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Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...

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Partie 2 - Polynésie française<br />

des plantes indigènes [127] <strong>et</strong> peut exclure des espèces<br />

d’escargots indigènes.<br />

En 1974, le Ministère de l’agriculture relâchait à<br />

Tahiti l’escargot carnivore de Floride à des fins de<br />

contrôle biologique contre l’achatine. Il a été également<br />

introduit à Moorea en 1977 où il causa, seulement<br />

dix années après son introduction, l’extinction<br />

de sept espèces d’escargots endémiques de la<br />

famille des <strong>par</strong>tulidés. Tous les <strong>par</strong>tulidés de Bora<br />

Bora (deux espèces) <strong>et</strong> de Tahaa (six espèces), deux<br />

espèces sur Huahine (sur les quatre connues) <strong>et</strong><br />

29 espèces de Raiatea (sur 33 connues) sont considérées<br />

comme éteintes. C<strong>et</strong>te introduction est aussi<br />

responsable de l’extinction de tous les escargots<br />

endémiques de la région ap<strong>par</strong>tenant au genre<br />

Trochomorpha, à l’exception des deux espèces de<br />

l’île de Tahiti [58-60] . Tous les escargots arboricoles<br />

endémiques des Marquises <strong>et</strong> des Australes où<br />

l’escargot carnivore de Floride est présent sont menacés<br />

<strong>et</strong> dans certaines îles comme Fatu Hiva leurs<br />

populations ont déclinées rapidement (J.-Y. Meyer,<br />

comm. pers., 2007). L’introduction de l’escargot carnivore<br />

de Floride en Polynésie française est l’un des<br />

exemples les plus dramatiques au niveau mondial<br />

d’extinctions d’espèces survenues à la suite de l’introduction<br />

d’une espèce exotique.<br />

Une espèce de crustacé d’eau douce, la « chevr<strong>et</strong>te<br />

» (Macrobrachium rosengergii), fait l’obj<strong>et</strong><br />

d’élevage depuis le début des années 1970. L’espèce<br />

ne semble pas avoir colonisé les eaux libres [34, 35] .<br />

2.4 Les invasions marines<br />

Deux espèces d’algues brunes Turbinaria ornata<br />

<strong>et</strong> Sargassum mangarevense, indigènes de Polynésie<br />

française, sont considérées comme des espèces<br />

<strong>envahissantes</strong> [252] . Turbinaria ornata était absente<br />

des Tuamotu jusque dans les années 80 mais elle se<br />

r<strong>et</strong>rouve maintenant dans plusieurs lagons d’atolls<br />

de c<strong>et</strong> archipel même éloignés comme celui de<br />

Rangiroa. Son arrivée dans la région des Tuamotu<br />

est sans doute naturelle, facilitée <strong>par</strong> la dérive des<br />

radeaux de thalles flottant à la surface des océans<br />

qui dispersent les plantules sur de longue distance.<br />

La densité des peuplements de Turbinaria, peu<br />

consommés <strong>par</strong> les herbivores, est telle, que sur<br />

certains secteurs, ils entrent en compétition avec<br />

les coraux [253] .<br />

L’introduction d’une anémone de mer Aiptasia<br />

pallida, inconnue jusqu’à 1994, menace une <strong>par</strong>tie<br />

des élevages de Pinctada margaritifera, l’huître à<br />

perles noires, élevée dans des atolls des Tuamotu.<br />

C<strong>et</strong>te anémone se fixe sur l’huître, la concurrence<br />

dans la capture des nutriments <strong>et</strong> gêne ainsi sa<br />

croissance <strong>et</strong> augmente son taux de mortalité (C.<br />

Lo, comm. pers. 2007).<br />

Les pullulations périodiques de l’étoile mer<br />

« taramea » (Acanthaster planci), espèce indigène<br />

en Polynésie française qui se nourrit des coraux, est<br />

l’une des principales causes de la dégradation des<br />

communautés de coraux de Moorea. Le taramea<br />

montre une préférence alimentaire pour les coraux<br />

des genres Acropora, Montipora <strong>et</strong> Pocillopora [254] .<br />

Deux espèces de mollusque ont été introduites,<br />

le turbo (Turbo s<strong>et</strong>osus) <strong>et</strong> le troca (Trochus niloticus),<br />

dont l’impact sur le milieu est inconnu <strong>et</strong> considéré<br />

négligeable.<br />

2.5 Usages <strong>et</strong> conflits d’intérêts<br />

Depuis les années 1960-1970, environ 3300 ha<br />

de filaos ou « aito » Casuarina equis<strong>et</strong>ifolia <strong>et</strong> du<br />

« falcata» Falcataria moluccana (syn. Albizia moluccana,<br />

Paraserianthes falcataria) ont été plantés <strong>par</strong><br />

les services forestiers pour reboiser les terrains soumis<br />

à l’érosion des sols ou détruits <strong>par</strong> les feux de<br />

brousse <strong>et</strong> pour les enrichir en azote. De même, environ<br />

5900 ha de pin des Caraïbes (Pinus caribaea)<br />

ont été plantés dont seulement 2000 ha seraient<br />

exploitables techniquement en raison des fortes<br />

pentes <strong>et</strong> des problèmes fonciers [241] . Le pin des<br />

Caraïbes est une essence importante pour la filière<br />

bois de Polynésie française <strong>et</strong> le « aito » peut aider<br />

à la reconstitution du couvert végétal dans les zones<br />

très dégradées. Mais ces espèces ont un potentiel<br />

invasif important. Dans l’atoll de Mururoa,<br />

où il aurait été introduit en 1966, le « aito » occupe<br />

aujourd’hui une surface de 150 hectares, avec la<br />

présence de formations denses monospécifiques<br />

<strong>et</strong> l’absence de plantes indigènes en sous-bois [241] .<br />

Le pin des Caraïbes a tendance à recoloniser les zones<br />

ouvertes <strong>et</strong> perturbées <strong>et</strong> les bords de routes<br />

<strong>et</strong> de pistes aux Australes, aux Marquises <strong>et</strong> dans la<br />

Société. Le « falcata » est considéré comme une espèce<br />

envahissante <strong>et</strong> fait actuellement l’obj<strong>et</strong> d’un<br />

contrôle chimique <strong>par</strong> les agents forestiers.<br />

La culture <strong>et</strong> l’échange de plantes ornementales,<br />

avec l’élevage en liberté de cochons <strong>et</strong> de chèvres<br />

sont des activités « traditionnelles » pouvant générer<br />

des conflits d’intérêts importants. Le contrôle<br />

des populations sauvages d’herbivores introduits,<br />

en concertation avec les populations, devrait être<br />

une des priorités de gestion en regard de leurs impacts<br />

majeurs sur les écosystèmes.<br />

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