Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - Polynésie française<br />
Oiseaux<br />
Le grand duc de Virginie (Bubo virginianus) a affecté<br />
tous les oiseaux indigènes de Hiva Oa (Marquises)<br />
spécialement le martin-chasseur des Marquises<br />
(Todiramphus godeffroyi) <strong>et</strong> a probablement<br />
contribué à l’extinction du ptilope de Mercier (Ptilinopus<br />
mercierii) endémique de l’île. L’introduction<br />
antérieure des chats <strong>et</strong> des rats, <strong>et</strong> encore avant la<br />
chasse <strong>par</strong> les Polynésiens, en sont aussi largement<br />
responsables [67, 249] .<br />
Depuis son introduction, le busard de Gould<br />
(Circus approximans) a colonisé toutes les îles de la<br />
Société <strong>et</strong> se rencontre jusqu’à 2200 m d’altitude<br />
sur Tahiti (Meyer, comm. pers., 2007). Il a affecté des<br />
oiseaux indigènes notamment la gygis blanche ou<br />
sterne blanche (Gygis alba), le ptilope de la Société<br />
(Ptilinopus purpuratus), la rousserolle à long bec<br />
(Acrocephalus caffer). Il est suspecté d’être l’une des<br />
principales causes de la quasi extinction locale du<br />
pigeon impérial polynésien (Ducula pacifica aurorae)<br />
<strong>et</strong> du loriqu<strong>et</strong> bleu (Vini peruviana) sur Tahiti [67] .<br />
Le martin triste (Acridotheres tristis) est un oiseau<br />
agressif suspecté d’entrer en compétition avec des<br />
espèces indigènes d’oiseaux pour les ressources<br />
alimentaires <strong>et</strong> les sites de nidification. Il est capable<br />
de consommer <strong>par</strong> exemple les œufs ou les<br />
jeunes d’oiseaux indigènes comme ceux du salangane<br />
de la Société (Collocalia leucocephalus) [67, 249] .<br />
Il est soupçonné d’avoir contribué à l’exclusion<br />
de certaines espèces endémiques des Marquises<br />
comme la rousserolle des Marquises (Acrocephalus<br />
caffer mendanae) ou le ptilope de P<strong>et</strong>it Thouars (Ptilinopus<br />
dup<strong>et</strong>itthouarsii). Il représente une menace<br />
importante pour le monarque de Tahiti (Pomarea<br />
nigra), espèce classée en danger critique d’extinction<br />
<strong>par</strong> l’UICN [234] . Malgré une loi de 1938 interdisant<br />
l’introduction d’oiseaux exotiques, le martin<br />
triste a été intentionnellement relâché en 1976 sur<br />
deux îles des Tuamotu (Hao <strong>et</strong> Mururoa où il a dis<strong>par</strong>u<br />
depuis) <strong>et</strong> en 2002, des individus ont été observés<br />
dans la ville de Taihoe sur l’île de Nuku Hiva<br />
(Marquises) <strong>et</strong> sur l’atoll de Makatea (Tuamotu) où<br />
ils ont été récemment éliminés <strong>par</strong> les habitants<br />
(Meyer, comm. pers., 2007).<br />
Le bulbul à ventre rouge (Pycnonotus cafer) se<br />
rencontre sur le littoral dans les jardins <strong>et</strong> cultures<br />
où il se nourrit d’insectes <strong>et</strong> de fruits <strong>et</strong> jusqu’à 2100<br />
m d’altitude en forêt naturelle de montagne (Meyer,<br />
comm. pers., 2007), Il est considéré aujourd’hui<br />
comme une véritable peste pour l’agriculture. Espèce<br />
agressive, elle représente une menace pour<br />
le monarque de Tahiti (Pomarea nigra), oiseau endémique<br />
classé en danger critique d’extinction <strong>par</strong><br />
l’UICN [234] .<br />
Le martin triste <strong>et</strong> bulbul à ventre rouge se nourrissent<br />
des fruits charnus de mauvaises herbes des<br />
cultures <strong>et</strong> de plantes exotiques <strong>envahissantes</strong><br />
dans les forêts naturelles, comme le lantana (Lantana<br />
camara), le framboisier (Rubus rosifolius), l’ardisia<br />
(Ardisia elliptica) ou le palmier-cuillère (Licuala<br />
grandis) qu’ils disséminent ainsi sur de longues distances.<br />
Le « vini à lun<strong>et</strong>te » (Zosterops lateralis) est le<br />
principal disséminateur des graines du miconia [250] .<br />
Reptiles<br />
Le gecko des maisons (Hemydactylus frenatus)<br />
est anthropophile <strong>et</strong> se rencontre essentiellement<br />
dans les habitats humains ou dans les cultures. Son<br />
impact n’est pas documenté en Polynésie française.<br />
L’introduction de c<strong>et</strong>te espèce aux îles Mascareignes<br />
a causé, <strong>par</strong> compétition pour les habitats,<br />
un déclin important des populations de certaines<br />
espèces de geckos endémiques de ces îles [152] . En<br />
Nouvelle-Calédonie, dans les habitations où il peut<br />
se rencontrer en forte densité, les mâles de c<strong>et</strong>te<br />
espèce sont capables d’exclure d’autres espèces de<br />
margouillat ou de gecko [38] .<br />
La trachémyde à tempes rouges (Trachemys<br />
scripta elegans) ne semble pas encore présente<br />
dans les cours d’eau de Tahiti. Mais sa détention <strong>par</strong><br />
des <strong>par</strong>ticuliers constitue un risque fort de la voir<br />
un jour relâchée dans le milieu naturel. Avec son<br />
régime alimentaire variable avec l’âge (d’abord carnivore<br />
puis omnivore), elle pourrait menacer des<br />
poissons indigènes. D’un point de vue sanitaire,<br />
elle est un vecteur de la salmonellose humaine [121] .<br />
Poissons<br />
Le guppy (Poecilia r<strong>et</strong>iculata), introduit volontairement<br />
pour lutter contre les larves de moustiques<br />
dans les cours d’eau, est assez répandu dans l’archipel<br />
des Australes <strong>et</strong> de la Société [34, 35] . Son impact sur<br />
les espèces indigènes n’a pas été étudié localement<br />
mais l’espèce est connue pour consommer les œufs<br />
des autres poissons <strong>et</strong> pour être responsable de la régression<br />
d’espèces indigènes dans certains pays [122] .<br />
Après son introduction, le tilapia du Mozambique<br />
(Oreochromis mossambicus) s’est répandu en<br />
Polynésie française <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve dans les archipels<br />
de la Société, des Australes <strong>et</strong> des Gambier [35] . L’impact<br />
du tilapia du Mozambique n’a pas été étudié<br />
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