulafait VAUB.) et les gastéropodes (Atlasaster termierii Lambert).<br />

Par conséquent, "le faciès d’Itzer" est attribué au Carixien, où il marque le passage de la<br />

biozone C 1 au biozone C 2 .<br />

C- les faciès rouges toarciens<br />

Le faciès de Mibladène a été défini par Dubar (1943) dans la région de Mibladène<br />

(Haute Moulouya), et englobe deux termes datés respectivement du Toarcien inférieur et du<br />

Toarcien moyen-supérieur<br />

Le terme inférieur est représenté par des marnes rouges où s’intercalent des bancs de<br />

calcaires bioclastiques grisâtres ou rougeâtres à bivalves, échinidés, brachiopodes<br />

(Rhynchonella bourchardi DAV, R. vasconcellosi choffat, Terebratula jauberti <strong>DES</strong>L,<br />

Spiriferina cf. Sicula). Par la suite, ce terme a été qualifié de couches de Mibladène. Par une<br />

étude paléontologique, Benshili (1987) a daté avec précision la base de ce terme du Domérien<br />

terminal voire vase du Toarcien (zone à Polymorphum) ; datation que nous avons confirmée<br />

plus tard par Lenticulina acutiangulata (dét. Boutakiout in Saâdi, 1996)<br />

Ce faciès, que nous avons cartographié le long de la région de Taddammout-Mibladène-<br />

Amghouzif et la bordure septentrionale de Midelt-Aïn Outat, affleure dans la région d’Anjil-<br />

Tagnamas. Il atteste que les régions sus-citées suivent une évolution continentale au cours du<br />

Toarcien inférieur<br />

285


286


CONCLUSIONS GENERALES<br />

287


288


Dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas, la période triasicojurassique<br />

est régie par des manifestations tectono-sédimentaires perennes.<br />

L’évolution triasico-liasique (Fig. 104) est caractérisée par un contexte géodynamique<br />

d’ouverture (régime distensif) en relation avec le rifting de l’atlantique central, la remobilisation<br />

du réseaux d’accidents hérités, en réponse au système du rift intracontinental triasique (Trias<br />

supérieur), est responsable de l’individualisation de bassins de type rift ; dont le remplissage est<br />

concomittant de l’avancée de la téthys occidentale.<br />

Le remblaiement de ces régions s’est effectué sous un climat tropical chaud, rubéfiant,<br />

probablement à saisons alternées, sous un régime rhéxistasique. La répartition des dépôts est<br />

guidée par le cadre structural (tectonique active, épaulements des bordures et formation des<br />

gouttières). Les argilites saliféres en générale et les argilites supérieures en particulier, malgré<br />

leur monotonie apparente, montre dans le détail une nette hétérogénéité lithologique qui reflète le<br />

comportement de plusieurs facteurs dynamiques. Le long des bordures des bassins et dans les<br />

zones tectoniquement actives, ces dépôts perdent leur identité lithologique en se chargeant en<br />

divers types d’intercalations : évaporites, détritiques, paléosols, carbonates et volcanoclastites. La<br />

répartition spatio-temporelle de ces intercalations est sélective, en fonction du cadre morphostructural,<br />

du climat et de la dynamique sédimentaire.<br />

Le remplissage des bassins continentaux débute au Carnien supérieur-Norien supérieur par<br />

des épandages de cônes alluviaux à matériel peu évolué (détritiques grossiers de base) dans des<br />

dépressions longitudinales, témoignant de l’importance du contrôle tectonique dans<br />

la morphostructuration du tréfonds et dans l’organisation des dépôts ; ils sont séparés par des<br />

phases d’arrêts momentanées de la sédimentation. Ensuite, la généralisation des sédiments<br />

matures (argilites saliféres inférieres) marque l’existence de réseaux fluviatiles bien développés,<br />

assurant le transit et la répartition des sédiments dans ces zones privilégiées, selon un paysage<br />

paléogéographique différencié, guidé par la topographie morphostructurale. Le dépôt des argilites<br />

rougeâtres s’effectue dans de vastes plaines d’inondation, réceptacles d’épandages fluviatiles,<br />

associés à de multiples phases pédogénétiques. Notons que le développement locale des<br />

évaporites, est favorisé par un confinement morphostructural, une aridité du climat et une<br />

stabilité relative.<br />

Les détritiques grossiers de base et les argilites inf érieures ont enregistré les marqueurs d’une<br />

tectonique active du tréfonds.<br />

La réactivation du cadre structural préétabli au Norien supérieur-Lias basal se manifeste<br />

également par la mise en place d’importants épanchements basaltiques. Ce volcanisme effusif<br />

s’est exprimé par une série de coulées basaltiques en milieux aériens à subaquatiques (milieux<br />

peu profonds) ; il a fossilisé la structuration triasique.<br />

Après la mise en place du complexe basaltique, le cadre structural préétabli est réactivé. En<br />

conséquence de cette mobilité, le paléoseuil de la Haute Moulouya, individualisé, est érigé en<br />

seuil entre Ifri Ichabar et Aquabab Amalal, et qui sépare la région d’Aouli-Sidi Ayad des régions<br />

plus subsidentes de Boumia-Tizi n’Rechou et du Moyen Atlas, où les argilites supérieures sont<br />

plus developpées.<br />

289


Fig. 104–Les évenements et marqueurs géodynamiques des séries triasico-jurassiques<br />

de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

290


Ces argilites (base du Lias inférieur) sont marquées par des variations d’épaisseurs et des<br />

changements de faciès notables attestant de la réactivation du cadre structural préétabli et de la<br />

pérennité de la phase d’extension du synrift. En conséquence de cette remobilisation,<br />

s’individualisent des bassins dissymétriques siéges d’une sédimentation syntectonique à caractère<br />

mixte. Ces dépôts sont organisés en trois formations :<br />

La Formation de Tizi N’Rechou caractérisée par la prédominance des dépôts grossiers dont<br />

l’organisation et la distribution, marquent l’édifice de cônes de déjection qui évoluent vers un<br />

système fluviatile en tresse, que séparent des phases d’arrêts momentanées de la sédimentation.<br />

Les faciès gréseux et argileux rouges attestent de l’installation d’un régime fluviatile mature,<br />

dont l’orientation est guidée par les paléopentes structurales Ce détritisme, généralement<br />

grossier, en relation avec l’érosion des reliefs en voie de surrection, est nourri par des<br />

pyroclastites grossières ; qui attestent de la proximité des bouches principales des émissions<br />

volcaniques. La Formation de Tizi N’Toumelba est composée de cendres jaunâtres, d’extension<br />

régionale ; elle marque un changement de situation et l’éloignement des évents ; comme, elle<br />

atteste de la poursuite de la mobilité. La Formation d’Aghbalou Oumlil est marquée par la<br />

généralisation d’un détritisme fin, traduisant l’instauration d’une plaine d’inondation. Elle atteste<br />

de l’homogénéisation paléogéographique, le comblement des gouttières résiduelles et le<br />

débordement et l’ennoyage des paléoreliefs résistants. Ce remblaiement s’effectue dans un<br />

contexte d’accalmie tectonique et d’arrêt de l’activité volcanique à caractère explosif.<br />

La répartition des argilites supérieures est guidée par le cadre structural, le volcanisme explosif<br />

et l’arrière-pays pourvoyeur de sédiments. Les volcanoclastites, témoins d’un volcanisme<br />

explosif concomitant de la sédimentation, sont cantonnées dans les régions tectoniquement<br />

actives. Ce volcanisme tardif, en relation avec la tectonique distensive infra-liasique, s’est<br />

manifesté par le rejeu des accidents majeurs (sutures crustales). Il représente l’écho des ultimes<br />

éruptions volcaniques à la fin de la période synrift, en s’intégrant aux événements<br />

géodynamiques qui caractérisent le rifting triasique dans les bassins atlasiques marocains.<br />

Le rôle des linéaments majeurs, l’organisation des bassins en blocs basculés, l’implication de la<br />

tectonique et du climat dans les remplissages sédimentaires sont les principaux marqueurs<br />

géodynamiques de l’évolution triasico-liasique de la Haute Moulouya et la bordure méridionale<br />

du Moyen Atlas<br />

Les carbonates liasiques fossilisent cette évolution et annoncent la mise à l’eau de toute la<br />

région.<br />

La plate-forme carbonatée liasique s’installe sur une zone sensible soumise à la fois aux<br />

influences marines et continentales aux alentours du paléoseuil de la Haute Moulouya.<br />

Hormis les argilites salifères du passage Trias–Lias, qui peuvent être considérées comme les<br />

produits du remblaiement ultime d’un bassin triasique à la fin de l’histoire synrift, l’évolution<br />

de cette plateforme s’intègre dans l’histoire postrift et la différenciation progressive des<br />

bassins jurassiques. La sédimentation carbonatée montre les caractéristiques d’une zone<br />

littorale différenciée en bordure du continent (paléoseuil de la Haute Moulouya).<br />

Les premières assises carbonatées (Lias inférieur–Carixien basal) attestent de<br />

l’installation progressive des environnements marins en relation avec la remontée eustatique<br />

globale du Lias (Fig. 104). Cette phase est marquée par trois évenements géodynamiques<br />

importants: une émersion de faible extension au Lotharingien ; une inondation maximale au<br />

Carixien (biozone C 1 ), avec l’avancée des épandages bioclastiques à Tropidoceras sp. Au<br />

droit du paléoseuil, érigé jusqu’alors ; une deuxiéme phase émersive d’âge Carixien, est à<br />

l’origine du developpement généralisé du "Faciès d’Itzer".<br />

291


Fig. 105-Evolution géodynamique liasique du paléoseuil de la Haute Moulouya et de la<br />

bordure méridionale du Moyen Atlas. A, Log stratigraphique synthétique du Trias et du<br />

Lias de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas; B 1 , modèle de<br />

Chadwick (1986) ; B 2 , modèle d'évolution triasico-liasique de la bordure méridionale du<br />

Moyen Atlas et de la Haute Moulouya.<br />

292


Le Lias moyen est caractérisé, lors de l’arrivée d’une faune marine durant les inondations<br />

importantes, par la mise en place de cordons oolithiques et d’épandages bioclastiques<br />

transportés, essentiellement à brachiopodes (niveau à Hesperithyris, niveau repère permettant<br />

un cadre lithostratigraphique précis pour les étapes évolutives de cette plate forme).<br />

Les épisodes carbonatés sont plus ou moins diachrones et entrecoupés d’épisodes<br />

d’émersion, témoins de l’influence continentale du paléoseuil de la Haute Moulouya. A partir<br />

du Domérien inférieur, l’intercalation de dépôts argileux rouges, qui se développent<br />

parallèlement aux émersions temporaires répétées (à la fin des séquences de sebkha et de<br />

lignite), annonce l’importante phase d’émersion de la région qui devient effective à la fin du<br />

Lias moyen.<br />

Les fluctuations des conditions de milieu sont facilement identifiables grâce aux<br />

caractéristiques faciologiques qui sont en perpétuelle modification ; elles évoluent dans des<br />

séquences tidalitiques dont la typologie s’adapte aux particularités des environnements<br />

associés et l’impact : de l’hydrodynamisme, du confinement, de la production carbonatée<br />

d’origine biologique, de l’émersion et du cadre morphostructural. Les comblements<br />

successifs, en milieu tidal, génèrent tour à tour les séquences de chenal de marée, les<br />

séquences d’estran, les séquences de sebkha et les séquences de lignite. Les inondations à la<br />

base des séquences de chenal de marée se matérialisent par des semelles biodétritiques.<br />

Les séquences du Lias moyen, dilatées dans le Moyen Atlas et la région de Midelt–<br />

Mibladène, s'amincissent en allant vers le haut fond de la Haute Moulouya au droit duquel<br />

elles sont pelliculaires (Fig. 105).<br />

Cette configuration reflète la flexuration de toute la région qui est guidée par la<br />

subsidence thermique. Ce type d'évolution est similaire au "steer's head profile" (Chadwick<br />

1986) pour le bassin de Wessex (Fig. 105).<br />

Le long développement des carbonates liasiques est favorisé par un climat tropical sec à<br />

saisons contrastées sous un régime biostasique. La dolomitisation, importante dans<br />

l’ensemble des assises carbonatées du Lias inférieur-moyen (Laadila, 1996 ; Lakhbiza, 1996 ;<br />

Juidette & al., 1999 ; Juidette 2000), fait partie d’une diagenèse synsédimentaire en milieu<br />

vadose ; elle est conséquente de l’étalement des milieux littoraux protégés et confinés à la fin<br />

des séquences progradantes (séquence de sebkha, séquence à lignite, …).<br />

Enfin, les dispositifs en blocs basculés, indices d’une tectonique synsédimentaire pérenne,<br />

ont entretenu la subsidence dans les aires de sédimentation (les marges du paléoseuil). Cette<br />

morphostructuration a également guidé les voies d’incursions marines ainsi que la répartition<br />

spatio-temporelle des corps sédimentaires et par conséquent la zonation paléogéographique.<br />

L’effritement de cette plate forme carbonatée, évident dés le Sinémurien, se manifeste<br />

par une activité tectonique synsédimentaire qui s’intensifie et se généralise à toute la Haute<br />

Moulouya et tout le Moyen Atlas. Elle se traduit au passage Domérien-Toarcien par<br />

l’épisode tectonique qui a compartimenté la région de Midelt-Mibladène en rides et<br />

dépocentres (crise toarcienne). Cette région est marquée par l’instauration d’une vasière au<br />

Toarcien inférieur qu’interrompe l’épisode carbonaté du Toarcien moyen-supérieur. Elle est<br />

restructurée et démantelée à l’Aalénien et au Bajocien. Une nouvelle phase de<br />

restructuration au Bajocien inférieur est à l’origine du developpement de gouttiéres ; celles-ci,<br />

sont les receptacles des marnes et marno-calcaires à cancellophycus, engendrés par la<br />

remontée eustatique bajocienne (zones à Laeviuscula et Sauzei). L’instauration de la vasiére<br />

de la zone à Sauzei, confirme cette incursion marine qui devient plus transgressive, en<br />

débordant l’ensemble des bassins (transgression bajocienneà. La région étudiée, exondée<br />

après l’évolution Bajocienne, n’est recouverte que par la transgression crétacée, lors de la<br />

révolution atlantique.<br />

293


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307


LISTE <strong>DES</strong> FIGURES<br />

Fig.1 - La Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas 6<br />

Fig. 2-Classification de Schmid (1981) 17<br />

Fig. 3-Classification de Chalot-Pratt & LeGall 1987 18<br />

Fig. 4-Classification des roches pyroclastiques. 18<br />

Fig. 5-Environements des volcano-sédimentaires 20<br />

Fig. 6-Organisation générale d'un cône de déjection torrentiel 22<br />

Fig. 7-(A) coupe longitudinale simplifiée dans un cône de déjection: (1)<br />

23<br />

coulées boueuses, (2) galets, (3) sables et graviers, (4) limons. (B): détail.<br />

Fig. 8-A : Principaux types de barres fluviatiles; (1) chenal droit; (2) chenaux<br />

24<br />

en tresse. B : séquence du système fluviatile en tresse<br />

Fig. 9-Dépôts dans un méandre (A) et séquence du système fluviatile à<br />

25<br />

méandre (B)<br />

Fig. 10-Analyse séquentielle<br />

26<br />

A- Typologie scalaire des séquences sédimentaires<br />

B- Parallélisme entre échelles séquentielle, eustatique et biologique.<br />

Fig. 11-Modèle de genèse de séquences de 3 éme ordre en fonction de 27<br />

l’environnement.<br />

Fig. 12-Carte de localisation des coupesn 29<br />

Fig. 13- Région de Boumia (détail dans les coulées basaltiques) 39<br />

Fig. 14- Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />

40<br />

la région de Boumia-Tizi n’Rechou<br />

Fig.15-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Toumelba 43<br />

Fig. 16 – Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Toumelba<br />

46<br />

(coupe Tt 1 )<br />

Fig. 17-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques deTizi 48<br />

n’Toumelba (coupe Tt 1 )<br />

Fig. 18-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques de Tizi<br />

52<br />

n’Toumelba (coupe Tt 2 )<br />

Fig. 19- Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tizi<br />

54<br />

n’Toumelba (coupe Tt 3 )<br />

Fig. 20-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Rechou 58<br />

Fig. 21-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Rechou (coupe 61<br />

TN)<br />

Fig. 22-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Tizi n’Rechou 63<br />

(coupe TN)<br />

Fig. 23-Coupe lithostrarigraphique dans les argilites inférieures de Tizi<br />

66<br />

n’Rechou<br />

Fig. 24-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tizi<br />

69<br />

n’Rechou (coupe TZ).<br />

Fig. 25-Coupe lithostratigraphique de Tawrirt 72<br />

Fig. 26-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tawrirt (coupe TW) 74<br />

Fig. 27-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région 77<br />

Tawrirt (coupe TW).<br />

Fig. 28-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />

81<br />

Boutkhoubaye (coupe BK).<br />

Fig. 29-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasique de la région de 85<br />

Boutkhoubaye (coupe BK)<br />

Fig. 30-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de Boumia 88<br />

308


(coupe BM)<br />

Fig. 31-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région<br />

31<br />

de Boumia (coupe BM)<br />

Fig. 32-Corrélation des dépôts triasico-liasiques des coupes de la région de<br />

93<br />

Boumia-Tizi n’Rechou.<br />

Fig. 33-Bassin de Boumia-Tizi n’Rechou : A-Répartition et géométrie des<br />

97<br />

corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine<br />

d’inondaton; 2-Séquence fluviatile en tresse; 3- séquence de cône.<br />

Fig. 34-Région de Boumia-Tizi n’Rechou : profil paléogéographique et<br />

98<br />

morphostructuraion en blocs basculés<br />

Fig. 35-Les argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi<br />

99<br />

n’Rechou : paramétres sédimentaires et modalités de dépôts<br />

Fig. 36-Log stratigraphique synthétique de la bordure méridionale du Moyen<br />

102<br />

Atlas.<br />

Fig. 37-Log stratigraphique synthétique du Lias inférieur et moyen de la Haute 104<br />

Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />

Fig. 38-Coupe lithostratigraphique d’Aghbalou Oumlil 107<br />

Fig. 39-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghbalou Oumlil<br />

109<br />

(coupe OL).<br />

Fig. 40-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Aghbalou 111<br />

Oumlil (coupe OL)<br />

Fig. 41-Coupe lithostratigraphique d’Aït Lhaj 116<br />

Fig. 42-Analyse sédimenthologique et volcano-sédimentaire d’Aït Lhaj<br />

118<br />

(coupe LH).<br />

Fig. 43-Evolution sédimenthlogique des dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj<br />

121<br />

(coupe LH)<br />

Fig. 44-Corrélation des dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale<br />

124<br />

du Moyen Atlas.<br />

Fig. 45-Bordure méridionale du Moyen Atlas. A-Répartition et géométrie<br />

125<br />

des corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine<br />

d’inondation; 2-séquence fluviatile en tresse; 3-séquence de cône.<br />

Fig. 46- Bordure méridionale du Moyen Atlas : profil paléogéographique<br />

127<br />

et morphostructuration en blocs basculés<br />

Fig. 47-Corrélations du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale du<br />

128<br />

Moyen Atlas.<br />

Fig. 48-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure 129<br />

méridionaledu Moyen Atlas : séquences de sebkha (1) et à lignites (2).<br />

Fig. 48 (suite)-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure 130<br />

méridionale du Moyen Atlas : séquences d’inondation et de comblement<br />

des milieux de type d’estran (3) et chenal de marée (4).<br />

Fig. 49-Le Faciès d’Itzer de la bordure méridionale du Moyen Atlas :<br />

132<br />

organisation et relation avec l’émerssion régionale intra-carixienne<br />

Fig. 50-Les argilites saliféres supérieures de la bordure méridionale du Moyen 134<br />

Atlas: paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />

Fig. 51-Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de la<br />

139<br />

région Aouli-Sidi Ayad<br />

Fig. 52-Analyse lithologique et volcano-sédimetaire de Oued Moulouya (coupe 141<br />

OM 1 )<br />

Fig. 53-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Oued<br />

144<br />

Moulouya (coupe OM 1 )<br />

Fig. 54-Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />

147<br />

(coupe OM 2 )<br />

309


Fig. 55-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Oued<br />

149<br />

Moulouya (coupe OM 2 )<br />

Fig. 56-Evolution sédimentologique des dépôts triasiques d’Aouli (coupe HA). 153<br />

Fig. 57-Coupe lithostratigraphiqque d’Aouli 156<br />

Fig. 58-Analyse lithologiqque et volcano-sédimentaire d’Aouli (coupe AH) 158<br />

Fig. 59-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d’Aouli 160<br />

(coupe AH).<br />

Fig. 60-Coupe lithostratigraphique d’Aghanbou Ou Foullous 163<br />

Fig. 61-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghanbou Ou<br />

164<br />

Foullous (coupe AF)<br />

Fig. 62-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques d’Aghanbou Ou 167<br />

Foullous (coupe AF)<br />

Fig. 63-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Aqbab<br />

170<br />

Amellal (coupe AB)<br />

Fig. 64-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tourarine 174<br />

(coupe TR)<br />

Fig. 65-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Ifri<br />

178<br />

Ichabar (coupe IF)<br />

Fig. 66-Passage argilites infèrieures-complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi 183<br />

Ayad).<br />

Fig . 67-Corrélation des dépôts triasico-liasques de la région de Aouli-Sidi<br />

185<br />

Ayad<br />

Fig. 68-Bassin d’Aouli-Sidi Ayad. A-Répartition et géométrie des corps<br />

186<br />

sédimentaires. B-Séquences types : 1-séquence de plaine d’inondation ;<br />

2-séquence du systéme fluviatile en tresses; 3-séquence de cône.<br />

Fig. 69-Région d’Aouli-Sidi Ayad : profil paléogéographique et 187<br />

morphostructuration en blocs basculés.<br />

Fig. 70-Passage des argilites saliféres supérieures aux tidalites liasiques au<br />

188<br />

travers du paléoseuil de la Haute Mouloya : expression de la<br />

transgression carixienne<br />

Fig. 71-Les argilites saliféres sup^érieures de la région d’Aouli-Sidi Ayad :<br />

190<br />

paramétres sédimentaires et modalités de dépôts.<br />

Fig. 72-Région de Lissit : contact détritiques grossiers de base avec le socle<br />

193<br />

paléozoïque.<br />

Fig. 73-Log stratigraphique synthétique du Lias supérieur et du Bajocien de la 195<br />

région de Midel-Mibladène<br />

Fig. 74-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Taghbalou 198<br />

n’Aït Sidi Lahbib (coupe SL).<br />

Fig. 75-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d Adarhal<br />

202<br />

(coupe AR)<br />

Fig. 76-Evolution sédimentologique du Lias moyen de la laverie de Mibladène 207<br />

(coupe LV)<br />

Fig. 77-Evolution sédimentologique des dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum 211<br />

(coupe BS)<br />

Fig. 78-Evolution sédimentologique des dépôts du Lias et du Dogger de<br />

216<br />

Almou n’Boutsalli (coupe AL)<br />

Fig. 79–Région de Midelt-Mibladéne : profil paléogéographique et<br />

222<br />

morphostructuration en blocs basculés<br />

Fig. 80-Le passage des argilites saliféres supérieures aux tidalitiques supérieur 224<br />

liasiques de la région de Midelt-Mibladéne ; mise en évidence de<br />

l’émersion lotharingienne<br />

310


Fig. 81-Le Lias inférieur et moyen de la région de Midelt–Mibladène : position 225<br />

des deux phases d’émersions régionales (intra-lotharingienne (FI) et<br />

intra-carixienne (Faciès d’Itzer) et de la phase d’inondation maximale<br />

(niveau à Hesperithyris : NH).<br />

Fig. 82-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la Haute<br />

226<br />

Moulouya : séquences d’inondation et de comblement des milieux de<br />

type séquences de sebkha (1); séquence à lignites (2); séquences<br />

d'estran (3) ; séquence de chenal de marée (4).<br />

Fig.83-Le Lias-Dogger de la région de Midelt-Mibladène : Expression<br />

228<br />

régionales de la crise toarcienne (couches de Mibladène) et de la<br />

transgression bajocienne (Marnes de Talsinnt)<br />

Fig. 84-Corrélations du Lias-Dogger de la Haute Moulouya et de la bordure<br />

229<br />

nord haut atlasique le long d'un transect NNE-SSW (coupes IK, OT et<br />

FL adoptées d’ Igmoulan, 1993) cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.<br />

Fig. 85- Séquences du Dogger de la région de Midelt-Miblmadène 230<br />

Fig. 85 (suite)-Séquences du Dogger de la région de<br />

231<br />

Midelt-Miblmadène<br />

Fig. 86-Le Toarcien et l’Aalénien de la marge méridionale du paléoseuil de la 234<br />

Haute Moulouya et sa relation morphostructurale avec le bassin du<br />

Haut Atlas : évolution différentielle (coupes IK, OT et FL modifiées d’<br />

Igmoulan, 1993)<br />

Fig. 87 -Corrélation des dépôts liasiques du paléoseuil de la Haute Moulouya<br />

242<br />

et des régions limitrophes le long d’un transect NW-SE<br />

Fig. 88 Modèle de l’évolution verticale des dépôts liasiques. Impacts de<br />

244<br />

l’hydrodynamisme et du climat sur l’organisation des dépôts<br />

Fig. 89 Modalités du remplissage fluviatile synrift du Lias basal : Indicateurs<br />

245<br />

sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />

Fig. 90 Corrélation du Lias inférieur et moyen du paléoseuil de la Haute<br />

247<br />

Moulouya et des régions limitrophes le long d’untransect NW-SE.<br />

Fig. 91 Modalités d’installation des dépôts post-rift du Lias-Dogger:<br />

249<br />

Indicateurs sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />

Fig. 92 Schéma paléogéographique du paléoseuil de la Haute Moulouya et des 250<br />

régions bordières au cours du Lias inférieur-Carixien<br />

Fig. 93 Répartition des volcanoclastites dans la région de Boumia-Tizi<br />

255<br />

n’Rechou etle long de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />

Fig. 94 Répartition des volcanoclastites dans la région de Midelt-Aouli 256<br />

Fig. 95 Coupe géologiques sérieés illustrant la structure de la boutonniére<br />

266<br />

de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de passage de l’Accident d’Aït<br />

Oufella et de région de Boumia-Tizi N’Rechou<br />

Fig. 96 Structures distensives dans les détritiques grossiers de base et les<br />

267<br />

argilites inférieurede Dhar El Khach (Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

Fig. 97 Région d’Aghbalou Oumlil 269<br />

Fig. 98 Coupes géologiques montrant Failles normales synsédimentaires;<br />

271<br />

Discordance progressive et discordance angulaire.<br />

Fig. 99 Coupes géologiques dans la région de Midelt-Mibladène 273<br />

Fig. 100 Coupe géologique le long du transect Khénifra-Kerrouchène<br />

274<br />

illustrant la structure d’ensemble de la région<br />

Fig. 101 Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique 275<br />

Fig. 102 Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique 275<br />

Fig. 103 -Etapes d’évolution géodynamique 279<br />

Fig. 103(suite)-Etapes d’évolution géodynamique 280<br />

Fig. 104-Les évenements et marqueurs géodynamiques des séries triasico- 290<br />

311


jurassiques de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du<br />

Moyen Atlas<br />

Fig. 105-Evolution géodynamique liasique du paléoseuil de la Haute<br />

Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas. A, Log<br />

stratigraphique synthétique du Trias et du Lias de la Haute Moulouya et de<br />

la bordure méridionale du Moyen Atlas; B 1 , modèle de Chadwick (1986) ;<br />

B 2 , modèle d'évolution triasico-liasique de la bordure méridionale du<br />

Moyen Atlas et de la Haute Moulouya.<br />

292<br />

312


Table de matiere<br />

RESUME<br />

SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION<br />

I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES<br />

A-La région de Midelt-Mibladène 5<br />

B-La boutonnière de Zeïda-Aouli 5<br />

C-La boutonnière de Boumia-Tizi n’Rechou 7<br />

D-La bordure méridionale du Moyen Atlas 7<br />

E- La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi 8<br />

F- L’accident d’Aït Oufella 8<br />

II-HISTORIQUE <strong>DES</strong> RECHERCHES 8<br />

III-RAPPELS 11<br />

A-Rappel sur l’âge des formations triasico-liasiques 11<br />

B-Rappel sur les roches volcanoclastiques 12<br />

1-Définition 12<br />

2-Les épiclastites 13<br />

3-Les pyroclastites 13<br />

a-définition 13<br />

b-Classifications et nomenclatures des roches pyroclastiques 14<br />

α-Classification génétique 14<br />

β-Classification suivant leur source d’origine 15<br />

γ-Classification lithologique 15<br />

c-Les principaux faciés pyroclastiques 15<br />

α-Les brèches volcaniques 15<br />

β-Les tufs 16<br />

4-L’environnement de dépôt des séries pyroclastiques 19<br />

5-Les roches mixtes 21<br />

6-Altération et Néogénése 21<br />

7- Les interêts 21<br />

B-Rappel sur les milieux alluviaux 21<br />

1-Cônes alluviaux 22<br />

2-Rivières en tresse 23<br />

3-Sédimentation des réseaux à méandres 24<br />

IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE 25<br />

V-OBJECTIF DE L’ETUDE 28<br />

VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES 30<br />

A-Introduction 30<br />

B-Les roches volcaniques 30<br />

1-Les basaltes 30<br />

2-Dykes 32<br />

VII-PLAN ADOPTE<br />

5<br />

32<br />

313


PREMIERE PARTIE : ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET<br />

ANALYSE SEDIMENTOLOGIQUE<br />

INTRODUCTION 37<br />

Chapitre 1 LA REGION DE BOUMIA- TIZI N’RECHOU 38<br />

I- Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 38<br />

A-Les détritiques grossiers de base 38<br />

B-Les argilites saliféres inférieures 38<br />

C-Le complexe basaltique 38<br />

D-les argilites salifères supérieures 38<br />

1-La Formation de Tizi n’Rechou 38<br />

2-La Formation de Tizi n’Toumelba 41<br />

3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 41<br />

E-La Formation de Lissit 41<br />

II-COUPE DE TIZI N’ TOUMELBA 42<br />

A-COUPES Tt 1 42<br />

1-Présentation de la coupe 42<br />

2-les formations 42<br />

a-La Formation de Tizi n' Rechou 42<br />

b- La Formation de Tizi n’ Toumelba 44<br />

c-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 45<br />

d-La Formation de Lissit 45<br />

3- Les discontinuités sédimentaires 45<br />

α-des discontinuités sédimentaires mineures, 45<br />

β-des discontinuités sédimentaires majeures. 45<br />

4- Les faciès. 45<br />

5- Associations de faciès et séquences sédimentaires 47<br />

a- les séquences de 2 ème ordre. 47<br />

b- les séquences de 3 ème ordre. 49<br />

6-Conclusion 49<br />

B-Coupe Tt 2 50<br />

1-Présentation de la coupe 50<br />

2-les formations 50<br />

a-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 50<br />

b-La Formation de Lissit 50<br />

3- Les discontinuités sédimentaires 51<br />

4- Les faciès 51<br />

5- Association de faciès et séquences sédimentaires 51<br />

a- les séquences de 2 ème ordre 51<br />

b- les séquences de 3 ème ordre 51<br />

6- Conclusion 52<br />

C-La coupe Tt 3 53<br />

1- Présentation de la coupe 53<br />

2-Les formations 53<br />

a-la Formation d’Aghbalou Oumlil 53<br />

b-La Formation de Lissit 53<br />

3- Les discontinuités sédimentaires 53<br />

4-Les faciès 55<br />

5- Associations de faciès et séquences sédimentaires. 55<br />

a- Les séquences de 2 ème ordre 55<br />

b- les séquences de 3 ème ordre 55<br />

314


6- Conclusion 55<br />

III-LA COUPE DE TIZI N’ RECHOU 56<br />

A- Présentation de la coupe 56<br />

B-Les formations 56<br />

1- La Formation de Tizi n' Rechou 56<br />

a- Le membre inférieur 56<br />

b-Le membre supérieur 57<br />

2-La Formation de Tizi n’ Toumelba 59<br />

3 La Formation d’ Aghbalou Oumlil 59<br />

4- La Formation de Lissit 60<br />

a-Le membre inférieur 60<br />

b-Le membre supérieur 60<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 60<br />

D-Les faciès 60<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires 62<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre 62<br />

2- Les séquences de 3 éme ordre 64<br />

F-Conclusion 64<br />

IV- LA COUPE DE TIZI N’RECHOU 65<br />

A-Présentation de la coupe 65<br />

B-Les formations 65<br />

1-La formation basale 65<br />

a-Le membre inférieur 65<br />

b-Le membre moyen 65<br />

c-Le membre supérieur 65<br />

2-La formation supérieure 67<br />

a-Le membre inférieur 67<br />

b-Le membre médian 67<br />

c-Le membre supérieur 67<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 67<br />

D-Les faciès 68<br />

E- Associations de faciès et séquences sédimentaires 68<br />

1- Les séquences de 2 éme ordre 68<br />

2-Séquences de 3 ème ordre 70<br />

F-Conclusion 70<br />

V-COUPE DE TAWRIRT 71<br />

A-Présentation de la coupe 71<br />

B-Les formations 71<br />

1-La Formation de Tawrirt 71<br />

a-le membre inférieur: 71<br />

b-Le membre supérieur 71<br />

2-La Formation deTizi n’ Toumebla 75<br />

3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 75<br />

4-La Formation de Lissit 75<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 75<br />

D-Les faciès 76<br />

E- Association de faciès et séquences sédimentaires 76<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre 76<br />

2- Les séquences de 3 ème ordre 78<br />

F –Conclusion 78<br />

315


VI-LA COUPE DE BOUTKHOUBAYE 80<br />

A-Présentation de la coupe 80<br />

B-Les formations 80<br />

1- La Formation de Tawrirt 80<br />

a-Le membre inférieur 80<br />

b-Le membre supérieur 82<br />

2-La Formation de Tizi n’ Toumelba 82<br />

3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 83<br />

4- La Formation de Lissit 83<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 83<br />

D-les faciès 83<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaire 84<br />

1- Les séquences de 2 ème ordre 84<br />

2-Les séquences de 3 ème ordre 84<br />

F- Conclusion 86<br />

VII-COUPE DE BOUMIA 87<br />

A-Présentation de la coupe 87<br />

B- Les formations 87<br />

1-La Formation de Boumia 87<br />

a-Le membre inférieur; 87<br />

b-Le membre supérieur 87<br />

2-La Formation d’Aghalou Oumlil 89<br />

3-La Formation de Lissit 89<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 89<br />

D-Les faciès 89<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 90<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre 90<br />

2-Les séquences de 3 ème ordre 90<br />

F- Conclusion 92<br />

VIII-Evolution spatio-temporelle 93<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 93<br />

B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 98<br />

Chapitre 2 LA BORDURE MERIDIONALE DU<br />

MOYEN ATLAS<br />

I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 101<br />

A-Les argilites saliféres inférieures 101<br />

B-Le complexe basaltique 101<br />

C-Les argilites salifères supérieures 101<br />

D-Les carbonates liasiques 103<br />

II-LA COUPE D’AGHBALOU OUMLIL 106<br />

A-Présentation de la coupe 106<br />

B-les formations 106<br />

1-La Formation d’ Aït El Haj 106<br />

a-Le membre inférieur 106<br />

b-Le membre supérieur 106<br />

2-la Formation de Tizi n’Toumelba 108<br />

3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 108<br />

4-La Formation de Lissit 108<br />

C- Les discontinuités sédimentaires 110<br />

D-Les faciès 110<br />

316


E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 110<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 110<br />

b-Les séquences de 3 ème ordre 112<br />

F- Conclusion 112<br />

III-LA COUPE D’AIT LHAJ 115<br />

A-Présentation de la coupe 115<br />

B-Les formations 115<br />

1-La Formation d’Aït Lhaj 115<br />

a-Le membre inférieur 115<br />

b-Le membre supérieur 115<br />

2-La Formation de Tizi n’Toumelba 117<br />

3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 117<br />

4-La Formation de Lissit 117<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 119<br />

D-Les faciès 119<br />

E- Les associations de faciès et les séquences. 119<br />

1- Les séquences de 2 ème ordre 119<br />

2- les séquences de 3 ème ordre 120<br />

F-Conclusion 122<br />

VI-Evolution spatio-temporelle 123<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 123<br />

B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 133<br />

Chapitre 3 LA REGION D’AOULI-SIDI AYAD<br />

I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 137<br />

A-Les détritiques grossiers de base 137<br />

B-Les argilites salifères inférieures 137<br />

C-Le complexe basaltique 137<br />

D-Les argilites salifères supérieures 138<br />

1-La Formation de Boumia 138<br />

a-Le membre inférieur 138<br />

b-Le membre supérieur 138<br />

2-La Formation d’Aghbalou Oumlil 138<br />

E-La Formation de Lissit 138<br />

II-LES COUPES DE OUED MOULOUYA 140<br />

A-Coupe OM 1 140<br />

1-Présentation de la coupe 140<br />

2-Les formations 140<br />

a-La Formation de Boumia 140<br />

b- La Formation d’ Aghbalou Oumlil 142<br />

c- La Formation de Lissit 142<br />

3-Les discontinuités sédimentaires 142<br />

4-Les faciès 143<br />

5-Associations de faciès et séquences sédimentaires 143<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 143<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 145<br />

6- Conclusion 145<br />

B-La coupe OM 2 146<br />

1-Présentation de la coupe 146<br />

a-La Formation de Boumia 146<br />

α-Le membre inférieur 146<br />

317


β-Le membre supérieur 146<br />

b-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 148<br />

c-La Formation de Lissit 148<br />

2-Les discontinuités sédimentaires 148<br />

3-Les faciès 148<br />

4- Associations de faciès et séquences sédimentaires 148<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 148<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 150<br />

5-Conclusion 150<br />

III- COUPES D’AOULI 152<br />

A-Présentation des coupes 152<br />

B-La coupe HA 152<br />

1-Les formations 152<br />

a-Les argilites saliféres inférieures 152<br />

b-Le complexe basaltique 152<br />

2-Les discontinuités sédimentaires 152<br />

3-Les faciès 154<br />

4-Associations de faciès et séquences sédimentaires 154<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 154<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 154<br />

5-Conclusion 154<br />

C-LA COUPE AH 155<br />

1-Présentation de la coupe 155<br />

2-Les formations 155<br />

a-La Formation de Boumia 155<br />

b-La Formation d’ Aghbalou oumlil 157<br />

c-La Formation de Lissit 157<br />

3-les discontinuités sédimentaires 157<br />

4-Les faciès 159<br />

5- Association de faciès et séquences sédimentaires. 159<br />

a- les séquences de 2 ème ordre 159<br />

b- les séquences de 3 ème ordre 161<br />

6-Conclusion 161<br />

IV- LA COUPE D’AGHANBOU OU FOULLOUS 162<br />

A-Présentation de la coupe 162<br />

B-Les formations 162<br />

1-La Formation de Boumia. 162<br />

a-Le membre inférieur 162<br />

b-Le membre supérieur 162<br />

2-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 162<br />

3-La Formation de Lissit 162<br />

a-le membre inférieur 162<br />

b-le membre supérieur 165<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 165<br />

D-Les faciès 165<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires 165<br />

a-Les séquences de 2éme ordre 165<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 166<br />

F- Conclusion 168<br />

V-COUPE D’AQBAB AMELLAL 169<br />

A-Présentation de la coupe 169<br />

B-Les formations 169<br />

318


1-Le membre inférieur 169<br />

2-Le membre moyen 169<br />

3-Le membre supérieur 171<br />

C- Les discontinuités sédimentaires 171<br />

D- Les faciès 171<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 171<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 171<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 172<br />

F- Conclusion 172<br />

VI-LA COUPE DE TOURARINE 173<br />

A-Présentation de la coupe 173<br />

B-Les formations 173<br />

1-La Formation de Lissit 173<br />

a-Le membre inférieur 173<br />

b-le membre supérieur 175<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 175<br />

D- Les faciès 175<br />

E- Associations de faciès et séquences sédimentaires 175<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre 175<br />

2-Les séquences de 3 éme ordre 175<br />

F- Conclusion 176<br />

VII-LA COUPE D’IFRI ICHABAR 177<br />

A-Présentation de la coupe 177<br />

B-Les formations 177<br />

1-Le membre inférieur 177<br />

2-Le membre supérieur 179<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 179<br />

D-Les faciès 180<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 180<br />

a-Les séquences de 2 éme ordre 180<br />

b-Les séquences de 3 éme ordre 181<br />

F- Conclusion 181<br />

VIII-Evolution spatio-temporelle 182<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 182<br />

B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 189<br />

Chapitre 4 LA REGION DE MIDELT-MIBLADENE<br />

I - PRESENTATION <strong>DES</strong> LOGS STRATIGRAPHIQUES<br />

192<br />

SYNTHETIQUES<br />

A-Le socle paléozoïque 192<br />

B-Les détritiques grossiers de base 192<br />

C-Les argilites salifères inférieures 192<br />

D-Le complexe basaltique 193<br />

E-Les argilites salifères supérieures 193<br />

F-Les carbonates liasiques sont matérialisés par la Formation de Lissit. 194<br />

G-Le Toarcien 194<br />

H-Aalénien 196<br />

I- Bajocien inférieur (zone à Laeviuscula et base de la zone à Sauzei 196<br />

J- Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à Humphriesianum) 196<br />

I- COUPE DE TAGHBALOU N’AIT SIDI LAHBIB 197<br />

A-Présentation de la coupe 197<br />

319


B-Les formations 197<br />

1-La Formation de Boumia 197<br />

a-Le membre inférieur b-Le membre supérieur 197<br />

b-Le membre supérieur 197<br />

2-La Formation d’Aghbalou Oumlil, 197<br />

3-La Formation de Lissit 199<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 199<br />

D-Les faciès 199<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 199<br />

1-Les séquences de 2 éme ordre 199<br />

2-Les séquences de 3 éme ordre 199<br />

F-Conclusion 200<br />

II-LA COUPE D’ADARHAL 201<br />

A-Présentation de la coupe 201<br />

B-Les formations 201<br />

1-La Formation de Boumia 201<br />

2- La Formation d’Aghbalou Oumlil 203<br />

3- La Formation de Lissit 203<br />

a-le membre basal 203<br />

b-Le membre médian 203<br />

c-Le membre supérieur 203<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 204<br />

D-Les faciès 204<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 204<br />

1-Les séquences de 2 ème ordre 204<br />

2- Les séquences de 3 ème ordre 205<br />

F-Conclusion 205<br />

III-LA COUPE DE LA LAVERIE 206<br />

A-Présentation de la coupe 206<br />

B-Les formations 206<br />

1-Le membre inférieur 206<br />

2-Le membre supérieur 206<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 208<br />

D-Les faciès 208<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires. 208<br />

a- séquences de 2 ème ordre 208<br />

b- séquences de 3 ème ordre 208<br />

F-Conclusion 208<br />

IV-COUPE DE JBEL BOU SELLOUM 209<br />

A-Présentation de la coupe 209<br />

B-Les formations 209<br />

1-Les carbonates anté-Itzer 209<br />

2-Le faciès d’ Itzer 210<br />

3-Les carbonates post-Itzer 210<br />

C-Les discontinuités sédimentaires 212<br />

D-Les faciès 212<br />

E-Association de faciès et séquences sédimentaires 213<br />

1-Séquences de 2 éme ordre 213<br />

2-Séquences de 3 éme ordre 214<br />

F– Conclusion 214<br />

V-LA COUPE D’ALMOU N’ BOUTSALLI 215<br />

A-Présentation de la coupe 215<br />

320


B-Les formations 215<br />

1-La Formation de Lissit 215<br />

2-Le faciès de Mibladène 215<br />

a- Le membre inférieur 215<br />

b-Le membre supérieur 215<br />

3-Les marnes de Talsinnt 217<br />

C- Les discontinuités sédimentaires 217<br />

D- Les faciès 218<br />

E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 218<br />

1- Les séquences de 2 éme ordre 218<br />

2-Les séquences de 3 éme ordre 219<br />

F-Conclusion 219<br />

VI-Evolution spatio-temporelle 220<br />

A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 220<br />

B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation 227<br />

C- Evolution différentielle du Toarcien et de l’Aalénien de la marge<br />

233<br />

méridionale du paléoseuil de la Haute Moulouya et sa relation<br />

morphostructurale avec le bassin du Haut Atlas<br />

DEUXIEME PARTIE : SYNTHESE REGIONALE<br />

INTRODUCTION 239<br />

I-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 240<br />

TRIASICO-LIASIQUES<br />

II-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 243<br />

JURASSIQUES<br />

III-LES FACIES-CLES 251<br />

A-Les volcanoclastites 251<br />

1-Caracteristiques pétrographiques 251<br />

2-Significations paléogeographique et structurale des volcanoclastites 254<br />

a-Inventaire des volcanoclastites 254<br />

b-Implications géodynamiques 254<br />

B-Les faciès rouges 257<br />

1- Le Lias inférieur et moyen 257<br />

2- Le Lias supérieur 258<br />

3-Dogger 258<br />

C- Les carbonates 259<br />

1-Les tidalites liasiques 259<br />

a- Région de Midelt-Mibladène 259<br />

b- Le paléoseuil de la Haute Moulouya. 260<br />

c- La bordure méridionale du Moyen Atlas 260<br />

2-Les carbonates toarço-aalèniens 260<br />

3-Le calcaire corniche 261<br />

TROISIEME PARTIE : PARAMETRES ET GRADIENTS<br />

GEODYNAMIQUES<br />

I- L’EVOLUTION STRUCTURALE 265<br />

Introduction 265<br />

1-Premiére étape 265<br />

2-Deuxiéme étape 272<br />

3-Troisiéme étape 274<br />

321


II-LES ETAPES D’EVOLUTION 277<br />

A-Etape triasico-liasique : 277<br />

B-Etape toarcienne et aaléno-bajocienne 282<br />

C-Serrage atlasique et inversion structurale 282<br />

283<br />

III-COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU<br />

DOMAINE ATLASIQUE<br />

A-Les volcanoclastites 283<br />

B-Faciès d’Itzer 284<br />

C- les faciès rouges toarciens 285<br />

CONCLUSIONS GENERALES<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIES 295<br />

LISTE <strong>DES</strong> FIGURES 308<br />

TABLE DE MATIERE 318<br />

ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS : Microfaciès des volcanoclastites, 323<br />

affleurements et paysage triasico-jurassiques (Pl. I à XI)<br />

322


ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS :<br />

Microfaciès des volcanoclastites, affleurements<br />

et paysages triasico-jurassiques<br />

323


PLANCHE I<br />

Photo 1-Basaltes microlithique porphyrique du Moyen Atlas (LP).<br />

Photo 2- Basaltes microlithique porphyrique d’Aouli-Sidi Ayad (LN).<br />

Photo 3-Basaltes microlithique porphyrique localement doléritique de Midelt-Mibladène<br />

(LN).<br />

Photo 4-Basaltes microlithique peu porphyrique localement doléritique d’Aouli-Sidi Ayad<br />

(LN).<br />

Photo 5-Basaltes xénolithique de Midelt-Mibladène (LN).<br />

Photo 6-Basaltes doléritique d’Aouli-Sidi Ayad (LN).<br />

324


100 µm<br />

250 µm<br />

100 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

Planche I-Microfaciès des basaltes triasico-liasique<br />

325


PLANCHE II<br />

Photo 1-Détritiques grossiers de base (LP)<br />

Photo 2- Détritiques grossiers de base (LP)<br />

Photo 3-Conglomérat à fragments holofeldspathiques (a) aux limites arrondies (LN).<br />

Photo 4- Conglomérat à gravelles (a) et fragments holofeldspathiques (b). (LN).<br />

Photo 5- Conglomérat à fragments holofeldspathiques, généralement calcitisés et aux limites<br />

arrondies (LN).<br />

Photo 6- Dolomies gréseuses (LN)<br />

326


250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm 250 µm<br />

Planche II-Microfaciès de détritiques<br />

327


PLANCHE III<br />

Photo 1-Bréche d’explosion.<br />

Photo 2- Traînée de lave vitreuse entièrement calcitisée (brèche pyroclastique).<br />

Photo 3-Brèche riche en opaques concentrés en aiguilles et en amas disséminés dans le<br />

ciment (texture dendritique).<br />

Photo 4-Tuf à lapilli (éléments holofeldspathiques à limites en choux fleur).<br />

Photo 5-Fragments vitreux aplatis partiellement recristallisés (structure vitroclastique) .<br />

Photo 6-Tuffite à cristaux de feldspath à clivage tordu.<br />

328


250 µm 250 µm<br />

250 µm 250 µm<br />

250 µm 250 µm<br />

Planche III-Microfaciès des pyroclastites<br />

329


PLANCHE IV<br />

Photo 1- Cinérite litée et rubanée (fluage des éléments). (LP)<br />

Photo 2- Cinérite litée et rubanée montrant un fluage des éléments. (LN)<br />

Photo 3- Tuf lithique à fragments de basalte doléritique à limites diffuses et sinueuses. (LN).<br />

Photo 4-Tuf lithique à fragments pyroclastiques de formes anguleuse (a) et sinueuse (b). (LN.,<br />

x40).<br />

Photo 5-Tuf cristallin et lithique à lithophyse (lave vésiculée et canaliculée : structure<br />

vitroclastique) (LN).<br />

Photo 6-Tuf cristallin à éclats de verre aigus et acérés. (LN).<br />

330


250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm<br />

250 µm 250 µm<br />

Planche IV-Microfaciès des pyroclastites<br />

331


PLANCHE V<br />

Photo 1- Tuf vitreux (autobréche) à fragments de lave vitreuse en forme d’Y<br />

(Texture vitroclastique rappelant des flammèches, LN)<br />

Photo 2-Tuf cristallin à échardes de verre de texture vitroclastique (lave vésiculée, LN)<br />

Photo 3-Dolomie tufacée à cristaux de feldspath tordu. (LN).<br />

Photo 4-Dolmies tufacées lumachelliques à cristaux de plagioclases en macle tordue (LN).<br />

Photo 5-calcaire tufacé gravelles micritiques à facture épiclastiques.(LN).<br />

Photo 6-Tuf cristallin à échardes de verre<br />

332


250 µm 250 µm<br />

100 µm<br />

250 µm<br />

100 µm 100 µm<br />

Planche V-Microfaciès des pyroclastites<br />

333


PLANCHE VI<br />

Photo 1-Discordance majeur entre le socle paléozoïque et les détritiques grossiers de base<br />

(Trias supérieur de la région de Lissit)<br />

Photo 2-Conglomérat de base à éléments centimétriques à pluridécimétriques du socle :<br />

schiste, quartz et barytine (détail des détritiques grossiers de base)<br />

Photo 3-Arkoses grossières à stratification oblique (détritiques grossiers de base de Tizi N’<br />

Rechou)<br />

Photo 4-Grès lie de vin à stratification oblique (détritiques grossiers de base de Tizi N’<br />

Rechou)<br />

Photo 5-Argilites salifères inférieures (région de Tizi N’ Rechou)<br />

Photo 6-Argilites salifères inférieures et passage au complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi<br />

Ayad)<br />

Photo 7-Passage des argilites salifères inférieures au complexe basaltique montrant des<br />

niveaux décolorés correspondant à des mares (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

Photo 8- Calcrêtes microplissées qui marquent le passage des argilites salifères inférieures au<br />

complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

334


1 2<br />

3 4<br />

5 6<br />

7 8<br />

335


PLANCHE VII<br />

Photo 1- "Niveau mélange" à éléments de basaltes et d’argilites (contact complexe basaltiqueargilites<br />

inférieures : région de Midelt-Mibladène)<br />

Photo 2- Complexe basaltique de la région d’Aouli-Sidi Ayad<br />

Photo 3-Détails dans le complexe basaltique : altération en boules<br />

Photo 4-Niveaux à pillow-lavas montrant à la base des figures d’échappement de gaz (région<br />

de Boumia-Sidi Ayad)<br />

Photo 5-Basaltes prismés (bordure méridionale du Moyen Atlas)<br />

Photo 6-Complexe basaltique affecté par des fentes de tailles et de formes variées, à<br />

remplissage siliceux (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />

Photos 7 et 8-Niveaux sédimentaires (argiles et carbonates) intercalés dans le complexe<br />

basaltique<br />

336


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

337


PLANCHE VIII<br />

Photo 1-Passage du complexe basaltique aux argilites salifères supérieures (bordure<br />

méridionale du Moyen Atlas).<br />

Photo 2-Niveau de carbonates stromatolitiques ferruginisés et minéralisés soulignant le<br />

passage du complexe basaltique aux argilites salifères supérieures (bordure<br />

méridionale du Moyen Atlas).<br />

Photo 3-Vue panoramique des argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi<br />

N’Rechou.<br />

Photos 4 et 5- Argilites consolidées, généralement concrétionnées : niveaux pédogénétiques<br />

intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />

Photo 6-Calcrêtes dans les argilites salifères supérieures.<br />

Photos 7 et 8-Niveaux évaporitiques intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />

338


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

339


PLANCHE IX<br />

Photo 1- Brèche à éléments de basalte et matrice silicifiée.<br />

Photo 2-Conglomérat à éléments de basalte et carbonates de tailles variées et matrice marron.<br />

Photo 3-Bréche pyroclastique à matrice fine de tufs fins.<br />

Photo 4-Tuf lithique grossier à stratification fine.<br />

Photo 5-Tuf lithique fin à stratification fine.<br />

Photo 6- Cendres intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />

Photo 7-Détail des cendres intercalées dans les argilites salifères supérieures<br />

Photo 8-Passées de calcaires tufacés intercalés au sommet des argilites saliféres supérieures.<br />

340


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5 6<br />

7<br />

8<br />

341


PLANCHE X<br />

Photo 1-Complexe basaltique-argilites saliféres supérieures-carbonates tidalitiques liasiques.<br />

Photo 2- Passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />

Photo 3-Passage progressif des argilites saliféres supérieures aux carbonates (alternance<br />

d’argilites rougeâtres et de calcaires beiges)<br />

Photo 4- Alternance d’argilites verdâtres ligniteuses et de calcaires à bois fossiles (sommet<br />

des argilites saliféres supérieures).<br />

Photo 5-Faciès d’Itzer (Carixien de la bordure méridionale du Moyen Atlas : Région<br />

de qbal Lahlam).<br />

Photo 6-Barres des carbonates Anté-Itzer (Lias inférieur et Moyen)<br />

Photo 7- Faciès de Mibladène (Toarcien région de Midelt-Mibladène).<br />

Photo 8- Surface de discontinuité qui coiffe la barre carbonatée toarço-aalénienne : barre à<br />

galettes algaires et bélemnites (région d’Almou N’Boutsalli).<br />

342


1 2<br />

3 4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

343


PLANCHE XI<br />

Photo 1-Complexe basaltique-argilites saliféres supérieures-carbonates tidalitiques liasiques.<br />

Photo 2- Passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />

Photo 3-Passage progressif des argilites saliféres supérieures aux carbonates (alternance<br />

d’argilites rougeâtres et de calcaires beiges)<br />

Photo 4- Alternance d’argilites verdâtres ligniteuses et de calcaires à bois fossiles (sommet<br />

des argilites saliféres supérieures).<br />

Photo 5-Faciès de Mibladène (Toarcien région de Midelt-Mibladène).<br />

Photo 6-Surface de discontinuité qui coiffe la barre carbonatée toarço-aalénienne : barre à<br />

galettes algaires et bélemnites (région d’Almou N’Boutsalli).<br />

Photo 7-Marnes et marno-calcaires à cancellophycus du Bajocien inférieur.<br />

Photo 8-Marnes de Talsinnt bajociennes et calcaires corniches.<br />

344


1 2<br />

3 4<br />

5<br />

345


PLANCHE XI<br />

Photo 1-Accident de Tizi N’Rechou<br />

Photo 2-Accident de Midelt-Aouli<br />

Photo 3-Accident Chevauchante d’Aït Oufella<br />

Photo 4 -Failles normales<br />

Photo 5 et 6-Structures d’effondrement de différentes échelles<br />

Photo 7 et 8-Grabens dans les détritiques grossiers de base<br />

346


1 2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

347

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