2008 - paperJam
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CHAPITRE I<br />
e) Mise en place d’un taux de sur-couverture de 2%<br />
Afin d’augmenter la protection des obligataires en cas de liquidation d’une banque d’émission de<br />
lettres de gage, la valeur nominale et la valeur nette actualisée de la masse de couverture doivent<br />
dorénavant dépasser de manière permanente la valeur nominale, respectivement la valeur nette<br />
actualisée des lettres de gage en circulation d’au moins 2%.<br />
A côté de ces modifications essentielles, le nouveau texte instaure également des modifications de<br />
moindre importance, telles que :<br />
- la précision explicite d’inclure dans la masse de couverture des titres garantis par une collectivité<br />
de droit public de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de l’OCDE,<br />
- l’inclusion des prêts garantis par d’autres engagements du secteur public comme par exemple des<br />
public private partnerships,<br />
- la précision quant à l’accès aux garanties (une banque ne peut utiliser à des fins de couverture<br />
que les créances publiques qui sont exigibles à tout moment et pour lesquelles il n’existe pas<br />
d’exception tirée du rapport de base ayant donné lieu à cette créance),<br />
- l’abandon de la limite spécifique de 60 fois les fonds propres de sorte que les banques peuvent<br />
émettre des lettres de gage au-dessus de cette limite, et<br />
- l’augmentation du taux maximum de la valeur estimée de réalisation des immeubles d’habitation<br />
pouvant être incluse dans la masse de couverture à 80%.<br />
2. La pratique de la surveillance prudentielle<br />
2.1. L’impact de la crise financière sur la surveillance prudentielle<br />
Compte tenu de la dimension historique de la crise financière, la question de l’efficacité de<br />
la régulation bancaire doit être posée. Avant de répondre à cette question, il faut se pencher<br />
brièvement sur l’origine de la crise financière actuelle du secteur bancaire européen.<br />
Un certain nombre de banques européennes, sous la pression de leurs actionnaires qui exigeaient<br />
une rentabilité plus importante, ont augmenté le volume de leurs opérations en prenant sur leur<br />
bilan des risques dont la qualité s’est avérée par la suite moins élevée qu’initialement estimée.<br />
D’autres banques ont poursuivi des stratégies d’expansion qui se sont avérées désastreuses dans<br />
une situation de crise.<br />
2.1.1. Un cadre réglementaire défaillant ?<br />
La réglementation en vigueur au Luxembourg se résume largement à la transposition authentique des<br />
directives européennes. Ce n’est que la liquidité qui fait l’objet d’une réglementation nationale.<br />
Force est de constater que la réglementation européenne extrêmement détaillée sur la solvabilité et<br />
la limitation des grands risques n’a pas empêché une crise financière historique. Le secteur bancaire<br />
ne souffre sûrement pas d’absence de régulation, mais plutôt d’une pléthore de régulation assez<br />
inefficace. Le degré de détail et de complexité de la réglementation existante absorbe une partie<br />
non négligeable des ressources de surveillance, sans que la qualité de la surveillance ne s’en trouve<br />
améliorée.<br />
Il est largement reconnu aujourd’hui que les ratios de solvabilité Bâle II et Bâle I ont rendu possible<br />
un leveraging trop important. Bâle II souffre en plus du fait que les exigences en fonds propres<br />
peuvent être calculées soit en utilisant des modèles internes, soit en se basant sur des ratings<br />
externes. Il est de plus en plus reconnu que le leveraging absolu des banques devrait être limité en<br />
utilisant des outils simples, comme par exemple le rapport entre fonds propres de base et le total<br />
du bilan et hors-bilan.<br />
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