Étude Sauvageau - Ville de Gatineau

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Importance d’une bibliothèque publique Plusieurs documents ont été écrits afin de démontrer l’importance de doter les villes, quel que soit le pays, de bibliothèques publiques valables et performantes. C’est un euphémisme de dire que le livre et la lecture sont à la base de toute civilisation parce que le droit à la lecture est un droit absolu et parce que tout citoyen, dans quelque endroit qu’il habite, doit avoir librement accès aux livres. Tout le problème est là : placer tous les livres, qu’ils soient numériques ou format papier, à la portée de tous les lecteurs, à leur portée intellectuelle par le choix, à leur portée financière par la gratuité, à leur portée physique par la proximité. Cet accès libre suppose des bibliothèques considérables, bien garnies, bien équipées et bien pourvues de personnel administratif et technique. Communautaire, citoyenne, identitaire, démocratique, accessible, la bibliothèque publique est tout naturellement l’agora culturelle de son arrondissement, le centre culturel de la communauté, comme le définissait l’UNESCO dans les années 50. Elle doit être conçue comme un service direct aux citoyens, un service de proximité alimenté par une institution phare, au service de l’éducation, de la culture et de l’information. La bibliothèque favorise d’autant plus l’exercice de la citoyenneté qu’elle est intégrée à sa communauté. Animatrice et partenaire culturelle attentive aux besoins des résidents et des groupes du quartier dans lequel elle s’insère. Offrant à tous un accès gratuit et permanent à l’information, elle s’anime au quotidien et devient un lieu de rencontres et d’échanges. Un lieu familier dans lequel les gens se reconnaissent. En outre, elle s’avère un élément essentiel pour les jeunes dans la mesure où les tests Pisa effectués auprès des jeunes Français établissent une corrélation indiscutable entre lecture et réussite scolaire. Plus les élèves ont plaisir à lire, plus ils obtiennent de bons résultats. Les tendances des bibliothèques du XXI e siècle Le Québec se positionne très loin des bibliothèques publiques développées par les États-Unis, les pays scandinaves, l’Angleterre, la Russie et, plus près de nous, les autres provinces canadiennes. Ces pays ont compris depuis très longtemps l’importance des bibliothèques comme lieu de médiation culturelle, à l’instar de l’UNESCO. Une étude récente menée par Léger Marketing sur les besoins du lectorat actuel et potentiel identifie quelques caractéristiques spécifiques des bibliothèques du XXI e siècle. Rapport de Philippe Sauvageau Octobre 2011 Léger Marketing a collecté des données sur les Perceptions et satisfaction des Québécois à l’égard des bibliothèques au mois de juin 2009. Cette collecte de données porte sur 1 736 Québécois de 16 ans et plus, dont l’échantillon était pondéré par sexe, âge, langue, niveau de scolarité, présence d’enfants dans le ménage, dans l’ensemble des 17 régions du Québec. Ce sondage révèle des réalités dont devraient tenir compte toutes les bibliothèques, particulièrement celles ayant des projets de développement. Lorsque les usagers sont en contact avec les services d’une bibliothèque, certaines activités sont évaluées positivement, d’autres moins, d’où la question suivante qui a été posée : quelles activités des clients des bibliothèques forment leurs attitudes. Deux activités influencent leurs attitudes : l’emprunt au comptoir et les activités sociales, ce qui implique un contact direct avec le personnel de la Bibliothèque. C’est donc vers ces deux types d’activité que doivent porter les efforts d’amélioration de la relation avec la clientèle. On a constaté, de plus, que les activités sociales (animations, expositions, sociabilisassions et rencontres d’amis) contribuent positivement à créer des attitudes favorables aux bibliothèques, quel que soit le niveau de scolarité. 4
L’enquête a identifié les raisons pour se déplacer à une bibliothèque. Trois types de raisons ont été identifiés par ordre décroissant : • Sociales : animations, expositions, amis; • Travail : consulter les ressources électroniques et les autres documents aux fins de travail; • Emprunts : emprunter ou renouveler le prêt. « En somme, c’est la lecture en silence qui fait place à la parole, à la lecture sociale, à la parole partagée… Les bibliothèques ont pris conscience en chemin que stocker des livres dans un endroit ne faisait pas vivre la lecture. On a compris qu’il fallait animer le livre, animer les documents, animer les gens et les communautés autour du livre. On renonce au statut exclusif de prêteur de livres pour celui du passeur de culture. » 1 Par ailleurs, on utilise l’ordinateur pour, dans un premier temps, consulter le catalogue, pour réserver les documents, pour renouveler les prêts et consulter le site Web; et dans un deuxième temps, pour accéder aux livres audio, aux livres numériques et aux magazines électroniques. Deux grands rôles normatifs, à savoir à quoi devrait servir une bibliothèque, se démarquent, la culture : connaissance et apprentissage; la socialisation : activités sociales et expositions. Par ailleurs, les améliorations à apporter, d’après les personnes sondées, concernent les nouvelles collections (34%), les heures d’ouverture améliorées (25 %) et les meilleurs services en ligne (14 %). Les emprunteurs empruntent surtout des best-sellers, des bandes dessinées, des livres pour enfants, des films et des disques. On note très peu d’intérêt pour les collections spécialisées. L’enquête conclut que les préposés au comptoir doivent jouer un rôle essentiel dans la stratégie de communication persuasive en rappelant l’existence des services offerts et le contenu de ces services. Ils doivent faciliter la procédure d’emprunt et de réabonnement. Le contact du bibliothécaire avec l’emprunteur doit être l’occasion de « cross selling » : proposer d’autres services que ceux utilisés par l’emprunteur. En effet, la promotion des bibliothèques doit d’abord être un marketing défensif qui vise à maintenir les abonnés existants. Les bibliothèques doivent être publicisées comme un outil efficace et facile à utiliser et un lieu de rencontre sociale. Rapport de Philippe Sauvageau Octobre 2011 5 1 Mylene Gauthier, conseillère en culture et bibliothèques à la Ville de Québec et Marie D. Martel, conseillère en ressources documentaires, direction associée des bibliothèques à la Ville de Montréal, extrait de conférence : les Bibliothèques de demain, Colloque les Arts et la Ville, mai 2011
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