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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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économique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme en tant que mécanisme <strong>de</strong> correction <strong><strong>de</strong>s</strong> imperfections<br />

du marché. En effet, les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme doivent notamment limiter les problèmes<br />

informationnels et les coûts <strong>de</strong> transaction. Cependant, la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> choix publics, en<br />

critiquant fortement les imperfections <strong>de</strong> la démocratie, réduite au vote à la majorité,<br />

illustre les limites d’une approche en termes purement économiques, et donc instrumentale<br />

à l’égard <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme. L’exemple du vote dans le cadre du<br />

mécanisme principal-agent est intéressant à cet égard et nous pouvons le reprendre ici.<br />

Alors que les taux d’abstention dans les démocraties occi<strong>de</strong>ntales s’accroissent, la<br />

démocratie n’étant plus qu’un instrument sans pouvoir face au marché, la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> choix<br />

publics commence, grâce au « paradoxe du vote », par justifier cette abstention.<br />

Néanmoins, en indiquant que l’électeur est le principal <strong>de</strong> l’agent qu’est l’élu, cette théorie<br />

souligne l’importance du vote : si vous ne votez pas, vous n’avez rien à reprocher ou à<br />

exiger <strong><strong>de</strong>s</strong> élus 3 . Cependant, cela pose la question <strong><strong>de</strong>s</strong> décisions <strong>de</strong> long terme que doit<br />

prendre un gouvernement pour assurer le « bien commun » ou « l’intérêt général ». Ce<br />

<strong>de</strong>rnier peut-il être subordonné à <strong><strong>de</strong>s</strong> jugements mal informés et à <strong><strong>de</strong>s</strong> considérations <strong>de</strong><br />

court terme ? La réponse, nous semble-t-il, doit être négative, ce qui implique d’envisager,<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’aspect instrumental <strong>de</strong> la démocratie, son aspect « concret ». La démocratie<br />

s’est aussi et surtout la démocratie participative (D. Rousseau), l’éducation et l’instruction,<br />

le débat informé et ouvert, la prise <strong>de</strong> décision, y compris économique, aux niveaux<br />

concernés, etc. Les limites d’une analyse <strong>de</strong> la démocratie dans sa seule acception<br />

instrumentale – associée par ailleurs aux dérives réelles <strong>de</strong> la démocratie occi<strong>de</strong>ntale<br />

instrumentalisée – amène à diversifier l’analyse et à prendre en compte, notamment, les<br />

principes normatifs <strong>de</strong> la démocratie, dont la justice et la justice sociale. En étudiant les<br />

apports utilitariste, libertarien et rawlsien, nous avons montré que les théories <strong>de</strong> la justice<br />

ne pouvaient que gagner à s’intéresser davantage aux <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme et à leur<br />

fon<strong>de</strong>ment, la dignité humaine. Les théories <strong>de</strong> la justice, en plaçant au centre <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs<br />

sociaux le respect <strong>de</strong> principes supérieurs d’organisation collective et individuelle, nous<br />

ont aidé à compléter le schéma <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre démocratie, <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme et<br />

économie. Cependant, les limites inhérentes aux approches standards nous ont poussés à<br />

nous focaliser sur les travaux d’Amartya Sen et <strong>de</strong> François Perroux, afin d’indiquer que :<br />

1) les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme, s’ils sont d’abord « assimilables » à <strong><strong>de</strong>s</strong> principes supérieurs <strong>de</strong><br />

justice sociale, ont avant tout un caractère extrêmement réel, presque « matérialiste » pour<br />

3 L’argument <strong><strong>de</strong>s</strong> abstentionnistes consistant à dire que par le vote ils cautionnent un élu et qu’ils ne votent<br />

donc pas pour ne pas donner une telle caution, cet argument donc, perd ici <strong>de</strong> sa valeur.<br />

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