43 ｜2013 봄호 - 프랑스문화예술학회

170 ❚ 2013 프랑스문화예술연구 제43집
alors que l’Antiquité - Platon pour la Grèce ou Confucius pour la
Chine - avait comme modèle privilégié la musique 1) . Il parait par
conséquent intéressant de se demander ce que ce même discours
esthétique pourrait être si le paradigme qui le domine était davantage
orienté vers la musique plutôt que vers les arts visuels sur lesquels,
aujourd’hui encore, se concentre l’essentiel des études. Ce simple fait
pourrait avoir de nombreuses conséquences telles que, par exemple,
la primauté du rythme sur la vision ou la primauté du mouvement
sur l’image.
Voulant aller plus loin, nous nous sommes donc installés dans ce
dialogue que nous entrevoyons possible entre une forme musicale
aux origines très anciennes qu’est la musique modale et une
philosophie que nous pouvons encore qualifier de contemporaine, à
savoir la philosophie de la différence de Gilles Deleuze. Il s’en est
suivi plusieurs réflexions dont l’objectif majeur, dans cette première
approche, est notamment de montrer que l’angle différentiel peut être
considéré comme un modèle épistémologique d’une grande acuité
pour une large partie de l’activité artistique d’hier et d’aujourd’hui.
Aussi, sans vouloir être exhaustif ni trop technique, nous souhaitons
dans un premier temps montrer en quoi la musique modale entre
singulièrement en résonance avec la philosophie de la différence
deleuzienne exposée notamment dans Différence et répétition (1968) ;
philosophie qui a pour fondements l’intensité et la pluralité au
détriment de la représentation et de l’identité. Toutefois, même si
l’on peut saluer le fait que Gilles Deleuze prend régulièrement en
compte la musique alors que celle-ci est souvent réduite à une part
1) Wang Keping, Confucius and Plato on Music, in New Essay in Comparative
Aesthetics, Cambridge Scholars Publishing, 2007, p. 89-108.