43 ｜2013 봄호 - 프랑스문화예술학회

172 ❚ 2013 프랑스문화예술연구 제43집
de motiver ou d’illustrer la pensée de leur auteur. Aussi, pour nous
permettre d’éclairer les propositions esthétiques réexposées et
amplifiées dans « De la Ritournelle », la musique modale – dont on
sait que d’une manière générale l’Orient est l’un des dépositaires
privilégiés – est une expression musicale qui nous paraît, tout autant
que la musique sérielle, pouvoir éclairer la logique différentielle au
cœur de la philosophie deleuzienne.
1. Musique(s) & modes
Au préalable, rappelons brièvement que la musique modale est
présente dans de nombreuses cultures. À titre d’exemples, en ce qui
concerne l’Europe, elle est notamment caractéristique du chant
grégorien, des chants et musiques traditionnels de la Grèce, des
Balkans, de la Scandinavie ou des pays celtiques même si, en
définitive, elle caractérise principalement la musique orientale : la
musique arabo-andalouse, le chant religieux juif, la musique persane,
les ragas de l’Inde ou encore certaines formes de chant et de
musique est-orientaux traditionnels pentatoniques, dont ceux de la
Corée. « L’échelle modale de base, écrit Ollivier Cullin, est un
pentatonique sans demi-ton (…) Échelle commune à d’autres
traditions extra-européennes. » 4)
En ce qui concerne la musique dite savante occidentale, la musique
modale est pour l’essentiel représentée par la musique médiévale. En
4) Olivier Cullin, Brève histoire de la musique au Moyen Âge, Fayard, 2002, p.91-92.
Cette échelle modale peut caractériser également certaines formes musicales
afro-américaines relevant du blues ou du jazz.