UNIVERSITÃ MOHAMMED V â AGDAL FACULTÃ DES ... - Toubkal
UNIVERSITÃ MOHAMMED V â AGDAL FACULTÃ DES ... - Toubkal UNIVERSITÃ MOHAMMED V â AGDAL FACULTÃ DES ... - Toubkal
UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES Rabat N° d’ordre : THÈSE DE DOCTORAT D’ETAT Présentée par Zouhra SAADI Discipline : Géologie Spécialité : Géodynamique des bassins sédimentaires LES BASSINS TRIASICO-JURASSIQUES DE LA HAUTE MOULOUYA ET DE LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN ATLAS (MAROC). CONTEXTE SEDIMENTAIRE ET MARQUEURS GEODYNAMIQUES Soutenue le : 16 JUIN 2012 Devant le jury Président : M. BOUTAKIOUT Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences Examinateurs : B. FEDAN Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique M. LAADILA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences M. AHMAMOU Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences G. ZAHOUR Professeur à l’Université Hassan II- Casablanca, Faculté des Sciences M. EL WARTITI Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences F. MEDINA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax: +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma
- Page 3 and 4: AVANT-PROPOS Les travaux, dont les
- Page 5: Dédicace A mes parents A mon mari
- Page 8 and 9: SOMMAIRE Avant-propos Résumé INTR
- Page 11 and 12: I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQU
- Page 13 and 14: C-La boutonnière de Boumia-Tizi n
- Page 15 and 16: D’autres, en particulier, P. Russ
- Page 17 and 18: Le Lias et le Dogger (1994, 1997, 1
- Page 19 and 20: Alors que on appelle volcano-détri
- Page 21 and 22: β-Classification suivant leur sour
- Page 23 and 24: Fig. 2-Classification de Schmid (19
- Page 25 and 26: -Les tufs à ponces, lapillis et cr
- Page 27 and 28: 5-Les roches mixtes Ce sont des roc
- Page 29 and 30: Fig. 7-(A) : coupe longitudinale si
- Page 31 and 32: A B Fig. 9-Dépôts dans un méandr
- Page 33 and 34: -Les ordres 4 à 7 sont les mégas
- Page 35 and 36: tectoniques qui leur ont donné nai
- Page 37 and 38: -des fantômes de ferro-magnésiens
- Page 39: formationnelles et chronostratigrap
- Page 43 and 44: INTRODUCTION A l’échelle région
- Page 45 and 46: Fig. 13- Région de Boumia (détail
- Page 47 and 48: 2-La Formation de Tizi n’Toumelba
- Page 49 and 50: Fig.15-Coupe lithostratigraphique d
- Page 51 and 52: c-La Formation d’ Aghbalou Oumlil
UNIVERSITÉ <strong>MOHAMMED</strong> V – <strong>AGDAL</strong><br />
FACULTÉ <strong>DES</strong> SCIENCES<br />
Rabat<br />
N° d’ordre :<br />
THÈSE DE DOCTORAT D’ETAT<br />
Présentée par<br />
Zouhra SAADI<br />
Discipline : Géologie<br />
Spécialité : Géodynamique des bassins sédimentaires<br />
LES BASSINS TRIASICO-JURASSIQUES DE LA HAUTE MOULOUYA ET<br />
DE LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN ATLAS (MAROC).<br />
CONTEXTE SEDIMENTAIRE ET MARQUEURS GEODYNAMIQUES<br />
Soutenue le : 16 JUIN 2012<br />
Devant le jury<br />
Président :<br />
M. BOUTAKIOUT Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />
Examinateurs :<br />
B. FEDAN Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique<br />
M. LAADILA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />
M. AHMAMOU Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />
G. ZAHOUR Professeur à l’Université Hassan II- Casablanca, Faculté des Sciences<br />
M. EL WARTITI Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences<br />
F. MEDINA Professeur à l’Université Mohammed V- Agdal, Institut Scientifique<br />
Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc<br />
Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax: +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma
AVANT-PROPOS<br />
Les travaux, dont les résultas sont rassemblés dans ce mémoire, ont été réalisés au<br />
Département des Sciences de la Terre de la Faculté des Sciences de Rabat-Agdal, où j’ai<br />
effectué mes études de 3éme Cycle depuis 1988, en collaboration avec le Département de<br />
Géologie de l’Institut Scientifique.<br />
Au terme de ce travail, il m’est agréable de remercier toutes les personnes ayant<br />
participé, de près ou de loin, à l’élaboration de cette thèse.<br />
Tout d’abord, je tiens à remercier les responsables actuels de notre Faculté : les<br />
Professeurs S. AMZAZI Doyen de la Faculté des Sciences-Université Mohammed V-Agdal et<br />
le Professeur E. JAAIDI chef du Département des Sciences de le Terre, qui m’ont permis de<br />
poursuivre mes études supérieures au sein de leur établissement.<br />
Toute ma reconnaissance et mes remerciements s’adressent, tout d’abord à mon<br />
Directeur de thèse B. FEDAN, Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat, qui a guidé,<br />
depuis le début ce travail. Il m’a proposé le sujet de recherche et a suivi l’évolution de mon<br />
travail depuis les prospections de terrain jusqu’aux phases finales de rédaction. Il a toujours<br />
porté de l’intérêt à mon travail et a suivi la progression de mes recherches. Il n’a pas cessé de<br />
me prodiguer conseils, critiques et jugements indispensables à la progression du mémoire de<br />
thèse. Qu’il trouve ici le témoignage de mon profond respect et ma vive gratitude.<br />
De même, je ne peux oublier Mr M. BOUTAKIOUT, Professeur à la Faculté de<br />
Sciences de Rabat, qui m’a bien accueilli dans son CEA, option "Environnements<br />
sédimentaires" et de m’avoir honoré en acceptant la présidence du Jury de ma thèse. De plus,<br />
c’est à lui que je dois la détermination des foraminifères. C’est à ce double titre que je lui dois<br />
mes remerciements en lui formulant mon profond respect.<br />
Il m’est très agréable d’exprimer une affectueuse et profonde gratitude à Mr M.<br />
LAADILA, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, dont la bonté et la sollicitude<br />
constante, réchauffent le cœur et m’ont redonné confiance pour mener à terme ce travail. Je<br />
lui exprime mes vifs remerciements pour ses précieux conseils, ses critiques instructives et<br />
son aide ; aussi je suis très heureuse de le voir parmi les membres de Jury de ma thèse.<br />
L’immense gratitude que je lui dois ne pourra être exprimé en quelques lignes.<br />
Je remercie vivement Mr M. AHMAMOU, Professeur à la Faculté des Sciences de<br />
Rabat, pour l’honneur q’il m’a fait en acceptant de faire partie du Jury et pour avoir mis à ma<br />
disposition des documents relatifs à la sédimentologie.<br />
Que Mr M. EL WARTITI, Professeur à la faculté des Sciences de Rabat, veuille bien<br />
recevoir l’expression de ma plus grande gratitude pour avoir accepter de juger ce travail.<br />
Il m’est particulièrement agréable de pouvoir remercier Mr G. ZAHOUR, Professeur à<br />
la faculté des Sciences de Casablanca, Ben M’Sik, à qui je dois la détermination des faciès<br />
volcano-sédimentaires, qui m’ont été d’une grande importance dans ce travail. Je le remercie<br />
également pour ses conseils, ses encouragements et pour la disponibilité qu’il a toujours<br />
montrée à mon égard. De plus, je lui suis très reconnaissante d’avoir accepté de siéger dans ce<br />
Jury.
Mes sincères reconnaissances et remerciements vont à Mr. F. MEDINA, Professeur à<br />
l’Institut Scientifique de Rabat, de m’avoir honoré en acceptant de siéger dans le Jury de ma<br />
thèse.<br />
Je remercie du fond du coeur Mr Carlos Sanz de Galdeano, qui m’a aidé pour la<br />
publication de mon article et donc pour m’avoir offert la chance d’être là aujourd’hui. Il a<br />
beaucoup contribué à mettre en forme mon espagnole très approximatif ; sans lui, j'aurais sans<br />
doute été découragé. Il a toujours été disponible pour prodiguer des conseils et des<br />
orientations pertinents. Merci pour sa confiance et pour sa précieuse aide aussi bien dans la<br />
traduction que les corrections des figures de l’Article. Pour tout cela et malgré l’éloignement<br />
qu’il trouve ici l’expression de ma plus profonde reconnaissance et de ma sincère amitié.<br />
Je suis très reconnaissante à Mr M. BOULIF, ancien Directeur de l’Ecole Nationale<br />
d’Agriculture de Mekhnès pour toute son aide et son soutien ; qu’il veuille bien accepter<br />
l’expression de ma plus profonde gratitude.<br />
Merci également à Mr T. BENZAINE, Directeur de la formation de l’ENA Meknès<br />
pour ses encouragements incessants.<br />
Mes remerciements les plus vifs sont adressés aux enseignants de la Faculté des<br />
Sciences de Meknès, en particulier à Mr SEHBI, ancien chef de Département de géologie, qui<br />
a mis à ma disposition le matériel du laboratoire-photos et pour ses conseils amicaux. A Mr.<br />
MAHMMOUDI, à qui j’exprime toute ma gratitude pour la détermination des lames minces<br />
sur les Lamprophyres et pour son amitié. Mr BADRA, Professeur à la Faculté des Sciences<br />
de Meknès, que je tiens à remercier vivement pour m’avoir consacrer son temps afin de<br />
m’initier au volcanisme et pour sa gentillesse. Je ne saurais oublier Mrs les Professeurs A.<br />
AMHOUD et M. EL KAMAR pour leur amitié et leurs aides à chaque fois que j’en avais<br />
besoin.<br />
Je voudrais remercier aussi les autorités locales des Provinces de Midelt, Boulemane<br />
et Khénifra, les responsables des services géologiques régionaux de Midelt et de Meknés ainsi<br />
que le Haut commissariat aux eaux et fôrets, pour leur aide et leur hospitalité.<br />
Merci à mes amis et mes collègues : FZ. El Alaoui, N. Soufiani, L. Benghali, J.<br />
Tamesna, A. Akasbi, M. El ouardi, S. Ghanimi, N. Alaoui, H. Zaimi, M. Drissi, M Talbi,<br />
Mimoun, Moukhtar, Abdellah et les chauffeurs de l’ENA (Mohamed, slimane et Hassan) pour<br />
leur amitié et pour la sympathie qu’ils m’ont toujours témoigné.<br />
Je voudrais rendre hommage et remercier vivement tous ceux qui ont permis le bon<br />
déroulement de ce travail plus particulièrement Saïd Houlych, gérant de la Société Cartinginfo<br />
et Abdeltif Lbasrini ainsi que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ici.<br />
Ce travail n’aurait pu être mené à bien sans la présence et le soutien de ma famille. Je<br />
pense plus particulièrement à mes parents, qui ont veillé sur moi depuis toujours, ceux qui<br />
m'ont fait confiance, qui m'ont soutenu sans faille et qui ont accepté mes choix sans pour<br />
autant toujours forcément les comprendre, merci. Mes remerciements vont à mon mari, qui a<br />
beaucoup contribué à la réalisation de ce travail grâce à son soutien et pour avoir supporté<br />
mes humeurs au gré de cette thèse. Merci pour avoir été mon appui tout simplement et pour<br />
m’avoir encouragé jusqu’au bout.<br />
Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à mes frères, soeurs, neveux et<br />
nièces, qui m'ont toujours soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.<br />
Merci à tous et à toutes.
Dédicace<br />
A mes parents<br />
A mon mari<br />
Et à tous ceux que j’aime
RESUME<br />
Les bassins triasico-liasiques, de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du<br />
Moyen Atlas ont enregistré les modalités géodynamiques du rifting atlastique : un cadre<br />
extensif évolutif selon la direction d’ouverture SW-NE, une sédimentation continentale<br />
syntectonique et un volcanisme actif à caractère explosif. Au sein de ces bassins, les «argilites<br />
salifères supérieures », en particulier, montrent une organisation typique de remblaiement<br />
continental syntectonique à intercalations volcano-sédimentaires et volcano-détritiques; il<br />
s’agit d’épandages détritiques qui constituent des niveaux repères, à décroissance latérale. Ces<br />
niveaux témoignent du rôle concomitant de la mobilité des linéaments majeurs et de la<br />
dynamique sédimentaire en systèmes fluviatiles. Ces argilites salifères supérieures, à<br />
intercalations volcanoclastiques, sont organisées en trois formations : la F. de Tizi N’Rechou,<br />
la F. de Tizi N’Toumelba et la F. d’Aghbalou Oumlil.<br />
Les volcanoclastites, témoins d’un volcanisme explosif concomitant de la<br />
sédimentation, sont cantonnées dans des régions tectoniquement actives ; où elles sont<br />
épaisses et diversifiées : brèches, tufs lithiques, tufs cristallins, tufs vitreux, carbonates tufacés<br />
et argilites tufacées. Leur extension est fonction de la taille et de la densité des éléments ainsi<br />
que de la position des sources d’émission. Ce volcanisme tardif, en relation avec les phases<br />
ultimes du rifting, s’est manifesté par le rejeu des linéaments majeurs hercyniens et tardihercyniens.<br />
Ainsi, la période triasico-liasique est marquée par un contexte géodynamique<br />
extensif sous l’influence des stades prémices de l’ouverture de l’atlantique central et de la<br />
reconquête de la Téthys occidentale, dont les manifestations sont nettement exprimées au<br />
cours du Jurassique.<br />
Pendant le Lias inférieur et moyen, l’inondation marine a généré des dépôts<br />
essentiellement carbonatés qui reflètent une paléogéographie différenciée dont les grandes<br />
lignes sont dictées par les périodes transgressives et les phases d’émersion des seuils<br />
paléozoïques. Le Lias inférieur est marqué par l’instauration d’une plate-forme carbonatée<br />
tidale. Au Lias moyen, un changement paléogéographique survient avec l’individualisation de<br />
milieux profonds à céphalopodes que ceinturent de larges plate-formes peu profondes. Sur les<br />
bordures des seuils, la sédimentation tidalitique mixte, à influences continentales, persiste.<br />
La plate-forme carbonatée liasique est disloquée, au passage Lias moyen-Lias<br />
supérieur ; un épisode tectonique, provoque une réorganisation structurale et<br />
paléogéographique. Le paléoseuil de la Haute Moulouya et sa marge moyen atlasique<br />
émergent. Au Toarcien, la frange sud-est du Moyen Atlas méridionale est inondée, ce qui se<br />
traduit par le développement de platiers encrinitiques. Quant à la région de Midelt-Mibladène,<br />
organisée en plusieurs blocs, elle n’est que partiellement inondée. Les dépôts qui en dérivent<br />
sont organisés en séquences de comblement.<br />
Pendant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone à<br />
Laeviuscula) la région de Midelt-Mibladène, émergée, suit une évolution continentale. La<br />
réactivation du cadre structural préétabli est responsable du soulèvement de cette marge où les<br />
dépôts toarciens sont partiellement ou totalement érodés. Dès la zone à Laeviuscula, la région<br />
de Midelt-Mibladène est inondée par une incursion marine qui devient effective au cours de la<br />
zone à Sauzei. Elle se marque par l’ennoyage des structures préexistantes suite à une<br />
généralisation de la sédimentation marneuse matérialisée par : les marnes de Talsinnt. Cette<br />
remontée marine, perdure jusqu’au Bajocien supérieur et intéresse également la terminaison<br />
nord orientale de la bordure moyen atlasique.<br />
Mots clés : Maroc, Haute Moulouya, Moyen Atlas, Trias, Jurassique, volcanoclastites,<br />
Dynamique sédimentaire, géodynamique.
SOMMAIRE<br />
Avant-propos<br />
Résumé<br />
INTRODUCTION 3<br />
I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES 5<br />
II-HISTOIRE <strong>DES</strong> RECHERCHES 8<br />
III-RAPPEL 11<br />
IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE 25<br />
V-OBJECTIF DE L’ETUDE 28<br />
VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES 30<br />
VII-PLAN ADOPTE 32<br />
Première patrie : ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET ANALYSE<br />
SEDIMENTOLOGIQUE<br />
Chapitre 1 : Région de Boumia-Tizi n’Rechou 38<br />
Chapitre 2 : la bordure méridionale du Moyen Atlas 101<br />
Chapitre 3: Région d’Aouli-Sidi Ayad 137<br />
Chapitre 4: Région de Midelt-Mibladène 192<br />
Deuxième partie : SYNTESE REGIONALE 237<br />
INTRODUCTION 239<br />
I-CORRELATION A L’ ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 240<br />
TRIASICO-LIASIQUES<br />
II-CORRELATION A L’ ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 243<br />
TRIASICO-LIASIQUES<br />
III-LES FACIES-CLES 251<br />
Troisième partie : PARAMETRES ET GRADIENTS GEODYNAMIQUES<br />
I- EVOLUTION STRUCTURALE 265<br />
II-LES ETAPES D’EVOLUTION 277<br />
III- COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU 283<br />
DOMAINE ATLASIQUE<br />
CONCLUSIONS GENERALES 287<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 295<br />
LISTE <strong>DES</strong> FIGURES<br />
TABLE DE MATIIERES<br />
ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS<br />
2
INTRODUCTION<br />
3
I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES (Fig. 1)<br />
La région étudiée appartient au domaine atlasique et plus particulièrement au sous<br />
domaine des chaînes atlasiques (Michard, 1976).<br />
Cette région, où affleurent le socle paléozoïque et sa couverture méso-cénozoïque,<br />
appartient au domaine des chaînes atlasiques. Elle est composée de plusieurs secteurs qui sont<br />
diversement structurés. Les régions de Midelt-Mibladène, Aouli-sidi Ayad, Boumia-Tizi<br />
n’Rechou et la bordure méridionale du Moyen Atlas constituent les zones de transition entre<br />
le Haut Atlas et le Moyen Atlas " proprement dit " d’une part et le paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya d’autre part .<br />
A-La région de Midelt-Mibladène<br />
Cette région est encadrée par l’accident de Taddammout-Aouli et l’accident nord haut<br />
atlasique, qui la mettent en contact respectivement avec le socle paléozoïque (paléoseuil de la<br />
Haute Moulouya) et le versant nord du Haut Atlas central. Elle est organisée en une série de<br />
blocs, que séparent des accidents EW à ENE-WSW. Ces blocs, dont certains sont gauchis et<br />
d’autres sont ployés en grands rayon de courbure, sont disposés en paliers effondrés en allant<br />
du Nord vers le Sud.<br />
Au nord de Midelt, la couverture triasico-liasique forme un vaste plateau (plateau<br />
d’Adaghwal), qu’affectent des accidents longitudinaux SW-NE ; ce plateau, monoclinale peu<br />
penté vers le SE, et où il est transgressé par le Crétacé. Alors qu’au Sud de Midelt, les<br />
carbonates liasiques forment les pointements de Marraz Tissiliwyn et d’Amalou n’Boutsalli<br />
qui jalonnent la limite faillée entre deux blocs. Ce plateau est encadré par l’accident de<br />
Taddammout-Aouli et par la flexure faillée d’Amghouzif-Al Warraq. Le long de cette flexure<br />
affleurent le Toarcien et le Bajocien.<br />
B-La boutonnière de Zeïda-Aouli<br />
La cuvette de la Haute Moulouya est un bassin intramontane de forme triangulaire. Elle<br />
est encadrée par les reliefs moyen-atlasiques et haut-atlasiques ; à l’Est, elle se poursuit par le<br />
bassin de la Moyenne Moulouya. Elle est marquée par une grande structure antiforme, d’axe<br />
EW, dont le noyau est représenté par les boutonnières de Boumia et de Zeïda-Aouli.<br />
Cet élément structural majeur représenté par le paléoseuil de la Haute Moulouya, où<br />
affleure le socle cambrien granitisé et son tégument triasico-liasique, est délimité par les<br />
accidents de Tizi n’Rechou-Aït Oufella au NW et de Taddammout-Aouli au SE; comme il est<br />
encadré par la bordure méridionale du Moyen Atlas et la région de Midelt-Mibladène. Le<br />
socle paléozoïque, pénéplané, est découpé par un réseau de fractures tardi-hercyniennes (NS à<br />
NNE-SSW). Quant à la couverture, elle est représentée par les argilites triasico-liasiques et<br />
les carbonates liasiques, qui affleurent le long des lignaments majeurs.<br />
Cette couverture, bien conservée au NE d’Aouli où elle forme les plateaux d’Akebbab et<br />
de Douira-Anjil, constitue une bande étroite, qui longe le paléoseuil de la boutonnière de<br />
Zeïda-Aouli (Saâdi, 1996). Elle est réduite voire lacunaire au Nord d’Aouli-Sidi Ayad; où elle<br />
est marquée, quand elle affleure, par la lacune des argilites salifères supérieures. Alors qu'elle<br />
s'épaissit en allant vers l'est de la région du plateau d'Akebbab et Oued Moulouya, où<br />
réapparaissent et croissent les argilites salifères supérieures et le volcanisme associer. Elle est<br />
transgressée au Nord par le Crétacé et au NW par le Néogène.<br />
5
Fig.1 - La Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
(d’après Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)<br />
A- Carte de localisation.<br />
B- Carte géologique simplifiée :1-Contour géologique, 2-Anticlinal, 3-Synclinal,<br />
4-Faille, 5-Socle paléozoïque, 6-Trias, 7-Lias et Jurassique, 8-Crétacé, 9-<br />
Cénozoïque. FAO : Accident d’Aït Oufella, FTA : Accident de Taddammout-<br />
Aouli, FAA : flexure faillée d’ Amghouzif<br />
6
C-La boutonnière de Boumia-Tizi n’Rechou<br />
La région de Boumia-Tizi n’Rechou est composée essentiellement de socle paléozoïque<br />
granitisé, disposé en seuil, et de dépôts triasico-liasiques ; quant aux carbonates liasiques, ils<br />
forment de larges plateaux, légèrement gauchis au NW, et les cuestas qui ceinturent les<br />
boutonnières. A proximité de la localité de Boumia, les dépôts sont découpés par des<br />
accidents N-S, qui changent de direction en allant vers Tizi n’Rechou; où ils se parallélisent<br />
avec l’accident d’Aït Oufella et montrent une direction SW-NE à regard NW.<br />
La plupart des accidents, subméridiens à SW-NE, qui compartimentent le substratum, ont<br />
joué un rôle dans la morpho-structuraction des bassins triasico-liasiques.<br />
D-La bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
Le Moyen Atlas méridional, représenté par sa bordure SE, est séparé de la cuvette de la<br />
Haute Moulouya, à dépôts continentaux mio-pliocènes et quaternaires, par l’accident d’Aït<br />
Oufella. Il s’étend depuis Anjil Ikhatarn au NE jusqu’à Kerrouchène au SW. Le long de cette<br />
bordure, le Trias et le Jurassique du Moyen Atlas chevauchent les dépôts crétacés, néogènes<br />
et quaternaires du paléoseuil de la Haute Moulouya. Alors qu’entre Tizi N’Rechou au SW et<br />
Taouariit Tameziant au NE, affleurent largement le Lias carbonaté ainsi que les argilites<br />
triasico-liasiques.<br />
Alors que le socle paléozoïque, qui n’affleure que dans la boutonnière de Kerrouchène-<br />
Tanourdi ; il n’est représenté que par les pointements de Talaghine et d’Amalou Ignaoun. Il<br />
est surmonté par les conglomérats, les arkoses et les grès lie de vin, qui sont structurés en<br />
blocs basculés par un réseau d’accidents SW-NE. Le socle et son tégument détritique, sont<br />
drapés par les argilites salifères supérieures (Arsicault, 1973; Lorenz, 1976 ; Laville & al.,<br />
1995 ; Charroud, 1995).<br />
Les argilites salifères triasico-liasiques, sont cantonnées dans la terminaison SW,<br />
qu’entaille Oued Srou. Quant aux dépôts liasiques, dont l’âge s’échelonne du Lotharingien<br />
moyen à un Carixien élevé, sont essentiellement tidalitiques ; comme, ils sont caractérisés par<br />
le « faciès d’Itzer ». Ces dépôts forment de larges plateaux, ployés en plis de grands rayons de<br />
courbure, souvent disposés en échelons alternants ; ces structures plicatives forment la ligne<br />
de reliefs et débordent largement sur la Haute Moulouya. Les produits de démantèlement de<br />
leurs versants alimentent les gouttières synclinales, qui longent les chaînes atlasiques. Le<br />
Dogger et le Tertiaire marquent la terminaison NE ; alors que le Crétacé, il affleure largement<br />
au SW.<br />
Cette bordure moyen-atlasique est composée par des éléments structuraux variés ; et on<br />
distingue du SW vers le NE :<br />
-Les synclinaux d’ Aghbalou Oumlil et d’ Aït Oufella, à noyau crétacé, sont séparés par le<br />
seuil d’ Aït Lhaj, fortement plissé et affecté par une série d’accidents subméridiens. Alors<br />
qu’ils sont limités au NE par le seuil d’Ari amarkouz. Celui-ci est marqué par une<br />
amalgamation des structures.<br />
-A Akhnig, Mitre et Taouarda, les dépôts liasiques sont structurés en des plis anticlinaux<br />
et synclinaux. Ce tronçon est caractérisé par le volcan plio-quaternaire d’Am Laraïs, dont les<br />
émissions (coulées et cendres) recouvrent une partie de cette bordure moyen-atlasique comme<br />
ils s’épanchent largement au pied de la chaîne de la Moulouya.<br />
7
-Plus au Nord, on trouve la gouttière synclinal d’ Al Fayja.<br />
E- La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi<br />
La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi constitue l’élément structurale majeur de la<br />
terminaison SE de la bordure méridionale du Moyen Atlas. Cette boutonnière, ployée en un<br />
bombement dissymétrique, est allongée suivant une direction SW-NE (Lorenz, 1976). Elle<br />
s’étend sur la transversale Midelt-Khénifra ; et constitue la limite entre deux domaines<br />
structuraux différents, le Moyen Atlas plissé au Nord et le paléoseuil de la Haute Moulouya<br />
au Sud. Il est limité au Sud et au SE par l’accident sud Moyen Atlasique ; à l’Ouest par le<br />
massif central (zone d’Azrou-Khénifra).<br />
La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi, profondément entaillée par Oued Serrou,<br />
montre deux pointements de socle paléozoïque (Talaghine et Amalou Ignaoun). Elle est<br />
occupée essentiellement par les dépôts triasico-liasiques qui affleurent à la faveur d’un réseau<br />
de fractures post-liasiques, affectés par des failles (SW-NE à WSW-ENE, SE-NW et<br />
subméridiennes) ; ils sont "percés" par des lamprophyres post-jurassiques. Localement, dans<br />
la région de Sanwal et Tanourdi, le Crétacé repose directement sur les argilites salifères<br />
inférieures ; les basaltes, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques y sont<br />
lacunaires.<br />
F- L’accident d’Aït Oufella<br />
La bordure méridionale du Moyen Atlas est limitée au SE par l’accident d’Aït Oufella,<br />
qui la met en contact avec la Haute Moulouya. La zone de passage de cet accident, qui<br />
s’étend entre Tizi n’Rechou et Taourda, est soulignée par les argilites saliféres supérieures<br />
chargées en intercalations détritiques terrigènes et volcano-sédimentaires.<br />
L’accident d’Aït Oufella, au tracé sinueux, se ramifie en surface en plusieurs branches qui<br />
sont génératrices de structures plicatives :<br />
A Aït Oufella, la zone de passage de cet accident bordier est complexe ; elle est marquée<br />
par le chauvechement du Trias (basaltes, grés et argilites saliféres rouges) sur les marnocalcaires<br />
crétacés (affectées par des failles inverses) des gouttières synclinales individualisées<br />
au pied de la chaîne atlasique.<br />
Plus au NW, l’accident d’Aït Oufella limite au SE la boutonnière Kerrouchéne-Tanourdi<br />
qu’elle met en contact avec le socle paléozoïque granitisé affleurant à Tizi n’Rechou.<br />
Alors qu’au NE, dans la région d’Am Laraïs et de Tanourdi, certains branches de cet<br />
accident encadrent des écailles triasiques ou des brèches de démantèlement du versant de la<br />
chaîne. Les coulées de basalte et les cendres plio-quaternaires émises par le volcan d’Am<br />
Laraïs ont colmatée la zone de passage de l’accident.<br />
II-HISTORIQUE <strong>DES</strong> RECHERCHES<br />
La Haute Moulouya a été parcourue par de nombreux explorateurs dans des buts divers.<br />
Ainsi Barthoux a réalisé la première esquisse paléogéographique de la Haute Moulouya en<br />
1924 ; alors que Delhaye a réalisé en 1925 l’étude géologique des amas plombifères de la<br />
région de Mibladène.<br />
8
D’autres, en particulier, P. Russo (1926, 1928), Celerier et Charton (1925) et Daguin<br />
(1926) ont étudié l’extension des formations jurassiques en général et du Sinémurien en<br />
particulier dans la vallée de la Haute Moulouya.<br />
D’autres travaux, intéressants cette région et les secteurs avoisinants, ont constitué de<br />
bons documents de base pour les géologues, qui par la suite, se sont intéressés à cette région ;<br />
tels les travaux de Dubar (1932 à 1962), Dubar et Termier (1932-40), Fallot et Roch (1932),<br />
Roch (1932 et 1937) et Termier (1936).<br />
En (1941), la première carte géologique provisoire du Haute Atlas de Midelt au<br />
200.000éme a été levée par Dubar, et sa notice a été publiée en 1943. Par la suite, d’autres<br />
cartes au 200.000éme, ont été levées, dont celle de Dubar et Termier sur le Moyen Atlas<br />
septentrional et qui a été publiée en même temps que sa notice, en 1940 ; celle D’Emberger<br />
(1959-62), levée dans la boutonnière d’Aouli et des régions limitrophes ; et celle de Bouladon<br />
(1959) dans la région de Mibladène.<br />
Parmi les travaux qui ont le plus marqué la recherche dans cette région sont ceux de<br />
Dubar qui a analysé en 1934 le Toarcien du Haut Atlas de Midelt ; comme il a établi la<br />
zonation des ammonites du Lias en 1937. Ce même auteur a réalisé en 1942 une synthèse sur<br />
le Lias du Maroc, basée sur l'étude des brachiopodes ; alors qu’en 1943, il a qualifié le<br />
Toarcien de cette région par le terme de "faciès de Mibladène", et qu'il a défini par les marnes<br />
rouges du Toarcien inférieur que surmontent les carbonates bioclastiques du Toarcien moyen.<br />
En 1936, Termier, dans sa synthèse sur le Maroc central et le Moyen Atlas, a défini les<br />
termes d'accident d'Aït Oufella et de "faciès d'Itzer", comme étant respectivement le<br />
linéament qui délimite le Moyen Atlas de la Haute Moulouya; les intercalations de marnes,<br />
généralement rouges, qui caractérisent le Lias carbonaté de cette bordure moyen atlasique; ce<br />
faciès particulier a été défini plus en détail par Colo (1961-64), en se basant sur une coupe<br />
levée dans les gorges, situées au Nord immédiat d'Aït Oufella.<br />
Mousson (1954) a donné une description détaillée des basaltes tholéiitiques de la<br />
boutonnière de Boumia et les minéralisations associées. L'étude géochimique et<br />
géochronologique, ultérieure, de ces formations, réalisée par Fiechtner (1990-92) a permis de<br />
leur attribuer un âge Norien-Héttangien supérieur voire Sinémurien supérieur. Quant à<br />
Lachkar, Ouarhache et Charriére (2000), dans leur étude sur les nouvelles données<br />
palynologiques sur les formations sédimentaires associées aux basaltes triasiques du Moyen<br />
Atlas et de la Haute Moulouya, leur ont donné un âge Carnien supérieur-Norien.<br />
Felenc et Lenoble (1962-65) ont établi une synthèse de la paléogéographie au cours du<br />
Jurassique de la région de Mibladène. Alors qu’Amade (1962) et Panetier (1961) ont proposé<br />
les grands traits de la géologie de la boutonnière de Boumia.<br />
Les études géomorphologiques ont contribué, plus ou moins dans la reconnaissance des<br />
structures et des formations de le région, par l'apport de nouvelles données ; tel que Raynal<br />
(1952-61) qui s'est intéressé à toute la Moulouya; les cartes et la synthèse de Martin (1981)<br />
sur le Moyen Atlas et la bordure occidentale de la Haute Moulouya, et l'étude réalisée par<br />
Dutour (1985) dans la terminaison SW de la Haute Moulouya et plus précisément de la<br />
gouttière synclinale d’Arhbalou n’Serdane-Midelt et la boutonnière de Boumia.<br />
Dagallier (1973, 1974, et 1977) a axé ses travaux sur le Lias moyen de Mibladène, qu’il a<br />
analysé sur les plans sédimentologique et diagénétique ; travaux qui ont été repris par Laadila<br />
9
(1996), lors de son étude sur l’évolution sédimentologique et diagénétique du Lias inférieur et<br />
moyen du Moyen Atlas.<br />
Dagallier a aussi étudié le cadre structural ainsi que la mise en place des minéralisations<br />
de Plomb et de Barytine (1983, 1987 et 1993). Ganzeev et al. (1978) et Tchernych (1978) ont<br />
établi la localisation de ces gîtes minéraux ; comme ils ont mis en évidence la relation de ces<br />
minéralisations avec la structure profonde de la Haute Moulouya. Plus tard, ces travaux ont<br />
été repris et détaillés par El Jouani et al. (2001, 1996) et Jebrak et al. (1998).<br />
C’est à Arsicault (1972-73) et Lorenz (1976 ; 1988), que revient le mérite des premières<br />
études menées dans la boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi ; celles-ci ont été reprises en<br />
extension par Laville et al. (1995) ainsi que par A. Charroud (1995). Quant à Daragon et al.<br />
(1979), ils ont confirmé et précisé, par des études géologiques et géophysique, la zone de<br />
passage de la faille profonde de Kerrouchène.<br />
Quant aux travaux de Ouarhache (1993, 1995, 2000 et 2002), ils sont relatifs aux<br />
formations volcano-sédimentaires interstratifièes entre le complexe basaltique et les<br />
carbonates liasiques, dans les régions de Oued Kiss et de Tizi n’Rechou, qu’il a analysé sur<br />
les plans sédimentologique et pétrographique en se basant sur les levés de coupes dans la<br />
région ; comme il a proposé un modèle, qui retrace la genèse des bassins réceptacles de ces<br />
dépôts dans leur contexte structurale et volcanique. De plus, par une étude palynologique<br />
Ouarhache et collaborateurs (2000) leur ont attribué un âge Norien-Rhétien voire Lias<br />
inférieur.<br />
Des données récentes ont été amenées par les divers travaux, dans les différents secteurs<br />
d’étude, tels que ceux de : Letsch (1985), qui a abordé l’étude du Lias de la région de<br />
Taddammout-Mibladène, en se basant sur le levée d’une coupe dans la région ; de Benshili<br />
(1987), qui a mis en relief le passage du Toarcien-Bajocien dans la plaine d’Amghouzif ;<br />
d’Igmoullan (1987, 1992, 1993 et 1996) et Sadki (1992) qui se sont intéressés aussi bien à la<br />
stratigraphie, la paléontologie et la structurale pour établir l’évolution géodynamique du Haut<br />
Atlas central en général et du Haut Atlas de Midelt en particulier, au cours du Méso-<br />
Cénozoïque.<br />
Hauptman (1990) s’est intéressé à l’étude du Jurassique des régions de Tizi n’Rechou,<br />
d’Aït Oufella, d’Am Laaraïs et de Mibladène. Quant à Ensslin (1993), il a analysé le Crétacé<br />
de la bordure méridionale du Moyen Atlas et de la Haute Moulouya ; alors que l’évolution<br />
néogène du bassin de la Haute Moulouya est due à Morel et al. (1993), qui ont analysé aussi<br />
la structuration de ces domaines au cours de la tectogenèse atlasique.<br />
A la lumière de ces travaux sus-cités, nous avons réalisés, entre 1991 et 2001, plusieurs<br />
travaux dans la région de la Haute Moulouya, le versant nord du Haut Atlas central et la<br />
bordure méridionale du Moyen Atlas. Ils visaient à analyser les différents termes de la<br />
couverture triasico-jurassique, tout en précisant ses relations avec le socle cambrien. De plus,<br />
les différentes étapes de l’évolution méso-cénozoïques sont reconstituées, en les replaçant à<br />
chaque fois dans leurs cadres régional et général.<br />
Une carte détaillée, au 50.000éme (Saâdi & al., 2003), a été réalisée ; la datation des<br />
événements majeurs ayant marqués ces régions, basée sur différents types de marqueurs<br />
biostratigraphiques, a été définie (1996).<br />
Les argilites salifères rouges triasico-liasiques et leur semelle grossière sont analysées<br />
(1993, 1997, 2004) ; le complexe basaltique et les volcano-sédimentaires associés sont<br />
cartographiés et analysés (2004).<br />
10
Le Lias et le Dogger (1994, 1997, 1999 et 2001) sont interprétés en termes de tidal flat<br />
(Lias inférieur), faciès de Mibladène (Lias supérieur), marno-calcaires à Cancellophycus et<br />
marnes de Talsinnt (Bajocien inférieur).<br />
Le passage des argilites salifères rouges aux carbonates liasiques, est précisé (1996 et<br />
1997), les niveaux bioclastiques (niveau à Hesperithyris) et les détritiques terrigènes (Faciès<br />
d’Itzer et les niveaux assimilés), associés aux carbonates (1991,1996 et 2001), sont analysés<br />
et replacés dans leur cadre régional. La lacune des dépôts aaléniens est expliquée.<br />
Les facteurs ayant régi l’évolution trisico-jurassique sont inventoriés et leurs interactions<br />
mutuelles spécifiées, Ce qui nous a permis d’élaborer un modèle d’évolution géodynamique<br />
des secteurs étudiés (1996, 2001, 2006).<br />
III-RAPPELS<br />
A-Rappel sur l’âge des formations triasico-liasiques<br />
L’âge des séries rouges triasico-liasiques reste encore très complexe. Ces dépôts, où<br />
s’intercale un complexe basaltique, étaient considérés comme étant azoïques. Ils ont été tout<br />
d’abords rapportés au Permo-Trias (Termier, 1936 ; Termier & Dubar, 1934-40).<br />
En 1976, Michard leur a attribué un âge Trias supérieur, sans pour autant exclure la<br />
présence du Trias moyen vers la base et surtout de l’Infralias au sommet. D’autres travaux<br />
(Beauchamp, 1982 ; Cailleux & al., 1982, ,1983 ; El Wartiti, 1984 ; 1990; El Wartiti &<br />
al., 1998 ; Saber & al., 1995; Vanhouten, 1976, 1977), qui ont intéressé plusieurs régions du<br />
Maroc, ont permis de faire la part du Trias et du Permien. En tenant compte que, dans le<br />
détail, les limites des séries sédimentaires dans chaque bassin peuvent être diachrones (in<br />
Medina, 1996).<br />
La série rouge inférieure a été rapportée au Trias supérieur, avec une précision relative<br />
(Michard, 1976). Dans la Haute Moulouya, Ellenberger & Schmitt (in Schmitt, 1976) ont<br />
signalé dans cette formation une ichnofaune et un os de proto-mammifère qu’ils ont rapporté<br />
au Keuper moyen à supérieur.<br />
En général les niveaux les plus bas, datés de façon certaine, ont donné un âge carnien<br />
dans le domaine méséto-atlasique (Baudelot & al., 1990 ; Biron & Courtinat, 1982 ;<br />
Cousminer & Manspeizer, 1976 ; Lemarrec & Taugourdeau-Lantz, 1983 ; Taugourdeau-<br />
Lantz, 1978 ; Sabaoui, 1987) et ne dépassant pas le Norien infèrieur (Brugman, 1983 ; Moy &<br />
Traverse, 1986).<br />
Lachkar & al. (2000) ont repris l’étude du problème dans la terminaison SW du Moyen<br />
Atlas (région d’Aouli) où ils ont récoltés des associations microfloristiques d’âge Norien.<br />
Quant à l’âge absolu du complexe basaltique, déterminé par méthode K-Ar, il s’étend de<br />
60 à 215 Ma (Bertrand, 1973 ; Bertrand & Prioton, 1975 ; Hailwood & Mitchel, 1971 ;<br />
Manspiezer, 1981 ; Manspiezer & al., 1978 ; Mitiaev & al. ; 1978 Pachtre & al., 1985 ; Puffe<br />
R & Manspiezer, 1973 ; Thuizat & Montigny, 1977 ; WestphaL & al.,1979) correspondant à<br />
une période qui s’étend du Trias terminal à la fin du Crétacé. Des mesures paléomagnétiques<br />
faites par Hailwood & Mitchel (1971) et Bonifay & Sichler (1971) ont confirmé ces résultats.<br />
11
Des travaux plus récents ont affiné cet âge. Ainsi Manspeizer & al. (1978), ont trouvé<br />
pour les coulées, un âge isotopique moyen de 186 8Ma (Lias inférieur).<br />
Aussi en utilisant la méthode 40 Ar/ 39 Ar, Sebai & al. (1991) et Fiechtner & al. (1992) ont<br />
donné des âges compris entre 193 ,7 6,2 et 210,4 2 ,1 Ma, ce qui correspond à la période<br />
Rhétien-Sinémurien.<br />
Quand aux études palynologiques, effectuées sur les niveaux de calcaires silicifiés et<br />
hématitisés intercalés dans les basaltes ou surmontant ces derniers, ils indiquent un âge Trias<br />
supérieur (Carnien supérieur-Norien inférieur et moyen : Baudelot & al., 1986, 1990 ; Biron<br />
& Courtinat , 1982 ; Cousminer & Manspeizer, 1976 ; Crasquin & al., 1997 ; Lachkar & al.<br />
2000 ; Taugourdeau-Lantz, 1978) voire Lias inférieur (Baudelot & al., 1986,1990 ; Moy &<br />
Traverse, 1986 ; Sabaoui, 1987).<br />
Pour les couches rouges supérieures, leur âge n’est pas bien connu aussi Termier H. &<br />
Termier G. (1948) leurs ont attribué un âge triasique ; quant à Lucas (1962), il les a daté du<br />
Keuper-Infralias. En 1979, Rakus a utilisé le terme Infralias pour ces formations du fait<br />
qu’elles sont situées au dessous des carbonates liasiques (Sinémurien supérieur). Le même<br />
auteur les a rapporté en 1986 au Rhétien-Héttangien grâce aux lamellibranches récoltés dans<br />
le Haut Atlas oriental.<br />
Ultérieurement la palynologie a permis de les dater du Sinémurien (Courtinat & Algouti,<br />
1985) ou de l’Hettangien-Sinémurien (Baudelot & Charriére, 1983 ; Baudelot & al., 1990 ;<br />
Sabaoui, 1987).<br />
Récemment dans la région de Boutkhoubaye (bordure ouest de la Haute Moulouya),<br />
Lachkar & al. (2000) ont récoltés au dessus des basaltes une microflore d’âge Norien-Rhétien<br />
voire Lias inférieur.<br />
Dans le présent travail on va adopter des âges relativement précis, en nous basant sur les<br />
données précitées et sur lesquelles se sont mis d’accord plusieurs auteurs. Ainsi un âge Trias<br />
supérieur (Carnien supérieur-Norien basal) pourra être attribué aux argilites saliféres<br />
inférieures.<br />
Quand aux basaltes, comme le montrent aussi bien les données palynologiques que<br />
radiométriques, on peut les qualifier de triasico-liasiques (Norien inférieur-Lias basal).<br />
Alors que les argilites rouges supérieures, elles seraient d’âge Lias inférieur (antérieur au<br />
Sinémurien supérieur) et seraient probablement d’âge (?)Héttangien-Sinémurien inférieur<br />
voire Sinémurien inférieur.<br />
B-Rappel sur les roches volcanoclastiques<br />
1-Définition<br />
D’une manière générale, le terme de "volcano-sédimentaire" pourrait s'appliquer à<br />
n'importe quel sédiment renfermant du matériel volcanique en proportion importante. Mais on<br />
réserve plutôt le terme aux dépôts élaborés par des processus où le volcanisme est dominant.<br />
Il implique donc la contemporanéité de la sédimentation et du phénomène volcanique.<br />
12
Alors que on appelle volcano-détritique toute roche sédimentaire dont une partie des<br />
éléments Figurés sont de nature volcanique, mais issus de la désagrégation de roche<br />
volcanique anciennes.<br />
Aussi le terme de volcanoclastite, introduit par Fisher (Volcanoclastics, 1961) ou roches<br />
pyroclastiques ou pyroclastites, peut être appliqué à tout dépôt ou roche, formé en partie ou<br />
en majorité, de débris volcaniques issus de l’expulsion de matériaux volcaniques (Fisher,<br />
1966 ; Schmid, 1981). Par définition, leurs constituants primaires sont surtout volcaniques<br />
(pyroclastes) ; seuls les phénomènes de transport et de dépôt sont semblables à ceux qui sont<br />
à l’origine des formations sédimentaires.<br />
L’étude de ce type de roche a été longtemps négligé du fait de la complexité de leur<br />
origine, de leur faible importance volumétrique et leur intérêt économique secondaire.<br />
Schmid (1981) a subdivisé les volcanoclastites en trois catégories : les épiclastites, les<br />
pyroclastites et les roches mixtes (Fig. 2).<br />
2-Les épiclastites<br />
Ce sont des roches qui comportent des éléments volcaniques produits par des éruptions<br />
antérieures à leur formation. Elles sont issues de la désagrégation mécanique, sous l’effet des<br />
agents d’érosion, de formations volcaniques préexistantes et de dépôts divers. La nature du<br />
ciment et les structures sédimentaires, enregistrés, sont des critères en faveur de leur cachet<br />
purement sédimentaire. Leur classification est basée sur la taille des éléments et la nature de<br />
ces éléments et du ciment. Les éléments volcaniques sont simplement pris en compte dans<br />
son nom comme les autres clastes, en fonction de leurs caractéristiques physiques et<br />
minéralogiques.<br />
3-Les pyroclastites<br />
a-définition<br />
Les roches pyroclastiques sont des roches sédimentaires qui contiennent une proportion<br />
significative de pyroclastes, c’est à dire d’éléments directement issus d’un volcanisme<br />
contemporain de leur dépôt (Scmid, 1981 ; Slansky, 1992). Elles résultent donc de processus<br />
à la fois éruptifs et sédimentaires. Les pyroclastes sont issus de processus de fragmentation<br />
d’un matériel solide ou liquide (magma) par détente de gazs et éjections à partir d’un évent<br />
(Chalot-Prat & al., 1978 ; Goer De Herve, 1985 ; Chalot-Prat,1990 ; Berkhli, 1993).<br />
Pour caractériser lithologiquement un dépôt pyroclastique, on utilise classiquement des<br />
diagrammes triangulaires; dont les pôles sont les trois catégories suivantes (Wright & al.,<br />
1980) :<br />
-Les fragments vésiculés du magma juvénile (« juvenile vesiculated fragments ») qui<br />
résultent directement de l’éruption explosive du magma et consistent notamment en ponces<br />
fortement vésiculées (in Youbi, 1998). Dans un même dépôt pyroclastique, on peut observer<br />
plusieurs stades de vésiculation depuis les textures ponceuses jusqu’aux textures scoriacées et<br />
aux textures compactes (fragments non vésiculés du magma juvénile).<br />
-Les cristaux font aussi partie du magma juvénile (magma porphyrique) et se présentent<br />
en fragments ou libres.<br />
-Les fragments lithiques (polycristallins) sont les éléments clastiques les plus denses des<br />
dépôts pyroclastiques. On peut les subdiviser en deux sous-types (in Youbi, 1998) :<br />
13
+Les fragments lithiques cogénétiques qui correspondent à des clastes non vésiculés du<br />
magma juvénile. Ils englobent en partie les enclaves homéogènes<br />
+Les fragments lithiques non juvéniles ou enclaves énallogènes qui ne sont que des<br />
fragments de roches arrachés par le magma lors de son ascension ou son explosion et/ou<br />
entraînés lors de la mise en place (cas de coulées et déferlantes pyroclastiques). Les premiers<br />
sont appelés lithoclastes accidentels (« accidental lithics »)<br />
b-Classifications et nomenclatures des roches pyroclastiques<br />
Le critère de la classification des roches pyroclastiques pourrait être la taille des grains<br />
(Fisher, 1966c ; Fisher & Schmincke, 1978 ; Wright & al., 1980) ; la classification est dite<br />
lithologique. On peut aussi faire une classification génétique ; celle-ci permet de définir deux<br />
groupes distincts, celui où les pyroclastites se forment dans un contexte subaquatique et celui<br />
où elles se mettent en place par écoulement ou par retombées dans l’air ou dans l’eau.<br />
On peut aussi envisager d’autres subdivisions, en prenant en considération, par exemple,<br />
leur température de formation, leur composition minéralogique et chimique, etc…. (Fisher &<br />
Schmincke, 1978 in Girod).<br />
α-Classification génétique<br />
Les premiers vrais essais de classification génétique des dépôts pyroclastiques, proposés<br />
par Sparks & Walker (1973), ont été complétés par Wright & al. (1980). Cette classification<br />
est tripartite (Cas & Wright, 1987 ; Fisher, 1961, 1966, 1979 ; Fisher & Schmincke, 1984 ;<br />
MC Phie & al., 1993 ; Sheridan, 1979 ; Smith, 1979 ; Sparks, 1976 ; Sparks & Wilson, 1976 ;<br />
Walker, 1983). Elle est basée sur le mode de mise en place des dépôts, et on distingue : les<br />
dépôts de retombées aériennes, les dépôts de déferlantes pyroclastiques et les dépôts de<br />
coulées pyroclastiques.<br />
-Les dépôts pyroclastiques de retombées aériennes (« pyroclastic fall deposits ») prennent<br />
naissance quand le matériel volcanique est éjecté de façon explosive d’un évent vers<br />
l’atmosphère sous forme d’une colonne éruptive (in Youbi, 1998). Ce type de dépôt moule la<br />
topographie préexistante et montre une diminution d’épaisseur et de la taille des pyroclastes<br />
avec l’éloignement de la source d’émission ; aussi ils sont stratifiés, bien classés et riches en<br />
structure sédimentaire (litage à lamines horizontales et granoclassement : Duffield & al.,<br />
1979).<br />
-Les dépôts de déferlantes pyroclastiques (« pyroclastic surge deposits ») résultent du<br />
mouvement latéral (par gravite) sur une pente topographique, de pyroclastes sous forme de<br />
suspensions faiblement concentrées dans un fluide (le rapport gaz/fragments pyroclastiques<br />
est élevé ; in Youbi, 1998). Du fait du régime d’écoulement turbulent, ce type de dépôt,<br />
souvent lité, montre plusieurs structures sédimentaires : stratification entrecroisée, lamination,<br />
Figures de charges et d’impacts, Figures de chenalisation (Boucarut & Crevola, 1972 ; Crowe<br />
& Fisher, 1973; Fisher & Waters, 1970 ; Fisher & al., 1983 ; Schmincke & al., 1973 ; Waters<br />
& Fisher, 1971 ; Wholetz & Sheridan, 1979).<br />
-Les dépôts de coulées pyroclastiques (« pyroclastic flow deposits ») impliquent un<br />
mouvement latéral des pyroclastes. Ils sont masqués par le caractère de suspension plus<br />
dense (rapport gaz/fragments pyroclastiques est relativement faible), leur température<br />
beaucoup plus élevée, leur état physique partiellement ou totalement fluidalisé et leur régime<br />
d’écoulement laminaire (Sparks, 1976; Wilson, 1980 ; in Youbi, 1998). Ces dépôts sont mal<br />
classés, sans stratification interne dans une même unité d’écoulement.<br />
14
β-Classification suivant leur source d’origine<br />
Dans cette classification, on distingue trois termes (in Bourdier, 1994) :<br />
-Pyroclastes néogènes = juvéniles, « frais », correspondants au magma de l’éruption ;<br />
-Pyroclastes paléogènes = provenant d’une éruption antérieure<br />
-Pyroclastes énallogène = xénolites<br />
γ-Classification lithologique<br />
Elle est fondée sur les critères retenus pour les roches détritiques : granulométrie et<br />
caractère meuble ou consolidé, texture des éléments juvéniles, proportion et nature des<br />
xénolites sans tenir compte de la composition. Tous ces critères concourent pour une<br />
reconstitution du mécanisme éruptif et une interprétation génétique.<br />
Les coupures introduites par Fisher (1961 et 1966) sont bien établies dans l’usage<br />
(Schmid, 1981) et présentent l’avantage d’être calquées sur les coupures utilisées pour les<br />
formations sédimentaires détritiques.<br />
Les pyroclastes, débris de roches magmatiques éjectés par les volcans, sont appelés<br />
cendres lorsqu’ils ont la taille des lutites (cendres fines) ou des arénites (cendres grossières),<br />
lapillis pour des tailles de 2 à 64mm, et blocs ou bombes lorsqu’ils sont plus gros. Les blocs,<br />
fragments de matériel volcanique déjà induré, ont des formes anguleuses ; celles des bombes<br />
évoquent par contre une formation à partir d’un magma encore plus ou moins en fusion<br />
(Fig. 2).<br />
Chalot-Prat & al. (1978) ont introduit deux modifications sur cette classification (Fig. 3):<br />
-la limite de la classe entre lapillis et blocs volcaniques ou bombes a été abaissée de 64<br />
mm à 32 mm, dans le but de ne faire apparaître aucune discontinuité entre la classification des<br />
épiclastes et celles des pyroclastes<br />
-la coupure au sein des roches issues d’un mélange d’épiclastites et de pyroclastites a été<br />
ramenée de 50% à 25% ; une tuffite devant contenir plus de 25% d’éléments pyroclastiques,<br />
une roche tufacée moins de 25%.<br />
En outre ces classifications (Schmid, 1981 ; Chalot-Prat & al., 1978 ; Fisher &<br />
Schmincke, 1984) tiennent compte aussi de la cohésion des pyroclastes en appelant<br />
« pyroclastic rocks » celles qui sont consolidées, et « tephra » celles qui ne le sont pas. Ils<br />
appellent encore « agglomerate » les pyroclastites à blocs et bombes dans lesquelles les<br />
éléments arrondis sont majoritaires.<br />
c-Les principaux faciès pyroclastiques<br />
α-Les brèches volcaniques<br />
Les brèches volcaniques sont constituées de blocs de lave d’origines diverses : éléments<br />
pyroclastiques, galettes pelitiques plates et rares fragments de roches sédimentaires. Ces<br />
éléments, dont la taille moyenne dépasse 64mm, ont une forme angleuse à contours flous, soit<br />
arrondies et montrent une disposition perpendiculaire à la base ; quant à la matrice, elle est<br />
faite de cendres, lapillis, argiles, calcaires……etc. Les caractères généraux varient non<br />
seulement avec le volcan originel, mais aussi avec les modalités de sédimentation (dépôt<br />
directement autour du centre volcanique ou remaniement par les eaux et le vent).<br />
15
Les brèches pyroclastiques correspondent à des avalanches de blocs mélangés à des<br />
lapillis et à des cendres lors des explosions volcaniques (Fig. 5, in Berkhli, 1993).<br />
β-Les tufs<br />
Ce sont des roches clastiques consolidées, issues de l’agglomération de pyroclastites<br />
presqu’exclusivement, et dont la taille est comprise entre 0,06 et 2mm. En général, ce type de<br />
dépôt résulte de projection à l’air libre et à sec.<br />
En s’éloignant de plus en plus du cratère, se succéderont des tufs à lapillis, des tufs à<br />
cristaux et des tufs cendraux (Fig. 5, in Berkhli, 1993).<br />
D’après leur composition et en adoptant la nomenclature de F. J. Petitjohn (1957), R.<br />
Schmid (1981) a subdivisé les tufs en trois classes (Fig. 4) : tufs à cristaux, tufs cristallins et<br />
tufs lithiques.<br />
-Les tufs lithiques sont formés de fragments de roches volcaniques ou de l'encaissant<br />
remaniés au cours de l’éruption.<br />
-Les tufs à cristaux ou tufs cristallins se forment quand une partie du magma à<br />
commencée à cristalliser avant l’éruption. Ils sont composés de cristaux souvent automorphes<br />
entiers ou en fragements, qui proviennent de la désintégration explosive d’une lave à<br />
cristallisation avancée. Ils sont représentés par des plagioclases (quelques microns à 1mm)<br />
parfois zonés, fragmentés et très altérés ; des feldspaths alcalins fragmentés et altérés ; du<br />
quartz parfois corrodé ; des amphiboles, biotites, pyroxènes et minéraux accessoires<br />
(épidotes, apatite, chlorite, calcite ; occupant 10 à15 % du volume de la roche). Ils montrent<br />
aussi des vésicules écrasés, étirés et incurvés et un fond de verre volcanique. Ces dépôts sont<br />
soit interstratifiés ou massifs, à laminations plane et parallèle.<br />
-Les tufs vitreux : les particules se présentent sous forme d’éclats de lave vitreuse,<br />
échardes, de cheveux de pélé, de grains de lave massive ou bulleuse…..etc. La faible densité<br />
d’une grande partie de ces composants explique les irrégularités granulométriques observées<br />
dans les séquences granoclassées. Ils sont issus de la désagrégation de laves.<br />
Schmid (1981) a proposé un diagramme triangulaire (Fig. 4) qui permet de subdivisé les<br />
tufs en fonction de la proportion relative des trois constituants: débris lithiques, cristaux<br />
(surtout des feldspaths et du quartz, euhédreux et zonés) et les fragments de lave vitreuse<br />
volcanique. Entre les trois types de tufs, sus-cités, existent des formes intermédiaires tels<br />
que :<br />
-Les tufs à cristaux et lapillis qui sont soit massifs ou stratiformes et montrent parfois un<br />
granoclassement. Les éléments ont une taille de 2 à 6 mm et représentent 20 à 30 % du<br />
volume de la roche. Ils sont de nature variée.<br />
-Les tufs à lapillis, dont les éléments les plus abondants ont un diamètre supérieur ou<br />
égal à 2 mm; alors que le ciment occupe 50% du volume de la roche. Ces horizons résultent<br />
probablement de la chute de projection en milieu aqueux et sous faible tranche d’eau.<br />
16
Fig. 2-Classification de Schmid (1981)<br />
17
Fig. 3-Classification de Chalot-Pratt & LeGall 1987<br />
Fig. 4-Classification des roches pyroclastiques (Schmid, 1981).<br />
18
-Les tufs à ponces, lapillis et cristaux, appelés aussi tufs grossiers montrent : des<br />
fragments de roches volcaniques (20%) de taille comprise entre 1 et 20 cm; les lapillis<br />
(diamètre ≥ 3 mm) forment 10% du volume de la roche ; les ponces vacuolaires (15%) ont<br />
une taille qui varie de 0,25 et 6mm. Les phénocristaux de plagioclases, parfois fragmentés,<br />
forment 15 à 20 % de la roche.<br />
-Les tufs cendreux ou cendres sont interstratifiés, et montrent des laminations parallèles,<br />
stratification très fine, plane et oblique, très bon classement, Figures de charges et de<br />
slumping. Ils sont composés de cristaux isolés de taille inférieure ou égale à 2mm. Le dépôt<br />
des cendres se forment par accrétion, à l’air libre en milieu riche en vapeur d’eau (Boucarut &<br />
Crevola, 1972 ; in Chalot-Prat & al., 1978)<br />
4-L’environnement de dépôt des séries pyroclastiques<br />
Suite à l’explosion volcanique, précédant l’arrivée de coulées de laves, les produits<br />
transportés par la colonne éruptive vont être déposés selon leur taille et leur densité (Fig. 5).<br />
a-Les brèches pyroclastiques correspondent à des avalanches, de blocs mélangés à<br />
des lapillis et à des cendres lors d’explosion volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ; Smith,<br />
1986 ; Schneider, 1990) ; elles témoignent du dépôts directement autour du centre volcanique.<br />
b-Les tufs résultent de retombées pyroclastiques, à la suite d’explosions<br />
volcaniques précédant l’arrivée de coulées de lave. Les produits transportés par la colonne<br />
éruptive vont être déposés selon leur taille et leur densité. En s’éloignant de plus en plus de<br />
cratère, se succéderont les tufs à lapillis, les tufs lithiques, les tufs lithiques et cristallins, les<br />
tufs à cristaux et les tufs cendreux (Fisher & al., 1984 ; Goër De Herve, 1985).<br />
-Les tufs cendreux proviennent d’explosion violente ; ils correspondent soit à du verre<br />
soufflé par le dégazage ou étiré de cheveux de pelée. Ils se forment par accrétion à l’air libre<br />
en milieu riche en vapeur d’eau (Boucarut & Crevola, 1972). Ces cendres, très fines peuvent<br />
rester longtemps en suspension dans l’air ou dans l’eau et se déposer en dernier ; comme elles<br />
peuvent-être transportées très loin de la source volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ; Cas<br />
& Wright, 1987).<br />
-Les tufs à cristaux sont formés de cristaux automorphes entiers ou en fragments qui<br />
proviennent de la désintégration explosive d’une lave à cristallisation avancée.<br />
-Les tuffites, si elles comportent un faible pourcentage d’épiclastes, indiqueraient des<br />
retombées en masse de projections aériennes en milieu aqueux sous faible tranche d’eau.<br />
Alors que si leur pourcentage en épiclastes est élevé, elles seraient issues de la reprise<br />
immédiate où longtemps après l’éruption de dépôts pyroclastiques non consolidés (Chalot-<br />
Prat & Le Gall, 1978). Dans les tuffites, on peut distinguer comme pour les tufs : des tuffites<br />
de cendres, des tuffites de lapillis, des tuffites de cendres et lapillis et des tuffites de blocs et<br />
lapillis.<br />
19
20<br />
Fig. 5-Environements des volcano-sédimentaires (in, Berkhili, 1993)
5-Les roches mixtes<br />
Ce sont des roches clastiques consolidées. Pour Chalot-Prat & al. (1978), elles sont<br />
issues de l’agglomération de plus de 25% de pyroclastites ; alors que pour Schmid (1981) et<br />
Fisher & Schminke (1984) ; elles renferment 25 à 75 % de pyroclastes. Ces roches sont<br />
constituées à la fois de pyroclastes et d'épiclastes (Fisher & Schmincke, 1984 ; Schmid,<br />
1981). Le caractère pyroclastique des fragments est conservé, sans que pour celà on puisse<br />
affirmer qu’il s’agît de produits issus de projections directes ou remaniés (Chalot-Prat & al.,<br />
1978).<br />
6-Altération et Néogénése<br />
L’abondance des minéraux et des verres instables, dans les dépôts volcaniques, fait que<br />
leur évolution est souvent rapide et diversifiée ; il s’ensuit que l’histoire diagénétique cache<br />
fréquemment la composition initiale de la roche (Lucas & al., 1976).<br />
L’évolution diagénétique des dépôts volcano-sédimentaires peut aboutir à la<br />
recristallisation plus ou moins totale des particules en produits d’altération divers : silice<br />
cristalline ou amorphe, phyllites (chlorite, vermiculite, montmorillonite…..etc), zéolithes,<br />
voire calcite par désilicification, etc…… ; ce dernier cas est fréquent en milieu calcaire, ce<br />
qui explique la difficulté de détection de traces d’un volcan lointain par exemple. Cette<br />
substitution par la calcite peut laisser des traces de fantômes de cristaux (Lucas, 1976).<br />
D’autre part, l’altération porte très souvent sur les verres basiques, les plagioclases<br />
basiques et les cristaux de pyroxènes, d’amphiboles, d’olivine, de biotite……etc.<br />
En plus, de la disparition des minéraux, l’évolution diagénétique entraîne souvent une<br />
cimentation précoce des dépôts, des concentrations chimiques locales (accidents silicieux,<br />
ferrugineux, manganésifères, concentrations métallifères,….etc) ou de minéraux néogènes.<br />
Les quartz rhyolithiques ou les grains de mésostase acide sont par contre stable.<br />
7- Les intérêts<br />
Les dépôts pyroclastiques, et les minéraux lourds associés, qui sont de grande extension et<br />
de faible épaisseur, peuvent-être d’excellents repères stratigraphiques.<br />
Ils montrent aussi un intérêt paléogéographique dû fait que le volcanisme peut favoriser la<br />
fossilisation d’anciens sols, participer à l’enfouissement de paléoreliefs continentaux ou<br />
marins, modifier brutalement la bathymétrie, entraînant corollairement des variations dans la<br />
flore et dans la faune associées (édifices construits par exemple).<br />
Dans un milieu continental, les flancs des volcans sont propices à l’installation de<br />
vertébrés et de végétaux, susceptibles d’être facilement fossilisés au cours d’éruptions<br />
volcaniques. Ces dépôts sont propices à l’agriculture (Lucas & al., 1976).<br />
B-Rappel sur les milieux alluviaux<br />
Les dépôts alluviaux sont influencés par trois grands facteurs : le climat, la nature du<br />
substrat du bassin et le contexte structural.<br />
21
En fonction de leur nature et de leur morphologie, trois type de dépôts alluviaux peuvent<br />
être distingués (Allen, 1965) : les cônes alluviaux, les rivières en tresses et les rivières à<br />
méandres.<br />
1-Cônes alluviaux<br />
Les matériaux transportés par un torrent sont déposés quand la vitesse diminue, c'est à<br />
dire lorsque le cours d'eau arrive dans une plaine. Ils forment un éventail lobé, le cône de<br />
déjection torrentiel. Chaque lobe correspond à l'étalement des matériaux d'une crue (Fig. 6 et<br />
7); ceux-ci sont granoclassés d'amont en aval, les éléments fins sont emportés le plus loin. Au<br />
pied d'un relief, les cônes de déjection de torrents voisins peuvent se joindre et constituer un<br />
glacis de piémont continu.<br />
Fig. 6-Organisation générale d'un cône de<br />
déjection torrentiel; les chiffres désignent<br />
les lobes successifs<br />
Les cônes de déjection se forment au pied de massifs montagneux et le long<br />
d’escarpement de failles (Allen, 1965 ; Delfaud, 1984), généralement en bordure de grabens<br />
actifs. Les sédiments s’accumulent sous forme de cônes ou d’éventails aplatis dont l’extension<br />
est relativement restreinte; néanmoins, sa puissance peut être énorme lors de la coalescence<br />
des cônes alluviaux et dans le cas de bassins tectoniquement très actifs avec une subsidence<br />
synsédimentaire (Allen, 1965). Les cônes torrentiels anciens sont identifiés par des<br />
conglomérats à matrice abondante et dont les galets sont plus ou moins imbriqués, associés à<br />
des grès en lentilles constitués de litages entrecroisés. Les parties fines, limons et argiles,<br />
peuvent montrer des horizons pédogénétiques. En générale les cônes sont constitués de<br />
sédiments grossiers, et les conglomérats sont fréquents. Les dépôts s’organisent le plus<br />
souvent en granulométrie décroissante de l’amont, ou zone apicale, vers la zone distale.<br />
Dans la zone proximale des cônes, les dépôts sont très grossiers, hétérogènes et mal triés.<br />
La sédimentation s’effectue fréquemment par accumulation de coulées boueuses qui déposent<br />
des conglomérats massifs, souvent avec une matrice argilo-silteuse (Delfaud, 1984). Ces<br />
sédiments peuvent s’imbriquer avec des dépôts de chenaux, toujours grossiers, mais plus<br />
organisés en séquences granodécroissantes vers le haut, avec un litage interne et mieux<br />
classés.<br />
Vers l’aval du cône, les coulées boueuses sont rares, et les dépôts de chenaux et de crue<br />
prédominent. Les sédiments sont sableux à conglomératiques, avec de fréquents ravinements,<br />
et structures de courant. La zone la plus distale est marquée soit par des silts et argiles de<br />
plaine d’inondation, avec des dépôts de chenaux épars, soit par des évaporites, ou<br />
éventuellement par des dépôts côtiers lacustres ou marins.<br />
22
Fig. 7-(A) : coupe longitudinale simplifiée dans un cône de déjection: (1) coulées boueuses,<br />
(2) galets, (3) sables et graviers, (4) limons. (B): détail.<br />
Dans un bassin actif avec rajeunissement tectonique du relief, les séquences s’épaississent<br />
vers le haut. Puis au fur et à mesure que l’érosion réduit le relief, s’il n’y a pas de<br />
rajeunissement tectonique, les sédiments s’organisent en séquences granodécroissantes et<br />
stratodécroissantes.<br />
2-Rivières en tresse<br />
Elles se forment dans les zones à fort gradient topographique et/ou lorsque le débit est très<br />
variable ; elles sont rapides. Elle se distingue par une faible sinuosité du lit majeur, un régime<br />
de crue brutale et la présence d’un réseau complexe de chenaux séparés par des barres, qui<br />
deviennent obliques (transversales) dans les courbes; leur forme dépend de la charge et du<br />
débit. Elles sont constituées de galets imbriqués qui tombent en avalanche en aval, de<br />
graviers, de sable à litage entrecroisé (Fig. 8). Elles sont souvent ravinées par le déplacement<br />
des chenaux.<br />
Les dépôts sont grossiers (conglomérats et sables), avec des figures sédimentaires de forte<br />
énergie et de nombreuses surfaces d’érosion ; ils montrent des épaisseurs importantes (10 à<br />
30m) et des extensions latérales très grandes (pouvant atteindre des dizaines de kilomètres).<br />
Les chenaux se marquent par des séquences à base érosive, des dépôts grossiers et des<br />
stratifications de type festons.<br />
23
A<br />
B<br />
Fig. 8-A : Principaux types de barres fluviatiles; (1) chenal droit; (2) chenaux en tresse. B :<br />
séquence du système fluviatile en tresse (Delfaud, 1984)<br />
Les barres forment le sommet des séquences et représentent la partie sommitale du<br />
remplissage des chenaux. Ils sont constitués de sédiments plus fins : sable fin à grossier, des<br />
stratifications souvent obliques de type tabulaire, des rides et des lamines parallèles.<br />
Il édifie des séquences stratocroissantes, à base plane, et montre de bas en haut (Delfaud,<br />
1984): des stratifications croisées en berceau, des stratifications planes, des argiles à<br />
pédogenèse.<br />
3-Sédimentation des réseaux à méandres<br />
Elles se forment dans des plaines alluviales à faible gradient. Ces rivières sont marquées<br />
par un plus fort pourcentage d’argile et de silt. Elles sont caractérisées par un chenal unique,<br />
très sinueux, encadrés par des levées et des plaines d’inondation à dépôts laminaires fins.<br />
La sédimentation (Fig. 9) se fait sur la rive convexe sous forme d'une barre de méandre ;<br />
qui s'accroît latéralement en même temps que la migration du méandre (accrétion latérale).<br />
Elle est constituée de sable disposé en litage oblique de grande taille (litage epsilon). Le fond<br />
du chenal est pavé de galets (channel lag). Si une levée est crevée pendant une crue, des<br />
sables se répandent dans la plaine d'inondation sous forme d'un microdelta de crevasse<br />
(crevasse splay).<br />
Les séquences de rivières à méandre sont positives (séquence stratodécroissante :<br />
Delfaud, 1984): elles débutent par un pavage de galets et se terminent par des limons de<br />
plaine d'inondation montrant des traces de sols et de végétation.<br />
24
A<br />
B<br />
Fig. 9-Dépôts dans un méandre (A) et séquence du système fluviatile à méandre (B) ;<br />
Delfaud (1984).<br />
Les séquences (Delfaud, 1984), dites de "point–bar", stratodécroissantes, à base<br />
ravinante, zone d’accrétion majeure à litage oblique et termes supérieurs fins, planes, à rides,<br />
silts, argiles et paléopédogenèses.<br />
IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE<br />
L’analyse séquentielle<br />
L’analyse séquentielle est à la fois une technique scientifique et une méthode objective<br />
qui permet, à la suite des observations sédimentologiques, d’associer les dépôts<br />
sédimentaires entre eux dans un cadre géodynamique et de hiérarchiser des successions des<br />
termes lithologiques ou des faciès : les séquences.<br />
La notion de séquence sédimentaire est due à Klupfel (1917) ; elle a été développée par<br />
Lombard (1956) qui a introduit le concept de « série virtuelle ».<br />
J. Delfaud (1963 et 1972) a défini la série naturelle comme « une suite de faciès<br />
rencontrés dans une formation ou dans un type de sédiment et qui doit être indépendamment<br />
des théories génétiques, en considérant uniquement l’ordre réel de succession des faciès dans<br />
la nature ». Cette suite de faciès est la séquence élémentaire.<br />
En 1973 et 1986, J. Delfaud a proposé une hiérarchie scalaire des séquences<br />
sédimentaires, comprenant sept ordres (1 à 7) et a établi un parallélisme entre échelles<br />
séquentielle, eustatique et biologique ( Fig. 10) dans cette échelle :<br />
-L’ordre 1 correspond à la séquence élémentaire : est une séquence unité qui traduit un<br />
simple phénomène sédimentaire ;<br />
-Les ordres 2 et 3 sont les mésoséquences qui traduisent des évolutions<br />
paléogéographiques (progradation-accrétion) ;<br />
25
Fig. 10-Analyse séquentielle<br />
A- Typologie scalaire des séquences sédimentaires d’après Delfaud, 1986<br />
et Kazi-Tani, 1986)<br />
B- Parallélisme entre échelles séquentielle, eustatique et biologique.<br />
26
-Les ordres 4 à 7 sont les mégaséquences qui correspondent aux phénomènes généraux<br />
(eustatisme, climat, subsidence et tectonique).<br />
En 1973, D. Fournie relance à nouveau la notion de séquence virtuelle de Lombard et<br />
utilise une démarche mathématique pour expliquer l’analyse séquentielle.<br />
Une autre démarche objective et celle de N. Kazi-Tani (1986). Cet auteur a défini<br />
l’analyse séquentielle comme discipline scientifique qui étudie les relations entre la trame<br />
texturale des faciès et l’agencement structural des séquences. Il propose une échelle de<br />
séquences basée sur l’approche « rythmo-stratigraphic » ou stratigraphie séquentielle qui<br />
comprend neuf ordres (de 0 à 8) et traduit des phénomènes géodynamiques suffisamment<br />
généraux pour être corrélables à travers plusieurs bassins<br />
En ce qui concerne la sédimentation de plate-forme (Fig. 11), deux types fondamentaux<br />
de séquences d’échelle moyenne (mésoséquences) ont été définis :<br />
-La séquence klupfélienne (Klupfel) qui correspond au comblement d’une vasière<br />
externe par des sédiments d’énergie croissante, au fur et à mesure que la bathymétrie décroît.<br />
C’est une séquence granocroissante.<br />
Fig. 11-Modèle de genèse de séquences de 3 éme ordre en fonction de l’environnement.<br />
I. Fosse turbiditique<br />
II. Plate-forme externe<br />
III. Plate-forme interne<br />
IV. Domaine continental<br />
27
-La séquence quercynoise (Delfaud) qui correspond à l’évolution, par comblement, des<br />
domaines internes dont l’énergie décroît avec la bathymétrie. Cette séquence<br />
granodécroissante a été définie par l’auteur dans la sédimentation carbonatée.<br />
Une bonne correspondance peut-être établie entre les échelles séquentielles, eustatiques et<br />
biologiques (DELFAUD, 1986).<br />
V-OBJECTIF DE L’ETUDE<br />
Plusieurs études ont été réalisées par notre groupe, entre 1999 et 2006 sur les dépôts<br />
triasico-jurassiques de la bordure méridionale du Moyen Atlas et de la Haute Moulouya. Elles<br />
visaient l’analyse des différents termes de cette couverture, tout en précisant leur relation<br />
avec le socle cambrien. De plus, les différentes étapes de l’évolution méso-cénozoïque sont<br />
reconstituées en les replaçant à chaque fois dans leur cadre régional et général.<br />
Nous avons effectué une analyse fine du «faciès d’Itzer» que nous avons cartographié,<br />
daté par encadrement et replacé dans son cadre régional.<br />
De plus, le découpage des carbonates liasiques de la bordure moyen-atlasique a été<br />
révisé. Par la suite la dynamique triasico-liasique du paléoseuil de la Haute Moulouya a été<br />
retracée. Puis nous avons contribué à l’étude de la région de Midelt-Mibladène au cours du<br />
Lias et du Bajocien.<br />
Cependant, certains axes de recherches ont été traités sommairement. Alors nous nous<br />
sommes proposé d’y remédier dans le présent travail.<br />
Ainsi la carte au 50.000 éme , préétablie en 1996, a été affinée et complétée en intégrant les<br />
régions de Boumia-Tizi n’Rechou et d’Aouli-Sidi Ayad.<br />
L’évolution tectono-sédimentaire des différentes successions lithologiques, qui<br />
s’échelonnent du Trias au Jurassique, est détaillée par l’analyse macroscopique (cartographie,<br />
lever de coupes lithostratigraphiques, échantillonnage serré), suivie par des analyses et<br />
traitement au laboratoire (confection de lames minces et de sections polies, lavages,<br />
déterminations de la macrofaune et de la microfaune). Plus de vingt-sept coupes ont été<br />
levées (Fig. 12), 280 lames minces et 10 lavages sont analysés au microscope et à la loupe.<br />
La détermination des organismes, collectés, a permis un callage biostratigraphique le plus<br />
fiable possible. Les associations de faciès reconnus sont regroupées en séquences d’échelles<br />
variées qui sont subordonnées à des discontinuités sédimentaires diverses.<br />
Cette étude a intéressé particulièrement :<br />
- les argilites salifères et leur semelle détritique grossière qui sont analysées.<br />
-les argilites saliféres supérieures et les volcano-sédimentaires associés, déjà découverts<br />
d’abord dans la région d’El Hajeb-Agouraï (Formation de Oued Defali : Chalot-Prat & al.,<br />
1985), ensuite dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas (Formation<br />
d’Oued Kiss et Formation de Tizi N’ Ghachou : Ouarhache & al., 2000 ; Ouarhache, 1993,<br />
1995, 2002), sont cartographiés dans toute la région afin de définir leur extension spatiotemporelle<br />
; ils sont analysés en apportant : des éléments d’observations systématiques et de<br />
détail qui permettent d’établir la typologie des faciès volcano-sédimentaires et d’approcher<br />
les conditions de leur genèse et de leurs évolutions. Elles sont replacées dans leur cadre<br />
régional ; puisqu’elles constituent elles-mêmes un outil dans la reconstitution<br />
paléogéographique des milieux sédimentaires et la compréhension des mécanismes<br />
28
tectoniques qui leur ont donné naissance. Ceci contribuera à une meilleure compréhension du<br />
contexte géodynamique globale du pourtour du paléoseuil de la Haute Moulouya et de son<br />
influence sur les dépôts triasico-liasiques. Pour celà on va adopter une nouvelle nomenclature<br />
en subdivisant les argilites salifères supérieures en trois formations : Formation de Tizi<br />
N’Rechou et Formations équivalentes, Formation de Tizi N’Toumelba et Formation<br />
d’Aghbalou Oumlil ; elles correspondent aux membres : a, b et c de la Formation de Tizi<br />
N’Ghachou (Ouarhache, 2002).<br />
- le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques est précisé.<br />
-la stratigraphie des carbonates liasiques, et des passées détritiques terrigènes qui leur sont<br />
associés (faciès d’Itzer et niveaux assimilés), et des dépôts toarciens (faciès de Mibladène) et<br />
bajociens (marnes et marno-calcaires à cancellophycus et marnes de Talsinnt), est précisée.<br />
-Des corrélations lithostratigraphiques et biostratigraphiques sont établies à l’échelle<br />
locale et régionale afin de proposer des reconstitutions paléogéographiques.<br />
Ce travail est donc une contribution à la connaissance des sédiments des différentes<br />
formations tiasico-jurassiques. Il permet de définir les modalités de dépôt de ces séries,<br />
d’établir des reconstitutions tectono-sédimentaires des milieux de dépôts et de réaliser des<br />
comparaisons entre les différents secteurs étudiés.<br />
Fig. 12-Carte de localisation des coupes<br />
1-Dépôts triasico-jurassiques, 2-Socle paléozoïque, 3-Moyen Moulouya,<br />
4-Moyen Atlas méridional, 5-Goutiéres synclinales,<br />
6-Région de Midelt-Mibladène, 7-Haut Atlas<br />
29
Après l’inventaire des facteurs ayant régi l’évolution triasico-jurassique et la spécificité de<br />
leur interactions, on a pu proposé et discuté les principales étapes de l’évolution<br />
géodynamique de cette région.<br />
Enfin un modèle est élaboré.<br />
VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES<br />
A-Introduction<br />
Dans cette partie nous allons étudier pétrographiquement les principaux faciès des<br />
formations volcaniques rencontrés dans la région.<br />
B-Les roches volcaniques<br />
Elles sont représentées dans notre secteur par le complexe basaltique et les lamprophyres<br />
jurassico-crétacés.<br />
1-Les basaltes<br />
Ils sont définis, essentiellement, sur la base de leur texture et de leur composition<br />
minéralogique.<br />
L’étude microscopique et macroscopique a permis de distinguer cinq faciès :<br />
a-Basaltes microlitiques porphyriques (Ph. 1 et 2, Pl. 1)<br />
Ce premier type de basaltes est plus répandu à Tourarine (TR/ B ), Boutkhoubaye (BK 24 ),<br />
Aghbalou Oumlil (OL 1 ) et Sidi Mohamed Ben Ali (BL 4’ et BL 2 ). Ils sont verdâtres ou vertjaunâtre<br />
à fond souvent opacifié (OL 1 , BK 4 , et TR/ B ) et d’aspect fluidale (BL 4’ ) ; et sont<br />
souvent prismés.<br />
>Paragenèse primaire : plagioclases + clinopyroxénes + opaques.<br />
>Paragenèse secondaire : oxydes de fer.<br />
Les éléments comprennent:<br />
-des plagioclases, représentés par des microlites et des phénocristaux, qui se présentent<br />
sous forme de lattes ou en aiguilles et de taille qui varie de (1mm à 3mm). Ils représentent<br />
20% à 30% du volume total de la roche. Ils sont isolés ou groupés en agglomérats de deux à<br />
plusieurs individus. Quand ils sont frais et limpides, ils montrent une mâcle polysynthétique.<br />
-des clinopyroxénes (OL 1 ) de taille (0,25 à 0,5mm) à biréfringence forte ; ils montrent un<br />
seul plan de clivage (section longitudinale). Il s’agit vraisemblablement d' Augite.<br />
-des orthopyroxènes (2 à 30%) frais, partiellement ou totalement micritisés ; ils montrent<br />
un clivage unique à extinction droite, et dont la biréfringence est faible. Leur forme est<br />
tabulaire, alors que leur taille varie entre 0,5 et 1,5 mm. Il s’agit probablement de l'Enstatite.<br />
-des olivines (pouvant former jusqu’ à 40% du volume de la roche), rarement altérées,<br />
partiellement ou totalement micritisées, de taille variant entre 0,1 et 2,5 mm.<br />
-des fragments de lave, vitreuse recristallisée (0 à 10%), opacifiés et séricitisés. Ils sont<br />
soit en formes de filaments, soit en forme d’amas; leur taille est comprise entre 0,5 et 3 mm.<br />
-des opaques de formes arrondies ou amiboïdes, et de taille pouvant atteindre 0,1mm.<br />
30
-des fantômes de ferro-magnésiens (moins de2%), complètement opacifiés, de taille<br />
0,5mm.<br />
La mésostase (10 à 68%) est constituée de microlites de plagioclases en aiguilles de taille<br />
inframillimétrique; ils sont emballés et noyés soit dans un fond vitreux recristallisé (OL 14 ) ou<br />
dans un fond complètement ou partiellement opacifié (BL 4 , TR/ B ). Elle peut montrer des<br />
vacuoles remplies de chlorite ou de calcite (BL 4 ) ou de silice (BK 11’ ).<br />
b-Basaltes microlitiques porphyriques localement doléritiques (Ph. 3, Pl. 1)<br />
Il a été défini à Sidi Lahbib (SL 4 ) et (BL 3 ), et se présente en basaltes à billes verdâtres,<br />
vacuolaires à (BL 3 ), altérés et recoupés par des veinules calcitiques à (SL 4 ).<br />
Dans ces basaltes les élément sont représentés par :<br />
-des plagioclases qui représentent 80% (Sidi Aït Lahbib) à 93% (BL 3 ) du volume de la<br />
roche. Ils pouvant atteindre plus de 3mm, et se présentent sous forme de lattes ou sous formes<br />
quadrangulaires. Les phénocristaux (20%), sont soit isolés ou groupés en un ou plusieurs<br />
individus; ils sont maclés (macle polysynthétique) et peuvent être partiellement calcitisés.<br />
Localement, apparaissent entre les cristaux, des plages totalement opacifiés ou des opaques<br />
cubiques ou rappelant par leur forme d’anciens ferromagnésiens complètement opacifiés.<br />
-des pyroxénes souvent chloritisés (3%).<br />
La mésostase (5%), à fond opacifié, renferme 60% de microlites de plagioclases très fins<br />
de taille inférieure ou égale à 0,25mm ; comme, ils montrent localement (SL 4 ) une certaine<br />
fluidité. Elle est parcourue de fissures anastomosées, remplies de chlorite (SL 4 ) ou de calcite<br />
et/ou de silice néoformée ou de calcite avec les parois tapissées d’oxydes de fer (BL 3 et BL 4 ).<br />
c-Basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques (Ph. 4, Pl. 1)<br />
Ils sont définis à Oued Moulouya (OM 2a ) et à Ifri Ichabar (IF 2 ) de texture microlitique<br />
peu porphyrique localement doléritique, parfois vacuolaire (IF 2 ). La roche comporte :<br />
-des microlites de plagioclases (60% à 80%) de taille inframillimétrique et pouvant<br />
atteindre 0,25mm. Ils sont en forme de baguettes, et peuvent êtres séricitisés et/ou chloritisés.<br />
-des opaques 6%.<br />
-cristaux de pyroxénes, souvent chloritisés.<br />
La mésostase (10% à 40%), opacifiée, montre des microfractures de chlorite et des<br />
vacuoles elliptiques remplies de silice ; comme, elle est parcourue de filonnets à deux types<br />
de remplissage :<br />
-des filonnets remplis de silice néoformée tapissant les parois et de calcite remplissant le<br />
cœur.<br />
-des filonnets, dont les parois sont tapissés d’oxydes de fer et alors que la calcite remplie<br />
le cœur. Cette deuxième famille de filonnets recoupe la première. Les différents types de<br />
remplissage permettent d’identifier trois phases successives : une phase de silicification suivit<br />
d’un phénoméne d’oxydation, puis une calcitisation finale (phénomènes<br />
d’hydrothermalisme).<br />
d- Basaltes xénolithiques (Ph. 5, Pl. 1)<br />
Ces basaltes sont issus d’une émission volcanique explosive. Ils sont post-basaltes<br />
triasico-liasique; ils ont été reconnus à Adarhal (AR 2 ). Ce sont des basaltes xénolithiques à<br />
texture microlitique localement doléritique. Ils renferment :<br />
31
-des fragments de basaltes microlitiques porphyriques à pyroxéne (15 à 20%). Ce sont des<br />
enclaves issues de l’arrachement par le magma hôte lors de son ascension alors qu’ils étaient<br />
encore à l’état chaud. Ils montrent une forme sinueuse et diffuse et sont de taille variant entre<br />
5 mm à pluridécimétrique.<br />
-des pyroxènes 5% montrant deux plans de clivages orthogonaux<br />
-des lattes de plagioclases (6%) de forme quadrangulaire, dont la taille peut atteindre 1,5 à<br />
3 mm. Ils peuvent être partiellement ou complètement calcitisées ou chloritisées.<br />
La mésostace représente 20% du volume de la roche.<br />
e-Basaltes doléritiques (Ph. 6, Pl. 1)<br />
Ce sont des basaltes prismés frais qui ont été définis à Ifri Ichabar, Boutkhoubaye et<br />
Tanourdi (20 à 30 m). Ils ont une texture doléritique. Ils sont formés par :<br />
-des microlites de plagioclases (85%) de taille inframillimétriques disposés en rosace<br />
(subophitique).<br />
-des pyroxènes (5%). Il s’agit d' Augite partiellement ou totalement altérée en<br />
amphibole. Ils peuvent englober des plagioclases (texture ophitique), soit ils remplissent les<br />
interstices entre les plagioclases (texture intersertale).<br />
La mésostase (10%) est représentée par des opaques (oblitérant les espaces interstitiels :<br />
texture intergranulaire) ou par des amphiboles (résultant de l’altération d’anciens pyroxénes)<br />
2-Dykes<br />
On trouve ce type de faciès dans la région de Boutkhoubaye (B 1 , B 2 , B 3 ) et Tanourdi (D 1 ,<br />
D 2 et D 3 ). Il s’agit de Lamprophyres alcalins à phénocristaux de pyroxène «vert» (cristaux<br />
pléochroïques) ; phénocristaux de pyroxène incolore ; mégacristaux d’amphibole<br />
pléochroïque ; phénocristaux de biotite (à clivage et extinction droite et pléochroïsme<br />
directe) ; olivine (parfois) ; opaques et imprégnations de calcite (B 1 ).<br />
Ces dykes intrusifs sont caractérisés par le pyroxène « vert » (comm. Orale Mr.<br />
Mahmmoudi) ; ils sont post-triasiques voire passage Jurassique-Tertiaire (mise en place<br />
tardive). A Tanourdi (D 1 ), ce faciès alcalin est plus fin et correspond probablement à la<br />
bordure de l’intrusion.<br />
VII-PLAN ADOPTE<br />
Ce travail comprend quatre parties en plus de l’introduction et des conclusions générales.<br />
-Dans l’introduction, les secteurs étudiés (la bordure méridionale du Moyen Atlas, région<br />
de Midelt-Mibladène, région de Boumia-Tizi n’ Rechou, région d’ Aouli-Sidi Ayad) sont<br />
présentés et replacés dans leur cadre régional, de plus leurs subdivisions structurales sont<br />
définies ; l’historique des recherches est retracé ; les volcanoclastites sont rappelées ; les<br />
objectifs et les méthodes préconisées sont retracés ; les terminologies adoptées sont<br />
inventoriées ; enfin les problèmes sont posés<br />
-La première partie, organisée en quatre chapitres, relate à partir d’une description<br />
détaillée des coupes levées, les caractéristiques lithostratigraphiques et biostratographiques<br />
des dépôts mésozoïques dans la bordure méridionale du Moyen Atlas, région de Midelt-<br />
Mibladène, région de Boumia-Tizi n’ Rechou, région d’ Aouli-Sidi Ayad ; les découpages<br />
32
formationnelles et chronostratigraphiques sont élaborés ; l’analyse faciologique est affinée ;<br />
les discontinuités sédimentaires sont définies ; l’identification des séquences<br />
sédimenthologiques (à différentes échelles) est réalisée ; les milieux de dépôts sont<br />
reconstitués ; les modalités et principaux paramétres de la sédimentation sont définis.<br />
-La deuxième partie englobe les corrélations des coupes levées à l’échelle régionale : dans<br />
la bordure méridionale du Moyen Atlas, la région de Midelt-Mibladène, la région de<br />
Boumia-Tizi n’ Rechou, la région d’ Aouli-Sidi Ayad ; ces corrélations reflètent les<br />
changements de faciès et les variations de puissance; les relations spatio-temporelles entre les<br />
différentes formations ainsi que l’influence de la mobilité du cadre morphostructural sur<br />
l’organisation des dépôts sont définis ; elle comprend aussi la récapitulation des faciés-clés<br />
de la région (les volcanoclastites, les faciès rouges et les carbonates).<br />
-La troisième partie est relative à l’évolution géodynamique : les grandes unités<br />
structurales sont mise en évidence; les différentes étapes de l’évolution triasico-jurassique<br />
sont relatées; les différents paramétres et gradients géodynamiques sont inventoriés et leurs<br />
interactions mutuelles sont définies ; les comparaisons avec les autres secteurs du domaine<br />
atlasique (le Haut Atlas et le Moyen Atlas) sont réalisées.<br />
-Les conclusions générales servent de récapitulatifs des principaux résultats.<br />
33
PREMIERE PARTIE<br />
ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET ANALYSE<br />
SEDIMENTOLOGIQUE<br />
35
INTRODUCTION<br />
A l’échelle régionale, malgré la nette différenciation morphostructurale et<br />
paléogéographique et les nombreuses variations latérales observées dans le remplissage<br />
sédimentaire triasico-jurassique, les argilites salifères supérieures se distinguent par leur<br />
homogénéisation lithologique apparente et par leur répartition générale dans l’ensemble des<br />
bassins triasico-liasiques. D’épaisseur plurimétrique à pluridécamétrique, elles reposent sur<br />
le complexe basaltique par un contact faillé ou par une nette discordance que matérialise une<br />
surface de ravinement ou de réactivation à laquelle sont associées des fentes remplies<br />
d’argilites rouges.<br />
Les argilites salifères supérieures renferment des niveaux gréso-conglomératiques à<br />
éléments épiclastiques et des niveaux pyroclastiques, qui conduisent à les subdiviser en trois<br />
formations : Formation de Tizi N’Rechou (et formation équivalentes: Formation de Boumia<br />
entre Boumia-Aouli, Formation de Tawrirt entre Tawrirt-Boutkhoubaye et Formation d’Aït<br />
Lhaj sur la bordure méridionale du Moyen Atlas), Formation de Tizi N’Toumelba et<br />
Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
Les carbonates tidalitiques liasiques sont datés du Lotharingien moyen-Carixien élevé<br />
voire Domérien probable (Saâdi, 1996; Saâdi & al., 2003). Ils sont caractérisés par le "faciès<br />
d’Itzer" (Carixien : biozones C 1 -C 2 ) ; qui les subdivise en carbonates anté-Itzer (CAI) et<br />
carbonates post-Itzer (CPI).<br />
Quant aux dépôts du Toarcien et du Dogger, ils sont cantonnés dans la région de Midelt-<br />
Mibladéne.<br />
37
Chapitre 1 LA REGION DE BOUMIA- TIZI N’RECHOU<br />
I- Etude stratigraphique et analyse sédimentologique<br />
Les dépôts triasico-liasiques, épais et discordants sur le socle paléozoïque, débutent par<br />
les détritiques grossiers de base (conglomérats, arkoses et grès lie de vin). Cet épisode<br />
détritique syntectonique est drapé par des argilites silteuses rouges à évaporites où s'intercale<br />
un complexe basaltique. Les carbonates liasiques coiffent toute cette succession.<br />
A-Les détritiques grossiers de base, dont l’épaisseur peut atteindre 100m et qui<br />
ravinent le socle paléozoïque granitisé et schistosé, sont composés essentiellement d'arkoses<br />
grossières à stratifications obliques.<br />
B-Les argilites saliféres inférieures (100 à 200m), datées du Carnien-Norien supérieur,<br />
sont silteuses à la base ; comme elles montrent différents types d’intercalations (arkoses<br />
grossières bioturbées, à stratifications obliques, pseudo-litées, granodecroissantes ; arkoses<br />
fines litées ; argilites rougeâtres consolidées à la base, et marmorisées au sommet et argilites<br />
verdâtres bioturbées). Un liseré d’argilites noirâtres coiffe ces dépôts.<br />
C-Le complexe basaltique<br />
Le complexe basaltique, décamétrique à pluridécamétrique, est rapporté au Norien<br />
supérieur-Lias basal, est microlitique ou à tendance doléritique. Il est généralement altéré à<br />
billes et montre de rares niveaux à pillow-lavas ainsi que des faisceaux prismés. Notons que<br />
localement des niveaux de calcaires silicifiés et hématitisés s'y développent.<br />
D-les argilites salifères supérieures<br />
Les argilites salifères supérieures, bien développées au NW (150m), sont organisées en<br />
trois formations.<br />
1-La Formation de Tizi n’Rechou (10 à 100m) est structurée en deux membres :<br />
•Le membre inférieur (5 à 45m) repose sur le complexe basaltique, par le biais d’un<br />
conglomérat chenalisé à stratifications, oblique et entrecroisée, et à fragment de grés rouges,<br />
d'argilites rougeâtres, de basaltes et de concrétions siliceuses ; ou par deux niveaux de<br />
calcaires silicifiés et hématitisés. Il débute par : des brèches pyroclastiques violacées à traces<br />
de tubules de dégazage localement à stratification oblique, des conglomérats à stratifications<br />
oblique ou entrecroisée, des tufs grossiers noirâtres à stratification diffuse. Cette semelle, qui<br />
montre un niveau pédogénétique à concrétions silicifiées gris-verdâtre, est surmontée par des<br />
brèches pyroclastiques marron-grisâtre que coiffent des tufs lithiques et cristallins, à traces de<br />
terriers, et des conglomérats à stratification oblique et entrecroisée. Ces dépôts passent<br />
latéralement à des argilites rouge-brique à lentilles de tufs fins, lapilli-tufs, argilites verdâtres,<br />
calcaires tufacés et calcaires silicifiés et ferrugénisés.<br />
Ce membre est couronné par des conglomérats à stratifications obliques et entrecroisées,<br />
des marnes tufacées grisâtres ou des dolomies tufacées.<br />
38
Fig. 13- Région de Boumia (détail dans les coulées basaltiques)<br />
A.- Coupe dans les dépôts triasico-liasiques.<br />
B.- Détails du complexe basaltique.<br />
C.- Détails de la succession des horizons d’une coulée basaltique (coulée 3).<br />
Le membre supérieur (5 à 55m) débute par une alternance de passées d’argilites tufacées<br />
rouge-brique et de conglomérats à stratification oblique en auges, à passées de tufs cristallins<br />
et lithiques et brèches pyroclastiques gris-verdâtre. Viennent ensuite des cendres verdâtres,<br />
des tufs lithiques et cristallins, des tufs lithiques gris-violacé lités, des tufs cristallins noirâtres<br />
ou gris-verdâtre, des tufs vitreux lités, des conglomérats et microconglomérats rougeâtres que<br />
séparent des argilites rougeâtres tufacées.<br />
Dans ces dépôts s’intercalent : des brèches de calcaires tufacés blanchâtres ou grisverdâtre,<br />
des siltites ferruginisées, des calcaires et des dolomies tufacées beiges, des niveaux<br />
pédogénétiques et des lentilles de tufs rougeâtres.<br />
Ce membre est couronné par des calcrêtes carbonatées et des argilites rouge-brique à<br />
lentilles concrétionnées.<br />
39
Fig. 14- Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />
la région de Boumia-Tizi n’Rechou<br />
40
2-La Formation de Tizi n’Toumelba (jusqu’à 20m) est composée essentiellement<br />
de cendres vert-jaunâtre à fauves, organisés en un ou plusieurs niveaux plurimétriques,<br />
séparées par des passées d’argilites rougeâtres tufacées à tufs grossiers ou vitreux souvent<br />
lités où s’intercalent des niveaux pédogénétiques.<br />
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (5 à 22m) est formée d’argilites rouge-brique<br />
où s’intercalent des lentilles d’argilites tufacées consolidées rougeâtres, de tufs cristallins<br />
et/ou lithiques, des passées de grés argileux et des niveaux de conglomérats à galets<br />
d’argilites verdâtres et éléments basaltiques ou dolomitiques ; elle est coiffée par une passée<br />
d’argilites verdâtres. Cette formation est coiffée par une passée d’argilite verdâtres ou<br />
localement par une alternance d’argilites consolidées versicolores et de calcaires argileux ;<br />
que surmontent les carbonates tidalitiques du Lias inférieur.<br />
E-La Formation de Lissit, dont seule la base est levée (3 à 54m), est représentée par<br />
les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen. Elle débute par : des calcaires<br />
bioclastiques tufacés jaunâtres, des dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires, une<br />
alternance d’argilites verdâtres et de dolomies tufacées feuilletées jaunâtres à bivalves et<br />
brachiopodes et des dolomies bioclastiques. Viennent ensuite, des calcaires et des dolomies<br />
oolitiques et Bioclastiques grisâtres et tufacées jaunâtres essentiellement à brachiopodes,<br />
gastéropodes et foraminifères.<br />
Alors que dans la région de Boumia, les carbonates liasiques, pelliculaires, sont datés du<br />
Carixien inférieur et moyen, ils ravinent les argilites salifères supérieures. Le Carixien<br />
inférieur est caractérisé par Opisoma bourcarti Dub., et Spiriferina alpina et Lima sp.. Il<br />
débute par une alternance argilo-dolomitique ou par des dolomies bioclastiques à<br />
stratifications obliques, oolites, bivalves, gastéropodes et encrines. Il se termine<br />
essentiellement par une alternance de dolomies, souvent laminitiques, et d'argilites<br />
rougeâtres ; où s'intercalent des dolomies bioclastiques à bivalves à tests épais.<br />
41
II-COUPE DE TIZI N’ TOUMELBA (les coupes Tt)<br />
Les argilites salifères supérieures sont marquées dans la région de Tizi n’Toumelba par<br />
des volcano-sédimentaire qui forment un chenal d’extension 150 à 200 m et d’épaisseur<br />
variée pouvant atteindre plus de 100 m dans l’axe du chenal et seulement une vingtaine de<br />
mètre sur ses bordures.<br />
Ces dépôts sont recoupés par deux dykes (Tt20 et Tt21) avec :<br />
-Tt 20 d’épaisseur 7 cm et orienté N70, 75 NNW<br />
-Tt 21 épais de 5 cm et de direction N45, subvertical<br />
Ces dykes sont à remplissages essentiellement carbonatés. Il s’agit de calcaires tufacés à<br />
fragments de basaltes microlitiques porphyriques (10 à 15%) et de taille moyenne (0,80mm)<br />
pouvant atteindre 4 mm à Tt 21 , cristaux de plagioclases (10%) ; fragments de lave vitreuse<br />
10% ; oolites ; gravelles ; agrégats ; plages de silice néoformée ; opaques ; bivalves et<br />
échinodermes (Tt 20 ). Ces éléments, à contours irréguliers, sont liés par un ciment<br />
dolomicrosparitique (Tt 20 ) ou sparitique (Tt 21 ).<br />
Dans cette région trois coupes ont été levées : Tt 1 dans l’axe du chenal et Tt 2 et Tt 3 sur ses<br />
bordures.<br />
A-COUPES Tt 1<br />
1-Présentation de la coupe<br />
L’étude de la coupe Tt 1 montre les passages respectifs des basaltes doléritiques aux<br />
argilites salifères supérieures et de celles-ci aux carbonates liasiques. De plus, elle nous a<br />
permis d’étudier les niveaux volcano-sédimentaires intra-argilites supérieures.<br />
2-les formations (Fig. 15 et 16)<br />
Dans cette région affleurent bien : le complexe basaltique, les argilites salifères<br />
supérieures, très développées et représentées par des dépôts détritiques pyroclastiques, et les<br />
carbonates liasiques. Ces dépôts, très variés sur le plan faciologique, sont organisés en quatre<br />
formations :<br />
a-La Formation de Tizi n' Rechou (niveaux 1 à 8 ; 56m)<br />
Cette formation, essentiellement argileuse, est organisée en deux membres :<br />
-Le membre inférieur (niveau 1 ; 21 m) est formé par des argilites rouge-brique à<br />
lentilles de tufs fins. Il se termine par des argilites rouge-brique à passées décimétriques<br />
d’argilites verdâtres et de dolomie tufacée (niveau 1) à cristaux fins de plagioclases, gravelles,<br />
oxydes de fer et chlorite.<br />
-Le membre supérieur (niveaux 2 à 8; 35m) est composé de deux unités :<br />
+l’unité basale (niveau 2 ; 20m) est formée par des argilites rouge-brique à passées<br />
décimétriques d’argilites verdâtres. Dans sa partie médiane, s’intercale une passée<br />
décimétrique de croûte dolomitique verdâtre (niveau 2) ; il s’agit de dolomie gréseuse à<br />
quartz néoformé,<br />
42
Fig.15-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Toumelba<br />
43
+l’unité sommitale (niveaux 3 à 8 ; 15m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
* des argilites rouge-brique à lentilles de tufs fins que coiffe une croûte décimétrique de<br />
calcaire argileux feuilleté rougeâtre.<br />
* des argilites feuilletées rouge-brique (2,50m) à passées de tufs fins et passées<br />
décimétriques de calcrêtre noire (niveau 3). Ces calcrêtes sont des dolosparites tufacées à<br />
traces de terriers ( ?) ; fragments de basaltes et une faible proportion de cristaux de feldspaths<br />
plagioclases dont la taille varie entre (0,1 et 0,25 mm) ; rares fragments de lave vitreuse ;<br />
opaques abondants ; nombreuses gravelles ferruginisées.<br />
* le niveau 4, pluridécimétrique et à base ravinante, est représenté par des dolomies<br />
gréseuses gris-violacée à plages de quartz néoformé, oxydes de fer, fragments de basaltes à<br />
fond opacifié et granules de chlorite, que coiffe des argilites rouge-brique (1m).<br />
* une barre pluridécimétrique (niveau 5), à base ravinante, de conglomérat polygénique à<br />
ciment micritique et fragments centimétriques (40%) de carbonates et de basaltes doléritiques<br />
à fond opacifié et chloritisé, de formes émoussées, entourés d’un film calcitique et dont la<br />
taille varie de (0,5 à 3 mm pouvant atteindre le centimétre) et à gravelles ferruginisées.<br />
* des argilites rouge-brique, pluridécimétrique, que coiffe un banc décimétrique de<br />
conglomérat polygénique à fragments de basaltes.<br />
*2 m d’argilites rouge-brique à passées chenalisées de microconglomérats polygéniques<br />
(niveau 6) à ciment carbonaté et à fragments centimétriques de : calcaire ; d’argilites<br />
verdâtres et de basaltes doléritique (40%) de formes émoussées, gravelles, agrégats à<br />
éléments volcaniques, oxydes de fer, chlorite, plages de dolosparite à cristaux xénomorphes et<br />
plages d’argilites.<br />
* des argilites tufacées noirâtres à éléments centimétriques de basaltes.<br />
*des tufs lithiques et cristallins rouge-brique (niveau 7 ; 2m) à cristaux de plagioclases<br />
(35%), de taille comprise entre (0,1 et 1 mm); fragments fins de lave vitreuse (40%); opaques<br />
(15%) et oxydes de fer (en proportion élevée). Ces éléments, de formes anguleuse et sinueuse,<br />
sont liés par au ciment (20%) microsparitique localement ferruginisé.<br />
*des argilites tufacées rouge-brique à lentilles de calcaires beiges. Elles sont coiffées par<br />
un banc décimétrique de dolomie tufacée beige (niveau 8) à fragments de basaltes (6%) de<br />
taille millimétrique à centimétrique et de formes anguleuse et émoussée ; fragments fins de<br />
lave vitreuse (4%) de forme anguleuse et de taille (0,25 et 0,5 mm); gravelles ; oolites et<br />
granules de chlorite. Les fragments lithiques montrent un début de dolomitisation.<br />
b- La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveaux 9 à 11 ; 18,50m) est formée<br />
essentiellement par des cendres fauves. Elle débute par des tufs lithiques (niveau 9; 13m) à<br />
fragments de lave vitreuse (60%) à rares microlites de plagioclases, de taille<br />
inframillimétrique; des fragments de basaltes doléritiques (20%) à fond opacifié et de taille<br />
comprise entre (0,3 et 3mm); des opaques ; des fantômes de ferro-magnésiens, souvent<br />
chloritisés, de taille inférieur à 0,25mm. Les éléments, de forme sinueuse, sont cimentés par<br />
une dolomicrosparite. Ils sont surmontés par des tufs cendreux gris-verdâtre (niveaux 10 et<br />
11) à géodes micritisées (Tt 10 ) et stratification oblique (Tt 11 ), organisés en trois barres<br />
stratocroissantes, pluridécimétriques et chenalisées, que séparent des passées,<br />
pluridécimétriques à métriques, d’argilites tufacées noirâtres. Ces tufs renferment des<br />
fragments : de basaltes microlitiques, localement porphyriques (40% ; niveau 11); de basaltes<br />
doléritiques à fond opacifié (20% : niveaux 10 et 11); de cristaux de plagioclases (20% :<br />
niveau 11) ; de lave vitreuse; d’opaques (5%) et de plages de silice néoformée, de micrite<br />
(niveau 11) et d’argilites (niveau 10). Les éléments, présentant des formes anguleuse,<br />
sinueuse et diverticulée, ont une taille inférieure au centimètre (niveau 11) ; ils sont liés par un<br />
ciment dolosparitique (niveau 11) ou argileux (niveau 10).<br />
44
c-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (16m) est formée par des argilites rougebrique<br />
à lentilles de tuf cendreux, passée décimétrique d’argilites tufacées et des argilites<br />
consolidées.<br />
Elle est ravinée par les carbonates liasiques.<br />
d-La Formation de Lissit<br />
Cette formation, dont seule la base est levée, est représentée par trois mètres de calcaires<br />
grenus bioclastiques gris-clairs (niveau 12). Il s’agit d’un packstone à oolites, bivalves,<br />
brachiopodes et granules d’oxyde de fer.<br />
3- Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts de la coupe Tt 1 , sont<br />
représentées par :<br />
α-des discontinuités sédimentaires mineures, matérialisées par des : diastèmes,<br />
changements brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières, surfaces de<br />
ravinement et calcrêtes.<br />
β-des discontinuités sédimentaires majeures sont en nombre de quatre:<br />
-la première coiffe le complexe basaltique triasico-liasiques.<br />
-les deuxième et troisième sont matérialisées par des surfaces de ravinement. Elles<br />
affectent simultanément le membre supérieur de la Formation de Tizi n’Rechou et la<br />
Formation de Tizi n’ Toumelba.<br />
-la quatrième est une surface de ravinement qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />
4- Les faciès<br />
Plusieurs faciès ont étés définis sur cette coupe :<br />
-calcrêtes noires.<br />
-argilites rouge-brique consolidées ou feuilletées; argilites rouge-brique ou verdâtres.<br />
-conglomérats polygéniques à ciment carbonaté ; microconglomérats monogéniques<br />
rouge-brique à ciment carbonaté.<br />
-dolomies gréseuses gris-violacée ou verdâtres.<br />
-calcaires argileux feuilletés rougeâtres.<br />
-calcaires grenus bioclastiques gris-clairs à bivalves et brachiopodes.<br />
-argilites consolidées tufacées rouge-brique ; argilites tufacées noirâtres.<br />
-tufs lithiques et cristallins rouge-brique à ciment carbonaté ; tufs cendreux fauves à<br />
ciment carbonaté ; tufs cendreux gris-verdâtre à stratification oblique et ciment carbonaté ;<br />
tufs cendreux rouge-brique à géodes et ciment argileux.<br />
45
Fig. 16 – Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Toumelba<br />
(coupe Tt 1 )<br />
46
5- Associations de faciès et séquences sédimentaires (Fig. 17)<br />
a- les séquences de 2 ème ordre.<br />
Les argilites saliféres supérieures de la coupe Tt 1 sont organisées en sept séquences<br />
positives.<br />
types :<br />
α -la Formation de Tizi n’Rechou est structurée en quatre séquences de deux<br />
-type 1, montre la succession suivante : des conglomérats à éléments centimétriques à<br />
décimétriques de basalte et de carbonates ; des argilites à lentilles de microconglomérats à<br />
éléments centimétriques de basaltes, de calcaires et d’argilites verdâtres ; des argilites<br />
tufacées à lentilles de dolomies tufacées ; un niveau dolomitique noduleux et tufacé.<br />
Cette séquence, définie au sommet de la Formation Tizi n’Rechou, débute par des faciès<br />
du système fluviatile en tresse proximale. Ils sont relayés par des faciès de plaine<br />
d’inondation qu’alimentent des chenaux étroits et très peu profonds. Les horizons carbonatés<br />
traduisent une émersion de la région où se développent des phénomènes d’encroûtement liés à<br />
une activité pédogénétiques importante en climat tropical chaud à aride.<br />
-le type 2 débute par des niveaux de volcano-sédimentaires fins que surmontent des<br />
argilites rouge-brique à rares passées verdâtres. Elles sont coiffées par des croûtes<br />
dolomitiques. Les variantes de cette séquence se marquent par : un enrichissement en<br />
calcrêtes et niveaux pédogénétiques (troisième séquence) ; en lentilles de tufs fins (deuxième<br />
séquence) ou par l’absence des passées verdâtres (première séquence).<br />
Ce type, représenté par les trois premières séquences, est caractéristique d’une plaine<br />
d’inondation soumise à un climat chaud à aride.<br />
β- les Formations de Tizi n’Toumelba et d’ Aghbalou Oumlil sont structurées en<br />
trois séquences.<br />
-La première séquence, à base ravinante, débute par des volcano-sédimentaires, que<br />
coiffent des argilites tufacées où s’intercalent des passées de tufs cendreux. Cette séquence<br />
indique l’installation d’un milieu fluviatile en tresse distale. Elle est définie sur la Formation<br />
de Tizi n’Toumelba.<br />
-La deuxième séquence, chenalisée, est formée par à la base des volcano-sédimentaires<br />
grossier à stratification oblique, que surmontent des argilites rougeâtres plurimétriques à<br />
lentilles de volcano-sédimentaires fins. Elle est couronnée par un niveau d’argilites<br />
consolidées tufacées.<br />
Cette séquence, à cheval sur les Formations de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil,<br />
traduit une sédimentation s’effectuant d’ abord par le dépôt de sédiments grossiers dans le<br />
fond d’un chenal, par des phénomènes de creusement et de remplissage et installation de<br />
barres longitudinales du système fluviatile en tresse. Après quoi la sédimentation s’effectue<br />
dans des chenaux distributeurs étroits et peu profonds. Ces chenaux alimentent la marge<br />
d’une plaine d’inondation.<br />
-La troisième séquence, formée entièrement d’argilites rouge-brique à rares passées<br />
consolidées, est définie dans le sommet de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Ces dépôts sont<br />
issus de la décantation lors d’un hydrodynamisme nul et sous climat tropical à dominante<br />
humide.<br />
47
Fig. 17-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques deTizi n’Toumelba<br />
(coupe Tt 1 )<br />
48
- les séquences de 3 ème ordre.<br />
Les argilites saliféres supérieures sont agencées au 3 ème ordre en trois mésoséquences<br />
positives.<br />
-La première mésoséquence, que clôture une surface ravinante, englobe le membre<br />
inférieur et les deux tiers basals du membre supérieur de la Formation de Tizi n’Rechou.<br />
Cette mésoséquence, à dominante argileuse, est marquée par un enrichissement en calcrêtes et<br />
niveaux pédogénétiques (à valeur de paléosols). Les séquences élémentaires montrent que les<br />
apports terrigènes grossiers sont rares; alors que l'alimentation argileuse est développée. Ces<br />
faciès attestent de l'installation d'une plaine d’inondation, souvent émergée.<br />
-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface ravinante, est à «cheval» sur la<br />
Formation de Tizi n’Rechou et la Formation de Tizi n’Toumelba. Elle débute par des faciès<br />
du système fluviatile relativement proximale puis distale.<br />
-La troisième mésoséquence, qui comprend le sommet de la Formation de Tizi n’<br />
Toumelba et la Formation d’Aghbalou Oumlil, débute par des faciès du système fluviatile en<br />
tresse proximal que relaye une plaine d’inondation; alimentée, à la base par des chenaux peu<br />
profonds en climat semi-aride à aride et rubéfiant.<br />
6-Conclusion<br />
Au niveau de la coupe Tt 1 affleurent essentiellement les argilites saliféres supérieures ;<br />
qui débutent par des argilites rouge-brique, plurimétriques. Cette sédimentation s'effectue par<br />
décantation dans une plaine d’inondation soumise à des phénomènes d’encroûtement liés à<br />
une activité pédogénétique importante sous climat chaud à aride (calcrêtes). Les rares termes,<br />
relativement grossiers, correspondraient à une alimentation détritique fugace lors des crues<br />
fluviatiles par des chenaux peu profonds.<br />
Viennent ensuite des faciès fluviatiles en tresse proximale que relayent des chenaux<br />
étroits et peu profonds mis en place par ruissellement superficiel dans la plaine alluviale.<br />
Cette association de faciès traduit donc une décroissance progressif de l'hydrodynamisme; qui<br />
s'affirme au sommet par l’installation d’un milieu plat pratiquement émergé de type plaine<br />
d’inondation soumise à un climat tropical humide (absence des niveaux à paléosols).<br />
A cette sédimentation détritique est associée un volcanisme explosif éphémère lors du<br />
dépôt de la Formation de Tizi n’Rechou, devient importante avec la Formation de Tizi<br />
n’Toumelba ; puis se tarit lors de l’installation de la plaine d’inondation d’Aghbalou Oumlil.<br />
Les pyroclastites, représentées généralement par des cendres, seraient issues d’explosions<br />
violentes et se forment par simple accrétion à l’air libre en milieu riche en vapeur d’eau<br />
(Boucarut & al., 1972). Ils peuvent être restés longtemps en suspension dans l’air ou dans<br />
l’eau ; comme elles peuvent êtres issus d’une source lointaine. L’abondance de la calcite,<br />
comme liant, dans ces roches, parfois accompagnées de minéraux opaques exprimerait,<br />
probablement une altération hydrothermale vraisemblablement précoce (Badra, 1993).<br />
Le développement des argilites rouge-brique, plurimétriques, de la Formation de Tizi<br />
n’Rechou témoignent de longues périodes d’accalmie tectonique de la région avec installation<br />
de plaine d’inondation sous un climat tropical chaud à saisons alternées humides et sèches.<br />
Quand aux dépôts grossiers, peu développés dés le sommet de Tizi n’Rechou, ils seraient<br />
liés à un rajeunissement des reliefs bordiers et à une activation des processus d’érosion suite à<br />
une tectonique synsédimentaire. Le rejeu de ces accidents serait à l’origine de l’apparition des<br />
projections des pyroclastites dés le sommet de la Formation de Tizi n’ Rechou.<br />
49
Par la suite une accalmie tectonique et volcanique est indiquée par le retour à des<br />
conditions de plaine d’inondation (Formation d’Aghbalou Oumlil) Après quoi, la hausse<br />
eustatique du Lias inférieur se traduit par l’installation brutal d’ un environnement de type<br />
tidal flat où se sont déposés des faciès essentiellement subtidaux.<br />
L’évolution liasique de la région de Tizi n’Toumelba est sous le contrôle de plusieurs<br />
facteurs : l’hydrodynamisme, le climat, la morphologie de l’arrière pays et du fond de bassin,<br />
de la tectonique et du volcanisme associé.<br />
B-Coupe Tt 2<br />
1-Présentation de la coupe<br />
La coupe Tt 2 montre le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques.<br />
2-les formations (Fig. 18)<br />
Les dépôts de la coupe Tt 2 sont regroupés en deux formations: la Formation argileuse<br />
d’Aghbalou Oumlil et la Formation carbonatée de Lissit.<br />
a-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (10,50m) est composée par des argilites<br />
rouge-brique (10m) que coiffe une passée d’argilites verdâtres (niveau 1; 0,20 cm) à granules<br />
d’oxyde de fer, quartz détritique silteux et chlorite.<br />
b-La Formation de Lissit (niveaux 2 à 7 ; 13m) peut être subdivisée en trois<br />
membres :<br />
-Le membre inférieur (niveau 2 à 4 ; 3m) débute par un banc décimétrique, à base<br />
ravinante, de dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires (niveau 2). Il s’agit d’une<br />
dolomicrosparite à pelletoïdes, gravelles, quartz détritique silteux et oxydes de fer. Vient<br />
ensuite une barre, pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires tufacés gris-violacé<br />
(niveau 3) lumachelliques au sommet, que coiffe une surface irrégulière bioturbée. Il s’agit<br />
d’un packstone tufacé à la base (niveau 3a) à gravelles, oolites (souvent micritisées), bivalves,<br />
échinides, agrégats (niveau 3a), granules d’oxyde de fer, plages de dolosparite à cristaux<br />
automorphes à subautomorphes, encapuchonnés. Ces calcaires renferment aussi des<br />
pyroclastes à bords anguleux et sinueux, représentant 15% du volume de la roche (niveau<br />
3a) ; ils sont formés par des fragments de basaltes microlitiques porphyriques (1mm); des<br />
cristaux de plagioclases et des fragments de lave vitreuse.<br />
Vient ensuite un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire lumachellique grisviolacé,<br />
que coiffent des argilites rouge-brique à passées centimétriques d’argilites verdâtres.<br />
Ils sont surmontés par une barre métrique, à base ravinante de dolomie lumachellique (niveau<br />
4), violacée à la base et grisâtre au sommet, à brachiopodes, gastéropodes et bivalves. Le<br />
sédiment originel serait un calcaire de texture packstone.<br />
Ce terme est couronné par un banc pluridécimétrique de calcaires lumachelliques<br />
grisâtres.<br />
-Le membre moyen (niveaux 5 à 7 ; 9,50m) est formé par des dolomies lumachelliques<br />
grisâtres à herring-bones structures. Il s’agit d’une dolosparite, à cristaux xénomorphes à<br />
subautomorphes, à bivalves, échinides, oolites allongées parfois composites (niveau 6),<br />
gravelles et granules d’oxyde de fer. Le sédiment originel serait un calcaire de texture<br />
packstone.<br />
50
-Le membre supérieur, dont seule la base est représentée, débute par un banc<br />
pluridécimétrique de calcaire lumachellique grisâtre.<br />
3- Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies sur la coupe de Tizi n’Toumelba (Tt 2 ),<br />
sont représentées par :<br />
-des discontinuités mineures matérialisées par des : diastèmes, changements brusques de<br />
la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières bioturbées et surfaces de ravinement.<br />
-une discontinuité majeure représentée par une surface de ravinement à laquelle est<br />
subordonnée une variation brusque de la lithologie, qui sépare les Formations d’Aghbalou<br />
Oumlil et de Lissit.<br />
4- Les faciès<br />
Six faciès ont été reconnus sur la coupe Tt 2 :<br />
-les argilites rouge-brique ou verdâtres.<br />
-les dolomies argileuses pseudo-noduleuses vert-claires.<br />
-les dolomies lumachelliques violacées ou grisâtres à brachiopodes, gastéropodes et<br />
bivalves ; dolomies lumachelliques grisâtres à herring-bones structures et bivalves.<br />
-les calcaires tufacés gris-violacé ou grisâtres.<br />
5- Association de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les dépôts de la coupe Tt 2<br />
variés.<br />
sont agencés en séquences d'ordre, de type et de polarité<br />
a- les séquences de 2 ème ordre<br />
Les dépôts du Lias inférieur et moyen sont organisés en deux séquences tidalitiques de<br />
type chenal de marée. Ce type de séquences débute par des dolomies bioclastiques et<br />
oolitiques à brachiopodes que surmontent des carbonates oolitiques à herring-bones<br />
structures. Il est coiffé par des argilites rougeâtres. Ce type de séquence peut être tronqué au<br />
sommet (la deuxième séquence)<br />
b- les séquences de 3 ème ordre<br />
Les dépôts de Tt 2 sont organisés en deux mésoséquences.<br />
- la première mésoséquence, dont seul le sommet est levé, est entièrement argileuse. Elle<br />
atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat chaud et rubéfiant.<br />
- la deuxième mésoséquence, entièrement carbonatée, englobe les deux séquences de<br />
chenal de marée et témoigne de l'installation d'un environnement de type tidal-flat où règnent<br />
des conditions subtidaux.<br />
51
Fig. 18-Evolution sédimentologique des dépôts<br />
Triasico-Liasiques de Tizi n’Toumelba<br />
(coupe Tt 2 )<br />
6- Conclusion<br />
Les dépôts liasiques de Tt 2 sont représentés par les argilites salifères supérieures et les<br />
tidalites liasiques.<br />
Ils sont structurés en deux mésoséquences qui attestent de l'instauration au Lias basal<br />
d'une plaine d'inondation, soumise à un climat chaud rubéfiant. Alors qu'au Lias inférieur et<br />
moyen se développe une plate forme carbonatée de type marais maritime, témoin de<br />
l'inondation de la région lors de la remontée eustatique du Lias.<br />
52
C-La coupe Tt 3<br />
1- Présentation de la coupe.<br />
Sur la coupe Tt 3 affleurent les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Ces dépôts, puissants de 16,50m, sont organisés en deux formations.<br />
2-Les formations (Fig. 19)<br />
a-la Formation d’Aghbalou Oumlil (9,50m)<br />
Cette formation, discordante sur Le complexe basaltique, est formée par des argilites<br />
rouge-brique à passées volcano-sédimentaires, que surmontent deux passées<br />
pluridécimétriques, à bases ravinantes, de conglomérats à galets centimétriques de basaltes et<br />
d’argilites verdâtres, séparées par des argilites tufacées rouge-brique (2m). Viennent ensuite<br />
des argilites rouge-brique à passées chenalisées de conglomérats à fragments décimétriques<br />
de basalte, d’argilites et de calcaires argileux.<br />
b-La Formation de Lissit (niveaux 1 à 4; 7m) est organisée comme suit:<br />
-4m (niveau 1) d’une alternance d’argilites verdâtres et de dolomies feuilletées jaunâtres a<br />
passées bioclastiques. Il s’agit de dolomies tufacées à bivalves ; brachiopodes ; fragments de<br />
basaltes microlitiques porphyriques de forme anguleuse ; cristaux de plagioclases ; fragments<br />
de tuffite ; agrégats à cristaux de feldspath plagioclase et oxydes de fer.<br />
-un banc pluridécimétrique de calcaire tufacé bioclastique jaunâtre (niveau 2) de texture<br />
grainstone à bivalves, échinides, ostracodes, gastéropodes de grande taille, oolites, gravelles,<br />
granules d’oxydes de fer et pyroclastites. Ces dernières, de formes anguleuses, représentent<br />
10% du volume de la roche ; elles sont formées de cristaux de plagioclases et de fragments de<br />
basaltes microlitiques porphyriques.<br />
-des marnes jaunâtres à passées de calcaires laminitiques jaunâtres.<br />
-le niveaux 3 (3m), est une barre métrique à base ravinante, de calcaires lumachelliques<br />
jaunâtres à brachiopodes, gastéropodes, bivalves et échinides. Il s’agit de calcaire tufacé de<br />
type packstone à grainstone à oolites, gravelles, fragments de basaltes doléritiques (taille 0,5 à<br />
0,8mm), cristaux de feldspaths plagioclases (5%), granules d’oxydes de fer et plages de silice<br />
néoformée.<br />
-des calcaires tufacés lumachelliques jaunâtres (niveau 4 ; 2m) de type packstone à<br />
bivalves, brachiopodes, échinides, oolites, gravelles, cristaux de plagioclases (5%) de forme<br />
arrondie, des fragments émoussés de basaltes doléritiques et granules d’oxydes de fer.<br />
3-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la coupe Tt 3 ont enregistré divers types de discontinuités<br />
sédimentaires :<br />
-les discontinuités sédimentaires mineures sont représentées par des : diastèmes, joints<br />
argileux, variations brusques de la lithologie, surfaces irrégulières et surfaces de ravinement.<br />
-la discontinuité sédimentaire majeure, matérialisée par une surface de ravinement, qui<br />
sépare les argilites saliféres supérieures des carbonates liasiques.<br />
53
Fig. 19- Evolution sédimentologique des dépôts<br />
triasico-liasiques de Tizi n’Toumelba<br />
(coupe Tt 3 )<br />
54
4-Les faciès<br />
Différents faciès sont reconnus et définis sur la coupe Tt 3 :-argilites rouge-brique ou<br />
verdâtres.<br />
-marnes jaunâtres.<br />
-conglomérats polygéniques.<br />
-calcaires feuilletés jaunâtres ; calcaires argileux laminitiques et bioclastiques jaunâtres à<br />
brachiopodes, bivalves, gastéropodes et échinides.<br />
-dolomies tufacées laminitiques jaunâtres et bioclastiques à brachiopodes et bivalves.<br />
-argilites tufacées rouge-brique.<br />
5-Associations de faciès et séquences sédimentaires.<br />
a- Les séquences de 2 ème ordre<br />
Les dépôts de la coupe Tt 3 sont organisés en cinq séquences, dont les trois premières sont<br />
détritiques et les deux dernières tidalitiques.<br />
- la première séquence, tronquée à la base, est entièrement argileuse.<br />
-Les deuxième et troisième séquences, granodécroissantes, débutent par des<br />
conglomérats à élément centimétriques à pluridécimétriques, de basaltes, d'argilites et de<br />
calcaires argileux et à matrice argileuse verdâtre, que coiffent des argilites rougeâtres.<br />
-La quatrième, de type estran, débute par des calcaires bioclastiques et laminitiques;<br />
viennent ensuite des calcaires laminitiques que coiffent des argilites rougeâtres.<br />
- La cinquième séquence, à base ravinante, est de type chenal de marée. Elle est tronquée<br />
au sommet et comporte des calcaires lumachelliques.<br />
b- les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en deux mésoséquences.<br />
-La première mésoséquence, négative, et formée par les argilites salifères supérieures<br />
que coiffe une surface de ravinement. Elle atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation,<br />
qu’alimentent des chenaux fluviatiles éphémères.<br />
-La deuxième mésoséquence, positive et à base ravinante, englobe une séquence d'estran<br />
à la base et de chenal de marée au sommet. Elle atteste de l'installation d'un environnement de<br />
type tidal-flat suite à la remontée eustatique du Lias inférieur.<br />
6-Conclusion<br />
Les dépôts la coupe Tt 3 sont subdivisés en deux formations: les argilites saliféres<br />
supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Les dépôts des argilites salifères supérieures sont agencés au 2 ème ordre en séquences<br />
positives, grossières à la base et fines au sommet. Celles-ci sont ordonnées en une<br />
mésoséquence négative qui atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation soumise à des<br />
influences fluviatiles temporaires.<br />
Les carbonates liasiques sont organisés en séquences tidalitiques de deux types :<br />
séquences de chenal de marée et d’estran ; avec une dominance de faciès essentiellement<br />
intertidaux à la base et subtidaux au sommet, qui s’enchaînent en une mésoséquence<br />
positive ; ils traduisent l’instauration des conditions tidales (tidal-flat), de plus en plus<br />
marines, suite à une remontée eustatique progressive.<br />
55
III-LA COUPE DE TIZI N’ RECHOU (COUPE TN)<br />
A- Présentation de la coupe<br />
La coupe TN est levée dans la région de Tizi n’Rechou, où affleurent largement les<br />
argilites salifères supérieures, caractérisées par des volcanoclastites.<br />
B-Les formations (Fig. 20 et 21)<br />
1- La Formation de Tizi n' Rechou (niveaux 1 à 19 ; 70,70m)<br />
Cette formation, discordante sur le complexe basaltique, est organisée en deux membres :<br />
a- Le membre inférieur (niveaux 1 à 8; 44,50m)<br />
Ce membre est structuré en deux unités :<br />
-L’ unité basale est formée d’argilites rouge-brique (15m)<br />
-L’ unité sommitale (1 à 8 ; 10,50m), à base ravinante, est organisée comme suit :<br />
+ des tufs lithiques rougeâtres, lités et chenalisés, à stratifications obliques (niveau 1). Ils<br />
sont organisés en bancs décimétriques à pluridécimétriques, à base ravinante, que séparent<br />
des passées centimétriques d’argilites rouge-brique. Ces tufs montrent des éléments Figurés<br />
variés (plus de 70%), à contours irréguliers et dont la taille est comprise entre 0,1 et 1 mm; ils<br />
sont représentés par : des fragments de basalte à microlites de plagioclases et fond opacifié;<br />
cristaux isolés de plagioclases ; fragments de lave vitreuse hématitisée (plus de 10%) ;<br />
paillettes grisâtres (probablement d’anciens feldspaths potassiques sérécitisés) ; pyroxène<br />
altéré (chloritisé), oxydes de fer et pyrite. Ces éléments, à contours irréguliers, sont<br />
partiellement épigénéisés (cristaux de dolosparite subautomorphes à clivage net) ; comme ils<br />
sont liés par un ciment (30%) sparitique.<br />
+le niveau 2 (1,50m) est un lapilli-tuf lithique grisâtre à stratifications oblique ou<br />
horizontale au sommet. Ils sont formés de fragments : de basaltes doléritique (plus de 50%);<br />
de lave vitreuse ; de pyroxène altéré et d’opaques. Ces éléments, de taille moyenne comprise<br />
entre 0,08 à 3cm et à contours irréguliers, sont souvent ferruginisés ou entourés d’un film de<br />
calcite palissadique et/ou d’un liseré de silice néoformée ; ils sont liés par une sparite (moins<br />
de 25%), ou localement par une microsparite.<br />
+les niveaux 3 et 4, dont l’épaisseur cumulée est de 1,80m, sont représentés par des tufs<br />
lithiques grisâtres à stratification oblique à la base. Les éléments, de taille comprise entre<br />
(0,25 et 4,5 mm), présentent des contours irréguliers. Ils sont représentés par des fragments<br />
de : lave vitreuse (60% au niveau 3 et 28% au niveau 4), parfois chloritisés ; de basalte<br />
doléritique (20% au niveau 3 et 30% au niveau 4), dont la taille peut atteindre 0,3mm, sont<br />
souvent entourés par un film palissadique ; de phénocristaux d'orthose de forme anguleuse<br />
(niveau 3), de taille moyenne (0,20 mm); d’opaques (2 à 3%) représentés essentiellement par<br />
des pyrites et des hématites ; de lamelles de chlorite dont la taille varie entre 0,25 et 3 mm,<br />
résultant de la pseudomorphose d’éléments ferromagnésiens ; de plages micritisées (niveau<br />
4 : 8%) que drape une gangue ferruginisée et plages d’éléments grisâtres (issus probablement<br />
de la divétrification de certains éléments volcaniques). Le liant (20% au niveau 3 et 40% au<br />
niveau 4) est sparitique (niveau 4), micritique ou chloriteux (niveau 3).<br />
+une barre pluridécimétrique (niveau 5), à base ravinante, de micrite tufacée gris-violacée<br />
à : fragments de basaltes (5%) de taille pouvant atteindre 3cm ; fantômes de plagioclases de<br />
56
taille comprise entre (0,1 et 1,25mm), albitisés, hématisés ou chloritisés; fragments de lave<br />
vitreuse de taille (0,1 à 1,25 mm) et rares granules d’oxydes de fer et plages microsparitiques.<br />
+niveau 6, épais de 2m, est un tuf lithique rouge-brique, à ciment (30%) argilo-carbonaté.<br />
Les éléments Figurés (70%), à contours irréguliers, sont composés : de fragments de basalte<br />
doléritique (60%), dont la taille varie de 0,10 à 1,25mm à fond opacifié ; de microlites de<br />
plagioclases à fond hématitisé ; de fragments de lave vitreuse ; de rares cristaux de chlorite ;<br />
d’opaques (5 à 10%) et de plages argileuses qu’entoure une gangue ferruginisée.<br />
+une barre pluridécimétrique (niveau 7) de tufs fins vitreux rougâtres (70%) et à géodes.<br />
Ils montrent: des cristaux isolés de plagioclases, dont la taille est inférieure à 0,2mm ; des<br />
fragments de basaltes doléritiques, à fond opacifié, de taille qui varie entre (0,1 et 0,25 mm);<br />
des opaques (1 à 2%) ; des plages d’argilites et de chlorite et des oxydes de fer. Ces éléments,<br />
de forme anguleuse, sont liés par un ciment argilo-carbonaté (20%).<br />
+des marnes tufacées gris-verdâtre (niveau 8 ; 2,5m).<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 9 à 19 ; 49, 65m) est organisé en trois unités :<br />
- la première unité est formée d’argilites rougeâtres (26m) est composée par des argilites<br />
rougeâtres qui montrent au sommet des passées d’argilites consolidées et trois bancs<br />
décimétriques de calcaires micritiques (niveau 9) très bioturbés à fragments argileux,<br />
opaques, oxydes de fer et plages de silice néoformée.<br />
- la deuxième unité (niveaux 10 à 17 ; 17,45m) est organisée comme suit :<br />
+des argilites rouge-brique (6m) où s’intercalent deux passées pluridécimétriques<br />
d’argilites consolidées.<br />
+des argilites feuilletées rouge-brique à passées de calcaires tufacés gris-verdâtre (niveau<br />
10 ; 0,60m) de type packstone à oolites souvent micritisées, cristaux de plagioclases, oxydes<br />
de fer, chlorite et cristaux automorphes de dolosparite.<br />
+des argilites rouge-brique (2,90m) à passées pluridécimétriques de tufs lithiques<br />
pseudolités (niveau 11). Le pseudolitage est souligné par une alternance de sparite (40%) et<br />
de microsparite (60%). Les éléments, rouges ou verts et aux limites irrégulières, sont<br />
représentés par des fragments : de basaltes doléritiques, à fond opacifié (30%), de taille<br />
comprise entre (0,1 et 2mm) ; de lave vitreuse (20%), dont la taille moyenne est de 0,25mm ;<br />
des cristaux isolés de plagioclases (5 à 10%) dont la taille peut atteindre (0,45mm) ;<br />
d’opaques (plus de 5%) dont la taille varie entre 0,1 et 0,25mm ; de cristaux de chlorite<br />
(0,5mm) qu’ entoure une gangue d’oxyde de fer.<br />
+une barre métrique (niveau 12), à base ravinante, de tufs lithiques gris-rosâtre<br />
pseudolaminitiques, à stratification entrecroisée et à matrice calcaire (50%). Les éléments, à<br />
bords irréguliers et de taille comprise entre (0,25 et 1 mm), sont représentés par des<br />
fragments : de basaltes (30%), qu’entoure une calcite palissadique ; de lave vitreuse (20%) ;<br />
d’opaques; de paillettes de chlorite à gangue ferruginisée ; de plages de micrites partiellement<br />
ferruginisées. Elle est coiffée par une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées<br />
rougeâtres, marmorisées et litées (paléosol).<br />
+des argilites rouge-brique où s’intercalent deux passées décimétriques de calcaires<br />
tufacés lités (niveau 13) de type packstone dolomitisé à lithoclastes ferruginisés, quartz<br />
détritique silteux, granules d’oxydes de fer (en proportion élevée), chlorite et plagioclases.<br />
Ces éléments Figurés sont granoclassés et montrent un certain fluage.<br />
+le niveau 14 (0,60m) est un tuf lithique grossier granoclassé à matrice sparitique (10%)<br />
et à éléments, de formes irrégulière voir anguleuse, représentés par des fragments de lave<br />
vitreuse (20%) ; fragments de basalte doléritique (60%) à fond hématitisé (taille varie entre<br />
0,1 et 3mm), baguettes de plagioclases isolés (10%) dont la taille peut atteindre 0,5mm ;<br />
clinopyroxéne altéré ; chlorite ; lithoclastes micritiques et opaques.<br />
57
Fig. 20-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Rechou<br />
58
+un tuf à lapillis (niveau 15 ; 1m) à fragments de basalte microlitique porphyrique<br />
localement doléritique (80%) entourés d’un liseré ferruginisé et dont la taille varie entre 0,5<br />
et 4 mm; cristaux de plagioclases ; éléments vitreux à structure en flammes mèches; chlorite<br />
et oxydes de fer en forte proportion. Ces éléments, à structures en choux fleur et limites<br />
diffuses, sont liés par une sparite.<br />
+une brèche de calcaire tufacé blanchâtre (niveau 16 ; 0,25m), à base ravinante ; il s’agît<br />
de mudstone à rares cristaux de plagioclases (taille moyenne 0,25mm), granules d’oxydes de<br />
fer (en proportion élevée) et de chlorite.<br />
+des argilites rouge-brique (3m) à passées décimétriques de siltites ferruginisées (niveau<br />
17) à phénocristaux de quartz (taille 0,06mm), galets argileux partiellement ou totalement<br />
oxydés ; quartz détritique fin. Le liant est argilo-carbonaté.<br />
- la quatrième unité (niveaux 18 et 19 ; 6m) débute par un tuf lithique gris-rougeâtre<br />
(niveau 18) à ciment carbonaté (sparite ou microsparite). Il montre des : fragments de basalte<br />
doléritique (40%), à bords irréguliers et auréolés de silice ou calcite, dont la taille varie entre<br />
0,3 et 2mm ; fragments de lave vitreuse pyroxène altéré ; lithoclastes micritiques ferruginisés<br />
et oxydes de fer (en proportion élevée). Vient ensuite une barre métrique, chenalisée, d’une<br />
autobrèche lithique (niveau 19), gris-violacée, litée ou à contournements à : fragments de<br />
basaltes, dont la taille est comprise entre 0,008 à 1,50 mm, à bords irréguliers qu’entoure un<br />
film d’oxydes de fer ou de calcite; rares microlites de plagioclases isolés; fragments<br />
micritisés et oxydes de fer en proportion élevée. Cette unité est coiffée par des argilites rougebrique<br />
(3m) à concrétions et lentilles de tuf fin que couronne un niveau pédogénétique<br />
(niveau à poupées à valeur de paléosol).<br />
2-La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveaux 20; 31m)<br />
Cette formation débute par des argilites rouge-brique (11m) où s’intercalent deux passées<br />
métriques de tufs cristallins et une passée d’argilites consolidées marmorisées. Vient ensuite<br />
un tuf cristallin jaunâtre (niveau 20, 6m) essentiellement à cristaux isolés de feldspaths<br />
potassiques porphyriques (45%) ; fragments de basalte microlitique localement doléritique<br />
(7%) de taille comprise de 0,25 et 3mm ; échardes de verre (5%) de texture vitroclastique<br />
(lave vésiculée) ; lithoclastes micritiques (2 à 3%) ; pyroxène altérés (ferromagnésiens<br />
complètement opacifiés ou chloritisés) ; opaques de formes variées (cubiques, amiboïdes,<br />
allongés ou rectangulaires) et chlorite. Le liant (40%) est une dolosparite à cristaux<br />
subautomorphes qu’affectent des microfissures remplies de silice.<br />
3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (niveaux 21 à 24 ; 17,0m)<br />
Cette formation débute par des argilites rouge-brique (16m) où s’intercalent deux passées<br />
pluridécimétriques de tufs cristallins (niveau 21) jaunâtres à: cristaux de feldspaths<br />
plagioclases (60 à 70%) à extrémités effilées; rares cristaux de feldspaths potassiques ;<br />
fragments de basaltes(4%) à plagioclases dissouts et à fond opacifié; fragments de lave<br />
vitreuse (4%) à extrémités irrégulières ; opaques (2%) de forme cubique ou allongée;<br />
lithoclastes micritisés ; chlorite ; oxydes de fer en proportion élevée. Ces éléments sont liés<br />
par une matrice (20%) dolosparitique fine à plages de micrite et à aspect bréchique. Vient<br />
ensuite une alternance d’argilites rouge-brique à passées décimétriques de tuf cristallin et<br />
lithique fauve (niveaux 22 et 23) à: microlites isolés de plagioclases (50%) ; fragments de<br />
basalte doléritique (23%), dont la taille est comprise entre 0,25 et 3mm et à fond opacifié ;<br />
opaques (3 à 4%) ; lithoclastes de micrite à gangue ferruginisée (2 à 3%). Ces éléments, à<br />
limites irrégulières, sont liés par une dolosparite fine (20%) à plages de dolomicrite. Cette<br />
formation se termine par une passée pluridécimétrique de marnes verdâtres<br />
(niveau 24).<br />
59
4-La Formation de Lissit (niveaux 25 à 32 ; 44m)<br />
Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen, est<br />
organisée en deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (niveaux 25 à 30 ; 21,5m) débute par un tuf cristallin<br />
(niveau 25) à ciment carbonaté (50%) et à cristaux de plagioclases (30%) de taille comprise<br />
entre (0,05 et 0,5mm) de formes anguleuses et en éclats aigus; opaques amiboïdes (2%) et<br />
fragments micritiques; que surmontent des calcaires oolitiques gris-blanchâtre (niveaux 26 et<br />
27), à stratification oblique au sommet (niveau 27). Il s’agit d’un packstone à oolites,<br />
bivalves, échinides, gastéropodes (niveau 27) et oxydes de fer. Viennent ensuite des calcaires<br />
gris-violacé (niveau 28), lités et pseudo-vacuolaires à la base et argileux au sommet à oolites,<br />
recristallisées ou entourées d’oxydes de fer, échinides et granules d’oxydes de fer. Ils sont<br />
surmontés par des calcaires bioclastiques lités (niveau 29) de texture packstone à géodes,<br />
brachiopodes, oolites abondants, bivalves et oxydes de fer.<br />
Ce membre est coiffé par des calcaires argileux bioclastiques grisâtres (niveau 30) à<br />
brachiopodes (Rhynchonelles), oncholites et bivalves.<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 31 à 32 ; 32m), à base ravinante, est formé de<br />
calcaires lités de texture grainstone à oolites abondantes, gastéropodes, foraminifères (niveau<br />
31), oxydes de fer et glauconie (niveau 32).<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les dépôts de la coupe TN ont enregistré différents types de discontinuités sédimentaires.<br />
Les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées par des : diastèmes,<br />
changements brusques de la lithologie, joints marneux ou argileux, surfaces de ravinement et<br />
niveaux pédogénétiques (paléosols).<br />
Les discontinuités sédimentaires majeures sont représentées par :<br />
-la discordance qui sépare le complexe basaltique des argilites saliféres supérieures.<br />
-quatre surfaces de ravinement que soulignent des changement de faciès importants : les<br />
deux premières affectent la Formation de Tizi n’Rechou ; la troisième affecte la Formation de<br />
Tizi n’Toumelba ; et la quatrième est la surface ravinante qui sépare les carbonates liasiques<br />
des argilites saliféres supérieures.<br />
D-Les faciès<br />
Les faciès reconnus et définis le long de la coupe TN sont :<br />
- des niveaux pédogénétiques ; des argilites consolidées rougeâtres marmorisées et litées ;<br />
des argilites rouge-brique à concrétions calcaires.<br />
-des siltites ferruginisées ; des argilites rouge-brique lités ; des argilites rougeâtres ou grisverdâtre.<br />
-des marnes verdâtres ;<br />
60
Fig. 21-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Rechou<br />
(coupe TN)<br />
61
-des calcaires gris-verdâtre lités ; des calcaires gris-violacé lités et pseudo-vacuolaires;<br />
des calcaires argileux gris-violacé ; des calcaires oolitiques gris-blanchâtre à stratification<br />
oblique ; des calcaires argileux bioclastiques grisâtres à brachiopodes et oncholites ; des<br />
calcaires bioclastiques lités à géodes et à brachiopodes.<br />
-des autobrèches lithiques gris-violacée, litées et à contournements.<br />
-des lapilli-tufs lithiques à stratification oblique; des tufs à lapillis; des tufs lithiques à<br />
stratification oblique et ciment carbonaté ou chloriteux ; des tufs lithiques à éléments vitreux<br />
et ciment carbonaté parfois à stratification oblique; des tufs cristallins et lithiques jaunâtres;<br />
des tufs lithiques rouge-brique à ciment argilo-carbonaté; des tufs cristallins jaunâtres à<br />
ciment carbonaté; des tufs à éléments vitreux rougeâtres et à ciment argilo-carbonaté ou<br />
carbonaté ; des tufs à éléments vitreux et à pseudolitage<br />
- des brèches de calcaires tufacés blanchâtres ou gris-violacé;<br />
-des marnes tufacées gris-verdâtre<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les faciès sus-cités sont ordonnés en séquences de puissance et de composition interne<br />
différentes.<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre<br />
a-Les argilites saliféres supérieures de TN sont ordonnées en huit séquences,<br />
dont quatre types ont été définis.<br />
-Le premier type est formé par des volcano-sédimentaires grossiers à stratifications,<br />
oblique à la base et entre-croisée au sommet que coiffe une micrite tufacée. Ce type peut<br />
comporter des intercalations argileuses et être coiffé par des argilites à passées silteuses. Il<br />
correspond aux deuxième et cinquième séquences ; et caractérise des faciès de milieu<br />
fluviatile en tresse proximal. Avec toutefois la cinquième séquence relativement plus distale<br />
-Le deuxième type débute par une barre plurimétrique de volcano-sédimentaires<br />
grossiers, que surmonte une autobrèche lithique, chenalisée et litée. Viennent ensuite des<br />
argilites rouge-brique concrétionnées et d'argilites consolidées et marmorisées.<br />
Ce type de séquence, qui caractérise des dépôts fluviatiles en tresse distale, est défini par<br />
la sixième séquence.<br />
-Le troisième type, à base ravinante, est représenté par la troisième séquence de la<br />
Formation de Tizi n' Rechou et de la séquence à "cheval" sur la Formation de Tizi<br />
n'Toumelba et d'Aghbalou Oumlil (septième séquence). Il débute par de rares niveaux<br />
volcano-sédimentaires grossiers couronnent des argilites, tufacées à la base. Ce type de<br />
séquence peut montrer des variantes: absence d'argilites tufaceés, présence d'intercalations<br />
pyroclastiques dans les argilites sommitales. Il indique l'installation de chenaux distributeurs<br />
en bordure d'une plaine d’inondation.<br />
-Le quatrième type est formé, essentiellement, par des argilites rougeâtres à<br />
intercalations carbonatées et pyroclastiques (rares). Ce type, qui correspond aux, première,<br />
quatrième et huitième, séquences de cette coupe, témoigne de l'installation d'une plaine<br />
d'inondation en climat tropical aride et d’une activité pédogénétique importante (abondance<br />
des niveaux à paléosols).<br />
62
Fig. 22-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Tizi n’Rechou<br />
(coupe TN)<br />
63
-Les carbonates liasiques sont ordonnés en deux séquences tidalitiques de type<br />
chenal de marée. Ces séquences, souvent tronquées au sommet, débutent par des calcaires<br />
oolitiques à stratification entrecroisée que coiffent des calcaires lités.<br />
2- Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les séquences de 2 éme ordre sont ordonnées en cinq mésoséquences positives.<br />
-La première mésoséquence, définie à la base du membre inférieur de la Formation de<br />
Tizi N'Rechou, est coiffée par une surface de ravinement. Elle est entièrement argileuse et<br />
traduit l'installation d'une plaine d'inondation.<br />
-La deuxième mésoséquence est à cheval sur les membres inférieur et supérieur de la<br />
Formation de Tizi n’Rechou. Elle débute par des faciès grossiers que surmontent des argilites<br />
rougeâtres. Ces dernières montres de nombreuses intercalations carbonatées. Elle atteste de<br />
l'instauration du système fluviatile en tresse proximal qui évolue progressivement à une<br />
plaine d’inondation, épisodiquement émergée (présence des niveaux à paléosols).<br />
-La troisième mésoséquence englobe le sommet de la Formation de Tizi n’Rechou et la<br />
base de la Formation de Tizi n’Toumelba. Elle témoigne de l’installation de faciès du système<br />
fluviatile en tresse plus distale que la précédente.<br />
-La quatrième mésoséquence est formée par le sommet de la Formation de Tizi n’<br />
Toumelba et Formation d’ Aghbalou Oumlil. Elle débute par des faciès de plaine<br />
d’inondation sous climat chaud et humide sur laquelle déborde de temps à autre des chenaux<br />
distributeurs peu profonds.<br />
-La cinquième mésoséquence, tronquée au sommet, est formée par deux séquences de<br />
chenal de marée et atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat, caractérisé<br />
essentiellement par des faciès subtidaux, suite à la remontée eustatique du Lias.<br />
F-Conclusion<br />
Dans la région de Tizi n’Rechou affleurent essentiellement les argilites salifères<br />
supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Les argilites saliféres supérieures sont regroupées en quatre mésoséquences positives.<br />
Elles attestent, généralement de l’instauration de dépôts du système fluviatile en tresse qui<br />
évoluent à des faciès de plaine d’inondation rarement inondée lors des grands crus fluviatiles.<br />
Ces dépôts de ces détritiques à dominante fine, sont concomitants d’émissions<br />
volcaniques sporadiques : importantes aux sommets des membres inférieur et supérieur de la<br />
Formation de Tizi n’Rechou et lors du dépôt de la Formation de Tizi n’Toumelba et rares<br />
ultèrierement. Cette activité reprend lors du dépôt des premiers carbonates tidalitiques du Lias<br />
inférieur. Elle se traduit par l’émission d’éléments pyroclastiques variés : fragments de lave<br />
vitreuse à contours sinueux et structure vitroclastique et les fragments de basaltes à contours<br />
sinueux et en choux fleur.<br />
A la base de la coupe les fragments de basaltes doléritiques sont de trois types (comm.<br />
Orale Zahour):<br />
-Le premier type, à contours émoussés, proviendrait de la désagrégation des dépôts<br />
volcaniques anciens plus ou moins "frais"<br />
64
-Le deuxième type, à contours anguleux et fond opacifié, serait issu de l'arrachement lors<br />
de l'explosion des émissions volcaniques. La ferruginisation serait due à l'altération longue de<br />
ces éléments.<br />
-Le troisième type, à contours anguleux et en choux fleurs, serait issu d’émission récente<br />
avec probablement une désagrégation et transport presque sur place.<br />
Aussi la facture pyroclastique est soulignée par la présence de lave vitreuse à structure<br />
vitroclastique, indique la pulvérisation et chute des éléments; ainsi que leur refroidissement<br />
rapide.<br />
Dans les niveaux supérieurs, la présence de fragments vitreux (échardes de verre) et des<br />
feldspaths potassiques rappelle des émissions volcaniques acides. Il est probable, qu'à un<br />
moment donné de l'histoire de ce bassin, un centre d'émission de laves acides se situerait au<br />
niveau du bassin et fonctionnerait en même temps que l'arrivée par transports des éléments de<br />
basaltes doléritiques (émoussées) et des minéraux de source basique un peu lointaine. Cette<br />
épisode qui se situe au sommet de la coupe TN, se déroule juste avant l'installation de la plate<br />
forme carbonatée liasique; et on pourrait la lier à l'effondrement de la région, suite au rejeu<br />
des failles anciennes (failles distensives) et la restructuration du bassin de Tizi n'Rechou.<br />
L'évolution de la région de Tizi n'Rechou est régit par le climat, la tectonique,<br />
l’hydrodynamisme et le volcanisme explosif.<br />
IV- LA COUPE DE TIZI N’RECHOU (coupe TZ)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe TZ est située dans la région de Tizi n’Rechou, à Aït Brahim. Dans cette région<br />
affleurent bien les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures.<br />
B-les formations (Fig. 23)<br />
1-La formation basale, très variée sur le plan faciologique, peut être subdivisée en<br />
trois membres.<br />
a-Le membre inférieur, discordant sur le socle paléozoïque (granite rose de la<br />
Moulouya et les schistes paléozoïques), est formé par des arkoses (5m) à grains<br />
millimétriques à décimétriques, de quartz et à lentilles à stratification oblique, où s’intercalent<br />
une passée pluridécimétrique d’argilites silteuses rougeâtres.<br />
b-Le membre moyen, épais de 10m, est formé par des argilites silteuses rougeâtres<br />
à lentilles d’arkoses à grains millimétriques à centimétriques de quartz. Elle se termine par<br />
un banc pluridécimétrique, à base ravinante, d’arkoses grossières.<br />
c-Le membre supérieur est formé par des argilites rougeâtres (35m).<br />
65
Fig. 23-Coupe lithostrarigraphique dans les argilites inférieures de Tizi n’Rechou<br />
66
2-La formation supérieure<br />
Cette formation, épaisse de 117m, est structurée en trois membres<br />
a-Le membre inférieur (21m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
-des arkoses (3m), organisées en bancs pluridécimétriques, chenalisées à stratifications<br />
obliques, que séparent des passées pluridécimétriques d’argilites marmorisées consolidées et<br />
bioturbées.<br />
-9m d’arkoses très bioturbées (ayant subi une forte pédogenèse), à éléments anguleux<br />
verdâtres, organisées en deux barres plurimétriques que séparent une passée métrique<br />
d’argilites rougeâtres.<br />
-2m d’argilites rouge-brique, que coiffe un liseré d’argilites verdâtres bioturbées (niveau<br />
pédogénétique)<br />
-arkoses (2m), massives à la base et litées au sommet et à rares passées à stratification<br />
oblique ; elles sont organisées en barres stratodécroissants, métriques à pluridécimétriques,<br />
que séparent des passées décimétriques d’argilites rouge-brique.<br />
-deux barres, plurimétriques, d’arkoses massives, pseudo-litées granocroissantes (grains<br />
de quartz millimétriques à centimétriques à la base et centimétriques à décimétriques au<br />
sommet).<br />
b-Le membre médian (16m) débute par des argilites consolidées rouge-brique à<br />
passées chenalisées décimétriques d’arkoses et d’argilites consolidées litées. Viennent<br />
ensuite des argilites rouge-brique, à passées consolidées qui montrent au sommet des lentilles<br />
et passées décimétriques, chenalisées, d’arkoses rosâtres fines, rarement litées (à grains<br />
millimétriques de quartz).<br />
Ce membre est coiffé par une barre (1,50m), à base ravinante, d’arkoses à stratification<br />
oblique et litage horizontal ; que couronne une passée pluridécimétrique, d’arkoses rosâtres.<br />
c-Le membre supérieur (80m) est formé d’argilites rouge-brique que coiffe le<br />
complexe basaltique.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe TZ, les discontinuités sédimentaires mineures sont de règle ;<br />
elles sont matérialisées par des diastèmes, des joints argileux, des changements brusques de la<br />
lithologie, des surfaces irrégulières et des surfaces de ravinement.<br />
Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont matérialisées par :<br />
-la surface de ravinement qui sépare le granite paléozoïque des argilites saliféres<br />
inférieures.<br />
-la surface de ravinement qui coiffe la Formation basale, et à laquelle est subordonnée un<br />
changement brusque de la lithologie.<br />
-les deux surfaces de ravinement qu’affectent la Formation sommitale, la première le<br />
membre inférieur et la deuxième coiffe le membre médian.<br />
67
D-Les faciès<br />
Les dépôts triasiques de la coupe TZ présentent des caractéristiques faciologiques très<br />
variées. Parmi les faciès reconnus et définis on peut citer :<br />
-argilites pédogénétiques verdâtres ; argilites marmorisées consolidées rougeâtres et<br />
rouge-brique; argilites consolidées litées rouge-brique ; argilites silteuses consolidées rougebrique<br />
et rougeâtres.<br />
-arkoses consolidées très bioturbées (paléosol)<br />
-arkoses massives rosâtres; arkoses à litage horizontal et/ou à stratification oblique;<br />
arkoses à grains millimétriques à pluridécimétriques de quartz.<br />
E- Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
1- Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 24)<br />
Les séquences de 2 éme ordre, positives, montrent une puissance, une composition et une<br />
organisation interne différentes en fonction de leur position sur la coupe.<br />
a-La Formation basale est structurée en deux séquences.<br />
-La première séquence est formée par des arkoses à stratification oblique; que<br />
surmontent des argilites silteuses rougeâtres à lentilles d’arkoses. Elle comprend à la base des<br />
faciès du système fluviatile en tresse proximal. Ils sont relayés par des faciès caractéristiques<br />
de la marge d’une dépression humide (plaine d’inondation), alimentée par des chenaux étroits<br />
et très peu profonds.<br />
-La deuxième débute par une barre à base ravinante d’arkose que surmontent des argilites<br />
rougeâtres. La sédimentation se fait essentiellement par décantation dans une plaine<br />
d’inondation ;<br />
b- La Formation sommitale est agencée en cinq séquences de 2 ème ordre où trois<br />
types sont définis.<br />
-Le premier type à base ravinante, montre la succession suivante: des arkoses à<br />
stratification oblique; des arkoses, litées à la base; des argilites rougeâtres.<br />
Cette séquence, dont les faciès attestent d’un milieu fluviatile en tresse proximal, est<br />
représentée par les premières, troisième et cinquième séquences. Les variantes de cette<br />
séquence se marquent par : le développement du terme lité, l’enrichissement à la base de<br />
passées d’argilites marmorisées, apparition d’argilites silteuses, souvent consolidées au<br />
sommet.<br />
-Le deuxième type est composé par des arkoses altérées à passées consolidées d’arkoses<br />
que surmontent des argilites rouge-brique, verdâtres très bioturbées (niveau à "poupées") au<br />
sommet. Il caractérise la deuxième séquence et indique un milieu fluviatile en tresse distale.<br />
-Le troisième type est défini par la quatrième séquence; cette séquence, à base ravinante,<br />
débute par une passée d’arkoses consolidées; que coiffent des argilites rouge- brique à<br />
passées et niches arkosiques. Il témoigne de l’installation d’une plaine d’inondation<br />
qu'alimentent des chenaux distributeurs étroits et peu profonds.<br />
68
Fig. 24-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques<br />
de Tizi n’Rechou (coupe TZ).<br />
69
2-Séquences de 3 ème ordre<br />
Les dépôts de la coupe TZ sont agencés au 3 ème ordre en quatre mésoséquences positives.<br />
-La première, à base ravinante, est formée par des faciès grossiers à la base et fin au<br />
sommet. Elle atteste d ‘abord de l’instauration d’un système fluviatile en tresse proximal que<br />
coiffent des dépôts de chenaux dans une plaine d’inondation avec une granodécroissance et<br />
une stratodécroissance des dépôts grossiers. Ils sont relayés par des dépôts plus fins; qui<br />
atteste de l’installation des faciès fins de plaine d’inondation.<br />
-La deuxième, que coiffe un niveau pédogénétique (niveau à poupées), est composée par<br />
des faciès du système fluviatile en tresse proximal à la base et relativement distal au sommet.<br />
-La troisième, coiffée par une surface de ravinement, est à cheval sur les membres<br />
inférieur et supérieur de la Formation sommitale. Elle comprend des arkoses grossières à<br />
stratification oblique, litées à la base, et fines au sommet. Elles sont surmontées par des<br />
argilites rougeâtres à passées silteuses et lentilles d’arkoses rosâtres fines. Cette<br />
mésoséquence témoigne de l’installation d’un système fluviatile en tresse proximal que<br />
relayent des faciès de plaine d’inondation.<br />
-La quatrième mésoséquence est tronquée au sommet.<br />
F-Conclusion<br />
Dans la région de Tizi n’Rechou, les argilites salifères inférieures sont discordantes sur le<br />
socle paléozoïque granitisé et schistosé.<br />
Ces argilites, qui peuvent atteindre plus de 200m, montrent à la base et dans la partie<br />
médiane des dépôts grossiers, matérialisés par des arkoses qui attestent de l’érosion active du<br />
relief avoisinant (paléoseuil de la Haute Moulouya). Ces arkoses sont marquées par de<br />
nombreuses structures sédimentaires : stratifications oblique ou lenticulaire, litage horizontal,<br />
niveaux consolidés, trace d’une pédogenèse importante.<br />
Elle sont agencées en quatre mésoséquences positives, comportant chacune à la base un<br />
terme grossier réduit et au sommet des argilites rougeâtres plurimétriques. Elles témoignent<br />
donc de l’instauration d’une plaine d’inondation sous climat humide (absence des paléosols);<br />
soumise à une influence fluviatile éphémère (système fluviatile en tresse).<br />
70
V-COUPE DE TAWRIRT (COUPE TW)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe TW est levée sur le versant sud de Tawrirt, au NW de Boumia. Dans cette<br />
région affleurent bien les argilites salifères supérieures et les volcano-sédimentaires associés.<br />
Les dépôts triasico-liasiques, à caractères faciologiques variés, peuvent-être subdivisés en<br />
quatre formations.<br />
B-Les formations (Fig. 25 et 26)<br />
1-La Formation de Tawrirt (niveaux 1 à 10 ; 58m)<br />
Cette formation peut-être subdivisée en deux membres :<br />
a-le membre inférieur (niveaux 1 à 5 ; 14,50 m), dont seul le sommet, est levé<br />
montre le succession verticale suivante :<br />
-des tufs grossiers noirâtres à stratification oblique "diffuse" (7,50 m), organisés en trois<br />
barres plurimétriques, chenalisées, où s’intercale un niveau pluridécimétrique pédogénétique,<br />
à concrétions silicifiées, gris-verdâtre (niveau 1). Il s’agît d’une dolomicrosparite à<br />
dolosparite à cristaux xénomorphes imbriqués hypidiotopiques à oxydes de fer.<br />
-le niveau 2 est représenté par une barre, pluridécimétrique à base ravinante, de brèche<br />
pyroclastique, marron grisâtre à noirâtre, granodécroissante et stratodécroissante, à<br />
stratification oblique, à dominante argileuse au sommet. Elle est formée par 30% de<br />
fragments de basalte doléritique à fond opacifié, de taille comprise entre 0,1mm et 3 mm,<br />
atteignant parfois le décimètre et de forme angulaire à subangulaire; (40%) de fragments de<br />
lave vitreuse de formes sinueuses, entièrement ou partiellement chloritisés ; des opaques et de<br />
rares fragments d’argilites ferruginisées. Quant au ciment, il est sparitique.<br />
-une barre pluridécimètrique, à base ravinante, de tuf cristallin et lithique gris-verdâtre,<br />
grossier à la base et à lamines fines au sommet (niveau 3). Ils sont formés de plus de 60% de<br />
plagioclases; (10%) de fragments de lave vitreuse, souvent chloritisée ; (15%) de fragments<br />
de basalte doléritique, souvent opacifiés, à contours irréguliers et dont la taille moyenne est<br />
de 0,1 à 2 mm pouvant atteindre rarement le centimètre ; (5%) d’opaques. Les éléments, à<br />
épigéneisation et chloritisation poussées, sont liés par un ciment microsparitique (5%).<br />
-une barre métrique de tuf grossier, chenalisée, gris-verdâtre, à éléments centimétriques de<br />
basalte.<br />
-deux barres pluridécimétriques granodécroissantes (niveaux 4 et 5), à bases ravinantes,<br />
de tufs gris-verdâtre ; qui montrent chacune une semelle décimétrique grossière que<br />
surmontent des tufs cristallins et lithiques, lités et à stratification oblique (niveau 4). Ces tufs,<br />
à ciment microsparitique (20%), comportent (30 à 40%) de plagioclases de forme anguleuse<br />
parfois calcitisés et séricitisés; (20 à 30%) de fragments de basalte doléritique à contours<br />
anguleux (niveau 4); 20% de fragments de lave vitreuse, de formes sinueuses; d’opaques; de<br />
rares fragments de roches pyroclastiques (niveau 4 : éléments inalogènes pouvant atteindre un<br />
centimètre).<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 10 ; 45,10 m) est formé par une alternance<br />
d'argilites, souvent tufacées, et de tufs grossiers. Il est subdivisé en quatre unités.<br />
-la première unité montre l'organisation verticale suivante:<br />
71
Fig. 25-Coupe lithostratigraphique de Tawrirt<br />
72
+1m d'argilites rouge-brique, tufacées à la base.<br />
+le niveau 6 est représenté par une barre plurimétrique, chenalisée, de tufs, grossiers à la<br />
base et fins feuilletés et à stratification oblique au sommet. Ces tufs cristallins et lithiques<br />
sont formés de 40% de cristaux de plagioclases en formes de baguettes anguleuses; 20% de<br />
fragments de basalte opacifiés à formes anguleuses; 20% de fragments de lave vitreuse et à<br />
ciment carbonaté (20%)<br />
+des argilites tufacées rouge-brique (1m) que surmonte une passée pluridécimètrique, à<br />
base ravinante, de tufs cristallins et lithiques gris-violacé à éléments de basalte.<br />
+des argilites rouge-brique (5m) où s'intercalent des passées, pluridécimétriques à<br />
métriques, d'argilites tufacées et litées.<br />
+une barre plurimétrique, à base ravinante, de tufs grossiers, à stratifications oblique à la<br />
base et horizontale au sommet et granodécroissants.<br />
+une passée métrique d'argilites rouge-brique, tufacées à la base.<br />
+le niveau 7, à base ravinante, est formé de lapilli-tuf lithique et cristallin, gris-clair et fin<br />
à la base, gris-foncé à boules décimétriques à pluridécimétriques de basalte au sommet. Ils<br />
sont formés de fragments, à bords dentelés, de lave vitreuse (40%), partiellement ou<br />
totalement chloritisées, de forme sinueuse ; de fragments de basalte doléritique (20%),<br />
localement opacifiés, à bords dentelés et de taille comprise entre 0,3 et 0,8mm; de cristaux de<br />
plagioclases (20%), partiellement ou totalement épigénéisés ; d’opaques (5%) ; de biotites à<br />
clivage tordu. Ces éléments sont liés par un ciment microsparitique (10%). Ce niveau est<br />
encadré par deux passées pluridécimétriques à métriques d’argilites rouge-brique, tufacées à<br />
la base.<br />
-la deuxième unité (niveaux 8 à 10 ; 12m) est structurée comme suit :<br />
+le niveau 8, pluridécimétrique à base irréguliére, est représenté par un tuf cendreux<br />
marron à cristaux de plagioclases (40%); fragment de lave vitreuse (15%), de forme sinueuse<br />
et de taille moyenne (0,1mm) ; fragments de basaltes opacifiés (20%), de forme anguleuse et<br />
dentelée (taille inférieure à 0,3 mm) et d’opaques (5%). Quant au liant, il est représenté par<br />
une microsparite (20%).<br />
+6m d’argilites rouge-brique, tufacées à la base, où s’intercalent deux lentilles de tufs<br />
cendreux.<br />
+des tufs cristallins gris-foncés à gris-violacé (niveau 9) à cristaux isolés de plagioclases<br />
(50%), souvent calcitisés ; fragments de basalte opacifié (5%), à contours irréguliers;<br />
fragments de lave vitreuse (5%) ; opaques (10%). Le ciment est microsparitique (30%). Ces<br />
tufs sont organisés en deux barres, pluridécimétriques à métriques à bases irrégulières, que<br />
sépare une passée métrique d’argilites rouge-brique.<br />
+1m d’argilites rouge-brique.<br />
+une barre pluridécimétrique de tuf vitreux lité (lave autobréchifiée), où s’intercalent des<br />
lamines noirâtres et des lamines verdâtres (niveau 10); il est formé de fragments de lave<br />
vitreuse (60%) opacifiée, de forme sinueuse rappelant des flammèches (texture vitroclastique<br />
en forme d’Y); de fragments de basaltes (7%) de texture microlitique porphyrique, souvent<br />
opacifiés; des cristaux isolés de plagioclases (29%), des opaques un fantôme d’un minéral<br />
opacifié et chloritisé à clivage tordu rappelant une ex-biotite. Le liant est calcaire (3%).<br />
-la troisième unité est composée de 10m d’argilites rouge-brique.<br />
-la quatrième unité (6,50m) débute par une barre pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />
tuf cristallin noirâtre et friable, que surmontent des argilites rouge-brique (2m). Viennent<br />
ensuite des tufs grossiers gris-verdâtre (1,50m), organisés en trois niveaux, dont le dernier<br />
renferme des nodules silicifiées.<br />
73
Fig. 26-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tawrirt<br />
(coupe TW)<br />
74
2-La Formation deTizi n’ Toumebla (25m)<br />
Cette formation, marquée par une variation lithologique locale, est subdivisée en trois unités :<br />
a-l’unité basale (10m) est formé d’argilites rouge-brique où s’intercalent deux<br />
passées, pluridécimétriques à métriques, de tufs vitreux lités.<br />
b- l’unité médiane (8,80m)<br />
Cette deuxième unité, aux caractéristiques faciologiques très variés, est organisée comme<br />
suit :<br />
+un banc décimétrique de tuf vitreux, qu'encadrent deux croûtes centimétriques à<br />
concrétions calcaires (niveaux à paléosols) ;<br />
+un banc décimétrique d’argilites consolidées rougeâtres, que coiffe une calcrête ;<br />
+un niveau pluridécimétrique, à base irrégulière, de tuf cristallin et lithique à<br />
stratifications oblique et horizontale, où s’intercalent des lamines verdâtres ;<br />
+5 m d’argilites tufacées rouge-brique, où s’intercale une lentille d’argilites consolidées.<br />
Elles passent latéralement à un conglomérat chenalisé à stratification oblique et fragments<br />
centimétriques à pluridécimétriques de basalte et d’argilites ;<br />
c-l’unité sommitale (6,20m) débute par des argilites rouge-brique (2m), à passées<br />
décimétriques de tufs vitreux gris-verdâtre ; que coiffent des argilites consolidées et<br />
concrétionnées (niveau pédogénétique). Viennent ensuite des argilites tufacées marron à<br />
éléments, millimétriques à centimétriques, de basalte ; elles sont organisées en deux passées<br />
métriques que coiffent des passées pluridécimétriques d’argilites rouge-brique. Notons que la<br />
deuxième passée est couronnée par un niveau pédogénétique. Cette unité se termine par un tuf<br />
grossier (2m) que surmontent des tufs vitreux lités.<br />
3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />
Cette formation est composée par des argilites rouge-brique (5m) à lentilles de tufs fins.<br />
4-La Formation de Lissit<br />
Cette formation, dont on n’observe que la base, est formée de calcaires, lumachelliques<br />
gris à gris-rosâtre à bivalves, brachiopodes et polypiers isolés. Ils sont organisés en bancs<br />
stratodécroissants à passées pluridécimétriques de calcaires laminitiques rosâtres et à<br />
structures oeillées.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, définies dans les dépôts de Tawrirt, sont représentées<br />
par :<br />
-les discontinuités mineures matérialisées par des : diastèmes, changements brusques de<br />
la lithologie, joints argileux, surfaces ondulées, niveaux pédogénétiques concrétionnés,<br />
calcrêtes, croûtes, surfaces de ravinement, surfaces durcies irrégulières.<br />
-les discontinuités sédimentaires majeures sont représentées par trois surfaces de<br />
ravinement : les deux premières affectent le membre supérieur de la Formation de Tawrirt ;<br />
alors que la troisième sépare les argilites salifères supérieures des tidalites liasiques.<br />
75
D-Les faciès<br />
Parmi les faciès inventoriés et définis dans les dépôts triasico-liasiques de Tawrirt, on<br />
peut citer :<br />
-les niveaux pédogénétiques gris-verdâtre à concrétions silicifiés ; les argilites<br />
consolidées et concrétionnées (niveaux pédogénétiques); les argilites consolidées rougeâtres.<br />
- les argilites rouge-brique; les argilites rouge-brique litées.<br />
- les conglomérats chenalisés polygéniques à éléments de basalte et d’argilites ; les<br />
conglomérats monogéniques lités à éléments de basalte.<br />
- les calcaires laminitiques rosâtres à structures oeillées ; les calcaires lumachelliques gris<br />
ou gris-rosâtre à brachiopodes, polypiers et gastéropodes.<br />
- les brèches pyroclastiques marron grisâtre.<br />
- les laplli-tufs lithiques et cristallins gris-clairs.<br />
- les tufs grossiers noirâtres ou gris-verdâtre à stratification oblique ou horizontale ; les<br />
tufs grossiers gris-verdâtre à nodules silicifiées<br />
- les tufs cendreux marron.<br />
- les tufs cristallins gris-verdâtre lités, localement à stratifications oblique ou horizontale;<br />
les tufs cristallins gris-foncés ou gris-violacé.<br />
- les tufs vitreux lités.<br />
- les argilites tufacées rouge-brique ou marrons.<br />
E- Association de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les faciès, ainsi définis, sont agencés en séquences, de puissance et polarité variées. Elles<br />
sont subordonnées aux discontinuités sédimentaires précitées.<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre<br />
Les séquences de 2ème ordre, positives, montrent une organisation interne différente<br />
suivant leur position sur la coupe.<br />
a-La Formation de Tawrirt est structurée en cinq séquences :<br />
-La première séquence, à base ravinante, débute par des brèches et à stratification<br />
oblique et se termine par des dépôts volcano-sédimentaires grossiers à stratification oblique et<br />
entrecroisée. Ce type de séquences, qui est défini à la base de la Formation de Tawrirt, est<br />
caractérisé par des faciès qui ont subi un faible transport et une sédimentation proximale<br />
correspondant à la partie basale d’un cône de déjection.<br />
-Les deuxième et troisième séquences, à bases ravinantes, débutent par des barres de<br />
volcano-sédimentaires, que relayent des argilites rougeâtres où s’intercalent des tufs fins<br />
stratodécroissants. Ces séquences sont caractérisées par des faciès du système fluviatile en<br />
tresse proximale, qui évoluent en un milieu de chenaux distributeurs en bordure d’une plaine<br />
d’inondation (Oujidi, 1993). La deuxième séquence est formée par des faciès relativement<br />
plus distaux.<br />
-La quatrième séquence est composée de faciès tour à tour du système fluviatile distal et<br />
de plaine d’inondation. Ce type de séquences est formé par à la base des volcanosédimentaires<br />
fins que coiffent des argilites rougeâtres à passées litées.<br />
76
Fig. 27-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de<br />
la région Tawrirt (coupe TW).<br />
77
-La cinquième séquence, identique à la précédente, est tronquée au sommet.<br />
b- Les Formations de Tizi n’ Toumelba et d’ Aghbalou Oumlil sont organisées<br />
en trois séquences granodécroissantes.<br />
- la première débute par des volcano-sédimentaires grossiers; que surmontent des<br />
argilites rougeâtres où s’intercalent des passées de volcano-sédimentaires fins, lités. Elle est<br />
coiffée par des calcrêtes et des niveaux argileux consolidés et très bioturbés (à valeur de<br />
paléosols).<br />
- les deuxième et troisième séquences montrent la succession suivantes : des volcanosédimentaires<br />
grossiers et fins, des argilites rougeâtres à passées de volcano-sédimentaires<br />
fins. La deuxième séquence est marquée par le développement de niveaux pédogénétiques.<br />
Ces séquences indiquent l’installation du système fluviatile en tresse en zone distale que<br />
relayent des chenaux distributeurs, étroits et très peu profonds (Oujidi, 1993), en bordure de<br />
plaine d’inondation (première et troisième séquences) ou par des faciès de plaine<br />
d’inondation sous à un climat chaud et humide, et soumise à des émersions fréquentes<br />
(développement des niveaux pédogénétiques : deuxième séquence). La première séquence est<br />
relativement plus proximale que les deux suivantes.<br />
2- Les séquences de 3 ème ordre<br />
Les argilites salifères supérieures sont structurées en trois mésoséquences positives :<br />
-La première mésoséquence est formée par à la base des brèches, organisées en barres<br />
plurimétriques que relayent des argilites rougeâtres à passées consolidées et litées. Cette<br />
séquence que coiffe une surface de ravinement atteste de l’installation d’un cône de déjection,<br />
qui évolue en un système fluviatile en tresse relativement proximal.<br />
-La deuxième mésoséquence comprend à la base des faciès de système fluviatile en<br />
tresse proximale et se termine par une dominance de faciès de plaine d’inondation<br />
qu’alimentent des chenaux distributeurs étroits et peu profonds (Oujidi, 1996).<br />
-La troisième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est caractérisée par<br />
un enrichissement en argilites rougeâtres de plaine d’inondation. Elle serait formée lors<br />
d’écoulement laminaire de fluides dont l’énergie décroît progressivement d’un système<br />
fluviatile en tresse relativement proximal puis distale.<br />
F -Conclusion<br />
Dans la région de Tawrirt affleurent bien les argilites salifères supérieures et les volcanosédimentaires<br />
associés, que ravinent les carbonates liasiques. Trois formations y sont définies.<br />
La Formation de Tawrirt, aux caractéristiques faciologiques variées, a enregistré divers<br />
types de discontinuités sédimentaires. Les dépôts grossiers à la base et fins au sommet,<br />
traduisent l’installation de cône de déjection que relayent des faciès du système fluviatile en<br />
tresse proximal à la base et de plus en plus distal vers au sommet ; ils sont couronnés par des<br />
faciès de plaine d’inondation, dont les bordures connaissent le développement de chenaux<br />
distributeurs.<br />
78
Ces dépôts détritiques sont concomitants d’un volcanisme explosif. Les pyroclastites<br />
grossières (brèches et tufs grossiers) attestent de la proximité de l’évent de la région de<br />
Tawrirt.<br />
Les Formations de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil sont caractérisées par des<br />
faciès du système fluviatile en tresse essentiellement distale que relayent des faciès de plaine<br />
d’inondation. Elles sont marquées par l’abondance de niveaux fins lités, de pyroclastites<br />
fines, d’argilites tufacées, de calcrêtes et des niveaux pédogénétiques. Les niveaux lités<br />
caractérisent la décroissance de l’hydrodynamisme du courant à la fin de chaque cycle de crue<br />
(bas régime fluviatile).<br />
La présence des pyroclastites et des argilites tufacées attestent de la persistance de<br />
l’activité volcanique et témoignent : les premières de retombées de projections volcaniques à<br />
secs ou sous faible tranche d’eau dans des plaines d’inondation (Chalot-Prat & al., 1989) ;<br />
alors que les deuxièmes de la décantation de boue basaltique restée longtemps suspendue<br />
dans l’eau ou dans l’air. Les niveaux de calcrêtes et les niveaux pédogénétiques indiqueraient<br />
l’émersion d’une plaine d’inondation soumise à un climat tropical à saisons alternativement<br />
chaudes et humides.<br />
L’évolution de la région de Tawrirt très complexe est guidée par le climat, la tectonique et<br />
la morphologie de l’arrière pays.<br />
79
VI-LA COUPE DE BOUTKHOUBAYE (COUPE BK)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
Cette coupe est levée au voisinage du village de Boutkhoubaye au Sud de Kerrouchène le<br />
long de cette coupe affleurent bien les argilites salifères et les volcano-sédimentaires associés.<br />
Elle nous a permis aussi de montrer le passage des argilites salifères supérieures aux<br />
carbonates liasiques. Dans cette zone, les dépôts triasico-liasiques sont affectés par des<br />
lamprophyres alcalins d’âge post-triasique voire passage Jurassique-Tertiaire (comm. orale<br />
Mahmmoudi)<br />
B-Les formations<br />
Les dépôts de cette région, très variés sur le plan faciologique, peuvent être subdivisés en<br />
trois formations : la Formation de Tawrirt (dépôts fluviatiles à dominante volcanosédimentaire),<br />
la Formation de Tizi n’ Toumelba très réduite (volcano-sédimentaire et à<br />
nombreuses intercalations argileuses) et la Formation d’Aghblou Oumlil (presqu’ entièrement<br />
détritique).<br />
1- La Formation de Tawrirt (niveaux 1 à 10 ; 28,50m)<br />
Cette formation repose sur le complexe basaltique. Ce dernier est de texture microlitique<br />
porphyrique, localement doléritique, qu’affectent des niveaux carbonatés silicifiés et<br />
ferrugénéisés à traces circulaires (terriers ou dégazage). Cette formation, caractérisée par des<br />
dépôts volcano-sédimentaires, est organisée en deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (niveaux 1à 6 ; 13,80m)<br />
Il montre l’organisation verticale suivante :<br />
-le niveau 1, épais de 5m, est représenté par une brèche violacée et chenalisée à<br />
stratification oblique à ciment carbonaté (40%) ; elle comporte plus de 60% d’éléments, dont<br />
la taille peut atteindre le décimètre ; ils sont représentés par : des fragments de basaltes à<br />
texture microlitique à tendance doléritique de taille comprise entre (0,9 et 2,5mm), à fond<br />
opacifié, alors que leurs contours anguleux sont ferruginisés; des fragments de lave vitreuse<br />
lenticulaires, chloritisés ou opacifiés, ou formant des traînées vitreuses totalement calcitisées;<br />
des plagioclases ( séricitisés et chloritisés) et des opaques.<br />
-des tufs fins à matrice argileuse rougeâtre (4m) où s’intercale une barre plurimétrique<br />
d’un conglomérat (niveau 2; 2m), à base ravinante et à stratifications entrecroisée et oblique<br />
en auges, à ciment (80%) carbonaté et argileux et à fragments de basalte de texture<br />
doléritique (moins de 20 %), à fond opacifié et de taille moyenne (0,25mm); lave vitreuse<br />
chloritisée ; opaques abondants et de taille (0,25 mm) et fantômes de ferro-magnésiens<br />
(chloritisés)<br />
-des calcaires tufacés (niveau 3 ; 1,50mm) à fragments de basaltes (moins de 5%) de<br />
texture doléritique à microlites de plagioclases enchevêtrés et de taille comprise entre 0,5 et 3<br />
mm; fragments de lave vitreuse montrant un début de calcitisation ; opaques ; oxydes de fer<br />
en proportion élevée. Ces éléments baignent dans un ciment sparitique<br />
-le niveau 4, métrique et à base ravinante, est une brèche pyroclastique à ciment calcitisé<br />
et chloritisé, à fragments de lave vitreuse (en formes de flammes mèche); fragments de<br />
basaltes doléritiques (80%), partiellement ou totalement opacifiés, de taille moyenne (3mm)<br />
et à contours irréguliers et opaques. Le ciment, occupant 20% du volume de la roche, est<br />
sparitique.<br />
80
Fig. 28-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />
Boutkhoubaye (coupe BK).<br />
81
-des tufs lithiques et cristallins à stratification oblique et lentilles bréchiques ; que<br />
surmontent des cendres verdâtres (niveau 5).<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 10; 14,70m)<br />
Ce membre est formé de deux unités:<br />
- l’unité basale (niveaux 6 à 9 ; 6m) est caractérisée par une alternance d’argilites rougebrique<br />
et de niveaux volcano-sédimentaires. Elle est structurée comme suit :<br />
+des conglomérats (niveau 6) à fragments de basaltes doléritiques (25%), dont la taille<br />
varie entre 1 et 2,5 mm et à contours émoussés; opaques (5%) ; fragments de lave vitreuse,<br />
émoussés et arrondis souvent chloritisés. Le ciment est argilo-carbonaté.<br />
+des argilites tufacées rouge-brique à passées décimétriques d’argilites tufacées<br />
consolidées rouge-brique.<br />
+le niveau 7, à base ravinante, est représenté par un conglomérat à stratification<br />
entrecroisée à éléments millimétriques à centimétriques de basaltes et à matrice carbonatée<br />
hématitisée noire. Il comporte des fragments de basalte (50%) à fond opacifié et de taille<br />
moyenne (1mm); des fragments de lave vitreuse chloritisée (22%) et de forme arrondie et des<br />
opaques (8%). Le ciment (20%) est une sparite hématitisée.<br />
+une passée pluridécimétrique d’argilites tufacées rouge-brique.<br />
+une barre pluridécimétrique, à base irrégulière, de tufs cristallins et lithiques gris-violacé<br />
(niveau 8), à passées litées; à fragments de lave vitreuse (40%), à contours opacifiés et fond<br />
chloritisé; opaques (5%); cristaux de plagioclases (25%), calcitisés ; fragments de basalte<br />
doléritique (10%) à fond opacifié. Le liant (20%) est une sparite ferruginisée.<br />
+le niveau 9, pluridécimétrique et à base ravinante, est une brèche pyroclastique verdâtre<br />
à stratification oblique. Les éléments (80%), de taille pouvant atteindre 1cm et aux contours<br />
sinueux ou aplatis rarement émoussés, sont formés par des fragments : de lave vitreuse; de<br />
basalte doléritique et d’opaques ; ils sont liés par un ciment (20%) carbonaté et chloriteux. Il<br />
est encadré par deux passées pluridécimétriques d’argilites consolidées rouge-brique, tufacées<br />
au sommet.<br />
-l’ unité sommitale (niveaux 10 ; 9m) débute par une brèche pyroclastique gris-verdâtre,<br />
plurimétrique, à stratification entrecroisée "diffuse" et à éléments centimétriques de basaltes.<br />
Elle est surmontée par des argilites tufacées rouge-brique que ravinent des cendres verdâtres<br />
(niveau 10) ; il s’agit de tufs cristallins et lithiques à fragments : de basaltes doléritiques<br />
(10%) à fond opacifié; de lave vitreuse (50%), de forme sinueuse et lenticulaire ; de cristaux<br />
de plagioclase (20%), calcitisés et d’opaques (5%). Le ciment est une calcite ferruginisée.<br />
Elle se termine par des argilites tufacées rouge-brique à lentilles d’argilites consolidées.<br />
2-La Formation de Tizi n’ Toumelba (niveau 11; 2,50m)<br />
Cette formation débute par des tufs lithiques et cristallins verdâtres (niveau 11), lités à la<br />
base. Ils montrent des fragments de basalte doléritique (10%) à fond opacifié, de taille<br />
inférieure 2mm; cristaux isolés de plagioclases (60%), partiellement ou totalement calcitisés ;<br />
fragments fins de lave vitreuse (10%) à contours sinueux et opaques (5 à 10 %). Le liant est<br />
une calcite ferruginisée.<br />
Elle se termine par une passée pluridécimétrique d’argilites tufacées rouge-brique à<br />
lentilles consolidées.<br />
82
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (5,50m) débute par une passée d’argilites<br />
rouge-brique à lentilles d’argilites tufacées consolidées et litées ; que coiffent des argilites<br />
rouge-brique à noirâtres, à passées pluridécimétriques, à base ravinante, d’argilites<br />
consolidées tufacées rouge-brique. Elles sont couronnées par une passée décimétrique<br />
d’argilites verdâtres.<br />
4-La Formation de Lissit (niveaux 12 et 13)<br />
Cette formation, dont seule la base est levée, est représentée par les carbonates tidalitiques<br />
du Lias inférieur et moyen. Elle débute par un calcaire tufacé jaunâtre (niveau 12a) à rares<br />
éléments volcaniques (cristaux de plagioclases et fragments de basaltes), rares opaques et à<br />
plages d’argiles. Il est relayé par des tufs cristallins jaunâtres à cristaux de plagioclases (70%)<br />
et fragments de lave vitreuse (10%), à contours anguleux. Le ciment est une microsparite<br />
Vient ensuite un tuf cristallin et lithique (niveau 12b) lité à bois fossiles; plagioclases<br />
(30%) de taille comprise entre (0,01m et 0,5 mm) et à contours anguleux ; opaques (2 à 3%) ;<br />
fragments de basalte de taille moyenne (2,5 mm) et de forme sinueuse; fragments de lave<br />
vitreuse de forme diverticulée et dentelée, formant des traînées (texture vitroclastique) et des<br />
échardes de verre aplatis (lave visiculée et canaliculée à lithophyses. Le ciment est carbonaté.<br />
Elle se termine par une alternance marno-calcaire à bois fossiles et gastéropodes<br />
(niveau 13 ; 1m). Les calcaires sont des sparites tufacées jaunâtres à plagioclases (10%) ;<br />
oxydes de fer; chlorite et gravelles.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Plusieurs types de discontinuités sédimentaires sont reconnus et définis sur la coupe BK,<br />
elles sont matérialisées par :<br />
-les discontinuités sédimentaires mineures qui sont représentées par des diastèmes,<br />
variations brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières, surfaces de<br />
ravinement.<br />
-les discontinuités sédimentaires majeures sont matérialisées par trois surfaces de<br />
ravinement : les deux premières affectent la Formation de Tawrirt ; alors que la troisième<br />
sépare les argilites salifères supérieures des carbonates liasiques.<br />
D-les faciès<br />
Divers types de faciès sont reconnus et définis :<br />
-argilites rouge-brique, noirâtres ou verdâtres.<br />
-conglomérats à ciment carbonaté et stratifications oblique et entrecroisée ; conglomérats<br />
à stratification oblique en auges et à ciment carbonaté, argileux et hématitisé.<br />
-brèches pyroclastiques à ciment calcaires et chloriteux ; brèches pyroclastiques à<br />
stratification oblique et entrecroisée à ciment carbonaté et chloriteux.<br />
-tufs cristallins et lithiques gris-violacé ou verdâtres ; tufs cristallins et lithiques à bois<br />
fossiles; tufs fins à matrice argileuse rouge.<br />
-cendres verdâtres ;<br />
-argilites tufacées consolidées et/ou litées ; argilites tufacées rouge-brique ;<br />
-calcaires tufacés jaunâtres ; calcaires tufacés à bois fossiles et gastéropodes.<br />
83
E-Association de faciès et séquences sédimentaire<br />
Les dépôts triasico-liasiques de Boutkhoubaye sont organisés en plusieurs séquences dont<br />
la polarité, la puissance et l’organisation interne, changent.<br />
1- Les séquences de 2 ème ordre<br />
Le long de la coupe BK, on a défini huit séquences de 2 ème ordre.<br />
-Les deux premières séquences, à bases ravinantes, sont formées par des conglomérats à<br />
stratification oblique et en auges que surmontent des volcano-sédimentaires fins jaunâtres. La<br />
deuxième est coiffée par des calcaires tufacés rougeâtres (à valeur de paléosols). Ces faciès<br />
sont caractéristiques d’un cône de déjection sous climat aride.<br />
-Les troisième et quatrième séquences, à bases ravinantes, montrent la succession<br />
suivante : des conglomérats, des cendres lités et des argilites consolidées rougeâtres. Le terme<br />
lité peut être lacunaire (quatrième séquence).<br />
Ces dépôts du système fluviatile en tresse proximal avec: creusement du chenal lors des<br />
fortes crues suivie d’une chute de l’hydrodynamisme de crue se traduisant d'abord par le<br />
dépôt de niveaux lités puis la décantation dans un milieu de plaine d’inondation. Les faciès<br />
de la quatrième séquence sont relativement distaux.<br />
-La cinquième séquence, à base ravinante, débute par des brèches à stratification<br />
oblique; et se termine par des volcano-sédimentaires fins et des argilites tufacées rougeâtres à<br />
lentilles d’argilites consolidées (paléosols). Ces faciès sont caractéristiques d’un système<br />
fluviatile en tresse proximale.<br />
-La sixième séquence débute par des tufs fins, et lités à la base; viennent ensuite des<br />
argilites tufacées qui montrent au sommet des lentilles d’argilites consolidées tufacées. Ces<br />
faciès se sont mis en place dans une zone basse avale dans un paysage de plaine d’inondation,<br />
alimentée par des chenaux étroits peu profonds qui s’observe dans des régions semi-arides.<br />
-La septième séquence est entièrement argileuse et à passées consolidées. Elle traduit<br />
l’installation d’une plaine d’inondation soumise à un climat chaud à aride en régime<br />
rhéxistasique.<br />
-La huitième séquence, à base ravinante, est de type estran. Elle est tronquée au sommet<br />
et débute par des calcaires bioclastiques à bois fossiles et gastéropodes où s’intercalent des<br />
passées laminitiques. Ces faciès intertidaux attestent de l’installation d’un environnement de<br />
type tidal-flat.<br />
2-Les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont regroupées en trois mésoséquences positives<br />
-La première mésoséquence, que coiffe une surface ravinante, montre des dépôts<br />
grossiers à la base et fins au sommet. Cette séquence, qui englobe les deux<br />
premières.séquences de 2 éme ordre, est formée par des dépôts grossiers à stratification oblique<br />
en auges, qui témoignent de l’installation de cône de déjection.<br />
84
Fig. 29-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région de<br />
Boutkhoubaye (coupe BK)<br />
85
-La deuxième mésoséquence, granodécroissante, englobe des séquences élémentaires ;<br />
qui montrent chacune des faciès grossiers à la base, souvent à stratification oblique en auges,<br />
et au sommet des faciès fins généralement lités. Elle indique la diminution de<br />
l’hydrodynamisme du milieu de dépôt depuis un système fluviatile en tresse proximale à un<br />
système relativement distale; qui s'affirme avec l'installation d'une plaine d'inondation.<br />
-La troisième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, débute par des<br />
dépôts grossiers à stratifications oblique et entrecroisée et se termine par des argilites<br />
rougeâtres, très abondantes au sommet. Elle atteste de l'installation d'un système fluviatile en<br />
tresse proximale que relaye une plaine d'inondation. Ces faciès indiquent que l'érosion est<br />
active à la base, suite à un hydrodynamisme important et sous un climat tropical à saisons<br />
alternées (en phase rhéxistasique). Au sommet, la dominance des argilites indique une<br />
accalmie de l'érosion ou un aplanissement des reliefs avoisinants (sources nourricières) et<br />
dépôts par décantation sous climat chaud à aride.<br />
F- Conclusion<br />
Le long de la coupe BK affleurent essentiellement les argilites salifères supérieures et<br />
volcano-sédimentaires associés.<br />
Les dépôts, grossiers à la base et fins au sommet, sont agencés au 2 ème ordre en séquences<br />
granodécroissantes qui sont regroupées en mésoséquences positives. Ils montrent une<br />
diminution de l’hydrodynamisme de crue fluviatile depuis le dépôt des faciès de cône de<br />
déjection à des faciès fluviatiles en tresse proximal, puis distal; que coiffe une plaine<br />
d’inondation. Les dépôts grossiers sont dus à un rajeunissement des reliefs et à une activation<br />
des processus d’érosion, suite à une tectonique synsédimentaire favorisant l’installation d’une<br />
pente suffisamment forte pour faciliter des écoulements boueux<br />
Dans ces dépôts la présence de fragments de lave vitreuse en forme de flammes mèches<br />
(texture vitro clastique: témoins de la mise en place de la lave à l’état chaud eutaxitique,<br />
commun. Orale Zahour), lenticulaires ou à contours sinueux ou dentelés témoigne que les<br />
dépôts des sédiments de dégradation sont concomitants à une émission des produits<br />
volcaniques (volcanisme explosif).<br />
Les pyroclastes, grossiers à la base, deviennent de plus en plus fins en montant dans la<br />
série. Ils indiquent probablement plusieurs phases d'émission volcanique: la première serait<br />
issue d'un centre d'émission voisin du bassin et qui l'alimente lors du dépôt de la Formation de<br />
Tawrirt. Cette source se tarit progressivement. Une deuxième phase, qui est à l'origine des<br />
pyroclastes fins, a probablement débutée avant la fin de la première phase, puisqu'on trouve<br />
en association avec les laplli-tufs et les tufs lithiques, des argilites tufacées et des tufs fins.<br />
Cette deuxième phase correspondrait soit à une source lointaine, ou à des produits restés<br />
longtemps en suspension lors d'émissions précédentes.<br />
Par la suite, une accalmie tectonique et volcanique s’affirme avec l’installation d’une<br />
plaine d’inondation lors du dépôt de la Formation d’ Aghbalou Oumlil. Une troisième phase<br />
de volcanisme explosif a commencé à la base de la Formation de Lissit, lors du dépôt des<br />
carbonates tidalitiques. Elle se matérialise par des fragments de basaltes de forme sinueuse et<br />
des fragments de lave vitreuse de forme diverticulée et des échardes.<br />
86
VII-COUPE DE BOUMIA (BM)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe BM, située au Sud immédiat de Boumia, est localisée à l’Est de Tabelkhirt. Elle<br />
est levée sur la rive droite d’Oued Kiss<br />
B- Les formations (Fig. 30)<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la coupe BM, épais de 40m, sont organisés en deux<br />
formations : la Formation de Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil ; alors que la<br />
Formation de Tizi n’Toumelba y est lacunaire.<br />
1-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 5; 11,50m)<br />
Cette formation repose sur le complexe basaltique par le biais de deux niveaux de<br />
calcaires silicifiés marron. Elle est formée de deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (niveaux 1 à 4 ; 6m) débute par une brèche pyroclastique<br />
violacée (niveau 1) à fragments de basaltes doléritiques (20%) à fond opacifié, contours<br />
anguleux et sinueux, et de taille pouvant atteindre (2,5mm) ; à fragments de lave vitreuse<br />
(20%), localement calcitisée, de formes sinueuse ou rubanée de lave complètement opacifiée ;<br />
des opaques (oxydes de fer) pouvant se concentrer en aiguilles (forme dendritique) et en amas<br />
disséminés dans le ciment (60%) qui est calcitique et chloriteux.<br />
Vient ensuite une passée, pluridécimétrique, d’argilites violacées, que surmontent des tufs<br />
grossiers lithiques gris (niveau 3) à traces de terriers, organisés en bancs décimétriques à<br />
pluridécimétriques, que séparent des niveaux carbonatés microgrenus silicifiés et ferruginisés<br />
noirâtres (niveau 2). Les tufs sont formés de fragments : de lave vitreuse (30 %) de formes<br />
anguleuses et sinueuses ; de basaltes doléritiques (40%) de taille inframillimétrique inférieure<br />
à (3mm) et de forme irrégulière; d’opaques (5%) et de fantômes de ferro-magnésiens (5%).<br />
Le ciment est microsparitique (20%).<br />
Ce membre est coiffé par une barre métrique, à base ravinante, de tuf lithique et cristallin<br />
marron (niveau 4), à stratification oblique, à cristaux isolés de feldspaths plagioclases (40%)<br />
et de rares cristaux d’orthoses de taille qui varie entre (0,75mm et 1mm); de fragments de<br />
lave vitreuse (10%), localement chloritisée et de formes sinueuses; d’opaques (2 à 3%) ;<br />
quelques fragments de basaltes opacifiès de taille comprise entre (0,1 et 2 mm) ; d’oxydes de<br />
fer (en proportion élevée). Quant au ciment (50%), il est microsparitique.<br />
b-Le membre supérieur (niveau 5 ; 5,50 m) est structuré comme suit:<br />
-des argilites rouge-brique où s’intercalent deux niveaux pluridécimétriques chenalisés, de<br />
tufs, grossiers rougeâtres à la base et fins et à stratification oblique au sommet. Elles sont<br />
coiffées par un niveau pédogénétique (niveau à poupées).<br />
-une barre métrique, à base ravinante, de conglomérat rougeâtre à stratification oblique<br />
(lamines orientées N110, 15 NE) à fragments centimétriques à décimétriques, de basaltes,<br />
d’argilites et de calcaires silicifiés, et à matrice argileuse rougeâtre.<br />
-un banc pluridécimétrique, de tuf fin rougeâtre lité.<br />
-le niveau 5, métrique et à base ravinante, est représenté par des calcaires tufacés à<br />
fragments, de formes sinueuses et anguleuses, de lave vitreuse (5 à 7%); de basaltes<br />
microlitiques porphyriques ; d’opaques; d’agrégats, de bioclastes et de lithoclastes<br />
ferruginisés.<br />
87
Fig. 30-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />
Boumia (coupe BM).<br />
88
2-La Formation d’Aghalou Oumlil<br />
Cette formation débute par des argilites rougeâtres (2m), à passées décimétriques<br />
d’argilites tufacées consolidées rougeâtres et à passées décimétriques de tufs fins rougeâtres.<br />
Elles sont surmontées par 20m d’argilites rouge-brique que transgressent les carbonates<br />
tidalitiques du Lias inférieur et moyen<br />
3-La Formation de Lissit (20m ; Saâdi, 1996)<br />
Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, débute par des<br />
dolomies calcareuses bréchifiées organisées en bancs décimétriques ; que surmontent une<br />
alternance d’argilites rougeâtres et de dolomie bioturbée rosâtre dont les toits sont coiffés par<br />
des surfaces irrégulières encroûtées. Viennent ensuite des argilites rougeâtres à intercalations<br />
variées : dolomies bioclastiques, dolomies stromatolithiques, argilites consolidées à traces de<br />
racines et de terriers et dolomies et dolomies argileuses bioturbées. Elle est transgressée par<br />
un conglomérat mio-pliocéne.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Plusieurs discontinuités sédimentaires sont reconnues et définies sur la coupe BM. Elles<br />
sont représentées par:<br />
Les discontinuités mineures qui sont matérialisées par des : diastèmes, variations<br />
brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques.<br />
Les discontinuités majeures sont représentées par :<br />
-la surface de ravinement qui sépare le complexe basaltique des argilites supérieures.<br />
-la surface de ravinement, à laquelle est subordonnée une variation brusque de la<br />
sédimentation, et qui affecte le sommet du membre inférieur de la Formation de Boumia.<br />
-le niveau à poupées (à valeur de paléosol) qui affecte le membre supérieur de la<br />
Formation de Boumia.<br />
-le changement brusque de la lithologie qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />
D-Les faciès<br />
Sept types de faciès ont été reconnus et définis sur la coupe BM :<br />
-niveaux pédogénétiques; niveaux carbonatés hématitisés et silicifiés; argilites<br />
consolidées à traces de racines et de terriers<br />
- argilites violacées, rougeâtres ou rouge-brique;<br />
-dolomies et dolomies argileuses bioturbées; dolomies stromatolithiques ; dolomies<br />
bioclastiques<br />
-conglomérats rougeâtres à stratification oblique.<br />
-brèches pyroclastiques violacées<br />
-tufs grossiers lithiques gris ou rougeâtres; tufs lithiques et cristallins marrons à<br />
stratification entrecroisée ; tufs fins à stratification oblique ; tufs fins lités rougeâtres ;<br />
-calcaires tufacés.<br />
-argilites tufacées consolidées rougeâtres.<br />
89
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 31)<br />
Les dépôts de Boumia sont structurés au 2 ème ordre en six séquences positives, dont la<br />
composition interne change.<br />
-La première séquence débute par des carbonatés silicifiés et ferruginisés que<br />
surmontent des brèches. Elle est coiffée par des argilites rougeâtres.<br />
-La deuxième séquence est formée par une alternance de volcano-sédimentaires grossiers<br />
et de calcaires silicifiés et hématitisés.<br />
Ces deux séquences formées essentiellement de faciès grossiers, seraient probablement<br />
indicatrices de dépôt de cône de déjection.<br />
-Les troisième et quatrième séquences, à base ravinante, sont granodécroissantes et<br />
stratodécroissantes. Elles sont formées par des volcano-sédimentaires granoclassés à<br />
stratification oblique, à éléments millimétriques à pluridécimétriques, de basaltes et de<br />
calcaires silicifiés et hématitisés. La première séquence est tronquée au sommet, alors que la<br />
deuxième, coiffée par des argilites, est couronnée par un niveau pédogénétique. Ces faciès se<br />
seraient déposés dans un système fluviatile en tresse relativement proximal ; que relayent des<br />
faciès de plaine d’inondation en climat semi-aride à aride.<br />
-La cinquième séquence, à base ravinante, montre la succession suivante : des<br />
conglomérats à stratification oblique ; volcano-sédimentaires fins, à stratification oblique à la<br />
base et à matrice argileuse ; calcaires tufacés. Ces faciès indiquent l’installation d’un système<br />
fluviatile en tresse proximale.<br />
-La sixième séquence débute par des argilites à rare passées d’argilites consolidées<br />
tufacées et de volcano-sédimentaires fins que coiffent des argilites rougeâtres. Elle témoigne<br />
de la décantation des faciès fins dans une plaine d’inondation en climat tropical humide<br />
(absence des niveaux pédogénétiques).<br />
2-Les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en trois mésoséquences positives<br />
-La première mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />
alternance de volcano-sédimentaires grossiers à la base et fins au sommet, et de calcaires<br />
silicifiés et ferruginisés. Les niveaux carbonatés épigenèises traduiraient des phénomènes<br />
d’encroûtement liés à une activité pédogénétique ou à un battement de nappes phréatiques qui<br />
se développe sur les lobes inactifs des cônes de déjection<br />
(Oujidi, 1996).<br />
-La deuxième mésoséquence, peu épaisse, est coiffée par un niveau pédogénétique (à<br />
valeur de paléosol). Elle est formée par des faciès du système fluviatile en tresse proximal<br />
que coiffent des faciès de plaine d’inondation.<br />
90
Fig. 31-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de<br />
la région de Boumia (coupe BM)<br />
91
-La troisième mésoséquence, que coiffe un niveau carbonaté tufacé (à valeur de<br />
paléosol), est formée par des faciès du système fluviatile en tresse de plus en plus distale. Ils<br />
se seraient déposés dans des barres transversales à la base après retrait ou migration latérale<br />
du transit principal. Après quoi l’hydrodynamisme du milieu chute et se traduit par la<br />
décantation dans un milieu de plaine d’inondation sous climat chaud hydrolysant.<br />
F- Conclusion<br />
Les dépôts triasico-liasiques de Boumia sont représentés par le complexe basaltique, les<br />
argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Les argilites salifères reposent sur les basaltes par le biais de calcaires silicifiés et<br />
hématitisés. Elles sont formées par des dépôts détritiques grossiers à la base (conglomérats à<br />
stratification oblique en auges) et fins au sommet (argilites rougeâtres) ; auxquelles sont<br />
associés des éléments de projection volcanique. Les dépôts sont représentés par des faciès<br />
pyroclastiques (brèches, tufs lithiques et / ou cristallins, des calcaires tufacés et des argilites<br />
tufacées) et des faciès détritiques (conglomérats et argilites). Ils témoignent de l’activité<br />
volcanique explosive parallèlement à la sédimentation détritique, issue de la dégradation des<br />
reliefs en voie de surrection (arrière pays et substratum). La concentration des pyroclastes,<br />
dans les formations de base, révèle des retombées abondantes et rapides sous faible tranche<br />
d’eau de projections d’affinité tholéiitique et de la proximité des bouches éruptives (Badra,<br />
1993).<br />
Les dépôts de cette coupe s’ordonnent en trois mésoséquences positives : La première<br />
témoigne de l’installation d’un cône de déjection; quand aux deux suivantes, qui montrent des<br />
faciès grossiers à la base et fins au sommet, attestent d’abord d’un dépôt dans des chenaux<br />
distributeurs étroits et peu profonds qu’alimentent la marge d’un environnement de type<br />
plaine d’inondation. Par la suite, une chute de l’hydrodynamique, se traduit par installation de<br />
faciès distaux d’une dépression humide assez plate et très étendue (plaine d’inondation).<br />
92
VIII-Evolution spatio-temporelle<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />
Dans cette région, qui s'étend au SE de la faille d’Aït Oufella, affleure essentiellement le<br />
socle paléozoïque granitisé ainsi que les arkoses, les grès lie de vin, les argilites salifères<br />
inférieures, les basaltes et les argilites salifères supérieures. Quant aux carbonates, ils forment<br />
de larges plateaux légèrement gauchis au NW, ainsi que les cuestas qui ceinturent la<br />
boutonnière de Boumia au SW et au Sud. Le Crétacé affleure au SW et au NE; où il repose<br />
respectivement sur les carbonates liasiques et les argilites salifères. Alors que les dépôts<br />
cénozoïques, ils reposent : sur les argilites saliféres au cœur de la boutonnière de Boumia,<br />
sur le Crétacé au NE et au SW ; sur le complexe basaltique et les carbonates liasiques au Sud.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures (Carnien<br />
supérieur-Norien basal), sont réduits (30m) dans la région de Boumia, et peuvent atteindre<br />
200m dans la région de Tizi n'Rechou. Ils reposent sur le socle paléozoïque par<br />
l’intermédiaire des détritiques grossiers de base (arkoses grossières à nombreuses structures<br />
sédimentaires : bioturbations, niveaux pédogénétiques ; stratification oblique, pseudo-litage).<br />
Viennent ensuite les argilites rougeâtres et rouge-brique (80m), localement silteuses et litées à<br />
passées d'arkoses, que coiffe localement un liseré d'argilites noirâtres.<br />
Ces dépôts sont organisés en des mésoséquences positives (granodécroissantes), formées<br />
par des dépôts grossiers, du système fluviatile en tresse proximale, que relayent des dépôts<br />
fins du système fluviatile en tresse distale voire souvent à des plaines d'inondation.<br />
L'extension limitée des dépôts grossiers (absence des dépôts de piémonts) dans ces couches<br />
atteste de la faible dénivellation des reliefs riverains aux bassins de sédimentation. Ce<br />
paysage aplani est le résultat de l'érosion vigoureuse du Permien, qui a affecté les reliefs<br />
érigés lors de l'orogenèse hercynienne. Les changements de faciès peuvent-êtres lier aussi à<br />
une remontée eustatique du niveau marin entraînant un blocage des apports détritiques<br />
grossiers.<br />
Les variations d'épaisseur et les changements de faciès, qui caractérisent ces dépôts,<br />
témoignent d'une paléogéographie différenciée sous un régime rhéxistasique à saisons<br />
alternées et en climat tropical chaud rubéfiant, probablement à saisons alternées.<br />
Le complexe basaltique (Norien-Lias basal), dont l’épaisseur peut atteindre une<br />
centaine de mètres, est formé par des basaltes microlitiques à pyroxène et olivine. Ils sont<br />
généralement altérés à billes, et montrent localement des faisceaux prismés (photo 1, pl. VI),<br />
des niveaux à pillow-lavas (photo 2, pl. VI) et des carbonates silicifiés et ferruginisés.<br />
Localement, dans la région de Boumia (Aït Ouchrif et au Sud du village de Boumia), les<br />
surfaces de certaines coulées sont perforées voire taraudées (ces fentes seraient probablement<br />
dus à l’échappement de gaz ou à des traces de terriers : photo 1, pl. VI).<br />
Ces épanchements basaltiques indiquent le début des manifestations de la distension<br />
mésozoïque ; ils seraient montées à la faveur des accidents majeurs de la région selon le<br />
modèle d'un volcanisme fissurale (Oujidi, 1994), comme en témoignent les dykes à<br />
remplissage de basalte (Boutkhoubaye et Awrire). Puis, les laves se seraient épanchées dans<br />
un milieu subaérien ou sous une très faible tranche d'eau comme en atteste la présence des<br />
Pillow-lavas et les intercalations sédimentaires.<br />
93
Les argilites salifères supérieures<br />
Les argilites salifères supérieures (Héttangien (?)-Sinémurien inférieur), très développés au<br />
NW (150m à Tawrirt et Tizi n'Rechou) et réduites au SE (Boumia), sont marquées par des<br />
pyroclastites. Elles sont organisées en trois Formations (Fig. 32 et 33):<br />
La Formation de Tizi n'Rechou et Formations équivalentes (10 à 100m) débutent au<br />
SE (Fig. 33) par des dépôts grossiers (conglomérats polygéniques à fragments de basaltes,<br />
grés et argilites ; brèches très bioturbées à concrétions siliceuses et fragments de basaltes) à<br />
nombreuses structures sédimentaires (stratifications obliques diffuse et stratifications obliques<br />
en auges) ; ils sont séparés par des passées d’argilites consolidées et concrétionnées (à valeur<br />
de paléosols) des calcaires tufacés, des calcaires silicifiés et hématitisés et des argilites<br />
tufacées violacées, Ils sont relayés au NW par des dépôts essentiellement argileux rougebrique<br />
à rares lentilles de tufs et/ou de calcaires tufacés. Ces dépôts, que coiffent des niveaux<br />
pédogénétiques ou un calcaire tufacé, caractérisent au SE des cônes de déjection que relayent<br />
des faciès du système fluviatile en tresse; attestant du démantèlement intense des reliefs<br />
avoisinants; alors rajeunis, ils alimentent à chaque flot saisonnier en détritiques grossiers<br />
(faible transport), les zones subsidentes adjacentes. En revanche, le développement au NW du<br />
détritisme fin atteste de l'instauration d'une plaine d'inondation réceptacle d'épandages<br />
fluviales, éloignée de la zone nourricière; et ayant subi de multiples phases pédogénétiques.<br />
Les variations d'épaisseurs et les changements de faciès importants (Fig. 34), que présentent<br />
ces dépôts, témoignent de la réactivation du cadre paléogéographique préexistant (dépôt sous<br />
contrôle tectonique) sous climat tropicale humide à saisons alternées et en régime<br />
rhéxistasique.<br />
Ils sont surmontés (membre supérieur) au NW par des argilites rougeâtres ou grisverdâtre,<br />
où s’intercalent des passées d’argilites bioturbées, concrétionnées ou à nodules<br />
siliceuses, des carbonates tufacés, des calcrêtes et de rares lentilles de conglomérats, tufs lités<br />
et dolomies gréseuses à traces de contournements. Ils attestent de l’installation d’une plaine<br />
d’inondation marquée par plusieurs phases d’émersion (niveaux pédogénétiques à valeur de<br />
paléosols). Ils sont relayés latéralement au SE par des dépôts grossiers (brèches,<br />
conglomérats à stratifications obliques et tufs grossiers) que coiffent des argilites souvent<br />
tufacées et à passées de tufs fins localement concrétionnées.<br />
Les dépôts grossiers, couronnés par des niveaux pédogénétiques et des calcrêtes, sont<br />
agencés, en des séquences fluviatiles en tresse proximale et distale. Avec toutefois une<br />
variation dont l’épaisseur : réduites à Boutkhoubaye (coupe BK) et dilatées à Tawrirt (coupe<br />
TW). Elles indiquent une subsidence croissante du bassin dans le même sens. La variation de<br />
faciès et des épaisseurs témoigne d’un dépôt sous contrôle tectonique et de la réactivation du<br />
canevas morphostructural préétabli ainsi que de la poursuite de la même dynamique<br />
sédimentaire que précédemment, traduisant une recrudescence de l'érosion des reliefs accusés<br />
environnants, en voie de surrection.<br />
Ils nourrissent un bassin intracontinental dissymétrique (Fig. 32 et 33) montrant un<br />
approfondissement graduel qui s'effectue en paliers successifs en allant du SE vers le NW et<br />
dont l'axe d'approfondissement maximal serait situé à Tawrirt.<br />
Parallèlement à ces faciès de dégradation, se déposent des pyroclastites, issues<br />
d'émissions volcaniques explosives. A la base de la Formation de Tizi n’Rechou, se déposent<br />
des pyroclastites grossières, abondantes au SE où elles témoignent de la proximité de la<br />
bouche principale de l'émission volcanique (accident à l'aplomb de Tawrirt et de Boumia).<br />
Alors qu’au NW, elles sont réduites à quelques passées de tufs fins et d’argilites tufacées.<br />
94
95<br />
Fig. 32-Corrélation des dépôts triasico-liasiques des coupes de la région<br />
de Boumia-Tizi n’Rechou. cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.
Elles se seraient formées par des avalanches (Fisher & Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ;<br />
Schneider, 1990) ou par une fragmentation du magma lors de son ascension et résulteraient de<br />
projections à l'air libre ou à sec (Chalot-prat & al., 1978) et leur chute s'est effectuée en<br />
milieu aérien ou subaérien ou sous faible tranche d'eau (tufs à lapilli).<br />
L'abondance des échardes de verre atteste d’un transport par fluidisation gazeuse de<br />
fragments volcaniques (Parson, 1969). Alors que l'abondance des cristaux de plagioclases, au<br />
sommet du membre inférieur, atteste de la désintégration explosive d'une lave à cristallisation<br />
avancée (Lucas & al, 1976).<br />
La concentration des pyroclastites dans le membre inférieur de la Formation de Tizi n'<br />
Rechou révèlent des retombées abondantes et rapides sous faible tranche d'eau. Ces<br />
conditions persistent jusqu’au sommet du membre supérieur ; néanmoins, elles sont<br />
interrompues au SE par des périodes d’accalmie qui se traduisent par le dépôt par simple<br />
décantation d’argilites tufacées. Exceptionnellement, au NW (Tizi n’Rechou) se développent<br />
au sommet du membre supérieur des pyroclastites grossières attestant probablement de<br />
l'apparition d'une nouvelle source d'émission, dont rares sont les produits qui parviennent<br />
jusqu'à Tizi n'Toumelba; au-delà de laquelle on ne les retrouve plus (absents à Tanourdi et<br />
Kerrouchène).<br />
La Formation de Tizi n'Toumelba, lacunaire à Boumia, réduite à Boutkhoubaye et<br />
développée ailleurs, est caractérisée essentiellement par des cendres jaunes fauves. On assiste<br />
là une inversion de la situation installée auparavant; les pyroclastites, absentes à Boumia<br />
voire rares à Boutkhoubaye et Tawrirt, sont plus abondantes au NW (Tizi n'Toumelba) et<br />
marquées par une dominance de fragments de laves et de cristaux. Ils proviennent<br />
d'explosions violentes (Poirier & al., 1994) d’une lave à cristallisation avancée, et se forment<br />
par accrétion à l'air libre en milieu riche en vapeur d'eau (Boucarut & Crevola, 1972). Ces<br />
cendres fins peuvent rester longtemps en suspension dans l'air ou dans l'eau et se déposer en<br />
dernier; ou sont transportées très loin de la source volcanique (Fisher & Schmincke, 1984 ;<br />
Cas & Wright, 1987). Ils attestent soit de l'éloignement de la bouche d'émission, ou du dépôt<br />
par accrétion des éléments peu denses, longtemps après une phase d'émission ultérieure.<br />
La Formation d’Aghbalou Oumlil, réduite à Boutkhoubaye et épaisse à Boumia, montre<br />
une extension régionale. Elle est composée d’argilites rouge-brique à rares passées :<br />
d’argilites consolidées et tufacées, de grés argileux, de conglomérats polygéniques (à<br />
fragments de basaltes, d’argilites et de dolomies) et de tuf cristallins (Tawrirt, Tizi n’Rechou<br />
et Tizi n'Toumelba). Elle est souvent coiffée par des argilites verdâtres ou noirâtres.<br />
Avec la Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 33), se généralisent des faciès<br />
essentiellement argileux, témoignant de l'instauration d’une plaine d'inondation sous un<br />
climat hydrolysant. Ces dépôts fins, déposés dans un schéma paléogéographique différencié<br />
(Fig. 34), attestent d’une homogénéisation paléogéographique, d’une accalmie volcanique et<br />
tectonique ; ainsi que de la chute de l’érosion suite à l’adoucissement du climat (climat<br />
chaud) et de la diminution de l’énergie de l’hydrodynamisme fluvial.<br />
Quant aux argilites verdâtres, elles attestent d'une mise à l'eau de la région et de<br />
l'instauration d’un environnement de type sebkha. Cette incursion marine s'affirme avec le<br />
dépôt des carbonates tidalitiques du Lias inférieur. Le passage des argilites salifères<br />
supérieures aux carbonates liasiques est progressif (rive droite de Oued Kiss et Tizi<br />
n'Toumelba) ou brutal (Boumia, Boutkhoubaye, Tawrirt, Tizi n'Toumelba).<br />
96
97<br />
Fig. 33-Bassin de Boumia-Tizi n’Rechou : A-Répartition et géométrie des corps sédimentaires.<br />
B-Séquences types : 1- séquence de plaine d’inondaton; 2-Séquence fluviatile en tresse; 3- séquence de cône.
Fig. 34-Région de Boumia-Tizi n’Rechou : profil paléogéographique<br />
et morphostructuraion en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de<br />
cône, 3-Dépôts fluviatils en tresse proximal, 4-Dépôts fluviatils en tresse distal,<br />
5-Plate forme carbonatée, 6-Plaine d’inondation<br />
La Formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, de type<br />
tidal flat. Ils sont formés par des carbonates bioclastiques tufacés à laminites, gastéropodes et<br />
bois fossiles. Viennent ensuite, des calcaires bioclastiques et des dolomies laminitiques à<br />
structures oeillées ; que séparent des passées d’argilites, localement ligniteuses. Ils sont<br />
organisés en séquences de type sebkha (Boumia), à lignites (Boutkhoubaye) et de chenal de<br />
marée (Tawrirt, Tizi n'Rechou et Tizi n'Toumelba) ; et attestent d’une homogénéisation<br />
paléogéographique relative, qui se traduit par l'installation d'une plate-forme tidale suite à<br />
l'augmentation du niveau eustatique du Lias inférieur et moyen. Une faible activité<br />
volcanique perdure à la base de ces carbonates avec des retombées de rares niveaux<br />
pyroclastiques (Tizi n'Rechou et Boutkhoubaye) représentés par des carbonates tufacés<br />
bioclastiques. Cette ultime émission volcanique est à mettre en relation avec la réactivation<br />
des linéaments majeurs de la région (persistance du régime distensif triasico-liasique).<br />
Après quoi toute la région est ennoyée, suite à la remontée eustatique du Sinémurien<br />
supérieur, et elle évolue en tant que plate-forme carbonatée tidale, de type marais maritime.<br />
B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />
Dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou, la couverture méso-cénozoïque du socle<br />
paléozoïque, est composée essentiellement d'argilites salifères triasico-liasiques, où<br />
s'intercalent des coulées basaltiques; quant aux carbonates tidaux, ils sont réduits et<br />
transgressés par le Mio-Pliocène ou le Crétacé.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures (Carnien supérieur-<br />
Norien basal), qui reposent sur le socle paléozoïque granitisé et schistosé, traduisent d’abord<br />
une érosion active du socle paléozoïque, érigé en horst, et d’un hydrodynamisme fluviale<br />
important, dont la chute se traduit par une diminution de la granulométrie au dépend d’un<br />
enrichissement en argilites. Ce détritisme fin atteste de l’instauration d’une plaine<br />
d’inondation, localement confinée.<br />
Le complexe basaltique (Norien-Lias basal), généralement altérés à billes, se présente<br />
localement en faisceaux prismés; comme ils montrent des niveaux de calcaires silicifiés et<br />
ferruginisés. Tous ces caractères attestent d’une mise en place sous faible tranche d’eau.<br />
98
Fig. 35-Les argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi n’Rechou :<br />
paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />
99
Les argilites salifères supérieures reposent localement sur le complexe basaltique par le<br />
biais d’un ou plusieurs niveaux de calcaires silicifiés et hématitisés ; elles sont formées par<br />
des dépôts détritiques ; auxquelles sont associées des pyroclastites.<br />
Les dépôts sont structurés en mésoséquences positives, débutant chacune par des dépôts<br />
grossiers que relayent des dépôts de plus en plus fins au sommet. Le matériel grossier,<br />
représenté par des conglomérats et microconglomérats à galets de basaltes (issus du<br />
remaniement local du complexe basaltique sous-jacent) ; auxquels sont associés des volcanosédimentaires<br />
grossiers (où la facture pyroclastites est conservée). La matrice, localement<br />
immature, est argileuse ou cendreuse.<br />
Ces dépôts grossiers, déposé en chenaux, s’organisent en séquences dont la tendance<br />
globale est strato- et granodécroissante (Fig. 35). Ils s’accumulent sous forme de cônes de<br />
déjection ; et attestent d’une tectonique active de l’aire de dépôt avec une subsidence<br />
synsédimentaire (Allen, 1965) et de l’érosion importante de l’arrière pays en voie de<br />
surrection. Ils traduisent également un dépôt aux pieds des massifs montagneux, le long des<br />
escarpements de failles (Fig. 34).<br />
Ces dépôts sont contrôlés par une activité tectonique continue, qui se manifeste par<br />
saccades à la base de chaque mésoséquence et sous climat humide, donnant lieu à une<br />
sédimentation grossière ramenée sur une faible distance par des courants torrentiels d’une<br />
source proche. Ces cônes progradent comme des lobes à chenaux emboîtés et migrants,<br />
intercalés vers le haut par des silts et des niveaux pédogénétiques, témoins de périodes<br />
d’accalmie tectonique et érosive.<br />
Les termes supérieurs montrent un enrichissement en matériels de plus en plus fins<br />
(granodécroissance progressive) qui traduisent une baisse de l’énergie de transport et de<br />
l’activité tectonique. Ils attestent d’une atténuation des reliefs et de l’instauration d’abord de<br />
cônes plus distaux qui évolue en un système fluviatile en tresse. Après quoi, les dépôts siltoargileux<br />
prennent le relais. Ils sont les témoins du débordement et l’ennoyage des structures<br />
préexistantes, avec l’instauration d’une plaine d’inondation suite à la chute de l’énergie<br />
hydrodynamique et de l’atténuation de l’érosion des reliefs bordiers.<br />
La sédimentation et le régime d’écoulement sont contrôlés par des inondations répétitives<br />
sur une plaine d’inondation très étendue. Les discontinuités du sommet des séquences<br />
correspondent à des périodes d’émersion, exprimée par des horizons pédogénétiques, des<br />
encroûtements carbonatés et des calcrêtes.<br />
Quant aux pyroclastites, elles sont grossières à la base; elles attestent de l’activité<br />
d’évents situés à l’aplomb des bassins de dépôts, matérialisés par les failles bordières<br />
(volcanisme fissural); Alors qu'au sommet, ces volcano-clastites sont fines et matérialisées<br />
par des cendres et des argilites tufacées ; elles seraient issues de sources plus lointaines ou<br />
déposées tardivement par simple décantation, après êtres restées plus longtemps en<br />
suspension dans l’aire ou dans l’eau (Fisher et Schmincke, 1984 ; Cas et Wright, 1987).<br />
Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates tidalitiques du Lias est soit<br />
brutal ou progressif, avec un enrichissement en carbonates bioclastiques tufacés. Ils attestent<br />
de l’instauration de la plate forme carbonatée liasique, où se différentient des milieux tidaux<br />
variés. Les changements de faciès et les variations importantes des épaisseurs traduisent la<br />
restructuration du cadre morphostructurale préétabli, suite à une remobilisation des accidents<br />
bordiers, en attestent les pyroclastites qui marquent les premiers niveaux carbonatés<br />
100
Chapitre 2 LA BORDURE MERIDIONALE DU MOYEN<br />
ATLAS<br />
I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique (Fig. 36 et 37)<br />
Les dépôts triasico-jurassiques de la bordure SE du Moyen Atlas sont représentés<br />
essentiellement par les argilites salifères rouges, le complexe basaltique et les carbonates<br />
liasiques. Le long de cette bordure moyenne atlasique, particulièrement active durant le Trias<br />
supérieur, se sont individualisés des bassins et des blocs basculés, guidés par des failles<br />
normales. Les argilites salifères, par leur organisation lithologique et par leur épaisseur,<br />
soulignent cette morphostructuration et la dynamique sédimentaire associée.<br />
A-Les argilites saliféres inférieures (Carnien supérieur-Norien inférieur), discordantes<br />
sur le socle paléozoïque et puissantes de 350m, débutent par une brèche, polygénique et<br />
hétérométrique à éléments, centimétriques à plurimétriques, d’arkose, grés et schistes.<br />
Viennent ensuite: des grès, des argilites rouges à gypse disséminé (Tabet & al, 1979), des<br />
siltites et des argilites grisâtres à noirâtres où s'intercalent des dolomies légèrement indurées<br />
et taraudées.<br />
B-Le complexe basaltique est composé de basaltes doléritiques verdâtres, altérés à<br />
billes et à faisceaux prismés. Il montre de rares intercalations sédimentaires lenticulaires,<br />
carbonatés ou argileux, souvent ferruginisés et minéralisés.<br />
C-Les argilites salifères supérieures (40 à 120m)<br />
Ces argilites, plurimétriques, sont organisées en trois formations (Fig.: Formation d’Aït<br />
Lhaj, Formation de Tizi n’Toumelba et Formation d'Aghbalou Oumlil. Notons que les deux<br />
premières formations, très développés au SW, sont lacunaires au NE, entre Aït Oufella et<br />
Touariit Tomakrant, où la troisième formation sert de transition entre le complexe basaltique<br />
et les carbonates liasiques.<br />
La Formation d’Aït Lhaj (45 à 75m) est organisée en deux membres :<br />
•Le membre inférieur (47m) repose localement sur le complexe basaltique par le biais<br />
d’un ou plusieurs niveau (x) de carbonates silicifiés et ferruginisés. Il débute par des brèches<br />
pyroclastiques, organisées en barres plurimétriques à stratification oblique, séparées par des<br />
passées d'argilites tufacées noires ou rouge-brique. Elles sont surmontées par une alternance<br />
de brèches pyroclastiques et de tufs grossiers ou fins gris-verdâtre, où les niveaux<br />
pédogénétiques sont de règle. Ce membre est coiffé par des argilites noirâtres,<br />
concrétionnées et tufacées.<br />
•Le membre supérieur (26m) débute par une brèche, que surmonte une alternance de<br />
tufs gris-verdâtre et d’argilites rougeâtres localement tufacées. Elles sont coiffées par des tufs<br />
fins lités qui sont chargés en tufs grossiers verdâtres, carbonates silicifiés et hématitisés et<br />
d’argilites tufacées. Ce membre se termine par des argilites à rares passées volcanosédimentaires<br />
consolidées (tufs lithiques et tufs fins lités).<br />
101
Fig. 36-Log stratigraphique synthétique de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />
102
La Formation de Tizi N’Toumelba (30 à 40m) est composée essentiellement de cendres<br />
meubles jaunâtres, lités au sommet, où s'intercalent des passées d'argilites rougeâtres ou<br />
noirâtres, des niveaux pédogénétiques et des passées de dolomies concrétionnées verdâtres à<br />
rognons de silex.<br />
La Formation d'Aghbalou Oumlil (13m) est formée d'argilites rougeâtres, localement<br />
évaporitiques et intègre des passées : de grés rouges, de tufs fins verdâtres, d’argilites<br />
verdâtres et de dolomies laminitiques.<br />
Plus au NE, cette formation de puissance plurimétrique, repose directement sur le<br />
complexe basaltique (Mitre et Oued Akhnig). Le passage de ces argilites aux carbonates<br />
liasiques est brutal ou progressif. Ce passage est net ; il se manifeste clairement dans la<br />
morphologie de la région par la mise en place de barres chenalisées de dolomies bioclastiques<br />
oolitiques, localement tufacées.<br />
D-Les carbonates liasiques (Fig. 37)<br />
La bordure méridionale du Moyen Atlas (Fig. 1) se caractérise par une série sédimentaire,<br />
essentiellement carbonatée (Formation de Lissit), dont les caractéristiques faciologiques<br />
particulières diffèrent de celles des autres régions du Moyen Atlas, de positions, centrale et<br />
septentrionale (Colo 1961, El Arabi 1987, Fedan 1989, Charrière 1990, Hauptman 1990,<br />
Echarfaoui 1991, Akhssas 1993, Laadila 1996).<br />
Les carbonates liasiques sont représentés par des tidalites, dont l'âge s'échelonne du<br />
Lotharingien moyen à un Carixien élevé, voire Domérien (Saâdi, 1996 ; Saâdi & al., 2003).<br />
Ils sont caractérisés par trois passées d'argilites : les deux premières sont d'extension limitée;<br />
la troisième, d'extension régionale, est qualifiée de "Faciès d'Itzer" (Termier 1936). Ce faciès<br />
particulier, qui peut être suivi le long de la bordure sud-est du Moyen Atlas, permet de<br />
subdiviser les carbonates liasiques en "carbonates anté-Itzer" et "carbonates post-Itzer"<br />
(Saâdi 1996).<br />
+Les carbonates anté-Itzer (Lotharingien moyen voire Carixien: biozone C 1 ). Ils<br />
débutent par des calcaires oncholitiques et bioclastiques (essentiellement à brachiopodes<br />
Lotharingien) et des faciès oolithiques à stratifications obliques et entrecroisées. Ces<br />
carbonates chenalisés, localement tufacés, sont organisés en barres que séparent localement<br />
des passées volcano-sédimentaires.<br />
Le Carixien inférieur (Saâdi, 1996) est marqué au SW, par une passée, pluridécimétrique<br />
d’ argilites rougeâtres, verdâtres au sommet. Il débute par des carbonates bioclastiques<br />
(essentiellement à Mégalodon sp. et Lithios sp.) que séparent des dépôts à dominante<br />
laminitique et à structures oeillées. Il se termine par une alternance d'argilites verdâtres,<br />
localement rougeâtres et évaporitiques, et de carbonates laminitiques et stromatolitiques à<br />
passées bréchiques et à structures oeillées.<br />
Les carbonates anté-Itzer sont coiffés par une discontinuité sédimentaire d'extension<br />
régionale, dont la matérialisation change d'une région à l'autre : surface émersive à mudcraks,<br />
surface irrégulière ferruginisée et encroûtée, surface bréchifiée, surface karstifiée et<br />
hard-ground (Saâdi, 1996).<br />
103
Fig. 37-Log stratigraphique synthétique du Lias inférieur et moyen de la Haute Moulouya<br />
et de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />
104
+Les carbonates post-Itzer, datés du Carixien supérieur (biozone C 2 )-Domérien voire<br />
Toarcien, ravinent localement le faciès d'Itzer (Bou Iziar, Oued Akhnig, Mitre, Taouarda et<br />
Taouariit Tameziant). Ils sont caractérisés par "le niveau à Hesperthyris", qui forme un ou<br />
plusieurs horizons au NE ; alors qu’il se biseaute en allant vers le SW (Aït Lhaj et Aghbalou<br />
Oumlil).<br />
Ils débutent par une alternance, plus ou moins régulière, d'argilites verdâtres, localement<br />
versicolores (Oued Akhnig), et de dolomies à dominante stromatolitiques. Viennent ensuite<br />
des dépôts dynamiques, calcaires et dolomitiques, qui montrent des intercalations de marnes<br />
ou d'argilites, verdâtres ou bleuâtres, à lignites et charbon (Aït Qbal Lahlam et Aït Lhaj), de<br />
dolomies laminitiques et stromatolitiques à lentilles bréchiques (Aït Atman, Bou Iziar, Aït<br />
Oufella et Taouarda) et géodes (Aït Lhaj) .<br />
Le sommet des carbonates post-Itzer est marqué par une alternance plus ou moins<br />
régulière d'argilites verdâtres, localement rougeâtres (Aït Oufella, Bou Iziar et Aït Atman) et<br />
de dolomies stromatolithiques, de dolomies bioturbées, de dolomies bréchiques, de dolomies<br />
laminitiques et à rides de courant (Aït Oufella et Aït Lhaj). Ils sont coiffés, à Aït Oufella, par<br />
des argilites versicolores (Domérien probable), riches en concrétions férrugineuses, qui<br />
montrent des intercalations de dolomies cargneulisées.<br />
Ils se terminent par une barre de calcaire ou de dolomie encrinitique fauve (Aït Atman et<br />
Aït Oufella), d'extension régionale, attribuée au Toarcien (?). Les carbonates post-Itzer sont<br />
transgressés par le Crétacé.<br />
105
II-LA COUPE D’AGHBALOU OUMLIL (COUPE OL)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe OL est située au SSW du village d’Itzer, et plus exactement au Nord immédiat<br />
de la maison forestière d’Aghbalou Oumlil.<br />
B-les formations (Fig. 38 et 39)<br />
Le long de cette coupe, affleurent les basaltes traisico-liasiques ; les argilites saliféres<br />
supérieures, où s’intercalent les dépôts volcano-sédimentaires, et les carbonates liasiques.<br />
Le complexe basaltique (33m) est représenté par à la base des basaltes verdâtres<br />
(niveau 1) de texture microlitique porphyrique à microlites et phénocristaux de plagioclases<br />
dont la taille peut atteindre 1 mm ; ils sont isolés ou groupés en agglomérats de deux à<br />
plusieurs individus ; ils sont limpides et à mâcle polysynthétique ; des phénocristaux de<br />
clinopyroxène de taille (0,25 à 0,5 mm) à biréfringence forte et montrant un seul plan de<br />
clivage sur la section longitudinale. Les opaques sont de forme arrondies ou amiboïdes, de<br />
taille inférieure ou égale à 0,1mm (fantômes d’olivine altérée). Quant à la mésostase, elle<br />
montre des microlites de plagioclases noyés dans un fond vitreux ferruginisé.<br />
Viennent ensuite des basaltes verdâtres, altérés à billes où s’intercalent des niveaux,<br />
décimétriques, de calcaires ferruginisés et silicifiés (niveau 2).<br />
Quant aux argilites saliféres supérieures, à caractères faciologiques variés, elles peuvent<br />
être subdivisées en trois formations<br />
1-La Formation d’ Aït El Haj (47m)<br />
Cette formation peut être subdivisée en deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (15m) débute par des tufs grossiers jaunâtres à<br />
stratifications obliques ; que coiffent des tufs fin lités jaunâtres. Ils sont surmontés par une<br />
brèche à blocs, décimétriques à pluridécimétriques, de basalte verdâtre et à matrice<br />
pyroclastique fine.<br />
Ce terme est coiffé par des tufs, grossiers à la base et fins lités au sommet. Il est clôturé<br />
par une passée décimétrique d’argilites consolidées et très bioturbées (à valeur de paléosol).<br />
b-Le membre supérieur (32m)<br />
Ce membre débute par des tufs fins verdâtres où s’intercale une barre, chenalisée, de tufs<br />
grossiers lithiques marron, consolidés à la base. Vient ensuite une passée pluridémétrique<br />
d’argilites rouge-brique ; que surmontent des argilites rougeâtres, tufacées et consolidées à la<br />
base ; que surmonte une alternance de tufs fins verdâtres et d’argilites rougeâtres (dont le<br />
pourcentage augmente vers le sommet). Ils sont coiffés par un niveau pluridécimétrique, à<br />
base ravinante, de tuf fin consolidé violacé très bioturbé (niveaux à poupées à valeur de<br />
paléosol).<br />
Ce membre est clôturé par des tufs fins verdâtres lités; que coiffent des argilites rougebrique,<br />
plurimétriques, à rares passées décimétriques de tufs consolidés.<br />
106
Fig. 38-Coupe lithostratigraphique d’Aghbalou Oumlil<br />
107
2-la Formation de Tizi n’Toumelba (25m)<br />
Elle est formée par la succession suivante:<br />
-16m de tufs lithiques gris-violacé à éléments millimétriques de basalte et à matrice<br />
argileuse rougeâtre. Ils sont consolidés dans la partie médiane.<br />
-des argilites tufacées, noirâtres à la base et rougeâtres et très bioturbées au sommet<br />
(niveau pédogénétique).<br />
-un niveau pluridécimétrique d’argilites verdâtres concrétionnées et noduleuses, et<br />
feuilletées, qu’encadrent deux surfaces de ravinement.<br />
-le niveau 3, pluridécimétrique, est une dolomie chenalisée et concrétionnée (noduleuse)<br />
verdâtre à rognons de silex. Il s’agit d’une dolosparite à cristaux xénomorphes,<br />
hypidiotopiques à plages de silice, oxydes de fer et gravelles.<br />
-un niveau pluridécimétrique de tuf fin, à éléments millimétriques, de basalte et à matrice<br />
argileuse.<br />
-des argilites tufacées consolidées rougeâtres que coiffent des argilites noirâtres<br />
-un niveau plurimétrique de tufs fins lités verdâtres.<br />
-des tufs fins (4m) à matrice argileuse rougeâtre, où s’intercalent des passées<br />
décimétriques de tufs consolidés et lités.<br />
3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />
Cette formation, épaisse de 13m, est formée par des argilites rouge-brique où s’intercale<br />
une passée de tufs fins verdâtres.<br />
4-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />
Cette formation, dont seule la base est levée, est caractérisée par les carbonates liasiques.<br />
Ils montrent la succession suivante :<br />
-(6m) d’argilites rouges où s’intercale une passée lenticulaire de dépôts volcanosédimentaires.<br />
-deux barres carbonatées lumachelliques (niveaux 4 et 5) ; que sépare un joint d’argilites<br />
rougeâtres à galets de basaltes. La première (niveau 4), puissante de 2m, est composée de<br />
dolomies lumachelliques chenalisées, à stratifications entrecroisées et à lentilles de volcanosédimentaires<br />
; il s’agit d’une dolosparite tufacée à cristaux subautomorphes à automorphes,<br />
imbriqués, à clivage net. Le sédiment originel serait un calcaire lumachellique de texture<br />
wackestone à packstone à gastéropodes, bivalves, brachiopodes (Spiriferina sp.), pellets,<br />
gravelles, ooïdes, cristaux isolés de plagioclases (6%) de formes quadrangulaires en éclats,<br />
fragments basaltiques (1%) de taille comprise entre (0,1 et 0,25mm), plages de micrite et<br />
d’argiles (3%), glauconie, oxydes de fer en proportion élevée. La deuxième (niveau 5 ;<br />
0,80m) est formée de dolomies tufacées lumachelliques à gastéropodes, pectinidés,<br />
brachiopodes (Hesperithyris sp. et Rhynchonelle moghrabiensis), bivalves, bois fossiles,<br />
oncholithes, oolites souvent ferruginisées, pellets, gravelles, agrégats, lithoclastes, cristaux<br />
isolés de plagioclases (5%), en éclats ou en macle tordue, fragments de basaltes microlitiques<br />
localement porphyrique (0,5%) à fond chloritisé et opacifié, de taille qui varie entre 0,25 et<br />
2mm, glauconie, oxydes de fer en proportion élevée et quartz authigène.<br />
Ces éléments souvent ferruginisés ou silicifiés, sont liés par une dolosparite à cristaux<br />
xénomorphes à subautomorphes, limpides à clivage net et encapuchonnés (texture<br />
xénotopique à sub-idiotopique)<br />
108
Fig. 39-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghbalou Oumlil<br />
(coupe OL).<br />
109
-des argilites rouges (6m) à passées, centimétriques à décimétriques, de dolomies<br />
tufacées, chenalisées et granoclassées (niveau 6) renfermant des fragments micritiques ; des<br />
ooïdes ; des fragments de cristaux de plagioclases (10%) de formes anguleuses, en éclats<br />
tordus et à extinction roulante et à nombreuses microfractures ; des fragments de basaltes<br />
(moins de 1%), à fond opacifié et de taille inférieure à 0,25 mm ; des lithoclastes argileux de<br />
forme arrondies à elliptiques<br />
C- Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe OL, les discontinuités sédimentaires, d’expression locale, sont<br />
fréquentes et matérialisées par : des joints, diastèmes, changements brusques de la lithologie,<br />
surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques à valeur de paléosol (niveaux à poupées)<br />
Quant aux discontinuités sédimentaires, d’expression régionale, elles sont en nombre de<br />
quatre :<br />
-La première est matérialisée par la surface qui ravine le complexe basaltique.<br />
-La deuxième, qui affecte le membre supérieur de la Formation d’Aït Lhaj, est représentée<br />
par une surface de ravinement.<br />
-La troisième est la surface de ravinement qui sépare les Formations d’Aït Lhaj et de Tizi<br />
n’Toumelba.<br />
-La quatrième, à laquelle est subordonnée un changement brusque de la lithologie,<br />
souligne la base des carbonates liasiques.<br />
D-Les faciès<br />
Le long de la coupe OL plusieurs types de faciès sont définis :<br />
-argilites rougeâtres très bioturbées et consolidées; argilites feuilletées concrétionnées<br />
verdâtres; argilites rouge-brique, rougeâtres ou noirâtres ;<br />
-dolomies concrétionnées verdâtres à rognons de silex ; dolomies argileuses ;<br />
-argilites consolidées tufacées rougeâtres ou noirâtres ; argilites rougeâtres à galets de<br />
basalte ;<br />
-dolomies tufacées lumachelliques chenalisées, à stratifications entrecroisées et lentilles<br />
de tufs fins ; dolomies tufacées lumachelliques ; dolomies tufacées granoclassées ;<br />
-tufs fins consolidés violacés à matrice argileuse rougeâtre ; tufs fins consolidés violacés<br />
et très bioturbées; tufs fins à matrice argileuse rougeâtre ; tufs fins verdâtres, gris-violacé ;<br />
tufs fins lités verdâtres ou jaunâtres ; tufs fins à rares éléments grossiers ;<br />
-tufs lithiques marron ou gris-violacé à matrice argileuse rougeâtre; tufs grossiers<br />
jaunâtres à stratification oblique et/ou granoclassés ;<br />
-brèches pyroclastiques verdâtres à matrice fine.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les argilites salifères supérieures sont structurées en séquences de composition interne, de<br />
polarité et de puissance variées.<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 40).<br />
Le long de la coupe OL, on a défini sept séquences de 2 éme ordre :<br />
110
Fig. 40-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques<br />
d’Aghbalou Oumlil (coupe OL)<br />
111
-Les deux premières, granodécroissantes, débutent par des volcano-sédimentaires<br />
grossiers que couronnent des tufs lités. La deuxième séquence est coiffée par un niveau<br />
pédogénétique (à valeur de paléosol). Ces faciès sont caractéristiques d’une zone relativement<br />
distale d’un cône de déjection. Le changement brutal de la granulométrie indique une<br />
variation rapide dans l’énergie du milieu où s’effectue le dépôt des produits pyroclastiques.<br />
L’existence des niveaux pédogénétiques indique une période d’accalmie de l’énergie du<br />
milieu sous un climat aride.<br />
-Les troisième et cinquième séquences, à bases ravinantes, débutent par du volcanosédimentaires<br />
grossiers à la base. Viennent ensuite des argilites rougeâtres où s’intercalent de<br />
nombreux niveaux pédogénétiques. Ces faciès caractérisent un système fluviatile en tresse<br />
proximal en climat aride.<br />
-Les quatrième et sixième séquences, débutent par des argilites rougeâtres à rares<br />
passées de tufs grossier. L’abondance des niveaux fins à litage plan témoigne d’une<br />
sédimentation lors de la décroissance progressive de l’hydrodynamisme du courant à la fin de<br />
chaque cycle de crue. Ces faciès sont caractéristiques de chenaux distributeurs en bordure de<br />
plaine d’inondation. La base des séquences comprend une granulométrie plus ou moins<br />
grossière, avec une stratocroissance des niveaux argileux qui indiquent la diminution de la<br />
dynamique fluviatile du système distale (fin des crues) et envahissement de la plaine<br />
d’inondation.<br />
- La septième séquence, formée essentiellement par des argilites rougeâtres, atteste de<br />
l’installation, par simple décantation, des dépôts fins de plaine d’inondation.<br />
b-Les séquences de 3 ème ordre<br />
Les dépôts liasiques d’Aghbalou Oumlil sont regroupés en trois mésoséquences positives.<br />
-La première mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, englobe des<br />
dépôts grossiers à la base et fins et lités au sommet. Elle atteste de la décroissance progressive<br />
de l’hydrodynamisme du courant fluvial et le dépôt de cônes de déjection, rétrogradants.<br />
-La deuxième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, est marquée par<br />
l’augmentation du pourcentage d’argilites. Elle témoigne de l’installation à la base d’un<br />
système fluviatile en tresse proximale que relayent des faciès de zones de plus en plus<br />
distales; ces derniers annoncent l’instauration d’une zone basse avale dans une plaine<br />
d’inondation alimentée par des chenaux peu profonds.. Elle est formée par les trois dernières<br />
séquences de 2 éme ordre.<br />
-La troisième mésoséquence, que ravinent les carbonates liasiques, est identique à la<br />
précédente. Elle témoigne aussi de la décroissance de l’énergie du milieu, qui s’affirme au<br />
sommet, par l’instauration d’une plaine d’inondation sous climat rubéfiant.<br />
F- Conclusion<br />
Le long de la coupe d’Aghbalou Oumlil affleurent, essentiellement, le complexe<br />
basaltique, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Le complexe basaltique, représenté par des basaltes de texture microlitique porphyrique,<br />
est altéré à billes au sommet et montre de nombreuses intercalations décimétriques de<br />
carbonates ferruginisés et silicifiés.<br />
112
Les argilites salifères supérieures, rapportées au Lias inférieur, sont marquées par des<br />
dépôts détritiques et des dépôts volcanoclastiques (volcanisme explosif contemporains à la<br />
sédimentation).<br />
Elles débutent par des dépôts essentiellement grossiers (conglomérats et volcanosédimentaires);<br />
que coiffent des argilites rougeâtres et volcano-sédimentaires fins souvent à<br />
litage horizontale. Ils sont agencés en deux séquences granodécroissantes, caractéristiques de<br />
cônes de déjection. Cette sédimentation serait liée à un rajeunissement des reliefs bordiers et<br />
qui sont soumis à une érosion vigoureuse, dont la dénivellation est forte par rapport aux aires<br />
de dépôt, réceptacles des détritiques grossières, en climat à saisons alternées (chaude et<br />
humide) et sous régime rhéxistasique.<br />
Le somment de la Formation d’Aït Lhaj et la Formation de Tizi n’Toumelba, sont<br />
caractérisés par des volcano-sédimentaires, relativement grossiers (éléments essentiellement<br />
centimétriques) souvent lités et à matrice argileuse rougeâtre. Ils sont séparées par des<br />
argilites rougeâtres ou rouge-brique, rarement noirâtres ou verdâtres souvent tufacées, et dont<br />
le pourcentage augmente vers le sommet.<br />
Ces dépôts sont structurés en séquences, à bases ravinantes, caractéristiques d'un système<br />
fluviatile en tresse, alternativement proximale et distale. Elles attestent de la persistance des<br />
conditions préétablies, avec toutefois une diminution de la dénivellation de la surface<br />
topographique des zones nourricières (reliefs bordiers), en attestent les dépôts détritiques,<br />
relativement plus fins, de la base de ces séquences. Celles-ci sont clôturées par des argilites<br />
qui indiquent la chute de l’énergie du milieu et de la mise en place des sédiments par simple<br />
décantation dans une plaine d’inondation. Ce milieu plat et très étendu est soumis à une<br />
importante activité pédogénétique (abondance des niveaux très bioturbés à valeur de<br />
paléosols ; dolomie concrétionnée noduleuse à rognons de silex, argilites consolidées ;<br />
argilites très bioturbées (niveaux à poupées) ; argilites concrétionnées voire noduleuses).<br />
Ces processus de sédimentation sont liés à un rajeunissement des reliefs bordiers et à une<br />
activation du processus d’érosion suite à une tectonique synsédimendataire. Le rejeu de ces<br />
accidents tardi-hércyniens serait à l’origine d’un volcanisme explosif qui se traduit par des<br />
retombées d’éjectas parallèlement à la sédimentation détritique de la Formation d’Aït Lhaj et<br />
de Tizi n’Toumelba.<br />
Ces pyroclastites sont représentées essentiellement par : des brèches, des tufs lithiques des<br />
tufs cristallins et des tufs vitreux peu abondants. Les pyroclastites grossières (brèches et tufs<br />
lithiques) sont restreints à un petit nombre d’horizons à la base de la coupe OL ; elles<br />
témoignent de l’éloignement relatif de ce secteur du centre émersif, soit à la faible production<br />
des blocs liée à une violence atténuée des éruptions lorsque l’évent est situé en milieu sous<br />
aquatique de profondeur réduite.<br />
Les tufs cristallins et tufs vitreux appuient la première hypothèse, vue leur faible densité,<br />
qui leur permet de rester longtemps en suspension dans l’air ou dans l’eau, ou provenir<br />
probablement de source lointaine.<br />
L’abondance des tufs cristallins atteste de la désintégration explosive d’une lave à<br />
cristallisation avancée. Ces phases sont interrompues momentanément par l’émission de tufs<br />
vitreux (de faible extension) et qui indique la pulvérisation et chute des éléments ainsi que<br />
leur refroidissement rapide.<br />
L’alternance des pyroclastites et des dépôts détritiques atteste des périodes de retours au<br />
calme interrompant le processus d’explosion.<br />
113
Par la suite, une accalmie tectonique et volcanique se traduit par le retour à des conditions<br />
de plaine d’inondation d’Aghbalou Oumlil et à l’arrêt des émissions volcaniques. Ce<br />
détritisme fin atteste de l’arrêt de l’érosion, active auparavant, sous un climat rubéfiant.<br />
Les argilites salifères supérieures se chargent progressivement en barres carbonatées,<br />
représentées par des dolomies tufacées lumachelliques et à stratification entrecroisée<br />
essentiellement à brachiopodes, oncholithes et bois fossiles. Ils attestent de l’instauration<br />
d’une plate forme carbonatée de type tidal flats dés le Lias inférieur suite à une remontée<br />
eustatique progressive. Elle est marquée par le développement de milieux intertidaux à la<br />
base et subtidaux au sommet. Ces dépôts de haute énergie sont contemporains d’une nouvelle<br />
phase de volcanisme explosif, dont les pyroclastites sont essentiellement représentées par des<br />
cristaux de plagioclases tordus, issus de la désintégration explosive d’une lave à cristallisation<br />
avancée et riche en gaz.<br />
Entre ces barres carbonatées s’intercalent des passées d’argilites tufacées correspondants<br />
à la décantation de boues basaltiques associées à des retombées de projections volcaniques à<br />
sec ou sous faible tranche d’eau, dans une plaine d’inondation<br />
Les dépôts de la région d’Aghbalou Oumlil sont régis par la tectonique à laquelle est<br />
associée un volcanisme explosif, par le climat et les reliefs de l’arrière pays.<br />
114
III-LA COUPE D’AIT LHAJ (LH)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe d’Aït Lhaj est levée au niveau de la retenue du barrage d’Aït Lhaj, sur la rive<br />
gauche d’oued Aqqa n’Tichout.<br />
L’étude de la coupe d’Aït Lhaj est intéressante puisqu’elle montre le passage du complexe<br />
basaltique aux argilites salifères supérieures et de ces dernières aux carbonates liasiques<br />
(Saâdi, 1996). De plus, elle nous a permis d’étudier les volcano-sédimentaires associées aux<br />
argilites.<br />
B-Les formations (Fig. 41 et 42)<br />
Les dépôts de la coupe LH, très variés sur le plan faciologique, peuvent être subdivisés<br />
en : Formation d’Aït Lhaj, Formation de Tizi n’Toumelba ; la Formation d’Aghbalou Oumlil<br />
et la Formation carbonatée de Lissit.<br />
1-La Formation d’Aït Lhaj (47m)<br />
Cette formation, reposant sur le complexe basaltique (30 m) par le biais d’une surface de<br />
ravinement, est organisée en deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (25,50m) repose sur le complexe basaltique par le biais<br />
d’un niveau, pluridécimétrique, de calcaire hématitisé et silicifié que surmonte une brèche, à<br />
éléments essentiellement pluridécimétriques, de basaltes verdâtres à matrice volcanosédimentaire<br />
fine marron et à stratification oblique. Elle est recouverte par une passée<br />
pluridécimétrique d’argilites consolidées rougeâtres, où s’intercale une lentille de tufs fins.<br />
Vient ensuite une brèche granodécroissante (7m) à stratification oblique, à éléments<br />
centimétriques à décimétriques, de basaltes verdâtres et à matrice de volcano-sédimentaire<br />
fin ; qu’affecte des dykes neptuniens<br />
Ils sont surmontés par des tufs grossiers jaunâtres à stratification oblique,<br />
stratodécroissants, que coiffent deux barres plurimétriques, à bases ravinantes, de<br />
conglomérats à stratification oblique et à éléments de basalte décimétriques à<br />
pluridécimétriques (première barre), ou centimétriques à décimétriques (deuxième barre) et à<br />
matrice de fine jaunâtre.<br />
Ce membre est couronné par des argilites tufacées concrétionnées noirâtres, que coiffent<br />
des argilites consolidées rouges (niveaux pédogénétiques)<br />
b-Le membre supérieur (20m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
-une brèche granodécroissante (2m), à éléments centimétriques à pluridécimétriques, de<br />
basaltes que couronnent des tufs fins ;<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées tufacées rouge-brique ;<br />
-deux barres pluridécimétriques, à bases ravinantes, de tufs fins gris-verdâtre, consolidés<br />
au sommet ;<br />
-un niveau de calcaires silicifiés et hématitisés noirâtres ;<br />
-des conglomérats verdâtres (5m) à lentilles d’argilites rougeâtres ;<br />
115
Fig. 41-Coupe lithostratigraphique d’Aït Lhaj<br />
116
-un niveau pluridécimétrique d’argilites noirâtres tufacées, à galets centimétriques de<br />
basalte ;<br />
-deux barres plurimétriques, à base ravinante, de conglomérats que séparent des argilites<br />
rougeâtres (0,50 m) ;<br />
-des argilites consolidées rouge-brique concrétionnées à valeur de paléosol.<br />
-une alternance de conglomérats et de tufs fins lités (6m), où s’intercale un niveau<br />
décimétrique pédogénétique.<br />
2-La Formation de Tizi n’Toumelba (39m)<br />
Cette formation est composée de tufs fins meubles jaunâtres (cendres). Ils sont surmontés<br />
par des argilites tufacées noirâtres (13m), à passées de tufs fins ; que coiffe un niveau<br />
plurimétrique d’argilites consolidées tufacées noirâtres (à valeur de paléosol) Elle est<br />
couronnée par des tufs fins lités.<br />
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil (12,50 m)<br />
Elle est formée par des argilites rouge-brique, qui montrent à la base deux niveaux de tufs<br />
fins, dont le premier est plurimétrique et le deuxième pluridécimétrique.<br />
4-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />
Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques est progressif ; il se<br />
fait par un enrichissement en niveaux carbonatés, représentés par des calcaires et des<br />
dolomies bioclastiques et tufacées à gastéropodes, bivalves, oolites ; que coiffent des croûtes<br />
de dolomie argileuse bioclastique beige (calcrêtes). Ces carbonates sont séparés par des<br />
niveaux, pluridécimétriques à métriques, de grés-dolomitiques jaunâtres à rides de courant et<br />
de volcano-sédimentaires rouges à galets de basalte ; que coiffent des croûtes de dolomie<br />
argileuse rouge à la base ou de grés-dolomitique jaunâtre à rides de courant au sommet.<br />
Viennent ensuite (Saâdi, 1996) des dolomies grisâtres à gris-rosâtre, bioclastiques à la<br />
base (bivalves et gastéropodes), organisées en barres métriques à plurimétriques. Il s’agît de<br />
dolomicrosparite à dolosparite de texture idiotopique à hypidiotopique, à plages de sparite,<br />
granules d’oxydes de fer et fantômes d'éléments Figurés (ooïdes, pellets et bivalves). Le<br />
sédiment originel serait un calcaire de texture wackestone.<br />
Elles sont surmontées par des dolomies bioclastiques grises à bivalves (Pecten sp. entre<br />
autre), gastéropodes, brachiopodes (Spiriferina sp., Rhynchonella moghrabiensis DUB. et<br />
Davidsonnella sp.) et oncholithes. Ce niveau, que coiffe un niveau de remaniement, montre<br />
une association de brachiopodes caractéristique du Lotharingien (Sinémurien sup.).<br />
Ces dépôts sont couronnés par des dolomies bioclastiques grises, bioturbées au sommet, à<br />
polypiers isolés, radioles d’échinides, brachiopodes (Terebratula mediterranea CANAVARI,<br />
Spiriferina sp. gr. Rostrata et Davidsonella sp.), bivalves (Pinna sp., pectinidés et huîtres) et<br />
gastéropodes. Elles sont organisées en bancs centimétriques à pluridécimétriques,<br />
stratocroisants où s’intercalent une passée décimétrique de dépôts volcano-sédimentaires et<br />
un niveau de remaniement ;<br />
117
Fig. 42-Analyse sédimenthologique et volcano-sédimentaire d’Aït Lhaj<br />
(coupe LH).<br />
118
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Dans la coupe LH, les discontinuités sédimentaires locales sont abondantes et<br />
représentées par des diastèmes, variations brusques de la lithologie, joints argileux et<br />
marneux, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement et niveaux pédogénétiques (à valeur de<br />
paléosol)<br />
Quand aux discontinuités d’extension régionale, elles sont en nombre de quatre :<br />
-La discontinuité qui affecte le sommet du complexe basaltique à laquelle est subordonnée<br />
un niveau de calcaires ferruginisés et hématitisés ;<br />
-Le niveau pédogénétique sus-jacent au membre inférieur de la Formation de Boumia.<br />
-La surface de ravinement qui sépare la Formation de Boumia de la Formation de Tizi<br />
n’Toumelba.<br />
-La surface de ravinement qui coiffe la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle souligne le<br />
changement brusque de la lithologie du passage argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />
liasiques.<br />
D-Les faciès<br />
Les dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj sont essentiellement de type volcanosédimentaire.<br />
Parmi les faciès inventoriés et définis, on peut citer :<br />
-les argilites consolidées rougeâtres très bioturbées ; les argilites consolidées<br />
concrétionnées rouge-brique; les calcaires hématitisés et silicifiés ; les calcrêtes dolomitisées<br />
rougeâtres ;<br />
-les argilites rougeâtres ou rouge-brique ;<br />
- les grés-dolomitiques jaunâtres à rides de courant ;<br />
- les dolomies bioclastiques gris à gris-rosâtre à brachiopodes et oncholites ; les dolomies<br />
bioclastiques grises.<br />
- les argilites consolidées tufacées noires ; les argilites tufacées concrétionnées noires ; les<br />
argilites tufacées noires ;<br />
- les calcaires et dolomies bioclastiques tufacées à oolites et gastéropodes ; les calcaires et<br />
des dolomies bioclastiques et tufacées à gastéropodes, bivalves, oolites<br />
- les tufs fins verdâtres ou jaunâtres ; les tufs fins consolidés ; les tufs fins lités ;<br />
- les tufs grossiers verdâtres ou jaunâtres.<br />
-les brèches à matrice tufacée fine marron ; les brèches à stratification oblique ou<br />
entrecroisée à matrice tufacée fine jaunâtre ;<br />
E- Les associations de faciès et les séquences.<br />
Les argilites saliféres supérieures de la coupe d’Aït Lhaj sont structurées en séquences<br />
d’ordres et de composition interne variés.<br />
1- Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 43)<br />
reconnus :<br />
a- La Formation d’Aït Lhaj est agencée en huit séquences, où deux types ont été<br />
-Le type 1, dont deux exemples ont étés reconnus, pour illustrer ce type de séquences.<br />
119
+Le premier exemple, à base ravinante, est granodécroissant et stratodécroissant. Il<br />
débute par des dépôts volcano-sédimentaires et détritiques grossiers. Vient ensuite une barre<br />
plurimétrique de volcano-sédimentaires à stratification oblique. Ce type de séquences peut<br />
être coiffé d’un niveau d’argilites très bioturbées ; il caractérise un environnement de cône de<br />
déjection en zone proximale.<br />
+Le deuxième exemple, à base ravinante, est formé par une alternance, de volcanosédimentaires<br />
grossiers à litage oblique et de volcano-sédimentaires fins à stratification<br />
oblique, que coiffent deux niveaux d’argilites noirâtres tufacées concrétionnées et très<br />
bioturbées (niveaux pédogénétiques à valeurs de paléosols).<br />
Cet exemple, qui caractérise les deuxième et troisième séquences, présente les variantes<br />
suivantes : il peut-être réduit et coiffé par un niveau carbonaté silicifié et hématitisé. Le<br />
changement brutal de la granulométrie dans ce type de séquences indique une variation rapide<br />
dans l’énergie du milieu, où s’effectue le dépôt. Ces faciès seraient caractéristiques de cônes<br />
de déjection en zones relativement distale. Les niveaux pédogénétiques attestent de<br />
l’aridification du climat et de l’émersion du milieu.<br />
-Le type 2, à base ravinante, est formé par une alternance de volcano-sédimentaires<br />
grossiers à stratification oblique et de dépôts fins lités. Cette séquence caractéristique d’un<br />
milieu fluviatile en tresse proximale, avec une variation brutale de l’énergie du milieu : élevé<br />
à la base et faible au sommet. Elle est définie par les quatrième et cinquième séquences.<br />
b-Les Formation de Tizi n’Toumelba et d’Aghbalou Oumlil sont organisées en<br />
trois séquences positives :<br />
-Les deux premières, à bases ravinantes, débutent par de volcano-sédimentaire fins que<br />
relayent des argilites rougeâtres. Le premier terme de ce type de séquence peut-être lité ; alors<br />
que son sommet peut-être représenté par des argilites tufacées que coiffe un niveau consolidé<br />
(à valeur de paléosol).<br />
Ces séquences résultent d’un écoulement laminaire à énergie moyenne, suivis d’une chute<br />
de l’énergie hydrodynamique, responsable du dépôt de la plaine d’inondation soumise à un<br />
climat chaud rubéfiant. Elle caractérise un système fluviatile en tresse distale.<br />
-La troisième séquence, à base ravinante, est à dominante argileuse. Elle traduit un<br />
épandage sous une très faible tranche d’eau ou en milieu plat, pratiquement émergé (plaine<br />
d’inondation), alimenté par des chenaux peu profonds (rares niveaux de volcanosédimentaires<br />
fins) qui s’observent dans des régions semi-arides.<br />
2- les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en trois mésoséquences positives de puissance et<br />
composition interne variées.<br />
-La première mésoséquence, grano et stratodécroissante, est formée par des brèches à<br />
stratifications oblique et entrecroisée à la base, et par du volcano-sédimentaires fins au<br />
sommet ; elle est coiffée par un niveau pédogénétique (à valeur de paléosol). Cette séquence<br />
traduit une sédimentation de cônes de déjections respectivement rétrogradant (les deux<br />
premières séquences) ; que relaye un système fluviatile en tresse proximale (la quatrième<br />
séquence). Elle atteste donc d’une différenciation des reliefs de l’arrière pays sous un climat<br />
chaud rubéfiant voire aride (présence de profils pédogénétiques).<br />
120
Fig. 43-Evolution sédimenthlogique des dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj<br />
(coupe LH)<br />
121
-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, débute par des<br />
dépôts grossiers de cônes de déjections et se termine par des faciès du système fluviatile en<br />
tresse proximale.<br />
-La troisième mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, débute par des<br />
faciès du système fluviatile en tresse relativement proximale que relayent des dépôts de plaine<br />
d’inondation, qui connaît une alimentation détritique fugace lors des crues par des chenaux<br />
peu profonds.<br />
F-Conclusion<br />
Sur la coupe LH, on relève une granodécroissance et stratodécroissance des dépôts<br />
détritiques et volcano-sédimentaires ; ils sont grossiers à la base et des dépôts plus fins au<br />
sommet. Ces derniers indiqueraient un retrait du transit détritique au dépend de l’avancée de<br />
la mer peu profonde et de l’installation de la plaine d’inondation d’abord puis des carbonates<br />
liasiques.<br />
L’abondance des paléosols et de la couleur rouge suggère un paléoclimat tropical chaud à<br />
saisons alternativement sèches et humides.<br />
Cette sédimentation détritique a évolué d’un dépôt de cône de déjection à un système<br />
fluviatile en tresse, d’abord proximale puis distale, puis à une plaine d’inondation. Elle atteste<br />
au début de la forte dégradation par une érosion vigoureuse de l’arrière pays de cette région.<br />
Des cours d’eau, à crues saisonniers, assuraient le transport des produits de démantèlement et<br />
les déposent plus au moins loin dans le bassin d’Aït Lhaj.<br />
Les dépôts fins sommitaux attestent de l’accalmie de cette désagrégation mécanique ou de<br />
la chute de l’hydrodynamisme du milieu fluviatile.<br />
Cette sédimentation détritique est concomitante à des dépôts pyroclastiques. Ceux-ci<br />
seraient issus de violentes éruptions volcaniques, qui alimentaient cette région en éjectas<br />
volcaniques ; qui seraient plus au moins remaniés dans les dépôts fluviatiles.<br />
Les pyroclastites, grossières à la base, sont représentées par des brèches volcaniques et<br />
des tufs lithiques. Elles sont témoins de la proximité de la bouche éruptive de la région d’Aït<br />
Lhaj. Quand aux cendres et argilites tufacées, qui restent longtemps en suspension dans l’air<br />
ou dans l’eau, ils se seraient déposés plus tard par décantation.<br />
Après quoi, la remontée eustatique du Sinémurien se traduit par l’installation progressive<br />
de la plate forme liasique de type tidal flat.<br />
L’évolution la région d’Aït Lhaj est régit par le climat, la tectonique, la morphologie de<br />
l’arrière pays et du milieu de dépôts.<br />
122
IV-Evolution spatio-temporelle<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />
La bordure méridionale du Moyen Atlas, qui s'étend depuis Anjil Ikhatarn au NE jusqu'à<br />
Kerrouchène au SW, est séparée de la cuvette de la Haute Moulouya, à dépôts continentaux<br />
mio-pliocènes et quaternaires, par l'accident d'Aït Oufella, qui s'étend de Tizi n'Rechou à<br />
Taouarda.<br />
La corrélation, réalisée à partir des coupes étudiées le long de cette bordure du Moyen<br />
Atlas, montre que les affleurements sont essentiellement des dépôts triasico-jurassiques; ils<br />
sont représentés par les argilites saliféres rouges et les carbonates liasiques. Notons que les<br />
dépôts triasico-liasiques affleurent largement dans la région de Kerrouchène qui est entaillée<br />
profondément par Oued Serrou.<br />
Les détritiques grossiers de base, épais de 100 à 150m, sont formés essentiellement par<br />
des conglomérats, des arkoses et des grés lie de vin. Ils montrent de nombreuses structures<br />
sédimentaires: niveaux pédogénétiques, traces de racines, fentes de dessiccation,<br />
stratifications entrecroisée et oblique.<br />
Ces dépôts sont organisés en séquences granodécroissantes (positives); qui attestent de<br />
l'instauration d’un système fluviatile en tresse, qu’entrecoupent plusieurs phases d'émersions.<br />
Ils montrent une évolution depuis des dépôts de cônes de déjection à des dépôts de plaine<br />
d'inondation très étendue et peu pentée.<br />
Les argilites salifères inférieures (Carnien-Norien inférieur), n'affleurent que<br />
localement en trois pointements en bordure occidentale du bassin de Kerrouchène au niveau<br />
de la boutonnière de Kerrouchène et dans les vallées des Oueds Assif Ichour et Assif-n-<br />
Marrout dans la partie nord orientale (Ouarhache, 2002).<br />
Ces argilites, épaisses de 350 à 800m (A. Charroud, 1995), débutent par des grés et des<br />
argilites évaporitiques rougeâtres à gypse disséminé, que coiffent des siltites et des argilites<br />
grisâtres à rares intercalations dolomitiques Elles montrent de nombreuses variations<br />
d'épaisseurs et témoignent de l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat tropical<br />
chaud et rubéfient, sur un cadre paléogéographique différencié.<br />
Le complexe basaltique (Norien supèrieur-Lias basal) peut atteindre 225m (Lorenz,<br />
1976), avec l'épaisseur moyenne des coulées qui varie de quelques centimètres à 100m (Tabet<br />
& al., 1999). Ces basaltes, de texture microlitique à tendance doléritique, sont souvent altérés<br />
à billes ou prismés; comme ils montrent localement des intercalations de carbonates<br />
ferruginisés et minéralisés. Ils se seraient mis en place sur un milieu plat très étendu et<br />
rarement inondé (présence des niveaux carbonatés).<br />
Les argilites salifères supérieures (Fig. 44 et 45)<br />
Les argilites salifères supérieures (Héttangien (?)-Sinémurien inférieur), puissantes de<br />
quelques mètres à 40m dans la partie occidentale du bassin de Kerrouchène et au NE du<br />
Moyen Atlas et de 120m au SW du Moyen Atlas, sont lacunaires dans la partie centrale et<br />
nord orientale du bassin de Kerrouchène, à Oued Akhnig (Saâdi, 1996), où les carbonates<br />
liasiques transgressent directement le complexe basaltique et à Tanourdi et Sanwal où le<br />
conglomérat de base infra-Crétacé transgresse directement les argilites salifères inférieures.<br />
123
.<br />
Fig. 44-Corrélation des dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale<br />
du Moyen Atlas (cf. Fig. 12 pour la légende de la carte).<br />
124
Fig. 45-Bordure méridionale du Moyen Atlas. A-Répartition et géométrie<br />
des corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine d’inondation;<br />
2-séquence fluviatile en tresse; 3-séquence de cône.<br />
125
Ces argilites reposent sur le complexe basaltique (Fig. 44) avec lequel, elles montrent un<br />
contact faillé (Mitre et Aït Oufella : Fig. 1) ou une surface de ravinement (Aghbalou Oumlil,<br />
Aït Lhaj, Oued Akhnig). Elles sont organisées en trois formations ; dont seule la troisième<br />
(Formation d’Aghbalou Oumlil) affleure à l’échelle de toute la région.<br />
La Formation d'Aït Lhaj (équivalente de la formation de Tizi n’Rechou), repose sur le<br />
complexe basaltique par le biais d'un ou de plusieurs niveaux de calcaires ferruginisés et<br />
hématitisés. Elle est formée au NE (Fig.45) par des dépôts grossiers (des brèches altérées<br />
strato-décroissantes et de conglomérats à stratification oblique) ; où s’intercalent des argilites<br />
rougeâtres, argilites tufacées noirâtres ou rougeâtres, niveaux pédogénétiques, calcaires<br />
ferruginisés et silicifiés et tufs lithiques Ils caractérisent des milieux de cônes de déjection à la<br />
base et fluviatiles en tresse proximaux au sommet (Fig. 45). Ces dépôts sont plus distaux à<br />
Aghbalou Oumlil (SW), où les termes sommitaux sont relayés par des argilites rougeâtres<br />
Ces dépôts, qui montrent des variations d'épaisseur et des changements de faciès, attestent<br />
du rajeunissement des reliefs bordiers en voie de surrection et d’une activation des processus<br />
d'érosion suite à une tectonique synsédimentaire. Cette dégradation est favorisée par un climat<br />
à tendance humide favorable à un hydrodynamisme fluvial élevé.<br />
L’abondance des niveaux pédogénétiques dans le membre supérieur, traduit des périodes<br />
d’émersion temporaire suite à un réchauffement climatique (climat tropical à tendance<br />
chaude) et chute de l’énergie fluviatile.<br />
Cette association de faciès traduit une décroissance progressive de l'hydrodynamisme<br />
dans le temps et aussi dans l’espace ; où les dépôts sont drainés du NE vers le SW (Fig. 46).<br />
Parallèlement, la diminution progressive des éjectas, du NE vers le SW, conduit à<br />
rechercher le centre éruptif du côté d’Aït Lhaj où les pyroclastites sont représentées<br />
essentiellement par des brèches pyroclastiques. Alors qu’au SW (Aghbalou Oumlil), elles<br />
sont relayées par des tufs fins lités et d’argilites tufacées ; là, elles attestent de l’éloignement<br />
de la bouche d’émission ou de l’accrétion de ces pyroclastites longtemps après une phase<br />
d’émission volcanique antérieure.<br />
La Formation de Tizi n'Toumelba est formée par des dépôts à granulométrie<br />
relativement fine (taille des grés) où prédominent des cendres meubles litées jaunâtres. Ils<br />
sont intercalés par des passées d'argilites rougeâtres ou noirâtres généralement tufacées et des<br />
niveaux pédogénétiques (niveaux argileux concrétionnés et très bioturbés, calcaires très<br />
bioturbés à rognons de silex).<br />
Avec la Formation de Tizi n’Toumelba, les conditions, établies au sommet de la<br />
formation de Tizi n’Rechou, persistent: énergie fluviatile relativement faible, conséquente<br />
d’une érosion faible sous climat Tropical à saisons alternées, chaudes et humides ; aussi la<br />
même source d’émission, volcanique, connue auparavant à l’aplomb d’Aït Lhaj, continue à<br />
être active.<br />
La Formation d'Aghbalou Oumlil, qui s'étend depuis Aghbalou Oumlil au SW jusqu'à<br />
Taouariit Tamokrant au NE, est formée d'Argilites rougeâtres, localement évaporitiques<br />
(Taouariit Tamokrant), ou à passées de grés rouge (Mitre, Aït Lhaj, Oued Akhnig), d’argilites<br />
verdâtres (Mitre) et de dolomies laminitiques (Aghbalou Oumlil, Mitre et Taouariit<br />
Tamokrant).<br />
126
Fig. 46- Bordure méridionale du Moyen Atlas : profil paléogéographique<br />
et morpho-structuration en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de<br />
cône, 3-Dépôts fluviatils en tresse proximal, 4-Plate forme carbonatée, 5-Plaine<br />
d’inondation, 6-Niveaux pédogénétiques.<br />
Ce détritisme fin, d’extension régional, atteste de l’instauration d'une plaine d'inondation,<br />
où la sédimentation se fait par simple décantation, suite à la chute de l’énergie du milieu<br />
fluviatile et sous un climat chaud à tendance aride Il témoigne de l’accalmie volcanique,<br />
tectonique et érosive ou de la dénivellation des reliefs bordiers qui se traduit par l’ennoyage<br />
des structures préexistantes.<br />
Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques et progressif ou<br />
brutal<br />
La Formation de Lissit (Fig. 47 et 48)<br />
La Formation de Lissit est représentée par les carbonates liasiques du Lotharingien<br />
moyen-Carixien élevé voire Domérien probable (Saâdi, 1996; Saâdi & al., 2003). Ils sont<br />
caractérisés par le "faciès d’Itzer" (Carixien : biozones C 1 -C 2 ) ; qui les subdivise en<br />
carbonates anté-Itzer (CAI) et carbonates post-Itzer (CPI).<br />
-Les carbonates anté-Itzer (base du Lotharingien moyen-supérieur voire Carixien<br />
inférieur). Essentiellement carbonaté au NE (entre Aït Oufella et Taouariit Tamokrant), ils<br />
débutent au SW (Aghbalou Oumlil et Aït Lhaj) par une alternance de dolomies bioclastiques<br />
tufacées à stratification entrecroisée, essentiellement à brachiopodes, et d’argilites tufacées<br />
rougeâtres à galet de basaltes et lentilles de dolomies tufacées. (Fig. 47 et Fig. 48: types 3a et<br />
4a). Les carbonates anté-Itzer (Fig. 47) sont structurés à la base en des séquences tidalitiques<br />
rétrogradantes (Fig. 47) de types estran (Fig. 48: type 3) et chenal de marée (Fig. 48: type4).<br />
Elles attestent de la transgression du Tidal flat par des marées importantes ; qui se traduisent<br />
par des chenaux progressant sur cet estran très étendu et peu penté; ils s’emboîtent en des<br />
onlaps très étendus de grande épaisseur.<br />
127
Fig. 47-Corrélations du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />
CAI, carbonates anté-Itzer ; CPI, carbonates post-Itzer ; NH, niveau à Hesperithyris<br />
(cf. Fig. 12 pour la légende de la carte).<br />
128
Fig. 48-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale<br />
du Moyen Atlas : séquences de sebkha (1) et à lignites (2).<br />
129
Fig. 48 (suite)-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale<br />
du Moyen Atlas : séquences d’inondation et de comblement des milieux de<br />
type d’estran (3) et chenal de marée (4).<br />
130
Ces dépôts tidalitiques attestent de l'instauration d'un environnement de type tidal flat<br />
sous climat chaud et en régime biostasique, suite à la remontée eustatique du Lias inférieur.<br />
Ils sont marqués par le développement de milieux subtidaux et intertidaux au Lotharingien<br />
moyen-Carixien basal qui évoluent en un environnement supratidal au Carixien inférieur<br />
(biozone C 1 ). La présence des récurrences argileuses, qui marquent essentiellement le secteur<br />
SW, indique la proximité d'un rivage et d'une terre ferme.<br />
Ces dépôts montrent des variations d'épaisseurs et des changements de faciès notables ;<br />
qui attestent d’un approfondissement graduel s'effectuant en paliers successifs, en allant du<br />
SW vers le NE. Ils traduisent la réactivation du canevas structural préétabli, dont est témoin<br />
les pyroclastites des premiers niveaux carbonatés. Cette reprise timide du volcanisme explosif<br />
correspond à l’ultime manifestation volcanique, de la base du Lias inférieur ; elle est en<br />
relation avec le rejeu des accidents majeurs et de la poursuite de la distension triasico-liasique<br />
lors du dépôt des prémices de la plate forme carbonatée. Elle est synchrone de la remontée<br />
eustatique du Lias. Ce volcanisme se tarit plus tard.<br />
Viennent ensuite des séquences de sebkha (Fig. 48 : type 1) ; qui attestent de la régression<br />
marine, se manifestant par des dépôts évaporitiques et une abondance de discontinuités<br />
(niveaux pédogénétiques, surfaces à mud-craks, niveaux à tipis et brèches de tempêtes). Avec<br />
le sommet des carbonates anté-Itzer, on assiste à une homogénéisation paléogéographique,<br />
qui se traduit par l’instauration d’environnements supratidaux (développement des séquences<br />
de type 1). Ils sont les prémices de l’émersion généralisée du secteur. Celle-ci, se manifeste<br />
par le dépôt du faciès d’Itzer (Carixien biozones C 1 -C 2 ).<br />
Le faciès d’Itzer (Fig. 49)<br />
Le faciès d'Itzer repose sur les carbonates anté-Itzer par le biais d'une discontinuité<br />
sédimentaire d'extension régionale, dont la matérialisation change d'une région à l'autre:<br />
surface émersive à fentes de dessiccation, surface karstifiée colmatée par des argilites rouges,<br />
surface de ravinement ferruginisée, surface bioturbée et surface durcie encroûtée.<br />
La composition du faciès d’Itzer et son organisation ainsi que sa puissance changent d'une<br />
coupe à l'autre. Essentiellement détritique à la base, il matérialise l'émersion prolongée de<br />
cette bordure moyenne atlasique ; ainsi que la phase de l'érosion météorique importante qu'ont<br />
subi les carbonates anté-Itzer. Notons que cette émersion, diachrone d'un secteur à l'autre, est<br />
tardive dans le secteur SW. Viennent ensuite les argilites rougeâtres du Carixien (biozone C 1 ),<br />
conséquentes de l'instauration d'une plaine d'inondation, réceptacle d'épandages fluviatiles<br />
(coupe Mi) et siège de transformations pédogénétiques multiples (Aït Qbal Lahlam et<br />
Taouariit Tameziant).<br />
Ce détritisme fin caractérise un régime rhéxistasique en périodes pluvieuses et sèches<br />
alternées (Saâdi, 1996). Ce type de sédimentation, qui témoigne de dessiccations et de<br />
rubéfactions importantes, est concomitant d'un épisode tectonique. Le démantèlement des<br />
reliefs avoisinants, alors rajeunis, alimente à chaque flot saisonnier en détritiques les zones<br />
subsidentes adjacentes. Après cet épisode émersif, le faciès d'Itzer se termine par des argilites<br />
verdâtres (Carixien supérieur : biozone C 2 ), qui attestent d'une remise en eau de cette région<br />
où certains blocs ont connu des émersions épisodiques (Aït Qbal Lahlam et Taouariit<br />
Tameziant).<br />
Dés le sommet du faciès d’Itzer s’instaure des faciès sebkhaïques (type 1) sont les<br />
témoins d’une nouvelle remontée eustatique dés le Carixien supérieur (biozone C2).<br />
Localement, au SW se développent des faciès ligniteux (type 2), qui attestent de l’abondance<br />
des paysages à Mangroves.<br />
131
132<br />
Fig. 49-Le Faciès d’Itzer de la bordure méridionale du Moyen Atlas : organisation<br />
et relation avec l’émerssion régionale intra-carixienne
Les changements de faciès et les variations d'épaisseur traduisent une instabilité du<br />
tréfonds, marquant la réactivation des structures préexistantes. Le passage du faciès d'Itzer<br />
aux carbonates post-Itzer est graduel (Aït Qbal Lahlam, Aït Lhaj et Oued Akhnig: coupe<br />
KH 1 ) ou brutal (Taouariit Tameziant, Aït Oufella, Aït Otman, Miter et Taouarda).<br />
-Les carbonates post-Itzer (Fig. 47)<br />
Après le dépôt du faciès d'Itzer (Saâdi, 1996; Saâdi & Fedan, 1999 a), les conditions de<br />
sédimentation changent du tout au tout. On assiste alors à une homogénéisation<br />
paléogéographique qui se marque par une généralisation de faciès tidaux (carbonates post-<br />
Itzer du Carixien supérieur (biozone C 2 -Domérien). Ils sont caractérisés dans le secteur NE<br />
par un niveau lumachellique à brachiopodes le "niveau à Hesperithyris".<br />
La remise en eau, annoncée par les argilites verdâtres du faciès d'Itzer, s'affirme avec<br />
l'instauration de la plate-forme carbonatée du Carixien (biozone C 2 ) sous un régime<br />
biostasique. Elle débute par le développement d'un milieu supratidal qui évolue, suite à une<br />
accentuation de la subsidence et à une reconquête marine, en un estran très étendu. Les<br />
périodes d'inondation maximale de cette bordure moyen-atlasique correspondent à des marées<br />
exceptionnelles qui recouvrent ces estrans (Fig. 47). Ces incursions marines épisodiques sont<br />
génératrices d’épandages bioclastiques et oolitiques qui s’intègrent dans des séquences<br />
rétrogradantes de type chenal de marée (Fig. 48: type 4a). Cette dynamique sédimentaire se<br />
généralise au cours du Carixien élevé et le Domérien inférieur. Durant le Domérien supérieur,<br />
la progradation marine et l’exhaussement relatif de la région sont favorables à la<br />
généralisation de milieux supratidaux (Fig. 48: type 1) et annoncent l’émersion et<br />
l'instauration d'une plaine d'inondation. L'évolution jurassique de cette bordure moyenatlasique<br />
s'achève avec le développement de platiers encrinitiques doméro-toarciens. Ce<br />
retour à un régime marin atteste d'un ennoyage éphémère de cette région, au début du cycle<br />
toarcien.<br />
B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />
La bordure méridionale du Moyen Atlas (Fig. 1) se caractérise par une couverture,<br />
essentiellement liasique, dont les caractéristiques faciologiques particulières diffèrent de<br />
celles des autres régions du Moyen Atlas, de position septentrionale (COLO, 1961; Charriére,<br />
1990; Echarfaoui, 1991; El Arabi, 1987; Hauptman, 1990; Akhssas, 1993; Laadila, 1996).<br />
Les dépôts triasico-liasiques sont formés par la succession de deux ensembles<br />
lithostratigraphiques majeurs : les argilites salifères supérieures et les carbonates tidalitiques.<br />
Les argilites supérieures, rapportées au Lias inférieur, reposent sur le complexe<br />
basaltique par le biais d'un ou de plusieurs niveau (x) de calcaire (s) hématitisé (s) et<br />
ferruginisé (s). Elles sont structurées en trois formations : formation d’Aït Lhaj (équivalente<br />
de la formation de Tizi n’Rechou), formation de Tizi n’Toumelba et formation d’Aghbalou<br />
Oumlil (Fig. 50).<br />
La formation d’Aït Lhaj débute au NE par des dépôts grossiers à éléments constitutifs<br />
anguleux, séparées au sommet par des niveaux relativement plus fin. Ces dépôts sont<br />
organisés en séquences progradantes, à base ravinante, grano- et strato-décroissantes. Elles<br />
sont de puissances plurimétriques à pluridécamétrique et formées de dépôts grossiers à la base<br />
et de plus en plus fins au sommet. Les termes bréchiques de base sont formés par des<br />
éléments dus au remaniement local des basaltes sous-jacents et de pyroclastites grossières,<br />
issues d’un volcanisme explosif ; dont la matrice est fine et généralement formée de cendres<br />
marron-verdâtre.<br />
133
Fig. 50-Les argilites saliféres supérieures de la bordure méridionale du Moyen Atlas:<br />
paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />
134
Ces décharges grossières, progradantes, attestent du démantèlement des reliefs bordiers en<br />
voie de surrection ; elles caractérisent le développement des milieux de cône de déjection à<br />
l’aplomb des escarpements montagneux. La dégradation mécanique des reliefs érigés est sous<br />
contrôle tectonique ; comme elle est régit par un climat humide responsable de l’élévation des<br />
crus des cours d’eau (facteurs d’érosion et de transport). La tendance grano-décroissante<br />
progressive des sédiments montre une évolution vers un réseau en tresse proximal.<br />
Ces dépôts sont coiffés par des niveaux pédogénétiques matérialisés par : des argilites<br />
consolidées et concrétionnées et des calcaires silicifiés et hématitisés ; ils traduisent des<br />
phases émersives de la région et les arrêts momentanés de la dégradation en climat chaud et<br />
rubéfiant.<br />
Les termes suivants (membre supérieur de la formation d’Aït Lhaj) sont marqués par une<br />
alternance argilo-conglomératique, avec prédominance des conglomérats et abondances de<br />
niveaux pédogénétiques. Ils sont structurés en séquences progradantes, grano- et<br />
stratodécroissantes à deux pôles, montrant la dualité entre les dépôts du système fluviatile et<br />
de plaine d’inondation ; et donc de l’avancée du détritisme fin.<br />
La succession des séquences élémentaires, dénonce l’installation d’un réseau fluviatile en<br />
tresse, où les chenaux se relaient et s’emboîtent. La granodécroissance atteste de la<br />
diminution de l’énergie hydrodynamique faisant réduire l’alimentation en détritiques<br />
grossiers. Les niveaux pédogénétiques reflètent des phases d’émersion accompagnée de phase<br />
d’arrêt de l’érosion qui alternent avec les phases de démantèlement ; en accord avec une<br />
alternance de périodes climatiques humides, où le réseau fluviatile est important et son<br />
énergie élevée, responsable des apports grossiers, et de périodes chaudes où l’énergie fluviale<br />
diminue brusquement et s’installent des phases d’émersion soulignée par des horizons<br />
épigénéisés.<br />
La formation de Tizi n’Toumelba est formée de dépôts à éléments relativement plus fins<br />
(prédominance des éléments de la taille des grés). Elle est marquée essentiellement par une<br />
dominance des cendres fauves, qui attestent d’une activité volcanique importante. Le<br />
détritisme fin est marqué par l’abondance d’argilites tufacées.<br />
Il va s’affirmer au sommet des argilites saliféres supérieures par la Formation d’Aghbalou<br />
Oumlil. Elle est formée par des argilites rouge-brique, où les niveaux grossiers sont rares<br />
voire absents (chenaux distributeurs quasi-absents). Ce détritisme fin atteste du débordement<br />
et l’ennoyage des structures préexistantes suite à une homogénéisation relative ; comme il<br />
traduit l’instauration d’une plaine d’inondation sous régime rhéxistasique en climat chaud et<br />
rubéfiant. Elles sont coiffées généralement par des argilites verdâtres, localement,<br />
évaporitiques (Taouariit Tamokrant), qui reflètent un changement dans les conditions de<br />
sédimentation, avec l’installation d’un milieux sebkhaïque suite à la remontée eustatique qui<br />
devient plus franche avec le développement de la plate forme carbonatée liasique.<br />
Les argilites saliféres supérieures sont organisées en mésoséquences progradantes, où les<br />
dépôts sont grossiers à la base et de plus en plus fins au sommet. A ces dépôts détritiques sont<br />
associées des pyroclastiques issues d’un volcanisme explosif. Les pyroclastites montrent une<br />
variation granulométriques, qui se fait dans le même sens que la grano-décroissance détritique<br />
(Fig. 50). Elles sont grossières à la base des mésoséquences ; indiquant l’activité importante<br />
des évents ; sources du volcanisme explosif (aplomb des failles). Alors qu’au sommet des<br />
mésoséquences, on note le dépôt de niveaux à rares pyroclastites fines ; qui se mettent en<br />
place généralement loin de la source d’émission ou longtemps après une émission volcanique<br />
ancienne. Ces roches volcaniques seraient à mettre en relation avec le rejeu des accidents<br />
135
préexistants ; cette tectonique continue, qui est également à l’origine des décharges<br />
détritiques, s’accentue épisodiquement (base des mésoséquences).<br />
L’association d‘éléments issus de la dégradation des basaltes sous-jacents et de<br />
pyroclastites issues d’un volcanisme explosif, alimentent des bassins en voie de subsidence<br />
(effondrement qui migre du NE vers le SW) ; organisés en zones hautes et zones effondrées.<br />
Avec la formation d’Aghbalou Oumlil, on assiste à une accalmie volcanique, tectonique<br />
et érosive, qui traduit le débordement et l’ennoyage des structures préexistantes avec<br />
l’instauration d’une plaine d’inondation. Celle-ci, évolue en un domaine sebkhaïque dés le<br />
début de la transgression liasique.<br />
Le passage de ces argilites aux carbonates liasiques est brutal ou progressif.<br />
La Formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques du Lias, rapportés au<br />
Lotharingien moyen- Carixien élevé voire Domérien.<br />
Au cours du Lias inférieur et moyen, La bordure méridionale du Moyen Atlas a suivi une<br />
évolution marine qu’entrecoupent des épisodes émersifs plus ou moins prolongés ; la<br />
première de faible extension est intra-Lotharingien, la deuxième généralisée est carixienne,<br />
elle est matérialisée par le développement du "Faciès d’Itzer" ; et la troisième coiffe les<br />
carbonates tidalitiques liasiques, et prélude à l’émersion de la région avant la crise toarcienne.<br />
Elle est marquée par le développement d’une plate forme carbonatée tidalitique; où<br />
s’intercalent des dépôts terrigènes qui s’amenuisent en allant du SW vers le NE. Ce détritisme<br />
liasique résulte de l’interférence des variations eustatiques avec la dynamique du tréfonds. Il<br />
st alimenté par les produits du démantèlement des seuils érigés avoisinants.<br />
Quant aux dépôts carbonatés, ils sont organisés en séquences rétrogradantes de types<br />
variés : séquences de chenal de marée, d’estran et de sebkha ; elles se répartissent<br />
différemment dans le temps et dans l’espace. Ils traduisent les hausses eustatiques, que<br />
connaît la région, dont le maximum est atteint au Carixien.<br />
La transgression s’affirme au Carixien et atteint un maximum d’inondation avec l’avancée<br />
des cordons oolithiques et bioclastiques (niveaux à Hesperithyris) ; qui s’intègrent dans des<br />
séquences de chenal de marée.<br />
Après quoi, le niveau marin "recule" et se marque par le retour d’abord à des conditions<br />
sebkhaïques et ensuite d’une nouvelle période d’émersion de la région<br />
136
Chapitre 3 LA REGION D’AOULI-SIDI AYAD<br />
I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique<br />
Dans la région d’Aouli-Sidi Ayad, les dépôts triasico-liasiques rouges reposent sur un<br />
socle paléozoïque granitisé et sont transgressés par les carbonates liasiques. Ces dépôts,<br />
discordants sur le socle paléozoïque plissé et métamorphisé, avec lequel ils présentent<br />
localement un contact faillé, sont représentés essentiellement par les argilites salifères<br />
rougeâtres, où s’intercale un complexe basaltique ; d’où la distinction d’argilites inférieures et<br />
supérieures.<br />
A-Les détritiques grossiers de base<br />
Sur le socle paléozoïque repose, en discordance nette, un conglomérat (0 à 10 m) à<br />
éléments de socle (schistes, quartz filoniens et amphibolites) baignant dans une matrice<br />
gréseuse rouge.<br />
Plus à l’ouest de Ksar Aouli, sur les granitoïdes, se déposent des arkoses qui comportent<br />
des conglomérats à éléments de granite, des grès et des argilites.<br />
B-Les argilites salifères inférieures (30m) sont chargées à la base en intercalations de<br />
grés quartzeux et feldspatho-quartzitiques, de conglomérats et de dolomies gréseuses. Au<br />
sommet, elles montrent des passées d’argilites versicolores généralement feuilletées, des<br />
niveaux d’argilites consolidées (niveaux pédogénétiques) et d’argilites rougeâtres ou<br />
noirâtres. Elles sont coiffées par des calcrêtes microplissées gris-verdâtre à noirâtres,<br />
feuilletées au sommet, que séparent des argilites verdâtres; au NE de Boulaâjoul, elles sont<br />
couronnées par une alternance d’argilites rougeâtres ou blanchâtres et de niveaux d’argilites<br />
consolidées rougeâtres.<br />
Localement, les basaltes et les argilites salifères supérieures sont lacunaires, et les<br />
argilites inférieures sont transgressées par le conglomérat de base du Crétacé (Oued Kiss et<br />
Assif Boulaâjoul) ou recouvert par des placages quaternaires (Dhar Al Khach).<br />
Le passage de ces argilites inférieures aux basaltes sus-jacents est généralement plat,<br />
rarement irrégulier avec des Figures de charges (bordure orientale de la boutonnière de Zeïda-<br />
Aouli, à Akebbab et au NE de Boulaâjoul.<br />
C-Le complexe basaltique est épais de 150 m, dans la région de ksar Aouli où il est<br />
organisé en plusieurs coulées. Il débute par un niveau pluridécimétrique où se mélangent des<br />
éléments de basaltes et d’argilites.<br />
Il s'agît de basaltes à billes verts, bruns ou gris, prismés ou altérés, souvent affectés par<br />
des fentes de tailles et de formes variées, à remplissage siliceux et de dykes décimétriques à<br />
pluridécimétriques à remplissage varié (silice et argilites rouges) et souvent à épontes<br />
recristallisées (Ifri Ichabar). Dans ce complexe basaltique s’intercalent localement des<br />
niveaux silicifiés et ferruginisés (Tourarine) et une passée d’argilites rougeâtres (Aghanbou<br />
Ou Foullous). Une surface de ravinement, généralement à fentes remplies d’argilites<br />
rougeâtres, coiffe ce complexe.<br />
137
D-Les argilites salifères supérieures (Fig. 51)<br />
Dans cette région, les argilites salifères supérieures, marquées par des dépôts volcaniques<br />
à facture pyroclastiques (Ouarhache, 1993 ; 1995 ; 2002 ; Ouarhache & al., 1999 ; Saâdi &<br />
al., 1997b ; 1999b ; 2004a et b ; 2006), sont organisées en deux formations : la Formation de<br />
Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
1-La Formation de Boumia est composée de deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (1 à 21 m) débute par une brèche pyroclastique,<br />
monogénique et hétérométrique, à ciment siliceux, que surmonte un conglomérat à éléments<br />
de basaltes, matrice argileuse rougeâtre et à stratification oblique et entrecroisée. Il admet<br />
dans la partie médiane une passée plurimétrique d’argilites rougeâtres, chargées en volcanosédimentaires<br />
; comme elle montre localement (Oued Moulouya) à la base une récurrence de<br />
basalte microlitique. Il est coiffé par des tufs fins lités, ou localement par des argilites<br />
rougeâtres.<br />
b-Le membre supérieur<br />
Le membre supérieur (10 à 40m) débute par des barres chenalisées stratodécroissantes de<br />
conglomérats monogéniques à stratification oblique en auges et à éléments de basaltes et/ou<br />
de brèches pyroclastiques, que séparent des passées d’argilites rougeâtres, généralement<br />
tufacées et/ou consolidées.<br />
Leur succèdent soit des argilites rougeâtres à tufs grossiers noirâtres à stratification<br />
oblique diffuse qu’intercalent des carbonates palustres, des grés et des niveaux<br />
pédogénétiques ; soit des barres chenalisées de conglomérats polygéniques, à galets de<br />
basaltes et d’argilites rougeâtres, à stratification oblique et entrecroisée et à rares passées de<br />
tufs fins lités, d’argilites tufacées consolidées et concrétionnées et de niveaux pédogénétiques.<br />
2-La Formation d’Aghbalou Oumlil<br />
La Formation d’Aghbalou Oumlil, dont le passage avec la Formation de Boumia est<br />
progressif, est lacunaire au NW et réduite sur la rive gauche d’Oued Moulouya. Ailleurs, elle<br />
est composée d’argilites rougeâtres ou rouge brique où se développent des passées de tufs<br />
grossiers, fins au sommet, de calcaires argileux et de calcaires lités rosâtres. Leur succèdent<br />
des argilites feuilletées versicolores, que coiffent des argilites verdâtres.<br />
E-La Formation de Lissit (6 à 25m) repose soit sur le complexe basaltique au NW,<br />
soit sur la formation d’Aghbalou Oumlil avec laquelle, elle montre un passage brutal ou<br />
progressif. Les argilites feuilletées, rougeâtres ou verdâtres, se chargent en concrétions<br />
calcaires, localement riches en lignites, et en passées de dolomies ou de calcaires<br />
bioclastiques. Cette alternance est marquée par divers types d’intercalations : tuf cristallin à<br />
ciment argileux, niveaux pédogénétiques et pseudonoduleux, argilites à mud-craks, tuffite<br />
grossière et grés à éléments de basaltes. Viennent ensuite des lumachelles à bivalves à tests<br />
épais (Mégalodontidés), bois fossiles et stromatolites à structures oeillées. Une passée<br />
d’argilites rosâtres consolidées, dolomitisées et ferruginisées, drape ces carbonates.<br />
138
Fig. 51-Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />
la région Aouli-Sidi Ayad<br />
139
II-LES COUPES DE OUED MOULOUYA<br />
Le long du lit de Oued Moulouya ; et plus précisément à l’Est immédiat du village de<br />
Aouli, deux coupes sont levées. Il s’agit des coupes OM 1 et OM 2 . Le long de ces coupes<br />
affleurent bien les argilites saliféres supérieures et les volcano-sédimentaires associés. Alors<br />
que les carbonates liasiques, ils sont pelliculaires et forment le sommet des falaises.<br />
A-Coupe OM 1<br />
1-Présentation de la coupe<br />
La coupe OM I est levée au SE du plateau d’Akebbab sur la rive sud de Oued Moulouya ;<br />
elle intéresse le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques.<br />
2-Les formations (Fig. 52)<br />
Le complexe basaltique altéré à billes, gris-rougeâtre est recouvert par des dépôts à<br />
dominante détritique qui évoluent aux carbonates. Ces dépôts aux caractéristiques<br />
faciologiques variés, sont organisés en trois formations : la Formation de Boumia, la<br />
Formation d’Aghbalou Oumlil et la Formation de Lissit.<br />
a-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 4 ; 10m)<br />
Cette Formation est structurée en deux membres :<br />
-Le membre inférieur (1 à 2a; 1,50m) transgresse le complexe basaltique. Il débute par<br />
des brèches pyroclastiques vert-grisâtre, pluridécimétriques, à géodes (niveau 1). Ces brèches<br />
d’explosion sont formées de 40% de fragments de basaltes microlitiques porphyriques et<br />
vacuolaires, à fond opacifié et microlites fines de plagioclases, chloritisées, albitisées ou<br />
calcitisées et à contours sinueux et de taille (0,2 à 2,50 mm) ; 20% de fragments lithiques<br />
holofeldspathiques ; 1% de fragments de cristaux de plagioclases de taille (0,25 mm). Le<br />
liant, sparitique (40%), montre de nombreuses vacuoles elliptiques ou arrondies tapissées de<br />
calcite et de silice néoformée. Viennent ensuite des basaltes verdâtres (niveau 2a ; 0,50m) de<br />
texture microlitique très peu porphyrique localement doléritique : à microlites (80 %) de<br />
plagioclases en baguettes et de taille comprise entre 0,1 et 0,25 mm, parfois séricitisées et/ou<br />
chloritisées ; à cristaux de pyroxénes chloritisés et opaques (6%). La mésostase (10 %) est<br />
chloritisée et séricitisée.<br />
-Le membre supérieur (niveaux 2b à 4 ; 8,50m montre l’organisation verticale suivante :<br />
+une brèche pyroclastique gris-verdâtre (niveau 2b) à ciment micritique (80 %). Les<br />
éléments, représentant 20 % du volume de la roche, sont formés par des fragments de basaltes<br />
microlitiques à fond opacifié et chloritisé, à microlites fines, chloritisées et séricitisées ; de<br />
taille qui varie de 0,25 et 3 mm et à contours sinueux ; des cristaux de plagioclases et des<br />
opaques.<br />
+un niveau pluridécimétrique, à base irrégulière, d’argilites rouge-brique, tufacées à la<br />
base, et à galets décimétriques à pluridécimétriques, de basaltes verdâtres (niveau 3). Ces<br />
galets sont formés de basaltes de texture microlitique à très peu porphyrique, localement<br />
doléritique, passant latéralement à une texture microlitique porphyrique, localement<br />
doléritique à anciens fantômes de ferro-magnésiens, chloritisés et opacifiés, formés de<br />
l’association de biotite et d’Albite, ou de biotite, Albite et oxydes de fer et à microfissures<br />
remplies de silice néoformée et/ou de calcite.<br />
140
Fig. 52-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />
(coupe OM 1 )<br />
141
+des argilites tufacées consolidées rouge-brique bréchifiées (niveau 4), organisées en<br />
deux barres pluridécimétriques à bases ravinantes, comportent des fragments de basaltes<br />
microlitiques très peu porphyriques localement doléritiques (5 %) dont la taille varie entre<br />
(0,5 et3mm), de forme sinueuse et à limites diffuses ; des plages de silice néoformée et de<br />
plages de dolosparite à cristaux subautomorphes imbriqués et à clivage net.<br />
+des argilites rouge-brique où s’intercale une passée pluridécimétrique, à base ravinante,<br />
d’argilites tufacées rouge-brique à éléments, centimétriques à pluridécimétriques, de basaltes.<br />
+une brèche chenalisée (1,50m), à éléments centimétriques à décimétriques de basaltes,<br />
de forme angulaire à subarrondie. La matrice est formée d’argilites rouge-brique.<br />
+des argilites rouge-brique, consolidées à la base et feuilletées au sommet et à lentilles de<br />
brèche à éléments, centimétriques à décimétriques, de basaltes.<br />
+des argilites tufacées rouge-brique à galets de basaltes verdâtres et à passées consolidées<br />
d’argilites tufacées rouge-brique.<br />
b- La Formation d’ Aghbalou Oumlil (2m)<br />
Cette formation est composée d’ argilites rouge-brique que coiffe une passée<br />
pluridécimétrique d’argilites verdâtres.<br />
c- La Formation de Lissit (niveaux 5 à 7).<br />
Cette formation, dont seule la base est levée (plus de 25m), est représentée par les tidalites<br />
liasiques. Elle comporte deux membres :<br />
-Le membre inférieur (niveaux 5 à 7 ; 5,80m) est formé d’une alternance de lentilles,<br />
décimétriques à pluridécimétriques, d’argilites rougeâtres, localement verdâtres et de barres, à<br />
bases ravinantes, pluridécimétriques à plurimétriques, stratocroissantes, de dolomies verdâtres<br />
à grisâtres. Ces carbonates sont des dolomicrites (niveau 7b), des dolomicrosparites (niveaux<br />
5 et 6) ou des dolosparites (niveau 7a) à cristaux xénomorphes, clivés, hypidiotopiques,<br />
imbriqués ; à gravelles, oolites (niveau 7b); pellets et pelletoïdes (niveau 7b); agrégats;<br />
ostracodes (niveau 7b) et oxydes de fer. Le sédiment originel serait un calcaire de texture<br />
packstone à wackestone.<br />
-Le membre supérieur débute par des calcaires grisâtres, organisés en trois barres,<br />
plurimétriques, stratocroissantes ; que surmontent des marnes verdâtres (1m) à lentilles<br />
décimétriques de calcaires argileux qui se biseautant latéralement. Il se termine par des barres<br />
pluridécamétriques de carbonates grisâtres.<br />
3-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts argileux et volcanosédimentaires<br />
de la coupe OM 1 , sont représentés par :<br />
-des discontinuités mineures, qui sont matérialisées par des diastèmes, changements<br />
brusques de la lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières et surfaces de ravinement.<br />
-des discontinuités majeures sont représentées par :<br />
+La discordance qui coiffe le complexe basaltique.<br />
+La surface de ravinement, à laquelle est subordonnée un changement brusque de la<br />
lithologie. Elle souligne la base des carbonates liasiques.<br />
142
4-Les faciès<br />
Le long de la coupe OM 1, différents types de faciès sont inventoriés :<br />
-les basaltes verdâtres de texture microlitiques très peu porphyriques localement<br />
doléritiques.<br />
-les brèches pyroclastiques gris-verdâtre à liant micritique ; les brèches pyroclastiques<br />
vert-grisâtre à géodes et à matrice sparitique; les brèches à matrice argileuse rouge-brique.<br />
-les argilites tufacées où l’on distingue : les argilites rouge-brique à galets de basaltes<br />
verdâtres ; les argilites consolidées rouge-brique, bréchifiées ; les argilites rouge-brique à<br />
galets d’argilites consolidées rouge-brique tufacées.<br />
-les argilites consolidées rouge-brique ; les argilites rouge-brique ou verdâtres ; les<br />
argilites feuilletées rougeâtres.<br />
-les marnes verdâtres.<br />
-les dolomies verdâtres ou grisâtres.<br />
-les calcaires argileux ; les calcaires grisâtres.<br />
5-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les faciès, ainsi inventoriés, s’agencent en plusieurs séquences, qui sont subordonnées<br />
aux discontinuités sédimentaires précitées. Ces séquences sont de polarité et d’ordre variés.<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 53)<br />
Les dépôts de la coupe OM 1 sont regroupés en six séquences de 2 éme ordre.<br />
-La première séquence, à base irrégulière, débute par des volcano-sédimentaires<br />
grossiers à géodes ; que surmontent des calcaires tufacés et des argilites tufacées à galets<br />
décimétriques à pluridécimétriques de basalte.<br />
-La deuxième séquence est formée par des argilites dolomitisées et ferruginisées. Elles<br />
sont surmontées par des argilites, tufacées à éléments, centimétriques à décimétriques, de<br />
basalte.<br />
-La troisième séquence, à base ravinante, est formée par des brèches, à éléments<br />
centimétriques à décimétriques, et à matrice argileuse rougeâtres ; que surmontent des<br />
argilites tufacées rougeâtres, consolidées à la base, et litées et à lentilles de brèches tufacées<br />
au sommet.<br />
-La quatrième séquence, à base ravinante, est formée d’ argilites tufacées feuilletées<br />
rougeâtres ; que surmontent des argilites à lentilles et galets de basaltes.<br />
-La cinquième séquence est formée par des argilites rougeâtres à la base et verdâtres au<br />
sommet.<br />
-La sixième séquence, de type estran et à base ravinante, est formée par des calcaires<br />
oolitiques, à agrégats et pellets que surmontent des dolomies à granules d’oxydes de fer ; que<br />
coiffe une passée de marnes verdâtre à lentilles de calcaires argileux.<br />
143
Fig. 53-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Oued Moulouya<br />
(coupe OM 1 )<br />
144
Les premières et troisièmes séquences, à bases ravinantes et à dépôts grossiers seraient<br />
caractéristiques de faciès du système fluviatile en tresse proximal. Alors que les deuxième,<br />
quatrième et cinquième séquences, elles se seraient déposées dans un milieu fluviatile en<br />
tresse en zone distale. La sixième séquence indique l’installation d’une plaine d’inondation en<br />
climat tropical humide (absence des niveaux pédogénétiques).<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les séquences de 2 éme<br />
mésoséquences.<br />
ordre sont agencées à une échelle moyenne en quatre<br />
-Les deux premières mésoséquences, que coiffent des surfaces de ravinement, sont<br />
positives. Elles sont formées par des séquences continentales de 2 éme ordre qui indiquent une<br />
évolution d’un système fluviatile en tresse proximal puis distal. Elle témoigne de l’érosion<br />
intense des reliefs de l’arrière pays (phase rhéxistasique). L’existence des pyroclastes<br />
témoigne d’un volcanisme explosif parallèlement à la sédimentation.<br />
-La troisième mésoséquence serait formée par des faciès essentiellement argileux. Elle<br />
traduit l’installation d’ abord d’un système fluviatile distale ; après quoi, se développe une<br />
plaine d’inondation en climat tropical humide, où la sédimentation se fait par décantation des<br />
particules fines.<br />
-La quatrième mésoséquence, tronquée au sommet, témoigne de l’installation d'un<br />
environnement de type tidal flat, suite à la remontée eustatique du Lias sous régime<br />
biostasique en climat tropical aride.<br />
6-Conclusion<br />
Le long de la coupe OM 1, affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères<br />
supérieures et la base des carbonates liasiques.<br />
Les argilites salifères supérieures, réduites, montrent de nombreuses récurrences<br />
d’émission effusive basaltiques (à tendance doléritique) et des faciès pyroclastiques, témoins<br />
de l’activité pérenne du volcanisme triasico-liasique suite à la réactivation des failles<br />
préexistantes.<br />
Les dépôts détritiques sont agencés en séquences fluviatiles en tresse d’abords proximaux,<br />
puis distaux que relayent d’une plaine d’inondation sous climat tropical à saisons alternées<br />
chaude et humide.<br />
Les carbonates liasiques tidalitiques, sont agencés en séquences d’estran. Ils témoignent<br />
de l’instauration d’un environnement de type marais maritime lors de l’inondation de la<br />
région en phase biostasique, avec arrêt des apports détritiques et de l’activité volcanique.<br />
Les dépôts de la coupe OM 1 sont contrôlés par le climat, l’eustatisme et la tectonique.<br />
145
B-La coupe OM 2<br />
1-Présentation de la coupe<br />
La coupe OM 2 est levée aussi le long de la cluse de Oued Moulouya, à l'Ouest de la coupe<br />
OM 1 et au SE du plateau d’Akabbab.<br />
Cette coupe intéresse essentiellement les argilites saliféres supérieures et les volcanosédimentaires<br />
associés. Ces dépôts, triasico-liasiques aux caractéristiques faciologiques très<br />
variées, sont subdivisés en trois formations.<br />
a-La Formation de Boumia (Fig. 54)<br />
Cette formation (63m) est structurée en deux membres :<br />
α-Le membre inférieur (21m)<br />
Il repose sur le complexe basaltique par le biais d’une brèche (12 m) à éléments,<br />
décimétrique à pluridécimétrique, de basaltes que surmontent des argilites rougeâtres à<br />
passées lenticulaires de volcano-détritiques relativement fins. Ce membre se termine par des<br />
conglomérats chenalisés (6m) à stratifications oblique et entrecroisée.<br />
β-Le membre supérieur (42m)<br />
Ce membre est subdivisé en trois unités.<br />
-la première unité (22m) est organisée comme suit:<br />
+argilites rougeâtres que ravine une barre (1,50m) de brèche pyroclastique verdâtre à<br />
éléments centimétriques à décimétriques de basaltes ;<br />
+argilites rouge-brique à passées décimétriques de tufs fins et d'argilites consolidées<br />
rouge-brique;<br />
+brèches pyroclastiques à éléments, centimétriques à décimétriques, de basaltes, sont<br />
organisées en trois barres chenalisées, pluridécimétriques à plurimétriques,<br />
stratodécroissantes et séparées par des argilites tufacées rougeâtres, pluridécimétriques, à<br />
éléments centimétriques à décimétriques, de basaltes ;<br />
+argilites tufacées rouge-brique, à passées consolidées.<br />
+tufs grossiers noirâtres (8m) à stratification oblique à la base à calcrêtes et niveaux à<br />
poupées ;<br />
+une barre chenalisée pluridécimétrique, de tufs consolidés rougeâtres, que surmontent<br />
des argilites tufacées rougeâtres.<br />
+ une barre métrique, chenalisée, de brèche à éléments centimétriques à décimétriques, de<br />
basaltes et à matrice argileuse rougeâtre.<br />
-la deuxième unité (11m) débute par des argilites rougeâtres consolidées tufacées à la<br />
base et riches en concrétions calcaires et galets d'argilites rougeâtres. Vient ensuite une barre<br />
pluridécimétrique, chenalisée, de calcaire micritique gris à galets d’argilites rougeâtres ;<br />
auxquelles fait suite une passée, pluridécimétrique, d'argilites consolidées tufacées rougeâtres<br />
à éléments de basaltes. Elles sont coiffées par une alternance de brèches, chenalisées, à<br />
éléments centimétriques à décimétriques, et de niveaux décimétriques à plurimétriques<br />
d'argilites rougeâtres.<br />
146
Fig. 54-Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />
(coupe OM 2 )<br />
147
-la troisième unité (10m) est formée par des argilites tufacées noirâtres consolidées et<br />
concrétionnées (à valeur de paléosols).<br />
b-La Formation d’ Aghbalou Oumlil<br />
Cette formation, épaisse de 10m, est composée d’argilites rouge-brique ; que coiffent des<br />
argilites verdâtres.<br />
c-La Formation de Lissit (13m), représentée par les carbonates liasiques et dont<br />
seule la base est levées, débute par des calcaires argileux grisâtres où s’intercalent des<br />
argilites verdâtres.<br />
2-Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe OM 2 , les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées<br />
par des : diastèmes, joints argileux, changements brusques de la lithologie, surfaces<br />
irrégulières, surfaces de ravinement et niveaux à poupées.<br />
Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont représentées par quatre<br />
surfaces de ravinement : la première coiffe le complexe basaltique, les deuxième et troisième<br />
affectent la base du membre supérieur de la Formation de Boumia. La quatrième souligne la<br />
base des carbonates liasiques.<br />
3-Les faciès<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la coupe OM 2 présentent des caractéristiques<br />
faciologiques très variés, parmi lesquels sont reconnus et définis:<br />
-des niveaux pédogénétiques (niveaux à poupées) ; des argilites consolidées riches en<br />
concrétions calcaires; des argilites consolidées rouge-brique ;<br />
-des argilites rougeâtres, rouge-brique, verdâtres ou noirâtres ;<br />
-des calcaires gris à galets d'argilites rougeâtres; des calcaires et des calcaires argileux<br />
grisâtres ;<br />
-des conglomérats à éléments de basalte et à stratifications oblique et entrecroisée ;<br />
-des argilites consolidées tufacées rouge-brique, rougeâtres ou noirâtres ; des argilites<br />
tufacées rougeâtre;<br />
-des tufs grossiers noirâtres à stratification oblique; des tufs consolidés rougeâtres ; des<br />
tufs fins marron à stratification entrecroisée; des tufs jaunâtres.<br />
-des brèches verdâtres ou jaunâtres<br />
4-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les faciès, ainsi définis, sont agencés en séquences de puissance et de polarité variées.<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 55)<br />
Les dépôts liasiques de la coupe OM 2 sont regroupés en huit séquences de 2 éme ordre.<br />
-La première séquence formée par une brèche que coiffent des niveaux chenalisés de<br />
tufs lenticulaires, que séparent des argilites. Cette séquence, à base ravinante, caractérise un<br />
cône de déjection.<br />
148
Fig. 55-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Oued Moulouya<br />
(coupe OM 2 )<br />
149
-Les deuxième et quatrième séquences sont formées par une alternance de brèches et de<br />
volcano-sédimentaires grossiers chenalisés à stratification oblique ; que surmontent des tufs<br />
consolidés, puis des brèches à matrice argileuse ; coiffées par des argilites concrétionnées où<br />
s’intercale un banc de calcaire. Ces séquences caractérisent des faciès du système fluviatile<br />
proximale. La troisième séquence est du même type que les précédentes, néanmoins les<br />
faciès qu’elle montre sont relativement plus distaux<br />
-Les cinquième et sixième séquences sont caractéristiques du système fluviatile distal.<br />
Ce type de séquences débute par une alternance de brèches et d’argilites rougeâtres Elles sont<br />
surmontées par des argilites tufacées rougeâtres ; que coiffent des argilites noirâtres à passées<br />
consolidées.<br />
-La septième séquence est entièrement argileuse.<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Quatre mésoséquences positives ont été définies sur la coupe OM 2<br />
-La première mésoséquence, englobe le membre inférieur et la base du membre<br />
supérieur de la Formation de Boumia. Elle est formée par des faciès de cône de déjection à la<br />
base que coiffent des faciès du système fluviatile proximal.<br />
-La deuxième mésoséquence comprend les deux tiers du membre supérieur de la<br />
Formation de Boumia. Elle est formée par des faciès à dominante grossière, à la base, et fine<br />
au sommet. Elle comprend des faciès du système fluviatile en tresse proximal à la base et<br />
distal au sommet.<br />
-La troisième mésoséquence, que coiffe la surface de ravinement des carbonates<br />
liasiques, est à "cheval" sur les Formations de Boumia et d’ Aghbalou Oumlil. Elle débute par<br />
des faciès du système fluviatile en tresse; que coiffent des faciès de plaine d’inondation<br />
soumise à un climat hydrolysant.<br />
-La quatrième mésoséquence, où seule la base est levée, est carbonatée. Elle atteste de<br />
l'instauration de la plate-forme carbonatée tidale suite à l'immersion de la région et de la<br />
hausse eustatique du Lias.<br />
5-Conclusion<br />
Les dépôts de la région de Oued Moulouya (coupe OM 2 ) sont représentés par les argilites<br />
salifères supérieures et les carbonates liasiques. Les argilites salifères sont marquées par des<br />
pyroclastites de taille et de nature variées. Ils attestent de l'activité volcanique qui se poursuit<br />
au cours de la sédimentation : ce volcanisme explosif est actif à la base et atteste de la<br />
proximité d’un évent et se tarit progressivement. Les argilites salifères supérieures et les<br />
volcanoclastites associés, sont subdivisées en deux formations :<br />
La Formation de Boumia montre une évolution des faciès de cône de déjection à des<br />
faciès du système fluviatile proximal puis distal. Ces faciès attestent de l'érosion active de<br />
l'arrière pays et de l'important réseau hydrographique, existant dans la région, parallèlement à<br />
une activité volcanique pérenne.<br />
150
Ces faciès, grossiers où s’intercalent des faciès argileux à nombreux niveaux<br />
pédogénétiques, attestent de l’alternance de phases d’érosion et de phases d’accalmie où se<br />
met en place une plaine d’inondation soumise à de nombreuses phases d'émersion (climat<br />
chaud à aride).<br />
La Formation d'Aghbalou Oumlil est représentée par des argilites plurimétriques,<br />
rougeâtres à la base et verdâtres au sommet. Elle atteste de l'avènement d'une plaine<br />
d'inondation puis son immersion progressive ; qui s’affirme avec l’instauration des carbonates<br />
tidalitiques du Lias (Formation de Lissit). Ceux-ci témoignent de l'instauration d'une plate<br />
forme carbonatée de type marais maritime suite à une hausse eustatique.<br />
L'évolution liasique de la région de Oued Moulouya est sous le contrôle de plusieurs<br />
facteurs: la tectonique, de l'arrière pays et du climat (biorhéxistasie).<br />
151
III- COUPES D’AOULI<br />
A-Présentation des coupes<br />
Dans la région d'Aouli, affleurent bien les argilites salifères inférieures, le complexe<br />
basaltique, les argilites salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Deux coupes ont été levées au NE du village de Aouli, sur la falaise d’Akebbab ; la<br />
première (AH) montre le passage des argilites salifères inférieures au complexe basaltique.<br />
Quant à la deuxième (HA), elle est levée dans le Trias-Lias d’Aghouch, et montre : le passage<br />
des basaltes aux argilites salifères supérieures d’une part et aux carbonates liasiques d’autre<br />
part.<br />
B-La coupe HA<br />
1-Les formations (Fig. 56)<br />
Les dépôts de la coupe HA peuvent être subdivisés en deux formations représentées.<br />
a-Les argilites saliféres inférieures, dont seule le sommet est levé, sont<br />
structurées en deux membres :<br />
-Le membre inférieur débute par des argilites rougeâtres que coiffe des argilites<br />
verdâtres. Vient ensuite une alternance d’argilites rougeâtres et verdâtres, généralement,<br />
feuilletées que coiffe un niveau pédogénétique.<br />
-Le membre supérieur (7m) débute par des argilites, rougeâtres à la base, verdâtres dans<br />
la partie médiane et versicolores au sommet ; elles sont coiffées par une passée<br />
pluridécimétrique d’argilites consolidées feuilletées rougeâtres (à valeur de paléosol). Elles<br />
sont surmontées par des argilites rosâtres à passées verdâtres à la base et rouge-brique<br />
marmorisées au sommet. Vient ensuite une alternance de calcrêtes feuilletées et microplissées<br />
gris-verdâtre à noirâtres et de niveaux pluridécimétriques d’argilites, verdâtres à la base et<br />
noirâtres au sommet.<br />
b-Le complexe basaltique, présentant un contact plat ave les argilites inférieures<br />
qu’ils surmontent, sont représentés par des basaltes verdâtres à billes (plus de 12m), altérés au<br />
sommet (desquamation importante).<br />
2-Les discontinuités sédimentaires<br />
Le long de la coupe (HA), les discontinuités sédimentaires, inventoriées et définies, sont<br />
matérialisées par :<br />
-la discontinuité majeure, représentée par un contact plat et des calcrêtes microplissées,<br />
elle sépare les argilites saliféres inférieures du complexe basaltique.<br />
-les discontinuités mineures représentées par : des diastèmes, variations brusques de la<br />
lithologie, joints argileux, calcrêtes et niveaux pédogénétiques.<br />
152
Fig. 56-Evolution sédimentologique des dépôts triasiques d’Aouli<br />
(coupe HA).<br />
153
3-Les faciès<br />
Quatre types de faciès sont reconnus sur la coupe HA :<br />
-niveaux pédogénétiques ; argilites consolidées feuilletées rougeâtres ; calcrêtes<br />
feuilletées, microplissées, noirâtres ou gris-verdâtre ;<br />
-argilites feuilletées verdâtres ; argilites rouge-brique marmorisées; argilites verdâtres,<br />
noirâtres, rosâtres, rougeâtres ou versicolores.<br />
4-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les argilites inférieures de la coupe HA sont d’ordre et de composition variée.<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre<br />
-Les trois premières sont composées par une alternance d’argilites rouges ou vertes,<br />
localement versicolores, que coiffent des argilites rougeâtres feuilletées. Les deuxième et<br />
troisième séquences sont couronnées par un niveau pédogénétique.<br />
-La quatrième séquence débute par des argilites rosâtres à passées verdâtres ; que coiffe<br />
une alternance d’argilites verdâtres ou noirâtres et de calcrêtes microplissées.<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Cette mésoséquence est formée d’argilites rouges et versicolores que coiffe une alternance<br />
d’argilites vertes et de calcrêtes microplissées. Elle atteste de l’installation d’une plaine<br />
d’inondation soumise à de nombreuses phases d’émersion (abondance des niveaux à<br />
poupées). Les marmorisations seraient dues à des activités pédogénétiques; qui suggère aussi<br />
que l’aire de dépôt était relativement humide avec une végétation plus ou moins développée.<br />
Les calcrêtes témoignent de l’augmentation des phénomènes d’encroûtement par une activité<br />
pédogénétique importante (Spay Anderson, 1980). Quant aux argilites noires, elles<br />
témoignent du confinement du milieu de sédimentation. Pour les microplissements, ils<br />
correspondraient à la charge et à une cuisson du matériel suite à l’épanchement des premières<br />
coulées de lave sur un matériel encore plastique.<br />
5-Conclusion<br />
Les argilites saliféres inférieures de la coupe HA (Carnien supérieur-Norien ; Ouarhache,<br />
2002) sont formées par des argilites rougeâtres à passées d’argilites verdâtres, versicolores ou<br />
rosâtres. Certains niveaux sont consolidés, feuilletés ou très bioturbés (niveaux à poupées à<br />
valeur de paléosols). Elles sont coiffées par une alternance d’ argilites verdâtres et noirâtres et<br />
de calcrêtes plissotées. Ces dépôts sont regroupés en une mésoséquence négative, qui englobe<br />
quatre séquences de 2 éme ordre. Ces sédiments attestent d’un dépôt par décantation dans une<br />
dépression (plaine d’inondation) souvent exondée et soumise à des phénomènes<br />
d’encroûtement sous climat chaud et aride.<br />
154
C-LA COUPE AH<br />
1-Présentation de la coupe<br />
Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères<br />
supérieures, les volcano-sédimentaires associés et les carbonates liasiques.<br />
2-Les formations (Fig. 57 et 58)<br />
Le complexe basaltique est formé par des basaltes verdâtres (30m), souvent altéré à billes,<br />
où s’intercalent deux coulées de basaltes "frais". Ils sont coiffés par un faisceau de basaltes<br />
prismés (7m).<br />
Quant aux dépôts sus-jacents, à caractères faciologiques variés, ils sont subdivisés en trois<br />
formations :<br />
a-La Formation de Boumia (32m)<br />
Cette première formation, essentiellement volcano-sédimentaire, peut être subdivisée en<br />
deux membres :<br />
-Le membre inférieur (21m), reposant sur le complexe basaltique par le biais d’une<br />
brèche pyroclastique grisâtre altérée (altération perdescendum) à éléments de basaltes<br />
pouvant atteindre un diamètre supérieur à 5cm.<br />
Viennent ensuite des conglomérats monogéniques et polymétriques, à éléments<br />
centimétriques à pluridécimétriques, de basalte désorganisé à stratification oblique en auges.<br />
Ils sont couronnés par des tufs fins lités granodécroissants.<br />
-Le membre supérieur (21m) est structuré comme suit :<br />
+des conglomérats à éléments centimétriques à pluridécimétriques, désorganisés, à<br />
stratification oblique en auges, sont organisés en barres pluridécimétriques à plurimétriques,<br />
chenalisées, stratodécroissantes, que séparent des argilites rougeâtres ;<br />
+une alternance de barres, plurimétriques à métriques, chenalisées de conglomérats et de<br />
tufs fins ;<br />
+des argilites consolidées tufacées rouge-brique (2m) à concrétions de calcaires argileux<br />
jaunâtres ;<br />
+un niveau pluridécimétrique, à base ravinante, de brèches pyroclastiques, désorganisées ;<br />
+(2m) de tufs fins lités à lentilles de tufs grossiers ;<br />
+une alternance (5,50m) d’argilites rougeâtres et de brèches pyroclastiques ;<br />
+le niveau (1a) est représenté par un tuf cristallin et lithique à ciment dolosparitique<br />
(50%) à cristaux automorphes ferruginisés. Les éléments (50%) sont représentés par des<br />
fragments de basaltes doléritiques (5%), partiellement opacifiés, à contour diffus, irréguliers<br />
et anguleux et de taille variant de 0,25 et 1,5 mm ; des fragments de cristaux isolés gris (40%)<br />
de plagioclases et feldspaths potassiques à mâcle Carlsbad et biréfringence faible (Sanidine) ;<br />
ils sont entourés par une auréole noire ; ils ont une taille qui varie de 0,1 à 0,5mm, et sont en<br />
forme d’éclats aigus ; des opaques (5%) ; des plages de micrites (fragments d’anciens<br />
ferromagnésiens micritisés) ; des fragments d’un minéral vert (Augyte ou Aegyrinite) et des<br />
plages d’argiles.<br />
155
Fig. 57-Coupe lithostratigraphiqque d’Aouli<br />
156
-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (niveaux 1b à 3 ; 11,50m) montre<br />
l’organisation verticale suivante :<br />
+6m d’argilites rouge-brique, litées à la base ;<br />
+des calcaires argileux rouge-violacé (niveau 1b), il s’agit d’un packstone à oolites,<br />
lithoclastes, gastéropodes, granules d’oxydes de fer et quartz détritique silteux. Ils sont<br />
organisés en quatre bancs pluridécimétriques, à bases ravinantes, que séparent des joints<br />
d’argilites rougeâtres ;<br />
+3m d’argilites rouge-brique;<br />
+des calcaires laminitiques roses (niveau 2), qu’intercalent des joints d’argilites rougebrique.<br />
Il s’agit de packstone/mudstone dolomitisé à oolites, lithoclastes, oxydes de fer et<br />
quartz détritique silteux ;<br />
+un niveau pluridécimétrique d’argilites feuilletées rouge-brique (niveau 3).<br />
c-La Formation de Lissit (niveaux 4 à 10 ; 8,60m)<br />
Cette formation est composée de deux membres :<br />
-Le membre inférieur (niveaux 4 à 7 ; 4m) débute par des dolomies argileuses<br />
blanchâtres pseudo-noduleuses (niveau 4b) à bois fossiles que séparent des marnes feuilletées<br />
ligniteuses verdâtres (niveau 4a). Vient ensuite une barre métrique, à base ravinante, de<br />
dolomies grisâtres (niveau 5) que coiffe une surface irrégulière ferruginisée. Il s’agît d’une<br />
dolosparite à cristaux automorphes impriqués (texture idiotopique) à lithoclastes<br />
dolomicritiques et ferruginisés. Elles sont surmontées par un banc pluridécimétrique de<br />
dolomies argileuses beiges pseudo-noduleuses à bivalves.<br />
Ce membre est couronné par des marnes verdâtres feuilletées qui passent progressivement<br />
à des calcaires argileux blanchâtres.<br />
-Le membre supérieur (niveaux 8 à 10 ; 4,50m) montre à la base des dolomies grisâtres<br />
(2m) à ooïdes et lithoclastes que coiffent des calcaires laminitiques gris-rosâtres (niveau 9), à<br />
structures oeillées ; il s’agit de packstone dolomitisé à oolites, lithoclastes, pelletoïdes, quartz<br />
détritique et oxydes de fer. Ils sont surmontés par un banc métrique de dolomies gris-rosâtres<br />
(niveau 10) riches en bois fossiles à lithoclastes et oxydes de fer.<br />
Viennent ensuite des calcaires grisâtres laminitiques à la base, que couronne une surface<br />
ravinante ferruginisée (Saâdi, 1996).<br />
3-les discontinuités sédimentaires<br />
Dans les dépôts de la coupe de AH, différents types de discontinuités sédimentaires sont<br />
enregistrées<br />
-les discontinuités majeures sont représentées par trois surfaces de ravinement : la<br />
première sépare le complexe basaltique des argilites saliféres supérieures. La deuxième<br />
affecte le membre supérieur de la Formation de Boumia ; alors que la troisième, elle souligne<br />
la base des carbonates liasiques.<br />
-les discontinuités sédimentaires mineures sont matérialisées par : des diastèmes ;<br />
changements brusques de la lithologie ; joints marneux et argileux ; surfaces irréguliers ;<br />
surfaces de ravinement ; surfaces irrégulières ferruginisées et surfaces ravinantes ferruginisée<br />
157
Fig. 58-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aouli<br />
(coupe AH)<br />
158
4-Les faciès<br />
A Aouli, différents types de faciès sont reconnus et définis :<br />
-conglomérats désorganisés à stratification entrecroisée ;<br />
-argilites rougeâtres ou rouge-brique ; argilites feuilletées rouge-brique ;<br />
-marnes feuilletées verdâtres riches en lignites ;<br />
-dolomies laminitiques rosâtres ; dolomies argileuses pseudo-noduleuses blanchâtres à<br />
bois fossiles ; dolomies argileuses pseudo-noduleuses beiges à bivalves ; dolomies grisâtres<br />
ou gris-rosâtres ;<br />
-calcaires laminitiques gris-rosâtres à structures oeillées ; calcaires laminitiques ; calcaires<br />
argileux rouge-violacés ou blanchâtres ; calcaires micritiques grisâtres ;<br />
-brèche pyroclastique altérée ;<br />
-tuf cristallin et lithique ; tufs fins lités ;<br />
-argilites rouge-brique tufacées à concrétions de calcaires argileux jaunâtres ;<br />
5- Association de faciès et séquences sédimentaires.<br />
Les faciès, ainsi inventoriés s’agencent en plusieurs séquences qui sont subordonnées aux<br />
discontinuités sédimentaires précitées. Ces séquences sont de polarité et d’ordre variés.<br />
a- les séquences de 2 ème ordre (Fig. 59)<br />
On distingue sept séquences de 2 ème ordre, dont quatre types ont été définis :<br />
-Le premier type, stratodécroissant, débute par des brèches altérées (altération<br />
perdescendum) que surmontent des conglomérats à stratification oblique en auges. Il est<br />
coiffé par des tufs fin lités. Cette séquence, définie à la base de la Formation de Boumia,<br />
caractérise des dépôts de cône déjection.<br />
-Le deuxième type est formé par des brèches que coiffent des tufs fins lités à lentilles de<br />
brèches. Il est couronné par une alternance d’argilites rougeâtres et de brèches. Ce type, qui<br />
caractérise les deuxième, troisième et quatrième séquences, montre des variantes : l’absence<br />
du terme lité, absence des interlits argileux de la base, développement de conglomérats à<br />
stratification oblique an auges, dépôt au sommet d’un niveau d’argilites consolidées tufacées<br />
à concrétions calcaires. Ce type de séquence atteste de l’instauration d’un système fluviatile<br />
en tresse proximale ou relativement distale (les deuxième et quatrième séquences).<br />
-Le troisième type débute par une brèche et se termine par des argilites où s’intercalent, à<br />
la base des tufs grossiers et des argilites litées. Cette séquence, où les éléments grossiers sont<br />
réduits, serait caractéristique du système fluviatile distal. Elle est définie par la cinquième<br />
séquence.<br />
-Le quatrième type débute par une alternance de calcaires argileux et d’argilites rougebrique,<br />
que coiffent une passée plurimétrique d’ argilites rouge-brique. Ce type, défini par la<br />
sixième séquence, caractérise un milieu de type plaine d’inondation soumise à un climat<br />
tropical à saisons alternées chaude et humide.<br />
159
Fig. 59-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d’Aouli<br />
(coupe AH).<br />
160
- les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre s’ordonnent en trois mésoséquences positives.<br />
-La première, qu’encadrent deux surfaces de ravinement, est formée par des faciès<br />
essentiellement grossiers avec l'apparition de quelques interlits argileux au sommet. Elle<br />
atteste de l’installation d’abord d’un cône de déjection puis d’un système fluviatile en tresse<br />
proximale. Elle traduit une évolution continentale avec l’installation des conditions de climat<br />
tropical à saisons alternées, favorisant les cycles de rhexistasie avec le rajeunissement des<br />
reliefs de l’arrière pays.<br />
-La deuxième mésoséquence englobe deux séquences granodécroissantes. Elle est<br />
formée par des faciès du système fluviatile proximale à la base et relativement distale au<br />
sommet.<br />
-La troisième mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, comprend des faciès<br />
grossiers à la base et fins au sommet. Elle atteste de la présistance des conditions<br />
préexistantes à la base qui évolue au sommet en une plaine d’inondation.<br />
-La quatrième mésoséquence, tronquée au sommet, débute par des séquences de sebkha.<br />
Elle atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat, marqué par des faciès peu<br />
profonds (essentiellement supratidaux).<br />
6-Conclusion<br />
A Aouli, les dépôts sont représentés, essentiellement, par les argilites saliféres supérieures<br />
et les pyroclastites associées. Elles sont généralement grossières à la base attestant de<br />
l’érosion active des reliefs émergés avoisinants sous un climat tropical à saisons alternées<br />
(phase rhéxistasique) et de l’activité volcanique continue (volcanisme explosif) parallèlement<br />
à la sédimentation.<br />
Quant aux sédiments fins, qui augmentent vers le sommet, ils attestent de l’arrêt de<br />
l’érosion ou de l’aplanissement des reliefs bordiers. Ces faciès qui se déposent par<br />
décantation, attestent de la chute de l’hydrodynamisme, d’un changement climatique et d’une<br />
accalmie tectonique et volcanique.<br />
Ces dépôts, à caractères faciologiques variés, sont agencés en quatre mésoséquences<br />
positives. Ces dépôts sont composés de faciès de cône de déjection que relayent des faciès du<br />
système fluviatile en tresse proximale. Elles traduisent l’évolution d’un système fluviatile en<br />
tresse, de plus en plus distale ; qui se tarissent avec l’avènement d’une plaine d’inondation.<br />
Le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques est progressif. Il se<br />
marque par un enrichissement des argilites en carbonates noduleux à bois fossiles à passées<br />
de marnes ligniteuses. Ces carbonatés attestent de l’ennoyage de la plaine d’inondation avec<br />
l’augmentation de la tranche d’eau. Ils sont marqués par des faciès peu profonds qui<br />
traduisent le début de l’édification de la plate forme carbonatée néritique.<br />
L’évolution de la région d’Aouli est régie par le climat, la morphologie de l’arrière pays,<br />
la tectonique et les fluctuations hydrodynamiques marines et fluviatiles.<br />
161
IV- LA COUPE D’AGHANBOU OU FOULLOUS (AF)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
Cette coupe est levée au Nord du village d’Aouli et dans le Trias-Lias d’Akebbab. Le<br />
long de cette coupe affleurent : le complexe basaltique, les argilites salifères supérieures et les<br />
carbonates liasiques.<br />
B-Les formations (Fig. 60 et 61)<br />
Le complexe basaltique, épais de plus de 53m, est formé de basaltes prismés sur lesquels<br />
reposent des basaltes altérés verdâtres à billes, "frais" dans les 10 mètres supérieurs. Au sein<br />
de ce terme s’intercale une passée pluridécimétrique d’argilites rouge-brique.<br />
Ces argilites saliféres supérieures (63m) sont organisées en trois formations :<br />
1-La Formation de Boumia.<br />
Cette première formation est structurée en deux membres :<br />
a-Le membre inférieur (10m) débute par une brèche pyroclastique<br />
polymétriques, à base ravinante, à ciment siliceux, que coiffe un conglomérat, à éléments<br />
centimétriques à décimétriques, de basaltes et à matrice argileuse rougeâtre.<br />
b-Le membre supérieur (15m) débute par des argilites rouge-brique à passées<br />
décimétriques de grès roux, que surmontent des argilites consolidées tufacées rougeâtres à<br />
passées d’argilites silteuses consolidées et niveaux pédogénétiques. Vient ensuite une<br />
alternance de conglomérats lenticulaires et d’argilites rouge-brique, où s’intercalent des tufs<br />
fins lités.<br />
2-La Formation d’ Aghbalou Oumlil (10m), débute par des argilites rouge-brique<br />
(2m), que surmontent des argilites rougeâtres à passées pluridécimétriques, stratodécroissants,<br />
de tufs grossiers à la base et fins au sommet (granodécroissants). Elle est couronnée par des<br />
argilites versicolores (4m).<br />
3-La Formation de Lissit (25m)<br />
Cette formation, représentée par les carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen, est<br />
organisée en deux membres :<br />
a-le membre inférieur (15m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
-des calcaires argileux blanchâtres à violacés (2m), organisés en bancs pluridécimétriques,<br />
que coiffe une surface sommitale durcie encroûtée et très bioturbée ;<br />
-des argilites rougeâtres, pluridécimétrique, à concrétions de calcaires argileux violacés<br />
-un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires cargneulisés jaune-violacés,<br />
stromatolitiques au sommet, que coiffe une surface plane encroûtée.<br />
-des marnes, verdâtres à la base et rougeâtres feuilletées et à concrétions calcaires au<br />
sommet.<br />
-deux niveaux pluridécimétriques de calcaires argileux gris-violacé, dont la base est très<br />
bioturbée (niveau pédogénétique), intercalés par des passées d’argilites rougeâtres.<br />
-un joint décimétrique d’argilites verdâtres.<br />
162
Fig. 60-Coupe lithostratigraphique d’Aghanbou Ou Foullous<br />
163
Fig. 61-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghanbou Ou Foullous<br />
(coupe AF)<br />
164
-le membre supérieur (20m) est une alternance de calcaires massifs grisâtres et<br />
de calcaires argileux beiges, à joints d’argilites verdâtres.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe AF, les dépôts Triasico-jurassiques ont enregistré différents<br />
types de discontinuités sédimentaires.<br />
Parmi les hiatus mineurs, on peut citer : les diastèmes, changements brusques de la<br />
lithologie, joints argileux et marneux, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement, surfaces<br />
planes encroûtées, surfaces durcies encroûtées à poupées et niveaux à poupées.<br />
Quant aux hiatus majeurs, ils sont matérialisés par :<br />
-La discordance qui sépare le complexe basaltique des argilites salifères supérieures.<br />
-Les deux surfaces du ravinement qui affectent respectivement le membre supérieur de<br />
la Formation de Boumia et la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
-La surface ravinante qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />
D-Les faciès<br />
Sur la coupe d’Aghanbou Ou Foullous différents types de faciès sont inventoriés :<br />
-des niveaux à poupées ;<br />
-des conglomérats à matrice argileuse ;<br />
-des grés roux ;<br />
-des argilites silteuses consolidées rougeâtres ; des argilites rouge-brique, versicolores,<br />
rougeâtres ou verdâtres ; des argilites rougeâtres à concrétions de calcaires argileux violacés ;<br />
-des marnes feuilletées à concrétions calcaires ; des marnes rougeâtres feuilletées ; des<br />
marnes verdâtres ;<br />
-des calcaires cargneulisés jaune-violacés ; des calcaires cargneulisés stromatolitiques<br />
jaune-violacés ; des calcaires argileux blanchâtres, violacés, beiges ou gris-violacé ; des<br />
calcaires grisâtres ;<br />
-des argilites consolidées tufacées rouges ;<br />
-des tufs grossiers ; des tufs fins ; des tufs fins lités ;<br />
-des brèches, monogéniques et polymétriques, à ciment siliceux.<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les différents faciès sus-cités sont agencés en séquences de polarité, puissance et<br />
composition variées.<br />
a-Les séquences de 2éme ordre (Fig. 62)<br />
α-Dans les argilites salifères supérieures sont définies sept séquences de 2 éme<br />
ordre où quatre types ont été reconnus.<br />
-Le première type, défini par la première séquence, est composé par des faciès grossiers<br />
seraient caractéristiques d’un cône de déjection.<br />
-Le deuxième type, défini par les deuxième et septième séquences, est formé par une<br />
alternance d’argilites rouge-brique et de grés rouges que surmontent des argilites rougebrique<br />
à passées consolidées, tufacées et bioturbées (paléosols) et d’argilites silteuses. Il peut<br />
montrer des variantes : absence de niveaux pédogénétiques et des grés (septième séquence)<br />
165
Ces faciès sont caractéristiques d’une plaine d’inondation soumise à des émersions répétitives<br />
en climat c chaud à aride.<br />
-Le troisième type, défini par les troisième, quatrième et cinquième séquences, à base<br />
ravinante, est représenté par des conglomérats à stratifications obliques et de tufs fins lités,<br />
que séparent des argilites rouge-brique. Ces faciès grossiers sont témoins de l’installation<br />
d’un système fluviatile en tresse proximal.<br />
-Le quatrième type, caractéristique de la sixième séquence et à base ravinante, débute<br />
par des tufs granodécroissants et stratodécroissants qu’intercalent des niveaux stratocroissants<br />
d’argilites rougeâtres.<br />
β-Les carbonates liasiques sont structurés en séquences tidalitiques de deux<br />
types : séquences de sebkha et d’estran.<br />
-La séquence de sebkha, où les discontinuités sédimentaires sont de règle, montre la<br />
succession suivante : des calcaires argileux, des argilites rougeâtres à concrétions calcaires,<br />
des calcaires cargneulisés et stromatolitiques que coiffe une surface plane encroûtée, des<br />
marnes feuilletées à concrétions calcaires, des calcaires argileux à passés bioturbées (niveaux<br />
à paléosols), des argilites verdâtres. Elle est reconnue à la base des carbonates liasiques.<br />
-La séquence d’estran est formée par des barres de calcaires grisâtres où s’intercalent<br />
des calcaires argileux beiges. Elle est définie au sommet des carbonates liasiques.<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Trois mésoséquences positives sont reconnues le long de la coupe AF.<br />
-La première mésoséquence, que coiffe une surface de ravinement, est à "cheval" sur le<br />
membre inférieur et le membre supérieur de la Formation de Boumia. Elle montre, à la base,<br />
des faciès de cône de déjection, qui témoignent de l’érosion active de l’arrière pays. Ils sont<br />
relayés par des faciès fins déposés par décantation dans une plaine d’inondation sous climat<br />
chaud rubéfiant.<br />
-La deuxième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />
alternance de conglomérats à stratification oblique en auges, des volcano-sédimentaires<br />
laminitiques et d’argilites rougeâtres. Ces faciès attestent d’abord de la sédimentation dans<br />
un fond de chenal fluviatile par des phénomènes de creusement et de remplissage, puis la<br />
diminution progressif de l’hydrodynamisme du courant à la fin de chaque cycle de crue, qui<br />
sont répétitive avant la chute de l’hydrodynamisme à laquelle fait suite la décantation des<br />
particules fines dans une dépression humide de type plaine d’inondation.<br />
-La troisième mésoséquence, que ravine les carbonates liasiques, traduit l’instauration<br />
d’un système fluviatile que relaye un environnement plat de type plaine d’inondation,<br />
soumise à un climat chaud à humide en phase rhéxistasique.<br />
-La quatrième débute par une séquence de sebkha que relayent des séquences d’estran.<br />
Elle témoigne de l’installation d’un tidal flat suite à l’inondation du milieu en phase<br />
biostasique et sous climat chaud et aride.<br />
166
Fig. 62-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques d’Aghanbou Ou Foullous<br />
(coupe AF)<br />
167
F- Conclusion<br />
Le long de la coupe AF affleurement essentiellement le complexe basaltique, les argilites<br />
salifères supérieures et les carbonates liasiques.<br />
Le complexe basaltique, très développé, est prismés à la base et altéré à billes dans la<br />
partie médiane, où s’intercalent une passé d’argilites rouge-brique.<br />
Les argilites salifères supérieures sont organisées en quatre types de séquences de 2 éme<br />
ordre qui s’organisent en deux mésoséquences positives. Ces séquences grossières, à la base,<br />
et fines au sommet, attestent de l’installation, d’abord d’un cône de déjection (première<br />
mésoséquence) ou de système fluviatile en tresse proximale que relaye une plaine<br />
d’inondation. Les premiers faciès attestent de l’érosion active des reliefs préexistants. Après<br />
quoi, la diminution progressif de l’hydrodynamisme se traduit par l’accroissement du<br />
pourcentage des argilites qui se déposent par décantation dans une plaine d’inondation<br />
humide (absence de niveaux pédogénétiques).<br />
Cette sédimentation détritique, qui s’effectue sous climat tropical à saisons alternées et en<br />
phase rhéxistasique, est concomitante à un volcanisme explosif à l’origine de pyroclastites de<br />
faciès variés (brèches, tufs grossiers ou fins, carbonates et argilites tufacées), témoins d’une<br />
activité pérenne des évents voisins du bassin de dépôt et de la réactivation des failles<br />
bordiéres qui véhiculent ce type de magma.<br />
Après quoi, une inondation généralisée de la région se traduit par le dépôt des carbonates<br />
liasiques de la Formation de Lissit. Ces faciès tidalitiques attestent de l’installation de la plate<br />
forme carbonatée de type marais maritime en climat tropical aride (phase biostasique).<br />
168
V-COUPE D’AQBAB AMELLAL (COUPE AB)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe AB est située au Nord du village d’Aouli. Dans cette coupe, les argilites<br />
salifères supérieures y sont lacunaires ; alors que le complexe basaltique est transgressé par<br />
les carbonates liasiques.<br />
B-Les formations (Fig. 63)<br />
Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique et les carbonates liasiques. Le<br />
terme basaltique débute par des basaltes tholéiitiques prismés, que surmontent 15m de<br />
basaltes altérés à billes. Quant aux carbonates liasiques, représentée par la Formation de<br />
Lissit, ils sont organisés en deux membres :<br />
1-Le membre inférieur (niveaux 1 à 5 ; 4,50m) est structuré comme suit:<br />
-le niveau 1, à base ravinante et de puissance pluridécimétrique, est un calcaire argileux<br />
gris. Il s’agit d’un mudstone à fantômes d’éléments arrondis (oolites ?), quartz détritique<br />
silteux et granules d’oxydes de fer. Il est surmonté de marnes gris-verdâtre (niveau 2) ;<br />
-une barre (niveau 3 ; 1,50 m) de calcaires, bioclastiques gris-violacé à la base et<br />
stromatolitiques beiges à géodes calcitisées au sommet ; que coiffe une surface ondulée et<br />
encroûtée. Il s’agit d’un packstone (niveau 3a) à wackestone (niveau 3b) à lamellibranches à<br />
test épais, oolites, lithoclastes, gravelles et quartz détritique silteux ;<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites rouge-brique, feuilletées au sommet et à lamines<br />
blanchâtres (niveau 4) ;<br />
-des calcaires laminitiques blanchâtres à structures oeillées (niveau 5 ; 1m), organisés en<br />
quatre niveaux pluridécimétriques. Il s’agit de packstone à grainstone à pellets, pelletoïdes,<br />
gravelles, agrégats, oolites (parfois composites), ostracodes, foraminifères, oxydes de fer et<br />
quartz silteux. Ils sont coiffés par une surface irrégulière ferrugineuse que surmontent des<br />
marnes violacées.<br />
2-Le membre moyen (niveaux 6 à 9 ; 10m), qui débute par des calcaires argileux<br />
gris-violacé à bois fossiles, est formé par quatre barres :<br />
-la première barre (niveau 6), plurimétrique, est représentée par des calcaires massifs gris<br />
à grains fins, de texture packstone (niveau 6b) à wackestone (niveau 6a) à lamellibranches,<br />
lithoclastes, gravelles, oolites et plages dolosparitiques (niveau 6b) à cristaux automorphes à<br />
subautomorphes et à clivage net ;<br />
-la deuxième barre (niveau 7; 3 m) est représentée par des dolomies violacée, massives<br />
gris- violacées à la base (niveau 7a) et grenues pseudolaminitiques (niveau 7b) au sommet. Il<br />
s’agit de dolomicrite (niveau 7b) à dolomicrosparite (niveau 7a) à lamellibranches, fantômes<br />
d’éléments arrondis (oolites ?), oxydes de fer et plages de dolosparite à cristaux automorphes<br />
à subautomorphes à clivage net ;<br />
-la troisième barre (niveau 8), pluridécimétrique, est formée par des calcaires massifs grisviolacé<br />
de texture packstone (niveau 8b) à wackestone (niveau 8a) à lamellibranches à test<br />
épais, gravelles, oolites (niveau 8b), pelletoïdes et granules d’oxydes de fer ;<br />
-la quatrième barre (niveau 9 ; 2,50m) est un calcaire bioclastique à lamellibranches<br />
(essentiellement Megalodon sp.), oolites, pelletoïdes, granules d’oxyde de fer et plages de<br />
dolosparite à cristaux automorphes à subautomorphes et à clivage net.<br />
169
Fig. 63-Evolution sédimentologiste des dépôts triasico-liasiques d’Aquabab Amellal<br />
(coupe AB)<br />
170
3-Le membre supérieur (niveaux 10 à 12 ; 3m) débute par des calcaires<br />
laminitiques blanchâtres à structures oeillées (niveau 10 ; 1m). Il s’agit de packstone<br />
(niveaux 10b et 10c) à mudstone (niveau 10a) à lamellibranches, ostracodes, oolites (niveau<br />
10b), pelletoïdes, lithoclastes et quartz détritique silteux. Ils sont surmontés par un banc<br />
pluridécimétrique, à base ravinante et surface sommitale irrégulière et encroûtée, de dolomie<br />
blanchâtre à structures oeillées (niveau 11). Il s’agit d’une dolosparite à dolomicrosparite à<br />
fantômes d’éléments et granules d’oxyde de fer. Viennent ensuite des calcaires argileux<br />
blanchâtres, organisés en bancs décimétriques que séparent des interlits décimétriques de<br />
marnes grisâtres.<br />
Il se termine par des calcaires beiges à structures oeillées (niveau 12), organisés en<br />
trois barres métriques que séparent des joints marneux rougeâtres ou grisâtres. Ils sont de<br />
type grainstone à packstone à oolites (généralement micritisés), pellets, pelletoïdes,<br />
ostracodes, lamellibranches, glauconie, oxydes de fer et quartz détritique silteux (en faible<br />
proportion). Ils sont coiffés par des calcaires laminitiques beiges à structures oeillées à la<br />
base et argileux grisâtres dans la partie médiane.<br />
C- Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe AB, les discontinuités sédimentaires mineures sont de règle. Elles<br />
sont matérialisées par : des diastèmes, joints marneux et argileux, changements brusques de la<br />
lithologie, surfaces irrégulières, surfaces de ravinement, surfaces irrégulières ou ondulées et<br />
encroûtées et surfaces irrégulières et ferruginisées.<br />
Quant aux discontinuités sédimentaires majeures, elles sont représentées par une surface<br />
de ravinement, à laquelle est subordonnée la lacune des argilites saliféres supérieures, et qui<br />
met en contact le complexe basaltique et les carbonates liasiques.<br />
D- Les faciès<br />
A Aquebab Amellal, plusieurs types de faciès sont reconnus :<br />
-argilites rouge-brique ; argilites feuilletées rouge-brique et à lamines blanchâtres ;<br />
-marnes gris-verdâtre, violacées, grisâtres ou rougeâtres ;<br />
-calcaires argileux grisâtres, calcaires et dolomies gris à gris-violacé ;<br />
-calcaires stromatolitiques beiges à géodes calcitisées et lamellibranches à tests épais ;<br />
calcaires laminitiques blanchâtres à structures œillées; calcaires et dolomies grenus<br />
pseudolaminitiques gris-violacé ; calcaires et dolomies blanchâtres à structures oeillées.<br />
-calcaires bioclastiques gris-violacé à Megalodon sp.; calcaires gris-violacé à bois<br />
fossiles.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires (Fig. 63)<br />
Les carbonates liasiques de la coupe AB sont agencés en séquences d’ordre, de type et de<br />
polarité variés.<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre<br />
Le Lias inférieur et moyen est organisé en séquences tidalitiques où deux types sont<br />
définis : Les séquences d’estran et les séquences de sebkha.<br />
171
-type 1 : Séquence d’estran<br />
Ce type de séquence, à base ravinante, est composé de calcaires oolitiques et bioclastiques<br />
à Mégalodontidés que surmontent des calcaires oolitiques à laminites et structures oeillées.<br />
Ce type de séquences, qui caractérise les deuxième et troisième séquences, peut-être tronqué<br />
au sommet et montrer des barres dolomitiques à pseudolaminites.<br />
-type 2 : Séquence de sebkha<br />
Ce deuxième type de séquence débute par des calcaires oolitiques à bivalves,<br />
stromatolites et géodes; que surmontent des calcaires laminitiques, bivalves et agrégats. Ils se<br />
terminent par des marnes violacées. Ce type caractérise la première séquence.<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les dépôts liasiques d’Aquabab Amellal sont regroupés en une mésoséquence positive,<br />
organisée en une séquence de sebkha et deux séquences d’estran. Cette formation, à base<br />
ravinante, atteste de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat où règnent des<br />
conditions supratidales à la base et intertidales au sommet.<br />
F- Conclusion<br />
Les carbonates liasiques d’Aquabab Amellal reposent directement sur le complexe<br />
basaltique. Ils sont représentés par des dépôts argilo-carbonatés du Lias inférieur et moyen.<br />
Ces dépôts sont caractérisés par des faciès tidalitiques, essentiellement, bioclastiques à<br />
Mégalodon sp. Ils sont structurés en trois séquences de sebkha et d’estran.<br />
A l’échelle moyenne, ils forment une mésoséquence positive, qui atteste de l’instauration<br />
d’une plate forme carbonatée de type tidal-flat, qui s’approfondie progressivement. La région,<br />
qui a joué le rôle d’un haut fond au cours du Lias basal (lacune des argilites saliféres<br />
supérieurs), est inondée lors de hausse eustatique du Lias.<br />
172
VI-LA COUPE DE TOURARINE (COUPE TR)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe de Tourarine est située au NW de Bou Tazart. Dans cette région, le complexe<br />
basaltique est transgressé directement par les carbonates liasiques ; alors que les argilites<br />
salifères supérieures y sont lacunaires.<br />
B-Les formations (Fig. 64)<br />
Le complexe basaltique, épais de plus 21,50 m, débute par des basaltes prismés ; que<br />
surmontent des basaltes altérés verdâtres à billes (13,50m), où s’intercale un niveau<br />
pluridécimétrique de calcaire noir silcifié et hématitisé. Il se termine par des basaltes altérés<br />
(8m) gris à veines et fentes remplies de silice.<br />
Il s’agit d’un basalte microlitique à ancienne texture vitreuse porphyrique (niveau 1). Les<br />
éléments, entourés d’une auréole opacifiée, sont représentés par (10%) de cristaux de<br />
plagioclases, (40%) d’olivines, localement micritisées de taille qui varie entre 0,1 et 2,5 mm ;<br />
(30%) d’orthopyroxènes, à clivage net, biréfringence faible, de forme tabulaire et de taille est<br />
comprise entre 0,5 mm et 1,5 mm et à (10%) de fragments de lave vitreuse recristallisée,<br />
opacifiée (hématitisée) et séricitisée, en forme de filaments, ou d’amas et de taille comprise<br />
entre 0,5 à 3 mm. La mésostase (10%) est partiellement ou totalement opacifiée.<br />
1-La Formation de Lissit<br />
Les dépôts liasiques, à caractères faciologiques variés, peuvent être regroupés en deux<br />
membres :<br />
a-Le membre inférieur (niveaux 2 à 8 ; 5m), discordant sur le complexe<br />
basaltique, montre la succession verticale suivante :<br />
-le niveau 2 pluridécimétrique est une tuffite grossière à cristaux dont les éléments sont<br />
représentés par : (27%) de feldspaths plagioclases de taille qui varie entre 0,05 mm et 0,25<br />
mm, souvent micritisés ou calcitisés, de forme quadrangulaire, tordue, long de 0,5 mm et<br />
large de 0,25 mm ; 30% de fragments micritisés (anciens orthopyroxènes à une seule famille<br />
de clivage); (3%) d’opaques. Quant au liant (40%), il est représenté par une calcite<br />
hématitisée.<br />
-un banc pluridécimétrique de calcaire rose (niveau 3) à structures oeillées de type<br />
mudstone à pelletoïdes, gravelles et granules d’oxyde de fer. Il est surmonté par un joint<br />
décimétrique d’argilites rouge-brique.<br />
-des calcaires (0,50m), beiges à la base (niveau 4a) et lumachelliques gris au sommet<br />
(niveau 4b) ; ils sont coiffés par une surface irrégulière bioturbée. Il s’agit d’un packstone<br />
dolomitisé à oolites, ostracodes (niveau 4b), gravelles, lithoclastes, quartz détritique silteux,<br />
granules d’oxyde de fer et plages de dolosparites à cristaux automorphes à subautomorphes à<br />
clivage net (texture hypidiotopique)<br />
-une passée pluridécimétrique de grès à éléments basaltiques que ravine un banc de<br />
dolomie blanchâtre (niveau 5 ; 0,30m) à structures oeillées et à rares fantômes d’éléments ( ?)<br />
-des dolomies grisâtres à structures oeillées (niveaux 6 et 7 ; 2m) organisées en bancs<br />
stratodécroissants (pluridécimétriques à la base et décimétriques au sommet). Il s’agit de<br />
dolomicrosparite à granules d’oxyde de fer et quartz détritique silteux.<br />
173
Fig. 64-Evolution sédimentologique des dépôts<br />
triasico-liasiques de Tourarine (coupe TR)<br />
174
-le niveau 8 est représenté par des dolomies gris-blanchâtre, argileuses au sommet. Il<br />
s’agit d’une dolomicrite à granules d’oxyde de fer, quartz détritique fin (en proportion élevée)<br />
et glauconie.<br />
b-le membre supérieur (niveau 9 ; 1,50 m), à base ravinante, est représenté par des<br />
calcaires gris massifs à la base (niveau 9a) et lumachelliques à mégalodontités et bois fossiles<br />
au sommet (niveau 9b). Il s’agit de wackestone à packstone à gravelles, bivalves, oolites<br />
(recristallisées), oxydes de fer et manganèse.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires mineures, définies dans les dépôts carbonatés de la<br />
coupe de Tourarine, sont représentées par : des diastèmes, changements brusques de la<br />
lithologie, joints argileux, surfaces irrégulières bioturbées, surfaces de ravinement et surfaces<br />
irrégulières ferrugineuses.<br />
Une seule discontinuité sédimentaire d’importance régionale est reconnue sur la coupe<br />
TR ; elle est caractérisée par la surface de ravinement qui coiffe le complexe basaltique. Elle<br />
est soulignée par la lacune des argilites saliféres supérieures.<br />
D- Les faciès<br />
Les différents faciès reconnus et définis sur la coupe TR sont :<br />
-basaltes prismés verdâtres ; basaltes microlitiques grisâtres altérés à billes et à veines et<br />
fentes à remplissages siliceux ;<br />
-tuffite grossière cristallines et à matrice carbonatée et ferruginisée ;<br />
-argilites rouge-brique ;<br />
-grès à éléments volcaniques ;<br />
-calcaires silicifiés et hématitisés; calcaires rosâtres à structures oeillées ; calcaires<br />
massifs gris ou beiges ; calcaires lumachelliques gris à bois fossiles et Mégalodontidés.<br />
-dolomies blanchâtres ou grisâtres à laminites et structures oeillées ; dolomies et dolomies<br />
argileuses gris-blanchâtre ;<br />
E- Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre<br />
Le long de la coupe TR les argilites salifères supérieures y sont lacunaires; et les<br />
carbonates liasiques transgressent directement le complexe basaltique.<br />
Les carbonates liasiques sont organisés en deux séquences tidalitiques de deux types :<br />
-La première de type estran débute par des calcaires bioclastiques à lumachelliques (au<br />
sommet) que surmontent des dolomies litées à structures oeillées. Elle est coiffée par des<br />
dolomies argileuses gris-blanchâtres.<br />
-La deuxième de type chenal de marée, à base ravinante, est tronquée au sommet. Elle<br />
débute par une lumachelle à lithiotis sp. et Mégalon sp.<br />
2-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les séquences de 2 éme ordre sont organisées en une seule mésoséquence. Celle-ci,<br />
tronquée au sommet, atteste de l’installation d’un environnement de type tidal-flat.<br />
175
F- Conclusion<br />
Dans la région de TR affleurent essentiellement des basaltes tholéiitiques, que<br />
transgressent les carbonates liasiques.<br />
Les basaltes, très altérés, montrent des intercalations de calcaires silicifiés et ferruginisé et<br />
des fentes remplies de silice. Les fragments de lave vitreuse en forme de filaments témoignent<br />
de la mise en place et l’aplatissement à l’état chaud lors d’un magma explosif.<br />
Les carbonates liasiques reposent sur les basaltes par le biais d’une tuffite grossière à<br />
cristaux tordus de feldspaths plagioclases, qui attestent de la facture pyroclastique d’un<br />
magma explosif. Elle indiquerait des retombées en masse de projections volcaniques<br />
aériennes, en milieu aqueux et très peu profond.<br />
Après quoi, toute la région suit une évolution continentale. Au Lias inférieur et moyen<br />
l’inondation de la région suite à la remontée eustatique se traduit par le dépôt de faciès<br />
essentiellement intertidaux à la base et subtidaux au sommet. Ils sont organisés en deux types<br />
de séquences tidalitiques (séquence d’estran à la base et de chenal de marée au sommet). Ils<br />
attestent de l’instauration d’un environnement de type tidal-flat en climat tropical aride et en<br />
phase biostatique.<br />
176
VII-LA COUPE D’IFRI ICHABAR (COUPE IF)<br />
A-Présentation de la coupe (IF) est levée sur la rive droite de Oued Sehb bni Oura, au<br />
SE de Taouarda. Sur cette coupe les carbonates tidalitiques du Lias transgressent le complexe<br />
basaltique.<br />
B-Les formations (Fig. 65)<br />
Le long de cette coupe affleurent essentiellement le complexe basaltique et les<br />
carbonates liasiques. Quant aux argilites saliféres supérieures, elles sont réduites à une passée<br />
pluridécimétrique.<br />
Le complexe basaltique, organisé en plusieurs coulées plurimétriques, débute par des<br />
basaltes prismés (niveau 1 ; 30m) de type basaltes doléritiques localement sub-ophitiques à<br />
microlites de plagioclases (85%) de taille inframillimétrique, et généralement disposés en<br />
rosace (texture subophitique) ; pyroxènes (5%) de teinte brune (altérés en amphibole) et<br />
englobant les cristaux de plagioclases (texture intérsertale) ; ils peuvent aussi se présenter en<br />
petits cristaux dans les interstices entre les plagioclases.<br />
Quant à la mésostase (10%), elle est représentée par les opaques en proportion élevée et<br />
oblitérant les espaces interstitiels (texture intergranulaire) et localement par des amphiboles<br />
(issues de l’altération d’anciens pyroxénes)<br />
Il se termine par des basaltes altérés à billes (niveau 2 ; 50m) à fantômes de plagioclases,<br />
enduits de malachite, cavités remplies de chlorite et silice, et ferruginisation dendritique ; ils<br />
sont affectés par des fentes de taille et forme différentes à remplissage siliceux et par trois<br />
dykes, décimétriques à pluridécimétriques, orientés NW-SE (niveau 3). Ces dykes sont des<br />
basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques et vacuolaires (vacuoles<br />
elliptiques remplies de silice) à microlites de plagioclases (60%) de taille inframillimétrique,<br />
noyés dans une mésostase opacifiée (40%). Ils sont parcourus par des microfissures de<br />
chlorite et par des filonnets à remplissage calcitique et dont les parois sont tapissées soit par<br />
de la silice néoformée ou par des oxydes de fer.<br />
Quant aux argilites salifères supérieures, elles sont réduites à une passée<br />
pluridécimétrique qui se biseaute latéralement. Elles sont transgressées par des dépôts<br />
liasiques à dominante carbonatée. Ces tidalites liasiques sont regroupées dans la Formation de<br />
Lissit qui repose, généralement, sur le complexe basaltique par le biais d’une surface de<br />
ravinement. Elle est organisée en deux membres.<br />
1-Le membre inférieur (niveaux 4 à 12 ; 12m) est structuré en trois unités :<br />
a-l’unité basale (niveaux 4 à 9 ; 3m) est structurée comme suit :<br />
-le niveau 4, pluridécimétrique et à base ravinante, est un calcaire rougeâtre à structures<br />
oeillées de type packstone à bivalves, pelletoïdes, oolites, quartz détritique silteux (en<br />
proportion élevée), oxydes de fer et glauconie.<br />
-le niveau 5a, métrique, est un tuf cristallin à ciment argileux (60%) et à fragments de<br />
cristaux de plagioclases (40%), de formes anguleuses ou en éclats acérés, aigus et pointus ;<br />
des opaques (2%) et des fragments de basaltes (1%) à fond opacifié.<br />
-des argilites feuilletées rosâtres et à lamines d’argilites verdâtres.<br />
-un banc centimétrique, de calcaire argileux rougeâtre (niveau 5b) de texture packstone à<br />
gravelles, pelletoïdes, agrégats, oolites, bivalves, quartz détritique silteux et oxydes de fer (en<br />
proportion élevée).<br />
177
Fig. 65-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques<br />
d’Ifri Ichabar (coupe IF)<br />
178
-des dolomies, argileuses à la base (niveau 6a) et bioclastiques et à structures oeillées au<br />
sommet (niveau 6b) ; elles sont organisées en deux bancs pluridécimétriques que sépare un<br />
joint argileux à mud-craks. Il s’agit de dolomicrite à dolomicrosparite à fantômes d’éléments<br />
et granules d’oxyde de fer. Ces dolomies, à base ravinante, sont coiffées par une croûte<br />
décimétrique carbonatée blanchâtre.<br />
-des argilites rouge-brique (0,70m) où s’intercalent au sommet des calcaires en plaquettes.<br />
-le niveau 7, pluridécimétrique, de calcaire stromatolitique jaunâtre, argileux à la base, et<br />
à structures oeillées au sommet. Il est de texture packstone à pellets, pelletoïdes, granules<br />
d’oxydes de fer, quartz détritique silteux, glauconie (?) et plages de dolosparite à cristaux<br />
subautomorphes à clivage net. Il est clôturé par une croûte décimétrique de dolomicrite<br />
(niveau 8) à lamellibranches, granules d’oxyde de fer, glauconie et plages de silice<br />
néoformée.<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées feuilletées, violacées et ferruginisées<br />
à la base (niveau 9a), verdâtres et chloritisées au sommet (niveau 9b), montrant un début de<br />
dolomitisation (cristaux automorphes zonés).<br />
b-l’unité sommitale (niveau 10 et 12; 9m) débute par un niveau chenalisé,<br />
pluridécimétrique, de dolomies argileux gris-verdâtre à la base (niveau 10a), chaotiques<br />
caverneuses et grisâtres (niveau 10b) à oolites (niveau 10b), gravelles et oxydes de fer. Le<br />
sédiment originel serait un packstone (niveau 10b) à wackestone (niveau 10a). Viennent<br />
ensuite des dolomies massives lumachelliques à bivalves et structures oeillées (niveau 11),<br />
que coiffent des argilites consolidées rosâtres, dolomitisées et ferruginisées (niveau 12).<br />
2-Le membre supérieur (niveaux 13 à 15 ; 8m)<br />
Ce membre, entièrement carbonaté, est organisé comme suit :<br />
-des calcaires argileux blanchâtres (niveau 13 ; 1m), organisés en bancs<br />
pluridécimétriques;<br />
-un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaires en plaquettes violacés et à<br />
structures oeillées (niveau 14) de type packstone/mudstone<br />
-une barre métrique, à base ravinante, de calcaires (niveau 14) stromatolitiques à la base,<br />
lumachelliques à Megalodon sp. dans la partie médiane, et laminitiques à bivalves au<br />
sommet. Il s’agit de packstone à bivalves à tests épais (niveaux 15b et 15c), gastéropodes,<br />
ostracodes, lithoclastes recristallisés (niveau 15a), granules fines d’oxyde de fer (15a et 15b),<br />
dendrites de manganèse et quartz détritique silteux (faible proportion).<br />
-des calcaires argileux gris-violacé à structures oeillées, organisés en bancs décimétriques<br />
à pluridécimétriques à passée métrique de calcaire gris à structures oeillées.<br />
-2m de calcaires laminitiques à stromatolitiques grisâtres<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Au niveau de la coupe IF, les dépôts triasico-liasiques ont enregistré différents types de<br />
discontinuités sédimentaires :<br />
-Parmi les hiatus mineures on peut citer : diastèmes, changements brusques de la<br />
lithologie, joints marneux, joints argileux à mud-cracks, surfaces irrégulières, surfaces de<br />
ravinement et croûtes carbonatées.<br />
-Alors que les hiatus majeurs sont en nombre de deux :<br />
179
-La surface irrégulière à laquelle est subordonnée la lacune de la Formation de Boumia et<br />
la base de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle met en contact le complexe basaltique et les<br />
dépôts sus-jacents<br />
-La surface irrégulière qui coiffe le membre inférieur de la Formation de Lissit. Elleest<br />
soulignée par une variation brusque de la lithologie.<br />
D-Les faciès<br />
Les dépôts de la coupe IF présentent des caractéristiques faciologiques très variées.<br />
Parmi lesquels on a reconnu et défini:<br />
-les basaltes prismés doléritiques localement subophitiques ; les basaltes altérés à billes ;<br />
les basaltes microlitiques peu porphyriques localement doléritiques et vacuolaires ;<br />
- les tufs cristallins à ciment argileux ;<br />
-les argilites rouge-brique ; les argilites consolidées feuilletées violacées ou verdâtres ; les<br />
argilites feuilletées rosâtres à lamines d’argilites verdâtres ; les argilites à mud-cracks ;<br />
-les calcaires stromatolitiques jaunâtres à structures oeillées ; les calcaires argileux<br />
stromatolitiques jaunâtres ; les calcaires en plaquettes violacés à structures oeillées ; les<br />
calcaires laminitiques à bivalves ;<br />
-les calcaires et calcaires argileux à structures oeillées ; - les calcaires argileux rouges ; les<br />
calcaires argileux blanchâtres ;<br />
-les dolomies argileuses gris-verdâtre ;<br />
-les dolomies à structures oeillées ; les dolomies bioclastiques à bivalves ; les dolomies<br />
caverneuses chaotiques gris ;<br />
-les calcaires lumachelliques à mégalodontidès.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 65)<br />
Le long de la coupe IF, les dépôts liasiques de la formation de Lissit sont structurés en<br />
quatre séquences tidalitiques.<br />
-La première débute par des calcaires rouges à structure oeillées, que coiffe des argilites<br />
feuilletées rosâtres à lamines verdâtres.<br />
-La deuxième, où les croûtes calcaires et les mud-craks sont de règle, est une séquence de<br />
sebkha Elle montre la succession suivante : dolomies bioclastiques à bivalves et structures<br />
oeillées, alternance de calcaires en plaquettes et d’argilites rouge-brique, des calcaires et<br />
calcaires argileux à passées laminitiques et stromatolitiques, calcaires à structures oeillées et<br />
argilites consolidées laminitiques.<br />
-Les troisième et quatrième séquences, à bases ravinantes, sont des séquences d’estran.<br />
Elles sont formées par des calcaires et calcaires argileux à structures oeillées et des calcaires<br />
stromatolitiques. Elles peuvent-êtres tronquées au sommet et coiffées par des argilites<br />
consolidées rosâtres.<br />
180
-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les séquences tidalitiques de 2 éme ordre sont regroupées en deux mésoséquences positives.<br />
-La première mésoséquence est définie par la Formation d’Aghbalou Oumlil et le<br />
membre inférieur de Lissit. Elle débute des faciès de plaine d’inondation que surmontent des<br />
faciés supratidaux et intertidaux. Cette mésoséquence, qu’encadrent deux surfaces de<br />
ravinement, atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation à la base et de l’émersion de la<br />
région. Après quoi, elle évolue en un milieu de marais maritime, suite à une remontée du<br />
niveau marin et de l’inondation de la région d’Ifri Ichabar.<br />
-La deuxième mésoséquence, carbonatée et tronquée au sommet, atteste de la persistance<br />
des conditions tidalitiques préétablies.<br />
F- Conclusion<br />
Au niveau de la coupe IF affleurent le complexe basaltique et les carbonates liasiques.Les<br />
basaltes sont prismés à la base et altérés à billes au sommet. Ces basaltes microlitiques,<br />
localement doléritiques et vacuolaires, sont affectés par des dykes doléritiques et des<br />
microfissures et fentes à remplissage varié (chlorite, calcite…etc.)<br />
Les carbonates liasiques de types tidal-flat sont organisés en séquences tidalitiques de<br />
type estran et sebkha, agencées en deux mésoséquences positives. Elles attestent de<br />
l’instauration d’un milieu de marais maritimes suite à l’inondation de la région.<br />
181
VIII-Evolution spatio-temporelle<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />
Dans la région d’Aouli-Sidi Ayad, la couverture triasico-jurassique, est représentée par les<br />
argilites triasico-liasiques. Elles jalonnent les accidents majeurs et ceinturent les boutonnières<br />
paléozoïques. Ils affleurent largement le long de la bordure septentrionale de la boutonnière<br />
de Zeïda-Aouli où ils sont encadrés par le socle paléozoïque et les carbonates liasiques. Sur<br />
cette marge, les dépôts, aux caractéristiques faciologiques variées, sont représentés par : les<br />
détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures, le complexe basaltique et les<br />
argilites salifères supérieures». Ils sont transgressés au Nord par le Crétacé et au NW, par le<br />
Néogène.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures, débute par un<br />
terme clastique grossier (conglomérats, arkoses et grès grossiers) et comporte différents types<br />
d’intercalations (grès, dolomies gréseuses, argilites feuilletées verdâtres, argilites versicolores<br />
et niveaux pédogénétiques). Viennent ensuite les argilites inférieures, représentées par des<br />
argilites silteuses rougeâtres qui attestent de l’installation d’une plaine d’inondation Ces<br />
dépôts évoquent un remplissage sédimentaire en milieux de cônes alluviaux progradants. Elle<br />
se termine par des argilites noirâtres, de mares temporaires à caractères palustres, où se<br />
développent des calcrêtes feuilletées microplissées.<br />
Ces dépôts montrent des variations d’épaisseurs et des changements de faciès notables,<br />
traduisant un cadre tectono-sédimentaire mobile et l’instauration d’une paléogéographie<br />
différenciée. L’extension intracontinentale donne naissance à une remobilisation des<br />
paléostructures. Le découpage en horsts et grabens conditionne la répartition et l’organisation<br />
du remplissage sédimentaire. Les épandages clastiques sont générés par un réseau fluviatile<br />
intermittent à forte charge. L’érosion des zones bordières, en phases rhéxistasiques, engendre<br />
des cônes alluviaux proximaux et alimente en détritiques grossiers immatures, d’extension<br />
limitée, les zones subsidentes au voisinage des linéaments actifs.<br />
La généralisation des dépôts fins (argilites rougeâtres, localement silteuses) est brutale.<br />
Les marqueurs sédimentaires traduisent l’instauration d’une plaine d’inondation sous un<br />
climat tropical à saisons alternées sèches et humides.<br />
Localement, les basaltes et les argilites salifères supérieures sont lacunaires, et les argilites<br />
inférieures sont transgressées par le conglomérat de base du Crétacé (Oued Kiss et Assif<br />
Boulaâjoul) ou recouvert par des placages quaternaires (Dhar Al Khach). Le passage de ces<br />
argilites inférieures aux basaltes sus-jacents est généralement irrégulier avec des figures de<br />
charges (bordure orientale de la boutonnière de Zeïda-Aouli, à Akebbab et au NE de<br />
Boulaâjoul).<br />
182
Fig. 66-Passage argilites infèrieures-complexe basaltique<br />
(Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
Le complexe basaltique (Fig. 66)<br />
Le complexe basaltique, rapporté au Norien inférieur-Lias basal, est très développé au<br />
nord et NW de la boutonnière d’Aouli (150m) et aux environs de ksar Aouli<br />
Ce complexe, généralement altéré, est organisé en plusieurs coulées superposées, dont<br />
l’épaisseur varie entre 10 et 80m (activité volcanique polyphasée). Il débute par un « niveau<br />
mélange » à éléments de basaltes et d’argilites (Photo 3, pl. VI). Il est composé de basaltes à<br />
billes, localement prismé, qu’affectent des dykes et des fentes à remplissage de nature variée<br />
(silice et calcite). Les épanchements sont bien individualisés grâce à la présence d’horizons<br />
intercalés sous formes de cuirasses, manifestant le refroidissement rapide, caractérisés par des<br />
calcaires silicifiés et ferruginisés et des argilites rougeâtres. Ces basaltes se seraient<br />
probablement mis en place à l'aire libre (en atteste la présence des coulées prismées) et/ou<br />
sous une faible tranche d'eau (niveaux carbonatés interstratifiés).<br />
Les argilites salifères supérieures, rapportées à l’Héttangien supérieur (?)-Sinémurien<br />
inférieur (Fiechtner, 1990; Fiechtner et al., 1992), sont pelliculaires (12m) sur la berge sud<br />
d’Oued Moulouya (coupe OM 1 ), dilatées (72m) sur sa berge nord et relativement plus<br />
réduits au SE (Aghanbou Ou Foullous) ; alors qu’elles se biseautent en allant vers le NW<br />
(Tourarine et Aquabab Amallal), où le complexe basaltique est transgressé par les carbonates<br />
du Lias inférieur et moyen ou par le Crétacé.<br />
A l’issue de la corrélation des différentes coupes levées le long de la région étudiée (Fig.<br />
67), il ressort l’individualisation au NNW d’une région haute, marquée par la lacune des<br />
argilites salifères supérieures ; alors que vers le SSE, ces argilites sont plus développées.<br />
183
Ces argilites montrent localement à la base une passée de basalte effusif (rive droite<br />
d’Oued Moulouya). Cette récurrence basaltique, de faible amplitude (3 à 5m), pourrait être<br />
l’équivalent de la troisième phase d’émission volcanique triasico-liasique du Haut Atlas<br />
(article Mahmoudi et al., en cours de publication). Quant aux argilites, elles sont composées<br />
par des dépôts détritiques, auxquels sont associés des roches pyroclastiques issues d'émissions<br />
volcaniques explosives. Elles sont organisées en deux formations: la Formation de Boumia et<br />
la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
La Formation de Boumia (équivalente de la formation de Tizi N’Rechou)<br />
débute par des dépôts grossiers, plurimétriques, monogéniques et hétérométriques<br />
(conglomérats à stratification entrecroisée, brèches à ciment siliceux). Vient ensuite une<br />
alternance de conglomérats et d’argilites rougeâtres où s’intercalent : tufs, niveaux<br />
pédogénétiques, grès, calcrêtes. Elle se termine par des argilites rougeâtres, localement à<br />
passées de tufs.<br />
Les corrélations verticales des dépôts de la Formation de Boumia, montrent une<br />
dominance de détritiques, grossiers à la base ; organisés en séquences continentales, réduites<br />
et tronquées au NNW et développées au SSE (coupe OM 2 ). Elles témoignent (Fig. 68) de<br />
l’édification de cônes de déjection qui évoluent vers un système fluviatile en tresse<br />
proximale. Ce régime persiste à Aghanbou Ou Foullous jusqu’au sommet de la Formation de<br />
Boumia ; où il est rarement interrompu par des périodes d’accalmie tectonique et érosive, se<br />
traduisant par le développement de plaine d’inondation. Ces dépôts indiquent une érosion<br />
active, décroissante, des reliefs avoisinants sous climat tropical à saisons alternées et à<br />
tendance chaude, favorisant les cycles rhéxistasiques ; ainsi que l'importance du réseau<br />
hydrographique existant dans la région.<br />
Ces dépôts, développés sur la rive droite de Oued Moulouya et réduits sur sa rive gauche<br />
et à Aghanbou Ou Foullous, nourrissent un bassin continental dissymétrique, dont<br />
l’approfondissement graduel s’effectue par paliers successif en allant du NNW vers le SSE ;<br />
le maximum de subsidence est atteint sur la berge Nord de Oued Moulouya (coupe OM 2 ).<br />
Les variations latérale et verticale des faciès et des épaisseurs des dépôts (Figs 68 et 69)<br />
expriment trois phases d’effondrement, migrant du SSE vers le NNW ; et qui crée des<br />
gouttières réceptacles de cette sédimentation mixte (détritique et volcaniques). Parallèlement,<br />
au SSE, où se sont instaurer des gouttières relativement profondes, le régime "agressif"<br />
d’auparavant, s’atténue au sommet de la Formation de Tizi n’Rechou, se traduisant par<br />
l’avènement des faciès du système fluviatile distale et de plaine d’inondation.<br />
Le long de cet inventaire sédimentaire, on note la persistance des dépôts volcanosédimentaires,<br />
ce qui atteste de la permanence de l’activité volcanique à caractère explosif en<br />
relation avec la réactivation des paléoaccidents.<br />
Les pyroclastiques grossières sont générées par avalanches (brèches) ou par fragmentation<br />
du magma lors de son ascension (Fisher et Schmincke, 1984 ; Schneider, 1990). Ces<br />
volcanoclastites résulteraient des projections à l’air libre ou à sec (tufs) et des mises en place<br />
en milieux aériens ou sous une faible tranche d’eau (Chalot-Prat et al., 1978) ; elles attestent<br />
de la proximité de la bouche principale des émissions volcaniques (Badra, 199) ; qui se<br />
situerait à l’aplomb de la rive nord de Oued Moulouya (accident de Taddammout-Aouli :<br />
photo 4, pl. VI).<br />
La Formation de Boumia passe graduellement à celle d' Aghbalou Oumlil.<br />
184
185<br />
Fig . 67-Corrélation des dépôts triasico-liasques de la région de Aouli-Sidi Ayad<br />
cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.
186<br />
Fig. 68-Bassin d’Aouli-Sidi Ayad. A-Répartition et géométrie des corps sédimentaires.<br />
B-Séquences types : 1-séquence de plaine d’inondation ; 2-séquence du systéme fluviatile<br />
en tresses; 3-séquence de cône.
Fig. 69-Région d’Aouli-Sidi Ayad : profil paléogéographique et morphostructuration<br />
en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts de cône, 3-Dépôts fluviatils<br />
en tresse proximaux, 4-Dépôts fluviatils en tresse distaux, 5-Plate forme<br />
carbonatée, 6-Plaine d’inondation, 7-Niveaux pédogénétiques.<br />
La Formation d'Aghbalou Oumlil, lacunaire au NNW, réduite sur la rive sud de Oued<br />
Moulouya (coupe OM 1 ), est relativement développée ailleurs. Elle est composée<br />
essentiellement d’argilites rougeâtres ou rouge-brique, localement tufacées où se développent<br />
des calcaires lités (Aouli) et des niveaux pedogénitique. Elle se termine par des argilites<br />
versicolores ou verdâtres.<br />
Cette Formation traduit une homogénéisation paléogéographique et assure tour à tour le<br />
comblement des gouttières résiduelles, le débordement et l’ennoyage des paléoreliefs<br />
résistants (Fig. 69). Le remblaiement des plaines d’inondation, sous un climat rubéfiant,<br />
s’effectue dans un contexte d’accalmie tectonique et d’arrêt de l’activité volcanique, preuves<br />
de la fin de la période synrift. Les rares passées d’argilites tufacées, témoignent d’un dépôt<br />
par simple décantation de fines particules basaltiques restées longtemps en suspension dans<br />
l'air ou dans l'eau et qui sont issues des émissions volcaniques antérieures ou de source<br />
lointaine et déposées sous une faible tranche d'eau (Fisher et Schmincke, 1984 ; Cas et<br />
Wright, 1987).<br />
La Formation de Lissit<br />
La Formation de Lissit transgresse au NNW directement le complexe basaltique ; ailleurs,<br />
elle repose sur les argilites saliféres supérieures avec lesquelles, elle présente un passage<br />
brutal ou localement progressif (régions d’Aouli). Elle est matérialisés par les carbonates<br />
tidalitiques du Lias inférieur, totalement dolomitisés : dolomies argileuses tufacées<br />
bioclastiques et dolomies feuilletées jaunâtres et/ou à structures oeillées. Elles sont intercalées<br />
par des argilites ligniteuses, des niveaux pédogénétiques, des marnes à mud-cracks, un tuf<br />
cristallin, une tuffite et des calcaires lumachelliques à bivalves à tests épais.<br />
Cette première récurrence carbonatée dénote une mise à l'eau de la région d’Aouli-Sidi<br />
Ayad ; qui se traduit par le développement de la plate forme carbonatée bien différenciée,<br />
régie par un climat tropical aride et par un régime biostasique. Ce tidal-flat montre un<br />
approfondissement progressif ; avec l’instauration d’un paysage essentiellement sebkhaïque ;<br />
relayé localement (Ifri Ichabar) par une plaine d’inondation.<br />
187
188<br />
Fig. 70-Passage des argilites saliféres supérieures aux tidalites liasiques au travers<br />
du paléoseuil de la Haute Mouloya : expression de la transgression carixienne
Après quoi, toute la région est ennoyée par les dépôts carbonatés tidalitiques du Lias<br />
moyen. Ils se traduisent par la généralisent d’un estran ; avec le développement locale d’un<br />
chenal de marée (Tourarine) ou de sebkha (Aït Ouchrif) . Les changements de faciès et les<br />
variations d'épaisseur, que montrent ces dépôts, attestent de la réactivation du canevas<br />
morphostructural préétabli ; d'où l'instauration de milieux variés, essentiellement, intertidaux<br />
et supratidaux ailleurs.<br />
Les niveaux pyroclastiques, rares (un tuf cristallin à Ifri Ichabar et une tuffite à<br />
Tourarine), témoignent de l’accalmie de l’activité volcanique.<br />
B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation (Fig. 71)<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la région d’Aouli-Sidi Ayad sont représentés,<br />
essentiellement, par les argilites salifères ; où s’intercale le complexe basaltique. Quant aux<br />
carbonates liasiques, ils sont réduits et peu fossilifères.<br />
Les argilites salifères supérieures, lacunaires au NNW et au Nord et très épaisses au SSE<br />
où elles sont marquées par des dépôts pyroclastiques, témoins d’un volcanisme explosif<br />
parallèle à la sédimentation. Elles sont regroupées en deux formations: les Formations de<br />
Boumia et d'Aghbalou Oumlil.<br />
La formation de Boumia est formée par des dépôts mixtes (détritiques et pyroclastiques),<br />
grossiers à la base et de plus en plus fins au sommet. Ils sont regroupés en des séquences<br />
strato- et grano-décroissantes, dont la tendance est progradante. Ces séquences (Fig. 71),<br />
developpées à Oued Moulouya (coupe OM 2 ) et réduites à Aghanbou Ou Foullous, traduisent<br />
un effondrement progressif du SSE vers le NNW, suite à la réactivation des failles bordiéres<br />
du secteur. Elle est à l’origine de la création de bassins, structurés en gouttiéres montrant une<br />
subsidence migratoire. Ces gouttiéres siéges d’une sédimentation mixte (détritique et<br />
volcano-clastique).<br />
Les dépôts du membre inférieur sont structurés en des séquences continentales<br />
caractéristiques d’abord de milieux de cônes de déjection ; qui évoluent dans le temps à un<br />
milieu fluviatile en tresse proximale. Elles sont générées par : une tectonique active à<br />
l’origine de la mise en relif des zones bordiéres érigées ; qui vont alimentées en détritiques<br />
grossiers les zones effondrées ; une énergie hydrodynamique élevée, qui a véhiculé sur une<br />
faible distance cette décharge détritique issue de source proche, et un climat humide propice à<br />
un réseau fluviatile important. Ce membre est marqué à la base par des bréches<br />
pyroclastiques ; elles attestent de la proximité de l’évent à l’origine d’un volcanisme explosif.<br />
Ce magmatisme fissurale confirme la réactivation des accidents préexistantes, dont<br />
l’activation intense à la base, s’attenue au sommet.<br />
Avec le dépôt du membre supérieur, les même conditions définies auparavant persistent,<br />
avec néanmoins un certains ralentissement des paramétres géodynamiques. Les dépôts<br />
grossiers sont limités à quelques barres de faibles épaisseurs ; elles sont intercalées par des<br />
dépôts relativement plus fins (éléments de la taille des microconglomérats et des grès). Ils<br />
sont organisés en des séquences du systéme fluviatile en tresse souvent distale et localement<br />
proximale. Elles expriment une accalmie de l’érosion ou une atténuation des reliefs. Ces<br />
séquences sont souvent marquées par une abondance de niveaux pédogénétiques (niveaux<br />
concrétionnés et bioturbés et calcrêtes), témoins de périodes d’émersions, parfois prolongées.<br />
189
Fig. 71-Les argilites salifères supérieures de la région d’Aouli-Sidi Ayad :<br />
paramétres sédimentaires et modalités de dépôts.<br />
190
Quant aux pyroclastites, elles sont variées et représentées par des niveaux grossiers<br />
(bréches et tufs lithiques). Ils sont épisodiques mais de faibles épaisseurs. Alors que les<br />
argilites tufacées sont plus abondantes. Ce qui traduit une activité volcanique pérenne ; les<br />
bréches et les tufs grossiers, attestent de la proximité de la source d’émission. Alors que les<br />
argilites tufacées, elles se seraient déposées longtemps après l’émission volcanique ou<br />
provenir de sources lointaines.<br />
La Formation d’Aghbalou Oumlil est caractérisée par un détritisme fin, témoins de<br />
l’instauration d’une plaine d’inondation. Elle atteste d’une homogénéisation<br />
paléogéographique suite à une accalmie tectonique, érosive et volcanique ; ainsi que d’un<br />
réchauffement climatique, associée à une remontée eustatique.<br />
Cette avancée marine se traduit plus tard avec le dépôt des argilites verdâtres du sommet<br />
de la Formation d’Aghbalou Oumlil. Elle s’affirme avec l’instauration de la plate forme<br />
carbonatée liasique de type tidal falt.<br />
191
Chapitre 4 LA REGION DE MIDELT-MIBLADENE<br />
I - PRESENTATION <strong>DES</strong> LOGS STRATIGRAPHIQUES<br />
SYNTHETIQUES<br />
Dans la région de Midelt-Mibladène, les dépôts triasico-jurassiques, s'étageant du Trias<br />
supérieur jusqu'au Bajocien inférieur, forment la bande étroite orientée NE-SW (plateau<br />
d’Adghwal) qui sépare le socle paléozoïque (dôme d’Adar Akorar) du Synclinal crétacé d’Ari<br />
Bou Hou. Les carbonates du Lias inférieur et moyen de cette région sont cactérisés par le<br />
niveau à Hesperityris et deux passées plurimétriques d’argilites rouges à la base et vertes au<br />
sommet, la première intra-Lias inférieur et la deuxième est carixienne (Faciés d’Itzer). Le<br />
Toarcien pelliculaire, est composé par le faciès de Mibladène. Quant au Dogger, il est très<br />
developpé et représenté par l’Aalénien et le Bajocien inférieur<br />
A-Le socle paléozoïque<br />
Les terrains paléozoïques affleurent dans la boutonnière d’Aouli, située au Nord immédiat<br />
de Midelt. Ils sont représentés par un massif granitique et son encaissant schisteux, peu<br />
métamorphisé. Ces dépôts, rapportés au Cambrien, sont représentés par des schistes, des<br />
amphiboloschistes et des quartzites. Quant au massif cristallin (granite de la Moulouya), il est<br />
représenté par un granite mésocrate, souvent migmatitique où s’individualisent des filons de<br />
granite rose aplitique.<br />
B-Les détritiques grossiers de base (Fig. 72)<br />
Le Trias, essentiellement argileux, est discordant sur le socle paléozoïque, plissé et<br />
métamorphisé, avec lequel, il présente localement un contact faillé. Dans le secteur de<br />
Midelt-Mibladène, il comporte une semelle conglomératique métrique à plurimétrique, à<br />
éléments du socle. Il s'agît d'un conglomérat très ferrugineux à éléments de quartz laiteux, de<br />
schistes et de barytine, qui sont cimentés par un grés rouge-violacé. Ces détritiques grossiers<br />
de base montrent des stratifications entrecroisées et horizontales (Lissit); comme il est<br />
caractérisé par des intercalations de microconglomérats à rides symétriques et d'arkoses à<br />
matrice rougeâtre.<br />
Dans la région de Zeïda, le Trias débute par des arkoses rosâtres ou blanchâtres (pouvant<br />
atteindre 800 m) à ciment de barytine, où se développent des niveaux d’arkoses litées à<br />
granoclassement inverse, à stratifications obliques et entrecroisées et microrides. Notons que<br />
ces arkoses drapent localement les granites (route Zeïda-Midelt) et comportent des<br />
intercalations de grés et de marnes.<br />
C-Les argilites salifères inférieures (Fig. 72), d'épaisseur variable (5 m à Lissit, 25 m<br />
à Bou Selloum et plus de 400 à Zeïda), débutent par une alternance d’arkoses en plaquettes et<br />
d’argilites feuilletées rouge-brique (Lissit), une alternance argilo-grèseuse (Zeïda) ou par un<br />
conglomérat (3m) à éléments de schistes et de quartz laiteux.<br />
Le sommet de ces argilites est marqué à Bou Selloum par le développement de calcaires<br />
blancs et d'argilites noirâtres plissotées.<br />
192
Fig. 72-Région de Lissit : contact détritiques grossiers de base avec<br />
le socle paléozoïque<br />
D-Le complexe basaltique n'affleure qu'au pied de la falaise liasique où il est<br />
représenté par des basaltes à billes altérés verdâtres et affectés localement par des dykes à<br />
remplissage siliceuxc (Adarhal).<br />
E-Les argilites salifères supérieures<br />
Dans cette région, les argilites salifères affleurent le long de l’accident de Taddammout-<br />
Aouli ; elles sont organisées en deux formations :<br />
•La Formation de Boumia, réduite ou lacunaire, repose sur le complexe basaltique ; elle<br />
est formée par une alternance d’argilites rougeâtres et de dolomies argileuses ou de tufs<br />
lithiques et/ou cristallins ; où s’intercalent des passées d’argilites consolidées tufacées,<br />
d’argilites noirâtres, conglomérat et grés. Localement, elles montent à la base une<br />
réccurrences de quelques métres de basaltes microlitiques porphyriques à pyroxéne et olivine.<br />
•La Formation d’Aghbalou Oumlil, plurimétrique, est représentée par des argilites<br />
rougeâtres, localement évaporitiques ; elles sont chargées en passées de tufs cristallins<br />
feuilletées gris-violacé, argilites consolidées tufacées rougeâtres, argilites noirâtres,<br />
détritiques grossiers, dolomies, calcaires argileux jaunâtres et cargneules.<br />
Cette formation est recouverte par les carbonates tidalitiques liasiques ; le changement de<br />
paysage est total, il s’opère brutalement ou graduellement par l’installation de barres<br />
stromatolitiques à rares passées bioclastiques.<br />
193
F-Les carbonates liasiques sont matérialisés par la Formation de Lissit (Fig. 37).<br />
Ils sont caractérisés par le "Hesperithyris" d'extension régionale. Dans la région d'Aouli-<br />
Mibladène, ce niveau repère, sert de limite entre Lias inférieur et moyen; il nous a permis<br />
d'adopter la subdivision suivante: le niveau à Hesperithyris, les carbonates anté-niveau à<br />
Hesperithyris, les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Saâdi & al., 1993; Saâdi, 1996;<br />
Saâdi & Fedan, 1997a).<br />
Les carbonates anté-niveau à Hesperithyri (Lias inférieur), épais de 25 à 80m, sont<br />
représentés par des carbonates tidaux, marqués par le développement des laminites, des<br />
stromatolites, de barres bioclastiques (bivalves, gastéropodes et bois fossiles) et d'argilites<br />
gypsifères et ligniteuses. Ils sont caractérisés par une passée plurimétrique d'argilites<br />
évaporitiques, rouges à la base et vertes au sommet, équivalentes du « faciès d'Itzer ».<br />
Le niveau à Hesperithyris (1 à 5 m), d’extension régionale et datés du Lias moyen (Du<br />
Dresnay 1987), montre un aspect caverneux et bréchique. Ce niveau repère, essentiellemnt à<br />
brachiopodes (Hesperithyris renierii Catullo, H. renierii var. sinuosa Dubar, Rhynchonellidae<br />
et Spiriferina sp.), est très fossilifère: brachiopodes, gastéropodes, échinodermes, polypiers<br />
isolés, bivalves (Opis cf.. provocordinata, Pinna sp., pectinidés), encrines et bois fossiles.<br />
Les carbonates post-niveau à Hesperithyris, dont l’épaisseur dépasse 100m et rapportés<br />
au Carixien infèrieur-Carixien supérieur voire Domérien (?), débutent par des carbonates<br />
tidaux, essentiellement stromatolitiques et laminitiques à structures oeillées et lentilles de<br />
brèches, que séparent des passées centimétriques à décimétriques d'argilites verdâtres. Ils sont<br />
marqués par des niveaux bioclastiques, métriques à plurimétriques, à brachiopodes,<br />
foraminifères (Pseudopfendina butterlini : Carixien, biozone C1 ; Septfontaine 1986),<br />
oncholites, polypiers isolés, bivalves et gastéropodes; ils montrent, localement, une passée<br />
plurimétrique d'argilites, rougeâtres à la base et vertes au sommet, correspondant au "faciès<br />
d'Itzer" Carixien du Moyen Atlas.<br />
Ils sont surmontés par des marno-calcaires (Carixien supérieur-Domérien), riches en<br />
Mégalodon sp., Oncholithes et foraminifères (Pseudocyclammina liasica et Lituosepta<br />
compressa : biozones C 2 -D, Septfontaine 1986). Viennent ensuite des argilites rougeâtres où<br />
s'intercalent des dolomies violacées à noires peu fossilifères.<br />
G-Le Toarcien (Fig. 73)<br />
Le Lias supérieur (5 à 17 m) est représenté par "le faciès de Mibladène", marneux à la<br />
base et calcaire au sommet. Dans la région d’Al warraq, il affleure largement et forme des<br />
buttes témoins qui longent la route reliant Midelt à Mibladène. Alors que dans la plaine<br />
d’Amghouzif, il constitue une large bande, ceinturant le Lias carbonaté.<br />
Le Toarcien inférieur est composé de marnes rouges, appelées classiquement « couches<br />
de Mibladène » ; comme, elles sont armées de bancs de calcaires, gréseux à la base et<br />
chenalisés au sommet.<br />
Quant au Toarcien moyen-supèrieur, il est représenté par une barre carbonatée<br />
bioclastique à ammonites, brachiopodes, échinides, polypiers isolés et traces de zoophycos,<br />
localement à coraux (région de Midelt-Aïn Outat) où s’intercalent des calcaires noduleux.<br />
194
Fig. 73-Log stratigraphique synthétique du Lias supérieur et du Bajocien de la région<br />
de Midel-Mibladène<br />
195
H-Aalénien est généralement lacunaire voire très réduit. Lorsqu’il existe, il se présente<br />
par les mêmes faciès que ceux du Toarcien moyen-supérieur (plaine d’Adaghwal). Il peut être<br />
également formé de marno-calcaires gris-noirs à bélemnites et à nombreux niveaux<br />
charbonneux.<br />
I- Bajocien inférieur (zone à Laeviuscula et base de la zone à Sauzei ; Fig. 73)<br />
La base du Bajocien inférieur, peu épaisse, est représentée par des marnes et des marnocalcaires<br />
à Cancellophycus. Localement, elle débute par une brèche de calcaire bioclastique à<br />
ammonites (base de la zone à sauzei) que surmonte une alternance plus ou moins régulière de<br />
bancs, décimétriques à pluridécimétriques, de calcaires à surfaces sommitales bioturbées et<br />
ferruginisées et de lits décimétriques de marnes verdâtres.<br />
Localement, les dépôts de l’ Aalénien et du Bajocien inférieur se traduisent par des<br />
placages ferrugineux à ammonites, bélemnites et nodules algaires.<br />
Ils affleurent largement dans la plaine d’Amghouzif (SW de Jbel Aouli) ainsi que dans la<br />
région d’Al Warraq ; ailleurs ils sont lacunaires.<br />
J-Le Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à<br />
Humphriesianum ;Fig. 73)<br />
Le sommet du Bajocien inférieur, épais de 23 à 44 m, affleure essentiellement dans la<br />
plaine d’Amghouzif; il débute localement par des marno-calcaires à bélemnites et ammonites.<br />
Il est généralement représenté par les marnes de Talsinnt, qui s’épaississent du NW vers le<br />
SE. Elles sont matérialisées par des marnes verdâtres à la base et rougeâtres au sommet, où<br />
s’intercale localement, un complexe de calcaires bioclastiques et lités à Cancellophycus et<br />
ammonites (d’aspect turbiditique).<br />
Le sommet des marnes de Talsinnt est chargé en bancs de calcaires bioclastiques à faunes<br />
benthiques, passées de marnes versicolores ou rouges, ou de marnes à Posidonomies et à rares<br />
ammonites. Ces marnes bajociennes forment le noyau de l’anticlinal d’Ari Aouli ; où elles<br />
sont recouvertes en discordance par un conglomérat polymétrique et polygénique qui est<br />
rapporté à l’infra-cénomanien (Felnec & Lenoble, 1962).<br />
196
I- COUPE DE TAGHBALOU N’AIT SIDI LAHBIB (COUPE SL)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe SL est levée dans la région de Taddammout, plus précisément près de<br />
l’ancienne mine de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib.<br />
B-Les formations (Fig. 74)<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la coupe SL, puissants de 31m, sont structurés en deux<br />
formations :<br />
1-La Formation de Boumia<br />
Cette première formation, entièrement argileuse, est formée de trois membres:<br />
a-Le membre inférieur (6m) débute par des argilites consolidées rougeâtres à<br />
passées décimétriques à pluridécimétriques, à base ravinante, d’argilites consolidées<br />
rougeâtres d’aspect bréchifié (niveau 1; 1,50m) à quartz détritique fin (en proportion élevée),<br />
manganèse et à plages de dolosparite. Elles sont coiffées par une passée pluridécimétrique<br />
d’argilites rouge-brique.<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 2 à 4 ; 23m)<br />
Ce deuxième membre, à dominante volcano-sédimentaire, montre l’organisation verticale<br />
suivante :<br />
-le niveau 2, pluridécimétrique et à base ravinante, est représenté par une dolomicrosparite<br />
à plages de quartz néoformé, plages de dolosparite et oxydes de fer (en proportion élevée) ;<br />
-des volcano-sédimentaires (10m), altérés, verdâtres parcourus de nombreuses veinules de<br />
calcite ;<br />
-des dolomies tufacées (niveau 3 ; 6m), organisées en bancs décimétriques. Il s’agit d’une<br />
dolosparite, à cristaux automorphes à subautomorphes parfois zonés, à fragments de basalte<br />
(15%) à fond hématitisé ; feldspaths plagioclases calcitisés, de taille comprise entre (0,25 mm<br />
et 1mm) ; opaques (de forme rappelant des titanomagnétiques) ; fantômes de ferromagnésiens<br />
entourés d’une auréole d’oxydes de fer et parcourue de microfractures d’oxydes de fer<br />
(rappelant la forme des amphiboles) et à fond chloritisé. Alors que le liant, occupant 85% du<br />
volume de la roche, est dolosparitique;<br />
-5m de volcano-sédimentaires verdâtres très altères (chloritisés) et à nombreuses veinules<br />
de calcite ;<br />
-le niveau 4, puissant de 5m, est composé de basaltes altérés, de texture microlitique<br />
porphyrique localement doléritique ; ils sont formés par des : plagioclases (93%) à mâcle<br />
polysynthétique et de taille supérieure ou égale à 3mm, opaques (2%) de forme cubique<br />
(rappelant des ferromagnésiens complètement opacifiés), pyroxènes et plages de calcite. Ces<br />
éléments montrent une certaine fluidité ; alors que la mésostase, réduite (5%), est parcourue<br />
de fissures anastomosées remplies d’oxydes de fer et de chlorite.<br />
2-La Formation d’Aghbalou Oumlil, puissant de 10,70 m, débute par une passée<br />
pluridécimétrique d’argilites consolidées rouge-brique que surmontent des argilites violacées<br />
(10m). Elles sont coiffées par une alternance de bancs décimétriques de calcaire argileux<br />
violacés et de lits pluridécimétriques de marnes azoïques versicolores.<br />
197
Fig. 74-Evolution sédimentologique des dépôts triasicoliasiques<br />
de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib (coupe SL)<br />
198
3-La Formation de Lissit (Saâdi, 1996)<br />
Cette formation (niveaux 5 et 6 ; 1,20m), dont seule la base est levée, est représentée par<br />
les carbonates liasiques. Ils débutent par un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />
dolomicrosparite argileuse chaotique (niveau 5) à lithoclastes ; auquelle fait suite une barre<br />
métrique de calcaires gris-violacé à stratification oblique (niveau 6). Il s’agit d’un packstone<br />
à oolites, bivalves, échinides, lithoclastes, ostracodes, quartz détritique silteux fins et rares<br />
granules d’oxyde de fer.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts de la coupe SL, sont<br />
représentées par :<br />
-des discontinuités sédimentaires locales, matérialisées par des diastèmes, changements<br />
brusques de la lithologie, joints argileux et surfaces de ravinement.<br />
-des discontinuités sédimentaires majeures, représentées par :<br />
*le changement brusque auquel est subordonné le niveau de calcaire silicifié et ferruginisé<br />
(à valeur de paléosol), qui souligne le sommet du membre inférieur de la Formation de<br />
Boumia.<br />
*le niveau argileux consolidé à valeur de paléosol qui sépare la Formation de Boumia de<br />
la Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
*la surface de ravinement qui souligne la base des carbonates liasiques.<br />
D-Les faciès<br />
Les dépôts triasico-liasiques de la région de Taghbalou n’Aït Sidi Lahbib sont représentés<br />
par les types de faciès suivants :<br />
-basaltes à texture microlitique porphyrique ;<br />
-volcano-sédimentaires verdâtres très altérés à nombreuses veinules calcitiques ;<br />
-dolomies tufacées verdâtres ;<br />
-argilites consolidées rougeâtres ; argilites rougeâtres, rouge-brique ou violacées;<br />
-dolomies verdâtres ; dolomies argileuses chaotiques ;<br />
-calcaires gris-violacé à stratification oblique.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre<br />
La base de la coupe de Boumia est structurée en trois séquences de même type. Elles<br />
débutent chacune par des argilites consolidées, à bases ravinantes, que coiffent des argilites<br />
rougeâtres.<br />
2-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les argilites saliféres supérieures de la coupe SL sont organisées en deux<br />
mésoséquences : la première englobe le membre inférieur de la Formation de Boumia ; alors<br />
que la deuxième est formée par la Formation d’ Aghbalou Oumlil. Ces séquences attestent de<br />
l’instauration d’une plaine d’inondation, réceptacle d’un détritisme fin, souvent exondée<br />
(présence de niveaux consolidés et bréchifiés). Elle est soumise à un climat chaud rubéfiant.<br />
199
F-Conclusion<br />
Le long de la coupe SL, alors que les argilites inférieures et le complexe basaltique sont<br />
lacunaires, les argilites supérieures reposent sur le socle paléozoïque par un contact faillé.<br />
Elles sont formées essentiellement par des argilites rougeâtres à nombreux niveaux<br />
consolidés (à valeur de paléosol). Elles attestent de l’instauration d’une plaine d’inondation<br />
souvent exondée et soumise à un climat chaud rubéfiant.<br />
Dans la partie médiane s’intercale un complexe volcano-sédimentaire, altéré et affecté de<br />
nombreuses veinules de calcite. Ils attestent d’émissions volcaniques explosives qui<br />
devancent une émission effusive timide. Celle-ci est représentée par des basales microlitiques<br />
porphyriques localement doléritiques, dont les éléments montrent une certaine fluidité. On<br />
note l’absence des éléments du granit ; alors qu’il constitue le substratum (haut fond)<br />
avoisinant ; c’est encors un argument en faveur du dépôt synsédimentaires des éléments<br />
pyroclastiques<br />
Les argilites saliféres supérieures sont transgressées par les carbonates liasiques qui<br />
débutent par des dolomies chaotiques surmontés par des dépôts dynamiques et bioclastiques à<br />
Speriferina sp., bivalves à tests épais.<br />
200
II-LA COUPE D’ADARHAL (AR)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe AR est levée sur la rive gauche de Oued Adarhal, au Nord de Midelt et à l’Est<br />
d’Ighiz n’Imnayn.<br />
Dans cette région affleurent bien les carbonates du Lias inférieur et moyen au sein<br />
desquels s’intercale une passée plurimétrique d’argilites, rouges à la base et vertes au<br />
sommet, riches en gypse (équivalent non par l’ âge mais par le faciès du "Faciès d’ Itzer" du<br />
Moyen Atlas : Saâdi, 1996) .<br />
B-Les formations (Fig. 75)<br />
Le long de cette coupe affleurent le complexe basaltique, les argilites salifères triasicoliasiques<br />
et les carbonates liasiques.<br />
Les basaltes verdâtres altérés à billes sont recoupés par des dykes doléritiques de 500m de<br />
long et 1m de large ; d’où se détachent des veinules plus siliceuses ; leurs sommets présentent<br />
des Figures diagénètiques concentriques (Saâdi, 1996).<br />
Quant aux dépôts triasico-liasiques et liasiques, à caractères faciologiques variés, ils<br />
peuvent être regroupés en trois formations : la Formation de Boumia, la Formation d’<br />
Aghbalou Oumlil et la Formation de Lissit.<br />
1-La Formation de Boumia (niveaux 1 à 2 ; 3,50m)<br />
Cette formation débute par un tuf cristallin et lithique gris (proche d’une brèche<br />
d’explosion : niveau 1a). Les éléments sont représentés par : 45% de cristaux de plagioclases<br />
entièrement micritisés en forme d’éclats acérés, (30%) de fragments de basalte doléritique ou<br />
microlitique peu porphyrique, localement doléritique à fond vitreux, à contours sinueux,<br />
diffus et en forme de choux fleur, (4%) d’opaques et des gravelles ferruginisées. Ces<br />
éléments, de taille comprise entre 0,25 et 2,5 mm, baignent dans un ciment micritique à<br />
microsparitique (20%) correspondant à du verre calcitisé et hématitisé.<br />
Viennent ensuite des tufs cristallins gris (niveau 1b), organisés en bancs lenticulaires. Ils<br />
sont formés par : 55% de cristaux quadrangulaires de plagioclases, souvent micritisés, leur<br />
taille varie entre 0,05 et 0,25mm (avec une dominance des élément de taille 0,1mm) ; 5%<br />
d’opaques (pyrite) et de rares fragments de basalte doléritique à fond opacifiés et 7% de<br />
gravelles. Ces éléments sont liés par une microsparite (40%) hématitisée parcourue par des<br />
microfractures anastomosées à remplissage calcitique.<br />
Ils sont surmontés par un basalte xénolithique gris-violacé (niveau 2) à texture<br />
microlitique à tendance doléritique. Ils renferment des plagioclases (60%) sous forme de<br />
lattes quadrangulaire dont la taille varie entre 1,5 à 3mm, mâclées partiellement ou<br />
totalement, calcitisées ou chloritisées. Les xénolites de basalte (20%), de texture microlitique<br />
porphyrique à pyroxéne, ont une taille millimétrique (5mm) à pluridécimétrique et des formes<br />
sinueuses à contours diffus.<br />
La mésostase est peu abondante (20%).<br />
201
Fig. 75-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d Adarhal<br />
(coupe AR)<br />
202
2- La Formation d’Aghbalou Oumlil (niveaux 3 ; 10m)<br />
Cette formation montre l’organisation verticale suivante :<br />
-des argilites rouge-brique (5,50m) à passées pluridécimétriques d’argilites consolidées<br />
rouge-brique. Elle montre dans la partie médiane une passée pluridécimétrique d’argilites<br />
tufacées consolidées rouge-brique à éléments millimétriques de basalte.<br />
-des calcaires argileux jaunâtres (niveau 3), organisés en bancs pluridécimétriques, sont<br />
de type mudstone à quartz détritique silteux, oxydes de fer et manganèse.<br />
-des argilites rouge-brique (4m) à passées pluridécimétriques d’argilites consolidées<br />
rouge-brique.<br />
3- La Formation de Lissit (niveaux 4 à 11; 10m)<br />
Cette formation, qui ravine les argilites salifères supérieures, est représentée par les<br />
carbonates liasiques. Elle est organisée en trois membres :<br />
a-le membre basal (niveaux 4 à 7 ; 3m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
-une barre métrique (niveau 4), à base ravinante, de calcaires bioclastiques jaunâtres et à<br />
structures oeillées, laminitiques au sommet (niveau 4b). Il s’agit d’un wackestone à<br />
lithoclastes, bivalves, oolites micritisées (niveau 4a), quartz détritique fin et oxydes de fer ;<br />
-le niveau 5, pluridécimétrique est un calcaire laminitique jaunâtre à structures oeillées. Il<br />
est de texture packstone à bivalves, oolites, pelletoïdes, lithoclastes, quartz détritique silteux,<br />
oxydes de fer et dendrite de manganèse ;<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites consolidées rouge-brique, pseudo-noduleuses au<br />
sommet ;<br />
-des calcaires argileux jaunâtres à structures oeillées (niveaux 6 et 7) de texture mudstone<br />
(niveau 7) à wackestone (niveau 6) à lithoclastes, pellets et pelletoïdes, oolites micritisées<br />
(niveau 6), quartz détritique silteux fin et oxydes de fer. Ils sont organisés en deux bancs<br />
pluridécimétriques que sépare une passée décimétrique d’argilites rouge-brique.<br />
b-Le membre médian (niveau 8 ; 5,50m), débute par une passée pluridécimétrique<br />
d’argilites rouge-brique, à lentilles d’argilites consolidées rouge-brique au sommet. Elles sont<br />
surmontées par une barre métrique chenalisée (niveau 8) de calcaires bioclastiques jaunâtres à<br />
bivalves à tests épais (Mégaladon sp. et Lithotis sp.), laminitiques à la base.<br />
Il est coiffé par des argilites rouge-brique (3m) que couronne une passée<br />
pluridécimétrique d’argilites verdâtres à lentilles consolidées au sommet.<br />
c-Le membre supérieur (niveaux 9 à 11 ; 1,50m) est formé par : à la base un banc<br />
pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire micritique verdâtre (niveau 9). Il s’agit d’un<br />
mudstone à bivalves et quartz détritique silteux fins. Il est raviné par un banc<br />
pluridécimétrique de calcaire jaunâtre (niveau 10), laminitique à la base et bioclastique au<br />
sommet ; il est de texture wackestone à lithoclastes, bivalves, pelletoïdes et oxydes de fer.<br />
Vient ensuite une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres.<br />
Ce membre est coiffé par une barre pluridécimétrique, à base ravinante, de calcaire<br />
micritique jaunâtre (niveau 11) de texture wackestone à pellets, pelletoïdes, bivalves, oolites<br />
micritisées, oxydes de fer, quartz détritique fin, et plages de dolosparite à cristaux<br />
automorphes à subautomorphes.<br />
203
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Plusieurs hiatus sédimentaires ont été reconnus sur la coupe AR :<br />
-les hiatus majeurs sont représentés par deux surfaces de ravinement : la première sépare<br />
le complexe basaltique des argilites supérieures ; et la deuxième met en contact les argilites<br />
supérieures et les carbonates liasiques.<br />
-quant aux hiatus mineurs, ils sont matérialisés par des diastèmes, joints argileux et<br />
marneux, changements brusques de la lithologie, surfaces de ravinement et surfaces planes<br />
encroûtées.<br />
D-Les faciès<br />
Les faciès reconnus et définis sur cette coupe sont :<br />
-les basaltes doléritiques verdâtres altérés à billes ; les basaltes xénolithiques gris<br />
violacés ;<br />
- les tufs cristallins et lithiques gris ; les tufs cristallins gris ;<br />
- les argilites tufacées consolidées rouge-brique ;<br />
- les argilites consolidées rouge-brique ou verdâtres ; les argilites consolidées pseudonoduleuses<br />
rouge-brique ; les argilites rouge-brique ou verdâtres ;<br />
- les calcaires argileux jaunâtres ;<br />
- les calcaires laminitiques jaunâtres ; les calcaires laminitiques à structures oeillés ;<br />
- les calcaires bioclastiques verdâtres ou jaunâtres ; les calcaires bioclastiques jaunâtres à<br />
structures oeillées.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les dépôts liasiques d'Adarhal sont organisés en séquences de polarité et de composition<br />
interne variée.<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre (Fig. 75)<br />
Les dépôts de AR sont structurés en six séquences :<br />
-La première séquence, positive, débute par du volcano-sédimentaires grossiers à<br />
stratification oblique et lenticulaire que surmontent du volcano-sédimentaires fins.<br />
-Les deuxième et troisième, à bases irrégulières, débutent par des calcaires argileux<br />
jaunâtres que surmontent des argilites rouge-brique à passées consolidées.<br />
-Les quatrième et cinquième séquences sont tidalitiques de type sebkha. Elle débute<br />
par des calcaires bioclastiques à structures oeillées, des calcaires argileux à structures oeillés<br />
et des argilites rougeâtres. Elles peuvent-être tronquées et montrer une augmentation des<br />
niveaux argileux (cinquième séquence)<br />
-La sixième séquence, tronquée au sommet, est de type estran.<br />
204
2- Les séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont agencées en deux mésoséquences positives:<br />
-La première mésoséquence est formée essentiellemnt par des argilites rougeâtres à<br />
passées consolidées (paléosols) et rares niveaux volcano-sédimentaires. Elle atteste de<br />
l'instauration d'une plaine d'inondation, témoin de l’émersion de la région soumise à un climat<br />
rubéfiant.<br />
-La deuxième mésoséquence, tronquée au sommet, est formée par deux séquences de<br />
sebkha. Elle atteste de l'installation de marais maritime suite à la remontée eustatique du Lias.<br />
F-Conclusion<br />
Le long de la coupe AR affleurent : le complexe basaltique, les argilites saliféres<br />
supérieures et les carbonates liasiques.<br />
La Formation de Boumia est formée par des tufs cristallins et lithiques qui témoignent<br />
d'un volcanisme explosif concomitant à la sédimentation et qui précède une émission effusive<br />
réduite se traduisant par l’installation d’un basalte xénolithiques.<br />
Alors que la Formation d' Aghbalou Oumlil, à dominance argileuse, atteste de<br />
l'instauration d'une plaine d'inondation sous climat aride, soumise à de nombreuses phases<br />
émersives (niveaux pédogénétiques).<br />
La Formation de Lissit, argilo-carbonatée, est à dominante laminitique et à rares passées<br />
bioclastiques à Mégalodontidés. Ces dépôts de type tidal-flat sont organisés au 2éme ordre en<br />
trois séquences (deux de type sebkha et une d’estran). Elles sont agencées en mésoséquences<br />
positives, témoins de l'installation d'une plate forme carbonatée tidalitique. Dans ce milieu se<br />
déposent des faciès essentiellement supratidaux à continentaux.<br />
205
III-LA COUPE DE LA LAVERIE (COUPE LV)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe (LV) est située au Nord-Ouest de Mibladène au Nord immédiat de la laverie de<br />
la mine de Mibladène. Elle nous a permis d’étudier les carbonates tidalitiques sous-jacents à<br />
l’équivalent du "faciès d’Itzer"; qui reposent par contact faillé sur le socle paléozoïque.<br />
B-Les formations (Fig. 76)<br />
Au niveau de la coupe LV, les dépôts, argilo-carbonatés à la base et carbonatés au<br />
sommet, sont subdivisés en deux membres.<br />
1-Le membre inférieur (niveaux 1 à 3 ; 3m)<br />
Ce membre, dont on n’observe que le sommet, débute par une alternance de bancs<br />
pluridécimétriques de calcaires et de calcaires argileux beiges ou jaunâtres (niveaux 1 et 2),<br />
que séparent des passées pluridécimétriques d’argilites rouge-brique à passées d’ argilites<br />
consolidées. Les calcaires sont de type mudstone à gravelles, granules d’oxydes de fer, quartz<br />
détritique silteux et manganèse.<br />
Viennent ensuite des argilites verdâtres, organisées en passées centimétriques à<br />
décimétriques où s’intercalent un banc pluridécimétrique de calcaires micritiques grisverdâtre<br />
(niveau 3) de texture mudstone à gravelles, oxydes de fer et quartz détritique silteux ;<br />
et que coiffe une surface irrégulière encroûtée.<br />
Ce membre se termine par un banc décimétrique de calcaire argileux vert-jaunâtre,<br />
couronné par une surface irrégulière encroûtée ferruginisée.<br />
2-Le membre supérieur (niveaux 4 à 14 ; 12m)<br />
Ce membre montre l’organisation verticale suivante :<br />
-3m de calcaires à passées laminitiques et à structures oeillées (niveaux 4 à 6). Il s’agit de<br />
wackestone (niveau 4) à mudstone (niveaux 5 et 6) à gravelles, pelletoïdes, lamellibranches<br />
(niveau 6), ostracodes (niveau 5) et granules d’oxyde de fer en forte proportion. Ils sont<br />
coiffés par une surface gondolée et encroûtée.<br />
-deux barres de dolomies grisâtres ou gris-verdâtre (niveaux 7 et 8 ; 3,50m). Il s’agit de<br />
dolomicrosparite à fantômes d’éléments (lamellibranches, oolites), granules d’oxyde de fer<br />
(niveau 7) et plages de dolosparite à cristaux automorphes et ferruginisés (niveau 7). Elles<br />
sont couronnées par une surface encroûtée.<br />
-5m de calcaires laminitiques (niveaux 9 à 14) et/ou à structures oeillées (niveau 10) gris à<br />
gris-verdâtre (niveaux 11 et 13), vert-jaunâtre (niveau 10) ou beiges (niveau 12). Ils sont de<br />
type mudstone (niveau 10) ou wackestone à packstone (niveaux 12 et 13) à lamellibranches<br />
(niveaux 12 et 13), ostracodes (niveau 12), foraminifères imperforés (niveau 13 : Hauranidés :<br />
Haurania desertata et Lituolidés du Sinémurien-Carixien), oolites (niveau 13), gravelles,<br />
oxydes de fer, manganèse (niveaux 10 et 11) et plages de dolosparite à cristaux<br />
subautomorphes. Ils sont organisés en bancs pluridécimétriques à métriques où s’intercalent<br />
des bancs pluridécimétriques de dolomies grisâtres (niveaux 9 et 14). Il s’agit de<br />
dolomicrosparite à fantômes d’éléments (gravelles, oolites et lamellibranches), oxydes de fer,<br />
plages de dolosparite à cristaux automorphes ferruginisées et à plages de silice néoformée<br />
(niveau 14). Le sédiment originel serait un calcaire de texture wackestone à packstone.<br />
206
Fig. 76-Evolution sédimentologique du Lias moyen de<br />
la laverie de Mibladène (coupe LV)<br />
207
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts carbonatés de la<br />
laverie, sont représentées par : des diastèmes; joints argileux, changements brusques de la<br />
lithologie, des surfaces de ravinement, surfaces irrégulières encroûtées, surfaces irrégulières<br />
encroûtées et ferruginisées et surfaces gondolées encroûtées.<br />
D-Les faciès<br />
Dans les dépôts liasiques de la laverie, plusieurs types de faciès sont définis :<br />
-argilites rouge-brique ; argilites consolidées rouge-brique.<br />
-dolomies grisâtres ou gris-verdâtre.<br />
-calcaires et calcaires argileux vert-jaunâtre ou beiges ; calcaires micritiques gris-verdâtre.<br />
-calcaires laminitiques et/ou à structures oeillées, gris-verdâtre, vert-jaunâtre ou beiges.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires.<br />
a- séquences de 2 ème ordre (Fig. 76)<br />
Les dépôts liasiques de la Formation de Lissit sont agencés en trois séquences tidalitiques<br />
de deux types.<br />
-Le premier type est une séquence de type sebkha. Cette séquence incomplète, est<br />
formée par une alternance de calcaires et calcaires argileux et d'argilites rouge-brique à passée<br />
verdâtre ou sommet. Il est défini dans le membre inférieur.<br />
-Le deuxième type, correspondant à des séquences d'estran, est reconnu dans le membre<br />
supérieur. Il est représenté par des dolomies oolitiques à bivalves; des calcaires laminitiques<br />
et / ou à structures oeillées et des dolomies stromatolitiques.<br />
b- séquences de 3 ème ordre<br />
Les séquences de 2 ème ordre sont ordonnées en une mésoséquence positive. Elle est<br />
représentée par le sommet des carbonates anté-Itzer et organisée en une séquence de sebkha<br />
et deux séquences d'estran. Cette mésoséquence atteste de l'instauration d'une plate forme<br />
carbonatée tidalitique où se développent des faciès essentiellement supratidaux et intertidaux.<br />
F-Conclusion<br />
Le long de la coupe LV affleurent seulement le sommet des carbonates anté-Itzer. Ces<br />
carbonates tidalitiques d’âge Carixien inférieur, à dominante laminitique, structures oeillées<br />
et passées argileuses, sont agencés en trois séquences tidalitiques (de type sebkha et d’estran),<br />
qui s’ordonnent en une mésoséquence positive. Ils caractérisent un environnement tidalitique<br />
en climat chaud à aride et sous régime biostasique.<br />
208
IV-COUPE DE JBEL BOU SELLOUM (COUPE BS)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
Elle est levée sur Jbel Bou Selloum dans la cluse de Oued Bou Adil à l’est de Sidi<br />
Abdelatif. Dans cette région affleurent bien les dépôts du Lias inférieur et moyen, au sein<br />
desquels s’intercale une passée plurimétrique d’argilites, rouges à la base et vertes au sommet<br />
("Faciès d’ Itzer").<br />
B-Les formations (Fig. 77)<br />
Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum, représentés par la Formation de Lissit, sont très<br />
variés sur le plan faciologique. Ils peuvent être subdivisés en trois membres : le premier,<br />
argilo-carbonaté correspond aux carbonates anté-Itzer ; le deuxième essentiellement argileux<br />
est le faciès d’ Itzer et le troisième carbonaté matérialisé par les carbonates post-Itzer.<br />
1-Les carbonates anté-Itzer (niveaux 1 à 11 ; 20,50m) sont composés de trois<br />
unités :<br />
a-l’unité basale (niveaux 1 et 2 ; 7,50m) montre l’organisation verticale suivante :<br />
-des argilites consolidées rose-violacées (0,30m) ; que coiffe une surface irrégulière<br />
encroûtée et ferruginisée<br />
-des argilites verdâtres (1m) où s’intercale un banc pluridécimétrique, à base ravinante, de<br />
dolomie noirâtre, stromatolitique, que coiffe une surface irrégulière encroûtée et minéralisée à<br />
barytine. Elles sont surmontées par des argilites consolidées rouge-brique.<br />
-un banc pluridécimétrique de calcaire argileux violacé, qu’encadrent deux joints<br />
d’argilites verdâtres<br />
-des argilites versicolores (2m) à passées, pluridécimétriques stratocroissantes, d’argilites<br />
consolidées rouge-brique. Ces passées, à bases ravinantes, sont coiffées par des surfaces<br />
irrégulières ferruginisées.<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres à lentilles d’argilites rougeâtres.<br />
-le niveau 1 est représenté par des calcaires micritiques gris en plaquettes (1 m). Il s’agit<br />
d’un packstone/mudstone à ostracodes, lamellibranches, foraminifères (Dentalina sp.,<br />
Nodosaria sp. et Siphovalvulina sp.) et quartz détritique silteux.<br />
-des calcaires grenus bioclastiques grisâtres (niveau 2), organisés en bancs décimétriques.<br />
Il s’agit d’un grainstone à lithoclastes, pelletoïdes, oolites, foraminifères à test<br />
microgranulaire (Hoyenella sp., Planesepta compressa HOTTINGER et Orbitopsella<br />
primaeva HENSON : Carixien biozone C 1 de Septfontaine, 1986), gastéropodes,<br />
lamellibranches, échinodermes, oxydes de fer, quartz détritique, plages de silice néoformée et<br />
de sparite.<br />
b-l’unité médiane (niveaux 3 à 5 ; 6 m)<br />
Elle débute par des argilites versicolores, consolidées et ligniteuses au sommet. Vient<br />
ensuite une altérance de bancs décimétriques de dolomies argileuses gris-verdâtre à bois<br />
fossiles et de passées, centimétriques à pluridécimétriques, d’argilites verdâtres. Les<br />
dolomies sont représentées par des dolomicrosparites à gravelles, quartz détritique silteux<br />
(niveau 4), oxyde de fer et plages de silice néoformée (niveau 3).<br />
209
Elle se termine par des argilites verdâtres (1m) où s’intercalent deux bancs<br />
pluridécimétriques de calcaires gris-verdâtre, feuilletés au sommet (niveau 5) de texture<br />
packstone à pellets, oolites, gravelles, lamellibranches et oxydes de fer (en faible proportion).<br />
c-l’ unité sommitale (niveaux 6 à 11 ; 7, 50 m) montre la succession suivante :<br />
-le niveau 6, pluridécimétrique et à base ravinante, est une dolomie stromatolitique<br />
grisâtre, que coiffe une surface irrégulière ferrugineuse. Il s’agit d’une dolosparite à cristaux<br />
subautomorphes à xénomorphes hypidiotopiques, à clivage net, parfois zonés et à granules<br />
d’oxyde de fer.<br />
-des argilites verdâtres (1,50 m) où s’intercalent des niveaux, pluridécimétriques, de<br />
dolomies stromatolitiques grisâtres, coiffés souvent par une surface irrégulière ferrugineuse.<br />
Elles sont couronnées par des dolomies noirâtres (niveau 7).<br />
-des calcaires (niveau 8) et des dolomies stromatolitiques grisâtres ou noirâtres,<br />
qu’encadrent des joints d’argilites verdâtres. Les calcaires sont de texture packstone à<br />
gastéropodes, ostracodes, lamellibranches à tests fins, pellets, oolites, quartz détritique fin et<br />
granules d’oxyde de fer.<br />
-le niveau 9 est composé de calcaire micritique noirâtre que coiffe une croûte<br />
centimétrique de calcaire grenu noirâtre. Il s’agit d’un grainstone à ostracodes, gastéropodes,<br />
lamellibranches, bryozoaires, foraminifères, échinodermes, annélides, pellets, pelletoïdes,<br />
agrégats et oolites.<br />
-des calcaires argileux verdâtres en plaquettes (1m), que séparent des joints d’argilites<br />
verdâtres. Ils sont coiffés par une dolomie stromatolitique noire (niveau 10), représentée par<br />
une dolomicrosparite à plages de dolosparite à cristaux automorphes à subautomorphes, zonés<br />
et entourés d’un liseré ferrugineux.<br />
-une passée pluridécimétrique d’argilites verdâtres où s’intercalent des calcaires en<br />
plaquettes, riche en bois fossiles.<br />
-deux niveaux, pluridécimétriques à bases ravinantes, de calcaires argileux verdâtres<br />
lenticulaires, que sépare un joint décimétrique d’argilites verdâtres.<br />
-le niveau 11, pluridécimétrique à base ravinante, est une dolomie massive gris-violacée<br />
coiffée par une surface irrégulière, encroûtée, ferruginisée et minéralisée. Il s’agit d’une<br />
dolosparite à cristaux subautomorphes ferruginisés, à clivage net et souvent zonés.<br />
2-Le faciès d’ Itzer (32m), entièrement argileux, débute par des argilites rouge-brique<br />
(25m) qui montrent à la base un niveau pluridécimétrique d’argilites consolidées. Elle sont<br />
surmontées par des argilites verdâtres (7m).<br />
3-Les carbonates post-Itzer (niveaux 12 à 19 ; 17,50m) sont organisés en deux<br />
unités :<br />
a-l’unité basale (niveaux 12 à 18 ; 11m), riche en passées laminitiques, montre<br />
l’organisation verticale suivante :<br />
-un banc pluridécimétrique de calcaire micritique noirâtre que coiffe un joint décimétrique<br />
d’argilites ligniteuses verdâtres ;<br />
-des calcaires laminitiques grisâtres (niveau 12), organisés en deux bancs<br />
pluridécimétriques. Il s’agit de packstone à ostracodes, pellets, pelletoïdes, oolites, quartz<br />
détritique fin (en proportion élevée) et granules d’oxyde de fer ;<br />
-le niveau 13, pluridécimétrique et à base ravinante, est une dolomie grisâtre. Il s’agit<br />
d’une dolomicrite à rare pelletoïdes, quartz détritique fin et granules d’oxyde de fer. Ce<br />
niveau est encadré par deux passées décimétriques d’argilites verdâtres, ligniteuses à la base ;<br />
210
Fig. 77-Evolution sédimentologique des dépôts liasiques de<br />
Jbel Bou Selloum (coupe BS)<br />
211
-un banc pluridécimétrique de calcaire pseudo-noduleux noirâtre que coiffe une surface<br />
irrégulière à polygones de dessiccation ;<br />
-des calcaires micritiques (2,70m), souvent laminitiques, gris-verdâtre (niveau 18),<br />
organisés en bancs pluridécimétriques à métriques, que séparent au sommet des passées<br />
décimétriques d’argilites ou de marnes feuilletées gris-verdâtre ;<br />
-un niveau, pluridécimétrique, de calcaire stromatolitique grisâtre, que coiffe une surface<br />
ravinée.<br />
c-l’unité sommitale (niveau 19 ; 6m), dont seule la base est levée, est formée de<br />
dolomies bioclastiques caverneuses (moules creux) gris-verdâtre à bois fossiles, organisées en<br />
bancs pluridécimétriques. Il s’agit d’une dolomicrite à lamellibranches, pelletoïdes, quartz<br />
détritique silteux et oxydes de fer.<br />
C-Les discontinuités sédimentaires<br />
Les discontinuités sédimentaires, qui sont définies dans les dépôts liasiques de la coupe<br />
BS, sont représentées par :<br />
-des discontinuités mineures, matérialisées par : des diastèmes, changements brusques de<br />
la lithologie, joints argileux ou marneux, surfaces irrégulières, surfaces irrégulières<br />
ferrugineuses, surfaces encroûtées à barytine, surfaces irrégulières encroûtées et<br />
ferrugineuses, croûtes calcaires, surfaces irrégulières à polygones de dessiccation, surfaces<br />
irrégulières à ripple-marks et surfaces de ravinement.<br />
-des discontinuités d’importance régionale s’expriment de la façon suivante :<br />
+la surface de ravinement qui affecte les carbonates anté-Itzer.<br />
+la surface irrégulière encroûtée ferrugineuse et minéralisée qui coiffe les carbonates<br />
anté-Itzer.<br />
+la variation brusque de la lithologie qui sépare le faciès d’ Itzer des carbonates post-<br />
Itzer.<br />
+la surface de ravinement, à laquelle est subordonnée la variation lithologique brutale et<br />
qui affecte les carbonates post-Itzer.<br />
D-Les faciès<br />
Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum, essentiellement de type tidal-flats, sont<br />
représentés par des faciès intertidaux voire supratidaux et continentaux. Notons que le faciès<br />
subtidaux y sont peu représentés.<br />
Parmi les faciès inventoriés et définis, on peut citer :<br />
-argilites consolidées rose-violacées ou rouge-brique ; argilites consolidées ligniteuses<br />
versicolores ; argilites verdâtres, versicolores ou rougeâtres ; argilites ligniteuses verdâtres ;<br />
argilites charbonneuses; argilites feuilletées gris-verdâtre.<br />
- marnes feuilletées gris-verdâtre<br />
- dolomies stromatolitiques grisâtres ou noirâtres.<br />
-dolomies massives noires ou gris-violacée ; dolomies argileuses gris- verdâtres à bois<br />
fossiles ; dolomies bioclastiques caverneuses gris-verdâtre à bois fossiles.<br />
-calcaires stromatolitiques gris, gris-verdâtre ou noirâtres ; calcaires feuilletés grisverdâtres<br />
; calcaires laminitiques gris ; calcaires en plaquettes et à bois fossiles ; calcaires<br />
pseudonoduleux noirs ; calcaires laminitiques chenalisés à bois fossiles ;<br />
-calcaires argileux violacés ; calcaires argileux lenticulaires verdâtres ;<br />
212
-calcaires gris-verdâtre, grisâtres ou noirâtres ; calcaires gris-verdâtre ou noirâtres et à<br />
bois fossiles ; calcaires bioclastiques grisâtres.<br />
-des calcaires fins grisâtres (niveau 14) de texture packstone à lamellibranches, gravelles,<br />
pellets, quartz détritique silteux et granules d’oxyde de fer. Ils sont coiffés par une surface<br />
irrégulière à ripple-marks que surmonte un joint décimétrique d’argilites verdâtres ;<br />
-des calcaires gris-verdâtre à noirâtres, stromatolitiques à la base (niveau 15) et riches en<br />
bois fossiles (tronc d’arbres, tiges, poches de charbon) au sommet (niveau 16), organisés en<br />
trois bancs pluridécimétriques. Il s’agit de mudstone (niveau 15) à packstone (niveau 16), à<br />
lamellibranches, pelletoïdes, gravelles (niveau 16), granules d’oxyde de fer et quartz<br />
détritique silteux ;<br />
-le niveau 17, épais de 1,50m et à base ravinante, est composé de calcaire laminitique<br />
noirâtre chenalisé à bois fossile. Il est organisé en bancs décimétriques que séparent des joints<br />
d’argilites ligniteuses ;<br />
-des argilites verdâtres (0,60 m), charbonneuse à la base, à lentilles de calcaires argileux à<br />
bois fossiles ;<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum sont agencés en séquences de polarité et de<br />
composition interne variées.<br />
1-Séquences de 2 éme ordre<br />
a-Les carbonates anté-Itzer sont structurés en quatre séquences tidalitiques de<br />
deux types :<br />
-Le type 1 : Séquence de sebkha est à dominante stromatolitique et à passées argileuses.<br />
Les surfaces irrégulières et ferruginisées y sont de règle. Elle peut-être coiffée par des<br />
argilites verdâtres à lentilles d’ argilites rougeâtres (première séquence). Ce type est<br />
caractéristique des première et troisième séquences.<br />
-Le type 2 : Séquence d’estran<br />
Ce type montre la succession suivante : des calcaires bioclastiques, des calcaires argileux<br />
en plaquettes que séparent des joints d’argilites verdâtres, des dolomies stromatolitiques, des<br />
argilites verdâtres où s’intercalent des calcaires en plaquettes et des calcaires argileux<br />
lenticulaires. Ce type est défini par les deuxième et quatrième séquences.<br />
b-Les carbonates post-Itzer sont organisés en trois séquences.<br />
-La première est une séquence de sebkha. Elle est formée par des calcaires micritiques,<br />
laminitiques au sommet. Viennent ensuite des dolomies à passées noduleuses que coiffent des<br />
calcaires stromatolitiques.<br />
-La deuxième, à base ravinante, est une séquence d’estran. Elle montre la succession<br />
suivante : des calcaires à bois fossiles, des calcaires laminitiques à bois fossiles que séparent<br />
des joints d’argilites ligniteuses, des argilites verdâtres charbonneuses, des calcaires<br />
laminitiques que séparent des marnes feuilletées, des calcaires stromatolitiques<br />
-La troisième séquence est de type chenal de marée. Elle est tronquée au sommet. Cette<br />
séquence débute par des calcaires lumachelliques et oolitiques à bois fossiles.<br />
213
2-Séquences de 3 éme ordre<br />
Les dépôts tidalitiques de Bou Selloum sont ordonnés en cinq mésoséquences positives.<br />
-Les deux premières mésoséquences, définies dans les carbonates anté-Itzer, englobe à<br />
la base une séquence de sebkha et au sommet une séquence d’estran. Ces mésoséquences,<br />
coiffées par des surfaces de ravinement, montrent des faciès supratidaux à la base et<br />
intertidaux au sommet. Elles attestent de l’instauration d’un tidal-flat progressivement<br />
immergé.<br />
-La troisième mésoséquence, définie par le faciès d’Itzer, est entièrement argileuse. Elle<br />
atteste de l’instauration d’une plaine d’inondation, témoin de l’émersion de la région.<br />
-La quatrième mésoséquence, coiffée par une surface de ravinement, est formée par une<br />
séquence de sebkha à la base et une séquence d’estran au sommet. Elle affecte la base des<br />
carbonates post-Itzer. Elle est témoin du retour aux conditions tidalitiques et de l’inondation<br />
de la région.<br />
- La cinquième mésoséquence, dont le sommet est tronqué, montre une séquence de<br />
chenal de marée à la base. Elle atteste de la persistance des conditions tidalitiques, avec un<br />
maximum d’inondation du milieu.<br />
F– Conclusion<br />
Les dépôts de Jbel Bou Selloum (Carixien inférieur et moyen: biozones C 1 -C 2 ) sont<br />
représentés essentiellement par des carbonates où s’intercale une importante passée argileuse<br />
(équivalente par le faciès et l’âge avec le "faciès d'Itzer" du Moyen Atlas : Saâdi, 1996).<br />
Les carbonates anté-Itzer sont ordonnés en quatre séquences tidalitiques. Ils forment deux<br />
mésoséquence positives, qui traduisent respectivement, l’évolution d'un environnement<br />
supratidal à un environnement intertidal (avec une dominance des faciès supratidaux à la base<br />
et intertidaux au sommet).<br />
Les argilites, de puissance plurimétrique, rouge à la base et vertes au sommet, attestent de<br />
l'instauration d'une plaine alluviale, témoin de l'érosion des reliefs émergés avoisinants sous<br />
un climat tropical à saisons alternées chaude et humide (phase rhéxistasique).<br />
Les carbonates post-Itzer, presque entièrement carbonatés, débutent par des calcaires<br />
laminitiques et stromatholitiques. Ces faciès sont caractéristiques de milieux supratidaux où<br />
prolifèrent les tapis algaires. Ils sont interrompus, épisodiquement par des dépôts riche en<br />
matière organique (carbonates à bois fossile et marnes ligniteuses voire charbonneuses). Ces<br />
dépôts sont structurés en séquences de sebkha et d'estran, agencés en une mésoséquence<br />
transgressive. Elle indique l’installation d’une plate forme carbonatée tidale à faciès<br />
supratidaux aux sommets<br />
Ces carbonates sont coiffés par des épandages oolitiques et bioclastiques, qui sont<br />
véhiculés par des chenaux tidaux lors des grandes marées. Ils sont organisés en une séquence<br />
de chenal de marée, et indiquent l’inondation maximale de la région étudiée.<br />
214
V-LA COUPE D’ALMOU N’ BOUTSALLI (AL)<br />
A-Présentation de la coupe<br />
La coupe (AL) est située à Almou n’Boutsalli, au SE immédiat de Midelt. Dans cette<br />
région affleurent bien le Lias moyen, le Toarcien et le Bajocien.<br />
B-Les formations (Fig. 78)<br />
Les dépôts liasiques et bajociens de la région d’Almou n’Boustalli se présentent sous<br />
divers faciès. Ils sont organisés en trois formations : la Formation de Lissit, représentée par<br />
les tidalites du Lias moyen, le faciès de Mibladène du Toarcien et les marnes de Talsinnt du<br />
Bajocien inférieur<br />
1-La Formation de Lissit (niveaux 1 à 5 ; 3,70 m)<br />
Cette formation, qui représente le sommet des carbonates post-niveau à Herperithyris<br />
(Saâdi, 1996), est formée par des calcaires bioclastiques grisâtres (niveaux 1 et 3) où<br />
s’intercalent des passées pluridécimétriques de calcaires gris en plaquettes (niveaux 2 et 4).<br />
Les niveaux bioclastiques sont de type packstone à gastéropodes, lamellibranches, algues<br />
(dasycladacées: niveau 3), foraminifères (Reophax sp., Paleomayncina termieri<br />
HOTTINGER et Ammobaculites : niveau 1b ; Haurania deserta, Haurania amiji HENSON,<br />
Valvulina sp. entre autre, Siphovalvulina sp. , Hoyenella sp. et Plani involuta Carinata :<br />
niveau 3) ; ostracodes, structures oeillées (niveau 1b), oolites ( niveaux 1a et 3) pellets,<br />
pelletoïdes, gravelles (niveau 1b), quartz détritique silteux (en proportion élevée), granules<br />
d’oxyde de fer (niveau 1a) et plages de sparite. L’association de foraminifères est<br />
caractéristique du Pleinsbachien (Carixien moyen supérieur : biozone C 2 ). Quant aux<br />
calcaires en plaquettes, ce sont des packstone (niveau 2) à grainstone (niveau 4) à<br />
foraminifères (Paleomayncina termieri HOTTINGER et Haurania deserta : niveau 2),<br />
lamellibranches, échinodermes (niveau 2), épines d’échinides, algues (Cayeuxia sp.), pellets,<br />
pelletoïdes, oolites (niveau 4), granules d’oxyde de fer et quartz détritique silteux (en<br />
proportion élevée).<br />
Cette formation est clôturée par un banc pluridécimétrique de calcaires gris (niveau 5) de<br />
type grainstone à foraminifères (Haurania amiji, Haurania deserta, Valvulina sp.,<br />
Siphovalvulina sp., Pleomayncina Termieri HOTTINGER, Planesepta compressa : biozone<br />
C 2 -D, Carixien-Domérien), ostracodes, lamellibranches, gastéropodes, algues, pellets,<br />
pelletoïdes, rares granules d’oxyde de fer et de quartz détritique silteux.<br />
2-Le faciès de Mibladène (niveaux 6 à 13 ; 15m)<br />
Cette formation, marneuse à la base et carbonatée au sommet, est structurée en deux<br />
membres.<br />
a- Le membre inférieur (10m), entièrement marneux, est représenté par « les<br />
couches de Mibladène » du Toarcien inférieur (Saâdi, 1996).<br />
b-Le membre supérieur (niveaux 6 à 13 ; 5m), rapporté au Toarcien moyensupérieur<br />
voire Aalénien (Saâdi, 1996), montre la succession verticale suivante :<br />
215
Fig. 78-Evolution sédimentologique des dépôts du Lias et du Dogger de<br />
Almou n’Boutsalli (coupe AL)<br />
216
-le niveau 6 est composé de calcaire encrinitique marron (1m) de type grainstone à<br />
brachiopodes, lamellibranches, échinides, gastéropodes, ostracodes, oolites (ferruginisées ou<br />
à cortex recristallisés), foraminifères fixés et encroûtés (Nobecularia sp. et Ophtalmidium) et<br />
granules abondants d’oxydes de fer.<br />
-des calcaires bioclastiques noduleux violacés (niveau 7 ; 0,30m) de type grainstone à<br />
brachiopodes (Rhynchonellidès et Térébratulidès), polypiers isolés, gastéropodes,<br />
lamellibranches, échinides, foraminifères, gastéropodes, ostracodes, agrégats, gravelles,<br />
oolites allongées et microfissures soulignées par des oxydes de fer.<br />
-des calcaires bioclastiques grisâtres (niveaux 8 et 9 ; 0,90 m) de texture grainstone à<br />
ammonites (niveau 9 : Hildoceras sp., Dactylioceras sp.), bivalves, gastéropodes, polypiers<br />
isolés, foraminifères , essentiellement des Nodosariidés à tests hyalins représentés par divers<br />
types d’ enroulement , genres unisériés (planispiralés: Lenticulina sp. ; droit : Nodosaria sp.<br />
et arqué : Dentalina sp.), échinides, ostracodes, agrégats, gravelles, oolites (proto-oolites à<br />
cortex recristallisés ou ferruginisés et oolites composites) et oxydes de fer (niveau 9).<br />
-un banc, pluridécimétrique, de calcaire bioclastique bioturbé grisâtre que coiffe une<br />
passée décimétrique de calcaires grenus rouge-brique en plaquettes.<br />
-des calcaires grenus bioclastiques, marrons à la base et gris verdâtres au sommet,<br />
essentiellement à bivalves, sont organisés en deux bancs pluridécimétriques et à bases<br />
ravinantes.<br />
-des calcaires grenus bioclastiques gris-violacé, pseudonoduleux aux sommet (niveau 12),<br />
structurés en trois bancs pluridécimétriques. Il s’agit de grainstone à ammonites (niveaux 10<br />
et 11), bivalves (Pecten sp. entre autres), encrines, échinides (bordure silicifiée),<br />
foraminifères (Lenticulina sp. et Nodosaria sp.), gastéropodes, ostracodes, gravelles<br />
(localement ferruginisées : niveau 10), oolites (cortex parfois recristallisés et à noyaux<br />
généralement ferruginisés : niveau 12) et oxydes de fer (en proportion élevée). Ils sont coiffés<br />
par une surface ferrugineuse durcie.<br />
-une croûte décimétrique de calcaire bioclastique chaotique ferrugineux (niveau 13) à<br />
galettes algaires, gastéropodes, bivalves et lithoclastes ; que clôture une surface ravinante<br />
voire taraudée.<br />
3-Les marnes de Talsinnt (niveaux 14 à 16 ; 15,20 m)<br />
Cette formation, rapportée au Bajocien inférieur (zones à Sauzei et Humphriesianum)<br />
voire base du Bajocien supérieur (Saâdi, 1996), débute par une passée décimétrique de<br />
marnes verdâtres remaniant galettes et bélemnites (niveau 14). Elle est surmontée par des<br />
marnes schisteuses verdâtres d’âge Bajocien inférieur (zone à Sauzei : Igmoullan, 1993), où<br />
s’intercale une passée décimétrique de calcaire feuilleté verdâtre (niveau 16) ; il s’agit de<br />
calcaire gréseux à bivalves, foraminifères, ostracodes, gravelles, pelletoïdes, quartz détritique<br />
silteux (en forte proportion), glauconie et granules d’oxyde de fer.<br />
C- Les discontinuités sédimentaires<br />
Dans les dépôts jurassiques de la coupe AL, les discontinuités sédimentaires sont<br />
fréquentes.<br />
Deux discontinuités sédimentaires majeures sont reconnues et définies :<br />
-La surface irrégulière à laquelle est subordonné un changement brusque de la lithologie<br />
et qui marque le passage des tidalites liasiques aux « couches de Mibladène » du Toarcien<br />
inférieur.<br />
217
-La surface plane durcie ferrugineuse qui coiffe la barre calcaire du Toarcien moyensupérieur<br />
et que surmonte une croûte de calcaire chaotique ferrugineux à galettes et<br />
bélemnites. A ce hiatus est subordonnée la lacune d’une partie du Toarcien moyen-supérieur,<br />
de l’Aalénien et du Bajocien inférieur (zones à Discites, Laeviuscula et base de la zone à<br />
Sauzei).<br />
Quant aux discontinuités sédimentaires mineures, elles sont matérialisées par des<br />
diastèmes, joints marneux et argileux, variations brusques de la lithologie, surfaces de<br />
ravinement et surface plane ferrugineuse durcie.<br />
D- Les faciès<br />
Dans les dépôts d’Almou n’ Boutsalli, plusieurs types de faciès sont reconnus :<br />
-argilites rougeâtres ;<br />
-marnes verdâtres ; marnes bioclastiques verdâtres à galettes et bélemnites ;<br />
-calcaires en plaquettes grisâtres ou rougeâtres; calcaires gréseux feuilletés verdâtres ;<br />
-calcaires gris-verdâtre, gris-violacé ou grisâtres ;<br />
-croûte de calcaires chaotiques, ferrugineux et bioclastiques à galettes algaires,<br />
gastéropodes, bivalves et lithoclastes<br />
-calcaires bioclastiques où on distingue : des calcaires bioclastiques à bivalves et<br />
gastéropodes, marrons ou gris ; des calcaires encrinitiques marrons ; des calcaires grenus<br />
bioclastiques pseudonduleux gris-violacé ; des calcaires bioclastiques noduleux violacés à<br />
brachiopodes, polypiers, bivalves et gastéropodes ; des calcaires bioclastiques gris bioturbés ;<br />
des calcaires bioclastiques gris à polypiers isolés et bivalves et des calcaires bioclastiques<br />
gris-violacé à ammonites, gastéropodes et bivalves.<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires<br />
Les dépôts jurassiques d’Almou n’Boutsalli sont structurés en séquences d’ordre, de<br />
puissance et de composition interne variée.<br />
1- Les séquences de 2 éme ordre (Fig. 78)<br />
a-La Formation de Lissit, dont seul le sommet est levé, est organisée en une<br />
séquence d’estran. Elle est formée par des calcaires bioclastiques et des calcaires en<br />
plaquettes.<br />
b-Le faciès de Mibladène, daté du Toarcien, est structurée en trois séquences :<br />
-La première est entièrement marneuse; elle correspond aux couches de Mibladène.<br />
-La deuxième débute par des calcaires encrinitiques que surmontent des calcaires<br />
bioclastiques à ammonites et à intercalations noduleuses. Elle se termine par un calcaire très<br />
bioturbé que coiffe un calcaire rouge-brique en plaquettes.<br />
-La troisième, à base ravinante, est formée des calcaires bioclastiques, essentiellement à<br />
bivalves, que surmontent des calcaires bioclastiques à ammonites, échinides et bivalves. Elle<br />
est couronnée par une croûte de calcaire bioclastique chaotique et ferruginisé.<br />
218
2-Les séquences de 3 éme ordre<br />
Les dépôts liasiques et bajociens de la coupe AL sont regroupés en trois mésoséquences<br />
de polarité variée.<br />
-La première mésoséquence, datée du Lias moyen, est incomplète. Elle atteste de<br />
l’instauration d’une plate forme carbonatée de type tidal-flat.<br />
-La deuxième, datée de Toarcien, est de type Klupfélien. Elle montre une semelle de<br />
marnes rougeâtres ("couches de Mibladène") que surmonte une barre de calcaires<br />
bioclastiques à encrines, ammonites et bivalves. Elle est couronnée par une croûte de<br />
calcaires bioclastiques chaotiques ferrugineux à galettes algaires que coiffe une surface de<br />
ravinement. Elle indique l’ouverture du milieu, suite à la dislocation de la plate forme<br />
vomérienne et l’installation des conditions de vasière au Toarcien moyen-supérieur.<br />
-La troisième, rapportée au Bajocien inférieur (zone à Sauzei), est tronquée au sommet.<br />
Elle débute par des marnes vertes à galettes et bélemnites ; que surmontent des marnes<br />
verdâtres (marnes de Talsinnt). Elle témoigne de l’instauration d’une vasière subsidence lors<br />
de la remise en eau qui fait suite la lacune de l’Aalénien et du Bajocien inférieur (zones à<br />
Discites et Laeviuscula) ; et de l’installation d’une vasière très profonde voire bassin,<br />
réceptacle des marnes de la zone à Sauzei.<br />
F-Conclusion<br />
Au niveau de la coupe AL affleurent, essentiellement, le Toarcien et le Bajocien inférieur<br />
(zone à Sauzei).<br />
Le Lias moyen tidalitique est surmonté par un Toarcien marneux à la base et calcaire au<br />
sommet ("faciès de Mibladène"). Les marnes de vasière du Toarcien inférieur traduisent une<br />
remontée eustatique concomitante à la dislocation de la plate forme carbonatée domèrienne.<br />
L’évolution de cette vasière est bloquée lors de l’instauration de la plate forme carbonatée<br />
du Toarcien moyen-supérieur. Les dépôts toarciens sont organisés en une mésoséquence de<br />
type Klupfélien.<br />
Durant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zones à Discites et à Laeviuscula), la région<br />
d’Amghouzif suit une évolution continentale, suite à une remontée des fonds sous-marins<br />
et/ou à la chute eustatique. La remise à l’eau dés le Bajocien inférieur (zone à Sauzei) se<br />
traduit par le dépôt des marnes de Talsinnt ; elles témoignent de l’instauration d’une vasière<br />
très subsidente.<br />
L’évolution de la région AL est régit par plusieurs facteurs l’eustatisme, la morphologie<br />
du fond sous-marin, le climat et la subsidence.<br />
219
VI-Evolution spatio-temporelle<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires<br />
Au Sud et SE du paléoseuil de la Haute Moulouya, la couverture triasico-jurassique forme<br />
un vaste plateau qu'affectent des accidents longitudinaux SW-NE ; alors qu’au NW où elle est<br />
réduite, elle montre un contact faillé avec le socle paléozoïque. Le long de ce linéament<br />
majeur, qui s’étend depuis Taddammout jusqu’à Aouli, affleurent bien les argilites triasicoliasiques<br />
et les carbonates liasiques. Quant aux dépôts toarciens et bajociens, ils soulignent la<br />
flexure faillée d’Amghouzif et d’Al Warraq. Au SE, cette couverture est transgressée par le<br />
Crétacé.<br />
Les argilites salifères inférieures, dont l’épaisseur est très variée (5m à Lissit, 200m au<br />
NW de Mibladène et peuvant atteindre 400m à Zeïda), débutent par une semelle grossiére (les<br />
détritiques grossiers de base). Ces argilites rougeâtres, généralement silteuses montrent<br />
différents types d’intercalations : arkoses en plaquettes, argilites feuilletées rouge-brique<br />
(Lissit ; Fig. 72), versicolores et marmorisées (Zeïda), grés-calcareux rouge-brun à<br />
stratifications oblique ou horizontale (région de Mibladène) et gypse massif saccharoïde ou<br />
fibreux, blanchâtre ou rosâtre (Zeïda et NW de Mibladène).<br />
Localement (Bousselloum), le sommet de ces argilites montre des passées de calcaires<br />
blancs ou d'argilites noirâtres plissotées.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites saliféres inférieures présentent des<br />
variations d’épaisseur importantes et des changements de faciès notables ; comme elles<br />
montrent également les indices d’une tectonique synsédimentaire. On assiste là à<br />
l’instauration d’une paléogéographie différenciée, suite à la naissance d’un cadre<br />
morphostructural nouveau organisé en zones hautes et zones basses.<br />
Les dépôts grossiers de base (Fig. 72 ; photos 1 et 2, pl. II), riches en éléments du socle,<br />
suggèrent des périodes d’érosion intense des zones bordières, alimentant en détritiques les<br />
zones subsidentes qui longent les accidents, sous un climat tropical à saisons alternées chaude<br />
et humide. Ce démantèlement des reliefs anciens et érigés, marque la réactivation tectonique<br />
des accidents tardi-hercyniénnes et la mise en affleurement des massifs granitiques et du socle<br />
schisteux. Ces dépôts de cône de déjection, de faible extension, témoignent d’une<br />
paléogéographie différenciée sous un régime rhéxistasique.<br />
Après quoi une accalmie tectonique et érosive se traduit par des dépôts à dominante<br />
argileuse, attestant de l’instauration d’une plaine d’inondation que marquent de rares<br />
récurrences carbonatées, gréseuses et gypsifères. Les grès à stratifications oblique et<br />
entrecroisée suggèrent un environnement épicontinental à forte énergie hydrodynamique ;<br />
alors que le gypse témoigne du confinement d'un milieu peu profond sous un climat chaud,<br />
avec une influence marine probable (Fedan,1988). Les différentes structures et Figures<br />
sédimentaires : niveaux pédogénétiques, calcrêtes, traces de pluies (Ourhache, 2003)<br />
confirment l’instauration d’une sédimentation littorale dans un milieu peu profond de type<br />
plaine d’inondation. Quand aux plissotements, ils se forment par compaction différentielle<br />
entraînant l’échappement d’eau, sous l’effet de charge de la coulée sous-jacente, alors que le<br />
matériel est encors gorgé d’eau (photo 5, pl. VI).<br />
220
Le complexe basaltique<br />
Le passage des argilites infra-basaltiques aux basaltes sus-jacents, est généralement plat,<br />
rarement irrégulier. Localement, les basaltes reposent sur les argilites inférieures par le biais<br />
d’un niveau bréchiques où se mélange les éléments d’argilites noires et de roches volcaniques<br />
(photo 5, pl. VI).<br />
Ces basaltes (Norien supérieur au Lias basal) ne sont connus que localement dans la<br />
région de Midelt-Mibladène, au pied de la falaise liasique (60m) ; alors qu’ils sont lacunaires<br />
au NE de Oued Bou Adil, et réduits plus au Sud, où leur puissance ne dépasse guère une<br />
dizaine de mètres à Sidi Imiter et une cinquantaine de mètres à Oued Adarhal.<br />
Il sont souvent altérés à billes (structures en choux fleur : desquamation ; photo 6 et pl.<br />
VI), et montrent localement un niveau à pillow-lavas, des faisceaux prismés et des fentes et<br />
microfissures à remplissage siliceux, calcitique et chloritique (Sidi Aït Lahbib ; photo 1, pl.<br />
VII); comme, ils peuvent être affectés par des dykes neptuniens (Adarhal), qui attestent de la<br />
proximité des accidents bordiers.<br />
La vésicularité importante, occupant 5% du volume de la roche (Igmoullan, 2003),<br />
matérialisée par des pores (de taille comprise entre 0,5 et 10 mm), suggère une mise en place<br />
dans un milieu aquatique peu profond, en sont témoins aussi les pillow-lavas et niveaux<br />
sédimentaires intercalés.<br />
Les argilites salifères supérieures (Fig. 79)<br />
Dans cette région, où la couverture triasico-liasique forme un vaste plateau, les argilites<br />
salifères peu épaisse affleurent le long de l’accident de Taddammout-Aouli<br />
Les argilites saliféres supérieures, rapportées au Lias basal (? Héttangien-Sinémurien),<br />
reposent sur le complexe basaltitique par un contact faillé (laverie de Mibladène,<br />
Bousselloum) ou par le biais d'une surface taraudée, à laquelle sont associées des fentes<br />
remplies d’argilites rougeâtres (Lissit) ; elles sont organisées en deux formations:<br />
La Formation de Boumia, réduite ou lacunaire, repose sur le complexe basaltique. Elle<br />
est une alternance (de quelques métres d’épaisseur) d’argilites rougeâtres et de conglomérat,<br />
dolomies argileuses ou de tufs lithiques et/ou cristallins. A la base de ces argilites se<br />
développent localement une récurrence de magma effusive basaltique (1 à 5m: Adarhal et<br />
Sidi Aït Lahbib). Il s’agit de basaltes souvent altérés, de texture microlitique, localement<br />
doléritique (Adarhal ; photos 3 et 5, pl. I). Ce volcanisme effusif correspondrait à la troisiéme<br />
émission volcanique triasico-liasique du Haut Atlas.<br />
Les tufs grossiers, où on note l'absence des clastes du socle et des basaltes sous-jacents,<br />
témoignent d'une pulvérisation du magma à l'air libre et à sec ou en milieu peu profond de<br />
faible à moyenne énergie de type fluviatile. Le pourcentage de pyroclastes, dont la forme est<br />
quadrangulaire, sinueuse ou en choux-fleurs, atteste de l’approche de la source d’émission<br />
(volcanisme fissurale vehiculé par la faille de Taddammout-Aouli)..<br />
Le passage de la Formation de Boumia à celle d’Aghbalou Oumlil est progressif.<br />
La Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 79) est composée par des argilites rougeâtres,<br />
localement évaporitiques (Taddammout et Lissit), cargneulisés (Taddammout), dolomitiques<br />
(coupes AD, TI, TM et LI) ou pédogénétiques (coupe TI).<br />
221
Les argilites supérieures, marquées à la base par la présence de roches pyroclastiques et<br />
des détritiques grossiers, de faible extension, sont organisées en séquences continentales<br />
progradantes. Ces décharges grossières sont de faible extension, témoignant de l'évolution de<br />
milieux de cônes de déjection à une plaine d’inondation. Elles indiquent d’ abord une érosion<br />
active des reliefs avoisinants sous climat tropical à saisons alternées et à tendance chaude,<br />
favorisant les cycles rhéxistasiques. Après se généralisent des argilites silteuses rougeâtres.<br />
L’abondance des sédiments fins, dans la Formation d'Aghbalou Oumlil, atteste de<br />
l'accalmie de l'érosion et/ou de l’atténuation des reliefs, de la chute de l'énergie du milieu et<br />
dudépôt par décantation ; ils sont également gérés par un changement climatique (climat<br />
tropical chaud rubéfiant) et une accalmie tectonique. La Formation d’Aghbalou Oumlil<br />
traduit l'instauration d'une plaine d'inondation et du lessivage des reliefs évolués. Les<br />
changements d’épaisseurs que présente cette formation et les changements de faciès, qui la<br />
caractérisent, expriment une paléogégraphie différenciée.<br />
La Formation de Lissit<br />
La formation de Lissit est représentée par les carbonates tidalitiques liasiques. Dans la<br />
région de Midelt-Mibladène, ces carbonates sont caractérisés par un niveau lumachellique<br />
esssentiellement à brachiopodes : "niveau à Hesperityris" ; ils sont subdivisés en "Carbonates<br />
anté-niveau à Hesperityris " et "Carbonates post- niveau à Hesperityris ".<br />
Les argilites salifères sont coiffées par la première récurrence carbonatée du Lias inférieur<br />
(base des Carbonates anté-Itzer), avec lesquels, elles montrent un passage brutal<br />
(Taddammout et Mibladène) ou progressif (Lissit).<br />
Fig. 79–Région de Midelt-Mibladéne : profil paléogéographique et<br />
morphostructuration en blocs basculés. 1-Complexe basaltique, 2-Dépôts<br />
de cône, 3-Plate forme carbonatée, 4-Plaine d’inondation, 5-Evaporites<br />
222
Ces carbontes sont représentés par une barre plurimétrique de dolomies (LV) ou par une<br />
altérnance de carbonates stromatolitiques et d’argilites, localement évaporitiques (BA et LI).<br />
Cette premiére reccurence carbonatée dénote une mise à l’eau de la région de Midelt-<br />
Mibladène. Il en résule le developpement d’une plate forme carbonatée tidalitique bien<br />
différenciée ; où se developpent des milieux sebkhaïques (Fig. 80). Les changements de<br />
faciés et les variations d’épaisseurs, que montrent ces dépôts, sont dictés par la réactivation de<br />
canevas morphostructural préétabli (en est témoins aussi les indices d’une tectonique<br />
synsédimentaires : failles synsédimentaires et discordancs progressive).<br />
Cet avénement carbonaté, avorte et il est relayé par un épisode à sédimentation argileuse<br />
généralisée. Ces faciès argileux rougeâtres, d’épaisseurs variées, montrent localement des<br />
lentilles gréseuses et des passées carbontées. Ils traduisent le developpement d’une plaine<br />
d’inondation, témoins de l’émersion lotharingienne.<br />
Viennent ensuite des argilites verdâtes, à passées carbontées, localement évaporitiques<br />
(Laverie de Mibladène et Adarhal). Elles attestent de la remise à l’eau de la région, qui est<br />
soumise encors à un confinement plus ou moins prononcé<br />
Le Sommet des carbonates "anté-niveau à Hesperithyris" (Fig. 81) du Lias inférieur<br />
sont essentiellement agencés en séquences d'estran, avec toutefois le développement de<br />
séquences à lignites à LI (Fig. 82, type 2), témoins de l’installation d’une mangrove littorale.<br />
Au sommet de la coupe TM, on note la mise en place d’une séquence de sebkha (Fig. 82, type<br />
1) marquant un confinement local. Ces dépôts s’amenuisent en allant du NE vers le SW. Cette<br />
configuration paléogéographique est localement guidée par un cadre morphostructural plus ou<br />
moins actif ; comme elle est régie également par un climat tropical aride sous un régime<br />
biostasique, ayant favorisé le developement d’un couvert végétale important.<br />
Le "niveau à Hesperithyris", que caractérise la fréquence des brachiopodes transportés<br />
et accumulés, s'intègre dans des séquences de chenal de marée (Fig. 82, type 4); il traduit une<br />
remontée marine rapide et le maximum d’inondation de la région.<br />
Les "carbonates post-niveau à Hesperithyris",de type Tidal-flat, très épais à Lissit et<br />
réduits à Taddammout. Dés la base du Carixien (biozone C 1 ) ; ces dépôts s’ integrent dans<br />
une séquence de Chenal de marée, qui englobe le "niveau à Hesperityris". Le retour à des<br />
conditions intertidales pendant le Carixien (biozones C 1 -C 2 ) se traduit par la généralisationdes<br />
carbonates laminitiques et les épandages bioclastiques à la base, puis par des marno-calcaires<br />
à Mégalodontidés au sommet. Cette évolution tidale est entrecoupéepar des intervalles plus<br />
marins que carctérisent des dépôts, organisés en séquences de Chenal de marée (Coupes TS et<br />
LI); comme, ils sont interrompus, à Bou Selloum, par des séquences de sebkha.<br />
Au sommet du Carixien (biozones C 2 -D), cette évolution est relayée par un épisode<br />
émersif ayant favorisé le developpement d’une plaine d’inondation : Faciès d’Itzer. Il<br />
matérialise une émersion intra-carixienne de la région. Aprés quoi (passage Carixien-<br />
Domérien), la région connaît une nouvelle remontée eustatique avant la crise Toarcienne.<br />
Au passage Lias moyen-Lias supérieur, on assiste à une émersion généralisée de la<br />
région Midelt-Mibladène et à sa restructuration. Il en résulte la naissance de cadres,<br />
paléogéographique et structural, nouveaux suite à la dislocation de la plate-forme carbonatée<br />
et/ou à une remontée eustatique relative.<br />
223
224<br />
Fig. 80-Le passage des argilites saliféres supérieures aux tidalitiques supérieur liasiques de la région<br />
de Midelt-Mibladéne ; mise en évidence de l’émersion lotharingienne
225<br />
Fig. 81-Le Lias inférieur et moyen de la région de Midelt–Mibladène : position des deux phases<br />
d’émersions régionales (intra-lotharingienne (FI) et intra-carixienne (Faciès d’Itzer) et de la phase<br />
d’inondation maximale (niveau à Hesperithyris : NH).
Fig. 82-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la Haute Moulouya : séquences<br />
d’inondation et de comblement des milieux de type séquences de sebkha (1); séquence à<br />
lignites (2); séquences d'estran (3) ; séquence de chenal de marée (4).<br />
226
Dès le Domérien supérieur et pendant tout le Toarcien inférieur (Fig. 83), la région<br />
est recouverte par des épandages détritiques fins (couches de Mibladène) qui s'accumulent<br />
dans les zones subsidentes. Ce détritisme fin dénote l'instauration de conditions rhéxistasique.<br />
Ce régime de vasière est bloqué par le développement d'une plate-forme carbonatée au<br />
Toarcien moyen-supérieur voire Aalénien (Amghouzif et Adarhal).<br />
Le faciès de Mibladène est organisé en des séquences rétrogradantes (Fig. 84), regroupées<br />
en une séquence klupfélienne, qui est complète ou tronquée au sommet. Elle montre<br />
d'importants changements de faciès et de variations d'épaisseur notables, en relation avec une<br />
paléogéographie différenciée dans un contexte tectonique actif (failles normales<br />
synsédimentaires à Amghouzif). Cette mobilité se traduit par une tectonique en blocs basculés<br />
ayant induit la structuration de cette région en zones hautes et zones basses très subsidentes.<br />
Pendant l'Aalénien et la base du Bajocien (zone à Discites et base de la zone à<br />
Laeviuscula ; Fig. 83), la région de Taddammout-Mibladène-Aouli suit une évolution<br />
continentale, suite à une remontée des fonds sous-marins et/ou un épisode régressif. Les<br />
dépôts toarciens ont été partiellement ou totalement érodés. La réactivation du cadre<br />
structural préétabli entraîne la restructuration de la région.<br />
La remise à l'eau n'est assurée que partiellement pendant la zone à Laeviuscula et la base<br />
de la zone à Sauzei. Les dépôts qui en résultent sont représentés par les marno-calcaires à<br />
Cancellophycus et à céphalopodes, très développés à Amghouzif (coupes : AA et AM),<br />
réduits à Adarhal et Al Warraq et lacunaires localement à Amghouzif (coupe AG) et Almou<br />
n’Boutselli. Ils sont organisés en séquences d'ouverture (Fig. 85) attestant d'un<br />
approfondissement des milieux de dépôts. Une réactivation du canevas structural préétabli<br />
peut entraîner une réorganisation des blocs responsables d'inversions de situations notables.<br />
Pendant le Bajocien inférieur, la remise à l'eau de la région, amorcée dès la zone à<br />
Laeviuscula devient effective pendant la zone à Sauzei. Elle se marque par un ennoyage des<br />
structures préexistantes suite à une généralisation de la sédimentation marneuse (marnes de<br />
Talsinnt) ; qui marque la transgression maximale qui recouvre la région. Ce régime de<br />
vasières très subsidentes se maintient jusqu'à la base du Bajocien supérieur.<br />
B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation<br />
Dans la région de Midelt-Mibladène, la couverture triasico-jurassique affleure largement<br />
entre le plateau d’Akebbab au NE et Taddammout au SW (Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)<br />
Les argilites saliféres supérieures de la région de Midelt-Mibladène, dont l’épaisseur croît<br />
du SW vers le NE, sont représentées par des argilites silteuses rouges, souvent riches en<br />
évaporites, attribuées au Lias inférieur. Ces argilites montrent des variations d’épaisseur<br />
important et des changements de faciès notables ; comme elles traduisent localement un<br />
certain confinement.<br />
On assiste là à l’installation d’une paléogéographie différenciée suite à la réactivation du<br />
canevas morpho-structural préétabli, organisés en zones hautes et zones basses. L’érosion des<br />
zones bordières, en phases rhéxistasiques, alimentent les zones subsidentes en dépôts<br />
volcano-détritiques et volcano-sédimentaires. Alors que la réactivation des failles bordières,<br />
témoins de la poursuite de la distension triasico-liasique, génère les émissions volcaniques<br />
de nature variée : effusive de faible amplitude, qui serait à mettre en relation avec la troisième<br />
phase du Haut Atlas, et explosive qui serait l’échos du volcanisme triasico-liasique.<br />
227
228<br />
Fig. 83-Le Lias-Dogger de la région de Midelt-Mibladène : Expressio régionales de la crise<br />
toarcienne (couches de Mibladène) et de la transgression bajocienne (Marnes de Talsinnt)
Fig. 84-Séquences du Toarcien de la région de Midelt-Miblmadène<br />
(Légende cf. Fig. 84)<br />
229
Fig. 85-Séquences du Dogger de la région de Midelt-Miblmadène<br />
(Légende cf. Fig. 84)<br />
230
Fig. 85 (suite)-Séquences du Dogger de la région de<br />
Midelt-Miblmadène (Légende cf. Fig. 84)<br />
231
Le passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates liasiques sus-jacents est<br />
brutal ou progressif.<br />
La transgression liasique, qui a débutée dés le Sinémurien, s’installe progressivement<br />
dans la région de Midelt-Mibladène. Elle se traduit par l’installation de conditions tidales,<br />
qu’entrecoupent des épisodes émersifs.<br />
Dés le Lias inférieur, se développent des paysages sebkhaïques qui dénotent la mise en<br />
eau de la région. Cette phase carbonatée "timide" est interrompue par une première phase de<br />
retrait marin, favorable à l’installation d’une plaine d’inondation ; elle exprime une émersion<br />
générale de la région au cours du Lotharingien.<br />
Après quoi, une nouvelle hausse eustatique, plus "franche", se traduisant par le<br />
développement d’un tidal-flat, où se développent des faciès variés, organisés en des séquences<br />
rétrogradantes. Ces séquences d’inondation et de comblement sont de type estran, à la base, et<br />
chenal de marée au sommet. Ces derniers, intègrent le "niveau à cours" ; ce niveau<br />
lumachellique, que caractérise la fréquence des brachiopodes transportés et accumulés, traduit<br />
une remontée marine rapide au Carixien (biozone C 1 ) et le maximum d’inondation de la<br />
région.<br />
Le retour à des conditions intertidales traduit une baisse relative du niveau eustatique, qui<br />
est bien marqués au sommet des carbonates post-niveau à Hesperithyris, par les<br />
bouleversements qui ont affectés la sédimentation (émersion, chenalisation…). Ils préludent à<br />
l’émersion généralisée qu’a connu cette région ; au Carixien supérieur (biozone C2) et qui<br />
s’exprime par le développement du "Faciès d’Itzer". Il est suivi par une nouvelle hausse<br />
relative du niveau marin avant la crise toarcienne.<br />
Au passage Lias moyen-Lias supérieur, la plate forme carbonatée est disloquée par un<br />
épisode tectonique responsable de la restructuration de la région étudiée. Il en résulte<br />
l’apparition de cadres, structural et paléogéographique, nouveaux, organisés en plusieurs<br />
blocs. Dans les zones subsidentes se dépose le faciès de Mibladène du Toarcien, dont les<br />
dépôts sont organisés en des séquences rétrogradantes. Ils témoignent de l’inondation<br />
partielle de la région.<br />
Pendant l’Aalénien et le Bajocien inférieur (zones à Discites et base de la zone à<br />
Laeviuscula), la région de Midelt-Mibladène suit une évolution continentale. La réactivation<br />
du cadre structural préétabli est responsable de la restructuration de cette région où les dépôts<br />
toarciens sont partiellement ou totalement érodés.<br />
Dés la zone à Laeviuscula, le secteur est inondée par une incursion marine qui devient<br />
effective avec la zone à Sauzei. Elle s’exprime par l’installation d’une vasière généralisée qui<br />
perdure jusqu’au Bajocien supérieur.<br />
Les bouleversements paléogéographique et sédimentaires, qui caractérisent le Bajocien,<br />
reflètent l’accentuation des événements tectono-eustatiques amorcés dés le Toarcien. Le<br />
canevas structurale et paléogéographique ; hérités ou néoformés, ont contrôlé la répartition<br />
des dépôts, qui montrent des changements de faciès et des variations d’épaisseurs<br />
232
C- Evolution différentielle du Toarcien et de l’Aalénien de la marge méridionale<br />
du paléoseuil de la Haute Moulouya et sa relation morphostructurale avec le<br />
bassin du Haut Atlas.<br />
La corrélation des coupes dans la région de Midelt le long du transect NS (marge<br />
septentrionale du Haut Atlas : région de Foum Ikis ; paléoseuil de la Haute Moulouya :<br />
régions de Midelt-Aïn Outat et de Taddammout-Mibladène-Amghouzif), montre que :<br />
Le sommet des "carbonates post-Itzer" (Pleinsbachien: biozone C 2 -D) sont caractérisés<br />
par des dépôts tidalitiques, peu épais. Ceux-ci sont formés, à la base, par des calcaires<br />
bioclastiques à bivalves à test épais, gastéropodes et foraminifères (Everticyclammina sp.) et<br />
des calcaires oncholitiques à thalles d’algues (Paléodasycladus sp.), bivalves et gastéropodes.<br />
Alors qu’au sommet se développent une alternance de calcaires laminitiques et<br />
stromatolitiques à structures oeillées, brèches de tempêtes, et d'argilites rougeâtres.<br />
Au NE de Midelt (Al Warraq) et au Sud immédiat de Marraz Tissiliwiyn, ces dépôts sont<br />
organisés en séquences tidalitiques de deux types : séquence de Chenal de marée et séquence<br />
d’Estran. Elles attestent de l’instauration d’une plate forme carbonatée de type marais<br />
maritime. Ils passent latéralement au Sud (zone de passage de l’accident nord haut atlasique)<br />
à des dépôts de haute énergie et des dépôts récifaux (Foum Ikis : Igmoullan, 2003).<br />
Les carbonates post-niveau à cours sont coiffés par une discontinuité sédimentaires de<br />
grande extension, matérialisée par : une surface ferrugineuse et bioturbée, croûte ferruginisée<br />
ou une surface bréchifiée à éléments de calcaire micritique gris-verdâtre.<br />
Au passage Lias moyen-Lias supérieur, on assiste à une émersion généralisée et à la<br />
restructuration de la région, suite à la dislocation de la plate forme carbonatée liasique par<br />
l'épisode tectonique qui marque le passage Domérien-Toarcien, entraînant l'individualisation<br />
de bassins subsides et l’instauration d’un paléoseuil qui souligne la zone de passage de<br />
l’accident nord haut atlasique. Cette terre ferme sépare la région de Midelt-Mibladène-Aouli<br />
au Nord du bassin haut atlasique au Sud. Les zones instables, organisés en rides et<br />
dépocentres, sont délimitées par des accidents vivants et encadrées par des zones stables. Ils<br />
sont organisés en une mosaïque de blocs, dont la réactivation au cours du temps, a guidé la<br />
sédimentation toarço-aaléno-bajocienne.<br />
Au Toarcien, les dépôts sont marqués par une variété faciologique importante d’une<br />
région à l’autre voire le long d’une même région.<br />
Dans la région de Foum Ikis, le Toarcien inférieur est caractérisé par des marnes<br />
silteuses à brachiopodes qu’arment des bancs de calcaires, gréseux à la base et chenalisés au<br />
sommet que surmontent des marnes et marno-calcaires à ammonites du Toarcien moyen<br />
(zone à Bifrons :Igmoullan, 2003), témoins d’une subsidence accrue.<br />
233
Fig. 86-Le Toarcien et l’Aalénien de la marge méridionale du paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya et sa relation morphostructurale avec le bassin du Haut Atlas : évolution<br />
différentielle (coupes IK, OT et FL modifiées d’ Igmoulan, 1993). Pour la légende de<br />
la carte cf. Fig. 12.<br />
234
Or les régions de Taddammout-Mibladène-Amghouzif et la bordure septentrionale de<br />
Midelt-Aïn Outat, émergées au Toarcien inférieur, suivent une évolution continentale qui<br />
aboutit au développement « des couches de Mibladène ». Elles sont matérialisées par des<br />
épandages détritiques qui s’accumulent dans les zones subsidentes. Ce détritisme fin provient<br />
de l’érosion active de l’arrière pays aux reliefs évolués. Ce régime de vasière est bloqué dés le<br />
Toarcien moyen, par le développement d'une plate forme carbonatée (calcaires bioclastiques<br />
essentiellement à céphalopodes, brachiopodes et localement à coraux: région de Midelt-Aïn<br />
Outat). Ces conditions marines franches persistent au cours du Toarcien supérieur voire<br />
l'Aalénien dans la région de Taddammout-Mibladène-Amghouzif.<br />
Quant aux dépôts aaléniens, ils ne sont représentés que dans la région de Foum Ikis par<br />
des marno-calcaires à ammonites et Cancellophycus, où elle se continue pendant la zone à<br />
Laeviuscula néanmoins sans trace de Cancellophycus. Alors que les autres domaines,<br />
surélevés, et structurés en blocs basculés ; ils sont complètement émergés durant l'Aalénien et<br />
la base du Bajocien (zone à Discites) voire même la base de la zone à Laeviuscula (région de<br />
Taddammout-Mibladène-Amghouzif).<br />
L'incursion marine de la zone à Laeviuscula se traduit sur la bordure méridionale de la<br />
région de Midelt-Aïn Outat par des placages ferrugineux à ammonites. Alors que dans les<br />
régions de Foum Ikis et Taddammout-Mibladène-Amghouzif, qui jouent le rôle de gouttières<br />
à effondrement continu, elles sont le siége d’une sédimentation calcaire et marno-calcaire à<br />
Cancellophycus voire à céphalopodes. Elle perdure jusqu’à la base de la zone à Sauzei.<br />
L’inondation de ces régions devient effective au cours de la zone à Sauzei. Elle se<br />
marque par l’ennoyage des structures préexistantes suite à une généralisation de la<br />
sédimentation marneuse matérialisée par : les marnes de Talsinnt (région de Taddammout-<br />
Mibladène-Amghouzif), dont le sommet est chargé, en bancs de calcaires bioclastiques à<br />
faunes benthiques et en passées de marnes à Posidonies et à rares ammonites (région de<br />
Midelt-Aïn Outat) et des marnes très dilatées où s’intercalent un complexe turbiditique<br />
(Foum-Ikis). Ces marnes attestent de l’inondation maximale, qu’a connu la région, et qui est<br />
d’âge bajocien inférieur.<br />
Au cours de la zone à Humphriesianum, l’envasement se poursuit dans les régions de<br />
Taddammout-Mibladène-Amghouzif, de Foum Ikis et de Midelt-Aïn Outat, avec le<br />
développement de marnes, où apparaissent des dépôts marno-calcaires alternants, très<br />
bioclastiques, indicateurs, d’une tendance à l’émersion. Cette diminution de la bathymétrie<br />
s’affirme au Bajocien supérieur avec le développement du calcaire corniche.<br />
Ultérieurement, ces domaines sont presque totalement exondés, à l’exception de la<br />
bordure méridionale de la région de Midelt-Aïn Outat, où se sont installées des gouttières très<br />
subsidentes, plus ou moins confinée, signe d'une sédimentation détritique silico-clastique et<br />
terrigène.<br />
235
236
DEUXIEME PARTIE<br />
SYNTHESE REGIONALE<br />
237
238
INTRODUCTION<br />
La description et l’interprétation des coupes analysées montrent que la couverture<br />
triasico-jurassique de la région étudiée est composée de dépôts aux caractéristiques<br />
faciologiques différentes et aux puissances variées. Ces dépôts, où se côtoient détritiques<br />
terrigènes, volcano-sédimentaires, évaporites et carbonates, s’étagent du Trias supérieur au<br />
Dogger. . Ils sont très réduits voire lacunaires au droit du paléoseuil de la Haute Moulouya,<br />
très développés dans le Moyen Atlas et dans la région de Mibladène-Aouli-Sidi Ayad où ils<br />
sont bien conservés.<br />
Les dépôts triasico-liasiques reposent sur un socle paléozoïque granitisé et sont<br />
transgressés par les carbonates liasiques. Ils sont représentés essentiellement par des argilites<br />
silteuses rouges où s’intercale un complexe basaltique et qui comportent une semelle de<br />
détritiques grossiers. La série argileuse supra-basaltique, malgré sa monotonie apparente,<br />
montre dans le détail une hétérogénéité lithologique, due à la présence de divers types<br />
d’intercalations. Ces argilites, où prédominent les détritiques grossiers, issus de la<br />
dégradation essentiellement de magma anciens (épiclastes à fragments de basaltes), sont<br />
marquées par des éléments volcaniques à facture pyroclastique. Ces derniers sont les témoins<br />
d’un volcanisme explosif concomitant à la sédimentation.<br />
Du Lias inférieur au Dogger, la région étudiée a été le siége d’une sédimentation<br />
carbonatée, où s’intercalent localement des passées terrigènes. Ces passées argileuses<br />
plurimétriques, rougeâtres à la base et généralement verdâtres au sommet, ont fait l’objet de<br />
plusieurs travaux de recherches. Elles ont été étudiées, aussi bien de point de vue<br />
cartographique, sédimentologiste que chronostratigraphique.<br />
Notre analyse, basée sur des levées cartographiques et des études sédimentologiques, dans<br />
la totalité des secteurs d’étude (Saâdi, 1996 ; Saâdi & al., 1991 à 2004), nous a permis de<br />
distinguer quatre principales passées plurimétriques argileuses de grande extension : La<br />
première est intra-Lias inférieur, la deuxième correspond au «faciès d’Itzer» d’ âge Carixien,<br />
la troisième est représentée par le «faciès de Mibladène» du Toarcien; alors que la quatrième<br />
est matérialisé par les «marnes de Talsinnt».<br />
Ces faciès argileux s’intercalent dans des faciès carbonatés de nature variée: Les<br />
carbonates tidalitiques du Lias inférieur et moyen sont structurés au 2 éme ordre en séquences<br />
en séquences tidalitiques de quatre type: sebkha, lignites, estran et chenal de marée. Quant au<br />
Toarcien et au Dogger, ils sont cantonnés dans la région de Taddammout-Mibladène-Aouli.<br />
Ils sont représentés par le faciès de Mibladène toarço-aalénien, ainsi que par les marnes et<br />
marno-calcaires à Cancellophycus et les marnes bajociennes de Talsinnt.<br />
L’évolution mésozoïque de la région est complexe. Cette complexité réside dans le<br />
comportement du socle, qui se reflète dans les répliques sédimentaires aux influences<br />
continentales et marines, ainsi que dans la pluralité des facteurs géodynamiques.<br />
Par les corrélations suivantes nous visons à retracer l’évolution géodynamique comparée<br />
des différents secteurs de cette région, et de définir les facteurs de contrôle.<br />
239
I-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS<br />
TRIASICO-LIASIQUES<br />
L’organisation spatio-temporelle des dépôts triasico-jurassiques de la région étudiée<br />
retrace l’évolution du paléoseuil de la Haute Moulouya et des bassins bordiers, creusés<br />
pendant la période du rifting. Ces zones subsidentes, sont le sièges d’une sédimentation mixte<br />
(détritique et volcano-sédimentaire), marquée par des dépôts, aux caractéristiques<br />
faciologiques et aux puissances variées, ayant enregistrés les multiples modalités<br />
d’organisation et d’architecture des aires sédimentaires. La complexité réside dans les<br />
répliques sédimentaires aux influences continentales et marines ainsi que dans la pluralité des<br />
facteurs géodynamiques.<br />
Les argilites saliféres, affleurent largement dans les boutonnières coalescentes de Boumia<br />
et de Zeïda-Aouli, ainsi que le long de la vallée de Oued Srou ; comme elles soulignent aussi<br />
les zones de passage des accidents majeurs. Elles sont interrompues par un complexe<br />
basaltique, d’où la distinction des argilites inférieures et des argilites supérieures.<br />
Les détritiques grossiers de base, discordants sur le socle paléozoïque, sont très<br />
puissants à proximité et à l’aplomb des accidents majeurs. Ils traduisent l’instauration de<br />
cônes alluviaux proximaux que séparent des phases d’arrêts momentanés de la sédimentation<br />
(niveaux à paléosols témoins d’une pédogenèse active). Ils représentent le début de<br />
démantèlement de zones hautes séparant ces bassins et des reliefs résiduels. Ce remblaiement<br />
syntectonique se fait sous climat rubéfiant. Toutefois, des périodes de pénéplanation,<br />
synchrones des phases de sédimentation fluviatiles actives, ont favorisé le développement de<br />
plaine d’inondations éphémères.<br />
Les argilites salifères inférieures, épaisses de plusieurs dizaines de mètres dans la Haute<br />
Moulouya, sont très dilatées (100 à 400m) dans la vallée de Oued Srou. Ces argilites silteuses<br />
traduisent l’instauration de plaine d’inondation qu’alimentent des produits d’érosion des<br />
reliefs de l’arrière-pays et qui sont drainées par un système fluviatile dense et complexe. Ce<br />
type d’évolution dénote un climat tropical chaud, rubéfiant, probablement à saisons alternées,<br />
sous un régime rhéxistasique. De plus, le développement des évaporites est à mettre en<br />
relation avec un confinement morpho-structural.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites salifères inférieures ont enregistrés les<br />
marqueurs d’une tectonique synsédimentaire qui reflète la mobilité du tréfonds ainsi que<br />
l’activité de bordure. On assiste là à une réactivation du cadre structural préétabli, qui se<br />
manifeste également par la mise en place d’importants épanchements basaltiques et<br />
doléritiques.<br />
Le complexe basaltique (Norien supérieur-Lias basal), décamétrique à<br />
pluridécamétrique, est représenté par des basaltes à billes, souvent altérés et à faisceaux<br />
prismés Il débute souvent par un "niveau mélange" à éléments de basaltes et d’argilites<br />
(Lissit) ; comme il montre des intercalations carbonatées (Boumia, SW du Moyen Atlas et<br />
Tourarine) et argileuses, des dykes et des fentes à remplissage siliceux ou calcitique. Il<br />
traduit, par les structures qu’il présente et par le cortège faciologique des niveaux<br />
sédimentaires intercalés, un épanchement dans des milieux subaquatiques ou aériens.<br />
240
Les argilites salifères supérieures<br />
A une échelle régionale (Fig. 87), après la mise enplace du complexe basaltique, le cadre<br />
structural préétabli est réactivé, en attestent les variations d’épaisseurs et les changements de<br />
faciès notables que montrent les argilites supérieures. En conséquence de cette mobilité, le<br />
paléoseuil de la Haute Moulouya, individualisé, est érigé en seuil entre Ifri Ichabar et<br />
Aquabab Amalal (Fig. 87), et qui sépare la région d’Aouli-Sidi Ayad des régions plus<br />
subsidentes de Boumia-Tizi n’Rechou et du Moyen Atlas où les argilites supérieures sont<br />
organisées en trois formations : Formation de Tizi N’Rechou (et formations équivalentes),<br />
Formation de Tizi N’Toumelba et Formation d’Aghbalou Oumlil.<br />
•Le long de la Formation Tizi N’Rechou (Fig. 88 et 89), les dépôts sont organisés en<br />
séquences continentales qui témoignent de l'évolution des milieux de cônes de déjection à un<br />
système fluviatile en tresse proximal. Ils indiquent une érosion active des reliefs avoisinants sous<br />
climat tropical à saisons alternées, favorisant les cycles rhéxistasiques ; ainsi que l'importance du<br />
réseau hydrographique existant dans la région.<br />
A ces dépôts détritiques sont associées des pyroclastites en relation avec une première<br />
manifestation volcanique ayant généré des brèches pyroclastiques soit par fragmentation d’un<br />
magma à l'état solide ou visqueux (Chalot-Prat, 1990), soit par explosion de la lave à proximité<br />
immédiate de l’évent (Fisher et Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ; Schneider, 1990 et Bourdier,<br />
1994). Les brèches pyroclastiques et les tufs se déposent au sein d’une sédimentation détritique<br />
syntectonique sous forme d’une alternance de pyroclastites grossières et fines. Le changement<br />
brutal de la granulométrie indique une variation rapide dans l’énergie du milieu où s’effectue le<br />
dépôt des pyroclastites (Badra, 1993). Les manifestations volcaniques impliquent la pérennité du<br />
contexte de rifting pendant la sédimentation.<br />
La première phase de cette mobilité est à l’origine des premières gouttières, où sont drainées<br />
les décharges grossières (phase de progradation) aux pieds des falaises à l’aplomb des failles<br />
(Fig. 89) Les périodes d’accalmie se traduisent par la recrudescence de l’érosion des reliefs et le<br />
transit des matériaux volcano-sédimentaires qui se répartissent dans des couloirs en fonction du<br />
dispositif morphostructural préétabli. Localement, des plaines alluviales, réceptacles<br />
d’écoulement fluviatiles fins (Phase de progradation), s’instaurent et subissent des phases<br />
pédogénétiques multiples (mal conservées) La réactivation du cadre morphostructural et les<br />
conditions climatiques, plutôt humides, expliquent la part importante des apports<br />
conglomératiques.<br />
A la base de la Formation de Tizi N’Rechou, les pyroclastites grossières, issues d’émissions<br />
volcaniques explosives, sont abondantes et témoignent de la proximité de la bouche principale<br />
de l'émission volcanique (Fig. 89). Elles seraient formées par des avalanches (Fisher et<br />
Schmincke, 1984 ; Smith, 1986 ; Schneider, 1990), associés à des projections à l'air libre. Leur<br />
chute s'est effectuée en milieu aérien ou subaérien, sous faible tranche d'eau, (tufs à lapilli,<br />
Chalot-Prat et Le Gall, 1978, 1985). L'abondance des échardes de verre atteste d’un transport par<br />
fluidisation gazeuse de fragments volcaniques (Parsons, 1969). Alors que l'abondance des<br />
cristaux de plagioclases, au sommet du membre inférieur, atteste de la désintégration explosive<br />
d'une lave à cristallisation avancée (Lucas et al., 1976). La concentration des pyroclastites dans le<br />
membre inférieur de la Formation de Tizi N’ Rechou révèle des retombées abondantes et rapides<br />
sous faible tranche d'eau (Badra, 1993).<br />
241
242<br />
Fig. 87-Corrélation des dépôts liasiques du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions limitrophes le long d’un transect<br />
NW-SE (pour la légende cf. Fig. 12)
Les conditions persistent jusqu’au sommet du membre supérieur de la Formation de Tizi<br />
N’Rechou, dont les dépôts s’organisent en séquences fluviatiles en tresse proximale et distale.<br />
Les puissantes accumulations (phase progradante) se réalisent dans des bassins subsidents<br />
(Fig. 88 et 89). Le comblement est assuré par des écoulements intermittents à forte charge,<br />
favorisés par la réactivation du canevas morphostructural préétabli, assurant la surrection des<br />
épaulements et l’approfondissement graduel des dépressions qui s’effectue en paliers<br />
successifs du NW vers le SE (région d’Aouli-Sidi Ayad) ou du SE vers le NW (région de<br />
Boumia-Tizi N’Rechou) . La dynamique sédimentaire s’effectue également sous un climat<br />
relativement humide.<br />
Ces dépôts sont relayés par une phase de progradation qui se traduisent par l’instauration<br />
de faciès de plaine d’inondation éloignée des zones nourricières et ayant subi des phases<br />
pédogénétiques en climat chaud et aride.<br />
•Avec la Formation de Tizi N’Toumelba (Fig. 88 et 89), les conditions<br />
environnementales, établies auparavant se maintiennent. Les mêmes linéaments et les mêmes<br />
sources d’émission volcanique continuent d’être actifs. Cependant, on assiste à un<br />
changement dans le mode de formation des volcanoclastites. Les pyroclastites, localement<br />
abondantes, sont marquées par une dominance de fragments de laves et de cristaux. Ces<br />
éléments proviennent d'explosions violentes (Poirier et al., 1994) d’une lave à cristallisation<br />
avancée, et se forment par accrétion à l'air libre en milieu riche en vapeur d'eau (Boucarut et<br />
Crevola, 1972). Ces cendres fines peuvent rester longtemps en suspension dans l'air ou dans<br />
l'eau et se déposer en dernier; ou sont transportées très loin de la source volcanique (Fisher et<br />
Schmincke, 1984 ; Cas et Wright, 1987). Elles attestent soit de l'éloignement de la bouche<br />
d'émission ou du dépôt par accrétion des éléments peu denses, longtemps après une phase<br />
d'émission ultérieure.<br />
•La Formation d’Aghbalou Oumlil (Fig. 88 et 89) est marquée par une homogénéisation<br />
paléogéographique avec l’instauration de larges plaines d’inondation, où la sédimentation<br />
s’étale latéralement par rapport à l’axe fluvial, suite à la chute de la compétence de<br />
l’écoulement. La diminution du taux des dépôts progradants favorise la décantation, sous un<br />
climat hydrolysant. Les indices des émissions volcaniques sont restreints à de rares lentilles et<br />
attestent d’une accalmie volcanique et tectonique. Les argilites tufacées prédominent et sont<br />
le produit de la décantation de fines particules basaltiques longtemps restées en suspension<br />
dans l'air ou dans l'eau et qui sont issues soit d’émissions volcaniques antérieures, soit de<br />
source lointaine et déposées sous une faible tranche d'eau (Cas et Wright, 1987).<br />
Cette formation est coiffée par des argilites verdâtres ; qui attestent d’un milieu réducteur.<br />
Elles annoncent l’ennoyage progressif, qui aboutit aux vasières littorales, à caractère<br />
évaporitique.<br />
II-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS<br />
JURASSIQUES<br />
Les carbonates liasiques (Formation de Lissit ; Fig. 75 et 76) confirment l’incursion<br />
marine, qui a débuté au sommet des argilites saliféres supérieures, et qui devient plus<br />
transgressive, en débordant l’ensemble des bassins triasico-liasiques. Ces faits sont liés à<br />
l'augmentation du niveau eustatique global au Lias inférieur et moyen. Une faible activité<br />
volcanique perdure à la base de ces carbonates avec des retombées de rares niveaux<br />
pyroclastiques représentés par des carbonates tufacés bioclastiques, des tufs cristallins et des<br />
tuffites.<br />
243
Fig. 88-Modèle de l’évolution verticale des dépôts liasiques. Impacts<br />
de l’hydrodynamisme et du climat sur l’organisation des dépôts<br />
244
Fig. 89-Modalités du remplissage fluviatile synrift du Lias basal : Indicateurs<br />
sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />
245
Dés le Sinémurien supérieur, les marges subsidentes du paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya érigé en horst, sont soumises à un régime néritique. Parallèlement l’activité<br />
volcanique se tarit et on assiste à l’instauration de la plate forme carbonatée de type tidal-flat.<br />
Le Lias inférieur (Figs. 90 à 92) est marqué par une phase de restructuration. Il en résulte<br />
l’individualisation de trois domaines suite à la réactivation des linéaments majeurs d'Aït<br />
Oufella et de Taddammout–Aouli. Le paléoseuil de la Haute Moulouya, surélevé, forme une<br />
terre émergée qui sépare le Moyen Atlas de la région de Taddammout–Mibladène–Aouli (Fig.<br />
90). Ces deux domaines subsidents évoluent en une plate-forme carbonatée tidale (tidal flats)<br />
que contaminent les produits de démantèlement du paléoseuil adjacent (détritisme fin<br />
marquant l’émersion de la région au cours du Lotharingien). L'instabilité de ces domaines est<br />
marquée par une tectonique en blocs basculés dont les marqueurs sont observables à toutes<br />
les échelles (Fedan et al. 1991, 1993, Saâdi 1996).<br />
Dans le Moyen Atlas s'instaurent des milieux subtidaux, voire intertidaux, où les dépôts<br />
sont agencés essentiellement en séquences de chenal de marée et d'estran. L'évolution de la<br />
région de Taddammout–Mibladène–Aouli s'est déroulée en trois épisodes sédimentaires :<br />
deux épisodes relatifs à la remontée marine, générateurs d’environnements tidaux, et un<br />
épisode d’émersion (émersion lotharingienne).<br />
Durant le Carixien inférieur (biozone C1), le régime néritique préétabli s'affirme et<br />
connaît une grande extension, marquant le maximum d’inondation ; il est caractérisé par<br />
l’avancée des cordons oolithiques et bioclastiques sur le Moyen Atlas et la région de Midelt-<br />
Mibladène et des niveaux à Tropidoceras sp. au travers du paléoseuil.<br />
Le paléoseuil de la Haute Moulouya émergé jusqu'alors, est recouvert par un dépôt<br />
pelliculaire transgressif. Les trois domaines, soumis à un régime néritique, ont connu des<br />
évolutions relativement différentes (Figs. 90 à 92). La région de Midelt-Mibladène,<br />
correspond à un tidal flat transgressif, dont le maximum d'approfondissement est atteint avec<br />
le dépôt du niveau à Hesperithyris, qui s'intègre dans une séquence de chenal de marée. Sur le<br />
paléoseuil s’instaure un environnement sebkhaïque, alors que sur ses bordures évoluent des<br />
estrans.<br />
En revanche, dans le Moyen Atlas s'instaure un paysage sebkhaïque qui évolue en une<br />
plaine d'inondation. Le long de cette bordure, les dépôts forment un éventail qui s'ouvre vers<br />
le NE. L’organisation sédimentaire est régie donc, au Carixien inférieur, par les variations<br />
eustatiques que la tectonique locale a perturbées. D'une région à l'autre, les polarités<br />
paléogéographiques sont subordonnées à l’importance des fluctuations marines.<br />
Dés le passage du Carixien inférieur au Carixien supérieur, la région connaît de<br />
grands bouleversements, qui préludent à l’instauration d’une émersion généralisée intracarixienne<br />
; elle se traduit par le dépôt du "Faciès d’Itzer", dont le développement est<br />
diachrone d’une région à l’autre.<br />
Au cours du Carixien supérieur (biozone C2), l'émersion du paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya marque un changement paléogéographique important ; seuls le Moyen Atlas et la<br />
région de Midelt-Mibladène étaient immergés (Fig. 91 et 92). Dans la région de Midelt-<br />
Mibladène persistent les conditions intertidales préétablies ; ce n'est qu'avec le Domérien que<br />
des indices d'émersion, plus ou moins prolongée, sont notables dans cette région qui va suivre<br />
une évolution continentale dès le Domérien supérieur.<br />
246
247<br />
Fig. 90-Corrélation du Lias inférieur et moyen du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions<br />
limitrophes le long d’untransect NW-SE. NH, niveau à Hesperityris (Saâdi, 1996 ; Saâdi et al., 2003)
En revanche, le Moyen Atlas entame une phase d'ennoyage progressive avec le<br />
développement de milieux tour à tour supratidaux, intertidaux voire subtidaux. Le maximum<br />
d’inondation est atteint au Carixien supérieur. L'émersion finale se généralise également au<br />
sommet du Domérien.<br />
La sédimentation du Carixien supérieur–Domérien marque la continuité du régime<br />
carbonaté, lors d’une nouvelle remontée eustatique. La réorganisation des environnements<br />
littoraux entraîne un changement dans le dispositif paléogéographique.<br />
Les dépôts du Lias inférieur et moyen montrent les indices d’une activité tectonique<br />
synsédimentaire, qui est active dés le Sinémurien. Cette mobilité se généralise et atteint son<br />
paroxysme au passage Lias moyen-Lias supérieur. Cet épisode tectonique est responsable<br />
de l’apparition de cadres structurale et nouveaux. Le paléoseuil et sa marge moyenne<br />
atlasique émergent. La reconquête de cette dernière n’est assurée probablement qu’au<br />
Toarcien ( ?), avec le développement de platiers encrinitiques<br />
La région de Midelt-Mibladène, découpée en plusieurs blocs par des accidents<br />
longitudinaux, n’est inondée que partiellement au cours du Toarcien inférieur. Elle a été le<br />
siège du dépôt des couches de Mibladène (Fig. 91). Ces marnes traduisent une remontée<br />
eustatique, concomitante de la dislocation de la plate-forme carbonatée domérienne.<br />
L'évolution de cette vasière est bloquée lors du développement de la plate-forme carbonatée<br />
toarço-aalénienne, marquée par des dépôts noduleux qui attestent de la mobilité du tréfonds<br />
et /ou de l'existence de pentes. La complexité du cadre paléogéographique toarcien et la<br />
variété de la sédimentation associée reflètent une réactivation du cadre structural préétabli en<br />
régime transgressif.<br />
Pendant l'Aalénien et la base du Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone<br />
à Laeviuscula) toute la région étudiée émerge suite à une remontée des fonds sous-marins<br />
qui est subordonnée à un épisode régressif. Il en résulte une ablation partielle des dépôts<br />
toarciens, voire domériens. Au Bajocien inférieur, seule la région de Midelt-Mibladène est<br />
inondée. Une incursion marine la recouvre partiellement au cours de la zone à Laeviuscula et<br />
la base de la zone à Sauzei, d'où le dépôt des marno-calcaires à Cancellophycus et à<br />
céphalopodes (Fig 91).<br />
Les marnes de Talsinnt, de la zone à Sauzei, marquent le maximum transgressif qui se<br />
traduit par une homogénéisation paléogéographique suite à l’ennoyage et l'envasement des<br />
structures préexistantes. Ce régime de vasière, qui recouvre toute la région de Taddammout-<br />
Mibladène-Ahouli, englobe une partie du Moyen Atlas où à Boulemane même. Il perdure<br />
jusqu’au Bajocien supérieur.<br />
Les dépôts Bajociens, qui reposent sur un substratum différencié, montrent des variations<br />
d'épaisseurs d'une région à l'autre. La structuration en plusieurs blocs, initiée dès le Toarcien<br />
moyen-supérieur, s'affirme à l'Aalénien et au Bajocien. Après l’évolution bajocienne, la<br />
région étudiée, émerge. Elle n’a été recouverte que par la transgression crétacée, lors de la<br />
révolution atlantique.<br />
248
Fig. 91-Modalités d’installation des dépôts post-rift du Lias-Dogger: Indicateurs<br />
sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />
249
250<br />
Fig. 92-Schéma paléogéographique du paléoseuil de la Haute Moulouya et des régions bordières au<br />
cours du Lias inférieur-Carixien (d’après Saâdi et al., 2003)
III-LES FACIES-CLES<br />
Les dépôts mésozoïques de la Haute Moulouya et du Moyen Atlas méridional, aux<br />
caractéristiques faciologiques et aux puissances variées, sont marqués par des faciés-types,<br />
répliques sédimentaires des influences continentales et marines ainsi que des facteurs<br />
géodynamiques.<br />
A-Les volcanoclastites<br />
Dans les argilites salifères supérieures, les dépôts de dégradation, essentiellement, de<br />
magmas anciens (fragments de basalte), sont associés des éléments volcaniques à factures<br />
pyroclastiques.<br />
1-Caracteristiques pétrographiques<br />
-Les épiclastites<br />
Les épiclastites sont représentés par les conglomérats et microconglomérats ainsi que par<br />
les carbonates tufacés.<br />
•Les conglomérats et microconglomérats sont composés d’éléments variés à contours<br />
émoussés et arrondis souvent ferruginisés ou entourés par un film calcitique: fragments de<br />
basalte (5 à 40%, pl. II ph. 3, 4 et 5), de texture microlithique porphyrique à tendance<br />
doléritique rarement chloritisé, dont la taille moyenne varie entre 0,25 et 1,5mm; fragments<br />
de lave vitreuse, totalement chloritisés; fragments de plagioclases (plus de 13%), dont la taille<br />
varie de 0,25 à 1,25mm, localement micritisés; opaques (2 à 8%) dont la taille peut atteindre<br />
0,25mm; fantômes de ferromagnésiens chloritisés. Le liant, carbonaté et ferruginisé ou argilocarbonaté,<br />
est souvent affecté par une dolomitisation poussée; il renferme: gravelles<br />
ferruginisées (40% dont la taille est comprise entre 0,25 et 3mm, pl. I ph. 2), agrégats à<br />
éléments volcaniques, fragments d’argilites tufacées verdâtres (20%, taille: 0,25mm) et des<br />
plages de dolosparite à cristaux xénomorphes.<br />
•Les carbonates tufacés (pl. II ph. 6) , sont composés d’éléments arrondis, enrobés<br />
d’oxydes de fer, très variés: fragments de basaltes (1 à 15%) dont la taille est comprise entre<br />
0,1 et 2mm et de texture microlitique porphyrique ou doléritique, à fond opacifié, albitisé ou<br />
chloritisé et parfois à microlithes de feldspaths calcitisés; cristaux isolés de plagioclases (5 à<br />
13%), partiellement calcitisés, dont la taille varie entre 0,1 et 1,25mm; fragments de lave<br />
vitreuse, souvent épigénéisés, en faible proportion; agrégats à microlites de feldspaths<br />
ferruginisés et fragments de basaltes à fond opacifié; opaques (2%); fragments d’argilites<br />
tufacées (20%) dont la taille est comprise entre 0,25 et 1,25mm; gravelles (40%), parfois<br />
entièrement calcitisés ou ferruginisés. Le liant et les éléments non volcaniques représentent<br />
plus de 80% du volume total de la roche. Le liant, calcaire ou dolomitique, renferme oolithes,<br />
chlorite, oxydes de fer, lamellibranches, gastéropodes et échinides. Comme il montre une<br />
porosité importante (traces de dégazage); les pores sont tapissés de dolosparite automorphe et<br />
de silice néoformée.<br />
Les pyroclastites<br />
Les pyroclastites sont représentées par des faciès variés, qui se différencient par le type de<br />
leur ciment ainsi que par la nature et la taille des éléments Figurés. Selon la classification de<br />
Schmid (1981) et de Chalot-Prat et Le Gall (1978), les faciès suivants sont distingués : les<br />
brèches pyroclastiques, les tufs, les carbonates tufacés et les argilites tufacées.<br />
251
•Les brèches pyroclastiques, gris-violacée, marrons ou marron-grisâtre, sont formées<br />
d’éléments de nature variée et dont la taille moyenne est comprise entre 0,50 et 3,5mm. Les<br />
fragments de basalte (20 à 80%) sont de texture microlitique porphyrique. Les microlithes<br />
de plagioclases, généralement fins et de contours sinueux, irréguliers et en choux fleur, sont<br />
chloritisés, séricitisés, albitisés ou calcitisés, ou noyés dans un fond opacifié et/ou chloritisé ;<br />
comme ils peuvent être entourés par un film d'oxyde de fer ou de calcite. Les fragments de<br />
lave vitreuse (20 à 40%) sont : de forme sinueuse ou rubanée, aplatis et lenticulaires, en<br />
forme de flamme mèche ou en traînée de lave vitreuse (pl. III ph. 1, 2 et 3); ils peuvent être<br />
chloritisés, calcitisés ou opacifiés. Les cristaux de plagioclases isolés (1%), de taille 0,25mm,<br />
sont séricitisés ou chloritisés. Les opaques, en proportion élevée, peuvent se concentrer en<br />
aiguilles ou en amas disséminés dans le ciment (texture dendritique, pl. III ph. 3). Le ciment<br />
(10% à 60%), calcitique et/ou chloritique, montre localement, des gravelles d’argilites<br />
ferruginisées ou des plages micritiques recristallisées.<br />
•Les tufs différent par la taille et la nature des éléments qu’ils renferment ; on distingue:<br />
-Tufs à lapilli ou (lapilli-Tufs) sont grisâtres et localement à stratifications oblique diffuse<br />
ou horizontale. Ils sont composés de pyroclastes (70% à 90% du volume de la roche) variés,<br />
souvent opacifiés ou chloritisés: fragments de basalte doléritique (12 à 50%) dont la taille<br />
varie de 0,8 à 3,5mm; fragments de lave vitreuse (40%); cristaux de plagioclase (20%),<br />
partiellement ou totalement épigéneisés; opaques (5%) et fragments micritisés. Ces éléments,<br />
à contours irréguliers, sinueux, dentelés ou en choux fleur (pl. III ph. 4), montrent localement<br />
des structures en flamme mèche; ils sont entourés souvent par un film d'oxyde de fer, calcite<br />
palissadique et/ou un liseré de silice néoformée. Quant au ciment (10 à 25%), il est sparitique<br />
ou microsparitique.<br />
-Tufs lithiques. Ces tufs grossiers grisâtres (pl. IV ph. 3 et 4), localement à stratifications<br />
oblique ou plane, sont composés d’éléments variés (70 à 90% du volume de la roche dont la<br />
taille moyenne est 0,20mm): fragments de basalte (15 à 60%, taille comprise entre 0,10 et<br />
1,25mm), de texture doléritique ou microlitique et localement porphyrique, ils montrent des<br />
microlithes de plagioclases (30 à 40%) baignant dans un fond opacifié ; fragments de lave<br />
vitreuse (10 à 60%, taille comprise entre 0,25 et 0,80mm), hématitisés, chloritisés ou<br />
calcitisés, avec de rares phénocristaux de feldspaths (0,20 à 0,25mm); cristaux de plagioclase<br />
isolés (5 à 20%, taille inférieure à 0,50mm), sous forme de baguettes, entourés localement<br />
d’une gangue ferruginisée; opaques (3 à 5%, taille varie entre 0,10 et 0,25mm), représentés<br />
par des paillettes de chlorite à gangue ferruginisée, des hématites et des pyrites;<br />
pseudomorphoses de ferromagnésiens (5%) souvent chloritisés ou micritisés et dont la taille<br />
varie entre 0,2 et 0,50 mm. Ces éléments montrent localement un fluage (pl. IV ph 1 et 2) et<br />
sont de formes irrégulière, sinueuse ou anguleuse; ils sont liés par un ciment (20 à 60%)<br />
carbonaté, argilo-carbonaté, chlorito-carbonaté ou argileux. Ces tufs montrent une<br />
épigénéisation poussée, un début de diversification et des plages micritisées partiellement ou<br />
totalement ferruginisées et des fragments argileux à gangue ferruginisée.<br />
-Tufs cristallins et lithiques. Ces tufs fauves, grisâtres, marrons ou rouge-brique, à litage<br />
horizontale ou à stratification oblique, sont formés par: fragments de basaltes (2 à 30%, taille<br />
varie entre 0,10 et 1,50mm), sont de texture doléritique, ou microlitique peu porphyrique<br />
localement doléritique; fragments de lave vitreuse (0 à 40%, taille 0,10mm), à rares microlites<br />
de plagioclases inframillimétriques; cristaux de plagioclases (10 à 60%, taille varie entre 0,01<br />
et 0,50mm), de forme anguleuse, ils se présentent sous forme de baguettes ou d’éclats aigus,<br />
souvent séricitisés, calcitisés ou à gangue ferrugineuse; rares cristaux de feldspaths<br />
potassiques (taille varie entre 0,75 et 1mm); opaques (2 à 15%) de forme anguleuse, en<br />
baguettes, quadrangulaires ou en éclats aigus. Ces pyroclastes, localement chloritisés, se<br />
252
présentent sous diverses formes: sinueuse, anguleuse, à contours diffus, en choux-fleurs,<br />
dentelée, aplatie (structure vitroclastique, pl. IV ph. 5) ou lenticulaire. Ils sont liés par un<br />
ciment (10 à 50%) microsparitique, localement ferruginisé ou argilo-carbonaté, qui renferme<br />
des fragments d’augite aegyrinique, des lithoclastes de micrite (2 à 3%) à gangue<br />
ferruginisée, des oolithes à noyaux ferruginisés, épigéneisés ou chloritisés, des fantômes de<br />
ferromagnésiens souvent chloritisés (taille inférieure à 0,25mm) et localement des fragments<br />
de roches pyroclastiques (éléments inalogènes).<br />
-Tufs cristallins. Ces tufs fins, grisâtres, marrons, jaunâtres, violacés ou verdâtres, sont<br />
lités et localement consolidés, ils montrent rarement une matrice argileuse et sont composés<br />
par: des plagioclases (30 à 70%, taille varie entre 0,05 et 0,50mm), quadrangulaires, en éclats<br />
tordus ou anguleux, souvent micritisés ou calcitisés; fragments de lave vitreuse (5 à 30%) à<br />
contours irréguliers, anguleux ou à extrémités effilées (pl. II ph. 3), dentelés ou formant des<br />
«traînées» (vésicules à lithophyse, pl. IV ph. 6) ou des échardes aplaties; fragments de basalte<br />
(1 à 10%, taille varie entre 0,10 et 0,25mm) de forme irrégulière et sinueuse, de texture<br />
doléritique ou microlitique à tendance doléritique à plagioclases souvent dissous et fond<br />
opacifié; opaques (2 à 10%) amiboïdes, allongés, cubiques (pyrite) ou rectangulaires. Le<br />
ciment (20 à 80%) est carbonaté et hématitisé, argilo-carbonaté ou argileux et ferruginisé. Ces<br />
tufs cristallins montrent des microfissures tapissées de silice ou de calcite, d’anciens<br />
pyroxènes complètement opacifiés ou chloritisés, des plages micritiques (2 à 7%) parfois de<br />
formes arrondies ou elliptiques.<br />
-Tufs vitreux. Ils sont formés d’éléments dont la taille varie entre 0,01 et 0,25 mm et à<br />
gangue souvent ferruginisée; ils sont représentés par: fragments de laves vitreuses (60%),<br />
souvent opacifiés, de formes sinueuses rappelant les flammes mèches (texture vitroclastique<br />
en forme d’Y, pl. V ph. 1); fragments de basaltes (1 à 7%), opacifiés et de texture<br />
microlitique porphyrique; cristaux de plagioclases (30%, taille inférieure à 0,20mm) et<br />
opaques (1 à 2%). Le ciment (3 à 20%), carbonaté ou argilo-carbonaté, montre des plages de<br />
dolosparite ou de silice néoformée, des fragments argileux et des fragments de chlorite.<br />
•Les carbonates tufacés renferment des pyroclastes en faible proportion de formes<br />
anguleuses, sinueuses et lenticulaires, représentés par: fragments de basalte (1 à 7%, taille<br />
varie entre 0,1 et 2mm) montrent une texture microlitique porphyrique ou localement<br />
porphyrique et à fond opacifié ou chloritisé; cristaux de plagioclases (jusqu’à 6%), parfois<br />
calcitisés, de formes anguleuses, en éclats ou en mâcles tordues (pl. V ph. 3 et 4); fragments<br />
de lave vitreuse (jusqu’à 7%, taille varie entre 0,25 et 0,5 mm); des opaques. Le ciment ainsi<br />
que les éléments non volcaniques occupent 85 à 95% du volume total de la roche. Le ciment<br />
carbonaté (sparitique, dolosparitique ou dolomicritique), montre: gravelles, oolithes, agrégats,<br />
lamellibranches, lithoclastes ferruginisés, fragments argileux et plages de silice néoformée.<br />
•Les argilites tufacées, localement bréchifiées, sont formées par : fragments de basaltes<br />
(jusqu’à 5%, taille varie entre 0,5 et 3mm), aux contours sinueux et limites diffuses, sont de<br />
texture microlitique très peu porphyrique et localement doléritique; opaques. Le liant est<br />
argileux, ou localement dolomitisé et/ou ferruginisé, montre des plages de silice néoformée et<br />
des plages de dolosparite à cristaux imbriqués, subautomorphes à automorphes.<br />
253
2-Significations paléogeographique et structurale des volcanoclastites<br />
a-Inventaire des volcanoclastites<br />
La répartition des volcanoclastites triasico-liasiques, dans la région étudiée, est sélective<br />
dans le temps et dans l’espace.<br />
•Dans la région de Boumia-Tizi N’Rechou et le long de la bordure méridionale du<br />
Moyen Atlas (Fig. 93), la répartition des pyroclastites montre les aspects suivants:<br />
-La Formation de Tizi N’Rechou est caractérisée par l’abondance des brèches<br />
pyroclastiques, le développement des tufs lithiques (membre inférieur) et des tufs cristallins<br />
(sommet du membre inférieur), la présence des tufs vitreux (membre supérieur), l’existence<br />
des carbonates tufacés et des argilites tufacées (membre supérieur).<br />
-La Formation de Tizi N’Toumelba est marquée par les tufs et les argilites tufacées, ayant<br />
une extension régionale.<br />
-La Formation d’Aghbalou Oumlil est essentiellement riche en tufs cristallins et/ou<br />
vitreux, associés à de rares passées d’argilites tufacées qui intéressent également la base des<br />
carbonates liasiques.<br />
•Dans la région de Midelt-Aouli (Fig. 94), les dépôts pyroclastiques sont représentés,<br />
par les brèches, abondantes, essentiellement, à la base de la Formation de Tizi N’Rechou ; les<br />
tufs sont repartis dans le membre supérieur de la Formation Tizi N’Rechou et rares dans la<br />
Formation d’Aghbalou Oumlil ; les argilites tufacées sont omniprésentes dans les intervalles<br />
argileux (membre supérieur de la Formation de Tizi N’Rechou et la Formation d’Aghbalou<br />
Oumlil).<br />
b-Implications géodynamiques<br />
Les roches volcaniques à cachet pyroclastique, dont la nature et la répartition sont variées,<br />
seraient issues d’émissions volcaniques explosives concomitantes de la sédimentation. Ce<br />
volcanisme tardif est en relation avec les phases ultimes du développement du rift<br />
intracontinental. Il se manifeste le long des linéaments majeurs: l’accident de Taddammout-<br />
Aouli et l’accident de Tizi N’Rechou (Fig. 1). Il implique, par conséquent, leur réactivation et<br />
la maintenance de la subsidence tectonique lors du remplissage des bassins par les argilites<br />
salifères supérieures.<br />
L’étude comparative de la répartition des pyroclastites des régions étudiées<br />
(Fig. 93 et 94), montre que la nature des roches volcano-sédimentaires, varie d’une région à<br />
l’autre, voire au sein de la même région. Ces variations traduisent des phases d’émissions<br />
volcaniques diachrones, issues de différents évents.<br />
A la base de la Formation de Tizi N’ Rechou (et les formations équivalentes), l’abondance<br />
des pyroclastites grossières atteste d’une activité volcanique explosive active, elle est<br />
également le témoin de la proximité des évents le long des paléostructures actives.<br />
Ces volcanoclastites deviennent de plus en plus fines en s’éloignant des zones d’émission<br />
et en montant dans la série triasico-liasique; les tufs cristallins et les tufs vitreux prennent<br />
alors le relais ainsi que les argilites tufacées et les carbonates tufacés. Ce type de faciès atteste<br />
de l’éloignement de la source d’émission et la présence de larges plaines alluviales à caractère<br />
endoréique, où l’absence du renouvellement des eaux favorise la décantation des produits<br />
d’émissions antérieures qui sont en suspension.<br />
254
Fig. 93-Répartition des volcanoclastites dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou et<br />
le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
255
Fig. 94-Répartition des volcanoclastites dans la région de Midelt-Aouli<br />
256
B-Les faciès rouges<br />
A l’issue des travaux que notre groupe a entrepris (1991 à 2004) dans la Haute Moulouya,<br />
le Moyen Atlas et au toit du paléoseuil de la Haute Moulouya nous avons pu mettre en<br />
évidence:<br />
-au Lias inférieur et moyen, le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas et dans la<br />
région de Midelt-Mibladène deux à trois passées d’argilites, rouges à la base et généralement<br />
vertes au sommet; qui s’amenuisent latéralement, à l’exception de la passée supérieure (intra-<br />
Carixien) qui a une extension régionale et qui correspond au "faciès d’Itzer", d’âge carixien<br />
(biozones C1-C2).<br />
-Le Toarcien inférieur est caractérisé par les argilites rougeâtes des couches de<br />
Mibladène.<br />
-Le Bajocien est marqué par les marnes de Talsinnt rougeâtres à la base.<br />
1- Le Lias inférieur et moyen<br />
Le long du Moyen Atlas, les tidalites liasiques sont caractérisées par trois passées<br />
d’argilites: les deux premières sont d’extension limitée; alors que la troisième, d’extension<br />
régionale est qualifiée de Faciès d’Itzer (Termier, 1936). Ce faciès particulier, qui peut être<br />
suivi le long de la bordure SE du Moyen Atlas, permet de subdivisé les carbonates liasiques<br />
en "Carbonates anté-Itzer" et "Carbonates post-Itzer" (Saâdi, 1996).<br />
Les "Carbonates anté-Itzer" (Lotharingien moyen-Carixien inférieur) sont marqués au SW<br />
(entre Aït Qbal Lahlam et Aït Lhaj) par des intercalations argileuses; ces argilites silteuses<br />
rougeâtres se biseautent en allant vers le NE (entre Aït Oufella et Touariit Tameziant).<br />
Au Carixien inférieur (biozone C1) s’intercalent deux passées métriques (à Aït Oufella et<br />
Bou-Iziar) ou trois passées plurimétriques à (à Aghbalou Oumlil et Aït Lhaj) d’argilites<br />
rougeâtres. Ces argilites comportent des niveaux microconglomératiques chenalisés et des<br />
passées de dolomies argileuses à bois fossiles.<br />
Quant au "faciès d'Itzer" (Carixien: biozones Cl et C2 ; Fig. 49), il repose sur les<br />
carbonates anté-Itzer par le biais d'une discontinuité sédimentaire d'extension régionale, dont<br />
la matérialisation change d'une région à l'autre: surface émersive à fentes de dessiccation,<br />
surface karstifiée colmatée par des argilites rouges, surface de ravinement ferruginisée,<br />
surface bioturbée et surface durcie encroûtée. Ce faciès particulier du Lias moyen est<br />
représenté par des argilites rougeâtres à la base et verdâtres au sommet. Les argilites rouges<br />
sont caractérisées par de nombreux niveaux pédogénétiques à « poupées », des passées de<br />
dolomies argileuses silteuses (Oued Akhnig), des niveaux microconglomératiques chenalisés<br />
(Mitre), des intercalations d'argilites verdâtres (Aït Qbal Lahlam) ou bleuâtres (Aït Oufella).<br />
Les argilites verdâtres sont chargées, localement (Mitre), en passées carbonatées.<br />
A Midelt-Mibladéne, les carbonates anté-niveau à Hesperithyris (Sinémurien<br />
supérieur) montrent des passées plurimétriques d’argilites rougeâtres, localement (laverie de<br />
qualifiée) à intercalations carbonatées et gréseuses; que coiffent des argilites verdâtres,<br />
souvent évaporitiques et à passées carbonatées. Ces récurrences argileuses, lacunaires à TI, se<br />
biseautent en allant vers le SW. Quant aux carbonates post-niveau à Hesperithyris, présentent<br />
deux passées d’argilites plurimétriques. La première, intra-Carixienne, serait équivalentes du<br />
"faciès d’Itzer" du Moyen Atlas; alors que la deuxième, rapportée au Carixien supérieur-<br />
Domérien, est formée par des argilites rougeâtres armées de dolomies noirâtres ou violacées<br />
peu fossilifères.<br />
257
Dans la région de Boumia, le Carixien moyen montre une intercalation plurimétrique<br />
d'argilites rouges débutant par un niveau pédogénétique<br />
La composition de ces récurrences argileuses et leur organisation ainsi que leur puissance<br />
changent d’une région à l’autre voire d'une coupe à l'autre. Essentiellement rouges et silteuses<br />
à la base, elles matérialisent des épisodes d'émersion (périodes de retrait) plus ou moins<br />
prolongées qui se traduisent par l’instauration de plaines d’inondation, lors de phases de<br />
l'érosion météorique importante. Ces plaines d'inondation sont réceptacles d'épandages<br />
fluviatiles (Mitre) et sièges de dessiccations, de rubéfactions importantes et de<br />
transformations pédogénétiques multiples, témoins d’un long séjour en milieu continental.<br />
Ce détritisme fin caractérise un régime climatique tropical chaud et humide (Saâdi 1996).<br />
Après ces émersions prolongées, ces récurrences argileuses se terminent par des argilites<br />
verdâtres (Carixien supérieur), qui attestent d'une remise en eau lente et progressive de ces<br />
régions ; certaines régions ont connu des fluctuations répétitives.<br />
2- Le Lias supérieur Dés le Domérien supérieur et au cours du Toarcien inférieur,<br />
alors que le Haut fond de la Haute Moulouya, la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
(qualifiée, 1996) et la zone de passage de l’accident nord haut Atlasique (Igmoullan, 1993),<br />
suivent une évolution continentale, dans la région de Midelt-Mibladène, se déposent des<br />
marnes rouges qu’on qualifie de "couches de Mibladène" (photo 5, pl X). Ces marnes<br />
bioclastiques rougeâtres à gastéropodes et ostracodes, montrent localement une semelle de<br />
marnes bioclastiques verdâtres à foraminifères (Lenticulina acutiangulata), gastéropodes,<br />
bivalves et radioles d’échinides ; come elles sont coiffées par: une passée d’argilites<br />
verdâtres (Amghouzif), de calcaires argileux (Al Warraq) ou par un niveau pédogénétique à<br />
valeur de paléosol (Amghouzif).<br />
Ces épandages de détritisme fin dénote l’instauration de conditions rhéxistasique et<br />
l’instauration d’une vasière subsidente, suite à la dislocation de la plate forme carbonatée<br />
domérienne et à une remontée eustatique. Ce régime de vasière serait bloqué plus tard par le<br />
développement d’une plate-forme carbonatée au Toarcien moyen-supèrieur voire Aalénien.<br />
3-Dogger<br />
Le sommet du Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à<br />
Humphriesianum) est représenté par les "marnes de Talsinnt" (photo 8, pl. X), verdâtres à la<br />
base et rougeâtres au sommet; où s’intercalent localement un complexe de calcaires<br />
bioclastiques lités à Cancellophycus et ammonites, d’aspect turbiditique.<br />
Le sommet des marnes de Talsinnt est chargé en passées de calcaires bioclastiques à<br />
faune benthique et passées de marnes versicolores et rougeâtres (région d’Anjil-Tagnamas) ;<br />
et de marnes à Posidonomies et à rares ammonites (région de Midelt-Aïn Outat).<br />
Ces dépôts, d’extension locale (Midelt-Mibladène et région de Boulmane), témoignent de<br />
l’installation d’un régime de vasière au cours du maximum transgressif du Bajocien<br />
inférieur. Ils entraînent l’ennoyage et l’envasement des structures préexistantes et donc une<br />
homogénéisation paléogéographique qui perdure jusqu’à la base du Bajocien supérieur<br />
258
C-Les carbonates<br />
1-Les tidalites liasiques<br />
Au cours des temps triasico-jurassiques, le paléoseuil de la Haute Moulouya et ses marges<br />
(Moyen Atlas méridional et la région de Midelt-Mibladène) ont connu des évolutions<br />
relativement différentes.<br />
a- Région de Midelt-Mibladène<br />
Les carbonates liasiques, datés du Lias moyen (Du Dresnay, 1987), sont caractérisés par<br />
un niveau repère: "niveau à Hesperithyris"; ce niveau, bien repérable dans l’ensemble des<br />
dépôts liasiques et très fossilifère essentiellement à brachiopodes: Hesperithyris renierii<br />
CATULLO, H. renierii var. sinuosa DUBAR, Rhynchonellidae et Spiriferina sp., présente<br />
une extension régionale, d'où l'adoption des subdivisions suivantes: le niveau à Hesperithyris,<br />
les carbonates anté-niveau à Hesperithyris, les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Saâdi<br />
& al., 1993).<br />
Les argilites saliféres supérieures sont coiffées par une première récurrence carbonatée,<br />
représentée soit par une barre dolomitique, une alternance de dolomies noduleuses à bois<br />
fossiles et d’argilites ligniteuses ou une alternance de carbonates stromatholitiques et<br />
d’argilites évaporitiques. Elle dénote une mise à l’eau de la région, à l’origine du<br />
développement d’un tidal flat différencié : milieux généralement supratidaux voire<br />
localement (laverie de Mibladène) intertidaux à subtidaux. Cet avènement avorte<br />
ultérieurement et il est relayé par une plaine d’inondation.<br />
Celle-ci est ravinée par les carbonates anté-niveau à Hesperithyris (Lias inférieur).<br />
Epais de 25 à 60 m, ils sont représentés essentiellement par des carbonates tidaux de milieux<br />
essentiellement intertidaux, à dominante laminitiques, où divers faciès sont reconnus:<br />
dolomies stromatolitiques, dolomies pulvérulentes, dolomies bioclastiques à structures<br />
oeillées, des dolomies bréchifiées et ligniteux. Ces carbonates, où les hard-grounds sont de<br />
règle et qui montrent localement des passées plurimétriques d'argilites, sont agencés en<br />
séquences d’estran; néanmoins on note le développement d’une séquence de lignites à Lissit<br />
et d’une séquence de sebkha à Taddammout. Ils traduisent l’installation d’une plate forme<br />
tidale sous climat tropical aride en un régime biostasique ayant favorisé le développement<br />
d’un couvert végétal important.<br />
Le niveau à Hesperithyris (Carixien), puissant de 1 à 5 m est une dolomie bioclastique<br />
d’aspect caverneux et bréchique à faune diversifiée: brachiopodes, gastéropodes,<br />
échinodermes, polypiers isolés, bivalves (Opis cf. provocordinata, Pinna sp. pectinidés),<br />
encrines et bois fossiles. Il s’intègre dans des séquences de chenal de marée, dont il forme la<br />
base; il atteste de l’inondation maximale de cette région.<br />
Les carbonates post-niveau à Hesperithyris (Carixien biozone C1-C2 et Domérien<br />
inférieur, dont la puissance dépasse les 100 m et à caractère tidalitique, attestent de la<br />
persistance des conditions instaurées dés le sommet du Lias inférieur.<br />
Ils débutent par des dépôts essentiellement intertidaux, qui sont agencés en séquences<br />
d’estran. Après quoi, se généralisent des faciès essentiellement supratidaux et continentaux<br />
organisés en séquences de sebkha. Notons que localement se développe une séquence de<br />
lignites (Ighiyz n’Imnayn) ou une séquence de chenal de marée (Lissit). Le retour de la mer et<br />
l’instauration des conditions intertidales pendant le Carixien supérieur-Domérien inférieur se<br />
259
traduit par la généralisation de dépôts carbonatés à dominante laminitiques et à épandages<br />
bioclastiques, et des marno-calcaires à Mégalodontidés au sommet.<br />
Cette évolution tidale est entrecoupée par des épisodes émersifs ayant favorisé le<br />
développement de plaines d'inondation. Elle est également perturbée par des épisodes<br />
transgressifs, générateurs d’intervalles plus marins.<br />
b- Le paléoseuil de la Haute Moulouya Le paléoseuil de la Haute Moulouya, n'est<br />
recouvert par une transgression pelliculaire qu'au Carixien inférieur. Il débute par des<br />
alternances argilo-dolomitiques ou par des dolomies, localement bioclastiques, structurés en<br />
séquences d'estran puis de sebkha. Ces dépôts traduisent l’installation d'environnements<br />
intertidaux qui évoluent en milieux supratidaux voire continentaux.<br />
c- La bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
Le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas, les carbonates liasiques sont<br />
représentés par des tidalites, dont l'âge s'échelonne du Lotharingien moyen à un Carixien<br />
élevé voire Domérien. Ils sont marqués par le "Faciès d’Itzer", qui les subdivise en<br />
"carbonates anté-Itzer" et "carbonates post-Itzer".<br />
Les carbonates anté-Itzer (Lotharingien moyen voire Carixien biozone C1) débute<br />
par des dolomies bioclastiques essentiellement à brachiopodes, oncholites, stratifications<br />
obliques et entrecroisées où s'intercalent des passées laminitiques et bioclastiques à<br />
mégalodontidés; ils sont ordonnés en séquences de chenal de marée et d’estran. Cette<br />
généralisation des carbonates plaide en faveur d'un régime biostasique sous un climat chaud<br />
et humide. Quant aux récurrences argileuses, qui caractérisent essentiellement le secteur SW,<br />
elles témoignent de la proximité d'un rivage et d'une terre émergée. Il se termine par une<br />
alternance de dolomies laminitiques ou stromatolitiques et d’argilites localement (Mitre)<br />
évaporitique. Ces dépôts, à rares niveaux bioclastiques à mégalodontidés et oncholites, sont<br />
agencés en séquences de sebkha qui attestent de l’instauration d’environnement supratidaux,<br />
prémices de l’émersion qu’à connue cette région au Carixien (biozones C1-C2) et qui s’est<br />
traduite par le dépôt du faciès d’Itzer.<br />
Les carbonates post-Itzer: Carixien (biozone C2)-Domérien voire Toarcien sont<br />
caractérisés par la présence du niveau à Hesperithyris qui forme un ou plusieurs horizons au<br />
NE. Ils débutent par une alternance argilo-dolomitique, à dominance stromatholitique,<br />
agencés en séquences de sebkha.Viennent ensuite des dépôts dynamiques (épandages<br />
bioclastiques et oolithiques), qui montrent des intercalations de dolomies laminitiques et<br />
stromatholitiques; ils sont organisés d’abord en séquences d’estran; puis en séquences de<br />
chenal de marée et de sebkha. Leur succèdent des faciès essentiellement oolithiques et<br />
bioclastiques, que coiffent des dolomies stromatholitiques ou laminitiques à rides de courant,<br />
des dolomies bioturbées et des dolomies bréchifiées ; ils sont structurés en séquences de<br />
chenal de marée que relayent des séquences de sebkha, prémisses de l’émersion de la région.<br />
2-Les carbonates toarço-aalèniens<br />
Les couches de Mibladène (Toarcien inférieur) sont coiffées par des calcaires oolitiques et<br />
bioclastiques à ammonites (Hildoceras sp., Catacoeloceras sp. , Hammatoceras sp.),<br />
brachiopodes (Terebratula jauberti Davidson, Rhynchonella méridionalis et Rhynchonalla<br />
bourchardi), échinides, polypiers, traces de zoophycos, bivalves (Pholadomya sp., Trigonia<br />
sp., Pecten cf. ambongoensis Thevenin, Lima sp. et Cténostreon sp.), foraminifères,<br />
bélemnites, encrines, algues, gastéropodes et localement à coraux (région de Midelt-Aïn<br />
260
Outat). Ces calcaires, rapportés au Toarcien moyen-supérieur voire Aalénien, sont<br />
représentés soit par une barre massive plurimétrique, ou organisés en bancs,<br />
pluridécimétriques à métriques, qu’intercalent des passées de calcaires bioclastiques<br />
noduleux; de calcaires bréchifiés bioclastiques; de calcaires argileux bioturbés lités rosâtres<br />
ou des calcaires argileux en plaquettes et à rares passées d’argilites verdâtres.<br />
Ces dépôts, où les surfaces ferruginisées sont de règle, sont coiffés par un hard-ground,<br />
une surface irrégulière ou une surface ferrugineuse à galettes algaires, lithoclastes et<br />
bélemnites. Ils traduisent l’installation d’une plate forme carbonatée en climat tropical aride<br />
et sous régime biostasique.<br />
3-Le calcaire corniche<br />
Sur les marno-calcaires, du Bajocien inférieur et moyen, reposent des calcaires<br />
organogènes qu’on appel "calcaire corniche" (photo 8, pl X).<br />
Ces calcaires, datés du Bajocien supérieur, sont organisés en trois barres de calcaires à<br />
coraux branchus, que séparent des calcaires bioclastiques essentiellement à madréporaires,<br />
brachiopodes (Charltonityris sp.), bivalves, échinodermes, gastéropodes et oncholites.<br />
Localement, ils sont intercalés par des marnes bioclastiques et/ou des calcaires en plaquettes.<br />
Le calcaire corniche, lacunaire dans la vallée d’Oued Ikis, réduit au Nord de Flilou à (2m) de<br />
calcaires oolitiques à stratification oblique (Igmoullan, 1993), peut atteindre (40m) entre<br />
Agerchawn et Flilou, et dans la région d’Aghbalou Ahlal.<br />
Ces dépôts attestent de l’installation d’une plate forme carbonatée néritique suite à une<br />
remontée des fonds sous-marins et/ou une baisse eustatique.<br />
261
262
TROISIEME PARTIE<br />
PARAMETRES ET GRADIENTS<br />
GEODYNAMIQUES<br />
263
264
I- L’EVOLUTION STRUCTURALE<br />
Introduction<br />
L’évolution géodynamique méso-cénozoïque de la région étudiée est polyphasée et<br />
complexe. Elle est régie par plusieurs facteurs ; elle a débuté lors de la dislocation du socle<br />
paléozoïque granitisé. La réactivation permienne et triasique des accidents hercyniens et<br />
tardi-hercyniens majeurs s’est effectuée dans un contexte distensif, lors du rifting triasicoliasique.<br />
Il s’ensuit l’individualisation de plusieurs secteurs, diversement structurés : certains sont<br />
stables d’autres sont tectoniquement actifs. Ce cadre structural, dont la réactivation au fil du<br />
temps a gouverné les étapes majeurs de cette évolution, est acquis dés le Trias supérieur.<br />
L’évolution méso-cénozoïque de cette région est marquée par des dépôts, aux<br />
caractéristiques faciologiques et aux puissances variés ; ayant enregistrés les effets des<br />
multiples événements tectoniques, les bouleversements paléogéographiques et les inversions<br />
structuraux. Elle est aussi caractérisée par plusieurs épisodes magmatiques.<br />
On note deux principaux types de déformations : le premier type, dont les marqueurs sont<br />
de règle, est en relation avec la réactivation du cadre structural préétabli ; il est<br />
synsédimentaire. Alors que le deuxième type, post-sédimentaire, traduit la structuration de<br />
cette région ainsi que son évolution postérieure.<br />
Une description des marqueurs des déformations successives, est faite au niveau de<br />
chaque secteur à l’échelle locale et cartographique. Elle va permettre de retrace l’évolution<br />
structurale, qui sera replacée dans son cadre régional.<br />
L’évolution structurale de cette région, très complexe, s’est déroulée en trois étapes<br />
majeures :<br />
1-Premiére étape est responsable de la dislocation du socle paléozoïque par une<br />
tectonique en blocs basculés qui a affectée la région au Trias supérieur. Cet épisode<br />
tectonique, guidé par la réactivation du réseau de fractures tardi-hercyniennes a induit un<br />
effondrement différentiel des différents secteurs. Il en résulte l’individualisation du haut fond<br />
de la Haute Moulouya, qu’encadrent des régions subsidentes (Midelt-Mibladène, bassin de<br />
Kerrouchéne et Moyen Atlas méridional), siéges d’une sédimentation plus dilatée et très<br />
diversifiée.<br />
Dés le Trias supérieur, le socle paléozoïque pénéplané, est découpé par un réseau de<br />
fractures (NS à NNE-SSW ; Fig. 95 et 96) qui sont réactivées en failles normales dés le<br />
Permien. Il s’ensuit sa structuration en grabens et demi-grabens que séparent des zones<br />
relativement stables. Ces régions subsidentes sont réceptacles de dépôts détritiques qui<br />
résultent du démantèlement des reliefs résiduels. Certaines failles sont scellées par ces<br />
épandages détritiques. Le socle ainsi structuré est érigé en Haut fond par rapport au Moyen<br />
Atlas, Haut Atlas et Moyenne Moulouya ; qui sont le siége d’une sédimentation plus dilatée<br />
et très diversifiée.<br />
265
Fig. 95-Coupe géologiques sérieés illustrant la structure de la boutonniére<br />
de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de passage de l’Accident d’Aït<br />
Oufella (FAO) et de région de Boumia-Tizi N’Rechou<br />
266
Le socle paléozoïque est recouvert, en discordance angulaire majeure, par les dépôts<br />
triasico-liasiques, représentés par les argilites rougeâtres triasico-liasiques. Dans la Haute<br />
Moulouya et le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas, les dépôts triasico-liasiques<br />
jalonnent les accidents majeurs : accident d’Aït Oufella (photo XI, pl. 3) et accident de<br />
Mibladène-Aouli (photo XI, pl. 2) et ceinture les boutonnières paléozoïques (boutonnières de<br />
Boumia et Zeïda-Aouli dans la Haute Moulouya et les pointements de Talaghine et<br />
d’Amalou Ignaoun au SW du Moyen Atlas). Ils sont représentés par les argilites rougeâtres<br />
où s’intercale un complexe basaltique.<br />
Les argilites infra-basaltiques montrent une semelle grossière, représentée par les<br />
détritiques grossiers de base (conglomérats, arkoses et grés lie de vin). Ces dépôts détritiques<br />
attestent de la phase érosive importante qui a façonné le paléozoïque de la Haute Moulouya et<br />
les reliefs résiduels, et dont les actions ont concouru à leur aplanissement. Leurs marges<br />
effondrées, organisées en blocs basculés, ont évolués en bassins, siéges d’une sédimentation<br />
continentale; comme elles traduisent localement un certain confinement. Les argilites infrabasaltiques<br />
et leur semelle grossière montrent des variations d’épaisseur importantes et des<br />
changements de faciès notables. Elles ont enregistré une déformation distensive, dont les<br />
marqueurs sont observables à toutes les échelles.<br />
Fig. 96-Structures distensives dans les détritiques grossiers de base et les argilites inférieure<br />
de Dhar El Khach (Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
267
En effet, dans la boutonniére de Kerrouchène-Tanourdi (Fig. 95) et dans la région<br />
d’Aouli-Sidi Ayad (Fig. 96), ces dépôts sont découpés par une mosaïque d'accidents vivants<br />
en plusieurs blocs, organisés en grabens, demi-grabens et horsts (photo 8, pl.XI). On assiste là<br />
à l’instauration d’une paléogéographie différenciée, suite à la naissance d’un cadre morphostructural<br />
organisé en zones hautes et zones subsidentes. La région de Midelt-Mibladène est<br />
découpée en blocs basculés, disposés en paliers successifs, délimités par des failles EW à<br />
ENE-WSW, effondrés en allant du Nord vers le Sud (Fig. 99) ; cette structuration, acquise<br />
dés le Trias supérieur, a contrôlé la paléogéographie ainsi que la répartition des corps<br />
sédimentaires.<br />
Le complexe basaltique, organisé en plusieurs coulées, est localement lacunaire ; comme<br />
il montre des épaississements locaux (région d’Aouli). Les basaltes et les intercalations<br />
sédimentaires associées peuvent être affectés par : des failles normales synsédimentaires, qui<br />
(Figs 97 et 98 C) ; des dykes (Ifri Ichabar) ; comme ils peuvent être parcourus par des fentes<br />
et microfissures à remplissage calcitique ou de silice néoformée (photo 6,pl.VII). Ce<br />
magmatisme fissurale, et les réseaux filoniens, attestent des événements distensifs qui ont<br />
marqué cette région au cours du passage Trias supérieur-Lias basal.<br />
Après la mise en place du complexe basaltique, le cadre structural préétabli est réactivé,<br />
comme en atteste la semelle des argilites saliféres supérieures, formée par des détritiques<br />
grossiers et volcano-sédimentaires Après quoi le haut fond de la Haute Moulouya, suit une<br />
évolution continentale pendant le Lias inférieur ; il alimentera au cours du Lias inférieur et<br />
moyen en détritiques les régions voisines, où s’instaure la plate forme carbonatée liasique.<br />
Les argilites saliféres supérieures reposent sur le complexe basaltique par le biais d’une<br />
discordance nette, mais souvent par un contact faillé<br />
Ces argilites, composées par des détritiques grossiers à la base et de plus en plus fins vers<br />
le sommet ; auxquels sont associés des pyroclastites issues de volcanisme explosif, sont<br />
marquées localement à la base par une nouvelle phase «timide» de magmatisme effusive qui<br />
est de très faible ampleur (Oued Moulouya, Adharal et Sidi Aït Lahbib). Cet épisode<br />
magmatique, qui pourrait être l’équivalent de l’unité supérieure reconnue sur le Haut Atlas<br />
(appuyé par les dernières études volcanologiques et géochimiques réalisées le long de «la<br />
deuxième ride»; Mahmoudi et Bertrand, article sous presse), matérialise le stade ultime des<br />
manifestations volcaniques triasico-liasiques concomitant du rifting de l’atlantique central.<br />
Alors que les détritiques grossiers, essentiellement à éléments de basalte, traduisent un<br />
rajeunissement des reliefs avoisinants (arrière pays) en voie de surrection suite à la<br />
réactivation du canevas structural préétabli ; ils nourrissent des bassins subsidents, comme ils<br />
sont organisés en séquences continentales caractéristiques souvent de cône de déjection qui<br />
témoigne donc du dépôt le long d’escarpement de failles, généralement en bordure de grabens<br />
actifs (Allen, 1965 ; Delfaud, 1984). Cette sédimentation détritique est associée à des<br />
pyroclastites grossières; qui attestent de la proximité des bouches principales des émissions<br />
volcaniques (accidents actives qui véhiculent ce volcanisme explosif : accident de<br />
Taddammout-Aouli et d’Aït Oufella); ils serait à mettre en relation avec la tectonique<br />
distensive fini-triasique.<br />
268
Fig. 97-Région d’Aghbalou Oumlil.<br />
A-Les dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale du Moyen<br />
Atlas Chevauchants le Crétacé et le Mio-Pliocéne de la Haute Moulouya.<br />
CAI : carbonates Anté-Itzer ; FI : Faciès d’Itzer ; CPI : carbonates post-Itzer ;<br />
FAO : faille d’Aït Oufella, MP : Mio-Pliocéne ; NSI : niveau sédimentaire<br />
intercalé.<br />
B-Structures distensives dans le complexe basaltique.<br />
269
Les argilites saliféres supérieures montrent des changements de faciès notables et des<br />
variations d’épaisseur importante: lacunaires au droit du paléoseuil, où les basaltes sont<br />
directement transgressés par les carbonates liasiques (Ifri Ichabar, Tourarine et Aqabab<br />
Amallal, ou par le Crétacé au NW de Boutazart); réduites sur le nord-est de la ride d’Aït<br />
Oufella (entre Aït Oufella et Taouarit Tameziant et Taddammout-Boumia) et développées<br />
ailleurs. On assiste là à l’instauration d’une paléogéographie différentiée suite à la naissance<br />
d’un cadre morpho-structural organisé en zones hautes et zones basses (Fig. 98 C).<br />
Le comblement est assuré par des écoulements intermittent à forte charge, favorisé par la<br />
réactivation du cadre morphostructural préétabli, assurant la surrection des épaulements et<br />
l’approfondissement graduel des dépressions qui s’effectue en paliers successifs (orientées du<br />
SE vers le NW dans la région de Boumia-Tizi n’Rechou et dont l’axe d’approfondissement<br />
maximal serait situé à Tawrirt, et du NW vers le SE à Aouli-Sidi Ayad et dont l’axe de<br />
subsidence maximal est situé sur la berge nord de Oued Moulouya).<br />
Le sommet des argilites supérieures montre une dominance de détritisme fin, ainsi que<br />
l’absence des pyroclastites ; il traduit l’instauration d’une certaine homogénéisation de la<br />
sédimentation ; celle-ci, s’est effectuée sur un schéma paléogéographique différencié lors<br />
d’une période d’accalmie tectonique et volcanique.<br />
Après le dépôt des argilites saliféres supérieures, le Haut fond de la Haute Moulouya est<br />
exondé pendant le Lias inférieur et durant la base du Carixien. Erigé en horst, il alimente en<br />
détritiques ses marges qui sont soumises pendant le Lias inférieur à des conditions néritiques<br />
intermittentes. En effet, dés le Sinémurien, la région de Midelt-Mibladéne et la bordure<br />
méridionale du Moyen Atlas sont recouverts par une plate forme carbonatée de type tidal flat,<br />
bien différenciée, qui atteste de la mise à l’eau de ces régions. Cette incursion marine<br />
s’affirme au Carixien inférieur (lors du dépôt du niveau à Hesperithyris d’extension<br />
régionale) et on assiste là à l’ennoyage des structures préexistantes suite à l’inondation<br />
maximale de cette région. Le paléoseuil de la Haute Moulouya, émergé jusqu’alors, est<br />
recouvert par une transgression pelliculaire (Fig. 98 C) qui se traduit par l’instauration d’un<br />
environnement, essentiellement, sebkhaïque. Cette évolution tidale qui persiste jusqu’à la<br />
base du Domérien, est entrecoupée par des épisodes émersives ayant favorisé le<br />
développement de plaines d’inondation.<br />
L’évolution de cette plate forme carbonatée tidale est régie par un cadre morphostructural<br />
organisé en zones hautes et zones subsidentes. La réorganisation de certains blocs est<br />
responsable d’inversions de situations génératrices de milieux tidaux variés d’un secteur à<br />
l’autre de ces régions. L’instabilité tectonique s’exprime également par une déformation<br />
synsédimentaire, dont les marqueurs sont de règle, en relation avec la réactivation du cadre<br />
structural préétabli. En effet, la dynamique du tréfonds se marque par des changements de<br />
faciès et des variations d’épaisseurs, ainsi que par des structures tectono-sédimentaires :<br />
failles normales, qui sont génératrices de structures en horsts et grabens, discordance<br />
progressives qui passent latéralement à des discordances angulaires locales (Fig. 98 A et B),<br />
les brèches intra-formationnelles, les contournements et les flexures.<br />
Ainsi ces carbonates tidalitiques affleurent largement au Nord de Midelt, où ils forment le<br />
plateau d’Adarhal, tout en se biseautant, en allant du NE vers le SW, et du Nord au Sud. En<br />
revanche, au Sud de Midelt, ces carbonates tidalitiques liasiques forment les deux<br />
pointements de Marraz Tissiliwiyn et d’Almou n’Boutselli (Igmoullan, 1993 ; 1994 ; Saâdi,<br />
1996) qui jalonne la limite faillée entre deux blocs.<br />
270
Fig. 98-Coupes géologiques montrant Failles normales synsédimentaires;<br />
Discordance progressive et discordance angulaire.<br />
A-Dans les carbonates tidalitiques liasiques de la région de Tizi N’Imidar.<br />
B- Dans les carbonates tidalitiques liasiques de la région d’Ighrane N’Has-Taquatta’t<br />
C- Dans les dépôts triasico-liasiques de la région de Boumia.<br />
271
Alors que la corrélation des coupes levées le long de la bordure méridionale du Moyen<br />
Atlas montrent que les sédiments dessinent un éventail ouverts vers le NE (Fig. 47). Cette<br />
configuration simule, dans le détail, une organisation des dépôts en plusieurs blocs qui sont<br />
déposés en gradins effondres vers le NE.<br />
Aussi, ces carbonates sont contaminés par des récurrences argileuses d’extension<br />
régionales, Faciès d’Itzer entre autre, attestant de l’influence des bordures suite à un<br />
rajeunissement des reliefs. Ces décharges détritiques, témoignent de l’épisode émersifs qu’ont<br />
connu ces régions, tectoniques actives. En effet, les carbonates anté-Itzer sont affectés par des<br />
failles normales synsédimentaires en plusieurs blocs, qui sont disposés en gradins, demigrabins<br />
et horst. Cette phase tectonique, génératrices de gouttières synclinales réceptacles du<br />
Faciès d’Itzer (Fig. 98 A et B), perdure lors du dépôt des carbonates post-Itzer (Fig. 98 B), et<br />
se traduit par des failles normales, des discordances angulaires et des variations d’épaisseurs.<br />
Après le Lias inférieur et moyen, le Moyen Atlas est exondé ; cette émersion perdure<br />
jusqu’à la base du Crétacé supérieur, à l’exception de sa terminaison septentrionale qui est<br />
noyée par les marnes de Boulmane au Bajocien inférieur (zone à Sauzei). Il va joué le rôle<br />
d’un haut fond vis à vis de la transgression atlantique (Fedan, 1989).<br />
2-Deuxiéme étape<br />
Au passage Lias moyen-Lias supérieur, la mobilité se généralise et atteint son<br />
paroxysme ; elle est responsable de l’effondrement de la région de Midelt-Mibladène qui est<br />
découpée par des accidents longitudinaux en plusieurs blocs et s’accompagne de la lacune du<br />
Domérien terminal et de la base du Toarcien. La remobilisation différenciée de ces derniers<br />
entraîne la naissance d’un cadre structural nouveau organisé en zones hautes et zones basses<br />
plus subsidentes (Figs. 99). Cette phase tectonique est synchrone d’un épisode d’envasement<br />
et d’ennoyage des paléostructures au Toarcien inférieur (couches de Mibladène). Ce régime<br />
de vasière est bloqué par l’instauration de la plate forme carbonatée toarço-aalénienne. Les<br />
faciès de Mibladène montre d’importants changements de faciès et des variations d’épaisseurs<br />
notables, en relation avec une paléogéographie différenciée dans un contexte tectonique actif.<br />
Le passage Lias-Dogger (Figs. 99) est marqué par une accentuation des phases tectonoeustatiques.<br />
La réactivation du canevas structurale préétabli entraîne la dislocation de la barre<br />
carbonatée toarço-aaléenienne et l’apparition d’un cadre structural nouveau, organisé en rides<br />
et dépocentres. La région de Midelt-Mibladène émerge pendant l’Aalénien et la base du<br />
Bajocien (zone à Discites et base de la zone à Laeviuscula); parallèlement, les reliefs de cette<br />
région, ainsi créés, sont nivelés et soumis à l’érosion partielle ou totale des dépôts toarciens<br />
et aaléno-bajociens.<br />
La remise à l’eau n’est assurée que partiellement pendant la zone à Laeviuscula et la<br />
base de la zone à Sauzei, avec le dépôt dans les zones subsidentes de calcaires et marnocalcaires<br />
à Cancellophycus et céphalopodes (Fig. 99). Quant aux zones adjacentes, elles sont<br />
émergées et soumises à une intense érosion. La réactivation du canevas structural préétabli se<br />
traduit par des failles normales synsédimentaires et discordances progressives ; elle a entraîné<br />
une réorganisation des blocs responsables d’inversions de situations notables (Fig. 99).<br />
L’inondation de cette région, annoncée dés la zone à Laeviuscula, devient effective pendant<br />
la zone à Sauzei. Elle se marque par un ennoyage des structures préexistantes suite à une<br />
généralisation de la sédimentation marneuse (marnes de Talsinnt), d’épaisseur variée.<br />
272
Fig. 99-Coupes géologiques dans la région de Midelt-Mibladène<br />
A et B-Failles normales synsédimentaires et discontinuité progressive dans<br />
les calcaires et les marno-calcaires à cancellophycus bajociens.<br />
C-Structure d’ensemble.<br />
1-Socle ; 2-Trias supérieur-Lias inférieur ; 3 et 4-Lias inférieur et moyen,<br />
5-Toarcien, 6-Marnes de Talsinnt ; 7 et 8-Crétacé ; 9-Moi-Pliocène ; 10-Quaternaire<br />
273
Ce régime de vasières très subsidentes se maintient jusqu’à la base du Bajocien<br />
supérieur ; néanmoins, il est localement perturbé avec les arrivées turbiditiques<br />
Les couches de Mibladène, les marnes et marno-calcaires à Cancellophycus et les marnes<br />
de Talsinnt forment des éventails ouverts vers les zones effondrées. De plus, la base des<br />
marnes et marno-calcaires à Cancellophycus est affectée par des failles normales<br />
synsédimentaires délimitant des blocs organisés en horsts et grabens.<br />
3-Troisiéme étape<br />
Après la révolution bajocienne, la région de Midelt-Mibladène émerge. Elle n’a été<br />
inondée qu’au Crétacé supérieur (Fig 95) lors de la transgression cénomano-turonienne de<br />
dépendance atlantique. Le conglomérat classique infracénomanien ravine les marnes de<br />
Talsinnt et les termes sous jacents. Il est surmonté par les grés, argilites silteuses et marnes à<br />
évaporites du Crétacé inférieur, auxquels font suite les carbonates du Crétacé supérieur.<br />
Quant au haut fond de la Haute Moulouya, émergé du Carixien supérieur au Crétacé<br />
inférieur, a été façonné par des phases d’érosion et de démantèlement. Les termes triasicoliasiques<br />
sont alors incisés. Avec la transgression atlantique du Crétacé supérieur, le haut<br />
fond de la Haute Moulouya, déjà structuré, est submergé (Fig. 100), seule sa bordure<br />
septentrionale est ennoyée.<br />
Les dépôts albo-cénomiens reposent en discordance angulaire en allant de l’Est vers<br />
l’Ouest sur les carbonates liasiques, les argilites supérieures, le complexe basaltique, les<br />
argilites inférieures, ainsi que certains apophyses granitiques.<br />
Les dépôts crétacés, qui ont transgressés sur un substrat déjà structuré, sont affectés par<br />
une déformation synsédimentaires, dont les marqueurs sont observables à toutes les échelles.<br />
Cette mobilité traduit une réactivation du cadre structural préétabli, bien que certains<br />
accidents sont fossilisés.<br />
Fig. 100-Coupe géologique le long du transect Khénifra-Kerrouchène<br />
illustrant la structure d’ensemble de la région<br />
274
Fig. 101-Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique<br />
A-Coupe illustrant la structure de la bordure méridionale du Moyen Atls, de la zone de<br />
passage de l’accident d’Aït Oufella et de la gouttière synclinale cénozoïque d’Itzer-Anjil.<br />
B-Coupe illustrant la structure de la boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de<br />
passage de l’accident d’Aït Oufella et de la région de Boumia.<br />
(Cf. Fig. 99 pour la légende)<br />
Fig. 102-Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique<br />
A-Coupe géologique dans la région de Midelt<br />
B- Coupe géologique dans la région entre Midelt et Jbel Ayachi<br />
(Cf. Fig. 99 pour la légende)<br />
275
Après le Crétacé, toute la région étudiée est mise en relief et suit une évolution<br />
continentale. Dés la fin du Jurassique moyen, cette région a été soumise à un serrage auquel<br />
est lié un raccourcissement subméridien. Ce qui a induit un exhaussement généralisé, une<br />
accentuation des structures héritées et la restructuration de toute la région.<br />
Au cours des temps cénozoïques s’individualisent les chaînes atlasiques suite à une<br />
inversion structurale. La Haute Moulouya évolue alors en une région relativement subsidente<br />
que surplombent les chaînes atlasiques naissantes (versant nord du Haut Atlas et le versant<br />
sud du Moyen Atlas), d’où le qualificatif de paléoseuil de la Haute Moulouya.<br />
La tectonique atlasique se marque par l’accentuation des structures héritées qui sont<br />
exhaussées ; elle est également responsable de l’inversion structurale qui se traduit par<br />
l’individualisation de gouttières synclinales cénozoïques aux pieds des chaînes (Fig. 101); ces<br />
sillons marginaux, où s’accumulent les produits de démantèlement des reliefs, ont enregistré<br />
la tectonique atlasique en relation avec un serrage subméridien,sous forme d’ une déformation<br />
compressive ; elle affecte les différents termes de la série de remplissage. Quant à la<br />
surrection des chaînes qui en résulte, elle se traduit par le débordement de la couverture<br />
triasico-jurassique, décollée sur la Haute Moulouya (photo 3, pl.XI). Elle se manifeste<br />
également par les multiples phases de démantélement des reliefs dont les produits alimenten<br />
les sillons marginaux subsidents.<br />
Dans cetaines régions, où n’affleurent que les séries triasico-jurassiques et crétacés, la<br />
tectonique atlasique s’exprime par des déformations plicatives ou cassantes. Elle est marquée<br />
également par une réactivation du cadre structural préétabli qui s’accompagne d’un<br />
soulévement régional :<br />
a-Le paléoseuil est ployé en un antiforme de grand rayon de courbure (Fig. 95). Les<br />
accidents NE-SW à NNE-SSW qui l’affectent ainsi que sa couverture jurassico-crétacée sont<br />
repris en décrochement sénéstres.<br />
b-La structuration en blocs basculés de la région de Midelt-Mibladéne (Fig. 102) est<br />
préservée par la tectonique atlasique. Avec néanmois les déformations suivantes : certains<br />
blocs sont gauchis ; d’autres sont ployés en plis de grand rayon de courbure ; les accidents<br />
sont remobilisés en failles inverses, légérement décrochantes, bvien que ce soulévement<br />
atlasique ne compense pas l’éffondrement triasico-jurassique.<br />
c-Quant à la couverture de la bordure méridionale du Moyen Atlas, elle a enregistrée<br />
différentes déformations dues à la tectonique atlasique :<br />
-Sur la boutonniére de Kerrouchène-Tanourdi (Fig. 101B), les marqueurs de la<br />
distension triasico-liasique sont bien conservés, bien qu’elle soit ployée en un bombement.<br />
-La bordure méridionale du Moyen Atlas, qui déborde sur la Haute Moulouya, ; est<br />
affectée par une série de plis, à axe courbe ; ils sont disposés en échelons alternés (Fig.101A).<br />
Le coeur de certains plis synclinaux est formé de dépôts crétacés et cénozoïques ; cette<br />
déformation est due à un décrochement crustal majeur.<br />
-La ride de Taouariit Tamokrant simule un pli coffré, accidenté par une structure en<br />
fleur positive, expression dans la couverture d’un décrochement crustal en compression.<br />
Chaque étape de cette évolution est caractérisée par la création de structures nouvelles.<br />
Cependant, l’héritage, dont le rôle primordial, s’exprime par la réutilisation des lignes<br />
structurales majeures suivant différentes modalités.<br />
276
La tectonique est entretenue aucours des temps méso-cénozoïques. Son effet se surimpose<br />
à ceux des autres facteurs qu’il a modulé en les accentuant ou, au contraire, en les contrariant.<br />
II-LES ETAPES D’EVOLUTION (Fig. 103)<br />
Dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas, la période triasicoliasique<br />
est caractérisée par un contexte géodynamique d’ouverture (régime distensif) en<br />
relation avec le rifting atlantique. Cette mobilité est responsable de l’individualisation de<br />
bassins de type rift. La série de remplissage, bien que se développant en milieu continental,<br />
montre dans sa partie supérieure une influence marine due à l’avancée de la Téthys<br />
occidentale qui envahit sa marge sud, sous forme de transgressions lagunaires (Auboin et al.,<br />
1977).<br />
A-Etape triasico-liasique<br />
Le remplissage des bassins continentaux débute au Carnien supérieur-Norien supérieur<br />
par des épandages de cônes alluviaux à matériel peu évolué (détritiques grossiers de base)<br />
dans des dépressions longitudinales, témoignant de la dégradation des reliefs avoisinants en<br />
voie de surrection et donc de l’importance du contrôle tectonique dans la morphostructuration<br />
du tréfonds et dans l’organisation des dépôts. Ensuite, la généralisation des<br />
sédiments matures (argilites salifères) marque l’existence de réseaux fluviatiles bien<br />
développés, assurant le transit et la répartition des sédiments dans ces zones privilégiées,<br />
selon un paysage paléogéographique différencié, guidé par la topographie morpho-structurale.<br />
L’évolution de ces bassins est marquée par un épisode volcanique, d’âge Norien<br />
supérieur-Lias basal ; ce volcanisme effusif s’est exprimé par une série de coulées<br />
basaltiques en milieux aériens à sub-aquatiques (milieux peu profonds).<br />
Après la mise en place de ce complexe basaltique, le cadre structural préétabli est<br />
réactivé. Cette mobilité prédomine pendant le dépôt des argilites salifères supérieures (Lias<br />
basal) et agit par ultimes saccades d’extension qui se reflètent dans les variations<br />
d’épaisseurs, les changements de faciès. Ces argilites sont marquées par des pyroclastites<br />
issues d’un volcanisme explosif. Ce volcanisme tardif, qui représente l’ultime manifestation<br />
des éruptions volcaniques triasico-liasiques, serait à mettre en relation avec une tectonique<br />
distensive, qui s’est manifestée par le rejeu des accidents majeurs : accident de Tizi N’Rechou<br />
que matérialise le prolongement de l’accident d’Aït Oufella ; et l’accident de Taddammout-<br />
Aouli.<br />
En conséquence de cette remobilisation, s’individualisent des bassins dissymétriques ; qui<br />
s’approfondissent graduellement par paliers successifs: du SE vers le NW dans la région de<br />
Boumia-Tizi N’Rechou, le maximum d’approfondissement est atteint au NW. Par contre dans<br />
la région d’Aouli, l’axe de subsidence est situé au SE.<br />
Dans ces bassins s’effectue une sédimentation à caractère mixte (pyroclastiques et<br />
détritiques), organisée en trois formations: formation de Tizi N’Rechou, formation de Tizi<br />
N’Toumelba et formation d’Aghbalou Oumlil. Les deux premières sont lacunaires entre Aït-<br />
Oufella et Taouarirt-Tamokrant et au NW d’Aouli-Sidi Ayad.<br />
La formation de Tizi N’Rechou (ou formations équivalentes), est marquée par des<br />
dépôts grossiers au SW du Moyen Atlas et au SE de Boumia-Tizi N’Rechou, organisés en<br />
séquences de cône de déjection et fluviatiles en tresse ; ils traduisent une recrudescence de<br />
277
l’érosion des reliefs accusés en voie de surrections ; qui sont relayés entre Tizi N’Rechou et<br />
Tizi N’Toumelba par des faciès argileux de plaine d’inondation.<br />
Parallèlement, se mettent en place des pyroclastites grossiers qui témoignent de la<br />
proximité des bouches principales des émissions volcaniques. Ces évents se situent à<br />
l’aplomb de Boumia, Boutkhoubaye-Tawrirt, Aït Lhaj et berge nord de Oued Moulouya. Plus<br />
tard apparaît une nouvelle source d’émissions volcaniques, située à l’aplomb de la région de<br />
Tizi N’Rechou et dont les produits parviennent rarement jusqu’à Tizi N’ Toumelba, au-delà<br />
de laquelle on ne les retrouve plus (inexistants à Tanourdi et Kerrouchéne).<br />
Avec la formation de Tizi N’Toumelba, les mêmes évents connus auparavant, à<br />
l’aplomb d’Aït Lhaj et d’Oued Moulouya continuent à être actifs ; et sont à l’origine de la<br />
mise en place de cendres jaunâtres. Alors que la région de Boumia-Tizi N’Rechou, est<br />
marquée par une inversion de situation : l’absence de cendres au SW (à Boumia et entre<br />
Boutkhoubaye et Tawrirt) traduisent une accalmie des évents qui y étaient définis<br />
auparavant ; alors que leur abondance au NE (entre Tizi N’Toumelba et Tizi N’Rechou),<br />
atteste de l’activation des émissions explosives de l’évent à l’aplomb de Tizi N’Rechou.<br />
L’instauration de la formation d’Aghbalou Oumlil marque homogénéisation<br />
paléogéographique avec une accalmie volcanique et tectonique. Elle se traduit par le<br />
développement d’un détritisme fin témoin de l’installation d’une plaine d’inondation en<br />
climat hydrolysant.<br />
Le passage des argilites salifères supérieures aux carbonates liasiques se fait de façon<br />
progressive (Aouli, Touariit Tamokrant, Lissit, Boutkhoubaye) ou brutal (Taddammout,<br />
Boumia, Oued Akhnig, Aghbalou Oumlil).<br />
Le Lias inférieur est marqué par une phase de restructuration et des inversions de<br />
situations, suite à la réactivation des linéaments majeurs d’Aït Oufella et de Taddammout-<br />
Aouli. Il en résulte l’individualisation de nouveaux bassins (NE du Moyen Atlas et la région<br />
de Midelt-Mibladène) que sépare le paléoseuil de la Haute Moulouya, érigé en seuil. Les<br />
domaines subsidents évoluent en une plate-forme carbonatée tidale (tidal flats) que<br />
contaminent les produits de démantèlement du paléoseuil adjacent. L'instabilité de ces<br />
domaines est marquée par une tectonique en blocs basculés dont les marqueurs sont<br />
observables à toutes les échelles. Elle se traduit aussi dans les premières assises carbonatées<br />
(Lias inférieur) par une émission volcanique «timide». Parallèlement, les conditions de<br />
sédimentation changent du tout au tout; la remontée eustatique globale du Lias entraîne<br />
l’installation progressive des environnements marins. Après quoi, on assiste alors à une<br />
homogénéisation paléogéographique relative qui se marque par la généralisation des faciès<br />
carbonatés tidaux du Lias inférieur et moyen sous un climat tropical sec et en régime<br />
biostasique (Kaoukaya, 2001; Saâdi, 1996; Saâdi, 2003).<br />
278
Fig. 103-Etapes d’évolution géodynamique<br />
279
Fig. 103 (suite)-Etapes d’évolution géodynamique<br />
FI : Faciès d’Itzer, NH : niveau à Hesperithyris,<br />
280
Au cours du Lias inférieur, le long du Moyen Atlas s'instaurent des milieux subtidaux,<br />
voire intertidaux, où les dépôts sont agencés essentiellement en séquences de chenal de marée<br />
et d'estran. Alors que l'évolution de la région de Midelt-Mibladène s'est déroulée en trois<br />
épisodes sédimentaires: développement d’un environnement sebkhaïque, épisode émersif et<br />
installation d’une plaine d’inondation, puis ennoyage et instauration d’un estran.<br />
Durant le Carixien inférieur (biozone C 1 ), les conditions tidalitiques préétablies<br />
s'affirment et connaîssent une grande extension. En effet, le Paléoseuil de la Haute Moulouya,<br />
émergé jusqu’alors, est recouvert par une transgression pelliculaire. Les trois domaines,<br />
soumis à un régime néritique, ont connu des évolutions relativement différentes. La région de<br />
Midelt-Mibladène, dont le maximum d'approfondissement est atteint avec le dépôt du niveau<br />
à Hesperithyris qui s’intègre dans des séquences de chenal de marée, évolue en tant<br />
qu’estran. En revanche, dans le Moyen Atlas s'instaure un paysage sebkhaïque qui évolue en<br />
une plaine d'inondation suite à un épisode emersif bien exprimé en allant du NE vers le SW le<br />
long de cette bordure, les dépôts forment un éventail qui s’ouvre vers le NE. Le Paléoseuil de<br />
la Haute Moulouya est marqué par des dépôts dolomitiques et argilo-dolomitiques qui<br />
ravinent le complexe basaltique ou les argilites salifères supérieures. Ces dépôts de la<br />
biozone C1 sont agencés essentiellement en séquences d’estran sur les bordures du haut fond<br />
dont le toit est occupé par des milieux sebkhaïques. L’architecture d’ensemble est régie au<br />
Carixien inférieur par les variations eustatiques la tectonique locale a perturbée. En effet la<br />
dynamique du tréfonds se marque par des changements de faciès et des variations<br />
d’épaisseurs. De plus, d’une région à l'autre, note des polarités paléogéographiques graduels<br />
en réponse à la réactivation du cadre morphostructural préétabli.<br />
Avec le Carixien supérieur (biozone C2), un changement paléogéographique<br />
important survient. Il est marqué par l'émersion du paléoseuil de la Haute Moulouya et par<br />
conséquent le retour à un contexte similaire à celui qui a régné pendant le Lias inférieur.<br />
Moyen Atlas et la région de Midelt-Mibladène étaient immergés. Dans la région de Midelt-<br />
Mibladène persistent les conditions intertidales préétablies; ce n'est qu'avec le Domérien que<br />
des indices d'émersion, plus ou moins prolongée, sont notables dans cette région qui va suivre<br />
une évolution continentale dès le Domérien supérieur. En revanche, le Moyen Atlas entame<br />
une phase d'ennoyage progressive qui est clôturée par le développement de milieux tour à<br />
tour supratidaux, intertidaux voire subtidaux. Le maximum d’inondation est atteint au<br />
Carixien supérieur avec le dépôt du niveau à Hesperithyris. Après quoi, se généralisent des<br />
supratidaux précurseurs de l’émersion qu’a connue cette région vers la fin du Domérien.<br />
La sédimentation carbonatée tidalitique du Lias inférieur et moyen montre des<br />
caractéristiques faciologiques qui sont spécifiques de chacune de ces régions. Elle est<br />
interrompue par des épisodes emersifs auxquels est subordonné le dépôt d’argilites rouges.<br />
Les périodes d’inondation maximale sont soulignées par le développement de niveaux<br />
bioclastiques ; elles assurent une uniformisation paléogéographique à une échelle régionale.<br />
Cette signature eustatique est modulée à plusieurs reprises par un contrôle structural en<br />
relation avec une activité tectonique pérenne.<br />
Ces dépôts montrent des indices d’une activité tectonique synsédimentaire qui a affecté la<br />
plate forme carbonatée liasique dés le Sinémurien. Cette mobilité se généralise et atteint son<br />
paroxysme au passage Lias moyen-Lias supérieur où elle s’accompagne de la lacune du<br />
Domérien terminal et de la base du Toarcien. Cet épisode tectonique est responsable de<br />
l’effondrement de la région de Midelt-Mibladène qui est découpée par des accidents<br />
longitudinaux en plusieurs blocs; la réorganisation de ces blocs en rides et dépocentres a<br />
guidé les évolutions toarcienne et aaléno-bajocienne. Quant au Paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya et sa marge moyen-atlasique, ils émergent.<br />
281
B-Etape toarcienne et aaléno-bajocienne<br />
L’évolution toarcienne. La reconquête marine de la frange sud-est du Moyen Atlas<br />
méridional se traduit par le développement de platiers encrinitiques. Quant à la région de<br />
Midelt-Mibladène, organisée en plusieurs blocs, elle n’est que partiellement inondée. Les<br />
dépôts Toarciens, représentés par le "Faciès de Mibladène", sont agencés en une séquence de<br />
comblement de type klûpfélien.<br />
Le Toarcien inférieur est marqué par la généralisation des marnes rouges (couches de<br />
Mibladène), ce qui traduit une homogénéisation paléogéographique suite à l’effacement des<br />
paléostructures par submersion. Ce flux de détritiques fins provient de l’érosion plus ou<br />
moins active de l’arrière-pays aux reliefs évolués sous un climat tropical à tendance tempérée<br />
et en régime rhéxistasique. Ce régime de vasière est interrompu par le développement de la<br />
plate forme carbonatée toarcienne (la barre carbonatée du Toarcien moyen-Supérieur).<br />
L’évolution aalénienne. La région de Midelt-Mibladène, émergée, est marquée pendant<br />
l’Aalénien par un épisode de restructuration qui est concomitant d’importantes phases de<br />
démantèlement. L’activité tectonique, dont les prémices sont notées au Toarcien, s’accentue<br />
et se généralise à toute la région. Elle entraîne la dislocation de la barre carbonatée toarcienne<br />
et l’apparition d’un cadre structural nouveau organisé en rides et dépocentres. Les reliefs de<br />
cette région, ainsi créés, sont nivelés; d’où l’érosion partielle ou totale des dépôts toarciens.<br />
-L’évolution bajocienne. La région de Midelt-Mibladène a suivi, durant la base du<br />
Bajocien inférieur (zone à Discites et base de la zone à Laeviuscula), la même évolution<br />
que celle qu’elle avait connu à l’Aalénien. Pendant la zone à Laeviuscula et base de la zone à<br />
Sauzei, on assiste à une réactivation du cadre structural préétabli. Seuls les dépocentres sont<br />
inondés et envahis par les marnes et marno-calcaires à Cancellophycus et céphalopodes suite<br />
à une incursion marine qui devient effective avec la zone à Sauzei. Notons que les rides<br />
adjacentes sont émergées et soumises à une érosion intense. Au cours des zones à Sauzei et à<br />
Humphriesianum, on assiste à un effondrement généralisé de la région de Midelt-Mibladène.<br />
Le maximum transgressif, intra-Sauzei, se marque par le dépôt des marnes de Talsinnt. Cette<br />
remontée marine, la plus exprimée dans le Jurassique de la Haute Moulouya, perdure<br />
jusqu’au Bajocien supérieur et intéresse également la terminaison nord-orientale de la<br />
bordure moyen-atlasique. Les dépôts bajociens sont agencés en mésoséquences d’abord<br />
d’ouverture puis de comblement.<br />
Les bouleversements paléogéographiques et sédimentaires, qui caractérisent le Bajocien,<br />
reflètent l’accentuation des événements tectono-eustatiques amorcés dés la Toarcien. Ils<br />
traduisent la migration vers le sud des aires de dépôts et l’installation de gouttières<br />
subsidentes le long de la marge septentrionale du Haut Atlas de Midelt.<br />
C-Serrage atlasique<br />
Après l’épisode marine du Bajocien, toute la région est exondée. Elle a joué le rôle d’une<br />
terre ferme qui n’a été envahie qu’au Crétacé supérieur lors transgression cénomanoturonienne<br />
de dépendance atlantique (Ensslin, 1993 ; Charroud, 1990). Dés la fin du<br />
Jurassique moyen, cette région a été soumise au serrage atlasique qui s’exprime par la<br />
réactivation du cadre structural préétabli dès le Dogger et un exhaussement généralisé, une<br />
accentuation des structures héritées et la naissance de nouvelles structures. L’aboutissement<br />
de ce raccourcissement subméridien au Cénozoïque est l’inversion structurale qui se traduit<br />
par la naissance des chaînes atlasiques dont la couverture triasico-jurassique, décollée,<br />
déborde largement sur la Haute Moulouya relativement subsidentes. Les produits de<br />
démantèlement des reliefs, de type molassique, s’accumulent dans les gouttières synclinales,<br />
individualisées au pied des chaînes atlasiques. Les différents termes de la série de remplissage<br />
ont enregistré cette déformation compressive.<br />
282
III-COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU<br />
DOMAINE ATLASIQUE<br />
A-Les volcanoclastites<br />
Un volcanisme explosif infra-liasique, contemporain de la sédimentation des argilites<br />
salifères supérieures, a été découvert pour la première fois sur la bordure occidentale du<br />
Moyen Atlas par Chalot-Prat & al. (1985) et Ourhache & al. (1985). Cet empilement volcanosédimentaire,<br />
compris entre le complexe basaltique et les carbonates liasiques, a été<br />
appelé "Formation de Oued Defali". Plus tard, Ouarhache et al. (2000 ; 2002) ont découvert<br />
une formation équivalente dans deux autres régions : Au milieu de la chaîne entre Azrou et<br />
Aïn Leuh (El Hajeb-Agouraï : Oeud Kiss) ; et dans la zone charnière entre le Moyen Atlas et<br />
la Haute Moulouya (Taggonite et Tizi n’Rechou) ; et qu’ils ont appelé "Formation de Tizi<br />
n'Ghachou" (Ourhache 1993).<br />
Pour Ourhache et collaborateurs (1985 et 2003), ces manifestations volcaniques<br />
explosives seraient liées à des fractures majeures (accident sud-moyen atlasique, l’accident de<br />
Tizi n’Tretténe et la faille d’Adarouch) de direction SW-NE, parallèle aux structures<br />
hercyniennes. Leur jeu précoce est en failles normales lors de la distension triasique, en<br />
délimitant des sous-bassins et en contrôlant la sédimentation anté-épanchements basaltiques.<br />
Leur jeu postérieurement à ces épanchements volcaniques s’est traduit par l’ouverture de<br />
petits bassins intracontinentaux à sédimentation détritique grossière (plateau d’Akebbab, Tizi<br />
n’Rechou, Azrou et Causse d’El Hajeb), associé localement à des projections volcaniques<br />
(Oued Defali, Taggonite et Tizi n’Rechou).<br />
Par la suite, les travaux entrepris par notre équipe (1990 à 2006) dans la Haute Moulouya<br />
et la bordure méridionale du Moyen atlas, ont montré que ces volcanoclastites ont une plus<br />
grande extension puisqu’on les a trouvé non pas seulement dans les régions citées par<br />
Ourhache et al. (1985, 2002) de Tizi n’Rechou, mais aussi au SW du Moyen Atlas (Aghbalou<br />
Oumlil et Aït Lhaj), dans la région de Boumia (Boumia et El Mohorjid), dans la région<br />
d’Aouli- Sidi Ayad (de part et d’autre de Oued Moulouya, Ifri Ichabar, Aouli et Tourarine) et<br />
localement dans la région de Midelt-Mibladène (Adarhal et Sidi Aït Lahbib).<br />
Ces phases explosives devancent localement des émissions effusives de faible ampleur<br />
(épaisseur inférieure à 5m) à Oued Moulouya, Sidi Aït Lahbib et Adaghoual.Les<br />
volcanoclastites sont cantonnées dans les régions tectoniquement actives; où elles sont<br />
particulièrement puissantes et diversifiées. Ce volcanisme explosif est favorisé par la<br />
réactivation des linéaments majeurs (failles d’Aït Oufella, de Taddammout-Aouli, de<br />
Boutkhoubaye). Alors que leur répartition est guidée par leur taille qui diminue de plus en<br />
plus qu’on s’éloigne de la bouche d’émission.<br />
Elles sont représentées non pas seulement par des tufs et des tuffites à lapillis (Ourhache,<br />
2003) mais aussi par différents types de pyroclastites : allant des brèches et des tufs lithiques<br />
ou à lapillis (déposés à l’aplomb des failles) à des tufs fins (tufs cristallins et tufs vitreux)<br />
qu’on retrouve en abondance aux sommets des coupes (Formation de Tizi n’Toumelba) et<br />
loin des évents.<br />
On note aussi localement l’apparition de quelques niveaux pyroclastiques (tufs cristallins,<br />
carbonates tufacés bioclastiques, argilites tufacées) qui s’intercalent dans les carbonates du<br />
Lias inférieur (Lotharingien moyen). Ils témoignent de l’ultime manifestation volcanique<br />
synchrone de la remontée eustatique du Lias.A l’issue de nos investigations, on note que ces<br />
283
volcanoclastites disparaissent vers le NW (région de Sanwal-Tanourdi-Kerrouchène) et le NE<br />
(centre Aït Oufella et Taouariit Tamokrant).<br />
B-Faciès d’Itzer<br />
Les couches rouges du "faciès d’Itzer" traduisent un épisode émersif et proviendraient de<br />
l’érosion des dépôts triasico-liasiques du paléoseuil de la Haut Moulouya (Dubar, 1960-62).<br />
Elles seraient contemporaines des calcaires grumeleux carixiens du Haut Atlas (zone à Ibex :<br />
Dubar, 1960-62) ; leurs seraient, également équivalentes : les marnes rouges à passées<br />
conglomératiques de la Formation d’Aït Bazzi du SW de l’Atlas d’Azilal (SW de l’accident<br />
de Demnat : Jenny, 1988) ; et les marnes rouges d’Adoumaz dans l’Atlas de Beni Mellal<br />
(Souheil, 1996).<br />
On pourrait probablement lui rattaché l’unité à dominante de marnes rouges, localement à<br />
passées conglomératiques, intercalée d’une maniéré hétérochrone dans la Formation<br />
d’Aganane, et qui est d’âge Lias Moyen (Souheil, 1996) ; le membre marno-dolomitique de<br />
Septfontaine (1986) et la Formation de Talmest-Tazolt (Bouchwata, 1994).<br />
Pour Kaoukaya et al. (2001), ils ont défini au sein des dolomies litées de Jbel Boutazart<br />
une épaisse accumulation argileuse rougeâtre où se développent de rares dolomies gréseuses<br />
friables à lamines planes ou légèrement ondulées, d’âge Sinémurien.<br />
Nos travaux depuis (1990 à 2004) sur les carbonates tidaux du Lias inférieur et moyen de<br />
la couverture du paléoseuil de la Haut Moulouya. Nous ont permis de mettre en évidence, le<br />
long de la bordure SE du Moyen Atlas et de la région de Midelt- Mibladène, non pas une<br />
seule passée, comme on l’a vu dans les travaux sus-cités, mais deux à trois passées<br />
plurimétriques, d’argilites rougeâtres, généralement verdâtres au sommet. Deux de ces<br />
passées rapportées au Lias inférieur, s’amenuisent latéralement; quant à la passée supérieure,<br />
d’extension régionale et rapportée au Carixien, elle matérialise le "faciès d’Itzer".<br />
Cette passée, qu’on retrouve aussi bien dans la Haute Moulouya (région de Midelt-<br />
Mibladène), que le long de la bordure méridionale du Moyen Atlas (s’étendant entre Tizi<br />
n’Rechou au SW jusqu’à Taouariit Tameziant au NE), nous a permis de subdiviser les<br />
carbonates du Lias inférieur et moyen en "Carabonates anté-Itzer" et "Carbonates post-Itzer".<br />
A l’issue des travaux entrepris, "le faciès d’Itzer" est daté par encadrement du Carixien<br />
(biozones C1-C2), avec :<br />
Les "carbonates anté-Itzer" s’étendent du Lotharingien moyen-supérieur au Carixien<br />
inférieur (biozone C 1 ), ils sont datés par les brachiopodes (Spiriferina praerostrata Flam.,<br />
Spiriferina sp. Var. alpina, Spiriferina gr. alpina, Terebratula mediterranea Canav. Var.<br />
pectita Dub, T. aff. Semiarata Dub., Zeilleria cf. arethusa Di-Stefano, Rynchonella<br />
moghrabiensis Dub., Hesperithyris sp., Dividsonella sp.; les forminiféres (Orbitopsella<br />
primaeva, Pseudopfendina butterlini: biozone C 1 de Septfontaine, 1986) et les bivalves à tests<br />
épais (Opis cf. provocordinata, Pinna sp., Opisoma cf. bourcarti Dub., Aulacothyris sp. et<br />
Diceras sp.).<br />
Alors que les "carbonates post-Itzer" sont datés du Carixien supérieur (biozone C 2 )<br />
voire Domérien probable (?) par les foraminifères (Orbitopsella praecursor, Lituosepta<br />
compressa: Biozone C 2 de Septfontaine 1986), les brachiopodes (Spiriferina gr. Rostrata,<br />
Spiriferina sp. cf. moeschi HAAS, Hesperithyris sp. cf. renierii Catullo, H. sp. cf. Sinuosa<br />
Dub., Hesperithyris renierii Catullo, Terebratula punctata), les bivalves à test épais<br />
284
(Aulacothyris resupinsta Sowerby, Gervilleioperna sp., Gervilleioperna termierii Dub.,<br />
Pecten cf. Dieulafait VAUB.) et les gastéropodes (Atlasaster termierii Lambert).<br />
Par conséquent, "le faciès d’Itzer" est attribué au Carixien, où il marque le passage de la<br />
biozone C 1 au biozone C 2 .<br />
C- les faciès rouges toarciens<br />
Le faciès de Mibladène a été défini par Dubar (1943) dans la région de Mibladène<br />
(Haute Moulouya), et englobe deux termes datés respectivement du Toarcien inférieur et du<br />
Toarcien moyen-supérieur<br />
Le terme inférieur est représenté par des marnes rouges où s’intercalent des bancs de<br />
calcaires bioclastiques grisâtres ou rougeâtres à bivalves, échinidés, brachiopodes<br />
(Rhynchonella bourchardi DAV, R. vasconcellosi choffat, Terebratula jauberti <strong>DES</strong>L,<br />
Spiriferina cf. Sicula). Par la suite, ce terme a été qualifié de couches de Mibladène. Par une<br />
étude paléontologique, Benshili (1987) a daté avec précision la base de ce terme du Domérien<br />
terminal voire vase du Toarcien (zone à Polymorphum) ; datation que nous avons confirmée<br />
plus tard par Lenticulina acutiangulata (dét. Boutakiout in Saâdi, 1996)<br />
Ce faciès, que nous avons cartographié le long de la région de Taddammout-Mibladène-<br />
Amghouzif et la bordure septentrionale de Midelt-Aïn Outat, affleure dans la région d’Anjil-<br />
Tagnamas. Il atteste que les régions sus-citées suivent une évolution continentale au cours du<br />
Toarcien inférieur<br />
285
286
CONCLUSIONS GENERALES<br />
287
288
Dans la Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas, la période triasicojurassique<br />
est régie par des manifestations tectono-sédimentaires perennes.<br />
L’évolution triasico-liasique (Fig. 104) est caractérisée par un contexte géodynamique<br />
d’ouverture (régime distensif) en relation avec le rifting de l’atlantique central, la remobilisation<br />
du réseaux d’accidents hérités, en réponse au système du rift intracontinental triasique (Trias<br />
supérieur), est responsable de l’individualisation de bassins de type rift ; dont le remplissage est<br />
concomittant de l’avancée de la téthys occidentale.<br />
Le remblaiement de ces régions s’est effectué sous un climat tropical chaud, rubéfiant,<br />
probablement à saisons alternées, sous un régime rhéxistasique. La répartition des dépôts est<br />
guidée par le cadre structural (tectonique active, épaulements des bordures et formation des<br />
gouttières). Les argilites saliféres en générale et les argilites supérieures en particulier, malgré<br />
leur monotonie apparente, montre dans le détail une nette hétérogénéité lithologique qui reflète le<br />
comportement de plusieurs facteurs dynamiques. Le long des bordures des bassins et dans les<br />
zones tectoniquement actives, ces dépôts perdent leur identité lithologique en se chargeant en<br />
divers types d’intercalations : évaporites, détritiques, paléosols, carbonates et volcanoclastites. La<br />
répartition spatio-temporelle de ces intercalations est sélective, en fonction du cadre morphostructural,<br />
du climat et de la dynamique sédimentaire.<br />
Le remplissage des bassins continentaux débute au Carnien supérieur-Norien supérieur par<br />
des épandages de cônes alluviaux à matériel peu évolué (détritiques grossiers de base) dans des<br />
dépressions longitudinales, témoignant de l’importance du contrôle tectonique dans<br />
la morphostructuration du tréfonds et dans l’organisation des dépôts ; ils sont séparés par des<br />
phases d’arrêts momentanées de la sédimentation. Ensuite, la généralisation des sédiments<br />
matures (argilites saliféres inférieres) marque l’existence de réseaux fluviatiles bien développés,<br />
assurant le transit et la répartition des sédiments dans ces zones privilégiées, selon un paysage<br />
paléogéographique différencié, guidé par la topographie morphostructurale. Le dépôt des argilites<br />
rougeâtres s’effectue dans de vastes plaines d’inondation, réceptacles d’épandages fluviatiles,<br />
associés à de multiples phases pédogénétiques. Notons que le développement locale des<br />
évaporites, est favorisé par un confinement morphostructural, une aridité du climat et une<br />
stabilité relative.<br />
Les détritiques grossiers de base et les argilites inf érieures ont enregistré les marqueurs d’une<br />
tectonique active du tréfonds.<br />
La réactivation du cadre structural préétabli au Norien supérieur-Lias basal se manifeste<br />
également par la mise en place d’importants épanchements basaltiques. Ce volcanisme effusif<br />
s’est exprimé par une série de coulées basaltiques en milieux aériens à subaquatiques (milieux<br />
peu profonds) ; il a fossilisé la structuration triasique.<br />
Après la mise en place du complexe basaltique, le cadre structural préétabli est réactivé. En<br />
conséquence de cette mobilité, le paléoseuil de la Haute Moulouya, individualisé, est érigé en<br />
seuil entre Ifri Ichabar et Aquabab Amalal, et qui sépare la région d’Aouli-Sidi Ayad des régions<br />
plus subsidentes de Boumia-Tizi n’Rechou et du Moyen Atlas, où les argilites supérieures sont<br />
plus developpées.<br />
289
Fig. 104–Les évenements et marqueurs géodynamiques des séries triasico-jurassiques<br />
de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
290
Ces argilites (base du Lias inférieur) sont marquées par des variations d’épaisseurs et des<br />
changements de faciès notables attestant de la réactivation du cadre structural préétabli et de la<br />
pérennité de la phase d’extension du synrift. En conséquence de cette remobilisation,<br />
s’individualisent des bassins dissymétriques siéges d’une sédimentation syntectonique à caractère<br />
mixte. Ces dépôts sont organisés en trois formations :<br />
La Formation de Tizi N’Rechou caractérisée par la prédominance des dépôts grossiers dont<br />
l’organisation et la distribution, marquent l’édifice de cônes de déjection qui évoluent vers un<br />
système fluviatile en tresse, que séparent des phases d’arrêts momentanées de la sédimentation.<br />
Les faciès gréseux et argileux rouges attestent de l’installation d’un régime fluviatile mature,<br />
dont l’orientation est guidée par les paléopentes structurales Ce détritisme, généralement<br />
grossier, en relation avec l’érosion des reliefs en voie de surrection, est nourri par des<br />
pyroclastites grossières ; qui attestent de la proximité des bouches principales des émissions<br />
volcaniques. La Formation de Tizi N’Toumelba est composée de cendres jaunâtres, d’extension<br />
régionale ; elle marque un changement de situation et l’éloignement des évents ; comme, elle<br />
atteste de la poursuite de la mobilité. La Formation d’Aghbalou Oumlil est marquée par la<br />
généralisation d’un détritisme fin, traduisant l’instauration d’une plaine d’inondation. Elle atteste<br />
de l’homogénéisation paléogéographique, le comblement des gouttières résiduelles et le<br />
débordement et l’ennoyage des paléoreliefs résistants. Ce remblaiement s’effectue dans un<br />
contexte d’accalmie tectonique et d’arrêt de l’activité volcanique à caractère explosif.<br />
La répartition des argilites supérieures est guidée par le cadre structural, le volcanisme explosif<br />
et l’arrière-pays pourvoyeur de sédiments. Les volcanoclastites, témoins d’un volcanisme<br />
explosif concomitant de la sédimentation, sont cantonnées dans les régions tectoniquement<br />
actives. Ce volcanisme tardif, en relation avec la tectonique distensive infra-liasique, s’est<br />
manifesté par le rejeu des accidents majeurs (sutures crustales). Il représente l’écho des ultimes<br />
éruptions volcaniques à la fin de la période synrift, en s’intégrant aux événements<br />
géodynamiques qui caractérisent le rifting triasique dans les bassins atlasiques marocains.<br />
Le rôle des linéaments majeurs, l’organisation des bassins en blocs basculés, l’implication de la<br />
tectonique et du climat dans les remplissages sédimentaires sont les principaux marqueurs<br />
géodynamiques de l’évolution triasico-liasique de la Haute Moulouya et la bordure méridionale<br />
du Moyen Atlas<br />
Les carbonates liasiques fossilisent cette évolution et annoncent la mise à l’eau de toute la<br />
région.<br />
La plate-forme carbonatée liasique s’installe sur une zone sensible soumise à la fois aux<br />
influences marines et continentales aux alentours du paléoseuil de la Haute Moulouya.<br />
Hormis les argilites salifères du passage Trias–Lias, qui peuvent être considérées comme les<br />
produits du remblaiement ultime d’un bassin triasique à la fin de l’histoire synrift, l’évolution<br />
de cette plateforme s’intègre dans l’histoire postrift et la différenciation progressive des<br />
bassins jurassiques. La sédimentation carbonatée montre les caractéristiques d’une zone<br />
littorale différenciée en bordure du continent (paléoseuil de la Haute Moulouya).<br />
Les premières assises carbonatées (Lias inférieur–Carixien basal) attestent de<br />
l’installation progressive des environnements marins en relation avec la remontée eustatique<br />
globale du Lias (Fig. 104). Cette phase est marquée par trois évenements géodynamiques<br />
importants: une émersion de faible extension au Lotharingien ; une inondation maximale au<br />
Carixien (biozone C 1 ), avec l’avancée des épandages bioclastiques à Tropidoceras sp. Au<br />
droit du paléoseuil, érigé jusqu’alors ; une deuxiéme phase émersive d’âge Carixien, est à<br />
l’origine du developpement généralisé du "Faciès d’Itzer".<br />
291
Fig. 105-Evolution géodynamique liasique du paléoseuil de la Haute Moulouya et de la<br />
bordure méridionale du Moyen Atlas. A, Log stratigraphique synthétique du Trias et du<br />
Lias de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas; B 1 , modèle de<br />
Chadwick (1986) ; B 2 , modèle d'évolution triasico-liasique de la bordure méridionale du<br />
Moyen Atlas et de la Haute Moulouya.<br />
292
Le Lias moyen est caractérisé, lors de l’arrivée d’une faune marine durant les inondations<br />
importantes, par la mise en place de cordons oolithiques et d’épandages bioclastiques<br />
transportés, essentiellement à brachiopodes (niveau à Hesperithyris, niveau repère permettant<br />
un cadre lithostratigraphique précis pour les étapes évolutives de cette plate forme).<br />
Les épisodes carbonatés sont plus ou moins diachrones et entrecoupés d’épisodes<br />
d’émersion, témoins de l’influence continentale du paléoseuil de la Haute Moulouya. A partir<br />
du Domérien inférieur, l’intercalation de dépôts argileux rouges, qui se développent<br />
parallèlement aux émersions temporaires répétées (à la fin des séquences de sebkha et de<br />
lignite), annonce l’importante phase d’émersion de la région qui devient effective à la fin du<br />
Lias moyen.<br />
Les fluctuations des conditions de milieu sont facilement identifiables grâce aux<br />
caractéristiques faciologiques qui sont en perpétuelle modification ; elles évoluent dans des<br />
séquences tidalitiques dont la typologie s’adapte aux particularités des environnements<br />
associés et l’impact : de l’hydrodynamisme, du confinement, de la production carbonatée<br />
d’origine biologique, de l’émersion et du cadre morphostructural. Les comblements<br />
successifs, en milieu tidal, génèrent tour à tour les séquences de chenal de marée, les<br />
séquences d’estran, les séquences de sebkha et les séquences de lignite. Les inondations à la<br />
base des séquences de chenal de marée se matérialisent par des semelles biodétritiques.<br />
Les séquences du Lias moyen, dilatées dans le Moyen Atlas et la région de Midelt–<br />
Mibladène, s'amincissent en allant vers le haut fond de la Haute Moulouya au droit duquel<br />
elles sont pelliculaires (Fig. 105).<br />
Cette configuration reflète la flexuration de toute la région qui est guidée par la<br />
subsidence thermique. Ce type d'évolution est similaire au "steer's head profile" (Chadwick<br />
1986) pour le bassin de Wessex (Fig. 105).<br />
Le long développement des carbonates liasiques est favorisé par un climat tropical sec à<br />
saisons contrastées sous un régime biostasique. La dolomitisation, importante dans<br />
l’ensemble des assises carbonatées du Lias inférieur-moyen (Laadila, 1996 ; Lakhbiza, 1996 ;<br />
Juidette & al., 1999 ; Juidette 2000), fait partie d’une diagenèse synsédimentaire en milieu<br />
vadose ; elle est conséquente de l’étalement des milieux littoraux protégés et confinés à la fin<br />
des séquences progradantes (séquence de sebkha, séquence à lignite, …).<br />
Enfin, les dispositifs en blocs basculés, indices d’une tectonique synsédimentaire pérenne,<br />
ont entretenu la subsidence dans les aires de sédimentation (les marges du paléoseuil). Cette<br />
morphostructuration a également guidé les voies d’incursions marines ainsi que la répartition<br />
spatio-temporelle des corps sédimentaires et par conséquent la zonation paléogéographique.<br />
L’effritement de cette plate forme carbonatée, évident dés le Sinémurien, se manifeste<br />
par une activité tectonique synsédimentaire qui s’intensifie et se généralise à toute la Haute<br />
Moulouya et tout le Moyen Atlas. Elle se traduit au passage Domérien-Toarcien par<br />
l’épisode tectonique qui a compartimenté la région de Midelt-Mibladène en rides et<br />
dépocentres (crise toarcienne). Cette région est marquée par l’instauration d’une vasière au<br />
Toarcien inférieur qu’interrompe l’épisode carbonaté du Toarcien moyen-supérieur. Elle est<br />
restructurée et démantelée à l’Aalénien et au Bajocien. Une nouvelle phase de<br />
restructuration au Bajocien inférieur est à l’origine du developpement de gouttiéres ; celles-ci,<br />
sont les receptacles des marnes et marno-calcaires à cancellophycus, engendrés par la<br />
remontée eustatique bajocienne (zones à Laeviuscula et Sauzei). L’instauration de la vasiére<br />
de la zone à Sauzei, confirme cette incursion marine qui devient plus transgressive, en<br />
débordant l’ensemble des bassins (transgression bajocienneà. La région étudiée, exondée<br />
après l’évolution Bajocienne, n’est recouverte que par la transgression crétacée, lors de la<br />
révolution atlantique.<br />
293
294
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES<br />
AKHSSAS A. (1993) - Le Moyen Atlas<br />
nord-oriental au Lias. Contexte géodynamique méso-cénozoïque. Comparaison avec le<br />
bassin de Guercif et les Hauts plateaux. Thèse de 3 ème cycle, Université Mohamed V,<br />
Fac. Sci., Rabat, 256 p.<br />
ALLEN J.R.L. (1965)-The sedimentation<br />
and paleogeography of old Red Sandstone of Anglesey. North Wales-Proc. Yorks. Geol.<br />
Soc., 35, 139-185.<br />
AMADE E. (1965) - les gisements de<br />
plomb de Zeïda et de Boumia. In Colloque sur les gisements stratiformes de Plomb,<br />
Zinc et Manganèse du Maroc (2 Mai-14Mai 1962). Notes et Mém. serv. Géol., Maroc,<br />
n° 181, pp. 175-184.<br />
ARSICAULT G. (1972)- Socle schisteux<br />
et arkoses permo-triasiques d’Imi Ourarn (Moyen Atlas, Maroc). Notes serv. Géol.<br />
Maroc, t. 34, n° 245, pp. 109-112, 2 Fig.<br />
ARSICAULT G. (1973)- Socle schisteux<br />
et arkoses permo-triasiques d’Imi Ourarn (Moyen Atlas, Maroc). C. R. Somm. Soc.<br />
Géol. Fr. Fasc. 1, pp.31.<br />
AUBOIN J. BLANCHET T. STEPHAN J.F. et TARDY M. (1977)-Téthys permanente et<br />
Téthys de reconquête. C. R. Acad. Sci. Paris, 285, D, pp. 1025-1028.<br />
BADRA L. (1993)-Les minéralisationspolymétalliques (Pb, Zn, Cu, Ba) du Haut Atlas<br />
occidental marocain et de ses confins dans leur cadre géodynamique. Doc. Es Sci.<br />
Univ. Orléans, 415p.<br />
BARTHOUX J. (1924)- Moyenne, Haute Moulouya et Grand- Atlas. Bull. Soc. Géo. Fr. (4),<br />
t.XXIV, Fasc. 5, pp. 233-244, 2 Fig.<br />
BAUDELOT S. & CHARRIERE A. (1983)-Définition et datation palynologique<br />
(Héttangien inférieur) de la Formation de Harira, niveau de décollement sous les<br />
Formations dolomitiques du Causse moyen-atlasique (Maroc). C. R. Acad. Sci., Paris, t.<br />
296, pp. 1807-1812.<br />
BAUDELOT S., COLIN J. P. & OUARHACHE D. (1986)- Le niveau sédimentaire associé<br />
Aux basaltes triasiques sur la bordure septentrionale du Causse d'El Hajeb (Maroc):<br />
Données palynologiques et micropaléontologiques (ostracodes). Rev. de paléobiol.,<br />
Genève, vol. 5, n°2 pp. 281-287.<br />
BAUDELOT S., CHARRIERE A., OUARHACHE D. & SABAOUI A., (1990):- Données<br />
palynologiques nouvelles concernant l’Ordovicien et le Trias-Lias du Moyen Atlas<br />
(Maroc). Géol. Médit., XVII (3-4), pp. 263-277.<br />
BEAUCHAMP J. (1983)- Le Permien et le Trias marocains. Quelques acquisitions récentes.<br />
Bull. Fac. Sci., Marrakech, n°sp. 1, Sec. Sci. Terre, pp. 1-21, 8 Fig.<br />
BENSHILI Kh. (1987)- Lias-Dogger du Moyen Atlas plissé (Maroc). Sédimentologie,<br />
biostratigraphie et évolution paléogéographie. Thèse d’Etat, Université Claude-Bernard,<br />
Lyon, 2 Vol. Ronéot.<br />
BERKHLI M. (1993)-Le Maroc oriental au Carbonifère inférieur (Viséen- Serpoukhovien) :<br />
sédimentologie et stratigraphie séquentielle. Thèse Univ. De Lille, 286p.<br />
BERTRAND H. (1973)- Etude Pétrographiques des basaltes doléritiques du Trias marocain.<br />
C. R. Activités, Serv. Géol. Maroc, pp. 92-96.<br />
BERTRAND H. & PRIOTON J. M. (1975)- Les dolérites marocaines et l'ouverture de<br />
l'Atlantique. Etude pétrographique et géochimique. Thèse de 3éme cycle, Université<br />
Claude Bernard, Lyon, France, no 425-426, 321p.<br />
BIRON P. E. & COURTINAT B. (1982)- Contribution palynologique à la connaissance du<br />
Trias du Haut Atlas de Marrakech. Geobios, Lyon, n°15, fasc. 2, pp. 231-235.<br />
295
BOUCARUT M. & CREVOLA G. (1972)- Dépôts de "déferlantes basales" (base) dans<br />
l'Esterel et le Devès (var et Massif central français) et "gouttes de cendres<br />
pisolithiques".Bull. Soc. Géol. Fr., (7), 14, pp. 179-190, 2pl.<br />
BOULADON J. (1959)- les filons de Mibladen. Deux formes d’une même minéralisation<br />
plombifère dans la région de Midelt. Congr. Géol. Inter, Mexico, (1956), seccion 13,<br />
pp. 43-63.<br />
BOURDIER J. L. (1994)- Le volcanisme in « les produits de l’activité explosive ». Manuel<br />
et méthodes no 25, Edit. B. R. G. M., pp.135-155.<br />
BROWN L. F. Jr. & FISHER W. L. (1977):- Seismic stratigraphic interpretation of<br />
depositional systems: examples from Brazilian rift and pull-apart basins. In: Payton,<br />
C.E.(ed.): Seismic stratigraphy-applications to hydrocarbon exploration. A. A P. G.<br />
Mem., 26, pp. 213 – 248.<br />
BRUGMAN W. A. (1983) - Permian-Triassic palynology, Laboratory of Paleobotany and<br />
Palynology State University Utrecht, pp. 1-121 (rapport inédit).<br />
CAILLEUX Y., GONORD H., Le GUERN M. & SAUVAGE M. (1982)- Sur l'âge<br />
permien du volcanisme acide réputé tertiaire dans le Maroc central. 9ème réunion<br />
Annuelle des sciences de le Terre, Paris, p. 109.<br />
CAILLEUX Y., GONORD H., Le GUERN M. & SAUVAGE M. (1983)- Taphrogenèse et<br />
magmatisme permien dans le Maroc central. Colloque sur le Permien et le Trias du<br />
Maroc, Marrakech 1982. –Bull. Fac. Sci. Marrakech, Sect. Sci. Terre, n°1, pp. 24-39.<br />
CAS R. A. F. & WRIGHT J.V. (1987)-Volcanic successions. Modern and ancient. Allen et<br />
Un Win. Londres, pp. 445-467.<br />
CELERIER & CHARTON (1925) -Une ascension du Djebel Ayachi: Afrique Française.<br />
Paris, 35è année, n° 8, pp. 385-388.<br />
CHADWICK R.A. (1986)- Extension tectonics in the Wessex Bassin, Southern England. J.<br />
Geol. Soc., London, 143, 465-488.<br />
CHALOT-PRAT F. (1990)- Pétrogenèse d’un volcanisme intra-continental tardi-orogénique<br />
hercynien. Etude du complexe volcanique carbonifère du Tazekka et de zones<br />
volcaniques comparables du Mekkam et de la région de Jerada (Maroc oriental). Thèse<br />
de Doc. Es Sci. Univ. Pierre et Marie Curie, Paris- 6, Mém. Sc. Terre, 9021, 283p.<br />
CHALOT–PRAT F. & LEGALL J. (1978)- Pétrographie des ignimbrites et des dépôts<br />
volcanoclastiques associés dans le Cambrien de l’Est du Massif armoricain. Bull. B.<br />
R. G. M., deuxième série, section 1, no 3, 1978, pp. 187-205, 4 Fig., 2 tabl., 3 pl.<br />
photo.<br />
CHALOT-PRAT F., CHARRIERE A. & OUARHACHE D. (1985)-Découverte d’un<br />
volcanisme explosif fini-triasique sur la bordure occidentale du Moyen Atlas (Maroc).<br />
In symposium P.I.C.G. 183, Marrakech 1985 et Rev. Fac. Sci. T. nosp. 2, Sec.<br />
Sciences de la terre, pp. 127-141, Marrakech.<br />
CHARKI T. (1964-1967)-Etude gitologique et considérations génétiques du gisement de<br />
Mibladen. Stage de fin d'étude, option géologique. Ecole des Mines, Rabat, promotion<br />
1964-1967, fait à Rabat, Mars 1967 sous la direction de SCHMITT.<br />
CHARRIERE A. (1990) - Héritage hercynien et évolution géodynamique alpine d’une<br />
chaîne intracontinentale : le Moyen Atlas au SE de Fès (Maroc). Thèse Doc. d’Etat, Es<br />
Sci.,Univ. Paul Sabatier de Toulouse III, 2 Tomes, 589 p.<br />
CHARROUD A. (1995) – Le Bassin triasico-liasique de Kerrouchène (Moyen Atlas): un<br />
exemple d'inversions négative et positive. Thèse 3ème cycle, Uni. Mohamed V, Rabat.<br />
CHARROUD A., CHARROUD M., FEDAN B., LAVILLE E., RIOULT M., PIQUE A<br />
& DU DRESNAY R. (1996)-Dynamique sédimentaire des Formations triasiques du<br />
Moyen Atlas méridional. In : le Permien et le Trias du Maroc : état de connaissances.<br />
Pumag (édité par Medina F.), pp. 269-298.<br />
CHOUBERT & COLO G. (1951) – L'Aalénien et le Bajocien inférieur dans la région de<br />
Meghraoua (Moyen Atlas Septentrional). Notes et mem. Serv. Geol. Maroc. N° 83, t.<br />
296
IV, pp. 79-92.<br />
COLO G. (1961-64) - Contribution à l’étude du Jurassique du Moyen Atlas septentrional.<br />
Notes et Mém. Serv. Géol. Maroc. N° 139, (139 Bis), 226p.<br />
COURTINAT B. & ALGOUTI A. (1985)- Caractérisation probable du Sinémurien prés de<br />
Telouat (Haut Atlas, Maroc) : datation palynologique. Geobios, n°18, fasc. 6, pp. 857-<br />
864.<br />
COUSMINER H. L. & MANSPEIZER W. (1976)- Triassic pollen date Moroccan High<br />
Atlas the and incipient rifting of Pangea as Middle Carnian. – Am. Ass. For the<br />
advancement of Science, vol. 199, pp. 943-945.<br />
CRAMEZ C. (1990)-Note technique : Glossaire de stratigraphie séquentielle Français<br />
Anglais. Rev.Inst.Fr.Pétrole, Paris, 45,3, pp.435-453<br />
CRASQUIN-SOLEAU S., RAKUS M., OUJIDI M., COUREL L., TOUHAMI M. &<br />
BANAOUISS N. (1997)- Découverte d'une faune d'ostracodes dans le Trias des<br />
monts d'Oujda (Maroc); relations paléogéographiques entre les plates-formes nord<br />
et sud de la Téthys. C.R. Acad. Sci. Paris, t. 324, série. II a, pp. 111-118.<br />
DAGALLIER G. (1973)-Concentration plombo-barytique en milieu supratidal et<br />
dissolutions précoces. L’exemple de Mibladen (Maroc), C. R. Acad. SC., Paris, t<br />
276D, pp. 3249-3252, 1 coupe.<br />
DAGALLIER G. (1974)- Erosion supratidal et Karstification précoce dans le Lias moyen de<br />
Mibladen (Près de Midelt) Maroc.<br />
DAGALLIER G. (1976)- Le gîte de Mibladen (Maroc) Une reprise Karstique polyphasée de<br />
concentrations Pb-Ba supratidales. Mém. h. Ser. Géol., Fr., 1976, n° 7, pp.71-76.<br />
DAGALLIER G. (1977)- Une série carbonatée littorale: le Lias moyen (à Plomb et Barytine)<br />
de Mibladène Maroc. Dolomitisation et dissolutions polyphasées en environnements<br />
tectoniques semi-mobiles. Sciences de la terre, t. XXI, n°1, pp. 53-101, Nancy.<br />
DAGALLIER G. (1983)- Contribution à l’étude de l’environnement de concentrations<br />
plombo-zincifères (et métaux connexes) liées aux strates. Thèse Doc. Etat, 1 vol.,<br />
inédit, 270p.<br />
DAGALLIER G. (1993)-Les arkoses plombo-barytiques du Trias de la Haute Moulouya<br />
(Maroc). Piégeage et concentration intra-sédimentaires. Mines, Géologie et Energie,<br />
no 54. Rabat, pp. 83-99.<br />
DAGALLIER G. & MACAUDIERE J. (1987)-Contrôle tectoniques des concentrations Pb-<br />
Ba en milieu carbonaté de Mibladène (Maroc). Bull. Soc. Géol. Fr., 1987, (8), t III, n°<br />
2, pp. 387-394.<br />
DAGUIN G. (1926)- Fossiles du Lias inférieur récoltés au voisinage du sommet du Djebel<br />
Ayachi (Haut Atlas marocain oriental), par MM. Célerier et charton, B. S. G. F., ( 4),<br />
t. XXIV, ( 1926), n° 1-2, pp. 88-91, pl. V.<br />
DARAGON E., LEIPSVERIDZE V. & NAJAHI M. (1978)-La zone de la faille profonde<br />
de Kerrouchène (Moyen Atlas) d’après les données géologiques. Mines, Géol. et<br />
Energie, Rabat, n° 46, pp.71-73.<br />
DELFAUD J. (1963)- Contribution à la sédimentation stratigraphique des couches de<br />
passage Jurassique-Crétacé dans les séries profondes d’Aquitaine sud-occidentales.<br />
Thèse 3ème cycles. Bordeaux.<br />
DELFAUD J. (1972)- Application de l’analyse séquentielle à l’exploration<br />
lithostratigraphique d’un bassin sédimentaire. Mém. B. R. G. M. Fr., (1972), n° 77,<br />
pp. 593-611.<br />
DELFAUD J. (1973)- Sur l'appartenance de certains "faux flyschs" aux faciès pro-deltaiques<br />
de plate forme. C.R. Acad. Sci. (Paris), D 277, 1125-1128.<br />
DELFAUD J. (1984)- Fondements d'une lithostratigraphie scalaire: séquences et<br />
discontinuités sédimentaires. Bull. Soc. Géol. France.<br />
297
DELFAUD J. (1984)- Le contexte dynamique de la sédimentation continentale, Modèles<br />
d'organisation. Bull. Centre Rech. Explor. –Prod. Elf-Aquitaine, 8, 1, pp. 27-53, 16Fig.,<br />
2tabl.<br />
DELFAUD J. (1986)-Organisation scalaire des évènements sédimentaires majeurs autour de<br />
la Mésogée durant le Jurassique et le Crétacé. Conséquences pour les associations<br />
biologiques. Bull. centres. Rech. Explor.-Prod. Elf- aquitaine, 10, 2, pp. 509-535, 13<br />
Fig., 4tabl., Pau. Novembre, 1986.<br />
DELHAYE F. (1925) - Rapport sur la région minéralisée du plateau de Bousselloum et du<br />
Massif d’Aouli, Arch. Soc. Mines Aouli.<br />
DE PACHTER PH., BERTRAND M. & TANE J. L. (1985)- Mise en évidence de centre<br />
d'émission dans la série volcanique fini-triasique du Haut- Atlas de Marrakech. Comptes<br />
rendus de l'Académie des Sciences, t. 300, série II, (20), pp. 1029-1032, Paris.<br />
DUBAR G. (1932)-Le Lias et le Jurassique de La Haute Moulouya et du Haute Atlas (S et SE<br />
de Midelt). B. S.G. F., 5éme Série, t II, pp. 573-594.<br />
DUBAR G. (1934)-Sur le Lias supérieur du Haut Atlas de Midelt (Maroc). Ann. Soc. Géol.<br />
Nord, t. LXI, pp. 213-223.<br />
DUBAR G. (1937)-Zones d’ammonites du Lias dans le Haut Atlas de Midelt. Ann. Soc.,<br />
géol. Nord, t. LXI, p 213.223.<br />
DUBAR G. (1941)- Carte géologique provisoire du Haut Atlas de Midelt au 1/200.000. Notes<br />
et Mém. Serv. Géol. Maroc, n°59.<br />
DUBAR G. (1942)-Etudes Paléonto-logiques sur le Lias du Maroc. Brachiopodes :<br />
Térébratules et Zeilleries multiplissées. Notes et Mém. Serv. Géol. Maroc, n°57,103p.<br />
DUBAR G. (1943-49)- Notice explicative de la carte géol. provisoire du Haut Atlas de Midelt<br />
au 1/200.000 (feuille de Midelt et Rhéris). Notes et Mém. Serv. Géol., no 59 bis, 1943<br />
(reimpr. en 1949).<br />
DUBAR G. (1952)- Livret-guide de l'excursion A 34, 19è congr. Géol. Int., . Alger, Ser.<br />
Maroc, no 4.<br />
DUBAR G. (1960-62)- Notes sur la paléogéographie du Lias Marocain (domaine atlasique)<br />
Mèm. H. Serv. Soc. Géol. Fr. (livre jubil. P. Fallot), t. 1, pp. 529-544, 3 Fig.<br />
DUBAR G & TERMIER H. (1932-40)- Faciès du Lias inférieur au Toarcien dans le Moyen<br />
Atlas marocain, C.R. Ac. Sc., t. 195, (1932), pp. 890-892.<br />
DU DRESNAY R. (1971) – Extension et développement des phénomènes récifaux<br />
jurassiques dan le domaine atlasique marocain, particulièrement au Lias moyen. Bull.<br />
Soc géol. France, (7), XIII, n° 1-2, pp. 46-56.<br />
DU DRESNAY R. (1987) - Jurassic Development of the Region of the Atlas Mountains of<br />
Morocco: chronology, sedimentation and structural significance. Soc. Libyenne Sci.,<br />
Terre édit. Tripoli (1977), pp. 77-99.<br />
DUTOUR A. (1985)- Etude géomorpho-logique et sédimentologique du Lias-Dogger du<br />
Synclinal de Bekrit (Causse moyen-atlasique, Maroc). Thèse 3éme cycle, univ.<br />
Mohammed V, Fac. Sci. Rabat, 170p.<br />
ECHARFAOUI H. (1991)-Etude micropaléontologique et sédimento-logique du Lias-<br />
Dogger du Synclinal de Bekrit (Causse moyen-atlasique, Maroc).Thèse 3éme cycle,<br />
Uni. Mohamed V, Fac. Sci. Rabat, 170p.<br />
EL ARABI H. (1987)-Etude stratigraphique et sédimentologique du Lias aux confins du<br />
causse moyen-atlasique et du Moyen Atlas plissé (Maroc). Thèse 3ème cycle Univ. Paul<br />
Sabatier de Toulouse.<br />
ELLENERGER P. & SCHMITT J. M. (1976)-Pistes à l’allure de petits proto-mamifères<br />
dans la série « Pervoouralsk » de Zeïda (Maroc). IN SCHMITT J. M. (1976)-<br />
Sédimentation paléoaltération. Géochimie et Minéralisation en Plomb de la série<br />
triasique de Zeïda (Haute Moulouya, Maroc). Thèse 3éme Cycle. Ecole. Nat. Sup. des<br />
mines. Paris.<br />
298
EL JOUANI A. (2001)-Etude géologique et gitologique des gisements plombifères de la<br />
boutonnière d’ Aouli (Aouli-Zeïda-Mibladène), Haute Moulouya. Thèse de 3éme cycle,<br />
Fac. Sc. Rabat.<br />
EL JOUANI A, L. ; EL WARTITI , M. & JEBRAK, M. (1996)- Les mécanismes tectosédimentaires<br />
et les processus physico-chimiques de la mise en place des<br />
minéralisations plomb-zincifères de la Haute Moulouya, Bull. Sci. Terre, Rabat, pp.<br />
163-174.<br />
EL JOUANI A, L. ; EL WARTITI, M. & JEBRAK, M. (2000)-Le synthétique gisement<br />
plombifère de type red-beds de Zeïda. District de la Haute Moulouya, Maroc. Africa<br />
Géoscience Review, t. 7, vol.2, pp.187-199.<br />
EL WARTITI M. (1984)-Présence de Formations permiennes dans la bordure NW du Maroc<br />
Central (zone de Tiddas-Souk Es-Sebt). Bull.Fac.Sci.Marrakech, Sect. Sci. Terre, n° sp.<br />
2, pp.5-16.<br />
EL WARTITI M. (1990)- Le Permien du Maroc mésétien: étude géologique et implications<br />
paléogéographiques. Thèse d’Etat, Univ. Mohammed V, Fac. Sci. , Rabat, 501p.<br />
EL WARTITI M., BROUTIN J., SABER H., AASSOUMI H. & FREYTET P. (1998)-La<br />
période Stéphano-permienne au Maroc : sa place dans le bloc méditerranéen occidental.<br />
2ème Congrès français de stratigraphie, Paris, pp.74.<br />
EMBERGER A. (1962-65)-Le district plombifère de la Haute Moulouya. Observations sur la<br />
structure du socle ancien et de sa couverture dans la région d'Aouli et de Mibladen.<br />
Mines et Géologie, Rabat, 13, pp.59-62.<br />
EMBERGER A. (1962-65)- Eléments pour une synthèse métallogènique du district<br />
plombifère de la Haute Moulouya. Coll., sur les gisements stratiformes. Notes et mém.<br />
Serv. Géol. Maroc. n° 181, pp. 205-244.<br />
EMBERGER A. (1962-65)- Introduction à l' étude des minéralisations plombifères de la<br />
Haute Moulouya. Coll., sur les gisements stratiformes. Notes et mém. Serv. Géol.<br />
Maroc. n° 181, pp. 167-174.<br />
EMBERGER A. (1965)-Caractères polygénétiques des minéralisations plombifères de la<br />
Haute Moulouya (gisements d'Aouli, Mibladen et Zeida), Maroc. C.R. Acad. Sci. Paris,<br />
260, pp. 3433-3436.<br />
EMBERGER A. (1965)-Eléments pour une synthèse métallogénique du plombifère de la<br />
Haute Moulouya. Notes et Mém. Géol., Maroc, n°181, pp.235-238.<br />
EMBERGER A. (1968)- synthèse descriptives des minéralisations plombo-zincifères du<br />
Maroc. In: gisements de plomb et zinc en Afrique. Mines et Géol. Tunisie, n°23,<br />
pp.15-97.<br />
EMBERGER A. (1970)- Perspectives de développement de la recherché des gisement de<br />
plomb et de zinc au Maroc. Mines et Géologie, n°31,Rabat, Maroc, pp.5-42.<br />
ENSSLIN (1993)-Die Kreide des Wentrqlen Mittelren Atlas und der Haute Moulouya,<br />
Marokko Stratigraphie, Mikrofazies, Palaogéographie und Palaotektonik. Berliner<br />
geowiss. 10 Taf. Berlin 1993.<br />
FALLOT P. & ROCH E. (1932)-Observations géologiques entre Midelt et Ksar Essouk<br />
(Maroc oriental). B. S. G. F., 5ème Série, t II, pp. 337-353.<br />
FEDAN B. (1985) - Naissance et évolution d’une plate-forme carbonatée : l’exemple du<br />
Moyen Atlas (Maroc) au cours du Lias ; comparaisons avec les régions voisines. Bull.<br />
Inst. Sci., Rabat, no 3, pp. 43-65.<br />
FEDAN (1988)-Evolution géodynamique d’un bassin intraplaque sur décrochement : le<br />
Moyen Atlas (Maroc) durant le Méso-Cénozoïque. Thèse d’Etat, Fac. Sci., Rabat, 338p.<br />
FEDAN (1989)-Evolution géodynamique d’un bassin intraplaque sur décrochement : le<br />
Moyen Atlas (Maroc) durant le Méso-Cénozoïque. Bull. Inst. Sci. Rabat, no 18,142p.<br />
FEDAN B., CHARROUD M. & SAADI Z. (1991) -Géodynamique méso-cénozoïque du<br />
Moyen Atlas : un exemple d’évolution intraplaque. 9éme Colloque des Bassins Sédim.<br />
marocains, Meknès, Octobre 1991, Livret guide des excursions.<br />
299
FEDAN B., CHARROUD M., AKASBI A., AKHSSAS A., BENJELLOUN F.,<br />
CHARROUD A., JUIDETTE M. & SAADI Z. (1993)- L’évolution géo-dynamique<br />
méso-cénozoïque du Moyen Atlas (MAROC) : un exemple d’évolution intraplaque,<br />
14th (IAS) Regional Meeting of Sedimentology (IAS), Marrakech, April 27-29, 1993,<br />
pp 372-373<br />
FEDAN B., DU DRESNAY R., CHARROUD M., AKESBI A., AKHSSAS A.,<br />
BENJELLOUN F., CHARROUD A., JUIDETTE M. & SAÂDI Z. (1993)-<br />
Evolutions structuro-sédimentaires comparées du Moyen Atlas, du Bassin de Guercif et<br />
des Hauts Plateaux (MAROC), 14 th Regional Meeting of Sedimentology, Marrakech,<br />
April 27-29, 1993, pp. 157-159.<br />
FELENC R. & LENOBLE J. P. (1962-1965) - Le gîte de plomb de Mibladen. Colloque sur<br />
les gîtes stratiformes : Notes et Mém. Serv. Géol. Maroc, n° 181, pp. 185-204.<br />
FIECHTNER L. (1990) - Geochimie und Geochoronologie fruhmesuzoischer tholeïte ans<br />
Zentral-Marokko. Berliner Geowiss. Abh. (A), 118, 76 S, 47 Abb., 10 Tab., 2 Taf.,<br />
Anhang, Berlin 1990.<br />
FIECHTNER L., FRIEDRICHSEN H. & HAMMERSCHMIDT K. (1992)-<br />
Geochemistry and geochronology of Early Mesozoic tholeïtes from Central Morocco.<br />
Geologische Rundschan 81, 1, pp. 45-62, Stuttgart 1992.<br />
FISHER R. V. (1961)-Proposed classification of volcaniclastic sediments and rocks. Géol.<br />
Soc. Amer. Bull., vol. 72, pp. 1409-1414.<br />
FISHER R. V. (1966a)-Geology of a Miocene ignimbrite layer, John Day Formation, eastern<br />
Oregon. Univ. California, Publ. Geol. Sci., 67, 58p.<br />
FISHER R. V. (1966b)-Mechanism of deposition from pyroclastic flows. Amer. J. Sci., 264,<br />
pp. 350-363.<br />
FISHER R. V. (1966c)- Rocks composed of volcanic fragments. Earth Sci. Rev.,<br />
VI, pp. 287-298.<br />
FISHER R. V. (1979)-Models for pyroclastic surgess and pyroclastic flows. J. Volcanol.<br />
Geotherm. Res., 6, pp. 305-318.<br />
FISHER R.V. & SCMINCKE H.U. (1978)-Les ignimbrites. In Girod M. éd. : Les roches<br />
volcaniques. Doin éd. Paris, 5, 8, pp. 193-209.<br />
FISHER R. V. & SCHMINCKE H.U. (1984)-Pyroclastics Rocks. Spinger Verlag, Berlin,<br />
Heidelberg, New York, Tokyo, 472p.<br />
FISHER R. V., SCMINCKE H. U. & BOGOAARD P. V. D. (1983)-Origin and<br />
emplacement of a pyroclastic flow and surge unit at leacher see, Germany. J. Volcanol,<br />
Geotherm. Res., 17, pp. 375-392.<br />
FOURNIER D. (1973) - L’analyse séquentielle et la sédimentologie des roches carbonatées.<br />
Bull. Centre Rech. Pau-SNPA, 7, 1, 147-169.<br />
GANZEEV A. & MITIAEV A. (1978) – Caractéristiques métallogéniques des roches<br />
éruptives de la Haute Moulouya. Mines, géologie et énergie, Rabat, 1978, n°44, pp. 127-<br />
130, 4 Fig.<br />
GANZEEV A., GROUZDEV V. & MITIAEV A. (1978) - Structure géologique de la<br />
région de la Haute Moulouya. Mines, géologie et énergie, Rabat, 1978, n°44,<br />
pp. 111-114.<br />
GOER DE HERVE A. (1985)- Le Volcanisme, Lexique. Université de Clermont-Ferrand II,<br />
CRDP. Supplement au dossier « Le Volcanisme, en Auvergne », 70p.<br />
HAILWOOD E. A. & MITCHELL J. G. (1971)-Paleomagnetic and radiometric dating<br />
results from Jurassic intrusions in south Morocco. Geophys. J. R. Astron. Soc., 41,<br />
pp. 213-236.<br />
HALLAM (1963)-Eustatic control of Major Cyclic change in Jurassic sedimentation.<br />
Geol. Mag, 100, 5, pp. 444-450.<br />
HALLAM (1978)-Eustacy cycles in Jurassic. Paleogeogr. paleoclim. paleoecol.,<br />
vol. 23, n°1-2, pp.735-745.<br />
300
HAQ B. U. & VAIL P. R. (1980)-The new chronostratigraphy bases of Cenozoic and<br />
Mesozoic sea level cycles. Cushman foundation for foraminifera Research, sp. Pub., 24,<br />
pp. 7-13.<br />
HAQ B. U. , HARDENBOL J. et VAIL P.R. (1987)-Chronology of fluctuating sea levels<br />
seince the Triassic science, 235, 1156-1167.<br />
HAUPTMAN M. (1990) – Untersuchungen Zur Mikrofazies, Stratigraphie Und Paleogeographie.<br />
Jurassischer Karbonat-Gesteine in Atlas system-Zentralen Marokkos, Berliner.<br />
Geowiss. Abh. (A), 119, 90 p., 32 Fig., 15 ph., Berlin.<br />
HONNOREZ J. , HONNOREZ-GUERSTEIN B. , VALETTE J. & WAUSCHKULM<br />
M.(1973)-Present day formation of an exhalative sulhpide deposit at Vulcano<br />
(Tyrrhenian sea ).Partie II : active crystallization of fumarolic suhpides in the volcanic<br />
sediments of the baria de Levante. In ares in Sediment, Anstutz and Bernard ED.,<br />
Springer-Verlag, pp.139-166.<br />
IGMOULLAN B. (1987)- Formations carbonatées marines. Lias-Dogger du Sud de Midelt<br />
(Haut Atlas central, Maroc). Etude sédimentologique et tectonique. D. E. A. Dijon<br />
( France), 30p.<br />
IGMOULLAN B. (1992)- Evolution géodynamique du Haut Atlas de Midelt au cours du<br />
Méso-Cénozoïque, 9ème colloque National de géologie, Tlemcen,, Algérie.<br />
IGMOULLAN B. (1993)- Géodynamique méso-cénozoïque de la région de Midelt : un<br />
exemple d’évolution de la marge septentrionale du bassin jurassique du Haut Atlas<br />
central (Maroc). Thèse de 3ème cycle, Fac. Sc. Semlalia, Marrakech, 181p.<br />
IGMOULLAN B., FEDAN B. & SADKI D. (1993)- Evolution structuro-Sédimentaire<br />
Jurassique de la région de Midelt 14 régional congrès of Sédimentologie Marrakech p.<br />
245-346, 1 Fig.<br />
IGMOULLAN B., SAÂDI Z., FEDAN B., SADKI D., & BENJELLOUN F. (1994) –<br />
Contrôle tecto-eustatique de la dynamique sédi; entre Aaléno-bajocienne de la marge<br />
septentrionale (région de Midelt-Mibladène) du Haut Atlas marocaine. Aalenian and<br />
Bajocien Working groups meeting, Marrakesh 25-31 May 1994, Abstracts, p.38.<br />
JACQUIN T., GARCIA J. P., PONSOT C., THIERRY J. & VAIL P.R. (1992)-<br />
Séquence de dépôt et cycles regressifs/transgressifs en domaine marin carbonaté :<br />
exemples du Dogger du bassin de Paris. C. R. Acad. Sci. Paris, t. 315, Série II,<br />
pp. 353-362.<br />
JEBRAK M, MARCOUX E., NASLOUBI M., & ZAHRAOUI M. (1998)-from sandstone<br />
to carbonate hosted stratabound deposits: an isotope study of galena in the Upper-<br />
Moulouya district (Morocco). Mineralisation Deposita, 33, pp.406-415.<br />
JUIDETTE M. (2000)- Les épisodes carbonatés méso-cénozoïques du Moyen Atlas et de la<br />
Haut Moulouya. Sédimentologie, diagenèse polyphasée et contexte dynamique. Thèse<br />
Doctorat, Univ. Mohammed V, Fac. Sci. Rabat, 370 p.<br />
JUIDETTE M., LAADILA M. & FEDAN B. (1999)- Les événements diagénétiques<br />
carbonatés, marqueurs de l’évolution géodynamique du Moyen Atlas (Maroc). Géol.<br />
Médit. XXVI, 3-4, 217-229.<br />
JUIDETTE M., LAADILA M., FEDAN B., BENJELLOUN F., SAADI Z. & SOUFIANI<br />
N. (1999) - La diagenèse des carbonates jurassiques de la Haute Moulouya et du Moyen<br />
Atlas : Marqueurs et signification géodynamiques, 1er Colloque National sur le<br />
Jurassique marocain, 28 et 29 Septembre, 1999, Rabat.<br />
KAZI-TANI ( 1986)-Evolution Géody-namique de la bordure nord-africaine. Le domaine<br />
intraplaque Nord algérien. Approche mégaséquentielle. Thèse de Doc. és-sciences,<br />
Univ. Pau, 2 tomes, 871p.<br />
KAOUKAYA A., LAADILA M., FEDAN B. & SAÂDI Z (2001)-La plate formecarbonatée<br />
liasique au NE d’Errachidia (Haut Atlas oriental, Maroc) : modèle d’organisation des<br />
dépôts margino-littaux. Bull.Inst. Sci. Rabat, Section Sciences de la terre , 2001,<br />
no 23, pp. 27-38.<br />
301
KLUPFEL W. (1917)-Uber die Sediment der flashsee in. Thèse de Doctorat és-Sciences,<br />
Univ. Pau, 2 tomes, 871 p.<br />
LAADILA M. (1996) - Stades de l’évolution de la plate-forme carbonatée liasique du Moyen<br />
Atlas. Thèse Doctorat es Sci., Univ. Mohamed V, Fac. Sci., Rabat, 427 p.<br />
LACHKAR G., OURHACHE D. & CHARRIERE A. (2000)- Nouvelles donnés<br />
palynologiques sur les formations sédimentaires associées aux basaltes triasiques du<br />
Moyen Atlas et de la Haute Moulouya (Maroc). Revue de Micropaléontologie, Vol.<br />
43, n°4, pp. 281-299.<br />
LAKHBIZA F. (1996)-Evolution de la plate-forme carbonatée liasique dans la partie sudouest<br />
du Moyen Atlas (MAROC). Thèse de 3ème cycle, Univ. +Mohamed V, Fac.<br />
Sci.,Rabat, 215 p.<br />
LAVILLE E., CHARROUD A., FEDAN B., CHARROUD M. & PIQUE A. (1995)-<br />
Inversion négative et rifting atlasique:l'exemple du bassin triasique de Kerrouchène<br />
(Maroc). Bull. Soc.géol.France, 1995, t. 166, n°4, pp.365-374.<br />
LE MARREC A. & TAUGOURDEAU-LANTZ J. (1983)-Description lithostragphique du<br />
Permien ( ?) Trias du Haut Atlas de Demnat, Maroc, et nouvelle datation<br />
palynologique. Bull. Fac. Sci., Marrakech, Sec. Sci. Terre, n°sp.1, pp. 52-60.<br />
LETSCH D. K. (1985)-early Jurassic depositional history of the northem margin of the<br />
central high atlas morocco. Master of Science thesis, Colorado School of Mines,<br />
171p.<br />
LOMBARD A. (1956)-Séries sédimentaires, genèse, évolution. Ed. Masson et Lie, 425p.<br />
LORENZ J. C. (1976)-Triassic sediments and basin structure of the Kerrouchen basin,<br />
central Morocco-J. Sedi., Petrol., 46, pp. 897-905.<br />
LORENZ J. C. (1988)-Synthesis of late paleozoic and triassic redbed sedimentation in<br />
Morocco. In Jacobshagen, V. H. (Ed.). The Atlas system of Morocco, Elsevier,<br />
Lecture Notes in Earth Sciences, Springer-Verlag, Berlin vol. 15, pp. 139-168.<br />
LUCAS J. (1962)- La transformation des minéraux argileux dans la sédimentation. Etudes<br />
sur les argiles du Trias. Mém. Sérv. Carte géol. d’ Alsace et de Lorraine. Strasbourg,<br />
no 23, 202p.<br />
LUCAS G., CROS P. & LANG J. (1976)- Etude microscopique des roches meubles et<br />
consolidées in « les roches sédimentaires ». Doin éditeurs, Paris, pp. 378-386.<br />
MANSPEIZER W. (1981)-Early Mesozoic basins of the Central Atlantic passive margin. In<br />
Bally A. W. (ed.), Geology of passive continental margins; History, Structure, and<br />
Sédimantologique Record.A.A.P.G. Course Notre series.Vol.19/4, pp.1-60.<br />
MANSPEIZER W., PUFEER J. H. & COUSMINER H. L. (1978)-Separation of Morocco<br />
and eastern North America: A triassic-liassic stratigraphic record. Geol. Soc.<br />
America Bull., 89, pp. 901-920.<br />
MARTIN J. (1981)-Le Moyen Atlas Central, étude géomorphologique. Notes et Mém. Serv.<br />
Géol. Maroc, 258 et 256bis, 445p.<br />
MEDINA F. (1996)-Le Trias du Maroc : Introduction. In : Le Permien et le Trias du Maroc :<br />
état des connaissances. Pumag (Edité par Medina, F.), pp.139-154.<br />
MICHARD A. (1976) - Eléments de géologie marocaine. Notes et Mém. Serv. Géol. Maroc,<br />
Rabat, 252, 482 p.<br />
MITIAEV A., GANZEEV A. & GROUZDEV V. (1978) - Etude géologique et gitologique<br />
de la région de la Haute Moulouya, Rapport SGM/n°1070. Service des gîtes<br />
minéraux, Maroc.<br />
MOY C. & TRAVERSE A. (1986)-Palynostratigraphy of the subsurface Eagle Mills<br />
formation (Triassic) from a Well in east-central Texas, U.S.A. Palynology, n°10, pp.<br />
225-235.<br />
MOREL J. L., ZOUINE E. M. & POISSON A. (1993)- Relation entre la subsidence des<br />
bassins moulouyens et la création des reliefs atlasiques (Maroc). Un exemple<br />
d’ inversion tectonique depuis le Néogène. Bull. Soc. Géol. Fr., 164, no 1, pp. 79-91.<br />
302
MOUSSON R. (1954)- Les basaltes permo-triasiques à indices de cuivre d’Agourir et de Sidi<br />
Tiar (Haute Moulouya). Notes Ser. Géol. Maroc, t. 10, no122, pp. 109-123.<br />
OUARHACHE D. (1993)- La série volcano-sédimentaire de l'Oued Kiss: Moyen Atlas plissé<br />
(Maroc). 14 th regional Meeting of sedimentology, I.A.S., Marrakech, April 27-29,<br />
1993, p. 250.<br />
OURHACHE D. (1995)-Lithostratigraphie du Trias de la région de Boumia (Haute<br />
Moulouya, Maroc). Table ronde sur le Permien et le Trias du Maroc. Inst. Sci. Rabat,<br />
3-5, Octobre, pp. 15.<br />
OUARHACHE, D. (2000)-Sédimentation détritique continentale synchrone d'un volcanisme<br />
explosif dans le trias terminal à Infra-Lias du domaine atlasique (Haute Moulouya,<br />
Maroc). J.Afr. Earth Sciences, Vol. 31, n°3-4, pp. 555-570.<br />
OUARHACHE D. (2002) : Sédimentation et volcanismes (effusif et explosif) associés au<br />
rifting triasique et infraliasique dans le Moyen Atlas Sud-occidental et la Haut<br />
Moulouya (Maroc) Doctorat d’Etat Es-Sciences, Univer. Mohamed V, Fac.des<br />
Sc.Rabat 284p.<br />
OUARHACHE D., CHARRIERE A., LACHKAR G. & EL WARTITI M (1999)-<br />
Nouvelles datations palynologiques et précision de l'âge des premiers épanchements<br />
basaltiques triasiques dans la Moyen atlas tabulaire (Maroc). Deuxième réunion du<br />
groupe marocain du Permien et du Trias. Marrakech, Maroc, Résumé.<br />
OUARHACHE D., CHARIERE A., CHALOT-PRAT & EL WARTITI M. (2000)-<br />
Sédimentation détritique continentale synchrone d'un volcanisme explosif dans le Trias<br />
terminal à Infra-Lias du domaine atlasique (Haute Moulouya, Maroc). J. Of Afr. Earth<br />
Sciences, Vol. 31, n°3-4, pp. 555-570.<br />
OUJIDI M. (1994)-Le complexe volcano-sédimentaire rouge du Trias, et de la base du Lias<br />
du pays des Horsts (Maroc oriental). Géodynamique du bassin, dynamique sédimentaire<br />
et phénomènes de silicification. Thèse de Doc. Es Sciences, Univ. Med premier, Fac.<br />
Des Sciences Oujda, 277p.<br />
PANETIER J. M. (1961)-Au sujet du secteur de Boumia. Arch. B.R.P.M., Rabat.<br />
PARSONS, W. H. (1969)-Criteria for the recognition of volcanic Breccias : Review in<br />
« Igneous and Metamorphic Geology ». Geol. Soc. Amer., Mem., 115, pp. 263-304.<br />
PETIT JOHN F. J. (1975)-Sedimentary rocks, 3éme edit. Harper and Row, Publ. New York,<br />
628p.<br />
POIRIER J.P., BESSON & P. BOUDON G., (1994)-Des cendres d’origine phréatomagmatique<br />
dans les dépôts de la crise de 1976-77 de la Soufrière de Guadeloupe. C. R.<br />
Acad. Sci. Paris. T. 318, série II, p. 483 à 486, 1994.<br />
PUFFER J. & MANS PEIZER W. (1973)-Etudes sur les basaltes du Haut Atlas marocain.<br />
C. R. ann. Serv. Carte géol., Maroc : 204 p (inédit).<br />
RAKUS M. & VALIN F. (1978)- Rapport concernant l'étude géologique du Paléozoïque et<br />
de la couverture mésozoïque des Monts d'Oujda (Maroc Oriental). Rapport inédit.<br />
N°60/S. R.G. /OUJ/79.<br />
RAYNAL R. (1952)-La région de la Haute Moulouya (Maroc oriental) dans : Aspects de la<br />
géomorphologie du Maroc. Notes et Mém. Serv. Géol., Maroc, no 96, Rabat.<br />
RAYNAL R. (1952) –Quelques données nouvelles au sujet de l'Oligo-Miocène du bassin de<br />
la Moulouya: C.R. Soc. Géol. France, 6ème ser., 2, 43-44.<br />
RAYNAL R.(1961)- Plaines et piedmonts du bassin de la Moulouya (Maroc oriental). Etude<br />
géomorphologique. Thèse es Sci. Fac. lettres, Paris, 617p.<br />
ROCH (1932)-Etude géologique dans la région méridionale du Maroc occid. Notes et Mém.<br />
Serv. des mines et carte géol., Maroc, no 9, 5 42p.<br />
ROCH (1932)-Histoire stratigraphique du Maroc. Notes et Mém. Serv. des mines et carte<br />
géol., Maroc, no 80, 1950, 440p.<br />
RUSSO P.(1928)-Sur la présence et la signification de dépôts du Miocène continental rouge<br />
en Moyenne Moulouya. C. R. Congr. Ass. fr. av. Sciences, pp.109.<br />
303
RUSSO P. (1926)-Extension des formations du Jurassique moyen et supérieur dans la vallée<br />
de la Haute Moulouya (Maroc). B.S.G.F., (4), t. XXVI, (1926), pp. 375-379.<br />
RUSSO P. & RUSSO L. (1928) – Observations nouvelles dans la Moulouya et dans le grand<br />
Atlas Oriental B.S.G.F., (4), 1926, p. 241-253, 1 carte.<br />
SAADI Z. (1996) - Evolution géodynamique triasico-jurassique de la Haute Moulouya et du<br />
Moyen Atlas méridional. Place dans l’évolution méso-cénozoïque du domaine des<br />
chaînes atlasiques (MAROC). Thèse de 3ème cycle, Univ. Mohamed V, Fac. Sc. Rabat,<br />
485 p.<br />
SAÂDI Z. & FEDAN B. (1997 a) – Evolution méso-cénozoïque comparées du Moyen Atlas<br />
méridional et de la Haute Moulouya, 17ème Colloque des Bassins sédimentaires<br />
marocains, Kènitra, Octobre, 1997.<br />
SAADI Z. & FEDAN B. (1997 b) - Les Bassins triasico-liasiques de type Rift de la Haute<br />
Moulouya et du Moyen Atlas méridional. Genèse et Evolution. Première Réunion du<br />
Groupe Marocain du Permien et du Trias, Oujda, 28-30 Novembre, 1997.<br />
SAADI Z. & FEDAN B. (1999 a) - Les tidalites liasiques du Moyen Atlas méridional, de<br />
Boumia-Aghbalou N’Serdane et de Taddammout-Mibladène. Marqueurs de l’évolution<br />
Du paléoseuil de la Haute Moulouya. 1er Colloque sur le Jurassique marocain, 28 et 29<br />
Septembre, 1999, Rabat.<br />
SAADI Z. & FEDAN B. (1999 b) - Les Dépôts triasico-liasiques de la Haute Moulouya et<br />
du Moyen Atlas : Typologie, Caractérisation et Signification Géodynamique. Deuxième<br />
Réunion du Groupe Marocain du Permien et du Trias, Marrakech, 24-26 Novembre<br />
1999.<br />
SAADI Z., CHARROUD M. & FEDAN B. (1991) - « Le faciès d’Itzer » (le Lias inférieur<br />
et moyen). Interprétation et signification dans l’évolution de la bordure sud du Moyen<br />
Atlas . 9ème Colloque des Bassins Sédimentaires Marocains, Meknès, Octobre 1991.<br />
SAADI Z., FEDAN B. & LAADILA M. (2004b)-Evolution triasico-liasique de la Haute<br />
Moulouya et du Moyen Atlas méridional : héritage structural et modalité tectonosédimentaire.<br />
Quatrième Réunion du Groupe marocain du Permien et du Trias. Fès, 3-6<br />
Juin 2004, p. 40.<br />
SAADI, Z., FEDAN, B., LAADILA, M. (2004b)- Evolution triasico-liasique de la Haute<br />
Moulouya et du Moyen Atlas mérdional : héritage structural et modalité tectonosédimentaire.<br />
Quatriéme Réunion du Groupe marocain du Permien et du Trias. Fés, 3-6<br />
Juin 2004, p. 40.<br />
SAADI, Z., FEDAN, B. & LAÂDILA, M. (2006)-Les dépôts triasico-liasiques de la<br />
boutonnière de Zeïda-Aouli (Haute Moulouya, Maroc): Typologie, organisation et cadre<br />
géodynamique. Cinquiéme Réunion du Goupe Marocain du Permien et du Trias, El<br />
Jadida, 26-29 Avril, Maroc. pp.71-72.<br />
SAADI Z., FEDAN B., CHARROUD M. & SOUHEL A. (1993) - L’évolution jurassique<br />
du paléoseuil de la Haute -Moulouya (Maroc) : un exemple d’enregistrement<br />
sédimentaire de la tectonique et des variations eustatiques. Congrès international 14 th<br />
Regional Meeting of Sedimentology (IAS). Marrakech, 27-29 Avril, 1993.<br />
SAADI Z. , FEDAN B., LAADILA M. & LAKHBIZA F. (1997) - Modalités de<br />
l’installation de la plate-forme carbonatée liasique au Maroc . Réunion de la S. G. F. du<br />
Groupe Français du Crétacé et de la Société Géologique d’Algérie, Paris, 17 Décembre,<br />
1997.<br />
SAADI Z., FEDAN B., LAADILA M. & KAOUKAYA A. (2003)-Les tidalites liasiques de<br />
la Haute Moulouya et du Moyen Atlas méridional (Maroc) : dynamique sédimentaire et<br />
contexte paléogéographique. Bull. de l'Institut Scientifique, Rabat, section Sciences de<br />
la Terre, 2003, no25, pp.55-71.<br />
304
SAADI Z. , FEDAN B., LAADILA M. & ZAHOUR Gh. (2004a)-« La série argilo-saliféres<br />
supérieures » triasico-liasique de la Haute Moulouya et du Moyen Atlas méridional :<br />
éléments de caractérisation sédimentologique et impacts du climat. Quatrième Réunion<br />
du Groupe marocain du Permien et du Trias. Fès, 3-6 Juin 2004, p. 40.<br />
SABAOUI A. (1987)-Structure et évolution alpine du Moyen Atlas septentrional sur la<br />
transversale Tleta des Zerarda. Meghraoua (SW de Taza, Maroc). Thèse de 3éme cycle<br />
Univ. Paul Sabatier, Toulouse III, 162p.<br />
SABER H., EL WARTITI M., BROUTIN J. & TOUTIN MORIN N. (1997)-Présence de<br />
faciès volcaniques dans les dépôts stephano-Autuniens des bassins sud haut atlasiques :<br />
(Ida ou Ziki et Ida ou Zal, Maroc). Première Réunion du Groupe marocain du Permien<br />
et du Trias, Oujda, 28-30, Nov. 1997.<br />
SADKI D. (1992)-Les variations de faciès et les discontinuités de sédimentation dans le Lias-<br />
Dogger du Haut Atlas (Maroc): chronologie, caractérisation, corrélations. Bull. Soc.<br />
Géol. France, Paris, n° 2, pp. 179-186.<br />
SADKI D. (1992)-Le Haut Atlas Central (Maroc): stratigraphie et paléontologie du Toarcien<br />
et du Dogger inférieur-dynamique du bassin et des peuplements. Thèse Doct., d'Etat,<br />
Univ. Cadi Ayyad, Marrakech.<br />
SHERIDAN M. F. & RAGAN D. M. (1977)- Compaction of ash-flow tuffs. In: Chilingarian<br />
G. V. & Wolf K. H. Ed: compaction of coarse-grained sediments, II; Developments in<br />
sedimentology 18 B. Elsevier Amsterdam, pp. 677-713.<br />
SCHMID R. (1981) - Descriptive, nomenclature and classification of pyroclastic deposits and<br />
fragments. Recommendations of the IUGS subcommission on the systematics of<br />
igneous rocks. Geology, 9, pp. 41-43.<br />
SCHMINCKE H. U. & JOHNSTON D. A. (1977)-Contrasting pyroclastic flow deposits of<br />
the 1976 eruption of Augustine volcano, Alaska, (Abst.). Géol. Soc. Amer., Abst. With<br />
Program, 9, 1161-1168.<br />
SCHMIT G. A. (1986)-Coarse-grained no marine volcaniclastic sediment: Terminology and<br />
depositional process. Geol. Soc. Amer. Bull., 97, pp. 1-10.<br />
SCHMITT J. M. (1976)-Sédimentation paléoaltération. Géochimie et Minéralisation en<br />
Plomb de la série triasique de Zeïda (Haute Moulouya, Maroc).Thèse 3ème cycle.<br />
Ecole. Nat. Sup. des Mines. Paris, France, 97p.<br />
SCHMITT J. M. & THIRY M. (1977)-Minéralisations en plomb par évolutions<br />
pédologiques d'une série arkosique du Trias (Zeida, Haute Moulouya, Maroc). Bull. Soc<br />
Géol. Franc, 163, pp. 179-186.<br />
SCHNEIDER J. L. (1990)- Enregistrement de la dynamique varisque dans les bassins<br />
volcano-sédimentaires dévono-dinantiens: exemple des Vosges du Sud (zone<br />
moldanubienne). Thèse, Université de Strasbourg, 222p., (inédit).<br />
SEBAI A., FERAUD G., BERTRAND H. & HANES J. (1991)-40Ar/39Ar dating and<br />
geochemistry of tholeiitic magmation related to the early opening of the Central Atlantic<br />
Rift. Earth Planetary. Sci. Lett. vol. 104, pp. 455-472.<br />
SEPTFONTAINE M. (1984) – Biozonation (à l'aide de foraminifères imperforés ) de la<br />
plate-forme interne carbonatée liasique du Haut Atlas (Maroc). Rev. Micropal., 27/3,<br />
pp. 209-229.<br />
SEPTFONTAINE M. (1986) - Vers une classification évolutive des Lituolidés<br />
(Foraminifères) jurassiques en milieu de plate-forme carbonatée. Revue de<br />
Paléobiologie, vol. spec. n°2 Benthos 86, pp. 229-256. Genève, Mars 1988.<br />
SLANSKY M. (1992)- «Terminologie et classification des roches sédimentaires formées de<br />
silice, silicates, carbonates et phosphates ». Manuels et Méthodes, no 22, Edit. B. R. G.<br />
M., 1992.<br />
SMITH G. A. (1986)-Coarse-grained non marine volcaniclastic sediment: Terminology and<br />
depositional process. Geol. Soc. Amer. Bull.,97 , p.1-10 .<br />
305
SOUHEIL A. (1996)-Le Mésozoïque dans le Haut Atlas de Beni Mellal<br />
(Maroc).Stratigraphie Sédimento-logie et évolution géodynamique. Thése de Doct.<br />
D’Etat. Actes de Labo. De géol. Sédim. et Paléontologie de l’Univ. Paul-Sabatier,<br />
Toulouse, Série, vol. 27, pp. 1-49, 125Fig., 5 tabl., 6 pl. 1996.<br />
SPARKS R. S. J. (1976)- Grain size variations in igninbrites and implications for the<br />
transport of pyroclastic flows. Sedimentology, Netherl., 23, pp. 147-188<br />
SPARKS R. S. J. & WILSON L. (1976)- Amodel for the Formation of ignimbrite by<br />
gravitational colum collapse .J.Geol .Soc ., London , 132, p. 441-451 .<br />
SPARKS R.S. J. & WRIGHT J. V. (1979)-Welded air-fall tuffs in : CHAPIN C. E. et<br />
ELSTON W. E. eds. : Ash flow tuffs. Geol. Soc. Amer., Sp. Paper, 180, pp. 155-166.<br />
SPARKS R. H. S., SELF S. & WALKER G. P. L. (1973)- Produits of ignimbrites<br />
eruptions. Geology, 1, 115-118.<br />
SUESS E. (1888)-Das Antlis der Erde,t.II,Tensky(ED.), Vienna, trad .Anglais 1906: the face<br />
of the earth, 2, Clarendon Press, Ox ford, 556 p.<br />
SUESS E. (1906)-The face of the earth 2, Oxford, Clarendon, 759 p.<br />
TAUGOURDEAU-LANTZ J. (1978)-Pollen des niveaux sédimentaires associés aux<br />
basaltes du Trias sur la bordure septentrionale du Maroc Central. Précisions stratigraphiques.Notes<br />
et Mém. Serv. Géol. Maroc, t. 40, no 275, pp. 135-146.<br />
TCHERNYCH G. (1978)-Structure profonde de la Haute Moulouya d'après les données<br />
géophysiques. Mines, Géologie et Energie, Rabat, 1978, n°44, pp. 115-117,1 Fig.<br />
TERMIER H. (1936)-Etudes géologiques sur le Maroc Central et le Moyen Atlas<br />
septentrional. Notes et Mém. Serv. Mines et cartes géologiques, Maroc, n°33, tome IV,<br />
1566p.<br />
TERMIER H. & DUBAR G. (1940)-<br />
Carte Géologique du Moyen Atlas septentrional au 1/200 000, avec notice explicative.<br />
Id., Notes et Mém. Servi. géol. Maroc, 24-24 bis.<br />
TERMIER H. & TERMIER G. (1948)-Observations nouvelles sur le Trias et la base du<br />
Lias dans le dans le Moyen Atlas Septentrional et le Maroc Central. Bull. Soc. Géol. Fr.,<br />
5éme série, t.18, no 6-7, pp. 395-405.<br />
THUIZAT R. & MONTIGNY R. (1977)-Age Potassium-Argon sur phases minérales<br />
séparées des dolérites mésozoïques du Maroc . 5ème Réunion annuelle des Sciences de<br />
la Terre, Rennes, 448 p.<br />
VAIL P. R. (1987)-Séisme stratigraphy interprétation procédure. In: Bally A. A. P. G. Atlas<br />
of seismic stratigraphy I. A. A. P. G. Studies in Geol., Tulsa, 27, pp. 1-10.<br />
VAIL P. R., HARDENBOL J. & TODD R. G. (1984)-Jurassic unconformities,<br />
chronostratigraphy and sea level changes from seism stratigraphy and biostratigraphy.<br />
Am. Ass. Petrol. Geol. Mem. 36, pp.129-144.<br />
VAIL P. R., MITCHUM R. M. & THOMPSON S. (1977)-Seismic and global changes of<br />
sea level, part 4: global cycles and relative changes of sea level. Memo. A. A. P. G.<br />
Tulsa, Oklahoma, Mém. 26, pp. 83-97<br />
VAIL P.R., COL. J. P, DUCHENE R. J., KUCHLY J. , MEDIAVILLA F. &<br />
TRIFILIEFF V.(1987)- La stratigraphie séquentielle et son application aux corrélations<br />
chronostratigraphiques dans le Jurassique du bassin de Paris. Bull. Soc. géol. France,<br />
1987, (8), t.II, n°7, pp.1301-1321.<br />
VAN HOUTEN F. B. (1976)- Late variscan non marine deposits. North Western. Africa:<br />
implication for pre-drift north Atlantic reconstruction, Am. J. Sci., 276, pp. 671-695.<br />
VAN HOUTEN F. B. (1977)-Triassic-Liassic deposits of Morocco and Eastern North<br />
America. Comparison. A. A. P. G. Bull., 6, (1), pp. 79-99.<br />
306
VAN WAGONER J.C., POSAMENTIER H.W., MITCHUM R.M., VAIL P.R., SARG<br />
JJ.F., LOUTIT T.S. & HARDENBOL J. (1988)-An overview of the fundamentals of<br />
sequence stratigraphy and key definitions. In: Wilgus C., Hasting B., Ross C.<br />
Posamentier H., Van Wagoner J. & Kendall C.G.St.C. eds , Sea level changes an<br />
integrated approach. S.E.P.M. Spec. Publ., Tulsa, 42, pp. 39-45.<br />
WALKER R. G. (1980) – Facies models. Geosciences Canada, Hamilton, 211p.<br />
WESTPHAL M., MONTIGNY R., THUIZAT R., BARDON C., BOSSERT A.,<br />
HAMZER R. & ROLLEY J. P. (1979)-Paléo-magnétisme et datation du volcanisme<br />
permien, triasique et crétacé du Maroc. Canadian Journal of Earth Sciences, Vol.16/11,<br />
pp.2150-2164<br />
WATERS A. C. & FISHER R. V. (1971) - Base surges and their deposits; Capelinhos and<br />
Toalvolcanoes. J. Geophys. Res., 76, 5596-5614.<br />
WHOLETZ & SHERIDAN (1979) WRIGHT J.V., SMITH A. L. & SELF. (1980)- A<br />
Working terminology of pyroclastic deposits. Jown. Volcan. Geotherm. Research,<br />
8, pp315-336.<br />
YOUBI (1998)- Etude volcanologique et géochimique. Exemple d'application dans le<br />
Neoproterozoique terminal (PIII) de l'anti-atlas et le Permien du Maroc. Thèse d'Etat<br />
Uni. Cadi Ayyad Fac. Des Sci. Semlalia, Marrakech<br />
307
LISTE <strong>DES</strong> FIGURES<br />
Fig.1 - La Haute Moulouya et la bordure méridionale du Moyen Atlas 6<br />
Fig. 2-Classification de Schmid (1981) 17<br />
Fig. 3-Classification de Chalot-Pratt & LeGall 1987 18<br />
Fig. 4-Classification des roches pyroclastiques. 18<br />
Fig. 5-Environements des volcano-sédimentaires 20<br />
Fig. 6-Organisation générale d'un cône de déjection torrentiel 22<br />
Fig. 7-(A) coupe longitudinale simplifiée dans un cône de déjection: (1)<br />
23<br />
coulées boueuses, (2) galets, (3) sables et graviers, (4) limons. (B): détail.<br />
Fig. 8-A : Principaux types de barres fluviatiles; (1) chenal droit; (2) chenaux<br />
24<br />
en tresse. B : séquence du système fluviatile en tresse<br />
Fig. 9-Dépôts dans un méandre (A) et séquence du système fluviatile à<br />
25<br />
méandre (B)<br />
Fig. 10-Analyse séquentielle<br />
26<br />
A- Typologie scalaire des séquences sédimentaires<br />
B- Parallélisme entre échelles séquentielle, eustatique et biologique.<br />
Fig. 11-Modèle de genèse de séquences de 3 éme ordre en fonction de 27<br />
l’environnement.<br />
Fig. 12-Carte de localisation des coupesn 29<br />
Fig. 13- Région de Boumia (détail dans les coulées basaltiques) 39<br />
Fig. 14- Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de<br />
40<br />
la région de Boumia-Tizi n’Rechou<br />
Fig.15-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Toumelba 43<br />
Fig. 16 – Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Toumelba<br />
46<br />
(coupe Tt 1 )<br />
Fig. 17-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques deTizi 48<br />
n’Toumelba (coupe Tt 1 )<br />
Fig. 18-Evolution sédimentologique des dépôts Triasico-Liasiques de Tizi<br />
52<br />
n’Toumelba (coupe Tt 2 )<br />
Fig. 19- Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tizi<br />
54<br />
n’Toumelba (coupe Tt 3 )<br />
Fig. 20-Coupe lithostratigraphique de Tizi n’Rechou 58<br />
Fig. 21-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tizi n’Rechou (coupe 61<br />
TN)<br />
Fig. 22-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Tizi n’Rechou 63<br />
(coupe TN)<br />
Fig. 23-Coupe lithostrarigraphique dans les argilites inférieures de Tizi<br />
66<br />
n’Rechou<br />
Fig. 24-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tizi<br />
69<br />
n’Rechou (coupe TZ).<br />
Fig. 25-Coupe lithostratigraphique de Tawrirt 72<br />
Fig. 26-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de Tawrirt (coupe TW) 74<br />
Fig. 27-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région 77<br />
Tawrirt (coupe TW).<br />
Fig. 28-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de<br />
81<br />
Boutkhoubaye (coupe BK).<br />
Fig. 29-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasique de la région de 85<br />
Boutkhoubaye (coupe BK)<br />
Fig. 30-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire de la région de Boumia 88<br />
308
(coupe BM)<br />
Fig. 31-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de la région<br />
31<br />
de Boumia (coupe BM)<br />
Fig. 32-Corrélation des dépôts triasico-liasiques des coupes de la région de<br />
93<br />
Boumia-Tizi n’Rechou.<br />
Fig. 33-Bassin de Boumia-Tizi n’Rechou : A-Répartition et géométrie des<br />
97<br />
corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine<br />
d’inondaton; 2-Séquence fluviatile en tresse; 3- séquence de cône.<br />
Fig. 34-Région de Boumia-Tizi n’Rechou : profil paléogéographique et<br />
98<br />
morphostructuraion en blocs basculés<br />
Fig. 35-Les argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi<br />
99<br />
n’Rechou : paramétres sédimentaires et modalités de dépôts<br />
Fig. 36-Log stratigraphique synthétique de la bordure méridionale du Moyen<br />
102<br />
Atlas.<br />
Fig. 37-Log stratigraphique synthétique du Lias inférieur et moyen de la Haute 104<br />
Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas.<br />
Fig. 38-Coupe lithostratigraphique d’Aghbalou Oumlil 107<br />
Fig. 39-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghbalou Oumlil<br />
109<br />
(coupe OL).<br />
Fig. 40-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Aghbalou 111<br />
Oumlil (coupe OL)<br />
Fig. 41-Coupe lithostratigraphique d’Aït Lhaj 116<br />
Fig. 42-Analyse sédimenthologique et volcano-sédimentaire d’Aït Lhaj<br />
118<br />
(coupe LH).<br />
Fig. 43-Evolution sédimenthlogique des dépôts triasico-liasiques d’Aït Lhaj<br />
121<br />
(coupe LH)<br />
Fig. 44-Corrélation des dépôts triasico-liasiques de la bordure méridionale<br />
124<br />
du Moyen Atlas.<br />
Fig. 45-Bordure méridionale du Moyen Atlas. A-Répartition et géométrie<br />
125<br />
des corps sédimentaires. B-Séquences types : 1- séquence de plaine<br />
d’inondation; 2-séquence fluviatile en tresse; 3-séquence de cône.<br />
Fig. 46- Bordure méridionale du Moyen Atlas : profil paléogéographique<br />
127<br />
et morphostructuration en blocs basculés<br />
Fig. 47-Corrélations du Lias inférieur et moyen de la bordure méridionale du<br />
128<br />
Moyen Atlas.<br />
Fig. 48-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure 129<br />
méridionaledu Moyen Atlas : séquences de sebkha (1) et à lignites (2).<br />
Fig. 48 (suite)-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la bordure 130<br />
méridionale du Moyen Atlas : séquences d’inondation et de comblement<br />
des milieux de type d’estran (3) et chenal de marée (4).<br />
Fig. 49-Le Faciès d’Itzer de la bordure méridionale du Moyen Atlas :<br />
132<br />
organisation et relation avec l’émerssion régionale intra-carixienne<br />
Fig. 50-Les argilites saliféres supérieures de la bordure méridionale du Moyen 134<br />
Atlas: paramètres sédimentaires et modalités de dépôts<br />
Fig. 51-Log stratigraphique synthétique des dépôts triasico-liasiques de la<br />
139<br />
région Aouli-Sidi Ayad<br />
Fig. 52-Analyse lithologique et volcano-sédimetaire de Oued Moulouya (coupe 141<br />
OM 1 )<br />
Fig. 53-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques de Oued<br />
144<br />
Moulouya (coupe OM 1 )<br />
Fig. 54-Analyses lithologique et volcano-sédimentaire de Oued Moulouya<br />
147<br />
(coupe OM 2 )<br />
309
Fig. 55-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Oued<br />
149<br />
Moulouya (coupe OM 2 )<br />
Fig. 56-Evolution sédimentologique des dépôts triasiques d’Aouli (coupe HA). 153<br />
Fig. 57-Coupe lithostratigraphiqque d’Aouli 156<br />
Fig. 58-Analyse lithologiqque et volcano-sédimentaire d’Aouli (coupe AH) 158<br />
Fig. 59-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d’Aouli 160<br />
(coupe AH).<br />
Fig. 60-Coupe lithostratigraphique d’Aghanbou Ou Foullous 163<br />
Fig. 61-Analyse lithologique et volcano-sédimentaire d’Aghanbou Ou<br />
164<br />
Foullous (coupe AF)<br />
Fig. 62-Evolution sédimentaire des dépôts triasico-liasiques d’Aghanbou Ou 167<br />
Foullous (coupe AF)<br />
Fig. 63-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Aqbab<br />
170<br />
Amellal (coupe AB)<br />
Fig. 64-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Tourarine 174<br />
(coupe TR)<br />
Fig. 65-Evolution sédimenthologique des dépôts triasico-liasiques d’Ifri<br />
178<br />
Ichabar (coupe IF)<br />
Fig. 66-Passage argilites infèrieures-complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi 183<br />
Ayad).<br />
Fig . 67-Corrélation des dépôts triasico-liasques de la région de Aouli-Sidi<br />
185<br />
Ayad<br />
Fig. 68-Bassin d’Aouli-Sidi Ayad. A-Répartition et géométrie des corps<br />
186<br />
sédimentaires. B-Séquences types : 1-séquence de plaine d’inondation ;<br />
2-séquence du systéme fluviatile en tresses; 3-séquence de cône.<br />
Fig. 69-Région d’Aouli-Sidi Ayad : profil paléogéographique et 187<br />
morphostructuration en blocs basculés.<br />
Fig. 70-Passage des argilites saliféres supérieures aux tidalites liasiques au<br />
188<br />
travers du paléoseuil de la Haute Mouloya : expression de la<br />
transgression carixienne<br />
Fig. 71-Les argilites saliféres sup^érieures de la région d’Aouli-Sidi Ayad :<br />
190<br />
paramétres sédimentaires et modalités de dépôts.<br />
Fig. 72-Région de Lissit : contact détritiques grossiers de base avec le socle<br />
193<br />
paléozoïque.<br />
Fig. 73-Log stratigraphique synthétique du Lias supérieur et du Bajocien de la 195<br />
région de Midel-Mibladène<br />
Fig. 74-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques de Taghbalou 198<br />
n’Aït Sidi Lahbib (coupe SL).<br />
Fig. 75-Evolution sédimentologique des dépôts triasico-liasiques d Adarhal<br />
202<br />
(coupe AR)<br />
Fig. 76-Evolution sédimentologique du Lias moyen de la laverie de Mibladène 207<br />
(coupe LV)<br />
Fig. 77-Evolution sédimentologique des dépôts liasiques de Jbel Bou Selloum 211<br />
(coupe BS)<br />
Fig. 78-Evolution sédimentologique des dépôts du Lias et du Dogger de<br />
216<br />
Almou n’Boutsalli (coupe AL)<br />
Fig. 79–Région de Midelt-Mibladéne : profil paléogéographique et<br />
222<br />
morphostructuration en blocs basculés<br />
Fig. 80-Le passage des argilites saliféres supérieures aux tidalitiques supérieur 224<br />
liasiques de la région de Midelt-Mibladéne ; mise en évidence de<br />
l’émersion lotharingienne<br />
310
Fig. 81-Le Lias inférieur et moyen de la région de Midelt–Mibladène : position 225<br />
des deux phases d’émersions régionales (intra-lotharingienne (FI) et<br />
intra-carixienne (Faciès d’Itzer) et de la phase d’inondation maximale<br />
(niveau à Hesperithyris : NH).<br />
Fig. 82-Séquences tidalitiques du Lias inférieur et moyen de la Haute<br />
226<br />
Moulouya : séquences d’inondation et de comblement des milieux de<br />
type séquences de sebkha (1); séquence à lignites (2); séquences<br />
d'estran (3) ; séquence de chenal de marée (4).<br />
Fig.83-Le Lias-Dogger de la région de Midelt-Mibladène : Expression<br />
228<br />
régionales de la crise toarcienne (couches de Mibladène) et de la<br />
transgression bajocienne (Marnes de Talsinnt)<br />
Fig. 84-Corrélations du Lias-Dogger de la Haute Moulouya et de la bordure<br />
229<br />
nord haut atlasique le long d'un transect NNE-SSW (coupes IK, OT et<br />
FL adoptées d’ Igmoulan, 1993) cf. Fig. 12 pour la légende de la carte.<br />
Fig. 85- Séquences du Dogger de la région de Midelt-Miblmadène 230<br />
Fig. 85 (suite)-Séquences du Dogger de la région de<br />
231<br />
Midelt-Miblmadène<br />
Fig. 86-Le Toarcien et l’Aalénien de la marge méridionale du paléoseuil de la 234<br />
Haute Moulouya et sa relation morphostructurale avec le bassin du<br />
Haut Atlas : évolution différentielle (coupes IK, OT et FL modifiées d’<br />
Igmoulan, 1993)<br />
Fig. 87 -Corrélation des dépôts liasiques du paléoseuil de la Haute Moulouya<br />
242<br />
et des régions limitrophes le long d’un transect NW-SE<br />
Fig. 88 Modèle de l’évolution verticale des dépôts liasiques. Impacts de<br />
244<br />
l’hydrodynamisme et du climat sur l’organisation des dépôts<br />
Fig. 89 Modalités du remplissage fluviatile synrift du Lias basal : Indicateurs<br />
245<br />
sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />
Fig. 90 Corrélation du Lias inférieur et moyen du paléoseuil de la Haute<br />
247<br />
Moulouya et des régions limitrophes le long d’untransect NW-SE.<br />
Fig. 91 Modalités d’installation des dépôts post-rift du Lias-Dogger:<br />
249<br />
Indicateurs sédimentaires et systèmes environnementaux associés<br />
Fig. 92 Schéma paléogéographique du paléoseuil de la Haute Moulouya et des 250<br />
régions bordières au cours du Lias inférieur-Carixien<br />
Fig. 93 Répartition des volcanoclastites dans la région de Boumia-Tizi<br />
255<br />
n’Rechou etle long de la bordure méridionale du Moyen Atlas<br />
Fig. 94 Répartition des volcanoclastites dans la région de Midelt-Aouli 256<br />
Fig. 95 Coupe géologiques sérieés illustrant la structure de la boutonniére<br />
266<br />
de Kerrouchène-Tanourdi, de la zone de passage de l’Accident d’Aït<br />
Oufella et de région de Boumia-Tizi N’Rechou<br />
Fig. 96 Structures distensives dans les détritiques grossiers de base et les<br />
267<br />
argilites inférieurede Dhar El Khach (Région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
Fig. 97 Région d’Aghbalou Oumlil 269<br />
Fig. 98 Coupes géologiques montrant Failles normales synsédimentaires;<br />
271<br />
Discordance progressive et discordance angulaire.<br />
Fig. 99 Coupes géologiques dans la région de Midelt-Mibladène 273<br />
Fig. 100 Coupe géologique le long du transect Khénifra-Kerrouchène<br />
274<br />
illustrant la structure d’ensemble de la région<br />
Fig. 101 Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique 275<br />
Fig. 102 Coupes géologiques illustrants la tectonique atlasique 275<br />
Fig. 103 -Etapes d’évolution géodynamique 279<br />
Fig. 103(suite)-Etapes d’évolution géodynamique 280<br />
Fig. 104-Les évenements et marqueurs géodynamiques des séries triasico- 290<br />
311
jurassiques de la Haute Moulouya et de la bordure méridionale du<br />
Moyen Atlas<br />
Fig. 105-Evolution géodynamique liasique du paléoseuil de la Haute<br />
Moulouya et de la bordure méridionale du Moyen Atlas. A, Log<br />
stratigraphique synthétique du Trias et du Lias de la Haute Moulouya et de<br />
la bordure méridionale du Moyen Atlas; B 1 , modèle de Chadwick (1986) ;<br />
B 2 , modèle d'évolution triasico-liasique de la bordure méridionale du<br />
Moyen Atlas et de la Haute Moulouya.<br />
292<br />
312
Table de matiere<br />
RESUME<br />
SOMMAIRE<br />
INTRODUCTION<br />
I-CADRES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES<br />
A-La région de Midelt-Mibladène 5<br />
B-La boutonnière de Zeïda-Aouli 5<br />
C-La boutonnière de Boumia-Tizi n’Rechou 7<br />
D-La bordure méridionale du Moyen Atlas 7<br />
E- La boutonnière de Kerrouchène-Tanourdi 8<br />
F- L’accident d’Aït Oufella 8<br />
II-HISTORIQUE <strong>DES</strong> RECHERCHES 8<br />
III-RAPPELS 11<br />
A-Rappel sur l’âge des formations triasico-liasiques 11<br />
B-Rappel sur les roches volcanoclastiques 12<br />
1-Définition 12<br />
2-Les épiclastites 13<br />
3-Les pyroclastites 13<br />
a-définition 13<br />
b-Classifications et nomenclatures des roches pyroclastiques 14<br />
α-Classification génétique 14<br />
β-Classification suivant leur source d’origine 15<br />
γ-Classification lithologique 15<br />
c-Les principaux faciés pyroclastiques 15<br />
α-Les brèches volcaniques 15<br />
β-Les tufs 16<br />
4-L’environnement de dépôt des séries pyroclastiques 19<br />
5-Les roches mixtes 21<br />
6-Altération et Néogénése 21<br />
7- Les interêts 21<br />
B-Rappel sur les milieux alluviaux 21<br />
1-Cônes alluviaux 22<br />
2-Rivières en tresse 23<br />
3-Sédimentation des réseaux à méandres 24<br />
IV-METHO<strong>DES</strong> UTILISEES ET TERMINOLOGIE ADOPTEE 25<br />
V-OBJECTIF DE L’ETUDE 28<br />
VI-ETUDE PETROGRAPHIQUE <strong>DES</strong> ROCHES VOLCANIQUES 30<br />
A-Introduction 30<br />
B-Les roches volcaniques 30<br />
1-Les basaltes 30<br />
2-Dykes 32<br />
VII-PLAN ADOPTE<br />
5<br />
32<br />
313
PREMIERE PARTIE : ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET<br />
ANALYSE SEDIMENTOLOGIQUE<br />
INTRODUCTION 37<br />
Chapitre 1 LA REGION DE BOUMIA- TIZI N’RECHOU 38<br />
I- Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 38<br />
A-Les détritiques grossiers de base 38<br />
B-Les argilites saliféres inférieures 38<br />
C-Le complexe basaltique 38<br />
D-les argilites salifères supérieures 38<br />
1-La Formation de Tizi n’Rechou 38<br />
2-La Formation de Tizi n’Toumelba 41<br />
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 41<br />
E-La Formation de Lissit 41<br />
II-COUPE DE TIZI N’ TOUMELBA 42<br />
A-COUPES Tt 1 42<br />
1-Présentation de la coupe 42<br />
2-les formations 42<br />
a-La Formation de Tizi n' Rechou 42<br />
b- La Formation de Tizi n’ Toumelba 44<br />
c-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 45<br />
d-La Formation de Lissit 45<br />
3- Les discontinuités sédimentaires 45<br />
α-des discontinuités sédimentaires mineures, 45<br />
β-des discontinuités sédimentaires majeures. 45<br />
4- Les faciès. 45<br />
5- Associations de faciès et séquences sédimentaires 47<br />
a- les séquences de 2 ème ordre. 47<br />
b- les séquences de 3 ème ordre. 49<br />
6-Conclusion 49<br />
B-Coupe Tt 2 50<br />
1-Présentation de la coupe 50<br />
2-les formations 50<br />
a-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 50<br />
b-La Formation de Lissit 50<br />
3- Les discontinuités sédimentaires 51<br />
4- Les faciès 51<br />
5- Association de faciès et séquences sédimentaires 51<br />
a- les séquences de 2 ème ordre 51<br />
b- les séquences de 3 ème ordre 51<br />
6- Conclusion 52<br />
C-La coupe Tt 3 53<br />
1- Présentation de la coupe 53<br />
2-Les formations 53<br />
a-la Formation d’Aghbalou Oumlil 53<br />
b-La Formation de Lissit 53<br />
3- Les discontinuités sédimentaires 53<br />
4-Les faciès 55<br />
5- Associations de faciès et séquences sédimentaires. 55<br />
a- Les séquences de 2 ème ordre 55<br />
b- les séquences de 3 ème ordre 55<br />
314
6- Conclusion 55<br />
III-LA COUPE DE TIZI N’ RECHOU 56<br />
A- Présentation de la coupe 56<br />
B-Les formations 56<br />
1- La Formation de Tizi n' Rechou 56<br />
a- Le membre inférieur 56<br />
b-Le membre supérieur 57<br />
2-La Formation de Tizi n’ Toumelba 59<br />
3 La Formation d’ Aghbalou Oumlil 59<br />
4- La Formation de Lissit 60<br />
a-Le membre inférieur 60<br />
b-Le membre supérieur 60<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 60<br />
D-Les faciès 60<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires 62<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre 62<br />
2- Les séquences de 3 éme ordre 64<br />
F-Conclusion 64<br />
IV- LA COUPE DE TIZI N’RECHOU 65<br />
A-Présentation de la coupe 65<br />
B-Les formations 65<br />
1-La formation basale 65<br />
a-Le membre inférieur 65<br />
b-Le membre moyen 65<br />
c-Le membre supérieur 65<br />
2-La formation supérieure 67<br />
a-Le membre inférieur 67<br />
b-Le membre médian 67<br />
c-Le membre supérieur 67<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 67<br />
D-Les faciès 68<br />
E- Associations de faciès et séquences sédimentaires 68<br />
1- Les séquences de 2 éme ordre 68<br />
2-Séquences de 3 ème ordre 70<br />
F-Conclusion 70<br />
V-COUPE DE TAWRIRT 71<br />
A-Présentation de la coupe 71<br />
B-Les formations 71<br />
1-La Formation de Tawrirt 71<br />
a-le membre inférieur: 71<br />
b-Le membre supérieur 71<br />
2-La Formation deTizi n’ Toumebla 75<br />
3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 75<br />
4-La Formation de Lissit 75<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 75<br />
D-Les faciès 76<br />
E- Association de faciès et séquences sédimentaires 76<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre 76<br />
2- Les séquences de 3 ème ordre 78<br />
F –Conclusion 78<br />
315
VI-LA COUPE DE BOUTKHOUBAYE 80<br />
A-Présentation de la coupe 80<br />
B-Les formations 80<br />
1- La Formation de Tawrirt 80<br />
a-Le membre inférieur 80<br />
b-Le membre supérieur 82<br />
2-La Formation de Tizi n’ Toumelba 82<br />
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 83<br />
4- La Formation de Lissit 83<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 83<br />
D-les faciès 83<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaire 84<br />
1- Les séquences de 2 ème ordre 84<br />
2-Les séquences de 3 ème ordre 84<br />
F- Conclusion 86<br />
VII-COUPE DE BOUMIA 87<br />
A-Présentation de la coupe 87<br />
B- Les formations 87<br />
1-La Formation de Boumia 87<br />
a-Le membre inférieur; 87<br />
b-Le membre supérieur 87<br />
2-La Formation d’Aghalou Oumlil 89<br />
3-La Formation de Lissit 89<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 89<br />
D-Les faciès 89<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 90<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre 90<br />
2-Les séquences de 3 ème ordre 90<br />
F- Conclusion 92<br />
VIII-Evolution spatio-temporelle 93<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 93<br />
B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 98<br />
Chapitre 2 LA BORDURE MERIDIONALE DU<br />
MOYEN ATLAS<br />
I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 101<br />
A-Les argilites saliféres inférieures 101<br />
B-Le complexe basaltique 101<br />
C-Les argilites salifères supérieures 101<br />
D-Les carbonates liasiques 103<br />
II-LA COUPE D’AGHBALOU OUMLIL 106<br />
A-Présentation de la coupe 106<br />
B-les formations 106<br />
1-La Formation d’ Aït El Haj 106<br />
a-Le membre inférieur 106<br />
b-Le membre supérieur 106<br />
2-la Formation de Tizi n’Toumelba 108<br />
3-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 108<br />
4-La Formation de Lissit 108<br />
C- Les discontinuités sédimentaires 110<br />
D-Les faciès 110<br />
316
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 110<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 110<br />
b-Les séquences de 3 ème ordre 112<br />
F- Conclusion 112<br />
III-LA COUPE D’AIT LHAJ 115<br />
A-Présentation de la coupe 115<br />
B-Les formations 115<br />
1-La Formation d’Aït Lhaj 115<br />
a-Le membre inférieur 115<br />
b-Le membre supérieur 115<br />
2-La Formation de Tizi n’Toumelba 117<br />
3-La Formation d’Aghbalou Oumlil 117<br />
4-La Formation de Lissit 117<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 119<br />
D-Les faciès 119<br />
E- Les associations de faciès et les séquences. 119<br />
1- Les séquences de 2 ème ordre 119<br />
2- les séquences de 3 ème ordre 120<br />
F-Conclusion 122<br />
VI-Evolution spatio-temporelle 123<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 123<br />
B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 133<br />
Chapitre 3 LA REGION D’AOULI-SIDI AYAD<br />
I-Etude stratigraphique et analyse sédimentologique 137<br />
A-Les détritiques grossiers de base 137<br />
B-Les argilites salifères inférieures 137<br />
C-Le complexe basaltique 137<br />
D-Les argilites salifères supérieures 138<br />
1-La Formation de Boumia 138<br />
a-Le membre inférieur 138<br />
b-Le membre supérieur 138<br />
2-La Formation d’Aghbalou Oumlil 138<br />
E-La Formation de Lissit 138<br />
II-LES COUPES DE OUED MOULOUYA 140<br />
A-Coupe OM 1 140<br />
1-Présentation de la coupe 140<br />
2-Les formations 140<br />
a-La Formation de Boumia 140<br />
b- La Formation d’ Aghbalou Oumlil 142<br />
c- La Formation de Lissit 142<br />
3-Les discontinuités sédimentaires 142<br />
4-Les faciès 143<br />
5-Associations de faciès et séquences sédimentaires 143<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 143<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 145<br />
6- Conclusion 145<br />
B-La coupe OM 2 146<br />
1-Présentation de la coupe 146<br />
a-La Formation de Boumia 146<br />
α-Le membre inférieur 146<br />
317
β-Le membre supérieur 146<br />
b-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 148<br />
c-La Formation de Lissit 148<br />
2-Les discontinuités sédimentaires 148<br />
3-Les faciès 148<br />
4- Associations de faciès et séquences sédimentaires 148<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 148<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 150<br />
5-Conclusion 150<br />
III- COUPES D’AOULI 152<br />
A-Présentation des coupes 152<br />
B-La coupe HA 152<br />
1-Les formations 152<br />
a-Les argilites saliféres inférieures 152<br />
b-Le complexe basaltique 152<br />
2-Les discontinuités sédimentaires 152<br />
3-Les faciès 154<br />
4-Associations de faciès et séquences sédimentaires 154<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 154<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 154<br />
5-Conclusion 154<br />
C-LA COUPE AH 155<br />
1-Présentation de la coupe 155<br />
2-Les formations 155<br />
a-La Formation de Boumia 155<br />
b-La Formation d’ Aghbalou oumlil 157<br />
c-La Formation de Lissit 157<br />
3-les discontinuités sédimentaires 157<br />
4-Les faciès 159<br />
5- Association de faciès et séquences sédimentaires. 159<br />
a- les séquences de 2 ème ordre 159<br />
b- les séquences de 3 ème ordre 161<br />
6-Conclusion 161<br />
IV- LA COUPE D’AGHANBOU OU FOULLOUS 162<br />
A-Présentation de la coupe 162<br />
B-Les formations 162<br />
1-La Formation de Boumia. 162<br />
a-Le membre inférieur 162<br />
b-Le membre supérieur 162<br />
2-La Formation d’ Aghbalou Oumlil 162<br />
3-La Formation de Lissit 162<br />
a-le membre inférieur 162<br />
b-le membre supérieur 165<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 165<br />
D-Les faciès 165<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires 165<br />
a-Les séquences de 2éme ordre 165<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 166<br />
F- Conclusion 168<br />
V-COUPE D’AQBAB AMELLAL 169<br />
A-Présentation de la coupe 169<br />
B-Les formations 169<br />
318
1-Le membre inférieur 169<br />
2-Le membre moyen 169<br />
3-Le membre supérieur 171<br />
C- Les discontinuités sédimentaires 171<br />
D- Les faciès 171<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 171<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 171<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 172<br />
F- Conclusion 172<br />
VI-LA COUPE DE TOURARINE 173<br />
A-Présentation de la coupe 173<br />
B-Les formations 173<br />
1-La Formation de Lissit 173<br />
a-Le membre inférieur 173<br />
b-le membre supérieur 175<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 175<br />
D- Les faciès 175<br />
E- Associations de faciès et séquences sédimentaires 175<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre 175<br />
2-Les séquences de 3 éme ordre 175<br />
F- Conclusion 176<br />
VII-LA COUPE D’IFRI ICHABAR 177<br />
A-Présentation de la coupe 177<br />
B-Les formations 177<br />
1-Le membre inférieur 177<br />
2-Le membre supérieur 179<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 179<br />
D-Les faciès 180<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 180<br />
a-Les séquences de 2 éme ordre 180<br />
b-Les séquences de 3 éme ordre 181<br />
F- Conclusion 181<br />
VIII-Evolution spatio-temporelle 182<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 182<br />
B-Modalités et principaux paramétres de la sédimentation 189<br />
Chapitre 4 LA REGION DE MIDELT-MIBLADENE<br />
I - PRESENTATION <strong>DES</strong> LOGS STRATIGRAPHIQUES<br />
192<br />
SYNTHETIQUES<br />
A-Le socle paléozoïque 192<br />
B-Les détritiques grossiers de base 192<br />
C-Les argilites salifères inférieures 192<br />
D-Le complexe basaltique 193<br />
E-Les argilites salifères supérieures 193<br />
F-Les carbonates liasiques sont matérialisés par la Formation de Lissit. 194<br />
G-Le Toarcien 194<br />
H-Aalénien 196<br />
I- Bajocien inférieur (zone à Laeviuscula et base de la zone à Sauzei 196<br />
J- Bajocien inférieur (sommet de la zone à Sauzei et zone à Humphriesianum) 196<br />
I- COUPE DE TAGHBALOU N’AIT SIDI LAHBIB 197<br />
A-Présentation de la coupe 197<br />
319
B-Les formations 197<br />
1-La Formation de Boumia 197<br />
a-Le membre inférieur b-Le membre supérieur 197<br />
b-Le membre supérieur 197<br />
2-La Formation d’Aghbalou Oumlil, 197<br />
3-La Formation de Lissit 199<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 199<br />
D-Les faciès 199<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 199<br />
1-Les séquences de 2 éme ordre 199<br />
2-Les séquences de 3 éme ordre 199<br />
F-Conclusion 200<br />
II-LA COUPE D’ADARHAL 201<br />
A-Présentation de la coupe 201<br />
B-Les formations 201<br />
1-La Formation de Boumia 201<br />
2- La Formation d’Aghbalou Oumlil 203<br />
3- La Formation de Lissit 203<br />
a-le membre basal 203<br />
b-Le membre médian 203<br />
c-Le membre supérieur 203<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 204<br />
D-Les faciès 204<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 204<br />
1-Les séquences de 2 ème ordre 204<br />
2- Les séquences de 3 ème ordre 205<br />
F-Conclusion 205<br />
III-LA COUPE DE LA LAVERIE 206<br />
A-Présentation de la coupe 206<br />
B-Les formations 206<br />
1-Le membre inférieur 206<br />
2-Le membre supérieur 206<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 208<br />
D-Les faciès 208<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires. 208<br />
a- séquences de 2 ème ordre 208<br />
b- séquences de 3 ème ordre 208<br />
F-Conclusion 208<br />
IV-COUPE DE JBEL BOU SELLOUM 209<br />
A-Présentation de la coupe 209<br />
B-Les formations 209<br />
1-Les carbonates anté-Itzer 209<br />
2-Le faciès d’ Itzer 210<br />
3-Les carbonates post-Itzer 210<br />
C-Les discontinuités sédimentaires 212<br />
D-Les faciès 212<br />
E-Association de faciès et séquences sédimentaires 213<br />
1-Séquences de 2 éme ordre 213<br />
2-Séquences de 3 éme ordre 214<br />
F– Conclusion 214<br />
V-LA COUPE D’ALMOU N’ BOUTSALLI 215<br />
A-Présentation de la coupe 215<br />
320
B-Les formations 215<br />
1-La Formation de Lissit 215<br />
2-Le faciès de Mibladène 215<br />
a- Le membre inférieur 215<br />
b-Le membre supérieur 215<br />
3-Les marnes de Talsinnt 217<br />
C- Les discontinuités sédimentaires 217<br />
D- Les faciès 218<br />
E-Associations de faciès et séquences sédimentaires 218<br />
1- Les séquences de 2 éme ordre 218<br />
2-Les séquences de 3 éme ordre 219<br />
F-Conclusion 219<br />
VI-Evolution spatio-temporelle 220<br />
A-Corrélation et répartition des corps sédimentaires 220<br />
B-Modalités et principaux paramètres de la sédimentation 227<br />
C- Evolution différentielle du Toarcien et de l’Aalénien de la marge<br />
233<br />
méridionale du paléoseuil de la Haute Moulouya et sa relation<br />
morphostructurale avec le bassin du Haut Atlas<br />
DEUXIEME PARTIE : SYNTHESE REGIONALE<br />
INTRODUCTION 239<br />
I-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 240<br />
TRIASICO-LIASIQUES<br />
II-CORRELATION A L’ECHELLE REGIONALE <strong>DES</strong> DEPOTS 243<br />
JURASSIQUES<br />
III-LES FACIES-CLES 251<br />
A-Les volcanoclastites 251<br />
1-Caracteristiques pétrographiques 251<br />
2-Significations paléogeographique et structurale des volcanoclastites 254<br />
a-Inventaire des volcanoclastites 254<br />
b-Implications géodynamiques 254<br />
B-Les faciès rouges 257<br />
1- Le Lias inférieur et moyen 257<br />
2- Le Lias supérieur 258<br />
3-Dogger 258<br />
C- Les carbonates 259<br />
1-Les tidalites liasiques 259<br />
a- Région de Midelt-Mibladène 259<br />
b- Le paléoseuil de la Haute Moulouya. 260<br />
c- La bordure méridionale du Moyen Atlas 260<br />
2-Les carbonates toarço-aalèniens 260<br />
3-Le calcaire corniche 261<br />
TROISIEME PARTIE : PARAMETRES ET GRADIENTS<br />
GEODYNAMIQUES<br />
I- L’EVOLUTION STRUCTURALE 265<br />
Introduction 265<br />
1-Premiére étape 265<br />
2-Deuxiéme étape 272<br />
3-Troisiéme étape 274<br />
321
II-LES ETAPES D’EVOLUTION 277<br />
A-Etape triasico-liasique : 277<br />
B-Etape toarcienne et aaléno-bajocienne 282<br />
C-Serrage atlasique et inversion structurale 282<br />
283<br />
III-COMPARAISONS AVEC LES AUTRES SECTEURS DU<br />
DOMAINE ATLASIQUE<br />
A-Les volcanoclastites 283<br />
B-Faciès d’Itzer 284<br />
C- les faciès rouges toarciens 285<br />
CONCLUSIONS GENERALES<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES 295<br />
LISTE <strong>DES</strong> FIGURES 308<br />
TABLE DE MATIERE 318<br />
ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS : Microfaciès des volcanoclastites, 323<br />
affleurements et paysage triasico-jurassiques (Pl. I à XI)<br />
322
ANNEXE <strong>DES</strong> PLANCHES PHOTOS :<br />
Microfaciès des volcanoclastites, affleurements<br />
et paysages triasico-jurassiques<br />
323
PLANCHE I<br />
Photo 1-Basaltes microlithique porphyrique du Moyen Atlas (LP).<br />
Photo 2- Basaltes microlithique porphyrique d’Aouli-Sidi Ayad (LN).<br />
Photo 3-Basaltes microlithique porphyrique localement doléritique de Midelt-Mibladène<br />
(LN).<br />
Photo 4-Basaltes microlithique peu porphyrique localement doléritique d’Aouli-Sidi Ayad<br />
(LN).<br />
Photo 5-Basaltes xénolithique de Midelt-Mibladène (LN).<br />
Photo 6-Basaltes doléritique d’Aouli-Sidi Ayad (LN).<br />
324
100 µm<br />
250 µm<br />
100 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
Planche I-Microfaciès des basaltes triasico-liasique<br />
325
PLANCHE II<br />
Photo 1-Détritiques grossiers de base (LP)<br />
Photo 2- Détritiques grossiers de base (LP)<br />
Photo 3-Conglomérat à fragments holofeldspathiques (a) aux limites arrondies (LN).<br />
Photo 4- Conglomérat à gravelles (a) et fragments holofeldspathiques (b). (LN).<br />
Photo 5- Conglomérat à fragments holofeldspathiques, généralement calcitisés et aux limites<br />
arrondies (LN).<br />
Photo 6- Dolomies gréseuses (LN)<br />
326
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm 250 µm<br />
Planche II-Microfaciès de détritiques<br />
327
PLANCHE III<br />
Photo 1-Bréche d’explosion.<br />
Photo 2- Traînée de lave vitreuse entièrement calcitisée (brèche pyroclastique).<br />
Photo 3-Brèche riche en opaques concentrés en aiguilles et en amas disséminés dans le<br />
ciment (texture dendritique).<br />
Photo 4-Tuf à lapilli (éléments holofeldspathiques à limites en choux fleur).<br />
Photo 5-Fragments vitreux aplatis partiellement recristallisés (structure vitroclastique) .<br />
Photo 6-Tuffite à cristaux de feldspath à clivage tordu.<br />
328
250 µm 250 µm<br />
250 µm 250 µm<br />
250 µm 250 µm<br />
Planche III-Microfaciès des pyroclastites<br />
329
PLANCHE IV<br />
Photo 1- Cinérite litée et rubanée (fluage des éléments). (LP)<br />
Photo 2- Cinérite litée et rubanée montrant un fluage des éléments. (LN)<br />
Photo 3- Tuf lithique à fragments de basalte doléritique à limites diffuses et sinueuses. (LN).<br />
Photo 4-Tuf lithique à fragments pyroclastiques de formes anguleuse (a) et sinueuse (b). (LN.,<br />
x40).<br />
Photo 5-Tuf cristallin et lithique à lithophyse (lave vésiculée et canaliculée : structure<br />
vitroclastique) (LN).<br />
Photo 6-Tuf cristallin à éclats de verre aigus et acérés. (LN).<br />
330
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm<br />
250 µm 250 µm<br />
Planche IV-Microfaciès des pyroclastites<br />
331
PLANCHE V<br />
Photo 1- Tuf vitreux (autobréche) à fragments de lave vitreuse en forme d’Y<br />
(Texture vitroclastique rappelant des flammèches, LN)<br />
Photo 2-Tuf cristallin à échardes de verre de texture vitroclastique (lave vésiculée, LN)<br />
Photo 3-Dolomie tufacée à cristaux de feldspath tordu. (LN).<br />
Photo 4-Dolmies tufacées lumachelliques à cristaux de plagioclases en macle tordue (LN).<br />
Photo 5-calcaire tufacé gravelles micritiques à facture épiclastiques.(LN).<br />
Photo 6-Tuf cristallin à échardes de verre<br />
332
250 µm 250 µm<br />
100 µm<br />
250 µm<br />
100 µm 100 µm<br />
Planche V-Microfaciès des pyroclastites<br />
333
PLANCHE VI<br />
Photo 1-Discordance majeur entre le socle paléozoïque et les détritiques grossiers de base<br />
(Trias supérieur de la région de Lissit)<br />
Photo 2-Conglomérat de base à éléments centimétriques à pluridécimétriques du socle :<br />
schiste, quartz et barytine (détail des détritiques grossiers de base)<br />
Photo 3-Arkoses grossières à stratification oblique (détritiques grossiers de base de Tizi N’<br />
Rechou)<br />
Photo 4-Grès lie de vin à stratification oblique (détritiques grossiers de base de Tizi N’<br />
Rechou)<br />
Photo 5-Argilites salifères inférieures (région de Tizi N’ Rechou)<br />
Photo 6-Argilites salifères inférieures et passage au complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi<br />
Ayad)<br />
Photo 7-Passage des argilites salifères inférieures au complexe basaltique montrant des<br />
niveaux décolorés correspondant à des mares (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
Photo 8- Calcrêtes microplissées qui marquent le passage des argilites salifères inférieures au<br />
complexe basaltique (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
334
1 2<br />
3 4<br />
5 6<br />
7 8<br />
335
PLANCHE VII<br />
Photo 1- "Niveau mélange" à éléments de basaltes et d’argilites (contact complexe basaltiqueargilites<br />
inférieures : région de Midelt-Mibladène)<br />
Photo 2- Complexe basaltique de la région d’Aouli-Sidi Ayad<br />
Photo 3-Détails dans le complexe basaltique : altération en boules<br />
Photo 4-Niveaux à pillow-lavas montrant à la base des figures d’échappement de gaz (région<br />
de Boumia-Sidi Ayad)<br />
Photo 5-Basaltes prismés (bordure méridionale du Moyen Atlas)<br />
Photo 6-Complexe basaltique affecté par des fentes de tailles et de formes variées, à<br />
remplissage siliceux (région d’Aouli-Sidi Ayad)<br />
Photos 7 et 8-Niveaux sédimentaires (argiles et carbonates) intercalés dans le complexe<br />
basaltique<br />
336
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
337
PLANCHE VIII<br />
Photo 1-Passage du complexe basaltique aux argilites salifères supérieures (bordure<br />
méridionale du Moyen Atlas).<br />
Photo 2-Niveau de carbonates stromatolitiques ferruginisés et minéralisés soulignant le<br />
passage du complexe basaltique aux argilites salifères supérieures (bordure<br />
méridionale du Moyen Atlas).<br />
Photo 3-Vue panoramique des argilites saliféres supérieures de la région de Boumia-Tizi<br />
N’Rechou.<br />
Photos 4 et 5- Argilites consolidées, généralement concrétionnées : niveaux pédogénétiques<br />
intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />
Photo 6-Calcrêtes dans les argilites salifères supérieures.<br />
Photos 7 et 8-Niveaux évaporitiques intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />
338
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
339
PLANCHE IX<br />
Photo 1- Brèche à éléments de basalte et matrice silicifiée.<br />
Photo 2-Conglomérat à éléments de basalte et carbonates de tailles variées et matrice marron.<br />
Photo 3-Bréche pyroclastique à matrice fine de tufs fins.<br />
Photo 4-Tuf lithique grossier à stratification fine.<br />
Photo 5-Tuf lithique fin à stratification fine.<br />
Photo 6- Cendres intercalés dans les argilites salifères supérieures<br />
Photo 7-Détail des cendres intercalées dans les argilites salifères supérieures<br />
Photo 8-Passées de calcaires tufacés intercalés au sommet des argilites saliféres supérieures.<br />
340
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5 6<br />
7<br />
8<br />
341
PLANCHE X<br />
Photo 1-Complexe basaltique-argilites saliféres supérieures-carbonates tidalitiques liasiques.<br />
Photo 2- Passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />
Photo 3-Passage progressif des argilites saliféres supérieures aux carbonates (alternance<br />
d’argilites rougeâtres et de calcaires beiges)<br />
Photo 4- Alternance d’argilites verdâtres ligniteuses et de calcaires à bois fossiles (sommet<br />
des argilites saliféres supérieures).<br />
Photo 5-Faciès d’Itzer (Carixien de la bordure méridionale du Moyen Atlas : Région<br />
de qbal Lahlam).<br />
Photo 6-Barres des carbonates Anté-Itzer (Lias inférieur et Moyen)<br />
Photo 7- Faciès de Mibladène (Toarcien région de Midelt-Mibladène).<br />
Photo 8- Surface de discontinuité qui coiffe la barre carbonatée toarço-aalénienne : barre à<br />
galettes algaires et bélemnites (région d’Almou N’Boutsalli).<br />
342
1 2<br />
3 4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
343
PLANCHE XI<br />
Photo 1-Complexe basaltique-argilites saliféres supérieures-carbonates tidalitiques liasiques.<br />
Photo 2- Passage des argilites saliféres supérieures aux carbonates<br />
Photo 3-Passage progressif des argilites saliféres supérieures aux carbonates (alternance<br />
d’argilites rougeâtres et de calcaires beiges)<br />
Photo 4- Alternance d’argilites verdâtres ligniteuses et de calcaires à bois fossiles (sommet<br />
des argilites saliféres supérieures).<br />
Photo 5-Faciès de Mibladène (Toarcien région de Midelt-Mibladène).<br />
Photo 6-Surface de discontinuité qui coiffe la barre carbonatée toarço-aalénienne : barre à<br />
galettes algaires et bélemnites (région d’Almou N’Boutsalli).<br />
Photo 7-Marnes et marno-calcaires à cancellophycus du Bajocien inférieur.<br />
Photo 8-Marnes de Talsinnt bajociennes et calcaires corniches.<br />
344
1 2<br />
3 4<br />
5<br />
345
PLANCHE XI<br />
Photo 1-Accident de Tizi N’Rechou<br />
Photo 2-Accident de Midelt-Aouli<br />
Photo 3-Accident Chevauchante d’Aït Oufella<br />
Photo 4 -Failles normales<br />
Photo 5 et 6-Structures d’effondrement de différentes échelles<br />
Photo 7 et 8-Grabens dans les détritiques grossiers de base<br />
346
1 2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
347