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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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centre <strong>de</strong> la société, à l’inverse <strong><strong>de</strong>s</strong> marginalistes alors en pleine émergence. Pour Marshall,<br />

si l’optimisation <strong>de</strong> la croissance doit être recherchée, il convient <strong>de</strong> voir qu’elle découle<br />

<strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong> la consommation et <strong>de</strong> son efficacité à satisfaire les besoins. Cette<br />

<strong>de</strong>rnière, nécessaire à l’efficacité du travailleur, est la source première <strong>de</strong> la croissance.<br />

En effet, pour Marshall, la production est « dépense d’essence humaine », ce qui<br />

oblige à prendre en compte les besoins, les « coûts <strong>de</strong> l’obtention d’une vie noble » 41 . Il<br />

convient, dès lors, d’i<strong>de</strong>ntifier le coût réel d’une action par l’incorporation <strong>de</strong> ses effets<br />

indirects et temporels (ses externalités). Ainsi du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants qui, même s’il est<br />

rémunéré au taux normal du marché, coûte bien plus en terme réel : « les avantages qui<br />

proviennent <strong>de</strong> sa contribution à la production ne valent pas le coût social d’une vie<br />

enfantine passée à une tâche dégradante et abaissante, et sans une éducation appropriée à la<br />

préparation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> la vie adulte » (Industry and Tra<strong>de</strong>, cité par Gerbier, 1995 ;<br />

2000).<br />

Ce que nous dit ce trop rapi<strong>de</strong> aperçu <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> Marshall, c’est que celle-ci<br />

est globale et, bien loin <strong>de</strong> séparer irrémédiablement économie et morale, donne une raison<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l’économie : « découvrir jusqu’à quel point il est possible d’offrir à tous les<br />

moyens matériels d’une vie noble et raffinée ». Et pour ce faire, Marshall lui-même a<br />

étudié attentivement, même s’il proposa une autre voie, les solutions <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs<br />

socialistes, dont nous allons dire quelques mots à présent.<br />

III. Les auteurs socialistes et « quasi-socialistes ».<br />

Il est souvent considéré que les penseurs socialistes ont ce défaut <strong>de</strong> rejeter la libreconcurrence<br />

et donc la liberté individuelle, pour affirmer la priorité absolue <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong><br />

sociaux, considérés comme forcément et uniquement collectifs. En fait, la pensée socialiste<br />

n’est pas si figée. Elle va <strong><strong>de</strong>s</strong> utopistes précurseurs qui développent <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong><br />

dictatures parfaites, aux anarchistes totalement acquis à la cause <strong>de</strong> la liberté individuelle<br />

contre l’Etat. Nous voulons évoquer ici, assez rapi<strong>de</strong>ment, les développements <strong>de</strong> la pensée<br />

41 Cf. Bernard Gerbier (1995) qui fait le rapprochement entre les conceptions <strong>de</strong> Marshall et celles<br />

développées par F. Perroux : les coûts <strong>de</strong> l’homme, sur lesquels nous reviendrons par la suite.<br />

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