Les redevances minières au Québec - SECOR
Les redevances minières au Québec - SECOR
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2. Sommaire exécutif…<br />
avoir un impact marginal sur les pays miniers producteurs à bas coûts tels l’Australie ou le Brésil pour<br />
le fer. Cependant cela est particulièrement important pour le Québec, où les mines ont des coûts<br />
élevés de production. Un tel régime impliquerait le paiement de <strong>redevances</strong> même si les profits sont<br />
faibles ou nuls. Il risquerait donc fortement d’accélérer la fermeture de telles mines en cas de baisse des<br />
prix et de fragiliser la réalisation de nombreux projets d’investissement actuels.<br />
À l’inverse, les régimes basés sur les profits s’ajustent à la rentabilité des projets miniers. Ainsi, lorsque<br />
les prix sont bas, les mines sont généralement peu rentables, notamment dans les régions ayant des<br />
coûts moyens de production élevés. En n’imposant pas de charge supplémentaire dans une telle<br />
situation, les <strong>redevances</strong> basées sur les profits peuvent permettre <strong>au</strong>x mines de traverser un bas de cycle<br />
minier, sans pour <strong>au</strong>tant fermer. Lorsque les prix sont h<strong>au</strong>ts et les profits élevés, un tel régime ira<br />
chercher une part plus importante de la richesse extraite. Cependant, les montants de <strong>redevances</strong><br />
perçues seront plus fluctuants pour le gouvernement, pouvant même être nuls pour quelques mines<br />
certaines années.<br />
Enfin, les régimes de <strong>redevances</strong> hybrides sont censés combiner les avantages et inconvénients des deux<br />
<strong>au</strong>tres régimes. Il est alors particulièrement important de veiller à bien ajuster les t<strong>au</strong>x de <strong>redevances</strong><br />
des deux composantes. Ainsi, si les t<strong>au</strong>x de la composante ad valorem sont trop élevés, le régime<br />
hybride <strong>au</strong>ra les désavantages précédemment décrits des <strong>redevances</strong> ad valorem. De plus, il est<br />
important de voir dans quelle mesure les montants de <strong>redevances</strong> ad valorem versés seront déductibles<br />
des <strong>redevances</strong> sur les profits, comme c’est le cas en Australie ou en Colombie-Britannique. En<br />
l’absence de telles conditions, la charge fiscale imposée <strong>au</strong>x projets miniers pourrait être trop forte,<br />
ceux-ci risqueraient alors de ne pas être réalisés dans un contexte international compétitif.<br />
Le risque principal de l’application de tels régimes hybrides pour le Québec serait de communiquer un<br />
message ambivalent quant à la compétitivité du régime minier. Alors que les prix semblent s’orienter à<br />
la baisse ou que l’industrie présume qu’ils le feront, comme c’est le cas actuellement, un régime de<br />
<strong>redevances</strong> hybride avec des t<strong>au</strong>x élevés acquiert tous les désavantages des régimes ad valorem, des<br />
désavantages importants pour un territoire minier qui ne peut être considéré comme un producteur<br />
minier à faibles coûts (« low cost producer »).<br />
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