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43 |2013 봄호 - 프랑스문화예술학회

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Modulations & ornements ❚ 187<br />

surtout, nous arriverions au fait que reconnaître la diversité possible<br />

des paradigmes esthétiques c’est reconnaître la multiplicité des genres<br />

(le quoi) et surtout des manières (le comment) ; c’est reconnaître et<br />

insister sur la diversité des moyens de création de différences, à<br />

savoir comment la manière (le ce par quoi) créé le quoi ; comment<br />

la manière crée l’identité d’un genre ou, en un mot, comment l’usage<br />

crée la catégorie et non l’inverse. Autrement dit, comment, comme le<br />

souligne Gilles Deleuze, « l’individuation précède en droit la forme et<br />

la matière, l’espèce et les parties, et tout élément de l’individu<br />

constitué. (…) 37) » et que donc, par conséquent, toute catégorie<br />

esthétique doit être d’une manière générale revisitée à l’aune des<br />

pratiques qui la fonde. 38)<br />

Car ce qui apparaît également dans ce rapide parcours c’est, nous<br />

l’avons vu, l’insistance de Gilles Deleuze à considérer les conditions<br />

du déploiement différentiel plutôt que de porter son attention sur les<br />

effets ; insistance portée sur les conditions de la création et non sur<br />

celles de la réception. Ce qui veut dire que c’est au cas par cas,<br />

c’est-à-dire selon chaque singularité modale mise en œuvre, que<br />

l’individuation d’une œuvre dépend. Autrement dit, une œuvre est<br />

cas particulier des géométries non-euclidiennes (riemannienne en particulier).<br />

Renversement d’une hiérarchie qui ampute nullement sa validité d’usage mais fait<br />

simplement constater son caractère désormais non exclusif. En un mot,<br />

l’esthétique a pareillement besoin d’une refonte de ses catégories – ainsi que de<br />

la hiérarchisation qu’elle sous-tend – à l’instar sans doute de ce que fut la<br />

théorie des ensembles pour les mathématiques.<br />

37) Gilles Deleuze, Op.cit., p. 56<br />

38) Ceci obligerait l’esthéticien à rentrer dans le concret des pratiques évitant ainsi<br />

d’élaborer une justification a posteriori de formes supposées arrêtées. Telle<br />

semble être l’idée exprimée par Gilles Deleuze lui même lorsqu’il regrette la<br />

dichotomie que s’impose l’esthétique entre la théorie du sensible et théorie du<br />

beau. Différence et répétition, Op.cit., p. 94.

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