43 ｜2013 봄호 - 프랑스문화예술학회

Modulations & ornements ❚ 183
qui appartiennent à tel ou tel agencement 27) » ; chaque ‘âge’ étant
potentiellement contenu dans un autre. Dès lors, si le classicisme peut
s’envisager comme la volonté d’une maîtrise du chaos que représente
la matière par l’imposition hiérarchisée de formes symboliques fortes,
le romantisme est l’expression d’un âge où la matière n’est plus
perçue comme chaos mais comme mouvement « d’une variation
continue » et les formes comme un ensemble en « développement
continu ». La matière cesse « d’être une matière de contenu pour
devenir une matière d’expression. 28) » Enfin, avec l’âge moderne, nous
passerions d’une relation forme/matière à une relation
matériaux/forces. Les matériaux visibles sont là pour capter les forces
invisibles, informelles ou immatérielles du Cosmos nous dit l’auteur :
« l’essentiel n’est plus dans les formes et les matières, ni dans les
thèmes, mais dans les forces, les densités, les intensités 29) . »
On comprendra donc en quoi toute la philosophie de la différence
ne cesse de combattre le schéma hylémorphique, clef d’une
philosophie de la représentation. « Alors on ne peut plus parler
d’une forme sonore qui viendrait organiser une matière ; on ne peut
même plus parler d’un développement continu de la forme, insiste le
philosophe. Il s’agit plutôt d’un matériau très complexe et très
élaboré, qui va rendre audible des forces non sonores. Au couple
matière-forme se substitue le couplage matériau-forces. 30) » La logique
modale qui s’illustre chez Deleuze par des philosophes tels que Duns
Scot ou Spinoza, lui oppose précisément une distribution pluraliste
27) Gilles Deleuze, Félix Guattari, Mille plateaux, Op.cit., p. 428.
28) Ibid., p. 419.
29) Ibid., p. 422-423.
30) Ibid., p. 121.