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Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...

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Partie 2 - La Réunion<br />

indigènes <strong>et</strong> endémiques en sous-bois. Des processus<br />

allélopathiques sont également suspectés [16] .<br />

Des espèces exotiques entrent en compétition<br />

avec des espèces indigènes congénériques occupant<br />

des niches écologiques similaires (ex : Boehmeria<br />

spp., Syzygium spp.).<br />

Des graminées comme Melinis minutiflora ou<br />

la fougère aigle (Pteridium aquilinum) sont très inflammables.<br />

Elles augmentent l’intensité <strong>et</strong> la fréquence<br />

des feux <strong>et</strong> forment des paysages monospécifiques<br />

après incendies.<br />

L’impact économique peut être apprécié <strong>par</strong><br />

le coût de la lutte menée depuis une vingtaine<br />

d’années sur le domaine forestier géré <strong>par</strong> l’ONF.<br />

Le coût moyen pour restaurer un hectare de forêt<br />

humide de basse altitude est de 46 000 euros <strong>et</strong> de<br />

24 000 euros pour la restauration d’un hectare de<br />

forêt semi-sèche [167] . Un programme de recherche LX<br />

a permis d’estimer sur un site atelier de la côte<br />

Ouest que l’éradication d’un hectare de longose<br />

(Hedychium gardnerianum) coûte 24 000 euros pour<br />

172 j/homme [86, 168] . L’impact des plantes <strong>envahissantes</strong><br />

sur l’agriculture n’est pas documenté.<br />

2.2 Vertébrés<br />

2.2.1 Bilan des introductions<br />

Soixante quatre espèces exotiques de vertébrés<br />

ont constitué des populations naturalisées ou en<br />

semi-liberté (Tableau 21). Pour tous les groupes<br />

biologiques, sauf pour les poissons, le nombre d’espèces<br />

exotiques est supérieur au nombre d’espèces<br />

indigènes .<br />

Au moins 15 espèces exotiques de mammifères<br />

sont recensées. A <strong>par</strong>tir du milieu du 16 ème siècle,<br />

l’île devenant une réserve de nourriture sur la route<br />

des Indes, les premières introductions ont été celles<br />

d’animaux domestiques, principalement le bœuf,<br />

la chèvre <strong>et</strong> le cochon [169] . La chèvre a été introduite<br />

dès 1530. L’installation de colonies permanentes à<br />

<strong>par</strong>tir du 17 ème siècle va accélérer les introductions<br />

d’espèces. Les premières espèces introduites sont<br />

des animaux domestiques de compagnie <strong>et</strong> des espèces<br />

gibiers comme le cerf de Java introduit vers<br />

1600, le lièvre indien introduit vers 1700 <strong>et</strong> le tenrec<br />

(ou tangue) introduit à La Réunion <strong>et</strong> à Maurice au<br />

milieu du 19 ème siècle afin de nourrir les travailleurs<br />

des plantations [170, 171] . Les introductions de ces espèces<br />

se sont poursuivies jusqu’au 20 ème siècle. Les<br />

espèces commensales de l’homme, le rat noir, le<br />

rat surmulot, la souris grise <strong>et</strong> la musaraigne musquée<br />

ont débarqué respectivement en 1680, 1735,<br />

1660 <strong>et</strong> 1730. Le hérisson d’Europe, l’écureuil de<br />

Corée, <strong>et</strong> le fur<strong>et</strong> ont été introduits récemment en<br />

captivité puis relâchés ou échappés dans la nature.<br />

Au moins 22 espèces exotiques d’oiseaux contribuent<br />

au peuplement avien de l’île. Les introductions<br />

d’espèces gibiers (caille de Chine, caille rouge,<br />

caille des blés, francolin, perdrix de Madagascar,<br />

<strong>et</strong>c.) ont commencé dès le début du 18 ème siècle<br />

<strong>et</strong> se sont poursuivies pendant le 19 ème <strong>et</strong> le 20 ème<br />

siècle. Des lâchers de faisan de Colchide ont encore<br />

lieu actuellement. Originaire d’Inde, le martin triste<br />

a été introduit à La Réunion dans les années 1760<br />

pour lutter contre des invasions d’insectes notamment<br />

des sauterelles. Plus récemment, plusieurs<br />

espèces (astrild ondulée, bulbul Orphée, foudi de<br />

Madagascar, rossignol du Japon, <strong>et</strong>c.) ont été introduites<br />

en captivité <strong>et</strong> relâchées ou échappées<br />

dans la nature. Le bulbul Orphée a été introduit en<br />

1972 <strong>et</strong> l’introduction du rossignol du Japon date<br />

de 1980. Plusieurs espèces d’oiseaux introduits<br />

présenteraient des diminutions très importantes<br />

de leurs effectifs (bengali rouge, serin du Cap, serin<br />

du Mozambique) [29] .<br />

Onze espèces exotiques de poissons sont inventoriées.<br />

La carpe <strong>et</strong> la truite ont été introduites respectivement<br />

en 1880 <strong>et</strong> 1940. La truite a été introduite<br />

depuis Madagascar <strong>et</strong> il s’agissait à l’époque<br />

de valoriser les cours d’eau considérés alors comme<br />

pauvres [30] . Ces deux espèces continuent d’être introduites<br />

pour les activités de pêche. Le guppy a<br />

été introduit en 1908 comme agent de lutte biologique<br />

contre les larves de moustique pour limiter la<br />

prolifération de ces derniers, vecteurs du paludisme<br />

ou de la dengue. Plus récemment, des poissons<br />

d’aquarium ont été relâchés comme le porte-épée<br />

(Xiphophorus sp.), le gourami bleu (Trichogaster tricopterus)<br />

ou le faux néon (Tanichthys albonubes).<br />

Quatorze espèces exotiques de reptiles sont naturalisées.<br />

La trachémyde à tempes rouges <strong>et</strong> plusieurs<br />

espèces de phelsuma ont été introduites via<br />

le commerce des animaux puis ont été relâchées<br />

ou se sont échappées dans la nature. La couleuvre<br />

loup est présente sur l’île depuis au moins 130 ans,<br />

sans doute importée depuis l’île Maurice [169] .<br />

Les amphibiens ne sont représentés que <strong>par</strong> les<br />

2 espèces exotiques. Aucun amphibien indigène<br />

n’existe à La Réunion.<br />

102<br />

LX<br />

Programme Invabio (MEDAD). Invasions <strong>par</strong> les plantes exotiques dans une île océanique : impact écologique à La Réunion <strong>et</strong> valeur patrimoniale des écosystèmes<br />

indigènes envahis.

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