Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - Mayotte<br />
problèmes aux cultures. Il est intéressant de constater<br />
que se sont bien souvent les espèces les plus<br />
<strong>envahissantes</strong> comme l’avocat marron <strong>et</strong> l’Albizia<br />
lebbeck qui sont les plus utilisées. Bien qu’exploitées,<br />
elles <strong>par</strong>viennent tout de même à proliférer <strong>et</strong><br />
si l’utilisation actuelle de ces plantes comme fourrage<br />
venait à dis<strong>par</strong>aitre, leur démographie pourrait<br />
prendre une ampleur catastrophique [87] .<br />
Les conflits d’intérêts sont nombreux <strong>et</strong> évidents<br />
<strong>et</strong> l’engagement des habitants est un pré requis indispensable<br />
à toute opération de lutte contre les<br />
EEE à Mayotte [87] .<br />
3 Gestion des invasions<br />
biologiques<br />
3.1 Réglementation<br />
Importation<br />
La réglementation française <strong>et</strong> européenne s’applique<br />
à Mayotte. Comme pour les DOM, ce régime<br />
est ciblé sur la protection sanitaire <strong>et</strong> phytosanitaire<br />
ainsi que sur les mesures d’application de la<br />
Convention CITES. La réglementation <strong>et</strong> le contrôle<br />
des introductions aux frontières sont de la compétence<br />
des Douanes <strong>et</strong> de la DAF.<br />
De manière générale, il est interdit d’introduire<br />
à Mayotte <strong>par</strong> voie postale, colis express ou dans<br />
les bagages individuels, tout matériel ou <strong>par</strong>tie de<br />
matériel végétal. Les importations sont soumises à<br />
des permis d’importation délivrés <strong>par</strong> la DAF/PV en<br />
fonction du produit, de son origine <strong>et</strong> du certificat<br />
phytosanitaire délivré <strong>par</strong> le pays d’origine.<br />
D’un point de vue phytosanitaire, l’arrêté préfectoral<br />
n°06 du 10/04/1995 relatif au contrôle sanitaire<br />
des végétaux <strong>et</strong> des produits végétaux <strong>et</strong><br />
l’arrêté préfectoral n°164 du 12 mai 2000 relatif au<br />
renforcement des contrôles phytosanitaires aux<br />
frontières, réglementent les introductions de végétaux<br />
ou produits de végétaux dans le cadre du<br />
fr<strong>et</strong> (aérien ou maritime) <strong>et</strong> dans le cadre des p<strong>et</strong>ites<br />
quantités (colis express, bagages des voyageurs<br />
aériens ou maritimes). L’annexe 1 de l’arrêté n°06<br />
du 10/04/1995 fixe une liste d’espèces interdites à<br />
l’importation <strong>par</strong> fr<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te liste, constituée essentiellement<br />
de ravageurs ou de maladies de cultures,<br />
n’est pas adaptée à la problématique des espèces<br />
végétales <strong>envahissantes</strong> pouvant menacer la flore<br />
indigène car elle vise essentiellement à contrôler<br />
l’introduction de pathogènes. En outre, certains<br />
organismes classés nuisibles aux végétaux (arrêté<br />
du 31 juill<strong>et</strong> 2000) ne figurent pas aux <strong>annexes</strong> appropriées<br />
de l’arrêté n°06 (ex. Rattus rattus, Rattus<br />
norvegicus, Lissachatina fulica).<br />
D’importants travaux pré<strong>par</strong>atoires sont en<br />
cours <strong>et</strong> l’adoption d’une liste de plantes exotiques<br />
<strong>envahissantes</strong> interdites d’importation devrait être<br />
une priorité dans le cadre de l’adoption d’un arrêté<br />
préfectoral. Plusieurs conflits d’intérêts persistent,<br />
aussi bien entre services administratifs qu’au niveau<br />
du public. Des mesures de sensibilisation relatives<br />
aux conflits d’intérêts <strong>et</strong> à la culture de plantes<br />
de substitution dans les pépinières de la Collectivité<br />
dé<strong>par</strong>tementale de Mayotte sont à engager.<br />
L’arrêté préfectoral n°4/DAF/SV/2006 réglemente<br />
l’importation d’animaux sauvages vivants <strong>et</strong> fixe les<br />
modalités de contrôle. Son objectif principal est le<br />
renforcement des contrôles contre les introductions<br />
clandestines d’animaux ainsi que la protection zoosanitaire<br />
LIV . C<strong>et</strong> arrêté a été pris grâce à la volonté de<br />
certains pouvoirs publics (DAF <strong>et</strong> ONCFS) de lutter<br />
contre le trafic d’espèces sauvages. Cependant, son<br />
adoption s’est heurtée au manque d’enthousiasme<br />
de la <strong>par</strong>t d’autres décideurs locaux qui y voyaient<br />
un frein au développement agricole.<br />
Détention, commerce <strong>et</strong> transport<br />
Il n’y a aucune restriction sur le commerce <strong>et</strong> le<br />
transport des plantes exotiques <strong>envahissantes</strong>, en<br />
dehors des mesures phytosanitaires éventuellement<br />
applicables.<br />
En revanche, des progrès positifs en matière de<br />
prévention ont été réalisés en 2007 avec l’adoption<br />
de l’arrêté préfectoral n° 91/DAF/SEF/2007 interdisant<br />
l’introduction, la détention, le transport, la<br />
reproduction, la mise en vente, la vente, l’achat <strong>et</strong><br />
la cession de spécimens vivants d’espèces animales<br />
exotiques de la faune sauvage. L’arrêté vise explicitement<br />
la prévention d’invasions biologiques<br />
en se référant au caractère insulaire <strong>et</strong> isolé de<br />
Mayotte, la fragilité biologique des milieux <strong>et</strong> la facilité<br />
d’acclimatation dans le milieu naturel de certaines<br />
espèces animales présentant des risques de<br />
reproduction incontrôlée. Il reconnaît la difficulté<br />
de résoudre les questions juridiques <strong>et</strong> techniques<br />
liées à la présence de certaines espèces animales<br />
introduites préalablement aux autorisations néces-<br />
LIV<br />
Par exemple, les introductions de zébus en provenance des Comores, qui commercent avec l’Afrique de l’est, multiplient les possibilités d’introductions de<br />
maladies animales pas encore présentes sur le territoire de Mayotte.<br />
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