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Les relations professionnelles au Luxembourg - Conseil ...

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à l’avis tripartite du 18 avril 1998 par le Comité permanent de l’emploi réuni les 15 et 16 juillet<br />

1998.<br />

La prise en charge du plan d’action par le Comité de coordination tripartite est une nouve<strong>au</strong>té,<br />

comme se plaît à le souligner le directeur du STATEC, Serge ALLEGREZZA 137 : « La tripartite<br />

luxembourgeoise, depuis sa création, a eu une vocation d’instance anti-crise sectorielle. Certes,<br />

l’environnement macro-économique n’a jamais été totalement absent des débats. Pourtant, ce n’est<br />

qu’avec le premier plan d’action national pour l’emploi (PAN) répondant <strong>au</strong> fameux processus de<br />

<strong>Luxembourg</strong> que des objectifs macro-économiques ont été explicités : croissance, compétitivité et,<br />

avant tout, modération salariale ».<br />

Et Serge ALLEGREZZA d’indiquer toutefois que le dialogue macro-économique ne s’est pas vraiment<br />

enraciné dans le débat national, suite à deux c<strong>au</strong>ses principales. Premièrement, les partenaires<br />

soci<strong>au</strong>x ont exprimé leur crainte devant l’immixtion de l’Etat et du Gouvernement dans l’<strong>au</strong>tonomie<br />

tarifaire. Pour les syndicats, modération salariale rime avec exploitation, <strong>au</strong>stérité et fracture sociale.<br />

Deuxièmement, Serge ALLEGREZZA estime que dans un pays de taille réduite mais très ouvert,<br />

les marges de manœuvre de la politique macro-économique sont limitées. Pourtant, ajoute l’<strong>au</strong>teur :<br />

« l’analyse, l’évaluation et l’implication des partenaires soci<strong>au</strong>x sur les grandes orientations de la<br />

politique macro-économique sont à la base du succès du modèle social luxembourgeois ».<br />

Le Comité de coordination tripartite semble bien, en effet, être devenu un moyen pour les partenaires<br />

soci<strong>au</strong>x de faire entendre leur voix. Le meilleur et le plus récent exemple s’est produit le 3 février<br />

2005 138 . Ce jour là, les organisations syndicales ont présenté des positions sur un rapport commandé<br />

par le Gouvernement à l’économiste français Lionel FONTAGNE, portant sur la compétitivité de<br />

l’économie nationale 139 . Ce fut l’occasion pour les syndicats de faire entendre leurs voix et surtout<br />

de réaffirmer leurs revendications et leurs refus de toute régression sociale.<br />

5.2.5. Synthèse<br />

Créé par la loi, le Comité de coordination tripartite a <strong>au</strong>ssi été confirmé par celle-ci à deux reprises.<br />

Son caractère initialement temporaire a changé en caractère permanent par la force de la loi. Ses<br />

compétences ont évolué <strong>au</strong>ssi par des changements lég<strong>au</strong>x, même si sa composition est restée telle<br />

qu’à l’origine. La loi de 1999 instituant le PAN l’a même chargé de compétences non initialement<br />

prévues. Il en est allé de même lorsque le Comité a négocié le PNR en 2005 et a adopté le grand<br />

accord tripartite du 28 avril 2006.<br />

A la différence du <strong>Conseil</strong> économique et social, le Comité de coordination tripartite a pu <strong>au</strong>ssi quitter<br />

son enveloppe purement formelle et légale pour se saisir à sa guise de certains dossiers, comme<br />

le dernier sur le rapport FONTAGNE. Cette institution apparaît moins rigide dans la prise en charge<br />

des problèmes que le <strong>Conseil</strong> économique et social.<br />

137 S. ALLEGREZZA,<br />

Néocorporatisme et performance<br />

économique : quel avenir pour le<br />

modèle social luxembourgeois ?,<br />

in Le présent et l’avenir du modèle<br />

luxembourgeois, op. cit., pp. 180-<br />

181.<br />

138 J. RHEIN, La tripartite a entendu<br />

M. Fontagné, le Quotidien<br />

indépendant luxembourgeois,<br />

vendredi 4 février 2005, p. 3.<br />

139 Le rapport Fontagné sur la<br />

compétitivité du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

écho de l’industrie, FEDIL,<br />

<strong>Luxembourg</strong>, décembre 2004, pp.<br />

27-37.<br />

5.2.6. Le bilan<br />

Le bilan de l’action du Comité de coordination tripartite se vérifie surtout à la lecture de deux législations<br />

dans lesquelles il est intervenu de manière directe, celle du 24 décembre 1977 qui l’inst<strong>au</strong>re<br />

et celle du 12 février 1999 inst<strong>au</strong>rant le premier plan d’action national pour l’emploi.<br />

Dans le cadre de la législation de 1977, on peut retenir surtout les éléments suivants :<br />

- des mesures spécifiques afin d’améliorer structurellement les entreprises du commerce et<br />

de l’artisanat ;<br />

- l’octroi d’une prime d’apprentissage <strong>au</strong>x employeurs du secteur de l’industrie en vue de la<br />

formation professionnelle de la main d’œuvre ;<br />

- la rééducation professionnelle et la formation complémentaire des travailleurs menacés de<br />

perdre leur emploi ;<br />

72 / Le <strong>Conseil</strong> économique et social et le Comité de coordination tripartite

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