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Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...

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Partie 2 - Nouvelle-Calédonie<br />

Toutes les îles principales <strong>et</strong> habitées de l’archipel<br />

calédonien sont touchées <strong>par</strong> les plantes exotiques<br />

<strong>envahissantes</strong>. La majorité (62 espèces) est<br />

présente sur la Grande Terre mais l’île des Pins <strong>et</strong><br />

les îles Loyauté hébergent respectivement 31 <strong>et</strong> 17<br />

espèces <strong>envahissantes</strong>. Les p<strong>et</strong>ites îles <strong>et</strong> les îlots<br />

éloignés sont également envahis [11] .<br />

2.1.2 Degré d’envahissement <strong>et</strong> impacts<br />

Les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie ne<br />

couvrent plus que 1% de leur surface d’origine,<br />

soit moins de 50 km². C’est l’écosystème terrestre<br />

le plus menacé de Nouvelle-Calédonie [208] . La forêt<br />

sèche est caractérisée aujourd’hui <strong>par</strong> une extrême<br />

fragmentation <strong>et</strong> ne subsiste que sous forme d’îlots<br />

de superficie variable <strong>et</strong> souvent isolés au sein des<br />

pâturages. C<strong>et</strong>te proximité avec une flore pastorale<br />

composée de plus de 250 espèces dont 120 espèces<br />

adventices principales créait des conditions<br />

favorables à l’envahissement (flux d’espèces, transport<br />

de graines <strong>par</strong> le bétail <strong>et</strong> les cerfs, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> à la<br />

dégradation des derniers îlots de forêt sèche [209] . La<br />

liane Passiflora suberosa est l’une des plantes exotiques<br />

les plus <strong>envahissantes</strong> des forêts sèches [210] .<br />

Le Leucaena leucocephala couvre en fourrés denses<br />

monospécifiques des superficies importantes<br />

en régions sédimentaires ou basaltiques, notamment<br />

sur la côte ouest, où avec la savane à nioulis<br />

ils constituent l’essentiel du paysage [85] .<br />

Les forêts denses humides sont actuellement<br />

peu ou pas envahies. Mais elles pourraient être<br />

menacées <strong>par</strong> des espèces adaptées à de faibles<br />

luminosités en sous-bois, à croissance rapide <strong>et</strong><br />

reproduction précoce, <strong>et</strong> produisant de grandes<br />

quantités de graines comme le miconia (Miconia<br />

calvescens), déjà localement envahissant sur<br />

120 ha. Selon une simulation, le miconia pourrait<br />

envahir 25% du territoire calédonien <strong>et</strong> devenir<br />

ainsi la principale menace végétale pour les écosystèmes<br />

néo-calédoniens [11] (Figure 6 ).<br />

Près de 10 000 hectares ont été plantés en Pinus<br />

<strong>et</strong> font désormais <strong>par</strong>tie du paysage [211] .La revégétalisation<br />

d’anciens sites miniers, effectuée maintenant<br />

à <strong>par</strong>tir d’espèces locales (Casuarina collina,<br />

Acacia spirorbis, Grevillea exul, <strong>et</strong>c.), a été à l’origine<br />

de plantations de pins des Caraïbes (P. caribaea)<br />

<strong>et</strong> d’autres Pinus [212] . Les plantations ont souvent<br />

été réalisées sur des terrains déjà dégradés <strong>et</strong> anthropisés<br />

mais des p<strong>et</strong>its noyaux se sont installés<br />

en forêt naturelle ou dans le maquis minier. Le pin<br />

des Caraïbes introduit vers 1968 est l’une des rares<br />

espèces exotiques capable de se développer <strong>et</strong> de<br />

proliférer sur sols acides mais également sur roches<br />

ultramafiques [85] . Il constitue à ce titre une menace<br />

importante pour la végétation du maquis minier<br />

où un début d’invasion est déjà constaté. Les plantations<br />

de pins <strong>et</strong> notamment le remplacement des<br />

cypéracées indigènes <strong>et</strong> endémiques en sous bois<br />

de pins <strong>par</strong> la fougère-aigle pantropicale Pteridium<br />

aquilinum contribueraient à l’augmentation de la<br />

fréquence des incendies [50] , qui sont déjà une véritable<br />

catastrophe pour la Nouvelle-Calédonie.<br />

Concernant les écosystèmes pâturés <strong>par</strong> les<br />

herbivores, les recherches menées <strong>par</strong> l’IAC depuis<br />

2000 montrent que sur plus de 250 espèces<br />

composant les pâturages, les 2/3 sont des espèces<br />

adventices, c’est à dire des plantes herbacées ou<br />

ligneuses (plus ou moins <strong>envahissantes</strong>, peu ou<br />

non appétées, <strong>et</strong> éventuellement toxiques), dont<br />

la plu<strong>par</strong>t sont exotiques [210] . Sur le plan économique,<br />

le manque à gagner peut atteindre 170 €/ha<br />

dans les exploitations dont 50 % de la ressource<br />

pâturage est dégradée. Au-delà de la fonction productive,<br />

l’élevage calédonien, <strong>et</strong> l’agriculture en<br />

général, contribue aussi (volontairement ou non) à<br />

des fonctions d’intérêt collectif au niveau de l’environnement<br />

<strong>et</strong> de la gestion du territoire. La prévention<br />

<strong>et</strong> le contrôle des plantes <strong>envahissantes</strong> dans<br />

les stations d’élevage ont une incidence directe sur<br />

leur expansion à plus grande échelle notamment<br />

dans les milieux naturels voisins comme les forêts<br />

sèches.<br />

L’impact des plantes exotiques <strong>envahissantes</strong><br />

sur la biodiversité néocalédonienne est peu documenté.<br />

Cependant, sur les 36 espèces végétales de<br />

la liste de l’UICN des 100 espèces exotiques <strong>par</strong>mi<br />

les plus <strong>envahissantes</strong> au monde <strong>et</strong> perturbant le<br />

plus les écosystèmes d’accueil [81] , 9 espèces sont<br />

présentes <strong>et</strong> <strong>envahissantes</strong> dans l’archipel néocalédonien.<br />

Il s’agit d’Arundo donax, Eichhornia crassipes,<br />

Imperata cylindrica, Lantana camara, Leucaena<br />

leucocephala, Schinus terebinthifolius, Sphagn<strong>et</strong>icola<br />

trilobata, Miconia calvescens <strong>et</strong> Merremia peltata.<br />

2.2 Vertébrés<br />

2.2.1 Bilan des introductions<br />

39 espèces de vertébrés ont un caractère exotique<br />

<strong>et</strong> ont constitué des populations naturalisées<br />

ou en semi-liberté [38] (Tableau 24). Une espèce indigène<br />

<strong>et</strong> une espèce endémique d’oiseau de la<br />

Grande Terre ont été introduites dans d’autres îles<br />

de l’archipel. Sans grande surprise, ce sont les îles<br />

ou les archipels habités qui détiennent, ou sont<br />

120

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