Synthèse par collectivité et annexes - Especes-envahissantes ...
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Partie 2 - Mayotte<br />
92<br />
2.1.1 Degré d’envahissement <strong>et</strong> impacts<br />
Les formations secondaires (forêts secondaires,<br />
jachères, fourrés, « padzas ») sont majoritairement<br />
composées d’espèces exotiques dont certaines deviennent<br />
<strong>envahissantes</strong> pouvant concurrencer les<br />
espèces indigènes.<br />
Le lantana (Lantana camara), l’avocat marron<br />
(Litsea glutinosa) <strong>et</strong> l’Albizia lebbeck sont les espèces<br />
exotiques <strong>envahissantes</strong> les plus impressionnantes<br />
en termes de dispersion <strong>et</strong> d’étendue couverte.<br />
L’avocat marron (Litsea glutinosa) couvre plus de<br />
9% de l’espace en recrue forestière <strong>et</strong> occupe les 2/3<br />
nord de Mayotte [147] . Dans les forêts secondarisées,<br />
jusqu’à 15% des individus ap<strong>par</strong>tiennent à c<strong>et</strong>te espèce.<br />
La surexploitation de c<strong>et</strong> arbre aux Comores<br />
n’empêche pas sa large présence <strong>et</strong> en cas de diminution<br />
du rôle de l’agriculture dans le maintien des<br />
paysages, ses populations pourraient exploser [87] .<br />
Les vestiges de forêts humides sont menacés<br />
<strong>par</strong> l’invasion de Clidemia hirta, du Syzygium jambos<br />
<strong>et</strong> d’Adenanthera pavonina. Le tulipier du Gabon<br />
(Spathodea campanulata) est déjà naturalisé <strong>et</strong> il est<br />
<strong>par</strong>fois le constituant principal des forêts secondaires.<br />
Le cannelier (Cinnamomum verum) envahit les<br />
milieux dégradés en zone fraîche. Rubus alceifolius,<br />
une des espèces les plus <strong>envahissantes</strong> de La Réunion<br />
commence à former à certains endroits des tapis<br />
monospécifiques. Une fougère exotique aquatique<br />
(Salvinia molesta), envahit la réserve d’eau<br />
douce de Combani <strong>et</strong> peut poser un problème dans<br />
le traitement de l’eau potable. Fin 2007, l’envahissement<br />
du bassin était presque total (17, 5 kg/m 2 ).<br />
Les impacts écologiques sont peu documentés.<br />
Des espèces capables de former des taillis monospécifiques<br />
comme Syzygium jambos, Lantana camara<br />
ou Clidemia hirta empêchent la régénération<br />
d’espèces indigènes <strong>et</strong> modifient considérablement<br />
la structure de la forêt.<br />
L’agriculture occupe 70% de la population active<br />
<strong>et</strong> l’impact des plantes <strong>envahissantes</strong> dans les cultures<br />
est la principale préoccupation en termes économiques<br />
[87] . La gestion des adventices (Bidens pilosa,<br />
Mimosa pudica, Achyranthes aspera, Imperata cylindrica<br />
<strong>et</strong> bien d’autres) est un des principaux facteurs<br />
limitant de la productivité du travail <strong>et</strong> de la terre.<br />
Des espèces ligneuses comme Albizia lebbeck, Psidium<br />
cattleianum, Litsea glutinosa, Lantana camara,<br />
<strong>et</strong> Clidemia hirta envahissent également les cultures.<br />
Des lianes indigènes Saba comorensis, Entada<br />
rheedii ou Merremia peltata (cryptogène), sont en<br />
train d’étouffer la canopée des forêts <strong>par</strong> la double<br />
action de leur poids qui brise les arbres <strong>et</strong> <strong>par</strong> la<br />
diminution de lumière qui empêche toute photosynthèse<br />
des plantes hôtes.<br />
2.2 Vertébrés<br />
2.2.1 Bilan des introductions<br />
26 espèces exotiques de vertébrés ayant constitué<br />
des populations naturalisées ou en semi-liberté<br />
sont recensées, dont 10 espèces de mammifères,<br />
11 espèces d’oiseaux, 1 espèce de poisson, 2 espèces<br />
de reptiles <strong>et</strong> 2 espèces d’amphibiens (Tableau 19).<br />
Des espèces domestiques ont sans doute été introduites<br />
il y a plusieurs siècles. Sur le site archéologique<br />
de Dembéni, daté du 9 ème au 13 ème siècle, des<br />
restes de chèvres, bœufs, chats, rats noirs pour les<br />
mammifères <strong>et</strong> de colombiformes <strong>et</strong> de coqs pour<br />
les oiseaux ont été r<strong>et</strong>rouvés [31] . Le maki mahorais<br />
ou lémur brun (Eulemur fulvus forme de Mayotte)<br />
a sans doute été introduit <strong>par</strong> l’homme depuis Madagascar,<br />
il y a plusieurs siècles [7, 148, 149] .<br />
Le guppy, seul poisson exotique recensé, a été<br />
introduit pour lutter contre la prolifération des<br />
moustiques [32] .<br />
Les amphibiens de Mayotte ne sont représentés<br />
que <strong>par</strong> deux espèces exotiques.<br />
2.2.2 Impacts <strong>et</strong> menaces<br />
L’impact des espèces exotiques de vertébrés<br />
n’est pas documenté localement. Néanmoins, pour<br />
11 d’entres elles, l’impact est connu ailleurs pour<br />
être déterminant. En outre, 6 espèces figurent sur<br />
la liste de l’UICN des 100 espèces <strong>par</strong>mi les plus <strong>envahissantes</strong><br />
<strong>et</strong> dérangeant le plus les écosystèmes<br />
d’accueil [81] . Il s’agit du chat, du rat noir, de la chèvre,<br />
du cochon, de la souris grise <strong>et</strong> du martin triste.<br />
Mammifères<br />
Des populations en liberté ou semi liberté de<br />
chats <strong>et</strong> de chiens sont rapportées. De nombreuses<br />
études ont démontré l’impact extrêmement négatif<br />
des populations sauvages de chats notamment<br />
sur l’avifaune (voir chapitre « Réunion » ou « TAAF »<br />
<strong>par</strong> exemple).<br />
Des chiens errants sont présents sur toute l’île.<br />
Le contrôle de leur pullulation est un enjeu important<br />
de santé <strong>et</strong> de sécurité publique autant que<br />
de conservation. Leurs impacts sur la biodiversité<br />
indigène ne sont pas documentés. Des cas de pré-