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Caroline Raffin : Réception d'une écriture de la rue - Le Fourneau

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PARTIE 1 : INTENTIONS ET ECRITURE<br />

SCENOGRAPHIQUE<br />

Un glissement sémantique s’opère aisément dans les discours entre « Arts<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong> », « Théâtre <strong>de</strong> <strong>rue</strong> » et « Théâtre dans <strong>la</strong> <strong>rue</strong> ». Or, s’il est vrai que les<br />

artistes <strong>de</strong> <strong>rue</strong> travaillent « dans » et « sur » l’espace public, peut-on dire qu’il<br />

suffit <strong>de</strong> transposer hors les murs un spectacle « <strong>de</strong> théâtre » pour qu’il soit théâtre<br />

<strong>de</strong> <strong>rue</strong> ? L’étu<strong>de</strong> d’une spécificité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong> semble donc <strong>de</strong>voir s’imposer. La<br />

préposition « dans » marque soit le lieu où l’on est, soit le lieu dans lequel on<br />

entre. L’expression « Théâtre dans <strong>la</strong> <strong>rue</strong> » montre qu’ici <strong>la</strong> nature même du lieu<br />

est secondaire et ce théâtre pourrait tout à fait regagner l’enceinte fermée d’une<br />

salle. <strong>Le</strong> dispositif scénique est simplement transposé dans <strong>la</strong> <strong>rue</strong> et conserve donc<br />

le rapport frontal traditionnel, marqué par <strong>la</strong> séparation entre <strong>la</strong> scène et le<br />

parterre. En ce qui concerne l’i<strong>de</strong>ntification d’ « Arts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong> » au « Théâtre <strong>de</strong><br />

<strong>rue</strong> », Philippe Chaudoir, dans une proposition <strong>de</strong> typologie du champ général<br />

recouvert par le terme générique d’Arts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong>, parle d’une modalité<br />

métonymique, le terme <strong>de</strong> « théâtre <strong>de</strong> <strong>rue</strong> » étant majoritairement employé par les<br />

compagnies pour i<strong>de</strong>ntifier leur pratique artistique. Aussi il remp<strong>la</strong>ce l’appel<strong>la</strong>tion<br />

Arts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rue</strong> qui, elle, regroupe l’ensemble <strong>de</strong>s pratiques. Ces <strong>de</strong>ux expressions<br />

semblent ainsi pouvoir désigner <strong>de</strong>s formes communes en développant les mêmes<br />

spécificités. Dans l’objectif d’analyser <strong>la</strong> réception théâtrale <strong>de</strong>s Trottoirs <strong>de</strong><br />

Jo’Burg…mirage, je m’attacherai à définir en quoi et comment <strong>la</strong> démarche<br />

spectacu<strong>la</strong>ire d’Oposito engage <strong>de</strong>s enjeux et <strong>de</strong>s problématiques spécifiquement<br />

urbains. <strong>Le</strong> théâtre <strong>de</strong> <strong>rue</strong> et l’espace urbain semblent intrinsèquement liés et<br />

même interdépendants. Alors que le premier opère une mutation en transformant<br />

le second en un vaste espace <strong>de</strong> représentation, le second influence<br />

considérablement le premier, suscitant <strong>la</strong> création. Avant <strong>de</strong> voir comment <strong>Le</strong>s<br />

Trottoirs <strong>de</strong> Jo’Burg…mirage s’ancre dans <strong>la</strong> ville qu’il investit pour qu’elle<br />

<strong>de</strong>vienne sa muse et son décor, je commencerai par retracer l’histoire et <strong>la</strong><br />

démarche d’<strong>écriture</strong> <strong>de</strong> cette compagnie.<br />

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