Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - La Réunion<br />
La Réunion<br />
1 Contexte<br />
L’île de La Réunion forme avec Maurice <strong>et</strong> Rodrigues<br />
l’archipel des Mascareignes, localisé dans l’océan<br />
Indien.<br />
La Réunion se caractérise <strong>par</strong> une diversité de<br />
milieux naturels terrestres exceptionnelle si on la<br />
rapporte à sa superficie réduite <strong>et</strong> à son âge récent<br />
(3 millions d’années). Plus de 130 habitats terrestres<br />
indigènes originaux ont été ainsi identifiés LIX . C<strong>et</strong>te diversité<br />
est largement due au relief très marqué <strong>et</strong> aux<br />
très forts contrastes climatiques <strong>et</strong> géologiques de<br />
l’île. Le taux d’endémisme rencontré chez les angiospermes<br />
est élevé avec 28 % d’espèces endémiques<br />
strictes <strong>et</strong> 18,6 % d’endémiques régionales chez les<br />
plantes vasculaires [15] . La végétation indigène occupe<br />
en moyenne 30 % de la superficie de l’île contre 5 %<br />
<strong>par</strong> exemple à Maurice ou 3 % à Mayotte. Cependant,<br />
le niveau de préservation varie de 0 à 100 % en fonction<br />
principalement de l’altitude [156] . Avec ce niveau de<br />
conservation, La Réunion est l’île la mieux préservée<br />
des Mascareignes <strong>et</strong> du point chaud de la biodiversité<br />
« îles du Sud Ouest de l’Océan Indien » composé de<br />
Madagascar, des Seychelles, des Comores, de Maurice<br />
<strong>et</strong> de Rodrigues. La survie d’écosystèmes intacts au niveau<br />
régional dépend donc de leur conservation sur<br />
l’île de La Réunion.<br />
Statut français :<br />
Dé<strong>par</strong>tement <strong>et</strong> région d’outre-mer<br />
Statut européen :<br />
Région ultra périphérique<br />
Depuis sa découverte entre le 10 ème <strong>et</strong> le 12 ème<br />
siècle <strong>et</strong> l’installation de populations humaines permanentes<br />
en 1663, la conjugaison de la surexploitation,<br />
de la chasse, des défrichements, <strong>et</strong> des introductions<br />
d’espèces s’est traduite <strong>par</strong> l’extinction de<br />
nombreuses espèces indigènes ou endémiques <strong>et</strong><br />
<strong>par</strong> la réduction drastique voire la dis<strong>par</strong>ition de certains<br />
habitats des zones de basse altitude. La savane<br />
à lataniers <strong>et</strong> à benjoins a dis<strong>par</strong>u, il ne reste plus que<br />
5 % de la surface initiale de forêt semi-sèche <strong>et</strong><br />
6,5 % de celle de la forêt tropicale humide de moyenne<br />
altitude [156] . Concernant les extinctions d’espèces,<br />
au moins 3 espèces de mammifères, 22 espèces<br />
d’oiseaux, 4 espèces de reptiles <strong>et</strong> 9 plantes endémiques<br />
seraient éteintes. Marquée <strong>par</strong> 350 ans d’occupation<br />
humaine, La Réunion est la 6 ème île au monde<br />
ayant connu le plus grand nombre d’extinctions.<br />
Aujourd’hui, la poursuite de pratiques comme le feu,<br />
le pâturage sauvage <strong>et</strong> l’ensemencement fourrager<br />
dans les espaces altimontains <strong>et</strong> la multiplication des<br />
perturbations humaines diverses sont les principaux<br />
facteurs de fragilisation de l’état de conservation de la<br />
végétation indigène subsistante.<br />
2 Invasions biologiques<br />
L’invasion des milieux naturels de La Réunion <strong>par</strong><br />
des espèces introduites est considérée <strong>par</strong> la communauté<br />
scientifique réunionnaise comme la principale<br />
cause d’érosion de la biodiversité.<br />
2.1 Plantes<br />
2.1.1 Plantes naturalisées <strong>et</strong> <strong>envahissantes</strong><br />
Depuis l’arrivée de l’homme, les introductions ont<br />
été nombreuses <strong>et</strong> croissantes. Plus de 2000 espèces<br />
végétales ont été introduites volontairement comme<br />
plantes alimentaires, plantes fourragères, plantes ornementales,<br />
bois d’œuvre, <strong>et</strong>c. [16] Près de 826 espèces<br />
sont naturalisées [15] dont une centaine, soit 12 % des<br />
espèces naturalisées, envahissent les milieux naturels<br />
<strong>et</strong> semi-naturels de La Réunion (Tableau 20).<br />
LIX<br />
CBNM (2005-en cours). Cahier des habitats de la Réunion. 43 fiches rédigées non publiées, Conservatoire Botanique National de Mascarin.<br />
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