Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - martinique<br />
Amphibiens<br />
Les 3 amphibiens introduits sont des compétiteurs<br />
avérés ou potentiels d’espèces indigènes. L’hylode de<br />
Johnstone est une grenouille colonisatrice qui profite<br />
des habitats perturbés créés <strong>par</strong> les activités humaines.<br />
Elle entre en compétition pour les habitats avec<br />
l’hylode indigène E.martinicensis [111] .<br />
Observée pour la première fois en Martinique en<br />
1997, la rain<strong>et</strong>te des maisons (Scinax ruber) est le plus<br />
gros anoure arboricole de la Martinique. Son pouvoir<br />
de colonisation est élevé <strong>et</strong> son extension est très rapide.<br />
Elle se rencontre principalement dans les zones<br />
anthropisées <strong>et</strong> dans les pâtures <strong>et</strong> ne semble pas<br />
encore avoir colonisé la forêt humide. C<strong>et</strong>te rain<strong>et</strong>te<br />
entre en compétition avec l’hylode de Johnstone,<br />
autre amphibien introduit mais menace également<br />
des amphibiens indigènes [113] .<br />
L’impact du crapaud géant (chaunus marinus)<br />
n’est pas documenté. Dans les Grandes Antilles,<br />
sur l’île d’Hispaniola, le crapaud géant est impliqué<br />
dans le déclin des populations d’amphibiens indigènes.<br />
L’espèce est connue pour sécréter des toxines<br />
dangereuses pour la faune <strong>et</strong> pour l’homme [120] .<br />
Reptiles<br />
Parmi les reptiles, le gymnophtalme d’Underwood<br />
concurrence le gymnophtalme de plée<br />
(Gymnophtalmus pleii) endémique de l’île [23, 111] .<br />
L’iguane commun, de taille supérieure à l’iguane<br />
des P<strong>et</strong>ites Antilles, <strong>et</strong> plus opportuniste dans ses choix<br />
alimentaires, est un fort compétiteur face à ce dernier,<br />
endémique des P<strong>et</strong>ites Antilles [23] . Toutefois, à l’heure<br />
actuelle, les populations de ces deux espèces ne semblent<br />
pas en contact, l’iguane des P<strong>et</strong>ites Antilles étant<br />
localisé sur l’îl<strong>et</strong> Chancel <strong>et</strong> dans des forêts difficiles<br />
d’accès au Nord. Il n’y a pour l’instant ni compétition<br />
ni hybridation documentées entre les deux espèces.<br />
Enfin, la trachémyde à tempes rouges, bien<br />
qu’actuellement rare, pourrait représenter une<br />
menace pour des amphibiens ou des poissons indigènes.<br />
D’un point de vue sanitaire, elle peut être<br />
vecteur de la salmonellose humaine [121] .<br />
Poissons<br />
Parmi les poissons introduits, le tilapia du Mozambique<br />
est aujourd’hui acclimaté aux eaux calmes<br />
aussi bien douces que saumâtres [26] . Son impact<br />
sur les écosystèmes aquatiques martiniquais<br />
n’est pas documenté mais dans d’autres régions du<br />
monde l’introduction de c<strong>et</strong>te espèce a eu un impact<br />
négatif sur les populations de poissons indigènes<br />
(voir chapitre Nouvelle-Calédonie <strong>par</strong> exemple).<br />
Le guppy (Poecilia r<strong>et</strong>iculata) est connu pour<br />
consommer les œufs des autres poissons. Dans<br />
certains pays, il est responsable de la régression<br />
d’espèces indigènes [122] .<br />
2.3 Invertébrés<br />
Une douzaine d’espèces exotiques d’insectes<br />
<strong>par</strong>asites <strong>et</strong> ravageurs des cultures est d’importance<br />
économique <strong>et</strong> agricole majeure. Il s’agit, <strong>par</strong><br />
exemple, de Bemisia tabaci, du charançon du bananier<br />
(Cosmopolites sordidus), de la noctuelle de la<br />
tomate (Heliothis zeae Boddie), de la cochenille rose<br />
de l’hibiscus (Maconellicoccus hirsutus), du puceron<br />
vert du pêcher (Myzus persicae), du thrips (Thrips palmi)<br />
ou du tigre du l’avocatier (Pseudacysta perseae).<br />
87 espèces exotiques de nématodes <strong>par</strong>asites ont<br />
été identifiées. Les deux espèces les plus dommageables<br />
pour la Martinique, mais également pour la<br />
Guadeloupe, sont sans conteste l’anguillule mineuse<br />
du bananier (Radopholus similis) <strong>et</strong> le nématode de<br />
l’igname (Scutellonema bradys). Toutes ces espèces<br />
ont été introduites accidentellement avec des importations<br />
de marchandises. Introduite dans toutes les<br />
régions de culture du bananier dès le début du 15 ème<br />
siècle, Radopholus similis, originaire d’Asie du sud-est,<br />
a provoqué de gros dégâts agricoles à l’échelon mondial<br />
mais est surtout responsable d’une utilisation<br />
massive <strong>et</strong> chronique de produits phytosanitaires,<br />
notamment aux Antilles [123, 124] . L’introduction accidentelle<br />
de S. Bradys dans les années 1980 aux Antilles<br />
à travers la diffusion de cultivars d’ignames a largement<br />
contribué à la quasi dis<strong>par</strong>ition de nombreuses<br />
autres espèces d’ignames cultivées au<strong>par</strong>avant [125] .<br />
La fourmi électrique (Wasmannia auropunctata),<br />
découverte très récemment (PNRM), pourrait rapidement<br />
poser de graves problèmes d’ordre écologiques<br />
<strong>et</strong> socioéconomiques. Son impact n’est pas<br />
documenté localement mais l’espèce est citée <strong>par</strong>mi<br />
les 100 espèces les plus <strong>envahissantes</strong> au monde<br />
<strong>et</strong> dégradant le plus les écosystèmes d’accueil.<br />
Au moins 8 espèces de mollusques gastéropodes<br />
d’eau douce ont été introduites durant les dernières<br />
50 années [126] . Sept autres espèces de mollusques<br />
terrestres sont exotiques <strong>et</strong> 3 espèces sont crypto-<br />
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