Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - La Réunion<br />
bable que le rat noir ait également un impact sur<br />
la malacofaune endémique <strong>et</strong> sur les peuplements<br />
végétaux. Il consomme <strong>par</strong> exemple des graines<br />
d’espèces végétales rares <strong>et</strong> menacées comme celles<br />
du bois d’éponge (Gastonia cutispongia) ou du<br />
latanier rouge (Latania lontaroides).<br />
L’impact du rat surmulot n’est pas documenté<br />
localement mais il est cependant reconnu comme<br />
important sur les avifaunes, herpétofaunes, carcinofaunes,<br />
entomofaunes <strong>et</strong> malacofaunes indigènes<br />
des milieux insulaires tropicaux. Les rats sont<br />
largement répandus dans toute l’île jusqu’au somm<strong>et</strong><br />
du Piton des Neiges. Ils consomment une quantité<br />
importante de fruits <strong>et</strong> de semences <strong>et</strong> peuvent<br />
limiter de manière significative la régénération de<br />
plantes aux populations déjà réduites. Des études<br />
récentes ont ainsi montré que les prélèvements<br />
<strong>par</strong> les rats <strong>et</strong> les achatines étaient les principaux<br />
facteurs de la régression actuelle du mazambron<br />
marron (Aloe macra) [127, 174] .<br />
La musaraigne musquée se rencontre aujourd’hui<br />
dans tous les habitats terrestres réunionnais. Espèce<br />
commensale de l’homme, avec une capacité de<br />
reproduction très importante (capacité d’ailleurs<br />
commune à tous les p<strong>et</strong>its mammifères) <strong>et</strong> un régime<br />
alimentaire opportuniste, la musaraigne musquée<br />
a toutes les qualités pour être un envahisseur<br />
efficace. Son impact sur les écosystèmes réunionnais<br />
n’a pas été étudié. Cependant, sur l’île Maurice,<br />
la musaraigne musquée est connue pour consommer<br />
des invertébrés indigènes <strong>et</strong> introduits ainsi<br />
que pour endommager des jeunes plants en creusant<br />
des galeries [175] . Par prédation ou compétition,<br />
elle serait impliquée dans la régression de plusieurs<br />
espèces de lézards endémiques de Maurice <strong>et</strong> des<br />
îles satellites [176] . Depuis son introduction sur l’île de<br />
Rodrigues en 1997, elle a colonisé toute l’île <strong>et</strong> elle<br />
serait fortement impliquée dans le déclin drastique<br />
de plusieurs espèces d’invertébrés dont deux myriapodes<br />
indigènes [175] .<br />
La souris grise est connue pour engendrer des<br />
dégâts aux cultures <strong>et</strong> aux stocks agricoles. Son régime<br />
alimentaire réputé granivore peut comporter<br />
en milieu insulaire une <strong>par</strong>t importante d’invertébrés<br />
ce qui pourrait avoir un impact sur les peuplements<br />
d’invertébrés indigènes. Son impact n’est<br />
pas documenté localement.<br />
Des populations sauvages de chats sont confirmées,<br />
tout au moins sur certains massifs comme<br />
le Piton des Neiges <strong>et</strong> le Grand Bénard. L’impact<br />
local des chats marrons a fait l’obj<strong>et</strong> de peu d’études<br />
détaillées. Cependant, l’examen de leur régime<br />
alimentaire au Piton des Neiges montre qu’ils exercent<br />
une forte prédation sur les colonies localisées<br />
<strong>et</strong> menacées de Procellariidae, tout <strong>par</strong>ticulièrement<br />
celles du pétrel de Barau (Pterodroma baraui),<br />
classé en danger <strong>par</strong> l’UICN [177] .<br />
Plusieurs espèces d’herbivores ont un impact<br />
négatif sur la régénération forestière. L’existence de<br />
populations sauvages de bovins n’est pas démontrée,<br />
mais le pâturage divagant <strong>et</strong> illégal constitue<br />
un problème important dans les forêts de montagne<br />
<strong>et</strong> les fourrés altimontains, en <strong>par</strong>ticulier pour<br />
les forêts de tamarins des hauts (Acacia h<strong>et</strong>erophylla)<br />
où le bétail limite considérablement la régénération<br />
naturelle <strong>et</strong> transforme les strates herbacées<br />
<strong>et</strong> arbustives en vastes pâtures [163] . Le bétail<br />
est également impliqué dans la dissémination de<br />
plantes exotiques <strong>envahissantes</strong> notamment des<br />
herbacées.<br />
Des populations de chèvres sauvages sont localisées<br />
au moins sur certains massifs dans les cirques,<br />
notamment autour de Mafate (trois Salazes, Taïbit,<br />
Piton cabri). Aucune information n’est disponible<br />
concernant l’impact de ces chèvres sur la biodiversité<br />
indigène mais il ne fait aucun doute que du fait<br />
de son comportement grégaire <strong>et</strong> de son régime<br />
alimentaire varié, la chèvre représente une menace<br />
pour les milieux indigènes [33] .<br />
La présence du cerf de Java pendant plus d’un<br />
siècle sur le massif forestier de la Roche Ecrite<br />
aurait profondément modifié le paysage [178] . Selon<br />
des témoignages des années 1970, la strate herbacée<br />
avait complètement dis<strong>par</strong>u de la Roche Ecrite<br />
dans les zones où le cerf s’était installé. Aujourd’hui,<br />
la population sauvage de cerf de Java a n<strong>et</strong>tement<br />
régressé suite à un braconnage intensif. La taille<br />
actuelle de la population n’est pas connue précisément.<br />
Cependant, des élevages pourraient alimenter<br />
les populations sauvages avec des individus<br />
échappés. Des traces d’abroutissements sont relevées<br />
sur des espèces végétales endémiques comme<br />
la fougère arborescente Cyathea glauca (fanjan<br />
femelle) [179] . A une densité trop élevée, ce qui n’est<br />
a priori plus le cas, le cerf de Java pourrait modifier<br />
la composition du sous-bois <strong>et</strong> avoir une action<br />
directe défavorable sur l’échenilleur de La Réunion<br />
(Coracina newtoni) <strong>et</strong> sur d’autres oiseaux [172] (plan<br />
de gestion de la réserve naturelle de la Roche Ecrite).<br />
Il serait nécessaire d’étudier à nouveau l’impact<br />
actuel des populations sauvages de cerf de Java<br />
sur la biodiversité indigène.<br />
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