Caroline Raffin : Réception d'une écriture de la rue - Le Fourneau
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Oposito définit le fil conducteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation et écrit l'événement qui ouvre<br />
le « Grains <strong>de</strong> folie » au petit matin, ainsi que celui <strong>de</strong> clôture. L'ensemble <strong>de</strong>s<br />
compagnies participent à ce moment collectif. Ensuite, chaque compagnie investit<br />
une partie <strong>de</strong> l'espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête avec sa propre proposition le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée.<br />
<strong>Le</strong>s compagnies se retrouvent au moment <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit.<br />
Afin <strong>de</strong> stimuler <strong>la</strong> participation du public, qui doit être un élément moteur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fête, l'entrée est payante à un tarif plutôt élevé (100 francs). <strong>Le</strong> démarrage décalé à<br />
quatre heures du matin et l'entrée payante sont effectivement d’excellents moyens<br />
pour réunir un public motivé. <strong>Le</strong>s bénévoles se chargent <strong>de</strong> réaliser les décors et<br />
les costumes plusieurs mois en amont dans une ancienne manufacture que loue<br />
l’association rebaptisée « Grains <strong>de</strong> folie ». Ces six années <strong>de</strong> « Grains <strong>de</strong> folie »,<br />
<strong>de</strong> 1989 à 1995, en permettant <strong>de</strong> disposer librement d'un temps et d'un lieu<br />
préservés, ont offert aux artistes accueillis une p<strong>la</strong>te-forme d'expérimentation<br />
unique en son genre. Depuis 1990, Oposito s’est installée à Noisy-le-Sec (93). En<br />
parallèle <strong>de</strong>s « Grains <strong>de</strong> folie », elle <strong>la</strong>nce en 1992, un ren<strong>de</strong>z-vous annuel à sa<br />
ville et à ses habitants, les « Rencontres d'Ici et d'Ailleurs ». La compagnie se<br />
charge ici aussi d’écrire et <strong>de</strong> mettre en scène <strong>la</strong> manifestation. Elle y invite<br />
d’autres compagnies à produire leur création et à prendre part à un spectacle<br />
monumental où se conjuguent les différents savoir-faire <strong>de</strong> ces équipes. De<br />
nombreuses compagnies, accueillies au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux festivals, tournent<br />
aujourd’hui au niveau européen et international : Générik Vapeur, Ilotopie,<br />
Délices Dada, <strong>la</strong> compagnie Off, Turbulence ou encore l’Illustre Famille<br />
Burattini… Ces <strong>de</strong>ux exceptionnelles p<strong>la</strong>tes-formes <strong>de</strong> créations furent portées par<br />
Oposito. La rencontre et l’échange <strong>de</strong> tous ces metteurs en scène réunis<br />
amorcèrent une réflexion profon<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> définition d’une <strong>écriture</strong> spécifique <strong>de</strong><br />
<strong>rue</strong>.<br />
Cependant, malgré les succès <strong>de</strong> Grains <strong>de</strong> folie et <strong>la</strong> participation aux<br />
Jeudis du Port, l’association « Grains <strong>de</strong> folie » ne dispose toujours pas d’un lieu à<br />
elle. L’équipe déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong> prendre possession en novembre 1994 d’un ancien<br />
entrepôt désaffecté sur le port <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Brest. La mairie n’est pas très<br />
enthousiaste mais l’Etat commence à affirmer son soutien au développement <strong>de</strong>s<br />
Arts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong> et à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> structures permettant aux artistes <strong>de</strong> fabriquer<br />
leurs spectacles dans <strong>de</strong>s conditions adaptées. L’occupation illicite finit donc par<br />
s’officialiser. <strong>Le</strong> 11 novembre 1994 à six heures du matin, le <strong>Fourneau</strong> voit le<br />
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