Soleo 27 - Agence Europe-Education-Formation France

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Soleo ZOOM PATRICK HETZEL Quelles sont les stratégies les plus payantes à l'international pour les universités ? « Construire sa marque pour gagner en attractivité à l’international « PPatrick HETZEL Directeur général pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle Lorsque l’on cherche un cap, une orientation en matière de politique publique, la loi est une source d’inspiration très légitime. Avec l’article 1 de la LRU (Libertés et responsabilités des universités) du 1 0 août 200 7, 6 missions sont confi ées aux universités dont 2 concernant la dimension européenne et internationale : la coopération internationale et la participation à la construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cela veut dire que nous avons un modèle européen à défendre et à valoriser. La stratégie européenne et internationale d’un établissement est nécessairement au cœur de son projet de développement. L’international ne doit pas être un ajout, un supplément d’âme, un simple service ou département universitaire l’international : doit être pensé et construit comme consubstantiel à l’activité d’enseignement supérieur et de recherche. L ’international doit donner lieu à une réfl exion de nature à la fois politique et stratégique. Cela nécessite d’identifi er les leviers stratégiques pour améliorer le positionnement international des universités françaises. Se positionner , c’est à la fois occuper un terrain, un espace et c’est faire le nécessaire pour que ce soit visible et lisible. De ce fait, le premier levier de changement stratégique c’est celui qui consiste à se préoccuper de la culture interne de nos organisations universitaires. L’international doit être « porté » politiquement dans les universités. Cela ne peut être l’affaire de quelques-uns, mais doit être l’affaire de tous : équipes présidentielles, personnels et étudiants. Le deuxième levier pour améliorer le positionnement de nos universités françaises, c’est d’avoir une stratégie de « marquage », une « bannière » qui fait sens et sur laquelle il est possible de capitaliser . Cela peut se faire autour d’un site : « Université de Strasbourg », « Université de Lyon » ; d’un lieu mythique comme « La Sorbonne » que tout le monde revendique ou d’un mix intelligent entre un référent substantiel et d’un lieu, « Paristech » par exemple. Le troisième levier c’est de se fixer des objectifs précis et donc de rentrer dans une démarche de ciblage. Faire de l’international « tout azimut » n’a pas de sens. Il faut concentrer ses actions et ses messages sur des zones ou des thématiques prioritaires. Ce qui compte, ce ne sont pas tant la quantité des échanges que leur qualité. C’est en conjuguant ces leviers qu’un établissement assure sa modernisation, qu’il construit sa marque et gagne en attractivité à l’international. 8

« Améliorer la qualité de nos missions, témoigner d’une approche cohérente découlant de la stratégie politique d’ensemble de l’établissement « LOUIS VOGEL ZOOM Soleo VLouis VOGEL Président de la Conférence des Présidents d’université La mixité des équipes d’enseignants-chercheurs, celle des étudiants ; le nombre et la qualité des actions de coopération internationale, tant en formation qu’en recherche ; la visibilité des établissements au niveau international : voilà des éléments certainement « payants » pour l’attractivité de nos établissements ! Cette politique d’internationalisation est une partie incontournable de nos stratégies d’établissement, qui participe à l’amélioration de la qualité de nos missions. Ces différents éléments doivent, pour porter leurs fruits, être plus que la somme des activités et initiatives particulières, en témoignant d’une approche cohérente, découlant de la stratégie politique d’ensemble de l’établissement. Nos contrats, évalués par l’ AERES* tiennent d’ailleurs tout particulièrement compte du volet international et de nos stratégies dans ce domaine. En recherche, un établissement a intérêt à valoriser l’internationalisation de ses enseignants-chercheurs et chercheurs, gage de son attractivité. La mobilité entrante des chercheurs, lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre des programmes européens, peut constituer en soi un indicateur positif d’évaluation puisqu’une participation à ces programmes extrêmement sélectifs est un gage de reconnaissance internationale dont tiennent compte les évaluations. Cette politique internationale d’établissement peut être caractérisée en amont par le montage de partenariats de recherche pérennes entre laboratoires, notamment par la création de laboratoires inter-établissements ou de contrats de coopération entre laboratoires français et étrangers de façon à favoriser les échanges des chercheurs en mobilité entrante ou sortante. La valorisation de ces coopérations passe également par une incitation aux publications communes entre laboratoires français et étrangers. En ce qui concerne les activités de formation , un établissement a intérêt à favoriser la codiplomation dès le niveau masters mais surtout au niveau doctoral, par la délivrance de double-diplômes, diplômes conjoints, cotutelles de thèse ou encore par la délocalisation de formations à l’étranger . La cotutelle de thèse est en soi un élément de compétitivité et d’excellence puisque la renommée d’un diplôme ou d’une filière est mesurable par la qualité des étudiants qui s’y inscrivent et constitue ainsi une base immédiate d’analyse comparée justifi ant de l’employabilité internationale du diplômé. L’internationalisation d’un établissement passe également par sa politique de formation interne et la promotion qu’il fait de cette « culture internationale », notamment vis-à-vis de ses personnels administratifs. Une université doit penser sa stratégie internationale d’établissement en fonction de son intégration sur un territoire et d’une mutualisation éventuelle de ses services internationaux en relation directe avec les autres acteurs, par exemple dans le cadre d’un PRES, ce qui donne un poids plus important à sa dynamique internationale. L ’harmonisation de la politique de l’établissement doit se faire en cohérence avec la politique de relations internationales des collectivités territoriales et des acteurs économiques, sociaux et culturels de son environnement. La représentation de l’université à l’étranger en sortira renforcée, cette approche coordonnée constituant un atout pour chacun. Une politique qualitative d’accueil des étudiants et des enseignants chercheurs peut aussi être un instrument extrêmement favorable de développement à l’international, par le biais d’outils comme la facilitation d’acquisition de logement, de l’obtention du visa, d’un numéro de compte bancaire, d’une assurance etc., à l’instar de ce que réalisent les centres d’accueil EURAXESS**. Les étudiants et les enseignants chercheurs - s’ils sont bien accueillis seront en effet les meilleurs ambassadeurs des établissements – et du pays- qui les ont accueillis * Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur ** Euraxess France est un réseau de plus de 20 centres localisés sur l’ensemble du territoire français pour apporter une aide personnalisée aux chercheurs ainsi qu’à leur famille à chaque étape de leur mobilité 9

<strong>Soleo</strong> ZOOM<br />

PATRICK HETZEL<br />

Quelles sont les stratégies<br />

les plus payantes à l'international<br />

pour les universités ?<br />

«<br />

Construire sa<br />

marque pour<br />

gagner en<br />

attractivité à<br />

l’international<br />

«<br />

PPatrick HETZEL<br />

Directeur général<br />

pour l'enseignement<br />

supérieur et l'insertion<br />

professionnelle<br />

Lorsque l’on cherche un cap, une orientation en matière de<br />

politique publique, la loi est une source d’inspiration très légitime.<br />

Avec l’article 1 de la LRU (Libertés et responsabilités des<br />

universités) du 1 0 août 200 7, 6 missions sont confi ées aux<br />

universités dont 2 concernant la dimension européenne et<br />

internationale : la coopération internationale et la participation<br />

à la construction de l’espace européen de l’enseignement<br />

supérieur et de la recherche. Cela veut dire que nous avons<br />

un modèle européen à défendre et à valoriser.<br />

La stratégie européenne et internationale d’un établissement<br />

est nécessairement au cœur de son projet de développement.<br />

L’international ne doit pas être un ajout, un supplément d’âme,<br />

un simple service ou département universitaire l’international<br />

:<br />

doit être pensé et construit comme consubstantiel à l’activité<br />

d’enseignement supérieur et de recherche. L ’international<br />

doit donner lieu à une réfl exion de nature à la fois politique<br />

et stratégique.<br />

Cela nécessite d’identifi er les leviers stratégiques pour améliorer<br />

le positionnement international des universités françaises.<br />

Se positionner , c’est à la fois occuper un terrain, un<br />

espace et c’est faire le nécessaire pour que ce soit visible et<br />

lisible.<br />

De ce fait, le premier levier de changement stratégique c’est<br />

celui qui consiste à se préoccuper de la culture interne de nos<br />

organisations universitaires. L’international doit être « porté »<br />

politiquement dans les universités. Cela ne peut être l’affaire<br />

de quelques-uns, mais doit être l’affaire de tous : équipes<br />

présidentielles, personnels et étudiants.<br />

Le deuxième levier pour améliorer le positionnement de nos<br />

universités françaises, c’est d’avoir une stratégie de « marquage<br />

», une « bannière » qui fait sens et sur laquelle il est<br />

possible de capitaliser . Cela peut se faire autour d’un site :<br />

« Université de Strasbourg », « Université de Lyon » ; d’un lieu<br />

mythique comme « La Sorbonne » que tout le monde revendique<br />

ou d’un mix intelligent entre un référent substantiel et<br />

d’un lieu, « Paristech » par exemple.<br />

Le troisième levier c’est de se fixer des objectifs précis et donc<br />

de rentrer dans une démarche de ciblage. Faire de l’international<br />

« tout azimut » n’a pas de sens. Il faut concentrer ses<br />

actions et ses messages sur des zones ou des thématiques<br />

prioritaires. Ce qui compte, ce ne sont pas tant la quantité des<br />

échanges que leur qualité.<br />

C’est en conjuguant ces leviers qu’un établissement assure sa<br />

modernisation, qu’il construit sa marque et gagne en attractivité<br />

à l’international. <br />

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