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Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...

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Partie 2 - La Réunion<br />

2 .1.2 Envahissement <strong>et</strong> impacts<br />

Les invasions <strong>par</strong> des plantes introduites concernent<br />

l’ensemble des écosystèmes réunionnais sur<br />

tout le gradient altitudinal [95, 157] . En périphérie des<br />

milieux indigènes, tous les habitats perturbés <strong>par</strong><br />

les activités humaines sont dominés <strong>par</strong> des plantes<br />

introduites, essentiellement des arbustes <strong>et</strong> des<br />

herbacées [156] <strong>et</strong> depuis quelques années <strong>par</strong> les espèces<br />

lianescentes.<br />

Les forêts humides de basse altitude, qui sont <strong>par</strong>mi<br />

les écosystèmes les plus menacés de dis<strong>par</strong>ition<br />

au monde, ne subsistent qu’à l’état de reliquat. Très<br />

fragmentés, ces milieux sont colonisés <strong>par</strong> de nombreuses<br />

espèces héliophiles comme le raisin marron<br />

(Rubus alceifolius) qui s’installe rapidement dans<br />

les trouées [158-160] . D’autres espèces plus adaptées à<br />

des faibles luminosités comme le goyavier-fraise<br />

(Psidium cattleianum) <strong>et</strong> le jamerosade (Syzygium<br />

jambos) [94] ou plus récemment le tabac bœuf (Clidemia<br />

hirta) [161] se développent dans les sous-bois.<br />

Les derniers vestiges de la forêt semi-sèche sont<br />

menacés d’envahissement <strong>par</strong> plusieurs plantes<br />

<strong>envahissantes</strong> : le choca vert (Furcraea fo<strong>et</strong>ida), le<br />

galabert (Lantana camara), le faux poivrier (Schinus<br />

terebinthifolius) <strong>et</strong> l’avocat marron (Litsea glutinosa).<br />

L’invasion <strong>par</strong> la liane papillon (Hiptage benghalensis)<br />

est la plus problématique à cause de sa rapidité.<br />

Elle forme des fourrés impénétrables qui étouffent<br />

<strong>et</strong> se substituent à la végétation indigène [162] .<br />

Les forêts de montagne, mieux conservées que<br />

les milieux précédents, connaissent néanmoins une<br />

invasion importante. Certaines espèces comme<br />

les fuchsias (Fuchsia magellanica <strong>et</strong> Fuchsia × exoniensis)<br />

ont déjà remplacé des espèces indigènes.<br />

Le troène de Ceylan (Ligustrum robustum subsp.<br />

walkeri) <strong>et</strong> le longose à fleurs jaunes (Hedychium<br />

gardnerianum) ont envahi les sous-bois <strong>et</strong> le raisin<br />

marron s’installe dans les ouvertures. L’ hortensia<br />

(Hydrangea macrophylla), planté comme plante ornementale<br />

aux bords des routes forestières, forme<br />

des fourrés denses dans les zones de sous-bois environnantes<br />

[162, 163] .<br />

Au dessus de 2000 m, la végétation éricoïde (étage<br />

altimontain) n’est pas é<strong>par</strong>gnée. Le pâturage divagant<br />

<strong>et</strong> le piétinement de la végétation facilitent<br />

l’installation d’espèces exotiques originaires des régions<br />

tempérées comme les herbacées Anthoxanthum<br />

odoratum, Rumex ac<strong>et</strong>osela <strong>et</strong> Holcus lanatus.<br />

Des espèces fourragères ont été introduites pour<br />

développer l’élevage. L’ajonc d’Europe (Ulex europaeus)<br />

est sans doute l’espèce la plus menaçante.<br />

Pyrophyte, elle forme des fourrés très denses sur de<br />

grandes surfaces après incendies [162, 163] .<br />

Sur les coulées de lave, des espèces exotiques<br />

ont totalement perturbé les successions végétales.<br />

Le bois de chapel<strong>et</strong> (Boehmeria penduliflora) <strong>et</strong> le<br />

filao (Casuarina equis<strong>et</strong>ifolia), qui enrichit le sol en<br />

azote, dominent la végétation pionnière sur les<br />

coulées de lave récentes [164] .<br />

Les étendues d’eau douce littorales sont<br />

périodiquement presque totalement envahies <strong>par</strong><br />

la laitue d’eau (Pistia stratiotes) <strong>et</strong> la jacinthe d’eau<br />

(Eichhornia crassipes).<br />

L’impact <strong>et</strong> les mécanismes de compétition en<br />

jeu ont été documentés dans quelques cas. Les<br />

principales plantes exotiques <strong>envahissantes</strong> peuvent<br />

former des fourrés denses monospécifiques<br />

capables d’exclure les espèces indigènes. On peut<br />

citer <strong>par</strong> exemple : Clidemia hirta, Dichrostachys cinerea,<br />

Fuchsia spp., Ligustrum robustum subsp. walkeri,<br />

Psidium cattleianum, Hiptage benghalensis <strong>et</strong><br />

Rubus alceifolius. C<strong>et</strong>te dernière espèce est considérée<br />

localement comme la pire des plantes exotiques<br />

<strong>envahissantes</strong>. Le raisin marron en recouvrant<br />

les arbres, les rendrait plus vulnérables aux<br />

cyclones <strong>et</strong> augmenterait la fréquence des trouées<br />

offrant ainsi des conditions propices à l’installation<br />

de nouvelles espèces exotiques [94] .<br />

Acacia mearnsii, Ageratina ri<strong>par</strong>ia, Clidemia hirta,<br />

Lantana camara sont <strong>par</strong>mi les espèces les plus impressionnantes<br />

en termes de dispersion. L’Acacia<br />

mearnsii a été introduit comme plante à tannin en<br />

1878, <strong>et</strong> notamment utilisé dans le cycle de culture<br />

du géranium-rosat (Pelargonium capitatum × Pelargonium<br />

radens cv. ‘Rosé’) pour l’enrichissement des<br />

sols <strong>et</strong> le bois de chauffe pour la distillation. La surface<br />

totale des tâches d’Acacia mearnsii sur l’île est<br />

estimée entre 5300 <strong>et</strong> 5800 ha. Comme la plu<strong>par</strong>t<br />

des légumineuses <strong>envahissantes</strong>, c<strong>et</strong> acacia est<br />

capable de modifier les successions végétales en<br />

augmentant les teneurs en azote du sol. Il pourrait<br />

venir remplacer progressivement l’Acacia h<strong>et</strong>erophylla,<br />

endémique de l’île <strong>et</strong> économiquement important.<br />

En altitude, Acacia mearnsii réduirait l’accès<br />

à l’eau pour les autres espèces végétales. Des<br />

processus allélopathiques sont supposés [52, 165, 166] .<br />

Le troène de Ceylan (Ligustrum robustum subsp.<br />

Walkeri) forme des couverts denses monospécifiques<br />

qui réduisent la quantité de lumière arrivant<br />

au sol <strong>et</strong> empêchent toute régénération de plantes<br />

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