l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

Chapitre II.
Le second chapitre a pointé le fait qu’aujourd’hui, au travers de l’extension de la
science économique à tous les domaines de la vie, celle-ci est susceptible de donner les
outils d’une meilleure compréhension des droits de l’homme et de leur rôle économique,
ainsi que l’approfondissement de la justification théorique de ces droits et de leurs
principes opérationnels (indivisibilité, universalité, etc.). Cependant, cette extension de la
science économique, ainsi que sa spécialisation croissante, rendent nécessaire l’existence
de principes généraux normatifs afin de la situer dans l’ensemble social qu’elle étudie, et
ce dans le but d’optimiser ses résultats. Les droits de l’homme, qui marquent les limites à
la fois des mécanismes sociaux acceptables et de la portée de la recherche (trop)
spécialisée, apporte une norme susceptible de guider la recherche en science sociale, en
plaçant les bornes nécessaires au travail à vocation scientifique.
Dans cette optique, nous avons voulu dresser, d’une part, une méthodologie de travail,
et, d’autre part, définir un cadre théorique général dans lequel il nous semble pertinent
d’envisager l’inclusion des droits de l’homme dans la pensée économique. La
méthodologie que nous avons proposée repose sur une distinction positif/normatif qui se
décompose en trois étapes. Tout d’abord, un travail théorique « pur » qui examine
comment les théories économiques peuvent encadrer les droits de l’homme au sein de leurs
raisonnements ; ensuite, un travail théorique et empirique d’élargissement des processus
économiques par leur inclusion dans l’ensemble des sciences sociales et des faits sociaux ;
enfin, un travail normatif, basé sur l’humanisme scientifique, qui a pour vocation de
préciser les démarches à suivre pour, d’une part, assimiler l’importance des droits de
l’homme pour la réflexion économique et, d’autre part, mettre réellement en œuvre les
droits de l’homme, ce qui implique de comprendre les caractéristiques économiques de
cette réalisation effective. Pour ce faire, nous avons notamment avancé l’hypothèse de
travail d’une division des droits en deux catégories : les droits fondamentaux et les droits
corollaires (cf. en particulier l’appendice II). Cette hypothèse donne des clefs
d’interprétations économiques des interactions entre les droits, qui dépassent les clivages
traditionnels comme celui entre les droits civils d’un côté et les droits économiques ou
sociaux de l’autre.
La volonté de mener ainsi un travail explicitement normatif nous a conduit à traiter
plus particulièrement des théories complémentaires des choix publics (« Public choice ») et
de la justice. La théorie des choix publics nous a permis de mettre en avant le rôle
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