43 ｜2013 봄호 - 프랑스문화예술학회

Modulations & ornements ❚ 171
congrue en philosophie, il convient de s’étonner que la prise en
compte de la musique modale manque étonnamment à Gilles
Deleuze lui-même. De même, on s’étonnera également du fait que
dans le chapitre « Le lisse et le strié » de Mille plateaux(1980), par
exemple, le modèle musical est traité séparément du modèle
esthétique, lui consacré aux arts visuels 2) . Ceci étant dit, la
philosophie de Gilles Deleuze ouvre pour la musique modale en
particulier et la philosophie de l’art en général des perspectives non
négligeables notamment celles de nous inciter à repenser la réflexion
esthétique autrement qu’à partir des modèles proposés par les arts
visuels.
Évoquer la question des rapports de la philosophie de la différence
de Gilles Deleuze avec la musique conduit presque instantanément à
l’évocation de nombreux passages de Mille plateaux dont le
foisonnant chapitre intitulé : « De la Ritournelle. » Toutefois, pour
tenter d’en comprendre les implications, il nous paraît nécessaire de
partir de l’ouvrage théorique où se fonde l’essentiel de la philosophie
deleuzienne, nous voulons parler de Différence et répétition.
Différence et répétition est un livre où la musique, notamment la
musique atonale et sérielle, est présente même si c’est le théâtre qui
remporte alors l’adhésion du philosophe comme art capable de
rendre concret sa pensée 3) . Quoi qu’il en soit, dans ces deux
ouvrages, les questions d’esthétiques sont permanentes et ne cessent
2) Ce fait peut être éclairé lorsque par exemple dans son Abécédaire (1988), Gilles
Deleuze renvoie la musique à l’affect alors que la peinture, voire la littérature,
sont associées à l’élaboration de percepts quoique que Deleuze lui-même
reconnaît qu’affect et percept sont étroitement liés.
3) Gilles Deleuze, Différence et répétition, P.U.F, 1968, p. 16-19. (p. 32-33 pour la
musique)