simulation numerique de la combustion diphasique - cerfacs
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Ecole Doctorale Energétique et Dynamique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s<br />
DEA Energétique et Transferts<br />
(Systèmes et Procédés)<br />
SIMULATION NUMERIQUE<br />
DE LA COMBUSTION DIPHASIQUE<br />
Rapport <strong>de</strong> stage<br />
Ref : WN/CFD/03/73<br />
Matthieu BOILEAU<br />
Juillet 2003<br />
Responsable : Bénédicte CUENOT<br />
Equipe CFD - Combustion<br />
Centre Européen <strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Formation Avancée en Calcul Scientifique
Résumé<br />
La <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong> dans les moteurs aéronautiques et automobiles fait aujourd’hui l’objet<br />
d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s numériques poussées. Les principaux enjeux rési<strong>de</strong>nt dans le<br />
contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> et dans <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions polluantes. Dans cette optique,<br />
il est nécessaire <strong>de</strong> caractériser l’injection <strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong>, son évaporation et sa <strong>combustion</strong>.<br />
Ce stage a pour but <strong>de</strong> modéliser le phénomène d’évaporation/<strong>combustion</strong> à travers <strong>la</strong> configuration<br />
simplifiée d’une f<strong>la</strong>mme monodimensionnelle <strong>diphasique</strong>. La réalisation <strong>de</strong> cet objectif s’est<br />
faite en quatre étapes. En premier lieu, une étu<strong>de</strong> bibliographique a permis <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong><br />
modélisation eulérienne <strong>de</strong>s écoulements à phase dispersée, en vue <strong>de</strong> leur <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> numérique<br />
par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul AVBP TPF du CERFACS. En second lieu, le traitement par ce co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
conditions aux limites caractéristiques dans un champ <strong>diphasique</strong> a été validé afin <strong>de</strong> préparer<br />
à <strong>la</strong> mise en oeuvre <strong>de</strong> calculs monodimensionnels. La troisième étape a mis en évi<strong>de</strong>nce le<br />
bon comportement d’AVBP TPF dans une situation d’évaporation monodimensionnelle pour<br />
<strong>la</strong>quelle il existe une solution analytique. Enfin, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong> a permis <strong>de</strong><br />
retrouver les résultats théoriques par le calcul numérique.<br />
Ces travaux constituent une première validation du co<strong>de</strong> dans l’optique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> d’écoulements<br />
physiquement et géométriquement plus complexes, représentatifs <strong>de</strong>s situations industrielles.<br />
Remerciements<br />
J’exprime tout d’abord ma reconnaissance à Bénédicte Cuenot pour l’attention qu’elle a portée<br />
à l’encadrement <strong>de</strong> ce stage.<br />
Ces remerciements s’adressent également aux autres membres <strong>de</strong> l’équipe <strong>diphasique</strong>. Pour <strong>la</strong><br />
générosité <strong>de</strong> leur ai<strong>de</strong> et <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong> leurs conseils, merci à André Kaufmann, Jean-Baptiste<br />
Mossa, Stéphane Pascaud et Eléonore Riber.<br />
Je n’oublie pas l’ensemble <strong>de</strong>s doctorants, en particulier Antoine Dauptain et Alois Sengissen,<br />
post-doctorants et permanents qui contribuent à rendre l’atmosphère chaleureuse.<br />
Je remercie enfin Thierry Poinsot pour m’avoir donné l’opportunité d’effectuer ce stage au sein<br />
<strong>de</strong> l’équipe CFD du CERFACS.<br />
3
Table <strong>de</strong>s matières<br />
Introduction 7<br />
CERFACS : Centre Européen <strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Formation Avancée en Calcul Scientifique<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />
Contexte d’étu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />
Objectifs du stage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />
1 Equations du modèle eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s 10<br />
1.1 Rappel <strong>de</strong>s équations locales instantanées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />
1.2 Approche statistique : définition <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> moyenne . . . . . . . . . . . . 10<br />
1.3 Equations en gran<strong>de</strong>urs moyennes principales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />
1.4 Ecriture simplifiée <strong>de</strong>s équations du modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . 14<br />
1.5 Description et modélisation <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />
1.6 Outil numérique : AVBP TPF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />
2 Interaction <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s avec les conditions aux limites dans un écoulement<br />
<strong>diphasique</strong> 23<br />
2.1 Description <strong>de</strong>s conditions aux limites caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />
2.2 Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s conditions aux limites<br />
caractéristiques dans le co<strong>de</strong> AVBP TPF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />
2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />
3 Evaporation dans un écoulement monodimensionnel 33<br />
3.1 But <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
3.2 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration étudiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
3.3 Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />
3.4 Vérification <strong>de</strong>s hypothèses du modèle <strong>diphasique</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />
4 F<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire monodimensionnelle <strong>diphasique</strong> 42<br />
4.1 But <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />
4.2 C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />
4.3 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration étudiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />
5
4.4 Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48<br />
4.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />
Conclusion et perspectives 53<br />
Bibliographie 55<br />
ANNEXES 56<br />
A Solution analytique du problème d’évaporation 57<br />
B Profils <strong>de</strong>s Variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme monophasique prémé<strong>la</strong>ngée d’éthanol 59<br />
6
Introduction<br />
CERFACS : Centre Européen <strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Formation<br />
Avancée en Calcul Scientifique<br />
Le CERFACS, créé en 1987, est un centre <strong>de</strong> recherche internationalement reconnu dans le domaine<br />
du calcul scientifique à haute performance. Il héberge une cinquantaine <strong>de</strong> chercheurs<br />
permanents et post-doctorants <strong>de</strong> toutes nationalités, ainsi que <strong>de</strong> nombreux stagiaires, doctorants<br />
et visiteurs.<br />
Le CERFACS est constitué <strong>de</strong> cinq équipes <strong>de</strong> recherche :<br />
– Climatologie et Changement Global ;<br />
– Traitement du Signal ;<br />
– Electromagnétisme ;<br />
– Algorithmique et Calcul Parallèle ;<br />
– Mécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s Numérique (CFD).<br />
Cette <strong>de</strong>rnière équipe est elle-même divisée en <strong>de</strong>ux pôles <strong>de</strong> recherche : Aérodynamique et<br />
Combustion.<br />
Ce stage a été effectué au sein <strong>de</strong> l’équipe Combustion dont les principales activités sont :<br />
– La Simu<strong>la</strong>tion Numérique Directe (DNS) pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intéractions f<strong>la</strong>mme/turbulence<br />
avec chimie complexe ;<br />
– <strong>la</strong> Simu<strong>la</strong>tion aux Gran<strong>de</strong>s Echelles (LES) pour étudier le mé<strong>la</strong>nge, les instabilités <strong>de</strong> <strong>combustion</strong><br />
et les interactions f<strong>la</strong>mme/paroi, en <strong>combustion</strong> gazeuse et <strong>diphasique</strong> gaz/liqui<strong>de</strong>.<br />
Contexte d’étu<strong>de</strong>s<br />
Aujourd’hui, <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> numérique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> dans les écoulements monophasiques<br />
gazeux commence à fournir <strong>de</strong>s prédictions réalistes <strong>de</strong> phénomènes tels que les instabilités <strong>de</strong><br />
<strong>combustion</strong> et <strong>la</strong> génération <strong>de</strong> polluants.<br />
Cependant, dans <strong>de</strong> nombreuses situations <strong>de</strong> <strong>combustion</strong>, le caractère <strong>diphasique</strong> <strong>de</strong> l’écoulement<br />
doit être pris en compte pour rendre le calcul numérique réellement applicatif. C’est le cas<br />
en particulier dans les chambres <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> <strong>de</strong>s turbines aéronautiques, dans les moteurs à<br />
<strong>combustion</strong> interne (diesel et injection directe essence), dans certains brûleurs industriels, etc.<br />
La figure 1 présente un exemple schématisé <strong>de</strong> configuration industrielle faisant intervenir les<br />
écoulements <strong>diphasique</strong>s réactifs. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas où le carburant est injecté sous forme<br />
<strong>de</strong> gouttelettes liqui<strong>de</strong>s, on s’attend à ce que les aspects <strong>diphasique</strong>s jouent un rôle important<br />
dans l’écoulement.<br />
Paradoxalement, <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong> a été beaucoup moins étudiée <strong>de</strong> façon théorique que<br />
7
Injecteur<br />
Chambre <strong>de</strong> <strong>combustion</strong><br />
Compresseur<br />
Turbine<br />
Gouttelettes <strong>de</strong> carburant<br />
F<strong>la</strong>mme<br />
Fig. 1 – Exemple <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong> : chambre <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> d’un turboréacteur.<br />
<strong>la</strong> <strong>combustion</strong> gazeuse en raison <strong>de</strong>s difficultés supplémentaires 1 <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s écoulements<br />
à phase dispersée.<br />
En 2001, l’équipe Combustion a décidé <strong>de</strong> s’orienter vers l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce type d’écoulements en<br />
mettant au point un module <strong>diphasique</strong> (TPF) pour le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul AVBP. Ce co<strong>de</strong> <strong>de</strong> recherche<br />
parallèle, développé au CERFACS <strong>de</strong>puis 1992, est dédié à <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> aux gran<strong>de</strong>s<br />
échelles <strong>de</strong>s écoulements gazeux réactifs en géométrie complexe.<br />
Dans <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’écoulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ux approches sont envisageables : l’approche<br />
<strong>la</strong>grangienne et l’approche eulérienne. L’approche <strong>la</strong>grangienne suit chaque particule<br />
dans son mouvement et calcule sa trajectoire par un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> forces. Même en regroupant statistiquement<br />
les particules en c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> gouttes, cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ressources calcu<strong>la</strong>toires<br />
telles qu’elle reste pour l’instant peu applicable aux types <strong>de</strong> calculs visés par AVBP. L’approche<br />
eulérienne semble donc mieux adaptée car elle utilise une formu<strong>la</strong>tion continue, résolue<br />
par les mêmes algorithmes que <strong>la</strong> phase gazeuse. Elle introduit cependant <strong>de</strong> nouveaux termes<br />
à modéliser.<br />
Outre <strong>la</strong> connaissance précises du jet liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> ses mécanismes d’atomisation et <strong>de</strong> dispersion,<br />
<strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong>s écoulements réactifs à phase dispersée nécessite <strong>la</strong> prise en compte du processus<br />
d’évaporation qui contrôle les interactions possibles entre <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme et <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>.<br />
La complexité qui en résulte est illustrée par <strong>la</strong> figure 2.<br />
Dans le cas a), où l’on parle <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> homogène, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est totalement évaporée<br />
avant d’atteindre le front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme. Les caratéristiques <strong>de</strong> cette f<strong>la</strong>mme sont faiblement influencées<br />
par <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s gouttelettes <strong>de</strong> carburant. Dans le cas c)<br />
où <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gouttes brûlent <strong>de</strong> façon isolée, on parle <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> hétérogène. Enfin,<br />
le cas b) est une situation intermédiaire qui présente à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> dans<br />
un mé<strong>la</strong>nge purement gazeux et sous forme <strong>de</strong> gouttelettes isolées ou regroupées en paquets.<br />
Par ailleurs, les instationnarités <strong>de</strong> l’écoulement turbulent peuvent conduire à <strong>de</strong>s passages d’un<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> à un autre.<br />
Dans l’optique <strong>de</strong> traiter cette complexité, on découpe le problème général en sous-problèmes<br />
plus simples. On traite donc séparément les mécanismes <strong>de</strong> dispersion turbulente <strong>de</strong> gouttes et<br />
le processus d’évaporation/<strong>combustion</strong>.<br />
Le premier problème fait l’objet du stage <strong>de</strong> DEA Dynamique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s d’Eléonore Riber [17] ;<br />
le second est étudié dans le cadre <strong>de</strong> ce stage.<br />
1 La modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbulence et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> représentant déjà un défi scientifique<br />
respectable.<br />
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Vapeur pure<br />
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Zone <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
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Gouttelettes<br />
qui s’evaporent<br />
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Combustion<br />
<strong>de</strong> gouttelettes<br />
isolees<br />
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a)<br />
b)<br />
c)<br />
Fig. 2 – Trois types <strong>de</strong> jets turbulents <strong>diphasique</strong>s réactifs (d’après Yule et Bo<strong>la</strong>do [29]).<br />
Objectifs du stage<br />
Le problème d’évaporation/<strong>combustion</strong> est lui-même réduit à une configuration simple : une<br />
f<strong>la</strong>mme p<strong>la</strong>ne <strong>la</strong>minaire en <strong>combustion</strong> homogène.<br />
Ce problème a déjà été étudié au CERFACS, <strong>de</strong> façon théorique par C. Saulnier [18] et numérique<br />
par S. Pascaud [14] lors <strong>de</strong> leur stage <strong>de</strong> DEA. Cependant, les résultats n’étaient pas entièrement<br />
satisfaisants et restaient limités à une représentation simplifiée <strong>de</strong> <strong>la</strong> thermochimie.<br />
L’apport principal <strong>de</strong> ce stage par rapport aux travaux précé<strong>de</strong>nts est <strong>de</strong> généraliser ces étu<strong>de</strong>s<br />
à <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion multi-espèces et thermochimie détaillée telle qu’elle est prise en compte dans <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>rnière version d’AVBP. Une partie du travail a consisté à adapter à cette nouvelle formu<strong>la</strong>tion<br />
le programme <strong>de</strong> résolution analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme p<strong>la</strong>ne <strong>diphasique</strong> mis au point par C.<br />
Saulnier. D’autre part, <strong>la</strong> configuration choisie comportant <strong>de</strong>s entrées/sorties, un travail détaillé<br />
<strong>de</strong>s conditions aux limites a été mené.<br />
Chaque chapitre <strong>de</strong> ce rapport correspond à une étape vers <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> numérique <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
monodimensionnelle <strong>la</strong>minaire <strong>diphasique</strong> :<br />
– Le chapitre 1 présente les éléments théoriques <strong>de</strong> l’approche eulérienne <strong>de</strong>s écoulements à<br />
phase dispersée, son application au cas mondimensionnel ainsi que les modèles <strong>de</strong> transfert<br />
entre phases et par <strong>la</strong> chimie.<br />
– Le chapitre 2 décrit l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conditions aux limites dans AVBP TPF par <strong>la</strong> propagation<br />
d’on<strong>de</strong>s dans un écoulement <strong>diphasique</strong>. Cette étape a permis une prise en main et une exploration<br />
d’AVBP.<br />
– Le chapitre 3 étudie l’évaporation monodimensionnelle en comparant les résultats d’AVBP<br />
TPF à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution théorique.<br />
– Le chapitre 4 présente le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong> monodimensionnelle et le compare à<br />
<strong>la</strong> solution théorique.<br />
9
Chapitre 1<br />
Equations du modèle eulérien à <strong>de</strong>ux<br />
flui<strong>de</strong>s<br />
1.1 Rappel <strong>de</strong>s équations locales instantanées<br />
Tout mé<strong>la</strong>nge <strong>diphasique</strong> peut être vu comme l’union <strong>de</strong> régions purement monophasiques donc<br />
continues, séparées par <strong>de</strong>s interfaces supposées infiniment minces et sans masse (cf. Viollet et<br />
Simonin [25]). Dans chacune <strong>de</strong> ces régions, les équations locales <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s<br />
s’appliquent :<br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse :<br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement :<br />
Conservation <strong>de</strong> l’enthalpie :<br />
∂<br />
∂t ρ +<br />
∂<br />
∂t (ρu i) +<br />
∂ (ρu i u j ) =<br />
∂x j<br />
∂<br />
∂t ρh +<br />
∂<br />
∂x j<br />
(ρu j ) = 0 (1.1)<br />
∂<br />
∂x j<br />
σ ij + ρg i (1.2)<br />
∂ (ρu j h) = − ∂ q j + S (1.3)<br />
∂x j ∂x j<br />
où les variables sont définies <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :<br />
– ρ est <strong>la</strong> masse volumique du flui<strong>de</strong> considéré ;<br />
– u j , sa vitesse dans <strong>la</strong> direction j ;<br />
– σ ij = −pδ ij + τ ij , le tenseur <strong>de</strong>s contraintes ;<br />
– τ ij , <strong>la</strong> partie visqueuse du tenseur <strong>de</strong>s contraintes ;<br />
– p, <strong>la</strong> pression ;<br />
– g i l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur ;<br />
– h l’enthalpie massique du milieu ;<br />
– q j = −λ ∂T<br />
∂x j<br />
le flux <strong>de</strong> chaleur conductif qui suit <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Fourier ;<br />
– T <strong>la</strong> température ;<br />
– λ <strong>la</strong> conductivité thermique ;<br />
– S <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s termes source volumiques d’énergie dus aux transferts radiatifs, aux réactions<br />
chimiques et aux éventuels apports complémentaires d’énergie.<br />
1.2 Approche statistique : définition <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> moyenne<br />
Dans le cas où une phase dispersée constituée <strong>de</strong> millions <strong>de</strong> gouttes est contenue dans une phase<br />
continue gazeuse, il est difficile voire impossible <strong>de</strong> résoudre les équations locales dans chaque<br />
10
égion, même si les gouttes sont considérées comme <strong>de</strong>s particules ponctuelles et indéformables.<br />
On adopte donc une approche statistique afin <strong>de</strong> résoudre <strong>la</strong> phase disperée avec les équations<br />
<strong>de</strong>s milieux continus.<br />
On décrit brièvement dans cette partie le cadre mathématique du modèle eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s.<br />
Les développements présentés ci-<strong>de</strong>ssous ont été proposés par Gray, Howes et Whitaker ([5], [8],<br />
[26] et [27]) et analysés par Simonin [21].<br />
1.2.1 Fonction caractéristique <strong>de</strong> phase<br />
Définition<br />
Le système local est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phases distinctes. Les différentes phases sont <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s<br />
purs non miscibles. On i<strong>de</strong>ntifie chaque phase φ par <strong>la</strong> fonction caractéristique χ φ telle que :<br />
χ φ (M, t) = 1 si le point M est dans <strong>la</strong> phase φ à l’instant t<br />
= 0 sinon (cf. figure 1.1)<br />
Fig. 1.1 – Schéma <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction caractéristique <strong>de</strong> phase : cas d’une phase continue<br />
(φ = c) contenant <strong>de</strong>s inclusions dispersées (φ = d).<br />
Re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> commutation avec <strong>la</strong> dérivation<br />
On démontre <strong>la</strong> commutativité <strong>de</strong> l’opérateur <strong>de</strong> moyenne avec <strong>la</strong> dérivation pour une fonction<br />
f dérivable (cf. Kaufmann [9]) :<br />
( )<br />
D<br />
D<br />
Dt (χ φf) =<br />
Dt f χ φ + (w i,φ − u i,φ )n i,φ δ ξ,φ f (1.4)<br />
( )<br />
∂<br />
∂<br />
∂t (χ φf) =<br />
∂t f χ φ + w i,φ n i,φ δ ξ,φ f (1.5)<br />
∂<br />
∂x i<br />
(χ φ f) =<br />
( ∂<br />
∂x i<br />
f<br />
- w i,φ est <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’interface dans <strong>la</strong> direction i,<br />
- u i,φ <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ dans <strong>la</strong> direction i,<br />
- δ ξ,φ <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Dirac sur <strong>la</strong> surface ξ <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ.<br />
)<br />
χ φ − n i,φ δ ξ,φ f (1.6)<br />
11
Ces re<strong>la</strong>tions sont démontrées dans les publications <strong>de</strong> Whitaker ([8], [26] et [27]) et <strong>de</strong> Gray [5].<br />
1.2.2 Opérateur <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong> phase<br />
Définition<br />
A l’instant t, on considère un volume <strong>de</strong> contrôle Ω constitué <strong>de</strong> l’union <strong>de</strong>s volumes Ω φ occupés<br />
par les phases φ. On définit l’opérateur <strong>de</strong> filtrage en espace < . > par : < f >= 1 ∫<br />
Ω Ω fdΩ.<br />
Propriétés<br />
L’opérateur <strong>de</strong> filtrage doit vérifier un certain nombre <strong>de</strong> propriétés nécessaires à <strong>la</strong> mise en<br />
équation du problème : les axiomes <strong>de</strong> Reynolds (cf. Viollet et Simonin [25]). Pour <strong>de</strong>s variables<br />
a et b quelconques et λ une constante, on doit avoir :<br />
– <strong>la</strong> linéarité : < a + b >=< a > + < b > et < λa >= λ < a > ;<br />
– l’i<strong>de</strong>mpotence : >=< a > ;<br />
〈<br />
– <strong>la</strong> commutativité avec les opérateurs <strong>de</strong> dérivation : ∂<br />
∂x i<br />
a<br />
〉<br />
= ∂<br />
∂x i<br />
< a > et 〈 ∂<br />
∂t a〉 = ∂ ∂t < a > .<br />
On peut alors décomposer une variable locale instantanée quelconque a en <strong>la</strong> somme d’une valeur<br />
filtrée < a > et d’une fluctuation a ′ qui vérifient : a =< a > +a ′ avec < a ′ >= 0.<br />
1.2.3 Définition <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs moyennes sur chaque phase<br />
Fraction volumique<br />
On définit <strong>la</strong> fraction volumique (ou taux d’occupation) <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ dans le volume <strong>de</strong> contrôle<br />
Ω :<br />
α φ =< χ φ >= 1 ∫<br />
χ φ dΩ (1.7)<br />
Ω<br />
Moyenne <strong>de</strong> Favre<br />
La moyenne eulérienne phasique c<strong>la</strong>ssique d’une gran<strong>de</strong>ur quelconque f est notée F φ et définie<br />
par :<br />
F φ = 1 < fχ φ >= 1 ∫<br />
fχ φ dΩ<br />
α φ α φ Ω Ω<br />
On définit alors l’écart à <strong>la</strong> moyenne f ′<br />
par : f ′ χ φ = (f − F φ )χ φ<br />
Cependant, pour les problèmes à masse volumique variable, il est plus pratique <strong>de</strong> formuler<br />
une moyenne pondérée par <strong>la</strong> masse volumique, appelée moyenne <strong>de</strong> Favre (cf. Viollet et Simonin<br />
[25]) :<br />
Ω<br />
F φ = 1<br />
α φ ρ φ<br />
< ρfχ φ > et f ” χ φ = (f − F φ )χ φ (1.8)<br />
1.3 Equations en gran<strong>de</strong>urs moyennes principales<br />
1.3.1 Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />
Le modèle eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s est obtenu en appliquant les étapes suivantes aux équations<br />
<strong>de</strong> conservation (Eq. (1.1), (1.2) et (1.3)) :<br />
1. Multiplication par <strong>la</strong> fonction caractéristique <strong>de</strong> phase χ φ à gauche ;<br />
12
2. Application <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> commutation (Eq. (1.4), (1.5) et (1.6)) ;<br />
3. Filtrage sur le volume <strong>de</strong> contrôle.<br />
1.3.2 Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> masse<br />
L’application <strong>de</strong> cette démarche à l’équation 1.1 fournit l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse<br />
en gran<strong>de</strong>urs moyennées :<br />
∂<br />
∂t α φρ φ +<br />
∂ (α φ ρ φ U j,φ ) = Γ φ (1.9)<br />
∂x j<br />
avec les définitions suivantes :<br />
– ρ φ est <strong>la</strong> masse volumique <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ ;<br />
– U j,φ , <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ dans <strong>la</strong> direction j ;<br />
– Γ φ , <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité volumique <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> masse dans <strong>la</strong> phase φ résultant <strong>de</strong>s échanges aux<br />
interfaces. Γ φ représente le taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> masse dû à l’évaporation/con<strong>de</strong>nsation. Il<br />
s’écrit :<br />
– Γ φ vérifie <strong>de</strong> plus l’équation <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n surfacique à interface :<br />
Γ φ = − < (u j − w j )n j,φ δ ξ,φ ρ φ > (1.10)<br />
∑<br />
Γ φ = 0 (1.11)<br />
φ<br />
Notons qu’en l’absence d’échange <strong>de</strong> masse entre phases, les vitesses u j et w j sont égales et<br />
Γ φ = 0.<br />
1.3.3 Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
L’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> filtrage à l’équation (1.2) donne :<br />
∂<br />
∂t (α φρ φ U i,φ ) +<br />
∂<br />
∂<br />
(α φ ρ φ U i,φ U j,φ ) = −α φ P φ + α φ ρ φ g i<br />
∂x j ∂x j<br />
+ ∂<br />
∂x j<br />
[<br />
αφ T ij,φ − < ρu ′′<br />
i u ′′<br />
j χ φ > ] + I ′ i,φ + [U i,σ − U i,φ ] Γ φ (1.12)<br />
avec les définitions suivantes :<br />
- P φ est <strong>la</strong> pression moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ,<br />
- T ij,φ <strong>la</strong> moyenne du tenseur <strong>de</strong>s contraintes visqueuses sur <strong>la</strong> phase φ,<br />
- I ′ i,φ<br />
représente toutes les forces dues à l’intéraction entre les <strong>de</strong>ux phases :<br />
[<br />
]<br />
I ′ i,φ < −p ′ δ ij + τ ij n φ,j δ φ >,<br />
- U i,σ <strong>la</strong> vitesse moyenne du flux <strong>de</strong> masse à travers l’interface :<br />
U i,σ Γ φ =< {−ρu i [u j − w j ]} n j,φ δ φ >.<br />
13
1.3.4 Bi<strong>la</strong>n d’énergie<br />
Lorsqu’on applique le filtrage à l’équation (1.3), on obtient :<br />
∂<br />
∂t α φρ φ H φ +<br />
∂ (α φ ρ φ U j,φ H φ ) = − ∂ [<br />
αφ Q j,φ + < ρu ′′<br />
j h ′′ χ φ > ] + α φ S φ + Π φ (1.13)<br />
∂x j ∂x j<br />
avec :<br />
– H φ l’enthalpie moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ et h ′′ <strong>la</strong> fluctuation correspondante ;<br />
– Q j,φ le flux moyen <strong>de</strong> chaleur par conduction dans <strong>la</strong> direction j, qui s’écrit :<br />
Q j,φ = − λ α φ<br />
∂<br />
∂x j<br />
(α φ T φ ) (1.14)<br />
– λ <strong>la</strong> conductivité thermique ;<br />
– T φ , <strong>la</strong> température moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase φ ;<br />
– S φ , <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s termes sources volumiques d’énergie ;<br />
– Π φ , <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité volumique <strong>de</strong>s apports d’enthalpie à <strong>la</strong> phase φ résultant <strong>de</strong>s échanges aux<br />
interfaces, qui s’écrit :<br />
Π φ = − < {q j + ρh [u j − w j ]} n φ,j δ φ > (1.15)<br />
– Π φ vérifie également l’équation <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n surfacique à l’interface :<br />
∑<br />
Π φ = 0 (1.16)<br />
1.3.5 Remarques<br />
φ<br />
Le traitement statistique <strong>de</strong>s équations locales instantanées a permis d’écrire les équations <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>urs moyennes principales séparément pour chaque phase mais entraîne l’apparition <strong>de</strong><br />
nouvelles inconnues :<br />
– Les corré<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme < ρu ′′<br />
i u′′ j χ φ > et < ρu ′′<br />
j h′′ χ φ > correspon<strong>de</strong>nt à un terme <strong>de</strong><br />
transport par <strong>la</strong> partie fluctuante <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse u ′′<br />
j . Elles s’expriment à partir <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs<br />
moyennes principales à l’ai<strong>de</strong> d’hypothèses simplificatrices ou <strong>de</strong> fermeture <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> turbulence.<br />
– Les termes Γ φ , I ′ φ et Π φ, caractéristiques <strong>de</strong>s écoulements <strong>diphasique</strong>s, correspon<strong>de</strong>nt aux<br />
apports <strong>de</strong> masse, quantité <strong>de</strong> mouvement et enthalpie du fait <strong>de</strong>s échanges entre phases aux<br />
interfaces.<br />
Ces quantités sont liés par les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n interfacial et s’expriment à partir <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs<br />
moyennes principales à l’ai<strong>de</strong> d’hypothèses simplificatrices et <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comportement. Ces<br />
termes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge sont décrits en détail dans <strong>la</strong> section 1.5.<br />
1.4 Ecriture simplifiée <strong>de</strong>s équations du modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s<br />
1.4.1 Principales hypothèses simplificatrices<br />
Les écoulements <strong>diphasique</strong>s étudiés dans le cadre <strong>de</strong> ce stage ont les propriétés suivantes :<br />
– dans tous les cas :<br />
14
– une seule dimension spatiale ;<br />
– régime d’écoulement <strong>la</strong>minaire ;<br />
– plusieurs espèces chimiques dans <strong>la</strong> phase gazeuse ;<br />
– une seule espèce chimique dans <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> ;<br />
– transfert mutuel <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement entre les <strong>de</strong>ux phases par <strong>la</strong> force <strong>de</strong> traînée ;<br />
– dans certains cas :<br />
– transfert <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement et <strong>de</strong> chaleur par évaporation ;<br />
– réaction chimique <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> dans <strong>la</strong> phase gazeuse .<br />
On y associe les hypothèses supplémentaires suivantes :<br />
– l’écoulement est dilué : α l et<br />
< ρu ′′<br />
j h′′ χ φ >.<br />
Note :<br />
Pour alléger l’écriture, <strong>la</strong> moyenne eulérienne <strong>de</strong>s vitesses U φ définie dans <strong>la</strong> section 1.3.2 est<br />
dorénavant notée u φ .<br />
Phase gazeuse<br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse<br />
∂<br />
∂t (α gρ g ) + ∂<br />
} {{ } ∂x (α gρ g u g ) = Γ g<br />
} {{ } }{{}<br />
évaporation<br />
variation temporelle convection<br />
(1.17)<br />
1 Les prendre en compte dans le modéle d’évaporation reviendrait à ajouter une contribution radiative dans<br />
le terme source Π l <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> l’enthalpie liqui<strong>de</strong> (Eq. (1.24)). En pratique, Sirignano [22]<br />
montre que ces effets sont nettement inférieurs à <strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s modèles d’évaporation.<br />
15
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong>s espèces<br />
∂<br />
∂t (α gρ g Y k ) + ∂<br />
} {{ } ∂x (α gρ g (u g + V c )Y k )<br />
} {{ }<br />
variation temporelle<br />
convection<br />
= ∂ (<br />
)<br />
∂Y k<br />
α g ρ g D k<br />
∂x ∂x<br />
} {{ }<br />
diffusion molécu<strong>la</strong>ire<br />
+ α g ˙ω k<br />
} {{ }<br />
+ δ kF Γ g<br />
} {{ }<br />
réaction chimique évaporation du carburant<br />
(1.18)<br />
où :<br />
– ˙ω k le taux <strong>de</strong> réaction <strong>de</strong> l’espèce k (cf. section 1.5.2).<br />
– V c est <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> vitesse qui permet d’assurer <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse totale lorsque le<br />
flux diffusif <strong>de</strong> masse est calculé avec <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Fick (cf. Poinsot et Veynante [16]). On l’ajoute<br />
à <strong>la</strong> vitesse convective dans chaque équation <strong>de</strong> l’espèce k. Elle vaut :<br />
V c =<br />
N∑<br />
k=1<br />
D k<br />
∂Y k<br />
∂x<br />
(1.19)<br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
∂<br />
∂t (α gρ g u g ) + ∂<br />
} {{ } ∂x (α gρ g u 2 g)<br />
} {{ }<br />
variation temporelle convection<br />
= − ∂<br />
∂x (p g)<br />
} {{ }<br />
pression<br />
+ α g<br />
∂<br />
∂x (τ g)<br />
} {{ }<br />
force visqueuse<br />
+ α g ρ g g x<br />
} {{ }<br />
gravité<br />
+ I g<br />
}{{}<br />
traînée + évaporation<br />
(1.20)<br />
où :<br />
– τ g est l’unique composante non nulle du tenseur visqueux newtonien qui s’écrit :<br />
τ g = 4 3 ρ gν g<br />
∂u g<br />
∂x<br />
– le terme <strong>de</strong> gravité est annulé en orientant <strong>la</strong> direction x suivant l’horizontale.<br />
– le terme I g reprèsente l’échange <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement avec <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> et se décompose<br />
en :<br />
I g = F d + u l Γ g<br />
avec F d <strong>la</strong> force <strong>de</strong> traînée (cf. section 1.5.1) et u g Γ g <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement apportée par<br />
l’évaporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>.<br />
16
Conservation <strong>de</strong> l’énergie<br />
On définit l’énergie totale non chimique du gaz multi-espèces par E g = u 2 g/2 + ∫ T g<br />
T 0<br />
C v (T ) = ∑ N<br />
k=1 C vk(T )Y k . La conservation <strong>de</strong> l’énergie s’écrit :<br />
∂<br />
∂t (α gρ g E g ) + ∂<br />
} {{ } ∂x (α gu g (ρ g E g + p g )) = +<br />
} {{ }<br />
variation temporelle<br />
convection<br />
où :<br />
– <strong>la</strong> pression est obtenu par <strong>la</strong> loi d’état <strong>de</strong>s gaz parfaits :<br />
∂<br />
∂x (α gτ g u g )<br />
} {{ }<br />
travail <strong>de</strong>s forces visqueuses<br />
C v (T )dT où<br />
(1.21)<br />
∂<br />
−<br />
∂x (α gq g ) + α g ρ g g x u g<br />
} {{ }<br />
} {{ }<br />
travail <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> gravité<br />
diffusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur<br />
+ u g I g<br />
}{{}<br />
travail <strong>de</strong>s forces exercées par <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
+ Π g<br />
}{{}<br />
échange avec <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
+ α g ˙ω T<br />
} {{ }<br />
dégagement <strong>de</strong> chaleur<br />
p g = ρ g<br />
R<br />
W T g<br />
– le flux <strong>de</strong> chaleur conductif q g est calculé par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Fourier :<br />
q g = −λ g<br />
∂<br />
∂x (T g)<br />
– Π g est <strong>la</strong> chaleur échangée avec <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> par évaporation et conduction (cf. section<br />
1.5.3) ;<br />
– ˙ω T est <strong>la</strong> chaleur dégagée par <strong>la</strong> réaction chimique <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> (cf. section 1.5.2).<br />
Phase liqui<strong>de</strong><br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse<br />
Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
∂<br />
∂t (α lρ l ) + ∂<br />
∂x (α lρ l u l ) = Γ l = −Γ g (1.22)<br />
∂<br />
∂t (α lρ l u l ) + ∂<br />
∂x (α lρ l u 2 l ) = α lρ l g x + I l (1.23)<br />
où le terme d’échange <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement avec <strong>la</strong> phase gazeuse se décompose en :<br />
I l = −I g = −F d − u l Γ g .<br />
17
Conservation <strong>de</strong> l’enthalpie<br />
Pour <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>, on néglige le terme <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression gazeuse qui apparaît dans<br />
<strong>la</strong> dérivation exacte <strong>de</strong> l’équation et on applique <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> l’enthalpie sensible :<br />
∂<br />
∂t (α lρ l h l ) + ∂<br />
∂x (α lρ l u l h l ) = Π l (1.24)<br />
1.5 Description et modélisation <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge<br />
Les différents phénomènes physiques présents dans les écoulements étudiés se traduisent par <strong>de</strong>s<br />
termes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge dans les équations présentées ci-<strong>de</strong>ssus. On décrit ici les modèles choisis pour<br />
évaluer ces quantités.<br />
1.5.1 Coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> force <strong>de</strong> traînée<br />
Dans le cas général, l’équation <strong>de</strong> <strong>la</strong> trajectoire d’une goutte dans un champ flui<strong>de</strong> est obtenue<br />
en faisant le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s forces exercées sur <strong>la</strong> goutte :<br />
ρ l V l<br />
D<br />
Dt u l(t) = ∑ k<br />
F k (1.25)<br />
Plusieurs analyses théoriques ont montré que dans le cadre d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong><br />
( ρ l<br />
ρ g<br />
>> 1 et diamètre <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 50 µm) <strong>la</strong> trajectoire <strong>de</strong>s gouttes est essentiellement contrôlée<br />
par <strong>la</strong> force <strong>de</strong> traînée.<br />
Celle-ci dépend <strong>de</strong> Re d , le nombre <strong>de</strong> Reynolds caractéristique <strong>de</strong>s gouttes :<br />
Re d = |u g − u l |d<br />
ν g<br />
(1.26)<br />
En faisant l’hypothèse que ce nombre est inférieur à un, on peut appliquer <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Stokes :<br />
F D = 1 τ p<br />
(u g − u l ) (1.27)<br />
où τ p représente le temps <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation <strong>de</strong> <strong>la</strong> particule, c’est-à-dire le temps caractéristique <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> aux fluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase gazeuse. Avec l’hypothèse<br />
d’écoulement <strong>de</strong> Stokes, il vaut :<br />
On peut alors définir le nombre sans dimension <strong>de</strong> Stokes :<br />
τ p = ρ l<br />
ρ g<br />
d 2<br />
18ν g<br />
(1.28)<br />
St = τ p<br />
τ L<br />
(1.29)<br />
où τ L représente le temps caractéristique <strong>de</strong> l’écoulement gazeux (par exemple, le temps convectif<br />
sur <strong>la</strong> distance L).<br />
Lorsque St ≪ 1, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> suit fidèlement les fluctuations du gaz caractérisées par τ L :<br />
elle joue le rôle <strong>de</strong> traceur. Lorsque St ≫ 1, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est insensible à ces fluctuations : on<br />
18
parle <strong>de</strong> trajectoire “boulet <strong>de</strong> canon”. Ce <strong>de</strong>uxième cas sort du domaine <strong>de</strong> validité du modèle<br />
eulérien.<br />
Le calcul <strong>de</strong> τ p nécessite <strong>la</strong> connaissance du diamètre <strong>de</strong> goutte qui s’exprime en fonction <strong>de</strong> α l<br />
et du nombre <strong>de</strong> gouttes par unité <strong>de</strong> volume n :<br />
d =<br />
( ) 1<br />
6αl 3<br />
πn<br />
(1.30)<br />
où n est fourni par l’équation <strong>de</strong> transport suivante :<br />
∂<br />
∂t n + ∂<br />
∂x (nu l) = 0 (1.31)<br />
La validation <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> traînée et <strong>de</strong> dispersion dans le co<strong>de</strong> AVBP TPF font l’objet<br />
d’un autre stage <strong>de</strong> DEA (cf. Riber [17]). Ils ne sont donc pas traités dans le cadre <strong>de</strong> cette<br />
étu<strong>de</strong>.<br />
1.5.2 Coup<strong>la</strong>ge avec <strong>la</strong> chimie <strong>de</strong> <strong>combustion</strong><br />
Le taux net <strong>de</strong>s r réactions ˙ω k est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s taux ˙ω kj <strong>de</strong> chaque réaction j pondérés par les<br />
coefficients stoechiométriques ν kj :<br />
˙ω k =<br />
r∑<br />
˙ω kj = W k<br />
j=1<br />
r∑<br />
ν kj Q j (1.32)<br />
où Q j est le taux net d’avancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction j.<br />
Q j est <strong>la</strong> somme du taux d’avancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction directe et du taux d’avancement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réaction inverse :<br />
sont les coefficients stoechiométriques <strong>de</strong>s réactifs et <strong>de</strong>s produits respective-<br />
où les ν<br />
k ′<br />
ment.<br />
et les ν′′<br />
k<br />
Q j = K f j<br />
n∏<br />
k=1<br />
j=1<br />
( ρYk<br />
W k<br />
) ν ′<br />
kj<br />
− K<br />
b<br />
j<br />
n ∏<br />
k=1<br />
( ) ν ′′<br />
ρYk<br />
kj<br />
W k<br />
(1.33)<br />
Le taux <strong>de</strong> réaction direct est modélisé par <strong>la</strong> loi empirique d’Arrhenius :<br />
K f j = Af j T β exp(− E a<br />
RT ) (1.34)<br />
avec A f j <strong>la</strong> constante pré-exponentielle, β l’exposant <strong>de</strong> température et E a l’énergie d’activation.<br />
On en déduit le taux <strong>de</strong> réaction inverse à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante thermodynamique d’équilibre<br />
K eq :<br />
K b j = K f j /K eq (1.35)<br />
Dans le cas étudié où les réactifs sont parfaitement prémé<strong>la</strong>ngés et où <strong>la</strong> réaction chimique est<br />
réduite à un schéma cinétique à une seule étape irréversible, le taux <strong>de</strong> consommation du<br />
carburant est donné par (cf. Poinsot et Veynante [16]) :<br />
( ) nF<br />
( ) nO2<br />
(<br />
˙ω F = ν F ′ ρYF ρYO2<br />
W F AT β exp − T )<br />
a<br />
(1.36)<br />
W F W O2 T<br />
19
où les exposants <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction n F et n O2 peuvent être différents <strong>de</strong>s coefficients stoechiométriques.<br />
Ils sont ajustés en combinaison avec A et β afin que le schéma réduit fournisse <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
<strong>la</strong>minaire mesurée expérimentalement (cf. chapitre 4). Une fois les taux <strong>de</strong> réaction connus, on<br />
calcule <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> chaleur dégagée par <strong>la</strong> réaction :<br />
˙ω T = −<br />
r∑<br />
∆h 0 f,k ˙ω k (1.37)<br />
k=1<br />
où ∆h 0 f,k<br />
est l’enthalpie <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’espèce k dans les conditions <strong>de</strong> référence.<br />
1.5.3 Coup<strong>la</strong>ge par l’évaporation<br />
L’évaluation <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> chaleur par évaporation nécessitent <strong>de</strong> s’intéresser au<br />
cas d’une goutte isolée dans un gaz au repos. Il s’agit du problème <strong>de</strong> Stefan dans lequel le<br />
phénomène <strong>de</strong> transport convectif dû à <strong>la</strong> régression <strong>de</strong> l’interface est équilibré par le transport<br />
diffusif à travers <strong>la</strong> phase gazeuse.<br />
Le problème est résolu en formu<strong>la</strong>nt les hypothèses suivantes :<br />
– symétrie sphérique (problème monodimensionnel) ;<br />
– <strong>la</strong> phase gazeuse est quasi-stationnaire ;<br />
– les coefficients <strong>de</strong> diffusion binaires du carburant dans le dioxygène et dans le diazote sont<br />
constants et égaux à D F −air ;<br />
– l’interface goutte/gaz est à l’équilibre thermodynamique ;<br />
– <strong>la</strong> conductivité est infinie dans <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>.<br />
La résolution <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> ce problème (cf. Kuo [11, chapitre 6]) permet<br />
d’aboutir à une expression du taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> masse qui ne dépend pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordonnée<br />
spatiale :<br />
Γ g = α l<br />
6<br />
d 2 Shρ gD F −air ln(1 + B M ) (1.38)<br />
où :<br />
– Sh est le nombre <strong>de</strong> Sherwood qui caractérise le transfert <strong>de</strong> masse convectif. Sh vaut 2 si<br />
l’on néglige les effets convectifs dus à l’écoulement re<strong>la</strong>tif entre phases.<br />
– B M est le nombre <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> Spalding :<br />
B M = Y F,ζ − Y F,∞<br />
1 − Y F,ζ<br />
(1.39)<br />
où ζ et ∞ représentent les conditions dans le gaz au niveau <strong>de</strong> l’interface et à l’infini respectivement.<br />
“∞” équivaut aux conditions moyennes dans <strong>la</strong> phase gazeuse dans le cadre <strong>de</strong> l’hypothèse<br />
d’écoulement très dilué.<br />
La fraction massique <strong>de</strong> carburant à l’interface est fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression partielle à l’interface<br />
p F,ζ :<br />
Y F,ζ =<br />
p F,ζ W F<br />
p F,ζ W F + (p − p F,ζ )W g<br />
(<br />
1 − Y F<br />
W<br />
1 − Y g F<br />
} {{ }<br />
terme correctif<br />
W F<br />
)<br />
(1.40)<br />
20
où le terme correctif permet <strong>de</strong> prendre en compte l’écart entre <strong>la</strong> masse mo<strong>la</strong>ire du gaz à l’infini<br />
et au niveau <strong>de</strong> l’interface du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> composition.<br />
La pression partielle <strong>de</strong> carburant est directement liée à <strong>la</strong> température à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> goutte<br />
par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> C<strong>la</strong>usius-C<strong>la</strong>peyron :<br />
( (<br />
WF L ev 1<br />
p F,ζ = p cc exp<br />
− 1 ))<br />
(1.41)<br />
R T cc T ζ<br />
où :<br />
– p cc et T cc sont les pression et température <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> C<strong>la</strong>usius-C<strong>la</strong>peyron correspondant<br />
au point d’ébullition à pression atmosphérique ;<br />
– L ev est <strong>la</strong> chaleur <strong>la</strong>tente d’évaporation au point d’ébullition, c’est-à-dire <strong>la</strong> différence d’enthalpie<br />
du carburant entre les <strong>de</strong>ux phases : L ev = h g,F (T cc ) − h l (T cc ).<br />
L’hypothèse <strong>de</strong> conductivité infinie du liqui<strong>de</strong> implique que <strong>la</strong> température <strong>de</strong> <strong>la</strong> goutte est<br />
uniforme d’où : T ζ = T l .<br />
Le problème d’évaporation étant fermé, on peut alors calculer l’échange <strong>de</strong> chaleur Π entre<br />
phases.<br />
Pour <strong>la</strong> phase φ, le terme source Π φ se décompose en <strong>de</strong>ux contributions :<br />
où :<br />
– Λ φ est le transfert <strong>de</strong> chaleur dû à l’évaporation :<br />
Π φ = Λ φ + Φ φ (1.42)<br />
Λ φ = Γ φ h φ,F (T ζ ) (1.43)<br />
avec h φ,F (T ζ ) l’enthalpie du carburant dans <strong>la</strong> phase φ à l’interface.<br />
– Φ φ est le transfert <strong>de</strong> chaleur par conduction qui s’écrit pour <strong>la</strong> phase gazeuse :<br />
Φ g = α l λ g Nu 6 d 2 (T ζ − T g,∞ ) (1.44)<br />
où :<br />
– Nu est le nombre <strong>de</strong> Nusselt qui caractérise le transfert <strong>de</strong> chaleur convectif. Nu vaut 2<br />
si l’on néglige les effets convectifs dus à l’écoulement re<strong>la</strong>tif entre phases.<br />
– T g,∞ = T g si l’on fait l’hypothèse d’écoulement dilué.<br />
Le bi<strong>la</strong>n surfacique d’énergie à l’interface (cf. Eq. 1.16) sécrit alors :<br />
Φ l + Λ l = Λ g + Φ g (1.45)<br />
Γ g , Λ g et Φ g étant connus, on en déduit le transfert conductif vers <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> :<br />
Remarque :<br />
Φ l = −Λ l − Π g = +Γ g (h l (T ζ ) − h g,F (T ζ )) − Φ g (1.46)<br />
Ecrivons l’équation (1.24) sous sa forme primitive :<br />
(<br />
∂<br />
α l ρ l<br />
∂t (h ∂<br />
∂<br />
l) + α l ρ l u l<br />
∂x (h l) = Π l − h l<br />
∂t (α lρ l ) + ∂ )<br />
∂x (α lρ l u l )<br />
= Φ l + Γ l h l (T ζ ) − Γ l h l (T l )<br />
(1.47)<br />
= Φ l<br />
car l’enthalpie dans <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est uniforme (hypothèse <strong>de</strong> conductivité infinie).<br />
En conséquence, seul le flux conductif est responsable <strong>de</strong>s variations d’enthalpie donc <strong>de</strong> température<br />
dans <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>.<br />
21
1.6 Outil numérique : AVBP TPF<br />
Les équations présentées dans les sections précé<strong>de</strong>ntes sont résolues par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul AVBP<br />
TPF du CERFACS. Il s’agit d’un co<strong>de</strong> parallèle conçu pour simuler les écoulements réactifs<br />
compressibles <strong>diphasique</strong>s en régime <strong>la</strong>minaire et turbulent.<br />
Ecrit en FORTRAN 77, il est basé sur <strong>de</strong>ux bibliothèques : <strong>la</strong> première est chargée <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution<br />
numérique <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s alors que <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> gère les aspects calcul<br />
à haute performance incluant le parallélisme.<br />
Du point <strong>de</strong> vue numérique, AVBP TPF est muni d’un schéma <strong>de</strong> type Lax-Wendroff et d’un<br />
schéma centré d’ordre 2 <strong>de</strong> type Runge-Kutta. Un schéma d’ordre supérieur (Taylor Galerkin<br />
modifié) <strong>de</strong> type éléments finis, utilisé avec succès dans <strong>la</strong> version monophasique, est en cours<br />
d’imp<strong>la</strong>ntation dans le module <strong>diphasique</strong>. L’intégration temporelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers schémas<br />
est <strong>de</strong> type Runge-Kutta explicite à plusieurs étapes.<br />
Enfin, les conditions aux limites utilisées sont <strong>de</strong> type NSCBC (cf. chapitre 2).<br />
Le détail <strong>de</strong>s modèles physiques intégrés dans le co<strong>de</strong> se trouve dans [19] et [3].<br />
22
Chapitre 2<br />
Interaction <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s avec les<br />
conditions aux limites dans un<br />
écoulement <strong>diphasique</strong><br />
2.1 Description <strong>de</strong>s conditions aux limites caractéristiques<br />
2.1.1 Intérêt<br />
Le traitement <strong>de</strong>s conditions aux limites est une préoccupation importante dans les <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s<br />
numériques d’écoulements instationnaires compressibles (DNS ou LES) qui utilisent <strong>de</strong>s schémas<br />
<strong>de</strong> discrétisation d’ordre élevé.<br />
D’une part, ces métho<strong>de</strong>s possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> propager fidèlement les on<strong>de</strong>s acoustiques.<br />
Sans contrôle précis <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s sur les frontières, l’énergie acoustique peut s’accumuler<br />
à l’interieur du domaine, retardant ou empêchant totalement <strong>la</strong> convergence du calcul.<br />
D’autre part, les schémas non dissipatifs propagent <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s numériques qui intéragissent avec<br />
les conditions aux limites et peuvent entraîner également <strong>de</strong> sérieuses difficultés <strong>de</strong> convergence<br />
voire conduire à <strong>de</strong>s solutions non physiques.<br />
Enfin, dans le cas particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> (coup<strong>la</strong>ge acoustique/f<strong>la</strong>mme),<br />
il est nécessaire d’imposer <strong>de</strong>s conditions aux limites acoustiques (impédances<br />
ou on<strong>de</strong>s acoustiques entrantes). Les conditions aux limites caractéristiques se révèlent alors<br />
particulièrement intéressantes.<br />
2.1.2 Eléments théoriques<br />
La métho<strong>de</strong> d’application <strong>de</strong>s conditions aux limites caractéristiques aux équations <strong>de</strong> Navier-<br />
Stokes (NSCBC pour Navier-Stokes Characteristic Boundary Conditions), proposée par T.<br />
Poinsot et S. Lele [15], dérive directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s conditions aux limites caractéristiques<br />
pour les équations d’Euler (ECBC pour Euler Characteristic Boundary conditions).<br />
Dans le traitement <strong>de</strong>s conditions aux limites, le premier problème est d’assurer le bon jeu <strong>de</strong><br />
conditions aux limites physiques afin que le problème à résoudre soit un problème bien posé.<br />
Cette question qui fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s théoriques poussées n’est pas traitée ici. Des informations<br />
pertinantes sur le sujet se trouvent résumées dans l’ouvrage <strong>de</strong> Poinsot et Veynante [16,<br />
chapitre 9].<br />
On fait ici un résumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> NSCBC telle qu’elle est présentée dans ce même ouvrage.<br />
23
On choisit l’exemple <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Navier Stokes réactives multi-espèces résolues dans le domaine<br />
<strong>de</strong> calcul illustré sur <strong>la</strong> figure 2.1.<br />
Fig. 2.1 – Exemple <strong>de</strong> conditions aux limites situées sur l’axe x 1 (D’après Poinsot et Veynante<br />
[16]).<br />
On s’intéresse au comportement <strong>de</strong>s équations au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> sortie en x 1 = L.<br />
En regroupant les termes contenant <strong>la</strong> dérivée normale à cette surface dans les équations <strong>de</strong><br />
Navier-Stokes, on construit le vecteur d que l’on exprime en terme d’on<strong>de</strong>s grâce à l’analyse<br />
caractéristique <strong>de</strong>s équations d’Euler (cf. Thompson [23]) :<br />
⎛<br />
d =<br />
⎜<br />
⎝<br />
⎛<br />
⎞<br />
d 1<br />
d 2<br />
d 3<br />
⎟<br />
d 4<br />
⎠ = ⎜<br />
d 5+k<br />
⎝<br />
∂(ρu 1 )<br />
∂x 1<br />
ρc 2 ∂u 1<br />
∂x 1<br />
+ u 1<br />
∂p 1<br />
∂x 1<br />
∂u<br />
u 1 1 ∂x 1<br />
+ 1 ∂p 1<br />
ρ ∂x 1<br />
∂u<br />
u 2 1 ∂x 1<br />
u 1<br />
∂u 3<br />
∂x 1<br />
u 1<br />
∂Y k<br />
∂x 1<br />
⎞<br />
⎛ [<br />
1<br />
c 2 L2 + 1 2 (L 5 + L 1 ) ] ⎞<br />
1<br />
2 (L 5 + L 1 )<br />
1<br />
=<br />
2ρc (L 5 − L 1 )]<br />
⎜ L 3<br />
⎟<br />
⎟ ⎝<br />
⎠ L 4<br />
⎠<br />
L 5+k<br />
où les L i sont les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s caractéristiques se propageant aux vitesses λ i :<br />
⎧<br />
⎨ λ 1 = u 1 − c<br />
λ 2 = λ 3 = λ 4 = λ<br />
⎩<br />
5+k = u 1<br />
λ 5 = u 1 + c<br />
(2.1)<br />
(2.2)<br />
avec les définitions suivantes :<br />
– c est <strong>la</strong> vitesse locale du son donnée par c = √ γrT ,<br />
– λ 1 et λ 5 sont les vitesses <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s acoustiques montantes et <strong>de</strong>scendantes<br />
respectivement,<br />
– λ 2 est <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> d’entropie,<br />
24
– λ 3 et λ 4 sont les vitesses d’advection <strong>de</strong> u 2 et u 3 dans <strong>la</strong> direction x 1 ,<br />
– λ 5+k est <strong>la</strong> vitesse d’advection <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction massique Y k <strong>de</strong> l’espèce k dans <strong>la</strong> direction x 1 ,<br />
Les L i s’expriment sous <strong>la</strong> forme :<br />
⎧<br />
⎪⎨<br />
⎪⎩<br />
( )<br />
L 1 = λ ∂p<br />
1 ∂x 1<br />
− ρc ∂u 1<br />
∂x 1<br />
(<br />
)<br />
L 2 = λ 2 c 2 ∂ρ<br />
∂x 1<br />
− ∂p<br />
∂x 1<br />
∂u<br />
L 3 = λ 2 3 ∂x 1<br />
∂u<br />
L 4 = λ 3 4 ∂x ( 1 )<br />
L 5 = λ ∂p<br />
5 ∂x 1<br />
+ ρc ∂u 1<br />
∂x 1<br />
∂Y<br />
L 5+k = λ k 5+k ∂x 1<br />
pour k = 1, N<br />
L i représente en réalité l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> i ième on<strong>de</strong> caractéristique traversant <strong>la</strong><br />
frontière.<br />
Appliquer <strong>de</strong>s conditions aux limites revient donc à spécifier les valeurs L i <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s qui entrent<br />
dans le domaine (cf. figure 2.1). Dans l’approche NSCBC, cette étape est réalisée en utilisant le<br />
système local monodimensionnel non visqueux ou LODI (pour Local One Dimensional Inviscid)<br />
qui dans le cas étudié s’écrit ainsi :<br />
∂ρ<br />
∂t + 1 [<br />
c 2 L 2 + 1 ]<br />
2 (L 5 + L 1 ) = 0 (2.4)<br />
(2.3)<br />
∂p<br />
∂t + 1 2 (L 5 + L 1 ) = 0 (2.5)<br />
∂u 1<br />
∂t + 1<br />
2ρc (L 5 − L 1 )] = 0 (2.6)<br />
∂u 2<br />
∂t + L 3 = 0 (2.7)<br />
∂u 3<br />
∂t + L 4 = 0 (2.8)<br />
∂Y k<br />
∂t + L 5+k = 0 (2.9)<br />
Par exemple, imposer <strong>la</strong> pression en x 1 = L revient à calculer L 5 par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion L 5 = −L 1<br />
fournie par l’équation (2.5).<br />
2.1.3 Procédure NSCBC<br />
La métho<strong>de</strong> NSCBC consiste à réaliser, à chaque temps du calcul, les étapes suivantes :<br />
1. dans le système d’équations <strong>de</strong> Navier-Stokes, on élimine les équations correspondant aux<br />
variables qui sont imposées par les conditions physiques ;<br />
2. pour chaque équation éliminée, on utilise <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion LODI correspondante afin <strong>de</strong> calculer<br />
les L i inconnues (on<strong>de</strong>s entrantes) à partir <strong>de</strong>s L i connues (on<strong>de</strong>s sortantes) et <strong>de</strong>s dérivées<br />
partielles temporelles aux frontières ;<br />
3. en combinant les L i , on construit le vecteur d qui permet <strong>de</strong> calculer les variables du<br />
système ECBC (2.1) puis du système Navier-Stokes réactif complet.<br />
Dans le cadre d’un écoulement <strong>diphasique</strong>, il est n’est pas nécessaire d’employer cette métho<strong>de</strong><br />
pour les conditions aux limites <strong>de</strong>s variables liqui<strong>de</strong>. En effet, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> ne propage pas<br />
25
<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> type acoustique, c’est-à-dire qui possé<strong>de</strong>nt une célérité propre donc capable <strong>de</strong><br />
remonter un écoulement. De ce point <strong>de</strong> vue, on peut <strong>la</strong> considérer comme “incompressible”.<br />
On utilise donc <strong>de</strong>s conditions aux limites c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> type Dirichlet ou Von Neumann.<br />
2.2 Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s conditions aux limites<br />
caractéristiques dans le co<strong>de</strong> AVBP TPF<br />
2.2.1 But <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
Les conditions aux limites décrites dans <strong>la</strong> section 2.1 sont imp<strong>la</strong>ntées dans le co<strong>de</strong> AVBP dans<br />
sa version monophasique multi-espèces. L’introduction du module <strong>diphasique</strong> TPF implique<br />
l’ajout <strong>de</strong> conditions aux limites pour les variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> et fait apparaître <strong>de</strong><br />
nouveaux termes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ges entre les phases (cf. chapitre 1). Or, l’importance du traitement<br />
<strong>de</strong>s conditions aux limites dans un calcul instationnaire à été soulignée dans <strong>la</strong> section 2.1.1.<br />
Une étu<strong>de</strong> a donc été menée lors <strong>de</strong> ce stage afin <strong>de</strong> vérifier l’impact sur le champ <strong>diphasique</strong><br />
complet <strong>de</strong> ces nouvelles conditions aux limites associées aux coup<strong>la</strong>ges gaz/liqui<strong>de</strong>.<br />
2.2.2 Présentation <strong>de</strong>s configurations étudiées<br />
Afin <strong>de</strong> tester le comportement <strong>de</strong>s conditions aux limites, <strong>la</strong> stratégie employée est <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer,<br />
dans un champ uniforme monodimensionnel, <strong>de</strong>s perturbations gaussiennes <strong>de</strong> faible<br />
amplitu<strong>de</strong> ∆φ<br />
φ 0<br />
, où φ représente <strong>la</strong> ou les variables perturbées par l’on<strong>de</strong> (cf. figure 2.2). La<br />
propagation <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> par le co<strong>de</strong> numérique est ensuite comparée à <strong>la</strong> solution analytique<br />
lorsqu’elle existe.<br />
Fig. 2.2 – Illustration <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation d’une gaussienne.<br />
Quatre types d’on<strong>de</strong>s ont été testées :<br />
1. Perturbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction volumique α l ;<br />
2. Perturbation acoustique dans <strong>la</strong> phase gazeuse ;<br />
3. Perturbation <strong>de</strong> l’entropie dans <strong>la</strong> phase gazeuse ;<br />
4. Perturbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse dans <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> u l .<br />
Les conditions physiques pour ces différents cas sont résumées dans le tableau 2.1.<br />
26
Champs non perturbés P o T go Mach o T lo u lo α lo d<br />
1. on<strong>de</strong> d’entropie 101325 300 0.5 300 = u go 4.189.10 −5 20.10 −6<br />
2. on<strong>de</strong> acoustique 101325 300 0.5 300 = u go 4.189.10 −5 20.10 −6<br />
3. on<strong>de</strong> sur α l 101325 300 0.25 300 = u go 4.189.10 −5 20.10 −6<br />
4. on<strong>de</strong> sur u l 101325 300 0.25 300 = u go 4.189.10 −5 20.10 −6<br />
Tab. 2.1 – Resumé <strong>de</strong>s conditions initiales non perturbées pour les différents types d’on<strong>de</strong>s testés<br />
(unités SI).<br />
Dans chaque cas, <strong>la</strong> perturbation est p<strong>la</strong>cée initialement au centre du domaine <strong>de</strong> calcul et son<br />
amplitu<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tive ∆φ<br />
φ 0<br />
vaut 0.5%.<br />
Dans un souci <strong>de</strong> concision, tous les cas étudiés ne sont pas présentés dans ce rapport : seules<br />
les configurations 2. et 3. sont illustrées ici.<br />
L’écoulement est un mé<strong>la</strong>nge d’air et <strong>de</strong> n-heptane dans lequel on annule tous les coup<strong>la</strong>ges par<br />
évaporation. L’on<strong>de</strong> acoustique est une on<strong>de</strong> purement <strong>de</strong>scendante : elle se propage dans le sens<br />
<strong>de</strong> l’écoulement.<br />
Les cas où les phases sont couplées par <strong>la</strong> traînée sont comparées aux cas non couplés.<br />
2.2.3 Solutions analytiques<br />
On<strong>de</strong> <strong>de</strong> fraction volumique<br />
D’après l’équation 1.22, on doit retrouver un comportement i<strong>de</strong>ntique à celui d’une on<strong>de</strong> d’entropie,<br />
c’est-à-dire une perturbation initiale parfaitement convectée à <strong>la</strong> vitesse u lo y compris à<br />
<strong>la</strong> sortie où l’on impose pas <strong>de</strong> conditions sur <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>. u g n’étant pas perturbé, aucune<br />
différence ne <strong>de</strong>vrait être observée avec et sans coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> traînée.<br />
On<strong>de</strong> acoustique<br />
Pour simplifier l’écriture, u g est noté u dans cette section. De plus, l’índice ′ désigne l’écart à <strong>la</strong><br />
valeur non perturbée.<br />
La solution analytique <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> acoustique dépend du type <strong>de</strong> condition aux limites en sortie :<br />
– Avec une sortie non réfléchissante, les on<strong>de</strong>s entrant dans le domaine sont annulées et l’on<strong>de</strong><br />
initiale se dép<strong>la</strong>ce simplement vers l’aval à <strong>la</strong> vitesse u 0 + c .<br />
– Avec une sortie réfléchissante (∆p(x = L, t) = p ′ = 0), le comportement est le même jusqu’à<br />
ce que l’on<strong>de</strong> interagisse avec <strong>la</strong> frontière au temps acoustique τ = t(u 0+c)<br />
L<br />
= 0.25. La condition<br />
aux limites impose alors :<br />
p ′ (x = L, t) = 0 = L 1 (L − (u 0 − c)t) + L 5 (L − (u 0 + c)t), (2.10)<br />
∂p ′<br />
∂t (x = L, t) = 0 = −(u 0 − c) L 1 ′ [L − (u 0 − c)t] − (u 0 + c) L 5 ′ [L − (u 0 + c)t] (2.11)<br />
où L 1 et L 5 sont les on<strong>de</strong>s entrante et sortante respectivement.<br />
Ces on<strong>de</strong>s sont fonction d’une unique variable <strong>de</strong> sorte que :<br />
( ) M + 1<br />
L 1 (x) = −L 5<br />
M − 1 x . (2.12)<br />
L’on<strong>de</strong> entrante est donc l’image dans un miroir <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> sortante réduite suivant x du facteur<br />
M+1<br />
M−1 . Cette on<strong>de</strong> réfléchie se propage vers l’amont à <strong>la</strong> vitesse u 0 − c.<br />
27
La condition aux limites <strong>de</strong> sortie influence en particulier l’évolution <strong>de</strong> l’énergie acoustique<br />
définie pour une on<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ne par :<br />
e t = p′ 2<br />
2ρ 0 c 2 + ρu′ 2<br />
2<br />
= c2 ρ ′ 2<br />
2ρ 0<br />
+ ρu′ 2<br />
2 . (2.13)<br />
Elle agit donc sur l’équilibre <strong>de</strong> l’énergie totale acoustique E t = ∫ L<br />
0 e t dx que l’on exprime par :<br />
dE t<br />
dt + u 0 [e t (L, t) − e t (0, t)] + [J(L, t) − J(0, t)] = 0 (2.14)<br />
où J = u ′ p ′ = ρcu ′2 est le flux acoustique qui illustre les effets <strong>de</strong>s frontières. Dans le cas étudié,<br />
les on<strong>de</strong>s n’atteignent pas l’entrée, d’où : e t (0, t) = 0 et J(0, t) = 0. L’équation (2.14) s’écrit<br />
alors :<br />
dE t<br />
dt + u 0e t (L, t) + u ′ p ′ (L, t) = 0. (2.15)<br />
Lors du coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> traînée, on s’attend à ce que <strong>la</strong> solution calculée dévie <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution analytique<br />
car une partie <strong>de</strong> l’énergie cinétique du gaz est absorbée par <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>. Cependant,<br />
l’équilibre <strong>de</strong> l’énergie acoustique totale doit être conservé.<br />
On calcule les nombres <strong>de</strong> Reynolds et <strong>de</strong> Stokes afin d’évaluer les effets du coup<strong>la</strong>ge mutuel<br />
gaz/liqui<strong>de</strong> :<br />
Re d = 0.105<br />
L’écoulement est donc bien dans le régime <strong>de</strong> Stokes où le temps <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation est donné par<br />
l’équation (1.28). On en déduit :<br />
St = τ p<br />
τ L<br />
= τ p<br />
L<br />
u 0<br />
= 0.118<br />
Par conséquence, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> sera affectée par les fluctuations <strong>de</strong> vitesse du gaz au cours<br />
du processus <strong>de</strong> convection dans le domaine. On calcule ensuite le facteur <strong>de</strong> charge massique κ<br />
qui est le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s phases :<br />
κ = α lρ l<br />
α g ρ g<br />
= 2.46.10 −2 (2.16)<br />
Ces valeurs <strong>de</strong> τ p et κ permettent <strong>de</strong> prédire que le gaz aura un effet important sur <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong><br />
liqui<strong>de</strong> alors que <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> causera <strong>de</strong> faibles perturbations sur <strong>la</strong> vitesse du gaz.<br />
2.2.4 Résultats et discussion<br />
On<strong>de</strong> <strong>de</strong> fraction volumique<br />
Dans cette section, on utilise le temps sans dimension τ = t u 0<br />
L<br />
<strong>de</strong> sorte que le maximum d’amplitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> atteigne <strong>la</strong> sortie à τ = 1 2 .<br />
La figure 2.3 montrent les résu<strong>la</strong>ts obtenus pour une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> α l avec une sortie réfléchissante et<br />
non réfléchissante.<br />
Ils correspon<strong>de</strong>nt parfaitement à <strong>la</strong> solution analytique attendue quel que soit le type <strong>de</strong> condition<br />
aux limites. De plus, le coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> traînée ne perturbe en rien <strong>la</strong> solution calculée.<br />
En revanche, les tracés à τ = 1 montrent <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s numériques qui se propagent vers l’amont<br />
à −u 0 . Lorsqu’ils atteignent l’entrée, ces “wiggles” génèrent une on<strong>de</strong> pseudo-physique qui se<br />
propage vers l’aval à u 0 et atteint le milieu du domaine quand τ = 2.<br />
L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces on<strong>de</strong>s parasites est toutefois assez faible : elle représente environ 0.15 % <strong>de</strong><br />
l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> initiale.<br />
28
Fig. 2.3 – Evolution temporelle <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> α l obtenus avec AVBP TPF entre τ = 0 et 2. Les<br />
calculs avec et sans traînée sont parfaitement superposés.<br />
On<strong>de</strong> acoustique<br />
Dans cette section, on utilise le temps sans dimension τ = t u 0+c<br />
L<br />
<strong>de</strong> sorte que le maximum<br />
d’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> atteigne <strong>la</strong> sortie à τ = 1 2 .<br />
Seul le cas où <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> sortie est réfléchissante est présenté ici.<br />
La figure 2.4 montre <strong>la</strong> capacité du co<strong>de</strong> à prédire <strong>la</strong> propagation d’une on<strong>de</strong> acoustique dans<br />
un écoulement <strong>diphasique</strong> compressible dilué. Entre τ = 0 et 0.5, l’on<strong>de</strong> acoustique est bien une<br />
on<strong>de</strong> purement <strong>de</strong>scendante qui se dép<strong>la</strong>ce à u 0 + c.<br />
L’absence <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> traînée aboutit à un résultat qui est i<strong>de</strong>ntique au cas monophasique<br />
29
et où <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> n’est pas perturbée.<br />
Dans le cas où le coup<strong>la</strong>ge est activé, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est accélérée par <strong>la</strong> perturbation positive<br />
<strong>de</strong> u g au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong>. La perturbation <strong>de</strong> u l se dép<strong>la</strong>ce vers l’amont plus<br />
lentement que u 0 + c car le nombre <strong>de</strong> Stokes <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> n’est pas infiniment petit (cf.<br />
section 2.2.3).<br />
Dans le même temps, une perturbation locale <strong>de</strong> α l est créée. L’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
induit une accumu<strong>la</strong>tion suivie d’un déficit <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction volumique liqui<strong>de</strong>.<br />
La condition p ′ (L, t) = 0 à <strong>la</strong> sortie provoque <strong>la</strong> réflexion <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> sortante à l’intérieur du<br />
domaine <strong>de</strong> calcul. Cette on<strong>de</strong> entrante qui se propage effectivement à u 0 − c vers l’amont est<br />
bien <strong>la</strong> symétrie <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> sortante réduite en x du facteur 1+M<br />
1−M = 3.<br />
Les tracés à τ = 1.5 et 2 montrent <strong>de</strong>s trains d’on<strong>de</strong>s numériques qui se développent <strong>de</strong>rrière<br />
l’on<strong>de</strong> physique. Ces wiggles ne sont pas dus aux coup<strong>la</strong>ge par <strong>la</strong> traînée, comme le montre le<br />
profil du calcul non couplés, mais à <strong>la</strong> dispersivité du schéma <strong>de</strong> discrétisation spatiale (<strong>de</strong> type<br />
centré). On peut noter par ailleurs que ces on<strong>de</strong>s numériques ne sont pratiquement pas transmises<br />
à <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> car le nombre <strong>de</strong> Stokes qui les caractérise est grand : <strong>la</strong> traînée effectue<br />
un filtrage <strong>de</strong>s fluctuations dont le temps caractéristique est inférieur au temps <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation<br />
(cf. section 1.5.1).<br />
En revanche, <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est perturbée par l’on<strong>de</strong> remontante. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces perturbations<br />
est plus faible dans ce sens que lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong>scendante car <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>,<br />
dont <strong>la</strong> vitesse est opposée à celle <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> acoustique, voit <strong>la</strong> perturbation <strong>de</strong> u g pendant un<br />
temps plus court.<br />
On s’intéresse à présent à l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition aux limites sur l’énergie acoustique.<br />
La figure 2.5 illustre ces interactions en représentant les termes impliqués dans l’équation (2.14).<br />
L’équilibre <strong>de</strong> l’énergie acoutique totale est correctement assuré pour le calcul couplé et non<br />
couplé, le déséquilibre étant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 %.<br />
La pression étant imposée à <strong>la</strong> sortie (p ′ (x = L, t) = 0), le flux acoustique J à <strong>la</strong> frontière est<br />
nul. Toutes les pertes proviennent donc du terme convectif u 0 e t .<br />
30
Fig. 2.4 – Evolution temporelle <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> u g , u l , p et α l obtenus avec AVBP TPF entre<br />
τ = 0 et 2.<br />
31
Fig. 2.5 – Equilibre <strong>de</strong> l’énergie acoustique (Eq. (2.14)).<br />
2.3 Conclusion<br />
Le traitement <strong>de</strong>s conditions aux limites caractéristiques par AVBP TPF a été analysé dans<br />
le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation d’on<strong>de</strong>s acoustiques et <strong>de</strong> fraction volumique dans un écoulement<br />
<strong>diphasique</strong>.<br />
Les résultats obtenus correspon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> très près aux solutions analytiques attendues, que les<br />
phases continue et dispersée soient ou non couplées par <strong>la</strong> traînée.<br />
D’une part, le calcul <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> fraction volumique révèle un comportement tout à fait analogue<br />
à celui d’une on<strong>de</strong> d’entropie, aucun coup<strong>la</strong>ge imprévu n’ayant été observé.<br />
D’autre part, le calcul <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> acoustique montre que dans un écoulement dilué, <strong>la</strong> phase<br />
gazeuse est faiblement perturbée par le coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> traînée avec <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong>.<br />
En outre, les on<strong>de</strong>s numériques générées au niveau <strong>de</strong>s conditions aux limites ou par dispersivité<br />
ne se transmettent pas entre phases en raison <strong>de</strong> leur faible temps caractéristique.<br />
Enfin, l’étu<strong>de</strong> montre que les conditions aux limites non caractéristiques sur <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
sont suffisantes pour obtenir le comportement visé.<br />
32
Chapitre 3<br />
Evaporation dans un écoulement<br />
monodimensionnel<br />
3.1 But <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
Après avoir validé les conditions aux limites dans AVBP TPF et avant <strong>de</strong> s’intéresser au calcul <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong>, il est nécessaire d’étudier le phénomène d’évaporation sans <strong>combustion</strong>.<br />
En effet, <strong>la</strong> zone d’évaporation est un point essentiel du processus d’évaporation/<strong>combustion</strong><br />
car elle modifie considérablement l’écoulement qui <strong>la</strong> traverse en lui imposant <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong><br />
masse, d’espèces chimiques, <strong>de</strong> chaleur, et dans une moindre mesure, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
(cf. section 1.5.3). La connaissance précise <strong>de</strong>s conditions en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme nécessite donc<br />
un traitement correct <strong>de</strong> l’évaporation.<br />
Dans ce chapitre, on compare les résultats <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s du co<strong>de</strong> AVBP TPF avec <strong>la</strong> solution<br />
analytique pour un spray monodimensionnel dilué.<br />
3.2 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration étudiée<br />
La zone d’évaporation est un domaine monodimensionnel dans lequel un écoulement gazeux<br />
composé d’air pur en entrée entraîne <strong>de</strong>s gouttes d’éthanol qui s’évaporent avant d’atteindre <strong>la</strong><br />
sortie (cf. figure 3.1).<br />
Cette configuration permet <strong>de</strong> comparer les résultats d’AVBP TPF à ceux obtenus analytiquement<br />
avec le programme mis au point par Caroline Saulnier, lors <strong>de</strong> son stage <strong>de</strong> DEA (cf.<br />
Saulnier [18]). Cette solution théorique proposée par Lin et al. ([12] et [13]) repose sur <strong>de</strong>s<br />
hypothèses supplémentaires par rapport à celles formulées dans <strong>la</strong> section 1.4.1 :<br />
– le nombre <strong>de</strong> Spalding est constant et égal à <strong>la</strong> valeur en entrée ;<br />
– <strong>la</strong> température dans les gouttes est uniforme et constante au cours du temps ;<br />
– les <strong>de</strong>ux phases ont <strong>la</strong> même vitesse (nombre <strong>de</strong> Stokes infiniment petit) ;<br />
– <strong>la</strong> pression est constante ;<br />
– le problème est stationnaire.<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution est décrite dans l’annexe A. On peut retenir qu’il s’agit d’une approche<br />
sensiblement différente <strong>de</strong> celle qui est suivie dans AVBP TPF.<br />
Afin <strong>de</strong> vérifier ces hypothèses, on étudie un spray faiblement chargé associé à un taux d’évaporation<br />
modéré. Les conditions <strong>de</strong> l’écoulement sont regroupées dans le tableau 3.1.<br />
33
U<br />
x<br />
entree<br />
fin <strong>de</strong><br />
l’evaporation<br />
sortie<br />
Fig. 3.1 – Configuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’évaporation.<br />
T g,0 u 0 Y ethanol T l,0 α l,0 d 0<br />
P 0<br />
Entrée 480 1.12 0 323 4.189.10 −5 30.10 −6 Sortie 101325<br />
Tab. 3.1 – Conditions aux limites du calcul d’évaporation (unités SI).<br />
3.3 Résultats et discussion<br />
La figure 3.2 présente les profils en x <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> fournis par <strong>la</strong> solution<br />
analytique et AVBP TPF. On peut noter en premier lieu <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> l’hypothèse <strong>de</strong> pression<br />
constante, <strong>la</strong> variation calculée par AVBP TPF étant négligeable.<br />
En second lieu, on remarque que les évolutions sont les mêmes pour les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> calculs et<br />
pour chaque variable.<br />
On note en particulier que <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> T g est significative par rapport au chargement en<br />
∆T g<br />
T g,in<br />
carburant à l’entrée : vaut 1.25 % alors que κ 0 , le coefficient <strong>de</strong> chargement massique<br />
(cf. 2.16) ne vaut que 0.6 %. Ceci illustre l’importance du transfert <strong>de</strong> chaleur par évaporation.<br />
Les écarts observés s’expliquent par <strong>la</strong> différence dans <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du gaz.<br />
La pression étant constante, <strong>la</strong> loi d’état reporte cet écart sur <strong>la</strong> masse volumique et, par conservation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> masse, sur <strong>la</strong> vitesse du gaz 1 .<br />
Cette surestimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température dans <strong>la</strong> solution analytique a pour origine <strong>la</strong> sousestimation<br />
du taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur Π g en raison <strong>de</strong> l’hypothèse <strong>de</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><br />
constante dans le temps (qui implique φ l = 0). En revanche, le très faible écart sur <strong>la</strong> fraction<br />
massique d’éthanol suggère que les <strong>de</strong>ux calculs prédisent <strong>de</strong> manière i<strong>de</strong>ntique l’évaporation.<br />
1 Le choix fait pour <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s calculs est le suivant : on impose une vitesse <strong>de</strong> gaz i<strong>de</strong>ntique pour les<br />
<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> résolutions à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’évaporation.<br />
34
0.744<br />
Masse volumique du gaz<br />
Vitesse du gaz<br />
ρ (kg.m -3 )<br />
0.742<br />
0.740<br />
0.738<br />
0.736<br />
0.734<br />
0.732<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Température du gaz<br />
u g<br />
(m.s -1 )<br />
1.125<br />
1.120<br />
1.115<br />
1.110<br />
1.105<br />
1.100<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Pression<br />
480<br />
T g<br />
(K)<br />
478<br />
476<br />
474<br />
0.006<br />
0.005<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Fraction massique d’éthanol<br />
P (Pa)<br />
101325.005<br />
101325.000<br />
101324.995<br />
101324.990<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Y ethanol<br />
0.004<br />
0.003<br />
0.002<br />
Solution analytique<br />
Calcul AVBP<br />
0.001<br />
0<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Fig. 3.2 – Profils <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase gazeuse - Comparaison entre <strong>la</strong> solution analytique<br />
et le calcul par AVBP TPF.<br />
35
Fraction volumique <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><br />
Diamètre moyen <strong>de</strong>s gouttes<br />
6e-06<br />
5e-06<br />
2.5e-05<br />
coupure<br />
α l (-)<br />
4e-06<br />
3e-06<br />
2e-06<br />
1e-06<br />
0<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
d l<br />
(m)<br />
2.0e-05<br />
1.5e-05<br />
1.0e-05<br />
5.0e-06<br />
0.0e+00<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
4.1e+08<br />
Nombre <strong>de</strong> gouttes<br />
Vitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
4.1e+08<br />
1.125<br />
n l<br />
(m -3 )<br />
4.0e+08<br />
4.0e+08<br />
u l<br />
(m.s -1 )<br />
1.120<br />
1.115<br />
1.110<br />
4.0e+08<br />
1.105<br />
4.0e+08<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
1.100<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
324.0<br />
Température <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong><br />
323.8<br />
T l<br />
(K)<br />
323.6<br />
323.4<br />
Solution analytique<br />
Calcul AVBP<br />
323.2<br />
323.0<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Fig. 3.3 – Profils <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> - Comparaison entre <strong>la</strong> solution analytique<br />
et le calcul par AVBP TPF.<br />
36
Fig. 3.4 – Profils du taux d’évaporation et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur - Comparaison entre <strong>la</strong> solution<br />
analytique et le calcul par AVBP TPF.<br />
Cette observation est confirmée par l’analyse <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> (figure 3.3).<br />
Les courbes d’évolution sont tout à fait superposables pour <strong>la</strong> fraction volumique <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> et<br />
pour le diamètre <strong>de</strong>s gouttes.<br />
La différence que l’on observe sur <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> est liée à l’écart sur <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> gaz.<br />
Cette différence est imposée et accentuée par <strong>la</strong> traînée. Elle explique d’autre part <strong>la</strong> déviation<br />
du nombre <strong>de</strong> gouttes.<br />
En ce qui concerne <strong>la</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> variation calculée par AVBP<br />
TPF est faible (inférieure au <strong>de</strong>gré K) bien que l’évolution soit rapi<strong>de</strong>. Dans un premier temps, le<br />
flux conductif Φ g dans le gaz dépasse le flux <strong>de</strong> chaleur Λ g − Λ l par évaporation (cf. Eq. (1.45)),<br />
d’où l’augmentation <strong>de</strong> T l . Une fois l’équilibre <strong>de</strong>s flux atteint, ce bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>vient négatif en raison<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> Φ g liée à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du gaz (cf. Eq. (1.44)), d’où <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong><br />
T l .<br />
La solution analytique ne prend pas en compte ces effets puisqu’elle fait l’hypothèse <strong>de</strong> température<br />
liqui<strong>de</strong> constante. Or, en pratique, on a noté que <strong>la</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> en fin d’évaporation<br />
(T l,ev ) dépendait peu <strong>de</strong> sa valeur initiale. Pour une température <strong>de</strong> gaz donnée, <strong>la</strong> température<br />
<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> évolue (<strong>de</strong> manière monotone ou non) vers <strong>la</strong> même valeur <strong>de</strong> T l,ev . La solution<br />
analytique fournit donc une condition initiale appropriée tant que <strong>la</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> est<br />
proche <strong>de</strong> T l,ev . Dans ce cas, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> T l dans AVBP est minimisée.<br />
Il est cependant difficile <strong>de</strong> viser <strong>la</strong> bonne valeur <strong>de</strong> T l,ev avant d’effectuer le calcul avec AVBP<br />
(calcul nécessitant un temps <strong>de</strong> convergence re<strong>la</strong>tivement long en raison <strong>de</strong> l’explicitation temporelle).<br />
Afin <strong>de</strong> connaître cette valeur a priori, un programme <strong>de</strong> calcul a été écrit. Il résout<br />
l’écoulement <strong>de</strong> manière parabolique à partir <strong>de</strong> l’entrée vers les x croissants en appliquant sur<br />
les variables les termes source d’évaporation tels qu’ils sont calculés dans AVBP.<br />
Ce programme n’est pas utilisé pour initialiser AVBP car il présente une imprécision 2 plus gran<strong>de</strong><br />
que <strong>la</strong> résolution analytique dans le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction massique <strong>de</strong> carburant.<br />
2 en raison <strong>de</strong> son caractère explicite. Une correction par implicitation <strong>de</strong>s termes sources est envisagée.<br />
37
330<br />
Température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><br />
pour différentes valeurs en entrée<br />
328<br />
325<br />
T l<br />
(K)<br />
322<br />
320<br />
AVBP : T l,in<br />
= 323 K<br />
Co<strong>de</strong> parabolique : T l,in<br />
= 323 K<br />
Co<strong>de</strong> parabolique : T l,in<br />
= 316 K<br />
Co<strong>de</strong> parabolique : T l,in<br />
= 330 K<br />
318<br />
0 0.001 0.002 0.003<br />
x (m)<br />
Fig. 3.5 – Agrandissement en x <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> calculés par le co<strong>de</strong> parabolique<br />
pour différentes valeurs en entrée.<br />
La figure 3.5 montre <strong>de</strong>s calculs effectués par ce co<strong>de</strong> dans les mêmes conditions que le cas étudié<br />
pour différentes température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> en entrée (T l,in ).<br />
D’une part, <strong>la</strong> comparaison avec le calcul AVBP à T l,in = 323 K montre que le co<strong>de</strong> fournit<br />
une bonne prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>, en particulier en fin d’évaporation. D’autre<br />
part, on observe l’effet <strong>de</strong> l’équilibre <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> chaleur qui fait tendre tous les calculs vers <strong>la</strong><br />
même température finale T l,ev . On comprend également que l’erreur commise par <strong>la</strong> solution<br />
analytique peut être re<strong>la</strong>tivement gran<strong>de</strong> si dans ce cas T l,in est fixée à 316 K.<br />
On utilise donc <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> T ev prédite par le co<strong>de</strong> parabolique pour produire une solution<br />
initiale analytique du calcul AVBP.<br />
Les termes d’échanges par évaporation pour <strong>la</strong> phase gazeuse sont représentés sur <strong>la</strong> figure 3.4<br />
(Ils sont va<strong>la</strong>bles également pour <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> puisque Γ l = −Γ g (Eq. 1.11) et Π l = −Π g<br />
(Eq. 1.16).).<br />
On y observe une bonne corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s courbes analytiques et numériques <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> transferts.<br />
Les écarts sont maximum au début <strong>de</strong> l’évaporation là où <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> T l est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong>.<br />
Note :<br />
Les profils <strong>de</strong>s variables liqui<strong>de</strong>s n’ont pas <strong>de</strong> sens au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance d’évaporation car <strong>la</strong><br />
phase liqui<strong>de</strong> n’y est plus présente. Il sont conservés dans le calcul pour <strong>de</strong>s raisons purement<br />
numériques. Dans <strong>la</strong> pratique, le co<strong>de</strong> effectue une coupure lorsque α l ou d franchit une limite<br />
inférieure.<br />
38
3.4 Vérification <strong>de</strong>s hypothèses du modèle <strong>diphasique</strong><br />
On cherche à vérifier a posteriori <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s hypothèses formulées dans <strong>la</strong> section 1.4.1.<br />
L’analyse se base sur les nombres sans dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> qui sont représentés sur les<br />
figures 3.6 et 3.7.<br />
3.4.1 Traînée <strong>de</strong> Stokes<br />
Sur <strong>la</strong> figure 3.6, on observe que, quelle que soit <strong>la</strong> position dans <strong>la</strong> zone d’évaporation, le<br />
Reynolds (Eq. 1.26) est très petit <strong>de</strong>vant 1. L’hypothèse <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> Stokes (cf. section 1.5.1)<br />
est donc tout à fait justifiée.<br />
Fig. 3.6 – Profils <strong>de</strong>s nombres sans dimension caractérisant les gouttes d’éthanol.<br />
3.4.2 Sphéricité <strong>de</strong>s gouttes<br />
La sphéricité <strong>de</strong>s gouttes est fonction <strong>de</strong>s effets déstabilisants du gaz environnant par rapport à<br />
l’effet stabilisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension superficielle du liqui<strong>de</strong>. Ces effets sont caractérisés par les nombres<br />
sans dimension suivant :<br />
– Nombre <strong>de</strong> Weber :<br />
W e = ρ g ‖ u g − u l ‖ 2 d<br />
σ<br />
=<br />
inertie<br />
tension interfaciale<br />
39
où σ est <strong>la</strong> tension superficielle du liqui<strong>de</strong> ;<br />
– Nombre <strong>de</strong> Bond 3 :<br />
Bo = (ρ l − ρ g )gd 2<br />
σ<br />
=<br />
gravité<br />
tension interfaciale<br />
– Nombre capil<strong>la</strong>ire :<br />
Ca = ρ gν g ‖ u g − u l ‖ viscosité<br />
=<br />
σ tension interfaciale<br />
La figure 3.6 montre que quelles que soit l’abscisse, tous ces nombres sont très petit <strong>de</strong>vant 1.<br />
L’hypothèse <strong>de</strong> sphéricité est donc validée.<br />
3.4.3 modèle d’évaporation<br />
Loi du d 2<br />
On cherche à vérifier <strong>la</strong> loi dévolution linéaire du carré du diamètre <strong>de</strong>s gouttes en fonction<br />
du temps. Cette loi appelée “loi du d 2 ” est obtenue en intégrant l’équation 1.38 (cf. Kuo [11,<br />
chapitre 6]). Elle s’exprime sous <strong>la</strong> forme suivante :<br />
d 2 = d 2 0 − β v t (3.1)<br />
où d 0 est le diamètre <strong>de</strong>s gouttes en entrée et β v , <strong>la</strong> pente <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe d 2 = f(t), est donné par :<br />
β v = 4Nu ρ g<br />
ρ l<br />
D F −air ln(1 + B M )<br />
Le tracé <strong>de</strong> cette courbe 4 (figure 3.7), montre que <strong>la</strong> solution analytique vérifie <strong>la</strong> loi du d 2 avec<br />
l’exactitu<strong>de</strong> attendue. Le faible écart observé pour le calcul AVBP est dû au fait que β v , qui<br />
n’est pas rigoureusement constant dans le temps, est recalculé à chaque instant par le co<strong>de</strong>.<br />
Conductivité infinie<br />
Afin <strong>de</strong> vérifier l’hypothèse <strong>de</strong> conductivité infinie, on calcule le nombre <strong>de</strong> Fourier caractérisant<br />
les gouttes. Ce nombre sans dimension compare l’échelle <strong>de</strong> temps du problème à l’échelle <strong>de</strong><br />
temps caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> chaleur.<br />
Pour une goutte <strong>de</strong> rayon r, il est donné par :<br />
F o = D th,l<br />
r 2 t = t<br />
τ th<br />
(3.2)<br />
où :<br />
– D th,l est <strong>la</strong> diffusivité thermique du liqui<strong>de</strong> ;<br />
– τ th est le temps diffusif, c’est-à-dire le temps mis par <strong>la</strong> diffusion thermique pour affecter <strong>la</strong><br />
goutte <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface jusqu’au centre.<br />
L’évolution temporelle du nombre <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong>s gouttes d’éthanol est représentée sur <strong>la</strong> figure<br />
3.7.<br />
On constate que ce nombre est inférieur à 1 pendant plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié du temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s<br />
gouttes. L’hypothèse <strong>de</strong> température uniforme semble donc sérieusement discutable. En pratique,<br />
3 On s’intéresse aux effets <strong>de</strong> gravité sur <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong>s gouttes même si on les écarte dans les équations<br />
<strong>de</strong> conservation.<br />
4 Pour l’évolution temporelle, l’instant t correspond à ∫ x dx<br />
x 0 U l<br />
.<br />
40
Fig. 3.7 – Evolution temporelle du carré du diamètre et du nombre <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong>s gouttes<br />
d’éthanol.<br />
<strong>la</strong> transport diffusif n’est pas le seul processus <strong>de</strong> chauffage <strong>de</strong>s gouttes : le transport convectif<br />
dû à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion interne <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> a tendance à uniformiser <strong>la</strong> température (cf. Sirignano [22,<br />
chapitre 2]). Enfin, ces effets ne sont certainement pas <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> source d’imprécision dans<br />
le calcul d’un écoulement plus complexe.<br />
3.5 Conclusion<br />
La comparaison <strong>de</strong>s calculs d’AVBP TPF avec <strong>la</strong> solution analytique vali<strong>de</strong> le module d’évaporation<br />
du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul.<br />
Les corré<strong>la</strong>tions sont bonnes voire très bonnes dans le cas étudié.<br />
En outre, <strong>la</strong> vérification a posteriori <strong>de</strong>s hypothèses formulées en section 1.4.1 montrent que les<br />
conditions <strong>de</strong> validité du modèle <strong>diphasique</strong> sont bien vérifiées.<br />
L’étape <strong>de</strong> validation suivante consisterait à confronter les résultats <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s d’AVBP avec<br />
les données expérimentales. Malheureusement, ce type <strong>de</strong> données semble difficile à obtenir pour<br />
les diamètres <strong>de</strong> gouttes typiques <strong>de</strong>s sprays en <strong>combustion</strong>. On dispose en revanche du co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
référence PREMIX TPF développé par Giovangigli [4]. L’utilisation <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> fera l’objet <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> menée dans cette section.<br />
41
Chapitre 4<br />
F<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire<br />
monodimensionnelle <strong>diphasique</strong><br />
4.1 But <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
L’hypothèse <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire monodimensionnelle est un cadre très restrictif pour <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>combustion</strong>. Il s’agit cependant d’une étape préliminaire essentielle du calcul d’un<br />
écoulement réactif plus complexe. En effet, les calculs tridimensionnels turbulents <strong>de</strong> LES basés<br />
sur l’hypothèse <strong>de</strong> f<strong>la</strong>melettes nécessitent une connaissance précise <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
monodimensionnelle <strong>la</strong>minaire associée : structure, vitesse <strong>de</strong> propagation, épaisseur du front <strong>de</strong><br />
f<strong>la</strong>mme, etc.<br />
Dans le cas où le carburant est injecté sous forme liqui<strong>de</strong>, <strong>la</strong> phase d’évaporation doit être<br />
prise en compte dans le calcul. La f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong> combine donc <strong>de</strong>ux processus impliquant<br />
<strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> masse, d’espèces, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement et d’énergie : l’évaporation et <strong>la</strong><br />
<strong>combustion</strong>. La simplification opérée par <strong>la</strong> configuration <strong>la</strong>minaire à une dimension est alors<br />
d’autant plus nécessaire.<br />
4.2 C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>combustion</strong><br />
4.2.1 Définition du diamètre critique<br />
On a montré dans <strong>la</strong> section 3.4.3 que <strong>la</strong> loi du d 2 fournit une bonne estimation du temps<br />
d’évaporation t ev .<br />
La re<strong>la</strong>tion 3.1 donne t ev quand on fixe d à 0 :<br />
t ev = d2 0<br />
β v<br />
(4.1)<br />
On peut caractériser ensuite le temps t f mis pour parcourir <strong>la</strong> distance l f qui s’épare l’entrée<br />
dans <strong>la</strong> zone d’évaporation du front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme :<br />
On distingue alors <strong>de</strong>ux cas :<br />
t f = l f<br />
s L<br />
(4.2)<br />
1. t f > t ev : <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est totalement évaporée avant d’atteindre <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme ;<br />
42
2. t f < t ev : une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> n’est pas totalement évaporée et atteint le front<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme ;<br />
On définit alors le diamètre critique en <strong>de</strong>ssous duquel <strong>la</strong> phase liqui<strong>de</strong> est totalement évaporée<br />
avant <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme. Il s’exprime par :<br />
√<br />
l f β v<br />
d c =<br />
(4.3)<br />
s L<br />
4.2.2 Définition <strong>de</strong>s richesses <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
Dans les formules <strong>de</strong> richesses utilisées ci-<strong>de</strong>ssous, le rapport stoechiométrique <strong>de</strong> masse s est<br />
défini comme étant le rapport <strong>de</strong>s fractions massiques d’oxydant et <strong>de</strong> carburant lorsque le<br />
mé<strong>la</strong>nge est dans les proportions stoechiométriques :<br />
s = Y O<br />
Y F<br />
∣<br />
∣∣∣stoechiométrie<br />
La présence du carburant dans les <strong>de</strong>ux phases conduit à plusieurs définitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse,<br />
réunies dans le tableau 4.2.2<br />
Richesse totale<br />
Richesse gazeuse<br />
Richesse liqui<strong>de</strong><br />
Richesse gazeuse<br />
prévaporée**<br />
φ t = s αgρgY F +α l ρ l<br />
α gρ gY O<br />
∣<br />
∣∣entrée<br />
Rapport <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> carburant totale et<br />
d’oxydant à l’entrée*.<br />
φ g = s Y F<br />
Y O<br />
∣<br />
∣∣entrée<br />
φ l = s<br />
∣<br />
α l ρ l ∣∣entrée<br />
α gρ gY O<br />
φ f = s Y F<br />
Y O<br />
∣<br />
∣∣f<strong>la</strong>mme<br />
Rapport <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> carburant gazeux<br />
et d’oxydant à l’entrée*.<br />
Rapport <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong><br />
et d’oxydant à l’entrée*.<br />
Rapport <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> carburant gazeux<br />
et d’oxydant en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme*.<br />
* re<strong>la</strong>tivement à s.<br />
** Le qualificatif prévaporé signifie les conditions à l’amont immédiat du front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme.<br />
Tab. 4.1 – Définition <strong>de</strong>s richesses pour une f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong>.<br />
Les trois premières définitions sont liées par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante : φ t = φ g + φ l .<br />
4.2.3 C<strong>la</strong>ssification<br />
La figure 4.1 illustre <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>mmes <strong>diphasique</strong>s selon les paramètres définis en 4.2.1<br />
et 4.2.2.<br />
Les quatre gran<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses i<strong>de</strong>ntifiées correspon<strong>de</strong>nt à :<br />
1. La f<strong>la</strong>mme dite homogène où, tout le carburant liqui<strong>de</strong> est évaporé avant <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme. Que<br />
le mé<strong>la</strong>nge gazeux soit riche ou pauvre, il brûle à travers une f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge ;<br />
2. La f<strong>la</strong>mme hétérogène pauvre (φ t < 1). A travers le front <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge,<br />
les gouttelettes non évaporées sont “allumées” en f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> diffusion 1 et brûlent jusqu’à<br />
épuisement du carburant ou <strong>de</strong> l’oxydant.<br />
1 Suivant les caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulement <strong>diphasique</strong>, on observe une f<strong>la</strong>mme enveloppe ou une f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong><br />
sil<strong>la</strong>ge ou encore <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> <strong>de</strong> gouttelettes en groupe (cf. Yule et Bo<strong>la</strong>do [29]).<br />
43
U 1<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
d < d c<br />
1<br />
phase<br />
gazeuse<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡ ¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ 2<br />
3<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡ ¡ ¡ ¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡<br />
¡ ¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡<br />
¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ gaz brules<br />
4<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡ ¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¤¡¤¡¤¡¤¡¤¡¤ £¡£¡£¡£¡£¡£<br />
gouttelette<br />
en evaporation<br />
d > d<br />
c<br />
φ < φ < 1<br />
f<br />
f<br />
φ < 1 < φ<br />
t<br />
t<br />
gouttelette en<br />
evaporation/<br />
<strong>combustion</strong><br />
1 < φ < φ<br />
f<br />
t<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
£¡£¡£¡£¡£¡£ ¤¡¤¡¤¡¤¡¤¡¤<br />
¤¡¤¡¤¡¤¡¤¡¤ £¡£¡£¡£¡£¡£<br />
x<br />
sans phase liqui<strong>de</strong><br />
entree<br />
front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
sortie<br />
¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡<br />
¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢¡¢<br />
Fig. 4.1 – Schéma <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> homogène (1) et hétérogène (2, 3 et 4).<br />
(D’après Lin et al. [12].)<br />
3. La f<strong>la</strong>mme hétérogène pauvre dans le mé<strong>la</strong>nge gazeux (φ f < 1) mais globalement<br />
riche (φ t > 1). En aval du front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme, les gouttelettes brûlent jusqu’à extinction par<br />
épuisement <strong>de</strong> l’oxydant, puis finissent <strong>de</strong> s’évaporer.<br />
4. La f<strong>la</strong>mme hétérogène riche (φ f > 1). En aval du front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme, l’oxydant étant<br />
épuisé, les gouttelettes continuent <strong>de</strong> s’évaporer.<br />
Note :<br />
De façon usuelle, on parle <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mmes <strong>diphasique</strong>s pour désigner les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> où le<br />
carburant est injecté sous forme liqui<strong>de</strong>. En toute rigueur, <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme est présente exclusivement<br />
dans le gaz car <strong>la</strong> réaction chimique <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> a lieu uniquement en phase gazeuse. Dans<br />
tous les cas, y compris pour <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> isolée <strong>de</strong> gouttelettes, le carburant s’évapore avant<br />
<strong>de</strong> brûler. Toutefois, même pour les f<strong>la</strong>mmes homogènes, on continuera à parler <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mmes<br />
<strong>diphasique</strong>s par opposition aux écoulements réactifs purement gazeux.<br />
4.3 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration étudiée<br />
4.3.1 Hypothèses<br />
Dans l’optique d’une approche simplifiée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong>, on restreint l’écoulement<br />
au cadre suivant :<br />
– une seule dimension spatiale (f<strong>la</strong>mme p<strong>la</strong>ne) ;<br />
– régime d’écoulement du gaz <strong>la</strong>minaire ;<br />
– f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> type homogène pauvre (cf. section 4.2), ce qui implique que :<br />
– <strong>la</strong> richesse totale φ t est inférieure à 1 ;<br />
– le carburant est totalement évaporé avant d’atteindre le front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme ;<br />
44
– f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge : carburant et air sont mé<strong>la</strong>ngés en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme ;<br />
– <strong>la</strong> réaction chimique est décrite par un schéma cinétique à une seule étape irréversible<br />
(cf. section 1.5).<br />
4.3.2 Caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme monophasique<br />
La première étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en oeuvre du calcul <strong>diphasique</strong> est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong><br />
prémé<strong>la</strong>nge monophasique.<br />
On fait le choix d’un carburant qui est liqui<strong>de</strong> dans les conditions standards : l’éthanol<br />
(C 2 H 5 OH).<br />
La réaction chimique <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> <strong>de</strong> l’éthanol dans l’air est <strong>la</strong> suivante :<br />
C 2 H 5 OH + 3 (O 2 + 3.76 N 2 ) −→ 2 CO 2 + 3 H 2 O + 11.28 N 2 (4.4)<br />
L’écoulement étudié est schématisé sur <strong>la</strong> figure 4.2.<br />
U 1<br />
S L<br />
gaz frais<br />
gaz brules<br />
x<br />
entree<br />
front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
sortie<br />
Fig. 4.2 – Schéma <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge.<br />
Dans une f<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> propagation du front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme (vitesse<br />
<strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire) est principalement fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong> réaction et <strong>de</strong>s conditions<br />
<strong>de</strong> température et <strong>de</strong> pression <strong>de</strong>s gaz frais.<br />
C’est une caractéristique majeure <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme, que l’on définit par :<br />
∫ +∞<br />
−∞<br />
s L =<br />
˙ω F dx<br />
ρ 1 (YF 1 − Y F 2) (4.5)<br />
où l’indice 1 correspond aux gaz frais et l’indice 2 aux gaz brûlés.<br />
Le schéma cinétique réduit est donc déterminé <strong>de</strong> façon à reproduire <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>la</strong>minaire<br />
mesurée expérimentalement.<br />
La procédure d’ajustement du schéma opérée ici est <strong>la</strong> suivante :<br />
1. On dispose <strong>de</strong> données expérimentales (Hayashi et Kumagai [6]).<br />
2. On utilise un outil <strong>de</strong> référence pour le calcul <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mmes p<strong>la</strong>nes <strong>la</strong>minaires prémé<strong>la</strong>ngées :<br />
PREMIX. Il s’agit d’un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul développé par SANDIA National Laboratories<br />
résolvant les écoulements gazeux réactifs stationnaires et incompressibles en une dimension<br />
avec <strong>de</strong>s propriétés thermophysiques détaillées.<br />
Les coefficients n F , n O , β, A et E a <strong>de</strong> l’équation (1.32) sont ajustés <strong>de</strong> manière à faire<br />
coïnci<strong>de</strong>r les valeurs <strong>de</strong> s L calculées par PREMIX et les données exprérimentales pour une<br />
gamme <strong>de</strong> richesse al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 0.6 à 1.1.<br />
45
La figure 4.3 montre le résultat (obtenu par essais successifs) <strong>de</strong> cette procédure.<br />
Fig. 4.3 – Comparaison entre les calculs <strong>de</strong> PREMIX muni d’un schéma cinétique ajusté et les<br />
données expérimentales [6] pour différentes richesses.<br />
Les coefficients du schéma cinétique correspondant à cet ajustement sont présentés dans le<br />
tableau 4.2.<br />
Coefficients n F n O β A (unités cgs) E a (cal.mol −1 )<br />
Valeurs ajustées 1.30 0.55 0.0 2.17.10 12 20000<br />
Tab. 4.2 – Coefficients du schéma cinétique à une étape ajusté avec PREMIX.<br />
Le schéma cinétique étant défini, on réalise un calcul <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme monophasique avec AVBP. Les<br />
résultats du calcul PREMIX sont utilisés comme condition initiale et on impose les conditions<br />
aux limites du tableau 4.3.<br />
U in (m.s −1 ) T g,in (K) φ (-)<br />
Entrée 0.419 300 1.0<br />
P out (P a)<br />
Sortie 101325<br />
Tab. 4.3 – Conditions aux limites du calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme monophasique d’éthanol.<br />
La figure 4.4 montre une très bonne corré<strong>la</strong>tion entre les profils <strong>de</strong> température d’AVBP et<br />
<strong>de</strong> PREMIX. La température <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> calculée par PREMIX est prédite avec une<br />
précision <strong>de</strong> 0.7 %. En réalité, les <strong>de</strong>ux logiciels ne prennent pas en compte les effets <strong>de</strong> dissociation<br />
qui font que <strong>la</strong> température adiabatique <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme réellement mesurée pour une richesse<br />
46
<strong>de</strong> 1 et <strong>de</strong>s réactifs initialement dans les conditions standards vaut 2155 K (Borman [2]) au lieu<br />
<strong>de</strong>s 2350 K calculés par AVBP.<br />
Fig. 4.4 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> température calculés par PREMIX et AVBP.<br />
On examine ensuite <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme à travers un agrandissement en x <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong><br />
fractions massiques 2 <strong>de</strong>s réactifs et <strong>de</strong>s produits (figure 4.5).<br />
Fig. 4.5 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> fractions massiques calculés par PREMIX et AVBP.<br />
AVBP fournit bien les résultats attendus pour ce type <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme : les fractions massiques<br />
2 Pour les autres variables, se reporter à l’annexe B.<br />
47
forment <strong>de</strong>s courbes sigmoï<strong>de</strong>s, décroissantes pour les réactifs, croissantes pour les produits. En<br />
aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme les fractions massiques <strong>de</strong>s réactifs ten<strong>de</strong>nt toutes <strong>de</strong>ux vers 0 car le mé<strong>la</strong>nge<br />
est stoechiométrique.<br />
Les résultats fournis par les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s sont tout à fait comparables.<br />
Les différences que l’on observe sont principalement dues au léger dép<strong>la</strong>cement vers l’amont du<br />
front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme calculés par AVBP. En effet, alors que PREMIX effectue un calcul stationnaire,<br />
AVBP réalise un calcul instationnaire que l’on rend stationnaire si on fixe exactement <strong>la</strong> vitesse<br />
en entrée u in égale à s L .<br />
4.3.3 Caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong><br />
Le calcul monophasique validé, on s’intéresse à présent à <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong><br />
d’éthanol décrite en 4.3.1.<br />
Les valeurs <strong>de</strong>s conditions aux limites fixées sont groupées dans le tableau 4.4.<br />
U in (m.s −1 ) T g,in (K) φ g φ l T l,in (K) α l,in d in (µm)<br />
Entrée 0.47385 480 0 0.7 315 7.963.10 −5 30<br />
P out (P a)<br />
Sortie 101325<br />
Tab. 4.4 – Conditions aux limites du calcul <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong> d’éthanol.<br />
Calculer une f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge nécessite une condition initiale “allumée”, c’est-à-dire une<br />
solution où <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme existe déjà dans le domaine <strong>de</strong> calcul. En effet, si on se contentait ici<br />
d’initialiser <strong>la</strong> zone d’évaporation sans f<strong>la</strong>mme, le taux <strong>de</strong> réaction dans le mé<strong>la</strong>nge gazeux<br />
serait tellement faible que le point d’inf<strong>la</strong>mmation serait rejeté à l’infini. Il s’agit du problème<br />
<strong>de</strong> frontière froi<strong>de</strong> décrit par Williams [28]. Pour le résoudre, on initialise <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme à<br />
l’ai<strong>de</strong> d’un modèle analytique <strong>de</strong> type Echekki Ferziger pour un gaz multi-espèces à partir <strong>de</strong>s<br />
conditions en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’évaporation (initialisée analytiquement elle aussi (cf. chapitre 3)).<br />
4.4 Résultats et discussion<br />
Dans cette section, on compare les résultats du calcul AVBP TPF et <strong>la</strong> solution théorique<br />
d’évaporation/<strong>combustion</strong>.<br />
La figure 4.6 présente l’évolution spatiale <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase gazeuse.<br />
On note premièrement une bonne corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> résolution. Les principales<br />
différences sont causées par <strong>la</strong> surestimation, par <strong>la</strong> solution analytique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du<br />
gaz dans <strong>la</strong> zone d’évaporation (cf. section 3.3).<br />
Le profil <strong>de</strong> pression illustre l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition caractéristique re<strong>la</strong>xée en sortie qui autorise<br />
un léger écart par rapport à <strong>la</strong> condition purement réfléchissante décrite dans le chapitre 2. De<br />
plus, on constate l’effet non dissipatif du schéma centré : <strong>la</strong> pression est bruitée par les on<strong>de</strong>s<br />
numériques qui se propagent dans le domaine. Toutefois, grâce aux conditions partiellement<br />
réfléchissantes, ce bruit ne représente que 5 millionièmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur nominale, ce qui permet<br />
<strong>de</strong> distinguer <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> pression due à l’accélération <strong>de</strong> l’écoulement à travers <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme.<br />
En outre, <strong>la</strong> coïnci<strong>de</strong>nce précise <strong>de</strong>s fronts montre que l’on peut maintenir <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme stationnaire<br />
durant toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> (ici 54.4 ms soit environ 2.7 fois le temps convectif) alors<br />
48
qu’on ne contrôle pas <strong>la</strong> vitesse du gaz à l’aval immédiat <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme mais à l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<br />
d’évaporation.<br />
La figure 4.7 illustre les transferts d’espèces chimiques dus successivement à l’évaporation et à<br />
<strong>la</strong> <strong>combustion</strong>. L’apparition du carburant dans <strong>la</strong> phase gazeuse par évaporation est suivie <strong>de</strong><br />
sa disparition (totale car φ < 1) dans <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme.<br />
On note également que <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion du calcul AVBP et <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution analytique est re<strong>la</strong>tivement<br />
bonne pour tous les profils d’espèces.<br />
Les écarts <strong>de</strong> vitesses dans <strong>la</strong> phase gazeuse se traduisent par une différence sur <strong>la</strong> vitesse liqui<strong>de</strong><br />
u l et sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> gouttes n (figure 4.8).<br />
D’autre part, le profil du diamètre <strong>de</strong> gouttes montre que <strong>la</strong> distance d’évaporation a augmenté<br />
d’environ 10 % entre <strong>la</strong> solution analytique et le calcul AVBP. Cette différence a principalement<br />
pour origine l’imprécision <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution analytique pour les écoulements plus chargés.<br />
Sur cette figure, on observe également que <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> température dans <strong>la</strong> goutte n’est pas<br />
négligeable, contrairement à l’hypothèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution théorique (cf. section 3.3).<br />
Lorsqu’on observe les termes source d’évaporation (cf. 4.9), on retrouve les écarts dus :<br />
– pour le taux d’évaporation, à <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> T l qui modifie <strong>la</strong> pression partielle <strong>de</strong> carburant<br />
à l’interface liqui<strong>de</strong>/gaz (Eq. (1.40)) donc le nombre <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> Spalding ;<br />
– pour le taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur, à <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> T l qui modifie Γ g donc Λ g (Eq. 1.43) et<br />
à celle <strong>de</strong> (T g − T l ) qui modifie Φ g (Eq. 1.44).<br />
Fig. 4.6 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> variables gazeuses obtenus par AVBP et par le calcul<br />
analytique.<br />
49
Fig. 4.7 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> fractions massiques <strong>de</strong>s espéces obtenus par AVBP et par<br />
le calcul analytique.<br />
50
Fig. 4.8 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> variables liqui<strong>de</strong>s obtenus par AVBP et par le calcul<br />
analytique.<br />
51
Taux d’évaporation<br />
Taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaleur<br />
6<br />
0.0e+00<br />
5<br />
Solution analytique<br />
Calcul AVBP<br />
-1.0e+06<br />
4<br />
Γ g<br />
(kg.m -3 .s -1 )<br />
3<br />
Π g<br />
(J.m -3 .s -1 )<br />
-2.0e+06<br />
-3.0e+06<br />
2<br />
1<br />
-4.0e+06<br />
0<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
-5.0e+06<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02<br />
x (m)<br />
Fig. 4.9 – Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> termes sources d’évaporation obtenus par AVBP et par<br />
le calcul analytique.<br />
4.5 Conclusion<br />
Le co<strong>de</strong> AVBP TPF a été validé dans un cas simple <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong> : <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme p<strong>la</strong>ne<br />
homogène <strong>la</strong>minaire. La comparaison avec <strong>la</strong> solution analytique a permis <strong>de</strong> vérifier les paramètres<br />
importants <strong>de</strong> ce type d’écoulement : <strong>la</strong> longueur d’évaporation, <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme,<br />
<strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> propagation et <strong>la</strong> température <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> <strong>combustion</strong>. Ce type <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme présente<br />
un comportement tout à fait semb<strong>la</strong>ble à celui d’une f<strong>la</strong>mme <strong>de</strong> prémé<strong>la</strong>nge monophasique car<br />
évaporation et <strong>combustion</strong> ne s’y produisent pas simultanément.<br />
Les prochaines étapes consisteront d’une part, à confronter les calculs d’AVBP TPF à ceux <strong>de</strong><br />
PREMIX TPF (cf. section 3.5) ; d’autre part, à abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>mmes hétérogènes<br />
dans lequel le front <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme est positionné à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’évaporation.<br />
52
Conclusion et perspectives<br />
Ce stage <strong>de</strong> DEA a permis d’abor<strong>de</strong>r un domaine <strong>de</strong> recherche qui couvre plusieurs thèmes :<br />
les écoulements <strong>de</strong> gaz compressibles, le transfert <strong>de</strong> chaleur et <strong>de</strong> masse entre phases, les<br />
écoulements à phase dispersée et <strong>la</strong> cinétique chimique.<br />
D’une part, l’étu<strong>de</strong> bibliographique a fourni les bases théoriques pour comprendre ces différents<br />
thèmes et <strong>la</strong> façon <strong>de</strong> les traiter dans le cadre d’une <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> numérique en <strong>combustion</strong>.<br />
D’autre part, l’application numérique <strong>de</strong> cette théorie à travers les différentes étapes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
validation du co<strong>de</strong> AVBP TPF a constitué une expérience formatrice.<br />
Les principaux résultats <strong>de</strong> cette démarche sont les suivants :<br />
– L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s avec les conditions aux limites <strong>de</strong> l’écoulement <strong>diphasique</strong><br />
a montré que les propriétés <strong>de</strong>s conditions caractéristiques étaient conservées et aucun effet<br />
<strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge inattendu n’a été observé.<br />
– Une adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution analytique <strong>de</strong> l’évaporation monodimensionnelle pour les écoulements<br />
<strong>de</strong> gaz multi-espèces a été réalisée, augmentée d’un programme <strong>de</strong> résolution parabolique<br />
pour <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>. La comparaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution analytique<br />
et du calcul avec AVBP TPF a permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le co<strong>de</strong> sur le problème d’évaporation dans<br />
un écoulement à une dimension.<br />
– Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme monodimensionnelle <strong>la</strong>minaire en <strong>combustion</strong> <strong>diphasique</strong> homogène a<br />
été validé par comparaison avec <strong>la</strong> solution théorique. Il a mis en évi<strong>de</strong>nce que dans ce cas, le<br />
seul coup<strong>la</strong>ge se fait par les valeurs <strong>de</strong>s variables qui relient <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’évaporation à <strong>la</strong> zone<br />
<strong>de</strong> f<strong>la</strong>mme. Ce calcul a montré également <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive aisance avec <strong>la</strong>quelle on peut mener un<br />
calcul <strong>diphasique</strong> réactif grâce à l’approche eulérienne.<br />
L’étape qui suit logiquement cette étu<strong>de</strong> consiste à confronter les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme <strong>diphasique</strong><br />
homogène avec les données expérimentales disponibles et le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence PREMIX<br />
TPF.<br />
Enfin, cette <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> monodimensionnelle d’une f<strong>la</strong>mme homogène doit être vue comme le<br />
prélu<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s investigations plus poussées dans le domaine <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>mmes hétérogènes. La maîtrise<br />
du calcul numérique <strong>de</strong>s différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> combusion permettra alors <strong>de</strong> se tourner vers <strong>de</strong>s<br />
géométries d’écoulement plus complexes telles que les chambres <strong>de</strong> <strong>combustion</strong> aéronautiques et<br />
les brûleurs.<br />
53
Bibliographie<br />
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54
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[28] F. A. Williams. Combustion theory. Benjamin Cummings, 1985.<br />
[29] A. J. Yule and R. Bo<strong>la</strong>do. Fuel spray burning regime and initial conditions. Combustion<br />
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55
ANNEXES<br />
56
Annexe A<br />
Solution analytique du problème<br />
d’évaporation<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution analytique du problème d’évaporation monodimensionnel est décrite<br />
<strong>de</strong> façon succinte dans cet annexe 1 .<br />
Les hypothèses supposées dans <strong>la</strong> solution théorique proposée par Lin et al. ([12] et [13]) sont<br />
les suivantes :<br />
– le problème est stationnaire ;<br />
– le nombre <strong>de</strong> Spalding est constant et égal à <strong>la</strong> valeur en entrée (cf. section 1.5.3) ;<br />
– <strong>la</strong> température dans les gouttes est uniforme et constante au cours du temps ;<br />
– les <strong>de</strong>ux phases ont <strong>la</strong> même vitesse u (nombre <strong>de</strong> Stokes infiniment petit) ;<br />
– <strong>la</strong> pression est constante ;<br />
– le produit ρ g D F −air , <strong>la</strong> conductivité thermique du gaz λ g et <strong>la</strong> chaleur massique à pression<br />
constante C pg sont constants.<br />
Sous ces hypothèses, les équations (1.17), (1.18) et (1.22) se réduisent à :<br />
On définit <strong>la</strong> masse volumique du mé<strong>la</strong>nge par :<br />
d<br />
dx (ρ gu) = Γ g (A.1)<br />
d<br />
dx (ρ d 2<br />
guY F ) − ρ g D F −air<br />
dx 2 (Y F ) = Γ g (A.2)<br />
d<br />
dx (ρ d 2<br />
guC pg T g ) − λ g<br />
dx 2 (T g) = h l (T l )Γ g (A.3)<br />
(A.4)<br />
ρ m = ρ = α g ρ g + α l ρ l<br />
(A.5)<br />
D’après l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse du mé<strong>la</strong>nge, on a :<br />
ρu = F = constante = ρ in u in<br />
(A.6)<br />
On effectue ensuite le changement <strong>de</strong> variable Z = ρg<br />
ρ<br />
1 Pour une <strong>de</strong>scription en détail, voir le rapport <strong>de</strong> stage <strong>de</strong> C. Saulnier [18].<br />
qui mène aux équations suivantes :<br />
57
d<br />
dx (ZY F ) − ρ gD F −air<br />
F<br />
d<br />
dx (ZT g) −<br />
d 2<br />
Z dZ<br />
dx = A 1 T g<br />
(1 − Z in ) 2/3 (1 − Z) 1/3 (A.7)<br />
dx 2 (Y F ) = dZ<br />
dx<br />
d 2 T g<br />
dx 2 = h l(T l )<br />
λ g<br />
C pg F<br />
C pg<br />
dZ<br />
dx<br />
avec A = 3Shρ gλ g ln (1 + B) pW<br />
2ρ l Rr 2 inF<br />
Posons β = 1−Z<br />
1−Z in<br />
. Les équations (A.7) à (A.9) s’écrivent alors :<br />
(A.8)<br />
(A.9)<br />
(A.10)<br />
− dβ<br />
dx + (1 − Z in) β dβ<br />
dx = A T g<br />
β 1/3 (A.11)<br />
dY F<br />
dx − (1 − Z in) d<br />
dx (βY F ) − [ρD] g d 2 Y F<br />
F dx 2 = − (1 − Z in ) dβ<br />
dx<br />
dT g<br />
dx − (1 − Z in) d<br />
dx (βT g) −<br />
λ g d 2 T g<br />
C pg F dx 2 = − h l(T l )<br />
(1 − Z in ) dβ<br />
C pg dx<br />
(A.12)<br />
(A.13)<br />
avec les conditions aux limites suivantes :<br />
⎧<br />
⎨ β (x = 0) = 1 ; β (x = x ev ) = 0<br />
d<br />
Y<br />
⎩ F (x = 0) = Y F,in ;<br />
dx (Y F ) (x = x ev ) = 0<br />
d<br />
T g (x = 0) = T g,in ;<br />
dx (T g) (x = x ev ) = 0<br />
(A.14)<br />
La résolution à l’ordre 0 <strong>de</strong> l’équation (A.11) (cf. Saulnier [18]) donne une approximation <strong>de</strong> Z :<br />
(<br />
Z(x) = 1 − (1 − Z in ) − 2A ) 3/2<br />
x + 1<br />
(A.15)<br />
3T g,in<br />
Les équations (A.12) et (A.13) avec les conditions aux limites (A.14) sont alors résolues numériquement<br />
<strong>de</strong> façon itérative 2 .<br />
2 La résolution purement analytique <strong>de</strong> ces équations est possible à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> développements asymptotiques<br />
mais elle fournit <strong>de</strong>s résultats moins précis.<br />
58
Annexe B<br />
Profils <strong>de</strong>s Variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme<br />
monophasique prémé<strong>la</strong>ngée<br />
d’éthanol<br />
59
2<br />
Masse volumique (kg.m -3 )<br />
4<br />
Vitesse (m.s -1 )<br />
1.5<br />
3<br />
1<br />
2<br />
0.5<br />
1<br />
101350<br />
0<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
Pression (Pa)<br />
3000<br />
0<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
Temperature (K)<br />
101345<br />
101340<br />
101335<br />
101330<br />
101325<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
101320<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
5e+09<br />
Degagement <strong>de</strong> chaleur (J.m -3 .s -1 )<br />
4000<br />
0<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
Taux <strong>de</strong> reaction (mol.m -3 .s -1 )<br />
4e+09<br />
3e+09<br />
2e+09<br />
1e+09<br />
3000<br />
2000<br />
1000<br />
0<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
0<br />
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01<br />
x (m)<br />
Fig. B.1 – Comparaison <strong>de</strong>s profils spatiaux <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme prémé<strong>la</strong>ngée d’éthanol<br />
obtenus par PREMIX et AVBP (Schéma Lax-Wendroff).<br />
60