Caroline Raffin : Réception d'une écriture de la rue - Le Fourneau
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la tension est très importante. Le silence se fait, les spectateurs ont été surpris par la brusque agitation et tension imposée par la mise en espace de cette case. Une fois la case formée, les personnages, cachés par les tôles, entament un chant rythmé, rappelant les palabres d’un marché. Le langage émis, s’il ne signifie rien en lui-même, est rendu signifiant par l’intonation. Les spectateurs, quelque peu surpris et « assommés » par le son du contact du métal sur le sol, sont très attentifs et silencieux à ce moment du spectacle. Ils écoutent avec vigilance ce que le spectacle leur offre. Dans la tension de ce silence, un mouvement simultané des comédiens fait tomber les tôles vers l’extérieur, comme les pétales d’une fleur qui s’ouvriraient. Le « rideau » tombe. Les lumières des feux à mains se sont arrêtées et seul un brasero disposé au centre du cercle de jeu laisse apparaître de somptueux personnages aux costumes bien curieux. Éclairons notre propos par le schéma et les photos suivantes : Une malle à costumes disposée à l’intérieur de la case leur a en effet permis de se débarrasser de leurs capes. Leur solennité et leur dignité font éclater la beauté et la diversité du métissage de leurs costumes. Ils illustrent la rencontre du costume occidental avec des matières et des tissus africains. Les personnages, tournés sur eux-mêmes, se sont emparés de lances, également préparées dans une 24
malle, qui, dans un mouvement les animant l’une après l’autre, sont allumées au moyen du brasero. Les personnages, torches enflammées, se retournent alors dans un lent mouvement chorégraphié vers les spectateurs. C’est la première confrontation de face entre acteurs et public que le spectacle provoque. L’image est sublime. Il est arrivé que certains spectateurs applaudissent la beauté de l’image. Soudainement, les personnages, le visage sérieux et grave, s’arment pour brusquement sauter sur les tôles en avançant vers les spectateurs. L’attaque simulée s’arrête à la limite de l’espace du public, provoquant le recul physique de certains spectateurs. La sérénité de l’instant précédent est rapidement cassée par cette agression soudaine. Les personnages, conscients d’avoir provoqué la peur, stoppent alors leurs mouvements pour laisser éclater leurs rires. Le calme s’installe de nouveau. L’ordre d’entrée des comédiens et leurs positionnements lors de la formation de la case a préparé l’ordre de sortie des personnages. L’air 25
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<strong>la</strong> tension est très importante. <strong>Le</strong> silence se fait, les spectateurs ont été surpris par<br />
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Une fois <strong>la</strong> case formée, les personnages, cachés par les tôles, entament un<br />
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rien en lui-même, est rendu signifiant par l’intonation. <strong>Le</strong>s spectateurs, quelque<br />
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s’ouvriraient. <strong>Le</strong> « ri<strong>de</strong>au » tombe. <strong>Le</strong>s lumières <strong>de</strong>s feux à mains se sont arrêtées<br />
et seul un brasero disposé au centre du cercle <strong>de</strong> jeu <strong>la</strong>isse apparaître <strong>de</strong><br />
somptueux personnages aux costumes bien curieux.<br />
Éc<strong>la</strong>irons notre propos par le schéma et les photos suivantes :<br />
Une malle à costumes disposée à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> case leur a en effet permis<br />
<strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong> leurs capes. <strong>Le</strong>ur solennité et leur dignité font éc<strong>la</strong>ter <strong>la</strong><br />
beauté et <strong>la</strong> diversité du métissage <strong>de</strong> leurs costumes. Ils illustrent <strong>la</strong> rencontre du<br />
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