Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - La Réunion<br />
En milieux cultivés <strong>et</strong>/ou semi-naturels, des programmes<br />
de lutte collective sont coordonnés <strong>par</strong><br />
la FDGDON sur des organismes nuisibles des cultures<br />
comme les mouches des fruits, mais également<br />
contre les rats <strong>et</strong> le bulbul Orphée (Pycnonotus jocosus).<br />
3.3 Recherche <strong>et</strong> études<br />
Plantes<br />
Les premiers travaux scientifiques sur les invasions<br />
biologiques datent de la fin des années 1970<br />
<strong>et</strong> du début des années 1980 [194, 195] . La première expertise<br />
globale sur les plantes exotiques <strong>envahissantes</strong><br />
fut réalisée en 1989 [89] . C<strong>et</strong>te expertise a notamment<br />
permis de hiérarchiser les problèmes de<br />
plantes <strong>envahissantes</strong>. Depuis c<strong>et</strong>te date, l’état des<br />
connaissances scientifiques sur les invasions biologiques<br />
à La Réunion s’est considérablement accru.<br />
Un effort de recherche important a été entrepris<br />
<strong>par</strong> l’Université de La Réunion, le CIRAD <strong>et</strong> le<br />
Conservatoire Botanique National de Mascarin sur<br />
les invasions biologiques. C<strong>et</strong> effort concerne soit<br />
l’étude des stratégies biologiques de quelques espèces<br />
très <strong>envahissantes</strong> (ex : Rubus alceifolius, Hedychium<br />
spp., Ligustrum robustum subsp. walkeri,<br />
Acacia mearnsii, Pycnonotus jocosus), soit l’étude de<br />
la distribution spatiale des invasions <strong>et</strong> de la sensibilité<br />
des écosystèmes, soit la lutte biologique. Ces<br />
travaux se sont traduits <strong>par</strong> la publication de plusieurs<br />
thèses <strong>et</strong> articles scientifiques sur la biologie<br />
<strong>et</strong> la dynamique des plantes exotiques <strong>envahissantes</strong>.<br />
Entre 1994 <strong>et</strong> 2006, 9 thèses ont été soutenues<br />
<strong>et</strong> plus de 30 articles scientifiques publiés. Ces travaux<br />
ont mis en évidence un niveau d’invasion variable<br />
des habitats de l’île.<br />
Néanmoins, alors que la moitié des plantes <strong>envahissantes</strong><br />
de La Réunion sont des plantes ornementales,<br />
les études sur les invasions <strong>par</strong> les plantes<br />
exotiques ornementales manquent <strong>et</strong> devraient<br />
être renforcées. Cela peut s’expliquer en <strong>par</strong>tie à<br />
cause de conflits d’intérêts entre les horticulteurs<br />
ou pépiniéristes d’une <strong>par</strong>t, <strong>et</strong> les gestionnaires des<br />
milieux naturels d’autre <strong>par</strong>t.<br />
Certaines études ont intégré des processus explicatifs<br />
tels que la compétition pour les ressources<br />
limitatives ou les pratiques des gestionnaires <strong>et</strong><br />
utilisateurs des milieux [86,159,196,197] . Des approches<br />
concernant les flux d’espèces entre les différents<br />
com<strong>par</strong>timents du paysage <strong>et</strong> prenant mieux en<br />
compte la diversité des paysages ont été développées,<br />
afin de favoriser une gestion intégrée<br />
des invasions de plantes qui ne déconnecterait<br />
plus les com<strong>par</strong>timents de paysages les uns des<br />
autres [156, 198, 199] . Dans le cadre du proj<strong>et</strong> PASTOFOR<br />
(Gestion du Pastoralisme en milieu naturel à protection<br />
forte), des études montrent que les prairies<br />
peuvent représenter une zone filtre des espèces<br />
végétales <strong>envahissantes</strong> entre zones agricoles <strong>et</strong><br />
espaces naturels. Ainsi, outre ses fonctions économiques<br />
<strong>et</strong> sociales habituelles, l’élevage, s’il est<br />
bien organisé, peut avoir d’autres rôles comme la<br />
préservation d’un paysage ouvert <strong>et</strong> attractif, la lutte<br />
contre les plantes exotiques <strong>envahissantes</strong> <strong>et</strong> la<br />
contribution à la conservation de la biodiversité.<br />
Depuis 1988, trois programmes de recherche<br />
de lutte biologique, financés <strong>par</strong> le Conseil Régional,<br />
l’Etat <strong>et</strong> l’Europe ont été engagés contre le raisin<br />
marron (Rubus alceifolius), le troène de Ceylan<br />
(Ligustrum robustum) <strong>et</strong> le ver blanc (Hoplochelus<br />
marginalis). L’introduction en 1988 du champignon<br />
entomopathogène Beauveria brongniartii a permis<br />
la réduction progressive des populations de ver<br />
blanc sous son seuil de nuisibilité économique. Le<br />
proj<strong>et</strong> de recherche de lutte biologique contre le<br />
raisin marron a notamment porté sur l’étude de<br />
la diversité génétique de l’espèce, sur sa biologie<br />
de développement <strong>et</strong> sur la recherche <strong>et</strong> l’étude<br />
d’agents de lutte biologique potentiels [100, 101] . La<br />
tenthrède Cibdela janthina (hyménoptère) a été<br />
sélectionnée comme l’agent de lutte biologique le<br />
plus intéressant. Après les tests de spécificités en<br />
laboratoire, Cibdela janthina a été proposée à l’introduction<br />
en 2006 <strong>et</strong> l’insecte est depuis en cours<br />
d’acclimatation. Depuis 2006, un programme de<br />
lutte biologique contre la jacinthe d’eau <strong>et</strong> la laitue<br />
d’eau sur l’étang du Gol est en pré<strong>par</strong>ation.<br />
Un programme de lutte biologique contre les<br />
mouches des fruits (Bactrocera spp., Ceratitis spp.)<br />
a été développé dans le cadre du Programme Régional<br />
de Recherche Appliquée sur les Mouches<br />
des Fruits (PRMF) de 1996 à 2000 <strong>et</strong> financé <strong>par</strong> la<br />
COI. Deux autres programmes de lutte biologique<br />
concernent l’aleurode du cocotier (Aleurodiscus<br />
dispersus) <strong>et</strong> le psylle du Leucaena (H<strong>et</strong>eropsylla<br />
cubana) LXVI .<br />
Dans le cadre du programme national de recherche<br />
« INVABIO » lancé en 2000 <strong>par</strong> le MEEDDAT,<br />
l’impact de la lutte mécanique contre le longose<br />
(Hedychium gardnerianum) sur la biodiversité indigène<br />
<strong>et</strong> sur la dynamique des communautés indi-<br />
LXVI<br />
À la fin des années 1980, le psylle du leucaena (H<strong>et</strong>eropsylla cubana) envahi l’Afrique en provoquant de nombreux dégâts sur le Leucaena envahissant, <strong>par</strong><br />
ailleurs très utilisé en agroforesterie. Il déclenche la défoliation <strong>et</strong> le dessèchement des jeunes rameaux. Pour faire face à la diminution de fourrage, des <strong>par</strong>asitoïdes<br />
ennemis naturels du psylle (Curinus coeruleus <strong>et</strong> Olla v-nigrum) sont introduits pour le contrôler biologiquement.<br />
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