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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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« Un homme d’une race inférieure, un nègre par exemple, jouit moins <strong>de</strong> ce qu’il<br />

possè<strong>de</strong> et craint davantage le travail ; ses efforts s’arrêtent rapi<strong>de</strong>ment par suite. »<br />

En ramenant tout à l’utilité marginale, c’est celle du plus productif qui compte et, le seul<br />

système étant le marché, ceux qui ne se plient pas à ses règles sont <strong><strong>de</strong>s</strong> « inférieurs ». Où<br />

est la scientificité... et où sont les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme ? Nous revenons par la suite sur<br />

l’économie néo-classique du travail ; aussi, nous laissons cette question <strong>de</strong> côté pour<br />

l’instant 37 , pour examiner l’approche <strong>de</strong> Léon Walras et celles <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux auteurs aux<br />

conceptions originales : von Wieser et Alfred Marshall.<br />

1. L’équilibre général walrasien.<br />

« Je suis un idéaliste. Je crois que les idées transforment le mon<strong>de</strong> à leur image et<br />

que l’idéal entrevu par un homme, par une école s’impose à l’humanité [...]. Je<br />

crois que le mon<strong>de</strong> a mis dix-huit siècles à tâcher <strong>de</strong> réaliser – sans y réussir –<br />

l’idéal <strong>de</strong> Jésus et <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers apôtres. Je crois que le mon<strong>de</strong> mettra dix-huit ou<br />

vingt autres siècles peut-être à essayer, sans y mieux réussir, <strong>de</strong> réaliser l’idéal<br />

entrevu par les hommes <strong>de</strong> 89, aperçu plus clairement par nous, éclairci par nos<br />

successeurs. Heureux <strong>de</strong> penser que moi-même j’aurai peut-être répandu la moindre<br />

lumière sur ce tableau. » Walras, cité par Dockès (1999).<br />

Les idées peuvent changer le mon<strong>de</strong>. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> prétendre que l’on peut changer les<br />

choses simplement par la pensée – comme l’affirmaient les philosophes allemands,<br />

contestés par K. Marx – mais bien plutôt que les idées peuvent être mises en application, et<br />

donc qu’il n’y a pas <strong>de</strong> déterminisme absolu, pas même en économie. Cependant, Walras a<br />

recherché un ensemble <strong>de</strong> lois qui régissent un mon<strong>de</strong> extérieur existant même si les<br />

savants ne l’ont pas encore totalement découvert.<br />

Il y a, chez Walras, plusieurs sortes d’économies : l’économie politique pure, qui va<br />

i<strong>de</strong>ntifier ces lois par abstraction du réel (les lois <strong>de</strong> l’échange) ; l’économie sociale qui<br />

s’occupe <strong>de</strong> la propriété et <strong>de</strong> l’impôt et se base sur <strong><strong>de</strong>s</strong> critères <strong>de</strong> justice ; l’économie<br />

politique appliquée qui concerne la production (que faut-il produire et en quelle quantité,<br />

etc.) A partir <strong>de</strong> là, plusieurs considérations vont alimenter sa réflexion. Elles vont, tantôt<br />

l’engager dans la défense <strong><strong>de</strong>s</strong> « <strong>droits</strong> naturels », dont la propriété universelle <strong>de</strong> la terre,<br />

37 Nous n’évoquerons pas non plus Vilfredo Pareto, dont le principe d’optimalité si central en économie<br />

repose sur une vision antidémocratique <strong>de</strong> l’organisation. Nous nous permettons <strong>de</strong> renvoyer le lecteur à<br />

Hirschman (1991) et Mahieu (1991), ainsi qu’aux articles subséquents dans les numéros postérieurs <strong>de</strong> la<br />

même revue.<br />

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